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Sakalava

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Sakalava
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Enfants sakalaves.

Populations importantes par region
Drapeau de Madagascar Madagascar 425 000
Autres
Langues sakalava
Religions
  • Religions traditionnelles, Christianisme, Islam
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Carte de repartition

Les Sakalava sont un groupe ethnique de Madagascar qui occupe la majeure partie de la frange cotiere occidentale de l'ile, depuis la region de Tulear au sud, jusque dans la region du Sambirano au nord. Ils representaient environ 40 % de la population de Mayotte, avec quelques Antalaotsy ( Antalotes ), mais ce pourcentage a chute tres rapidement en raison de l’immigration clandestine sur l’ile en provenance des Comores. En fait, les Sakalava ne constituent pas vraiment un peuple homogene mais un ensemble d'ethnies diverses ayant fait partie d'un ancien empire apparu dans la seconde moitie du XVII e  siecle.

Ethnonymie [ modifier | modifier le code ]

L'origine et le nom des Sakalava (souvent sous la forme vieillie de Seclaves) peut etre detaillee ici et correspond sans doute etymologiquement au mot esclave, passe a travers l'arabe Saq?liba puis le malgache, ce qui semble plus probable que l' etymologie populaire , ≪ Ceux des grandes plaines ≫. En francais, il appert comme Suculambes (1616), Souklaves (1719) puis Seclaves (1774). Selon les sources, on observe plusieurs variantes : Saclave, Sakalava, Sakalavas, Sakalave, Sakalaves, Seclave [ 1 ] .

Territoire [ modifier | modifier le code ]

Cote rocheuse en pays Sakalava.

Histoire [ modifier | modifier le code ]

Waka . - ≪ canoe a balancier ≫ austronesien (qui a donne en malgache le mot vahoaka -le ≪ peuple ≫, du proto-austronesien *va-waka - ≪ ceux des canoes ≫, ≪ peuple de la mer ≫) : les premiers Ntaolo austronesiens en ont probablement utilise de semblables pour parvenir jusqu'a Madagascar en partant des iles de la Sonde
Sakalava. Cuilleres remplacant l'instrument appele Kayamba  ≫
( Exposition coloniale de 1931 ).

Une origine austronesienne commune a toute l'ile : les Vahoaka Ntaolo - Vazimba et Vezo (350 av. J.-C. - 1500) [ modifier | modifier le code ]

Vaγimba - ≪ ceux de la foret ≫ en proto-Barito du Sud-Est (ancienne langue austronesienne parlee notamment a Borneo).

Les nombreuses recherches pluridisciplinaires recentes ?  archeologiques [ 2 ] , genetiques [ 3 ] , linguistiques [ 4 ] et historiques [ 5 ]  ? confirment toutes que l'ensemble du peuple malgache est primordialement originaire de l'archipel indonesien [ 6 ] . Arrives probablement sur la cote Ouest de Madagascar en canoe a balancier   (en) ( waka ) au debut de notre ere - voire 300 ans avant selon les archeologues [ 7 ] -, ces pionniers navigateurs austronesiens sont connus de la tradition orale malgache sous le nom des Ntaolo (de *(n)ta(u/w) - *olo - ≪ les hommes d'avant ≫, ≪ les anciens ≫, de *(n)ta(u/w)-≪ hommes ≫ et *olo- ≪ premier ≫, ≪ origine ≫, ≪ debut ≫, ≪ tete ≫ en proto-Malayo-Polynesien (MP) [ 8 ] ). Il est egalement probable que ces anciens se nommaient eux-memes les Vahoaka (de Va-*waka ≪ peuple/ceux des canoes ≫ ou ≪ peuple de la mer ≫, de *waka -≪ canoe (a balancier) ≫ en proto-MP ), terme signifiant simplement aujourd'hui le ≪ peuple ≫ en malgache.

Sur le plan morphologique/phenotypique, cette origine Sud-Est asiatique premiere des Malgaches explique, par exemple au niveau des yeux, le ≪ pli epicanthal ≫ asiatique de la paupiere superieure   (en) ( epicanthic fold ) repandu chez tous les Malgaches qu'ils soient des cotes ou des hauts plateaux, qu'ils aient la peau claire, sombre ou cuivree (cf. par exemple ci-dessus la photo de l'homme Sakalava du present article).

Ces vahoaka ntaolo (≪ peuple d'origine/premier ≫) austronesiens sont a l'origine de la langue malgache commune a toute l'ile [ 9 ] , ainsi que de tout le fonds culturel malgache commun : coutumes anciennes (comme celle d'ensevelir les defunts dans une pirogue au fond de la mer ou d'un lac), agriculture ancienne (la culture du taro- saonjo , de la banane, de la noix de coco et de la canne a sucre), l'architecture traditionnelle (maison vegetale a base carree sur pilotis), la musique (les instruments comme la conque marine antsiva , le tambour de ceremonie hazolahy , le xylophone atranatrana , la flute sodina ou encore la valiha ) et la danse (notamment la ≪ danse des oiseaux ≫ que l'on retrouve a la fois au centre et dans le Sud) [ 10 ] .

Au tout debut du peuplement, periode appelee ≪ paleomalgache ≫, les Ntaolo se subdiviserent, selon leurs choix de subsistance en deux grands groupes : les Vazimba (de *ba/va-yimba -≪ ceux de la foret ≫, de *yimba -≪ foret ≫ en proto Sud-Est Barito (SEB), aujourd'hui barimba ou orang rimba en malais [ 11 ] ) qui s'installerent -comme leur nom l'indique- dans les forets de l'interieur et les Vezo (de *ba/va/be/ve-jau, ≪ ceux de la cote ≫ en proto-Malayo-Javanais, aujourd'hui veju en bugis et bejau en malais, bajo en javanais [ 12 ] ) qui resterent sur la cote Ouest.

Le qualificatif Vazimba designait donc a l'origine les Ntaolo chasseurs et/ou cueilleurs qui deciderent de s'etablir ≪ dans la foret ≫, notamment dans les forets des hauts plateaux centraux de la grande ile et celles de la cote Est et Sud-Est [ 13 ] , tandis que les Vezo etaient les Ntaolo pecheurs qui resterent sur les cotes de l'Ouest et du Sud (probablement les cotes du premier debarquement) [ 14 ] .

La periode feodale malgache : naissance des grands royaumes (1600-1895) [ modifier | modifier le code ]

Des la fin du premier millenaire jusqu'a 1600 environ, les Vezo des cotes autant que les Vazimba de l'interieur accueillirent de nouveaux immigrants moyen-orientaux (Perses Shirazi, Arabes Omanites, Juifs arabises), africains (Bantus) et orientaux (Indiens Gujarati, Malais, Javanais, Bugis) voire europeens (Portugais) qui s'integrerent et s'acculturerent a la societe Vezo et Vazimba, souvent par alliance matrimoniale. Bien que minoritaires, les apports culturels, politiques et technologiques de ces nouveaux arrivants a l'ancien monde Vazimba et Vezo modifierent substantiellement leur societe et seront a l'origine des grands bouleversements du XVI e qui conduiront a l'epoque feodale malgache.

A l'interieur des terres, les luttes pour l'hegemonie des differents clans Vazimba des hauts plateaux centraux (que les autres clans Vezo des cotes appelaient les Hova ) aboutirent a la naissance des grands royaumes Merina , Betsileo , Bezanozano , Sihanaka , Tsimihety et Bara .

Sur les cotes, l'integration des nouveaux immigres orientaux, moyen-orientaux et africains donnerent naissance aux grands royaumes Antakarana , Boina , Menabe (reunis plus tard en Sakalava) et Vezo (Cote Ouest), Mahafaly et Antandroy (Sud), Antesaka , Antambahoaka , Antemoro , Antanala , Betsimisaraka (Cote Est).

La naissance de ces grands royaumes ≪ neo-Vazimba ≫/≪ neo-Vezo ≫ modifia essentiellement la structure politique de l'ancien monde des Ntaolo, mais la grande majorite des anciennes categories demeurerent intactes au sein de ces nouveaux royaumes : la langue commune, les coutumes, les traditions, le sacre, l'economie, l'art des anciens demeurerent preservees dans leur grande majorite, avec des variations de formes selon les regions.

Village austronesien avec levu sur pilotis ( *levu -≪ maisons ≫ en proto-austronesien qui a donne en malgache an-devu -≪ a la maison ≫) : tous les villages des ntaolo vazimba et vezo de Madagascar etaient probablement similaires au premier millenaire. On retrouve d'ailleurs encore ce modele aujourd'hui sur toutes les cotes de la grande ile et dans les zones interieures reculees (forets, etc.).

Le royaume sakalava [ modifier | modifier le code ]

D'apres les traditions, les chefs de clans ( andriana ) fondateurs du royaume sakalava etaient les princes maroserana ou maroseranana (ceux possedant de nombreux ports) de la region de Fiherenana , actuel Tulear . Ces derniers seraient eux-memes issus des clans zafiraminia du sud-est de l'ile que beaucoup considerent comme des Blancs , peut-etre d'origine arabe . Toujours est-il qu'en contact avec les traitants europeens dont ils obtiennent des armes, en echange avant tout des esclaves, ils soumettent rapidement les autres princes du voisinage, a commencer par ceux du sud, en zone mahafaly . Le veritable fondateur de la puissance sakalava etait Andriamandazoala dont le neveu, Andriandahifotsy (≪ le Prince blanc ≫), fils de sa sœur avec un blanc ou un arabe, etend ensuite l'autorite vers le nord jusqu'au-dela du Mangoky . A leur tour, les deux successeurs de ce dernier, Andriamanetiarivo et Andriamandisoarivo poursuivent leur conquete jusque dans la region de Tsongay, proche de l'actuelle commune de Mitsinjo, puis vers Majunga. Des cependant cette epoque, l'unite de l'empire se brise, a un royaume du sud ou Menabe s'oppose le Boina du nord. Par la suite, le morcellement continue encore, malgre une extension de la puissance des princes du Boina jusque dans l'extreme nord, en pays antankarana .

Son processus de formation permet ainsi d'expliquer la grande diversite du monde sakalava dont les diverses parties continuent partout a perpetuer les particularites d'origine de chaque region, que ce soit du point de vue culturel ou linguistique. Sur ce dernier plan, le seul veritable facteur qui unifie les differents 'dialectes' sakalava est leur commune appartenance au sous-groupe occidental des langues de Madagascar, les distinguant des langues du centre et du littoral oriental.

L'origine meme du nom sakalava , ainsi d'ailleurs que sa veritable signification, fait encore l'objet de controverses. Ainsi, les traditions Merinas font etat de multiples harcelements de bandes'sakalaves contre leurs villages des le XVII e  siecle et durant tout le XVIII e  siecle , mais sans que l'on puisse s'assurer que ces dernieres avaient un rapport direct avec les habitants des royaumes de la cote. En fait, il semblerait surtout que dans ce cas, ce terme servait d'appellation generique pour designer toutes les populations nomadisant dans les territoires peu habites entre le pays merina et le littoral occidental de l'ile.

Culture [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Source RAMEAU , BnF [1]
  2. Burney et al (2004)
  3. Hurles et al. (2005)
  4. Dahl O. (1991)
  5. Verin (2000), p.20
  6. Patrice Rabe, Quotidien Midi Madagasikara , edition du 24 septembre 2008
  7. Burney et al, op.cit.)
  8. Randriamasimanana, ≪ The Malayo-Polynesian Origin of Malagasy ≫ [2] )
  9. ≪  Dans la langue malagasy, nous constatons d'etroites connexions avec l'idiome Maanyan parle par la population de la vallee de Barito dans le sud de Borneo  ≫, Dr Mathew Hurles du Welcome Trust Sanger Institute
  10. Pour l'historien Edouard Ralaimihoatra, ces Autronesiens qu'il appelle de maniere globale les Vazimbas -sans faire le distinguo entre ceux des cotes, les Vezo, et ceux de la foret de l'interieur, les Vazimba- ont ≪  apporte dans l'ile le fond de la langue malgache et des techniques d'origine indonesienne : pirogues a balanciers, rizieres inondees, cases en bois equarris ou en branchage construites sur pilotis, villages edifies sur les hauteurs entoures de fosses, etc. Ce fond a recu des apports resultant d'echanges humains entre l' Afrique et Madagascar, grace a la navigation arabe entre les cotes de l' Arabie , de l' Afrique orientale et de la Grande Ile (Ralaimihoatra E., ≪ Les Primitifs malgaches ou Vazimba ≫, in Histoire de Madagascar ).
  11. Simon P. (2006), p. 16
  12. Simon P. (2006), ibid. , p. 474
  13. Rafandrana, un des ancetres de la dynastie royale merina , par exemple, est connu pour avoir ete un Vazimba (Callet, 1908). Les deux reines fondatrices de la royaute Merina, Rafohy et Rangita , etaient designees comme Vazimbas. Comme la plupart des Austronesiens , les chefs Ntaolo (Vazimbas et Vezos) de Madagascar avaient pour coutume de placer les corps de leurs defunts dans des pirogues et de les enfouir dans des lacs artificiels (Vazimbas de l'interieur) ou dans la mer (Vezos des cotes)
  14. Simon P. (2006), ibid. , p. 455
  15. Musee du Quai Branly .
  16. a et b Tropenmuseum .
  17. Musee du Louvre , Pavillon des Sessions
  18. British Museum

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • (en) William J. G. Gardenier, Witchcraft and sorcery in a pastoral society : the Central Sakalava of West Madagascar , UMI, Ann Arbor (Mich.), 1999, 203 p.
  • (en) Raymond Knezevich Kent, Early kingdoms in Madagascar and the birth of the Sakalava empire : 1500-1700 , UMI, Ann Arbor (Mich.), 1999, 548 p. (these)
  • Marie-Pierre Ballarin, Les reliques royales sakalava : source de legitimation et enjeu de pouvoir : (Madagascar, XVIII e -XX e s.) , Universite Paris 7, 1998, 526 p. (these d'Ethnologie)
  • Suzanne Chazan-Gillig, La societe sakalave : le Menabe dans la construction nationale malgache : (1947-1972) , ORSTOM, Karthala, Paris, 1991, 393 p. ( ISBN   2-86537-276-6 )
  • Sophie Goedefroit , A l'ouest de Madagascar : les Sakalava du Menabe , Karthala, ORSTOM, Paris, 1998, 529 p. ( ISBN   2-86537-825-X ) (texte remanie d'une these d'Ethnologie)
  • Sophie Goedefroit et Jacques Lombard , Andolo : l'art funeraire sakalava a Madagascar , IRD, Biro, Paris, 2007, 239 p.
  • Robert Jaovelo-Dzao, Mythes, rites et transes a Madagascar : Angano, Joro et Tromba, Sakalava , Ed. Ambozontany, Antanarivo ; Karthala, Paris, 1996, 391 p. ( ISBN   2-86537-666-4 ) (texte remanie d'une these d'Ethnologie)

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

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