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Seconde Republique (Espagne)

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La Seconde Republique espagnole (en espagnol Segunda Republica Espanola ) ou Deuxieme Republique espagnole est le regime politique qu'a connu l' Espagne de a . Elle a succede les dictatures de Primo de Rivera ( - ) et de Damaso Berenger ( - ). Suite a une crise politique de longue duree qui a delegitimise la monarchie, la republique est proclamee le a l'occasion des elections municipales . Le roi Alphonse  XIII abandonne Madrid et part en exil sans avoir abdique .

De nombreux gouvernements se succedent rapidement, dont celui forme en par une coalition de partis de gauche ou liberaux, qui introduit par la voie legislative des reformes d'ordre economique et social.

A partir de et suite a la victoire du front populaire , la Seconde Republique espagnole est dechiree par la guerre civile , qui verra l’acces au pouvoir de Franco .

Fin de la Restauration Bourbonienne (1923-1930) [ modifier | modifier le code ]

Le , a la suite de son coup d’Etat du 13 au matin en Catalogne, le general Primo de Rivera prend officiellement le pouvoir par decret royal. En , a la suite de la crise economique pourtant consecutive a cinq ans de relative prosperite economique et sociale, le roi Alphonse  XIII lui demande sa demission.

  • L'Assemblee nationale consultative nommee par Primo de Rivera avait mis sur pied un nouveau projet de Constitution, alliant les composantes elue et corporative. La premiere derangeait la droite, et la seconde fut rejetee par les liberaux et par la gauche. Le roi lui non plus n'appreciait guere un systeme qui prevoyait de lui faire partager ses pouvoirs de destitution avec une copie espagnole du Grand Conseil du fascisme de Mussolini . Ce projet n'ouvrit donc pas la voie du retour a la ≪ normalite ≫ comme le roi l'escomptait.
Drapeau de la Seconde Republique espagnole.
  • Sa decision de lever la censure de la presse lui valut une pluie de critiques. Quant aux etudiants, ils l'attaquaient avec vehemence. Il y eut contre lui deux pronunciamientos manques, a Valence et en Andalousie. Une nouvelle ere de pronunciamientos semblait desormais ouverte. Pour finir, Primo eprouva le besoin d'etre rassure et prit la singuliere decision d'envoyer a tous les generaux d'Espagne un telegramme leur demandant de se renseigner pour savoir s'il avait encore le soutien des officiers superieurs. Ils lui repondirent en affirmant leur loyaute au monarque. Primo s'entendit alors rappeler par le roi que s'il etait Premier ministre, ce n'etait pas en vertu du soutien de l'armee, mais par ordre du roi ; il lui fit comprendre qu’il attendait de lui qu'il lui presentat sa demission. Ce fut chose faite, suivi du remplacement presque immediat par le general Damaso Berenguer .

≪ Mouvement au service de la Republique ≫ [ modifier | modifier le code ]

Les sentiments republicains se propagent dans tout le pays. Au cours de l'ete 1930, un pacte est signe a Saint-Sebastien (connu sous le nom de Pacto de San Sebastian ), entre plusieurs hommes politiques et intellectuels republicains, les socialistes et les tenants du nationalisme catalan . Les premiers accordent leur autonomie aux Catalans qui, en echange, s'engagerent a soutenir une eventuelle revolution republicaine. A Madrid, trois intellectuels, le docteur Gregorio Maranon , Ortega y Gasset et le romancier Ramon Perez de Ayala , forment un ≪ Mouvement au service de la Republique ≫. Ortega (dont les critiques bien tournees a l'encontre du parlement avaient servi Primo de Rivera), lance cette celebre phrase :

≪ Espagnols ! Votre Etat n'est plus ! Reconstruisez-le ! Delenda est monarchia!  ≫

Mais, plus important, de nombreux officiers mecontents soutiennent les rebelles, et meme les anarchistes, debordes, apportent une sympathie agacee aux opposants bourgeois du roi. En decembre, un pronunciamiento est prepare. Les conspirateurs publient la declaration suivante :

≪ Un besoin passionne de Justice jaillit des entrailles de la Nation. Placant ses espoirs dans une Republique, le peuple est deja dans la rue. Nous aurions voulu faire connaitre les desirs du peuple par les moyens legaux, mais cette voie nous a ete barree. Quand nous avons demande la Justice, on nous a refuse la Liberte. Quand nous avons demande la Liberte, on nous a offert un parlement croupion analogue a ceux du passe, fonde sur des elections frauduleuses, convoque par une dictature, instrument d'un roi qui a deja viole la Constitution. Nous ne recherchons pas la solution extreme, une revolution, mais la misere du peuple nous emeut profondement. La Revolution sera toujours un crime ou une folie tant qu'existent la Loi et la Justice. Mais elle est toujours juste quand domine la Tyrannie. ≫

Premieres rebellions [ modifier | modifier le code ]

Ces republicains voyaient dans l'idee principale de l'abolition de la monarchie un pas vers la modernisation de l' Espagne . Les suites ne se firent pas attendre et tout d'abord, la garnison de Jaca, en Aragon conduite par deux jeunes officiers exaltes, les capitaines Fermin Galan et Garcia Hernandez , se souleva contre la monarchie avant que les conspirateurs dans le reste d'Espagne se fussent donne le mot. Arretes alors qu'ils entrainaient leurs hommes en direction de Saragosse , les deux officiers furent fusilles pour rebellion. Ces executions susciterent une vive indignation.

Ailleurs le mouvement echoua ; un jeune capitaine de l' armee de l'Air , Ramon Franco (qui, frere de Francisco Franco , etait devenu un heros national en traversant l' Atlantique Sud a bord de l'hydravion Plus Ultra ) decolla de l'aerodrome des Cuatro Vientos a Madrid, avec l'intention de bombarder le palais royal, hesita et finalement largua des tracts, avant de s'enfuir au Portugal . Les signataires de l' accord de Saint-Sebastien furent arretes. Devant les juges, ils se defendirent en disant que le roi avait viole la Constitution en acceptant Primo de Rivera comme dictateur. Apres des pourparlers infructueux avec les politiciens, Alphonse XIII nomma Premier ministre un autre officier, l' amiral Aznar . Le roi et lui deciderent de sonder l'opinion en organisant des elections municipales, et non pas generales, prevues pour le mois d' .

La societe espagnole (1930-1936) [ modifier | modifier le code ]

L'Espagne des annees 1930 est un pays tres en retard [ 3 ] sur les pays industrialises et pauvre, avec un grand taux d' analphabetisme et d'importantes divisions sociales et ideologiques. Les conflits se succedent pendant cette periode et les positions politiques souffrent d'une radicalisation tres accusee [ 4 ] :

Les chiffres
  • 24 693 000 d'habitants en Espagne en 1931 ;
  • 8 millions d’Espagnols sont touches par la misere en 1930 ;
  • Le taux de natalite en 1931 est de 28,3 pour mille ;
  • Le taux de mortalite infantile en 1931 est de 11 pour mille [ 5 ]  ;
  • 50 ans d'esperance de vie en 1930 ;
  • Entre moins de 30 et 48 % de la population est analphabete en 1930 ;
  • 1 700 femmes universitaires en 1930 (1 pour l'annee 1900) ;
  • 212 360 postes de telephones dans toute l'Espagne en 1930 ;
  • 11 576 telegrammes emis et recus en 1930 ;
  • 1 religieux pour 493 habitants en 1930 ;
  • 4,27 pesetas /jour de salaire moyen en 1931 ;
  • 85 592  km de routes dans tout le pays ;
  • 13 000 ecoles furent construites en 1932 ;
  • 145 007 eleves bacheliers en 1934. En 1931 ils n'etaient que 76 000 ;
  •  : la premiere retransmission de la Loterie nationale ;
  • 303 983 recepteurs radio en 1936 ;
  • 3 337 salles de cinema (62 a Madrid et 116 a Barcelone en 1935) ;
  • 69 stations de radio officielles en 1936 ;
  • 3 765 livres imprimes en 1935 (2 652 en 1930).

1931, proclamation de la Republique [ modifier | modifier le code ]

Le , la Republique est proclamee en Espagne, deux jours apres les elections municipales qui sont interpretees comme une defaite du regime monarchiste, meme si, avec 40 %, la coalition antimonarchiste n'obtient pas la majorite dans l'ensemble du territoire, seulement dans les grandes villes. Les zones rurales, ou se concentre la grande majorite de la population (et sont frequemment influencees par des caciques ) votent davantage pour la monarchie.

Les socialistes et les republicains pensaient que le moment etait venu : le , ils decretent l'expulsion de la monarchie. Ils sont maintenant les responsables du gouvernement du pays et forment aussitot un Gouvernement provisoire, preside par Niceto Alcala Zamora .

Les elections municipales n'avaient pas pour vocation de changer la forme politique de l'Etat. La Constitution de 1876 , alors en vigueur, ne prevoyait evidemment pas qu'une telle consultation put entrainer la chute de la monarchie absolue. C'est la raison pour laquelle un certain nombre d'analystes politiques, generalement hostiles a la Republique, ont considere que sa proclamation des le , qui plus est sous la pression de la rue madrilene, fut une forme de ≪ coup d'Etat ≫ et une ≪ subversion de l'ordre constitutionnel ≫.

Une heure avant la proclamation de la Republique a Madrid, Francesc Macia proclamait a Barcelone la Republique catalane , dont les dirigeants n'avaient pas obtenu satisfaction aupres du premier gouvernement, qu'avaient du arriver a une transaction avec les ministres de Macia [pas clair] , transformant la republique catalane en une Generalitat reintegree au sein de l'Etat espagnol.

Le roi Alphonse XIII, depourvu de clairvoyance politique, mais qui n'avait rien d'un tyran, craignait des troubles ; il ne souhaitait pas (selon ses propres paroles) conserver son trone au prix d'une guerre civile et d'un bain de sang. Pousse par cette vague antimonarchiste et sous les recommandations de ses plus proches collaborateurs, il part volontairement en exil, mais ≪ oublie ≫ d'abdiquer.

Le pape Pie XI reconnut des sa creation la Republique espagnole et fit savoir qu'il etait pret a envisager un amenagement du concordat. Le quotidien El Debate , qui exprimait les positions de l'Eglise, se montra conciliant. Seul le cardinal-primat Segura, dont l'autorite etait d'ailleurs fort contestee au sein de l'Eglise espagnole, protesta violemment.

Paradoxalement, Niceto Alcala Zamora et le general Sanjurjo , le commandant de la garde civile, durent inciter les dirigeants republicains a accepter cette proclamation, jugee normale et meme souhaitable, d'abord parce que la monarchie s'etait deconsideree et avait perdu ses appuis traditionnels.

Plusieurs anciens ministres du roi, notamment Miguel Maura et Alcala Zamora, s'etaient declares l'annee precedente en faveur de la republique, rejoints par quelques-uns des intellectuels les plus prestigieux du temps, dont Jose Ortega y Gasset et Miguel de Unamuno . L'attitude de Sanjurjo, qui n'allait d'ailleurs pas tarder a lancer sa Sanjurjada contre le nouveau regime, est significative.

D'autre part, des le mois d'aout 1930 , un Comite associant des republicains de diverses tendances, militants syndicaux de l'UGT (Union general des travailleurs), des socialistes tel Indalecio Prieto, des nationalistes catalans et meme d'anciens monarchistes avaient conclu le ≪ pacte de San Sebastian ≫, qui envisageait l'installation prochaine d'une republique et allait jusqu'a dresser une liste d'eventuels ministres.

L'armee n'etait plus un bloc monarchiste, comme l'avait montre, le , a Jaca, en Aragon , le soulevement qui couta la vie aux deux capitaines Galan et Garcia, membres de l'Alliance militaire republicaine, ainsi qu'une tentative manquee d'officiers aviateurs, parmi lesquels Ramon Franco , le jeune frere du futur Caudillo . Il n'est donc pas surprenant que la Guardia Civil et une bonne partie de l'armee se soient mises sans difficulte aux ordres du nouveau regime.
L'Espagne inaugure une deuxieme Republique ; la premiere n'avait dure que de 1873 a 1874 .

La Republique de tous les espoirs [ modifier | modifier le code ]

Integre par des representants de toute une gamme de partis republicains, du Parti Socialiste, et aussi des partis republicains catalans et galiciens. Sa composition fut la suivante :

Avec les personnalites les plus marquantes de ce gouvernement ; Alejandro Lerroux, Miguel Maura, Manuel Azana, Indalecio Prieto et Francisco Largo Caballero ; les grands theoriciens du nouveau regime ne font pas partie de l'equipe gouvernementale. Ils n'avaient pas abandonne leur cabinet de travail, meditant, conseillant. Ils s'appellent, le docteur Gregorio Maranon , celui que le peuple a nomme ≪ l'accoucheur de la Republique ≫ et aussi Ortega y Gasset , l'auteur de L'Espagne invertebree , celui qui, renvoyant les themes chers a la generation du 98, affirme que le probleme essentiel est de donner au peuple la culture que la Monarchie avait completement negligee et d'europeaniser la nation.

La Republique s'attaque des le debut a plusieurs reformes importantes, portant sur :

  • La repartition des terres ;
  • Les nationalismes (notamment par l'octroi du droit de solliciter un statut d'autonomie, quoique la Republique n'ait pas ete concue initialement comme federaliste) ;
  • Les relations entre l'Eglise et l'Etat ;
  • La reorganisation de l'Armee ;
  • Le monocameralisme  ;
  • L'extension du suffrage universel aux femmes et aux soldats ;
  • La creation d'un Tribunal de Garanties, pour regler les problemes d'inconstitutionnalite ;
  • La reconnaissance de la propriete privee, bien que l'Etat se soit reserve le droit de l'annuler si le bien commun l'exigeait ;
  • La renonciation a la guerre et l'adhesion a la Societe des Nations .

Le ont eu lieu des elections aux Cortes constituantes , qui donnent le triomphe a une majorite des republicains et a des socialistes.

Les Cortes font rediger une Constitution democratique et autonomiste, inspiree de la Constitution de Weimar  ; la nouvelle constitution fait de l'Espagne une Republique des travailleurs de toutes les classes , un Etat integral, compatible avec l'autonomie des Municipalites et des Regions .

La Constitution a ete approuvee le et, au cours des debats parlementaires, se sont poses des problemes serieux au sujet des articles relatifs a la suppression de l'enseignement religieux dans les ecoles et a la possibilite de dissoudre les ordres religieux. La discussion a provoque la premiere crise ministerielle. Les catholiques Niceto Alcala Zamora et Antonio Maura demissionnent.

Dans une tentative d'attirer vers les secteurs des republicains plus moderes, Manuel Azana est nomme chef du gouvernement et Alcala Zamora president de la Republique.

Le projet de Manuel Azana : gouverner ≪  par la raison  ≫ [ modifier | modifier le code ]

Ainsi, au lendemain de son election a la presidence de la Republique, Niceto Alcala Zamora avait nomme Manuel Azana chef du gouvernement. Age de cinquante ans, Azana etait incontestablement l'homme cle du nouveau regime, le plus remarquable par sa culture et ses dons d'orateur, en depit de son apparence physique peu seduisante. Il avait une bonne formation juridique, connaissait l'anglais et le francais et avait fait deux sejours importants en France, en 1911-12 et 1919-20. Il admirait les institutions du pays voisin et revait de transformer l'Espagne selon ce modele de societe laique, gouvernee par les lois de la democratie bourgeoise.

Connaissant personnellement les intellectuels les plus prestigieux d'Espagne, il avait fait signer le manifeste de l’ Union democratique espagnole par Menendez Pidal , Ramon Perez de Ayala , Miguel de Unamuno et Americo Castro .

Le nouveau chef du gouvernement n'etait nullement socialiste, et avouait son ignorance du marxisme, dogme du PSOE. Toutefois, il savait avoir besoin de l'appui des socialistes pour realiser le projet qu'il avait concu. Quoique d'esprit jacobin, il savait aussi qu'il n'obtiendrait la collaboration des Catalans que par la reconnaissance de leur specificite, voire de leur nationalite .

La question de l'Eglise [ modifier | modifier le code ]

Une societe laique exigeait la separation de l'Eglise et de l'Etat mais, bien evidemment, dans un pays ou l' Eglise catholique et la religion avaient depuis des siecles tenu un role majeur, la realisation de cet objectif n'etait possible qu'au prix de negociations delicates. Il fallait profiter des bonnes dispositions de Pie XI , qui avait condamne tout a la fois l’ Action francaise et le communisme, et qui venait d'affirmer ses preoccupations sociales dans l'encyclique Quadragesimo anno (1931).

Un esprit de revanche contre l'Eglise se manifeste dans les discours des nouveaux ministres. L'historien Joseph Perez , entre autres, estime que, pour le chef du gouvernement, comme pour son ministre de la Justice Fernando de los Rios , l'heure de la revanche avait sonne pour ≪ nous, les heterodoxes espagnols, les fils spirituels de tous ceux qui, pendant des siecles, ont vu leur liberte de conscience etranglee ≫ . Azana laisse flamber, en , sans intervenir, une douzaine de couvents madrilenes et sevillans. Cette attitude agressive envers l'Eglise, pouvant s'expliquer par le lourd contentieux entre l'Eglise et les intellectuels libres-penseurs, a pour consequence d'aggraver la polarisation de la societe.

La question scolaire [ modifier | modifier le code ]

Pour Azana, la democratie espagnole ne pouvait s'etablir durablement que par l'elevation du niveau culturel et la disparition d'un analphabetisme tres repandu (44 % en 1930 selon certains auteurs et, en toute hypothese, 30 %). Des 1911, dans une conference sur ≪  Le probleme espagnol  ≫, il avait souligne l'existence d'un lien organique entre culture et democratie. Il fallait, assurait-il, developper en priorite l'enseignement primaire car un million d'enfants environ n'etaient pas scolarises.

Aide par un directeur de l'enseignement primaire, Rodolfo Llopis , il crea d'emblee 7 000 postes d'instituteur et mis en chantier 7 000 ecoles nouvelles ; en meme temps, il fit augmenter de 20 a 40 % les traitements tres faibles des instituteurs, alors qu'un peu partout en Europe, la crise economique etait pretexte a leur diminution.

Une large opposition [ modifier | modifier le code ]

Mais a l'evidence, il lesait des interets, heurtait des convictions, malmenait des habitudes. Et cela d'autant plus qu'il entendait mettre de l'ordre dans l'armee et les tableaux d'avancement. Il s'etait attribue, a cet effet, le portefeuille de la Guerre en plus de la presidence du Conseil. La realisation simultanee des divers elements de son programme a pour effet de rassembler dans une opposition commune tous les adversaires permanents ou occasionnels du nouveau regime. Le debat sur la Constitution avait revele l'extreme sensibilite aux problemes religieux des tenants de la tradition, mais aussi des catholiques rallies a la Republique (Alcala Zamora, Miguel Maura, Claudio, Sanchez Albornoz). L'adoption des articles 26 et 27 avait provoque la demission d'Alcala Zamora et de Maura du gouvernement provisoire.

Ainsi, il choque des portions importantes de la population espagnole en interdisant aux congregations d'enseigner a partir du , alors qu'elles scolarisaient plus de 350 000 eleves du secondaire. La loi du qui declara proprietes publiques les eglises et autres edifices culturels ne pouvait egalement, dans cette conjoncture, qu'apparaitre comme une provocation aux yeux de l'Eglise.

En depit de cette erreur strategique, Azana parut d'abord pouvoir reussir. La coalition qu'il dirigeait avait remporte triomphalement les elections aux Cortes du . Elle obtient quelque 265 sieges, alors que le centre n'avait que 148 et que la droite en obtenait seulement 60. Il est vrai que la droite n'avait pas eu le temps de ≪ digerer ≫ le changement de regime, et que beaucoup de ses electeurs s'abstinrent. Mais la participation avait ete de 65 % et la victoire de la gauche etait incontestable.

  • L'adoption du statut de la Catalogne, le , fut portee au credit du gouvernement. Manuel Azana n'avait pas menage sa peine pour faire voter par les Cortes un texte qui, tout en accordant a la Catalogne les institutions, dont la Generalitat , auxquelles elle aspirait depuis un siecle, etait compatible avec la Constitution espagnole. La Generalitat etant tenue par l’ Esquerra , il s'agissait d'un appoint precieux pour le gouvernement. En revanche celui-ci ne mettait aucun empressement a faire avancer les revendications des nationalistes basques, catholiques bon teint et tenus pour hostiles a la Republique, ce qui, jusqu'en 1936, etait vrai dans une large mesure.
  • Assurant un succes au nouveau regime, le ministre des Finances, le banquier catalan Carrer, fit passer le , une reforme importante : la creation d'un impot progressif sur le revenu.
  • Indalecio Prieto gerait avec serieux, mais trop de timidite [ref. necessaire] , dans une conjoncture il est vrai difficile, le budget de l'Etat et meritait les eloges d’ El Debate .

Au ministere du Travail, Francisco Largo Caballero , qui avait une experience importante dans ce domaine, acquise notamment pendant la dictature de Primo de Rivera, fit d'importantes avancees. Grace a plusieurs lois : fixation d'un salaire minimum, journee de huit heures, assurance accidents, assurance maladie, il obtient en quelques mois des Cortes une amelioration sensible de la condition ouvriere. Il fit approuver l'etablissement d'une commission mixte d'arbitrage des conflits du travail, avec une representation ouvriere satisfaisante, sous le controle d'inspecteurs du travail nommes par le ministre.

Les trois elections generales (resultats) [ modifier | modifier le code ]

Large victoire de la coalition des republicains et des socialistes, avec une participation de 65 % de l'electorat. La nouvelle composition des Cortes implique une rupture radicale avec le systeme des partis de la Monarchie.

Premieres elections reellement democratiques, avec pour la premiere fois, la participation des femmes. Les abstentions furent nombreuses dans les zones a majorite anarchiste, mais beaucoup moins dans celles de droite. La gauche perdit en premier lieu parce que dans un systeme favorable aux coalitions, elle etait desunie et en second lieu, la propagande nourrie de la droite (regroupee au tour de la CEDA), parvient a minimiser les realisations des republicains. La participation de 67,45 % depasse legerement les precedentes.

Le Front populaire, forme par les republicains, les socialistes et les communistes gagnent les elections. Il s'agit d'un retour du panorama politique espagnol qui mene a la victoire la gauche plurielle, battue en 1933. Le taux de participation est incontestablement de loin le plus haut des deux dernieres, 73 %. Elles furent aussi les dernieres avant la guerre civile.

La campagne se deroule dans un climat de violence (41 morts et 80 personnes grievement blessees) mais les elections sont considerees comme propres malgre quelques fraudes au niveau local qui permettent au Front populaire de conforter une majorite absolue [ 6 ] , [ 7 ] , [ 8 ] .

Tableau des elections legislatives de la 2 e Republique espagnole
Sieges Sieges Sieges
GAUCHE 265 GAUCHE 99 GAUCHE 288
PSOE (soc.) 116 PSOE (soc.) 58 PSOE (soc.) 99
Radicaux (soc) 60 Radicaux (soc) 5 Gauch. Republ. 87
Esquerra (cat) 32 Esquerra (cat) 18 Union Repub. 39
Action Repub. 27 Action Repub. 5 Esquerra (cat) 36
ORGA (gal) 16 ORGA (gal) 6 PCE (communiste) 17
Gauch (revol.) 14 Divers gauche 6 --- ---
--- --- PCE (communiste) 1 --- ---
CENTRE 148 CENTRE 131 CENTRE 56
Radicaux 90 Radicaux 102 Radicaux 4
Progressistes 27 Progressistes 3 Progressistes 6
PNV (basq) 14 PNV (basq) 12 PNV (basq) 11
Divers Repub. 14 Lliga (cat) 14 Lliga (cat) 12
Lliga (cat) 3 --- --- Centristes 16
--- --- --- --- Divers centre 7
DROITE 60 DROITE 242 DROITE 137
Agrariens 26 C.E.D.A. 115 C.E.D.A. 88
Divers droite 25 Agrariens 36 Agrariens 11
Independants 4 Independants 18 Independants 10
Liberaux 4 Liberaux dem. 9 Conservateurs 3
Monarchistes 1 Conservateurs 18 Carlistes 9
--- --- Carlistes 21 Monarchistes 13
--- --- Renovation (monar.) 23 Divers droite 3
--- --- Divers (monar.) 2 --- ---

La Republique echoue (1931-1936) [ modifier | modifier le code ]

Le bienio des reformes (1931-1933) [ modifier | modifier le code ]

L'avenement d'une republique avait reveille tellement d'espoir chez les ouvriers et les paysans, qu'il ne fallait pas les decevoir sous peine de dissocier a nouveau une communaute aussi difficilement formee.

En s'attaquant au plus urgent, le gouvernement se donne pour mission de repartir equitablement les terres et entreprend la reforme agraire. Elle se heurte a un mur ; les republicains ? communistes, socialistes, et liberaux ? ne sont pas d'accord sur les principes. ≪ A qui appartiennent les terres ? A ceux qui les travaillent ? A l’Etat ? A la famille ? ≫ Des Commissions speciales procedent a l'etude du probleme, ou des problemes, classifient les terres, proposent des solutions. On crea l'Institut de reforme agraire.

Mais les reformes vont trop lentement et les paysans grondent. La Constitution republicaine precise que la richesse du pays, quel que soit le proprietaire, est subordonnee aux interets de l'economie nationale et pourra etre nationalisee, si le besoin social l'exige. En vertu de ce texte, la loi fondamentale de la reforme agraire ordonne l'expropriation des terres ? quelques-uns de ces proprietaires se sont expatries avec la chute de la Monarchie, pour y installer cinquante mille paysans chaque annee. Alors, l'Etat va conceder des credits aux laboureurs, qui vont pouvoir s'organiser en collectivites ou en syndicats de producteurs. Cette reforme ne s'applique qu'aux latifundiums.

En deux ans on avait installe en peu de mois cinq mille familles sur 90 000 hectares de terres expropriees. Le resultat ne repond pas aux objectifs des Constituants. D'autre part, les salaires agricoles sont en augmentation et parallelement le chomage aussi.

L'Etat devient proprietaire et le colon ne fait que changer de patron.

Le caciquisme est remplace par le dirigisme. La reforme ouvriere continue avec les memes methodes. L'Etat intervient ; la production, et l'augmentation du cout de la vie, resultat de la crise economique mondiale, annulent l'effet des augmentations des salaires. Les syndicats et l'ordre public sont en collision constante. Des greves repetees s'aggravent. Ouvriers et laboureurs, mecontents et decus, derivent chaque fois vers l'anarcho-syndicalisme.

Un statut approuve par plebiscite de la population, puis ratifie au Cortes, confere a la Catalogne une independance de fait. Le Pays basque, Navarre, Galice et Aragon, stimules par l'exemple catalan, vont preparer a leur tour leurs statuts d'autonomie respectifs. Il y a donc un danger de cassure nationale, qu'on n'occulte pas au gouvernement central. La propagation contagieuse du separatisme menace de detruire ≪ l'unite nationale ≫, encore trop fragile.

Les statuts d'autonomie [ modifier | modifier le code ]

  • En , un premier projet de statut basque, est rejete aux Cortes constitutives pour avoir depasse les limites constitutionnelles ;
  • Le , apres des longs debats, le statut catalan est accepte ;
  • Une assemblee regionale de toutes les communes galiciennes approuve en 1932 une proposition de Statut d'autonomie qui serait soumis a plebiscite quatre annees plus tard, le , en accord avec les normes d'un decret de la presidence de l'Etat de  ;
  • Le projet de Statut d'autonomie de la Galice a ete presente par Castelao devant les Cortes le , tout comme celui d' Aragon et transferes au Congres des deputes pour qu'ils soient admis pour l'approbation ;
  • Il est fixe pour le dernier dimanche de , que l'Assemblee nationale destinee a debattre et a modifier l'avant-projet et approuver le projet de statut d'autonomie pour l' Andalousie [pas clair]  ;
  • Le , en pleine guerre civile serait approuvee aux Cortes le statut d'autonomie de la Galice.

Le bienio noir (1933-1935) [ modifier | modifier le code ]

La fin des illusions et la marche a l'abime

La droite, qui avait ete prise de court par la chute de la monarchie, se ressaisit et s'organisa en 1933, quand Jose Maria Gil-Robles parvint a rassembler dans la CEDA , autour de l’ Accion Espanola , plusieurs autres formations ( Droite regionale valencienne , agraristes, parti republicain conservateur, etc.). Il mit ainsi sur pied une coalition electorale qui manquait d'homogeneite et la participation des agrariens, parti de classe, hypothequait tout engagement authentique de la CEDA en faveur de la reforme agraire.

Bartolome Bennassar ecrit : ≪ Le retrait des socialistes du gouvernement Azana et la non-participation aux cabinets de transition formes a l'appel du president de la Republique porteront un coup fatal a la gauche republicaine. La premiere dissolution des Cortes, en , fut en effet suivie d'une large victoire de la droite aux elections du , amplifiee par l'effet pervers de la loi electorale. Par une ironie de l'histoire, Azana persuade qu'il l'emporterait, avait fait passer avec l'appui du PSOE une reforme electorale qui renforcait a l'exces la prime majoritaire ≫. Cette loi electorale instituait un scrutin de liste pour chaque province d'Espagne a laquelle etait attribue un certain nombre de deputes, en fonction de sa population. Si une liste (de coalition ou non) obtenait la majorite absolue (51 % par exemple), elle raflait 80 % des sieges, les autres etant repartis a la proportionnelle.

Les consignes d'abstentions des anarchistes, tenant de la politique du pire au motif qu'un gouvernement ≪ reactionnaire ≫ rendrait plus facile l'appel a la revolution, avaient aussi exerce une influence notable.

Le taux de participation s'eleva a plus de 67 %. La droite obtint 242 sieges, dont 115 pour la CEDA, devenue le premier parti des Cortes. La gauche n'en avait plus que 99, dont 58 pour le PSOE. Le parti communiste espagnol obtenait son premier depute. L’ Accion Republicana d'Azana, lui-meme elu a Bilbao sur une liste d'union, etait laminee (6 elus). Le centre, ou dominaient les radicaux de Lerroux , avait 131 sieges. A partir de ce scrutin, le systeme politique de la Republique espagnole se deregla completement et l'on donne le nom de bienio negro   (es) a la periode 1933-1935.

Au lendemain des elections, Alcala Zamora eut du, en depit de son inimitie a l'egard de Gil-Robles, imposer la presence de la CEDA dans le nouveau gouvernement, mais il prefera qu'il fut dirige par le radical Lerroux. Cette sanction naturelle de la consultation eut ete acceptee sans grande difficulte a cette epoque. Mais lorsqu'il se resigna a l'entree, deja tardive, de trois ministres de la CEDA dans le gouvernement en , cela fut considere par certains secteurs comme une ≪ provocation ≫ et declencha un mouvement de revolution, montrant que les institutions republicaines n'etaient ni comprises ni acceptees.

Sur le terrain social, les conflits du travail furent nombreux et importants en 1934, annee ou le plus grand nombre de journees de travail furent perdues. Pourtant la production etait partie a la hausse, avec en prime, l'excellente recolte cerealiere de 1934, egale a celle de 1932, et un leger recul du chomage. Pour sa part, l'extreme gauche multipliait proclamations fracassantes et incidents.

D'autres signes inquietants etaient perceptibles. Plusieurs formations d'extreme droite de creation recente affirmaient leur volonte de renverser la Republique par la violence ; a cet egard, l'evenement le plus important fut la fusion du groupe de Ledesma Ramos et de celui d'Onesimo Redondo, qui donna naissance aux JONS (Juntes offensives national-syndicalistes), dont l'influence demeura cependant limitee a la Vieille-Castille et a Madrid. Enfin, et surtout, le , au theatre de la Comedie a Madrid, Jose Antonio Primo de Rivera definit les aspirations de la Phalange espagnole , mouvement qu'il venait de fonder en compagnie de Julio Ruiz de Alda , et qui fusionna avec les JONS en pour former le FE-JONS.

Le fils du dictateur pronait la suppression des partis politiques et, sous l'influence du fascisme italien, l'etablissement d'un regime corporatiste. La Phalange, qui chercha d'emblee a penetrer le monde du travail et l'Universite, etait a l'evidence un mouvement anti-republicain.

Primo de Rivera et Jose Calvo Sotelo (chef du Bloc national) marquent bien, par leurs options et leurs comportements, la distance qui les separe de la republique.

En septembre et octobre 1934 , des insurrections socialistes et anarchistes , planifiees comme coup d'Etat par leurs chefs, ont lieu dans plus de 20 provinces, entre autres en Catalogne , a Madrid et dans les mines des Asturies . Cette derniere est matee dans le sang par les troupes d'Afrique commandees par le lieutenant-colonel Juan Yague . L'entente entre gauche et droite semble de plus en plus impossible : ces evenements polarisent les positions et on assiste a une montee fulgurante des extremes.

A la suite de divers scandales politiques, en particulier celui de l' Estraperlo , la coalition au gouvernement est rompue. En janvier 1936 , quand Jose Maria Gil-Robles , le chef du parti majoritaire, CEDA, demande au President de la Republique de l'appeler pour former un nouveau gouvernement, le president Niceto Alcala-Zamora prefere dissoudre les Cortes .

La situation debouche sur les dernieres elections d'un parlement au bord du precipice.

Les elections du 16 fevrier 1936 et la victoire du Front populaire [ modifier | modifier le code ]

De ces elections le president de la Republique espere donc, en jouant sur le systeme majoritaire, degager une majorite de centre droit. Les conditions dans lesquelles va se derouler le scrutin vont au contraire favoriser la gauche. Celle-ci a ete battue en 1933 parce qu'elle etait divisee, et que les voix libertaires lui ont manque. La montee des fascismes, la renonciation de l'Internationale communiste a une stricte application du principe de la lutte des classes favorisent partout en Europe un regroupement des gauches.

En Espagne comme en France, l'annee 1935 est marquee par un rapprochement des forces ≪ antifascistes ≫. Le est forme un Front populaire , qui regroupe les socialistes et les communistes, les groupes republicains de gauche (Gauche republicaine et Union republicaine), l’Esquerra catalane, et l' ORGA , parti autonomiste galicien ; c'est une coalition quelque peu heteroclite, mais dont les dirigeants acceptent egalement de jouer le jeu ≪ democratique ≫. Le programme ainsi annonce le , reste extremement vague dans ses principes : redressement economique, baisse des impots, autonomie regionale. Mais il introduit en toute priorite des mesures de reparation a l'egard des victimes de la repression, amnistie des delits politiques, reintegration dans leurs postes de fonctionnaires ≪ epures ≫ a la suite de l'insurrection, indemnisations accordees aux familles des victimes. Ces mesures de circonstance sont importantes. Le programme reformiste du Front populaire etait peu fait pour attirer les foules ; les promesses d'amnistie ne peuvent laisser indifferente une population sensibilisee a l'extreme par les affrontements de 1934.

Les anarchistes ne peuvent faire abstraction de ces engagements, et, quelles que soient leurs reserves a l'egard de la coalition de gauche, ils vont lever leur consigne d'abstention. Meme des libertaires aussi intransigeants que Durruti preconisent ouvertement la participation aux elections.

La droite ne semble pas avoir conscience du danger qui la menace. La CEDA s'est sans doute crue trop forte, et son experience recente montre les difficultes qu'elle a encore a imposer sa politique dans un contexte qui lui est pourtant favorable. Il y a certes des alliances a droite comme a gauche, mais ces coalitions du premier moment ne sont pas toujours convaincantes, et cachent mal l'opposition qui existe entre les partisans d'une solution parlementaire et d'un regime autoritaire, monarchie ou dictature [ref. necessaire] . Les Basques, malgre leurs positions conservatrices, se refusent a rejoindre une majorite qui vient de leur refuser toute forme d'autonomie. Cet exces de confiance de la droite espagnole lui fut fatal. On peut tout de meme admettre que les abstentions (33 %) diminuent considerablement par rapport aux chiffres de 1933.

Le resultat des elections du assure au Front populaire une victoire etriquee et, une fois de plus, difficile a mesurer avec precision. Les divers calculs lui attribuent une avance de 15 000 voix au minimum et de 840 000 au maximum, avec des estimations intermediaires. La fraude, qui avait profite a la droite dans la plupart des consultations anterieures, profita cette fois a la gauche, quand deux victoires de la droite, dans la province de Cuenca et de Grenade, furent annulees pour cette raison. Les campagnes electorales qui suivirent ces annulations se deroulerent dans un climat tel que la victoire du Front populaire dans ces deux provinces semble tres suspecte. Indalecio Prieto , president socialiste de la commission electorale fut tres choque par les manipulations qu'il y decouvrit, et il ne macha pas ses mots.

Selon une etude de 2017 des historiens Manuel Alvarez Tardio et Roberto Villa Garcia, des fraudes localisees dans une election consideree comme propre ont permis parfois la victoire du Front populaire et d’acquerir la majorite absolue [ 6 ] , [ 7 ] , [ 8 ] . Cette etude a ete critique pour sa methode (faire de la droite conservatrice un front uni alors que ce n'etait pas le cas) [ 8 ] et de reprendre la these franquiste de l’illegitimite du gouvernement republicain de 1936 qui a ete reactualise par des auteurs comme Pio Moa [ 9 ] .

La gauche et l'extreme gauche disposaient [ 10 ] [source insuffisante] , avec l'appoint de la formation catalane, de 278 sieges sur 473 aux Cortes, majorite confortable qui donnait a ses detenteurs l'impression trompeuse d'etre maitres du pays. En progres, le PCE n'obtenait que 17 sieges, contre 99 au PSOE et 126 aux deux formations de la gauche ≪ bourgeoise ≫, gauche et droite republicaine. Il n'existait donc pas de ≪ danger marxiste ≫ imminent, en depit des prises de position theoriques du PSOE en faveur de cette ideologie. Et, dans le pays, les anarchistes constituaient une force au moins egale a celle des socialistes.

A droite (137 sieges), la CEDA restait la force principale avec 88 deputes, et la Phalange de Jose Antonio Primo de Rivera , n'ayant recueilli que 40 000 voix, n'obtenait pas un seul siege.

Le Centre fut reduit a 56 deputes partages entre radicaux, progressistes, PNV, Lliga, centristes et divers centre.

Des le , Manuel Azana , tenu a nouveau pour l'homme indispensable, forma le nouveau gouvernement. Cette fois encore, le PSOE, parti de la majorite arrive en tete, ne participe pas au cabinet. En mai, Azana, elu president de la Republique, en remplacement de Niceto Alcala-Zamora (destitue par le Congres des deputes), propose a Indalecio Prieto la direction du gouvernement ; celui-ci accepte immediatement, car il est convaincu qu'une alliance avec les republicains de gauche permettrait aux socialistes d'imposer une legislation profitable aux travailleurs par le biais d'une economie planifiee, alors qu'une revolution sociale trop rapide ne produirait qu'une ≪ socialisation de la misere ≫, tout en precipitant l'etroite classe moyenne espagnole vers le fascisme.

La derniere chance, a supposer qu'elle existat, d'eviter la guerre civile disparaissait du fait de la non-participation du PSOE au gouvernement. Manuel Azana avait tire, au moins pour une part, les lecons de son echec precedent : a peine en place, il prit un decret d'amnistie au benefice des condamnes de 1934, puis retablit le statut de la Catalogne et donna un coup d'accelerateur a la reforme agraire.

L'epilogue annonce vers le coup d’Etat [ modifier | modifier le code ]

Les liens qui ont pu exister entre le devoiement du processus electoral en fevrier et le declenchement de l'insurrection nationaliste en juillet de la meme annee font debat entre les historiens. Pour les historiens Javier Cervera et Julian Casanova, il n'est pas possible d'etablir une relation de cause a effet entre les conditions de la victoire electorale du Front populaire et le soulevement des 17 et 18 juillet [ 11 ] .

Pour le professeur Luis Eugenio Togores, auteur d'une Histoire de la guerre civile espagnole , il existe une certaine relation entre les irregularites aux elections de fevrier et le putsch du , bien que, selon lui, ce qui conduit au coup d'Etat de l'armee est la violence qui eclate apres les elections [ 11 ] . Alfonso Bullon, directeur des etudes historiques de la CEU, defend un point de vue proche : ≪ le gouvernement [du Front populaire] etait illegitime parce qu'il ne pouvait pas maintenir l'ordre ≫ [ 11 ] .

Pour les historiens Pio Moa , Fernando Paz ou encore Cesar Vidal , la fraude electorale a delegitime le gouvernement du Front populaire et ouvert la voie a la guerre civile. Les troubles de ont pousse la nation au ≪ printemps tragique dans lequel les limites de la legalite ont ete rompues ≫. Entre les elections de fevrier et le soulevement de juillet, il existerait une relation de cause a effet, principalement en raison de la profonde signification du fait. Si des actes violents et frauduleux ont ete perpetres, c'est parce que de fait, il n'existait plus de regle de droit [ 11 ] .

La desagregation du systeme politique de cette Espagne n'a laisse place qu'a des replatrages ou a des solutions batardes. Retablir l'autorite de l'Etat par une dictature militaire, essayer de creer, dans un cadre republicain, les conditions propres a l'etablissement d'une democratie parlementaire, ces solutions ne permettent pas de regler les problemes de fond, ou ne les abordent que superficiellement. Ni le regime installe par Primo de Rivera, ni la II e Republique ne sont alles jusqu'au bout de leur logique. Le premier entend maintenir le pouvoir en place, mais sans briser totalement les resistances a sa domination ; la seconde entame seulement des reformes de structures, qu'elle n'a ni les moyens, ni sans doute le desir d'achever.

La classe politique garde donc son pouvoir, et la contestation sociale, qui ne peut s'exprimer dans les institutions traditionnelles liees a un caciquisme toujours vivace, se traduit par la violence. Les dirigeants des syndicats et, des partis politiques sont souvent debordes par leurs troupes. L'Etat republicain, rejete a la fois par les forces conservatrices, Eglise, armee, oligarchie, qui la jugent impuissant a maintenir l'unite de la Nation, et par, les forces populaires, qui ne voient en lui que le dernier avatar d'un Etat oppressif, doit faire face au terrorisme, aux affrontements armes, aux emeutes revolutionnaires. La revolution asturienne de 1934 et la repression qui y met fin sont des temoignages du recours a la contrainte comme seul moyen de faire triompher les revendications sociales, ou d'assurer l'ordre.

Car le coup d'Etat de provoque l'effondrement de l'Etat republicain. Mais l'ampleur meme du conflit et du mouvement revolutionnaire qu'il entraine lui donnent des dimensions imprevisibles. L'Espagne devient le lieu d'affrontement des grandes puissances et le terrain de manœuvre des grandes armees europeennes. La dictature militaire nee de la guerre reste marquee pendant des annees par ses alliances, meme si elle ne participe pas directement a la conflagration mondiale.

La guerre [ modifier | modifier le code ]

Les conflits majeurs de l'Espagne du XIX e et du debut du XX e  siecle, la lutte autour de la Constitution, la montee de l'agitation ouvriere et de l' anticlericalisme , les guerres coloniales et regionalismes se sont renforces durant cette II e Republique et sont a l'origine de la guerre civile. Elle commence les 17 et par un coup d'Etat militaire organise par le general Mola avec pour chef designe le general Sanjurjo . Franco n'a pas participe a sa preparation et ne s'y rallie qu'au dernier moment.

Les putschistes ne veulent pas renverser la Republique, mais le gouvernement du Front populaire elu en . Le coup d'Etat echoue : les insurges n'arrivent pas a dominer l'ensemble du territoire. Il provoque cependant l'effondrement du gouvernement de Madrid.

Des le , les organisations ouvrieres armees des partis socialistes, communistes et des anarcho-syndicalistes ( milices confederales ), ainsi que les autonomistes basques et catalans exercent la realite du pouvoir et assument la defense du Front populaire. Des lors commence reellement la guerre civile qui juxtapose un conflit militaire entre nationalistes et republicains et des conflits internes dans le camp republicain. Le Parti communiste , appuye par les Sovietiques, combat autant les dissidents republicains (la CNT et le POUM ) que les nationalistes. Principalement entre l'ete 1936 et le printemps 1937, pendant que se developpe la revolution sociale , certains groupes politiques [Qui ?] commettent en zone republicaine des exactions designees sous le nom de terreur rouge , face auxquelles le gouvernement apparait initialement depasse, avant de parvenir progressivement a retablir un ordre relatif [ 12 ] . Du cote des operations de guerre, le debarquement republicain a Majorque du conduit a un echec militaire des le  : les nationalistes disposent ainsi au plus tot d'une base de guerre precieuse en face de Barcelone.

Dans le camp des nationalistes, Franco est elu le ≪ chef du gouvernement de l'Etat espagnol ≫ par une junte qui, cherchant un successeur a Sanjurjo, mort dans un accident d'avion des le debut du soulevement, le choisit notamment parce qu'il n'est pas trop marque par ses affinites avec l'un ou l'autre des clans nationalistes en presence. La mort accidentelle de Mola lui donnera ensuite une pleine autorite. Aide par l' Allemagne nazie et l' Italie fasciste , il parvient a operer en la jonction des deux secteurs pris des juillet par la rebellion, le Sud de l' Andalousie et une partie du Nord-Ouest, separant ainsi le Pays basque du reste du territoire republicain.

Echouant a prendre Madrid en 1936-1937, il conquiert le Pays basque en . La guerre se concentre ensuite sur l'Aragon et la Catalogne. Barcelone tombe le et Madrid le . Le , le Gouvernement francais signe, a Burgos , les accords Berard-Jordana , reconnaissant la legitimite de Franco sur l'Espagne, signant ainsi l'arret de mort de la Seconde Republique, et obtenant la neutralite espagnole en cas de guerre .

La Seconde Republique espagnole se termine en fait le , date a laquelle les forces militaires du general Franco controlent l'ensemble du territoire espagnol. Mais d'un point de vue juridique, elle perdure jusqu'au , entree en vigueur de la loi de succession du chef de l'Etat ( Ley de Sucesion en la Jefatura del Estado ). Cette loi definit en effet l'Espagne comme un royaume (article 1), dont le generalissime Franco est le chef de l'Etat (article 2) jusqu'a sa mort ou sa demission. De fait, Juan Carlos I er ne sera roi et chef de l'Etat qu'a la mort de Franco ( 1975 ).

Conclusions [ modifier | modifier le code ]

  • L'Espagne, pas plus que les autres pays subissant les memes contraintes, ne fut en mesure d'echapper au dilemme, soit de poursuivre son europeanisation et de defendre les principes genevois, soit de tirer les consequences des tensions existantes et de prendre ses distances avec le monde exterieur. En ce sens, l'agitation interieure constante a laquelle elle fut soumise au cours de ces cinq annees, ainsi que l'instabilite ministerielle et les changements de politique profonds en 1933 et 1936, conduisirent certainement a recreer cette impression d'oscillations continues entre l'une et l'autre option, et il est peu douteux que la politique espagnole subit dans cet intervalle des orientations tres diverses, sous l'influence des affinites ideologiques divergentes des uns et des autres.
  • Faut-il en conclure pour autant que le nouveau regime ne s'interessa qu'aux problemes interieurs, accordant une attention toute particuliere aux problemes economiques et sociaux, avec notamment la reforme agraire, et qu'elle conceda un interet tres secondaire aux affaires exterieures ? La question merite d'etre posee et d'etre analysee dans le detail a partir de l'action concrete que les ministres et les diplomates republicains accomplirent a l'etranger.
  • Au terme de cette courte periode d'experience democratique, la Seconde Republique fut brutalement contrainte de faire face a une nouvelle menace interieure, cette fois beaucoup plus serieuse que le coup d'Etat manque organise en par le general Jose Sanjurjo . Le soulevement, des 17 et , parti du Nord de la Castille et rejoint par le Maroc espagnol pour s'etendre a la peninsule iberique dans les jours qui suivirent, marqua le coup d'envoi d'une guerre fratricide ? la guerre d'Espagne ? dont les implications exterieures immediates remettent en question l'expression de ≪  guerre civile  ≫.
  • Il n'y avait dans l'Espagne de 1936 qu'un embryon de classe moyenne, bien trop etroite pour assumer le role de guide et la responsabilite d'une transition adaptee aux circonstances du pays. Les republicains ≪ bourgeois ≫ et les socialistes ≪ raisonnables ≫ etaient trop peu nombreux pour faire admettre la necessite d'etapes intermediaires avant l'avenement d'une democratie moins injuste. Le PSOE, converti a la dictature du proletariat, croyait a la valeur du modele russe et n'avait l'experience suffisante pour la direction des affaires. Les communistes, dont l'influence se developpait, etaient totalement dependants de Moscou. Beaucoup d'hommes de droite, d'une affligeante myopie politique, se pretendaient catholiques, mais jetaient aux orties les encycliques pontificales des qu'elles contrariaient leurs interets immediats, et voyaient d'un œil sec l'inhumaine condition des desherites. Les militants d'extreme droite qui etaient sensibles aux outrances de l'injustice sociale ne croyaient qu'a la force pour faire prevaloir leurs solutions.
  • Il existe une mythologie de la Seconde Republique, experience unique et porteuse de grands espoirs dans l'histoire d'Espagne. Long temps d'une floraison culturelle etonnante, qu'on souhaiterait conserver cette image brillante : eclosion d'une pleiade d'ecrivains de grand talent, de createurs originaux, peintres, sculpteurs et musiciens ; Universite dotee de maitres prestigieux ; lancement d'une politique d'instruction publique enfin digne du passe d'un grand pays et meme, des avancees d'une indispensable legislation ouvriere.
  • La Seconde Republique fut tres loin de marquer une pause dans les conflits qui desolent le pays. Ils tenaient a la fois a une lutte de classes exacerbee et a une guerre de religion, et ils etaient compliques par les revendications d'identites nationales specifiques et l'influence d'ideologies ≪ importees ≫. On oublie trop que le pays restait partage, que le regime ne parvient a assurer ni l'ordre constitutionnel ni l'ordre public. Ces annees 1931-1936 furent la preface de l'un des plus grands drames du XX e  siecle.

Gouvernement en exil [ modifier | modifier le code ]

Un Gouvernement de la Republique espagnole en exil a ete forme au Mexique, puis apres 1946 en France. En 1946, l'assemblee generale de l'ONU ? sur l'injonction de Staline ? recommande a ses membres de ne pas admettre en son sein l'etat espagnol au motif que le regime franquiste a ete etabli avec l'aide des forces de l'Axe [ 13 ] . Le gouvernement republicain en exil perd beaucoup d'influence apres l'admission de l'Espagne franquiste a l'ONU en . Il a ete dissous en 1977 apres les elections du .

Les presidents de cette republique en exil furent Diego Martinez Barrio (1940-1962), Luis Jimenez de Asua   (en) (1962-1970) et Jose Maldonado Gonzalez (1970-1977).

Les premiers ministres furent Juan Negrin (1939-1945), Jose Giral Pereira (1945-1947), Rodolfo Llopis Ferrandiz (1947), Alvaro de Albornoz y Liminiana (1947-1951), Felix Gordon Ordas   (es) (1951-1960), Emilio Herrera Linares (1960-1962), Claudio Sanchez-Albornoz y Menduina (1962-1971), Fernando Valera Aparicio   (es) (1971-1977).

Presidents de la Republique [ modifier | modifier le code ]

Gouvernements de la Republique (1931-1936) [ modifier | modifier le code ]

Seize gouvernements vont se succeder au cours des cinq ans de Republique espagnole. Voir la liste chronologique des gouvernements de la Republique de 1931 a 1936 .

Les symboles du nouveau regime [ modifier | modifier le code ]

Le drapeau tricolore remplace le bicolore de l'ancien regime (drapeau national depuis le temps d' Isabelle II d'Espagne).

Le centenaire Himno de Riego (l'Hymne de Riego) rend hommage a la tradition liberale-democratique du XIX e  siecle et remplace la Marcha Real .

L'allegorie de la figure feminine avec la balance a la main est le symbole de la justice sociale.

Treize jours apres la proclamation de la Republique, le gouvernement provisoire promulgue par un decret, publie dans la Gazeta de Madrid du , l’adoption du drapeau national qui instaure la premiere distinction republicaine et dont la principale caracteristique est la couleur mauve de la revolution, le rouge et le jaune etant les couleurs d'Aragon. Cette republique s'identifie aussi avec la triade de Liberte, Egalite, Fraternite .

Le choix de l'hymne de Riego fut fortement influence par Manuel Azana. Le futur president de la Republique voulait rendre hommage ainsi a tous les liberaux du XIX e  siecle. Cet hymne avait ete officiel de 1820 a 1823, pendant le triennal liberal. Beaucoup des paroles de cette musique sont originaires de cette epoque-la, jusqu'a une composition d' Antonio Machado . La version la plus rappelee est celle satirique que chantait Gabino Diego dans le film Belle Epoque  :

≪ Si les pretres et moines savaient la raclee qu'ils vont recevoir, ils sortiraient du cloitre en criant liberte, liberte, liberte. ≫

Quelques secteurs de la gauche espagnole utilisent aujourd'hui encore les symboles de la republique. Les drapeaux constitutionnels espagnols sont assez rares dans les meetings du PSOE, ou les drapeaux republicains sont plus habituels.

La Republique des intellectuels (1931-1936) [ modifier | modifier le code ]

Timbre a l'effigie d' Alphonse  XIII .

Comme le cartel des gauches en France, la Republique est pour la peninsule l'acte de bapteme de l'intellectuel en politique, dont elle souligne donc l'idealisme. ≪ L'heure de la grande tache a sonne pour l'intellectuel espagnol ≫ , prevoyait Ortega y Gasset en 1922. Peu apres, Antonio Machado confirmait ce choix de la modernite, aux depens du folklore et du passe, par ce credo : ≪  se fue toda la Espana de Merimee  ≫ ( ≪ toute l'Espagne de Merimee a disparu ≫ ). Pourtant, beaucoup, decus par la violence des luttes politiques, finirent bientot par se refugier dans leur tour d'ivoire, loin de l'amertume de l'engagement. Ainsi le projet d'edifier une nouvelle societe espagnole mourut-il, etouffe sous la violence des passions politiques.

C'est donc independamment de la forme prise par l'Etat que s'epanouit un printemps pour la vie de l'esprit et des arts. Renouvellement pictural, avec le surrealiste Joan Miro (1893-1983) ? apres le cubiste Juan Gris (1887-1927) ?, Salvador Dali (1904-1989) et Pablo Picasso (1881-1973). Epanouissement poetique, aussi, avec la generation de 1927 qui reconcilia avant-garde europeenne et tradition formelle du Siecle d'or : Jorge Guillen et son verbe pur, Vicente Aleixandre , Pedro Salinas et l'intimite de son œuvre amoureuse, Luis Cernuda , Rafael Alberti et la virtuosite andalouse de ses premiers poemes, Federico Garcia Lorca (1898-1936) et son inspiration jaillissante qui puise aux sources de la tradition et de la Grenade gitane. La force de leur engagement politique conduit a insister sur ces deux derniers auteurs. Alberti fit de ses œuvres un combat revolutionnaire a partir de 1929 ou il se tourna vers le PCE  ; ≪ poete dans la rue ≫ , il y recitait ses textes ; dramaturge, il fit de Fermin Galan la premiere piece engagee du theatre espagnol, l'hagiographie d'un martyr de la Republique. La defaite republicaine en 1939 le conduisit a s'exiler, comme l'ensemble de l' intelligentsia , qui se retrouva dispersee aux quatre coins du monde. De meme, Federico Garcia Lorca avait-il choisi de lutter pour la justice aux cotes ≪ de ceux qui n'ont rien et a qui on denie jusqu'a la tranquillite du neant ≫  ; il leur apporta l'enrichissement du theatre grace a la compagnie universitaire itinerante La Barraca . Son execution a Grenade, sa patrie, par les troupes franquistes, symbolise le tragique dechirement fratricide de la guerre civile.

Personnalites ayant soutenu la Republique espagnole [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. Malgre la croyance populaire, cette chanson n'a jamais ete l'hymne de la Deuxieme Republique espagnole (1931-1939). En 1931, peu de temps apres sa proclamation, une grande polemique s'est developpee autour de la validite de ce nouvel hymne national, dans laquelle de nombreux hommes politiques, des intellectuels et des musiciens se sont opposes : entre autres, un article celebre de Pio Baroja qui etait contre puisqu'il le considerait trop vulgaire et impropre des ideaux de la nouvelle Republique.
  2. Outre l'espagnol, certaines langues etaient coofficielles dans leur region autonome : le catalan en Catalogne et le basque (euskara) au Pays Basque .

References [ modifier | modifier le code ]

  1. Constitution de 1931 , art. 5 : ≪ La capitale de la Republique est fixee a Madrid . ≫
  2. Constitution de 1931 , art. 4 : ≪ Le castillan est la langue officielle de la Republique. ≫
  3. (es) Juan Pablo Fusi et Jordi Palafox , Espana : 1808-1996 : El desafio de la modernidad , Madrid, Espasa , coll.  ≪ Ensayo y pensamiento ≫, , 5 e   ed. ( 1 re   ed. 1997), 465  p. ( ISBN   84-239-9731-6 ) , chap.  5 (≪ Atraso agrario y formacion de una base industrial ≫) , p.  194 .
  4. Sources : Ramon Tamames, Javier Tusell , Julio Gil Pecharroman, Historia n o  16.
  5. L'Italie, l'Espagne et le Portugal : situation demographique p. 947, tableau 13 ; http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1980_num_35_4_18354 . [Information douteuse]
  6. a et b (es) Javier Redondo, ≪ El 'pucherazo' del 36 ≫ , elmundo.es, 12 mars 2017.
  7. a et b (es) JUAN AVILES, 1936: Fraude y violencia en las elecciones del Frente Popular , elcultural.com, 21 avril 2017
  8. a b et c (es) Santos Julia, ≪ Las cuentas galanas de 1936 ≫ , elpais.com, 5 avril 2017.
  9. Receta antigua: "Fraude electoral 1936" al horno , El Diario, 3/5/2017
  10. Histoire de la guerre d'Espagne et du Parti communiste d'Espagne , etoilerouge.chez-alice.fr
  11. a b c et d (es) Javier Torres, Cesar Vidal a Actuall: “El libro sobre el fraude del 36 deslegitima la ley de Memoria Historica” , actuall.com, 15 mars 2017
  12. Guy Hermet, La Guerre d'Espagne , Seuil, 1989, pages 118-125.
  13. Resolution n o  32 du 9 fevrier 1946 .
  14. 24 aout 1944 , ≪  Albert Camus et l'Espagne  ≫, sur Association 24 Aout 1944 - La Nueve ,
  15. (ca) Acn , ≪  Neus Catala, homenatjada al Priorat  ≫, sur Ara.cat , (consulte le )

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Sources et bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Il existe une categorie consacree a ce sujet : Seconde Republique espagnole .

Liens externes [ modifier | modifier le code ]