Le
Salon de peinture et de sculpture
, appele de maniere generique
le Salon
, est une manifestation artistique qui a eu lieu a
Paris
de la fin du
XVII
e
siecle a 1880. Il exposait les œuvres des artistes agrees originellement par l'
Academie royale de peinture et de sculpture
creee par
Mazarin
, puis par l'
Academie des beaux-arts
.
L'objectif initial du salon est de presenter au public les œuvres des derniers laureats de l'Academie puis, a partir de 1817, de l'
Ecole des beaux-arts
.
La premiere manifestation, installee en
1673
au
Palais-Royal
, s'appelle ≪
l'Exposition
≫. A partir de 1692, les travaux des differents artistes agrees sont presentes au
Louvre
, et l'exposition annuelle organisee par l'Academie a partir de 1737 prend le nom de ≪ Sallon ≫ (
sic
), car elle a lieu au ≪
sallon carre du Louvre
≫. Vers 1750, elle prend le nom de ≪
Salon de l'Academie royale de peinture et de sculpture
≫, puis, a la
Revolution
, l'Academie etant supprimee, elle devient le ≪
Salon de peinture et de sculpture
≫ et se democratise en s'ouvrant aux artistes de toutes origines sous l'impulsion des peintres
Jacques-Louis David
et
Jean-Bernard Restout
. Elle redevient le ≪
Salon de l'academie royale
≫ apres 1815, et reprend son nom de ≪
Salon de peinture et de sculpture
≫ sous la
Deuxieme Republique
, jusqu'en
1880
ou elle prend le nom de ≪
Salon des artistes francais
≫, au moment ou le monopole etatique prend fin.
L'histoire du Salon parisien est jalonnee de petits et gros scandales, d'evenements, de rencontres, de ruptures, de conformismes, qui marquent les esprits du temps. Elle est le lieu de l'emergence de la
critique d'art
, d'une litterature, d'echanges, de l'affirmation de personnalites artistiques, et l'objet d'une veritable curiosite, voire d'une forme de rejet. On en conserve la trace grace a des catalogues et aux chroniques qui permettent d'analyser retrospectivement l'evolution des formes et du gout, constituant une partie importante de l'
histoire de l'art
moderne.
Fondation de l'Academie et naissance des salons
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]
Les peintres et sculpteurs du roi, avec a leur tete
Charles Le Brun
, vont entreprendre un long travail d'influence aupres de
Mazarin
et de la reine (le roi
Louis XIV
avait a peine
10 ans
) pour mettre en place une institution nouvelle repondant a leurs revendications. Ils pouvaient d'ailleurs citer en exemple les precedents de
Florence
et de
Rome
, ou les Princes au pouvoir avaient soutenu la creation d'une Academie de dessin, un siecle plus tot deja.
Ils obtiennent gain de cause et en 1648, la creation de l'
Academie royale de peinture et de sculpture
est approuvee ; elle est creee a Paris et se dote d'une structure, de personnels et d'une doctrine.
Par ailleurs, les artistes pouvaient malgre tout exposer a cette epoque, en dehors de l'institution publique : les membres de la
guilde de Saint-Luc
francaise, appelee l'
Academie de Saint-Luc
, une corporation aux origines tres anciennes, organisait des evenements ; d'autres venaient d'initiatives de personnalites privees, tres riches, tels le banquier
Everhard Jabach
, grand collectionneur
[
1
]
.
La doctrine s'appuie sur la
hierarchie des genres
, heritee de l'Antiquite.
Par ordre decroissant de prestige, cette hierarchie place en tete :
- la peinture d'histoire (profane, religieuse ou allegorique) ;
et viennent ensuite :
- le portrait,
- la peinture de genre (mises en scene d'etres humains consideres dans leur existence quotidienne),
- le paysage,
- et la
nature morte
.
On passe en fait de ce qui exige le plus d'imagination et de creativite, pour lequel il faut plus de talent, a ce qui est considere comme de la copie pure du reel.
Cette hierarchie se retrouve dans les designations du personnel de l'Academie qui a une importante fonction d'enseignement. Seuls les peintres d'histoire ont acces aux fonctions d'≪ officiers ≫, notamment les professeurs et les adjoints de professeurs.
La reception d'une œuvre : du Palais-Royal au Louvre
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]
Pour etre recu a l'Academie, l'aspirant devait d'abord soumettre pour agrement une ou plusieurs œuvres servant de base au choix du sujet impose, dans le genre choisi par lui. Ensuite, il realisait le projet definitif et le presentait pour reception. L'œuvre s'appelait alors le ≪ morceau de reception ≫, qui devenait propriete de l'Academie.
Ces œuvres etaient montrees au public au cours d'expositions dont la regularite ne fut pas la principale qualite au
XVII
e
siecle. Les statuts de mars-
, modifies en 1668, prevoyaient une presentation biennale. Il fallait trouver un moyen de compenser l'absence de ≪ boutiques ≫, lieux de presentations d'œuvres auxquels les Academiciens et Officiers avaient renonce, dans le cadre de leur nouveau statut. La premiere exposition fut organisee dans une des cours du
Palais-Royal
[
2
]
en 1667 ? ou l'Academie residait depuis
?, suivie de celles de 1669, 1671 et 1673, annee qui introduit l'usage de publier un livret
[
3
]
qui presente la liste des differentes œuvres exposees
[
4
]
.
Apres une certaine desaffection et le peu de succes des expositions de 1675, 1681 et 1683, l'Academie s'installe au
Louvre
a partir du
, ou se tient l'
exposition de 1699
, dans la ≪ Grande Galerie ≫ qui s'accompagne d'un recueil en trois volumes, la
Description des peintures, sculptures et estampes exposez dans la Grande Galerie du Louvre dans le mois de
qui constitue la premiere publication de critique de ce qui s'appelle encore ≪ l'Exposition ≫
[
5
]
. La Grande Galerie accueille les expositions suivantes de 1704 et 1706. Sous la
Regence
, l'
Academie de Saint-Luc
est de nouveau autorisee a organiser egalement son exposition, et ce, a partir de 1704, brisant ainsi le privilege d'exclusive impose depuis 1668 au profit des eleves et membres de l'Academie royale
[
6
]
.
Le Salon de l'Academie royale de peinture et de sculpture (1725-1789)
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]
A partir de 1725, le Salon carre du Louvre (nomme a l'epoque Grand Salon du Louvre) est regulierement utilise pour presenter des œuvres. Le terme
≪ Salon ≫
apparait en 1725 pour qualifier l'evenement : le Salon est de fait le lieu ou les Academiciens presentent leurs œuvres au public
[
5
]
.
A partir de 1737, la periodicite de l'exposition devient reguliere, et pour la premiere fois des dessins sont exposes au meme titre que les peintures
[
7
]
. D'abord annuelle, elle devient bisannuelle en 1747
[
8
]
. La participation augmente, mais le salon restreint l'acces des femmes et des exposants etrangers
[
9
]
. Dans les annees 1780, c'est jusqu'a mille personnes par jour qui frequentent le salon (35 000 en tout rien que pour l'annee 1781
[
10
]
). L'evenement contribue a l'emergence d'un espace public et international de critique de la peinture, amplifie par la couverture de portee europeenne que lui assure
Diderot
dans les commentaires qu'il lui consacre dans la
Correspondance litteraire, historique et critique
de
Grimm
entre 1759 et 1781
[
8
]
. Il est necessaire cependant de considerer la portee limitee de ses ecrits a l'echelle francaise, etant publies de maniere posthume
[
11
]
.
En comparaison, la
Royal Academy
nait a Londres seulement en 1768.
En marge du Salon au
XVIII
e
siecle : les autres manifestations
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]
Le Salon de Paris n'est pas l'unique manifestation artistique de ce genre dans la France des
Lumieres
[
12
]
.
A Paris, on trouve des ≪
Expositions de la Jeunesse
≫
place Dauphine
(1722-1788), deux ≪ Expositions de la Jeunesse ≫ (1789-1791) organisees par
J.-B. Lebrun
, des presentations des œuvres des eleves de l'≪
Ecole royale des eleves proteges
≫ (1750-1769), des evenements organises par l'
Academie de Saint-Luc
(1751-1774), l'exposition du Colisee (1776), le ≪ Salon de la Correspondance ≫ (1779-1787) organise par
Pahin de La Blancherie
, des expositions de la ≪ Societe des amis des arts de Paris ≫ (1790-1793) et enfin les expositions de l'≪ Etablissement de l'Elysee ≫ (1797-1798).
Et les Provinces francaises ne restent pas a l'ecart de ce mouvement parisien. Des Salons sont tenus dans des capitales provinciales a partir de la deuxieme moitie du
XVIII
e
siecle, ainsi : a
Toulouse
(1751-1791),
Marseille
(1756-1763),
Dijon
(1771-1777),
Bordeaux
(1771-1787),
Lille
(1773-1800),
Poitiers
(1776-1777),
Montpellier
(1779-1786),
Amiens
(1782, 1784),
Lyon
(1786),
Valenciennes
(1786, 1787) et
Versailles
(1799, 1800).
Les salons sous la Revolution et l'Empire
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]
A l'ouverture du salon de 1789, le critique des
Revolutions de Paris
exige l’abandon des thematiques qui caracterisent les precedents regimes decadents (principalement l'
allegorie
) et exige de representer l’
Antiquite
qui sert de miroir a la situation contemporaine.
Les licteurs rapportent a Brutus les corps de ses fils
de
Jacques-Louis David
consacre le triomphe de l'artiste au Salon de 1789 et celui d'une peinture classique qui regarde l'actualite au miroir de l'histoire antique. En
1791
, la rupture avec l'
Ancien Regime
se manifeste dans le monde de l'art
[
13
]
. Au nom de l'egalite et de la liberte, le Salon est desormais ouvert a tous les artistes vivants par un decret de l'Assemblee nationale
[
14
]
.
De nouveau, le Salon consacre David qui triomphe avec trois tableaux deja exposes, dont le
Brutus
, mais aussi le dessin preparatoire du
Serment du Jeu de Paume
[
15
]
, qui est la seule œuvre representant la
Revolution
, ce qui est deplore par le critique Vilette. En fonction de la conjoncture politique, David doit modifier sa representation ; les fuyards, traitres… ne sont plus representables et sont donc retires. Toutefois, le tableau ne sera jamais realise. Par ailleurs, la place occupee par les
portraits
au salon est importante puisqu'ils constituent un quart des œuvres exposees en 1791.
En
, la
Convention
supprime toutes les academies et cree une ≪ Commune generale des arts ≫ dont
Jean-Bernard Restout
est nomme president. C'est elle qui organise le Salon de 1793 dans un contexte difficile, evoque par le livret de l'exposition :
≪
Il semblera peut-etre etrange a d'austeres republicains de nous occuper des arts, quand l'Europe coalisee assiege le territoire de la Liberte
[
16
]
. ≫
David
, occupe a peindre
La Mort de Marat
, n'y participe pas, mais ses eleves y figurent en bonne place.
Joseph Ducreux
presente les portraits de Couthon et de Robespierre, et Isabey y fait ses debuts. Si l'on trouve encore des paysages et des scenes de genre, l'actualite y tient sa place avec des œuvres telles que
Le Depart pour les frontieres
,
La Fete des Sans-culottes sur les ruines de la Bastille
,
La Montagne et le Marais
ou encore
Le Siege des Tuileries par les braves Sans-culottes
, aujourd'hui bien oubliees avec leurs auteurs
[
17
]
. Les Salons suivants seront encore domines par les eleves de David, les
Gerard
,
Hennequin
,
Gautherot
,
Debret
,
Broc
,
Berthon
,
Girodet
ou
Antoine-Jean Gros
.
L'esthetique neoclassique predomine dans les Salons apres la Revolution, sous le
Directoire
, le
Consulat
et le
Premier Empire
. Le Salon de 1799 est marque par l'exposition du tableau de
Pierre-Narcisse Guerin
,
Le Retour de Marcus Sextus
, dont le succes est du au sujet meme, percu comme une evocation du retour des emigres et un message de reconciliation nationale.
L'annee suivante, David cree l'evenement en refusant d'exposer au Salon et en organisant, en parallele, une exposition payante de son tableau
Les Sabines
dans l'ancienne academie d'architecture du Louvre. L'arrivee au pouvoir de Napoleon Bonaparte va susciter un nombre croissant d'œuvres devolues a la celebration de ses faits militaires : le Salon de 1804 voit le succes d'
Antoine-Jean Gros
avec
Les Pestiferes de Jaffa
, et celui de 1808 temoigne de la preeminence de l'iconographie napoleonienne avec deux grandes toiles,
Le Sacre de Napoleon
de David et
La
Bataille d'Eylau
de Gros. Les deux œuvres, qui se font face, inspirent a un visiteur du Salon ce commentaire
[
18
]
sur Napoleon :
≪
Sacre et massacre, le voila bien en deux tomes
! ≫
.
La presentation du Salon de 1825 parue dans un ouvrage destine aux amateurs est tres interessante car outre qu'elle propose un rappel historique, elle evoque la fermeture le mardi du musee du Louvre (sans vraiment expliquer pourquoi ce jour fut choisi), et d'autre part, on y apprend qu'il y avait un jour reserve au ≪ beau monde ≫. L'auteur d'ailleurs releve la part de snobisme de ce ≪ beau monde ≫ qui redoute d'etre melange aux autres visiteurs, mais ne s'interesse pas vraiment aux œuvres exposees
[
19
]
.
≪ Exposition des ouvrages des artistes vivants au Louvre :
La premiere exposition publique ou concours des tableaux des artistes vivants, eut lieu en 1673 a l'Academie de peinture et de sculpture, la seconde en 1699, au Louvre ; ce n'est que depuis 1740, que
Orry
, directeur general des batiments, en etablit le retour periodique et en regla les conditions.
Ces expositions biennales, auxquelles peuvent concourir meme les artistes des pays etrangers, commencent le 25 aout, et durent ordinairement pendant deux mois.
Les ouvrages, pour y etre admis, sont soumis a l'examen prealable d'une commission, qui prononce au reste rarement un rejet ; les travaux des membres de l'academie des Beaux-Arts sont seuls exceptes de cette mesure. L'entree en est accordee durant tout ce temps au public, tous les jours de la semaine de dix a quatre heures, a l'exception du mardi et du vendredi reserve au beau et grand monde, qui craint de se trouver parmi un public qui n'est point de son niveau. Ces vendredis sont remarquables par la societe brillante qui s'y reunit plutot pour etre vue que pour voir les œuvres du pinceau et du ciseau. ≫
Le dernier Salon datant de 1827, une exposition restreinte eut lieu en 1830, puis un Salon elargi connut un grand succes en 1831. Le roi Louis-Philippe rend le Salon de Paris annuel en 1833 (celui de 1832 ayant ete annule a cause du
cholera
). Le nombre des exposants ne cesse d'augmenter, atteignant 2 404 numeros en 1839. Cette annee-la,
Honore de Balzac
deplore ce qu'il est devenu
[
20
]
:
≪ Depuis 1830, le Salon n'existe plus. [...] Tout fut perdu lorsqu'il se continua dans la galerie. Le Salon aurait du rester un lieu determine, restreint, de proportions inflexibles, ou chaque genre eut expose ses chefs-d'œuvre. Une experience de dix ans a prouve la bonte de l'ancienne institution. Au lieu d'un tournoi, vous avez une emeute ; au lieu d'une Exposition glorieuse, vous avez un tumultueux bazar ; au lieu d'un choix, vous avez la totalite. Qu'arrive-t-il ? Le grand artiste s'y perd. ≫
L'annee suivante, il ne compte plus que 1 849 numeros, et apres une legere remontee, il est reduit en 1843 a moins de 1 600
[
21
]
. Toutefois, quelques dessinateurs, graveurs ou lithographes sont autorises a presenter plusieurs œuvres dans un meme cadre, sous le titre generique ≪ vues diverses ≫. Certains critiques et artistes manifestent durant le Salon de 1846 leur agacement, entre autres par la voix de
Charles Baudelaire
. En 1848, la
Deuxieme Republique
abolit le jury de selection, lequel est retabli en 1851.
Le Salon se confond, en 1855, avec l'
Exposition universelle
: cette annee-la,
Gustave Courbet
organise sa propre exposition dans son Pavillon du Realisme. Le Salon, qui a quitte le Louvre, se tient desormais sous les verrieres du nouveau
Palais de l'Industrie
(a l'emplacement du Grand Palais actuel). Au Salon de 1857,
Jean-Francois Millet
peut enfin presenter
Des glaneuses
. En 1859, la
Societe francaise de photographie
representee par
Nadar
, est autorisee a y exposer pour la premiere fois,
et non plus au
Palais de l'Industrie
[
Passage contradictoire
]
. C'est a ce moment-la que
Charles Baudelaire
signe la plus virulente des attaques envers le procede avec un article intitule ≪ Le public moderne et la photographie ≫
[
22
]
.
On note, en 1863, la tenue du
Salon des refuses
qui, a l'initiative de
Napoleon III
, tenta de repondre a la vague de protestations soulevee par le nombre tres important d'œuvres refusees par le jury depuis plus d'une dizaine d'annees.
C'est la rupture avec, a la fois les ecoles
neo-classiques
et
romantiques
, avec notamment
Eugene Delacroix
et Courbet, plus ou moins en lien avec les representants les plus influents des differentes monarchies qui se succedent au pouvoir, qui permet la veritable diversification des ecoles de peinture, aboutissant a la creation de salons independants du pouvoir politique apres le
Second Empire
.
Les salons crees sous la Troisieme Republique
[
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|
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]
La
Troisieme Republique
constitue la premiere veritable periode de totale liberte artistique en France puisque, contrairement aux regimes precedents, elle n'a plus impose d'art officiel apres 1880. Cette liberte totale de creer a pu s'epanouir, en grande partie aussi grace a la volonte de quelques hommes politiques, souvent francs-macons, qui refusaient toute contrainte en art comme en matiere religieuse et qui se sont investis a titre personnel pour soutenir la creation de Salons hors de la mainmise gouvernementale.
Ainsi, c'est
Jules Ferry
qui officialise en
, par decret, la fin du monopole de l'Academie des beaux-arts sur l'organisation du Salon annuel parisien. Quelques mois plus tot, le Salon de peinture et de sculpture est renomme
Salon des artistes francais
. A compter de 1881, ce salon est desormais organise par la
Societe des artistes francais
, une association constituee d'artistes ayant expose en 1880 a ce salon.
Le tableau de
Tissot
fait partie de sa serie
La Femme de Paris
. Il represente en 1885, un restaurant en plein air ou les artistes et leurs epouses se sont reunis pour celebrer ≪ le vernissage ≫ a la veille de l'ouverture officielle du Salon. Les artistes participants se reunissaient traditionnellement pour voir l'exposition en prive et appliquer une derniere couche de vernis protecteur sur les peintures
[
23
]
.
Des 1882, de nombreux societaires vont faire secession ou se constituer en independant : l'
Union des femmes peintres et sculpteurs
lance le Salon des femmes peintres et sculpteurs en 1882
rue Vivienne
a Paris ; il prendra fin en 1990. En 1890 est constituee la
Societe nationale des beaux-arts
,
etc.
On voit se constituer, avant la
Premiere Guerre mondiale
, d'autres societes autogerees d'artistes ? peintres, sculpteurs, graveurs ?, qui exposent chaque annee au
Grand Palais
comme le
Salon des independants
(depuis 1884), le
Salon d'automne
(depuis 1903), le
Salon d'hiver
(depuis 1907).
Un meme mouvement d'independance apparait parmi les artistes en Allemagne et en Autriche au tournant des annees 1890.
Les dates suivantes enumerent les expositions qui eurent effectivement lieu entre 1673 et 1879 a Paris :
L'Exposition de 1673 eut lieu du
au
dans la cour et les galeries du
Palais-Royal
, selectionnant
53 peintres
et
112 œuvres
[
24
]
.
1673
,
1699
, 1704, 1725,
1737
, 1738, 1739, 1740, 1741, 1742, 1743, 1745, 1746, 1747, 1748, 1750, 1751, 1753, 1755, 1757, 1759, 1761, 1763, 1765, 1767, 1769, 1771, 1773, 1775, 1777, 1779, 1781, 1783, 1785, 1787, 1789, 1791, 1793, 1795, 1796, 1798
[
25
]
, 1799.
1800, 1801, 1802, 1804, 1806,
1808
, 1810, 1812, 1814, 1817, 1819,
1822
, 1824, 1827,
1831
, 1833, 1834, 1835, 1836, 1837, 1838, 1839, 1840, 1841, 1842, 1843, 1844,
1845
, 1846, 1847, 1848, 1849, 1850-1851, 1852, 1853, 1855, 1857,
1859
,
1861
, 1863, 1864, 1865, 1866, 1867, 1868, 1869, 1870, 1872, 1873, 1874, 1875, 1876, 1877,
1878
, 1879.
En 1880, le nom de l'evenement devient
Salon des artistes francais
[
26
]
.
Le systeme des recompenses remonte a
1793
, mais est d'abord irregulierement suivi, et ce n'est qu'en
1849
, que le premier jury pour l'attribution des recompenses est constitue. Il comptait 40 membres parmi lesquels figuraient
Eugene Delacroix
,
Auguste Ingres
,
Camille Corot
,
Eugene Isabey
[
27
]
.
Pour faire gagner de l'argent a l'Academie de peinture et de sculpture, les tableaux etaient exposes avec des numeros : il fallait acheter le livret pour connaitre le nom des exposants.
- ↑
≪ Un Allemand a la cour de Louis XIV. De Durer a Van Dyck, la collection nordique d'Everhard Jabach ≫
, exposition du
au
,
musee du Louvre
.
- ↑
[Champier & Sandoz]
V. Champier et C.-G. Sandoz 1900,
Le Palais-Royal d'apres des documents inedits (1629-1900)
, Paris,
, sur
_ _ _
,
p.
146
.
- ↑
Liste des tableaux et pieces de sculpture...
, Paris, impr. Pierre Le Petit, 1673 (sur
gallica
).
- ↑
Lobstein 2006
,
p.
9.
- ↑
a
et
b
Lobstein 2006
,
p.
10.
- ↑
Champier & Sandoz
,
p.
145.
- ↑
note n°5 de la presentation de l'exposition, Olivier Le May, paysages animes du 26 mars au 22 juin 2014.
- ↑
a
et
b
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Les circulations internationales en Europe, 1680-1780
, Atlande, 2011,
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- ↑
Reglement interieur du Salon.
- ↑
Charlotte Guichard
, ≪ Les circulations artistiques en Europe (annees 1680-annees 1780) ≫, in Pierre-Yves Beaurepaire et Pierrick Pourchasse (dir)
Les circulations internationales en Europe, annees 1680-annees 1780
, Presses universitaires de Rennes, 2010,
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- ↑
Elisabeth
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Remarques sur la critique d'art au XVIIIe siecle
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(
ISSN
0035-2411
et
2105-2689
,
DOI
10.3917/rhlf.112.0269
,
lire en ligne
, consulte le
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lire en ligne
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, Paris, 1839.
- ↑
Vinchon fils, puis Ch. de Mourgues freres,
Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants, exposes au Musee Royal le...
, Paris, 1831 a 1870
- ↑
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, Paris, Le Livre de Poche, 1992,
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Les Femmes d'artistes
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Chrisler Museum
(consulte le
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- ↑
Base Salons, annee 1673
,
musee d'Orsay
.
- ↑
Explication des ouvrages de peinture et dessins sculptures, architecture et gravure, Exposes au Museum central des Arts
(19 juillet au 6 octobre), Paris, Impr. des sciences et des arts, an 6 de la republique, sur
gallica
(
lire en ligne
)
.
- ↑
Base Salons, annee 1880
,
musee d'Orsay
.
- ↑
≪ Special Salon - Salon des Artistes Francais 1663-1996 ≫,
Univers des Arts
, Hors serie,
n
o
1, 1996.
Par ordre de creation :
La bibliographie essentielle est le livret des salons. Documents rarissimes, les livrets du
XVII
e
et du
XVIII
e
siecle ont fait l'objet de reeditions : l'une par J. J. Guiffrey de 1869 a 1872 ; l'autre, en 1990-1991, est une reproduction en fac-simile de la reedition de Guiffrey.
- Bellier et Auvray
(
Dictionnaire General des Artistes de l'ecole francaise depuis l'origine des arts du dessin jusqu'a nos jours
).
- Colette Caubisens-Lasfargues,
Information d'Histoire de l'art
, ≪ Les salons de peinture de la Revolution francaise ≫, 1960, p. 67-73.
- Jean-Francois Heim, Claire Beraud & Philippe Heim,
Les Salons de peinture de la Revolution francaise 1789-1799
, preface de
Jean Tulard
, C.A.C. editions, Paris, 1989.
(
ISBN
2-906486-01-9
)
.
- Dominique Massonnaud, Le Nu moderne au Salon (1799-1853), edition Ellug. "Archives critiques", Universite Grenoble Alpes, 2005.
- James Kearns,
Pierre Vaisse
,
Ce Salon a quoi tout se ramene : le Salon de peinture et de sculpture, 1791-1890
, editions Peter Lang, 2010.
- Gerard-Georges Lemaire,
Histoire du Salon de peinture
, Klincksieck, 2003
(
ISBN
978-2252033753
)
.
- [Lobstein 2006]
Dominique
Lobstein
,
Les Salons au
XIX
e
siecle : Paris, capitale des arts
, Paris,
La Martiniere
,
, 303
p.
(
ISBN
2-7324-3383-7
)
.
- Pierre Sanchez,
Dictionnaire des artistes exposant dans les Salons des XVII et XVIIIe siecles a Paris et en Province
, preface de
Pierre Rosenberg
, 3 volumes, Dijon, L'Echelle de Jacob, 2004.
- Colette Caubisens-Lasfargues,
Les salons de peinture pendant la Revolution francaise 1789-1799
, these pour l'obtention du diplome de l'Ecole du Louvre, 1959.
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