Sierra (Equateur)

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Carte topographique d'Equateur.

La sierra designe en Equateur la partie andine du pays, qui s'etend sur environ 800  km de la province du Carchi au nord (frontaliere de la Colombie ) a la province de Loja au sud (frontiere du Perou ). C'est l'une des quatre regions physiques du pays, avec la Costa , l' Oriente et les iles Galapagos

Milieu naturel [ modifier | modifier le code ]

Geographie physique [ modifier | modifier le code ]

Le Chimborazo, point culminant d'Equateur.

La sierra equatorienne est un systeme montagneux d'une largeur de 100 a 120  km , qui se compose d'un couloir interandin, entoure de deux cordilleres. Ces deux cordilleres atteignent une altitude comprise entre 4000 et 4 500  m mais sont entaillees de sommets plus eleves, d'origine volcanique : la cordillere occidentale culmine au Chimborazo (6 263  m ) et la cordillere orientale au Cotopaxi (5 897  m ). La ou se terminent les pentes de ces cordilleres commencent les deux autres regions physiques de l'Equateur continental : la Costa a l'ouest, donnant sur le Pacifique et l' Oriente , partie equatorienne de l' Amazonie . Le couloir interandin, dont l'altitude se situe entre 2000 et 3 000  m est traverses par des nœuds ( nudos ), zones elevees, et entaille de profondes vallees appelees hoyas (ces vallees sont au nombre de dix) [ 1 ] .

Volcanisme et risques naturels [ modifier | modifier le code ]

Volcan Tungurahua.

La cordillere des Andes abrite de nombreux volcans en Equateur , dont plusieurs sont actifs. Le Tungurahua , qui surplombe Banos , et le Reventador ont connu des eruptions au cours des annees 2000. Le Guagua Pichincha , tout proche de Quito, a connu sa derniere eruption importante en 1999. Le risque de lahars menacant les banlieues de Quito ( valle de los chillos ) en cas d'eruption du Cotopaxi est egalement un risque majeur [ 2 ] , [ 3 ] .

Le risque sismique est present dans la sierra equatorienne, comme en temoigne le tremblement de terre de 1949 qui a fait 6 000 victimes dans les provinces du Tungurahua , Cotopaxi , Chimborazo et Bolivar . Le risque, qui concerne egalement la partie cotiere du pays, est lie au mouvement vers l'est de la plaque de Nazca a une vitesse de 6 centimetres par an [ 4 ] .

Vegetation [ modifier | modifier le code ]

Paramo de Chiles.

La vegetation de la zone andine d'Equateur est determinee par l' etagement de la vegetation en fonction de l'altitude. Cet etagement altitudinal est modifie par l'exposition des versants (bien que ce facteur ait une importance moins forte aux latitudes equatoriale) et par l'humidite, qui varie fortement selon les versants (maximale sur les versants est de la cordillere des Andes). Les limites approximatives des etages climatiques de la sierra sont les suivantes :

  • 1000-1 800  m  : terre subtemperee, principalement occupee par differents types de foret, suivant l'abondance des precipitations ;
  • 1800-2 600  m  : terres temperees, puis terres fraiches, originellement occupees par des forets mais aujourd'hui largement cultivees, de sorte que les restes de foret andine humide sont cantonnes a des zones protegees ou difficiles d'acces ;
  • 2600-3 200  m  : terre froide, largement cultivee, les parties non cultivees sont occupees par la foret humide de montagne ;
  • 3200-4 000  m  : terre sub-nivale, occupee par le paramo  ;
  • > 4 000  m  : etage nival, caracterise par des chutes de neige et des gelees frequentes. La limite des glaciers se situe generalement aux alentours de 5 000  m en Equateur [ 5 ] .

Hydrographie [ modifier | modifier le code ]

Aspects humains [ modifier | modifier le code ]

Demographie, principales villes [ modifier | modifier le code ]

le Cayambe (5 790  m ) et la ville de Quito.

Outre la capitale Quito (plus haute capitale du monde apres La Paz ), la sierra abrite plusieurs des villes les plus importantes du pays, dont Cuenca , Riobamba , Ambato , Latacunga et Ibarra . Apres avoir longtemps ete la partie la plus peuplee du pays, sa population est depuis quelques annees inferieure a celle de la Costa : Entre 1950, la proportion de la population equatorienne vivant dans la sierra est passee de 58 % a 45 % (passant toutefois de 1,8 a 5,5 millions d'habitants sur la meme periode) [ 6 ] . En 2008, la population de la sierra est estimee a 6 203 000 habitants, sur un total de 13 805 000 au niveau national (la population de la cote etant estimee a 6 842 000 habitants, celle de l'Amazonie a 679 000 habitants et celle des Galapagos a 23 300). les deux provinces les plus peuplees de la sierra sont le Pichincha (province de Quito), avec 2 394 000 habitants, et l' Azuay (province de Cuenca), avec 691 000 habitants : ces deux provinces regroupent donc la moitie de la population de la sierra equatorienne [ 7 ] .

Comme celle de l'Equateur dans son ensemble, la population de la sierra est composee d'un melange de blancs , de metis , d' indigenes et d' afroequatoriens . La part de la population indigene est superieure dans la sierra a la moyenne nationale car d'importantes populations kichwa se maintiennent tout au long de la cordillere. Les langues parlees dans la sierra sont donc l' espagnol et le kichwa . D'un point de vue linguistique, la prononciation de l'espagnol dans la sierra differe de celle pratiquee dans la region cotiere, mais se rapproche de la prononciation pratiquee dans les basses terres de l'Oriente [ 8 ]

Economie [ modifier | modifier le code ]

Transports [ modifier | modifier le code ]

Le col de Papallacta (4 065  m ), le point le plus eleve du reseau routier asphalte d'Equateur, sur la route ( troncal amazonico ) reliant Quito a Baeza . A droite l' Antisana (5 750  m ).

La sierra continue de jouer un role important dans les transports routiers en Equateur, en particulier dans le nord du pays. La Route panamericaine parcourt la sierra sur toute sa longueur (mais se divise en deux branches au sud de Cuenca, l'une allant vers la cote et l'autre restant dans la sierra jusqu'a la frontiere peruvienne a Macara ). Dans la partie centre et sud du pays, l'importance de l'axe andin tend toutefois a s'estomper au profit de l'itineraire passant par Guayaquil , dans la zone cotiere. C'est en Equateur que les axes routiers reliant les Andes a l'Amazonie sont les plus developpes, avec dix routes carrossables toute l'annee (seulement quatre existaient deja en 1970). L'existence de ces axes plus nombreux qu'en Colombie ou au Perou (pays qui disposent pourtant de regions amazoniennes plus vastes et avec une etendue nord-sud plus importante) peut s'expliquer par la forte densite de population du couloir interandin en Equateur et l'etroitesse de la cordillere orientale qui le separe du piemont amazonien [ 6 ] .

Historiquement, le premier moyen de transport moderne qui a parcouru les Andes d'Equateur a ete le train, qui a relie Quito a Guayaquil via Riobamba et Guamote , inaugure en 1908. Cette ligne a ete consideree comme la plus difficile du monde, de par la topographie andine et la descente abrupte vers la cote [ 9 ] . Un troncon nord reliant Quito a Ibarra est inaugure en 1929 [ 10 ] , puis prolonge en 1957 jusqu'a San Lorenzo (Equateur)   (en) [ 9 ] . La derniere ligne importante, celle atteignant Cuenca, est terminee en 1965 mais ne sera jamais desservie par un service fiable [ 11 ] . En 1994, la plupart de ces troncons sont abandonnes car non rentables face a la concurrence de la route, seul etant maintenu le trajet entre Ibarra et San Lorenzo pour lequel il n'existait pas d'alternative routiere [ 9 ] . Depuis l'achevement de la route entre Ibarra et San Lorenzo, le chemin de fer en Equateur n'est plus exploite a des fins de transport de passager, mais certains troncons sont maintenus a des fins touristiques, par exemple entre Ibarra et Lita ou entre Riobamba et la Nariz del Diablo , passage spectaculaire ou la ligne la plus difficile du monde perd rapidement de l'altitude grace a une descente en lacets.

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

References [ modifier | modifier le code ]

  1. l'Equateur : presentation generale, Hugo Burgos Guevara, in Dossiers d'archeologie, n o  214, p.   6-15 , ( ISSN   1141-7137 )
  2. La ville et le volcan : Quito, entre Pichincha et Cotopaxi (Equateur) , Petltre, P., et D'Ercole, R., Cah. Sci. Hum. , 28 , 1992
  3. Quito face a un risque d'origine naturelle : les laves torrentielles , Perrin, J.-L., et al. , Revue de geographie alpine, 2000
  4. El pais registra alto riesgo de vulnerabilidad sismica , El Comercio, 31 janvier 2010
  5. Heterogeneidad climatica y diversidad de la vegetacion en el sur de Ecuador : un metodo de fitoindicacion , Richter, M., et A. Moreira-Munoz, 2005
  6. a et b Axes mondialises versus integration regionale dans les andes, Gondard, Pierre, in La mondialisation cote sud : acteurs et territoires, editions Rue d'Ulm / editions IRD, ( ISBN   2-7099-1602-9 ) , p.   287-298
  7. Projection de la population pour 2008 , Institut national des statistiques et recensements, 2008
  8. (es) Antonio Quilis, Resultado de algunas encuestas linguisticas recientes en el Ecuador' , 1988, dans Hommage a Bernard Pottier, t. 2, p.   649-658 [ lire en ligne ]
  9. a b et c REQUIEM POR EL FERROCARRIL , El Universo , 8 mai 1994
  10. (es) Historia de la cultura material en la America equinoccial , Tomo III, Vias, transportes, comunicaciones, Victor Manuel Patino, Bogota, Instituto Caro y Cuervo. 1990-1993.
  11. Un siglo de soledad del ferrocarril trasandino , Revista Avance, n o  199, juin 2008