한국   대만   중국   일본 
Sarah Montard ? Wikipedia Aller au contenu

Sarah Montard

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre.
Sarah Montard
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Deces
Nom de naissance
Lichtszte Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalite

Sarah Montard , nee Sarah Lichtsztejn , le , a Dantzig (devenue Gda?sk ), et morte le au Tremblay-sur-Mauldre , en France, est une rescapee franco-polonaise de la Shoah qui a longtemps temoignee apres la Seconde Guerre mondiale sur les lois antisemites en France durant ce conflit, sur les arrestations en masse par la police francaise, et sur les camps d’extermination nazis.

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Sarah Montard est nee Sarah Lichtsztejn, le 16 mars 1928, dans la ville alors polonaise de Dantzig . Son pere, Moise Fajwel, enseigne le yiddish. Sa mere, Maria, travaille a domicile comme couturiere. En 1931, La famille s'installe a Paris , dans le 20 e arrondissement, rue des Pyrenees . Ils vivent de facon tres modeste grace aux travaux de couture de Maria Lichtsztejn. Sarah commence des etudes et apprend le francais [ 1 ] .

Juif etranger, son pere est arrete des juillet 1941. Il est emprisonne dans le camp d'internement de Pithiviers . Il reussit toutefois a s'en evader et a acquerir de faux papiers. Il se cache loin de son domicile qu'il rejoint ponctuellement en secret, pour vivre avec sa famille durant quelques instants. Mais le 15 juillet 1942, une camarade d'ecole apprend a Sarah Lichtsztejn qu'une arrestation massive de femmes, d'enfants et de vieillards se prepare. Elle en informe sa mere qui hausse les epaules.

Pourtant, le 16 juillet 1942, elles sont toutes les deux arretees par la police francaise lors de la rafle du Velodrome d'Hiver . Sarah Lichtsztejn, 14 ans, bien que ne figurant pas sur la liste des personnes a arreter, l'est tout de meme. ≪ Ma mere les suppliait a genoux de ne pas m'embarquer, j'avais honte. J'avais honte et j'etais terrifiee ≫ , raconte-t-elle. ≪ Je crois que mon enfance a bascule ce jour-la ≫ , explique-t-elle aussi plus tard [ 1 ] , [ 2 ] . Elle et sa mere sont entassees dans un autobus, sans connaitre sa destination. ≪ On a traverse Paris. Je n'ai vu aucun soldat allemand dans les rues. Seuls les policiers francais officiaient a la rafle. ≫ [ 3 ] .

Ces autobus dechargent leurs passagers involontaires rue Nelaton ou se trouve a l’epoque le Velodrome d'Hiver [ 3 ] . Dans le Velodrome, un gendarme explique a sa mere que les detenus vont etre envoyes dans le Troisieme Reich pour y travailler. Mais voyant aussi arriver des grabataires et des handicapes, Maria Lichtsztejn n’y croit pas et encourage sa fille a profiter de la foule de plus en plus dense pour s’echapper et rejoindre une adresse d’amis. Apres plusieurs tentatives, Sarah reussit a franchir les barrages. Elle retrouve ensuite sa mere qui s'est echappee egalement quelques minutes apres elle [ 2 ] , [ 3 ] .

Elles se cachent dans l’ Yonne plusieurs mois, puis reviennent a Paris avec de faux papiers. Elles vivent avenue de la Republique , dans le 11 e , un peu plus au sud de leur ancienne adresse. Maria Lichtsztejn tente de reinstaller la plus discretement possible un atelier de couture. Mais, le 24 mai 1944 au matin, sur denonciation d’un voisin [ 4 ] , deux policiers francais viennent a leur domicile les embarquer. Dans la rue, Sarah Lichtsztejn croise son pere qui vient les voir. Elles sont conduites au camp de Drancy , puis le 30 mai elles partent pour Auschwitz dans le convoi 75 (contenant plus de 1 000 personnes). Le train arrive a Auschwitz-Birkenau le 2 juin [ 1 ] .

A la suite du tri a l’arrivee, Sarah Lichtsztejn et sa mere echappent a la chambre a gaz et sont conduites dans un batiment ou on leur appose un tatouage. Les deux deportees sont affectees a une equipe qui travaille sur le terrassement d’une ligne de chemin de fer, dans des conditions terribles [ 1 ] .

Fin octobre 1944, Sarah Lichtsztejn est separee de sa mere. Elle est reconduite a Birkenau mais se retrouve sous la protection de prisonnieres ukrainiennes et russes. Elle est affectee a la mise en place de canaux pour des travaux agricoles. Le 18 janvier 1945, neuf jours avant la liberation du camp par les Sovietiques, Auschwitz est abandonne par les Allemands et Sarah est emmenee dans une longue marche ou elle retrouve sa mere [ 1 ] .

Les prisonnieres parviennent a la suite de cette marche au camp de Bergen-Belsen . Elle survit au typhus qu’elle attrape le jour de ses 17 ans, en mars 1945. Le 15 avril 1945, les forces anglaises liberent le camp. Maria et Sarah Lichtsztejn sont evacuees. ≪ Je pesais 40 kilos, maman 35≫, decrit la fille. Le 24 mai 1945, un an jour pour jour apres leur arrestation, elles arrivent a Paris [ 1 ] . Elle y travailla pour le theatre de marionnettes Hakl-Bakl de Simche Schwarz .

De cette vie apres les camps, elle a dit : ≪ On fait semblant d'etre normaux, mais on ne l'est pas, meme soixante-dix ans apres. Toute notre vie se deroule en confrontation avec celle des camps. Nous ne sommes jamais sortis des camps. ≫ Sarah Lichtsztejn reprend des etudes et passe son bac. Elle se marie en 1952 et a deux enfants. ≪ De la deportation, elle ne parlait jamais ≫, temoigne sa fille. Apres avoir exerce comme marionnettiste dans une troupe yiddish, elle travaille a l’agence de presse Reuters puis au Museum national d'histoire naturelle [ 1 ] . En 1983, apres la mort de sa mere, Sarah Montard Lichtsztejn decide de temoigner devant differents publics, notamment des collegiens et lyceens [ 1 ] , [ 5 ] , et ce jusque sa mort [ 1 ] . Elle publie aussi ses souvenirs en 2011 dans Chassez les papillons noirs : recit d’une survivante des camps de la mort nazis , editions Le Manuscrit [ 3 ] , puis a nouveau en 2015 dans un autre ouvrage ecrit avec cinq autres rescapees, Les Traces de l'enfer. Survivre pour raconter, raconter pour ne pas oublier , aux editions Larousse [ 2 ] .

Elle meurt a 93 ans le 21 fevrier 2022 au Tremblay-sur-Mauldre , dans les Yvelines [ 1 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. a b c d e f g h i et j Benoit Hopquin, ≪  La mort de Sarah Montard, rescapee d’Auschwitz  ≫, Le Monde ,‎ ( lire en ligne )
  2. a b et c Jamila Aridji, ≪  Mes souvenirs d'Auschwitz  ≫, Le Point ,‎ ( lire en ligne )
  3. a b c et d Pierre Le Baud, ≪  Comment Sarah Montard s'est echappee du Vel d'Hiv  ≫, Ouest-France ,‎ ( lire en ligne )
  4. ≪  “ Je le trouve un peu retrograde “. Sarah Montard, deportee a Auschwitz en 1944  ≫, Le Parisien ,‎ ( lire en ligne )
  5. Ondine Millot, ≪  Vel d’Hiv : “On etait entoures de policiers tels des criminels”  ≫, Liberation ,‎ ( lire en ligne )

Liens externes [ modifier | modifier le code ]