Saint-Domingue (colonie francaise)

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Colonie de Saint-Domingue

1697?1804

Description de l'image SaintDomingue.360.jpg.
Informations generales
Statut France administration coloniale
Capitale Cap Francais (1711?1770)
Port-au-Prince (1770?1804)
Langue(s) Francais et creole
Religion Catholique , protestante et vaudou
Monnaie Piastre-Gourde (livre coloniale) egale a 0,66 livre tournois de metropole
Demographie
Population 465 000 (1789) dont 405 000 esclaves liberes en 1793
Superficie
Superficie 21 550 km²
Histoire et evenements
6 mai 1687 Promulgation du Code Noir de 1685 a Saint-Domingue
21 septembre 1697 Traite de Ryswick  : reconnaissance par l'Espagne de la colonie de Saint-Domingue
14 aout 1791 Ceremonie du Bois-Caiman  : acte fondateur de la revolution haitienne
22 aout 1791 - Revolution haitienne
4 fevrier 1794 Decret d'abolition de l'esclavage dans les colonies
1er janvier 1804 Acte de l'Independance de la Republique d'Haiti
9 juillet 1809 Capitulation de la ville de Saint-Domingue

Entites suivantes :

La colonie francaise de Saint-Domingue [ 1 ] , situee sur la partie occidentale de l' ile d'Hispaniola (aussi appelee Haiti, au sens large du mot [ 2 ] ), est officiellement une possession francaise a partir du traite de Ryswick , par lequel l'Espagne cede ce territoire a la France ( ) et jusqu'a sa prise d'independance sous le nom d’ Haiti ( ), son premier chef de l'Etat etant Jean-Jacques Dessalines , proclame empereur d'Haiti sous le nom de Jacques I er .

Des la fin des annees 1620 (epoque du ministere de Richelieu ), des Francais sont presents dans la partie ouest d'Hispaniola, particulierement dans l' ile de la Tortue et principalement sous la forme de la piraterie ( Francois l'Olonnois ). Jusqu'au debut des annees 1680, l'ouest d'Hispaniola, deserte par les colons espagnols, est en effet un repaire de flibustiers , avec deux bases principales : l'ile de la Tortue sur la cote nord et l' Ile-a-Vache sur la cote sud.

Vers 1680, la France impose sa presence militaire dans l'ouest d'Hispaniola, au detriment des Espagnols, mais aussi des Anglais. De 1680 a 1700, les gouverneurs desarment progressivement les flibustiers afin de developper une economie de plantation , orientee notamment vers le sucre.

Apres le traite de Ryswick et la reconnaissance officielle de l'Espagne, la colonie de Saint-Domingue prend une place de premier plan dans la production sucriere francaise et meme mondiale , employant en 1788 plus de 400 000  esclaves et 22 000  affranchis .

De nombreux negociants rochelais etablissent des relations commerciales avec Saint-Domingue, donnant une importance singuliere au port de La Rochelle sur la facade atlantique.

Hispaniola avant l'arrivee des Francais (1492-1630) [ modifier | modifier le code ]

Debuts de la colonisation par les Espagnols (1492-1530) [ modifier | modifier le code ]

Organisation politique de l'ile en 1491 avec les royaumes tainos ( Caciquats d'Hispaniola ) et les villes principales.

Apres la decouverte de l'ile par Christophe Colomb en octobre 1492 , Hispaniola est, jusqu'a la conquete de Cuba en 1511, le centre de la colonisation espagnole , d'abord sous la direction de Colomb lui-meme (≪ vice-roi des Indes ≫ jusqu'en 1500), puis d'autres vice-rois. Apres la conquete du Mexique (1521) et la constitution de la vice-royaute de Nouvelle-Espagne (capitale : Mexico ), Hispaniola devient une simple colonie, pourvue d'un gouverneur, au sein de cette vice-royaute.

Conquistadors espagnols marquant au fer les Amerindiens reduits en esclavage.

Les Espagnols s'interessent principalement aux (faibles) gisements d' or qui s'y trouvent, mais developpent tout de meme une colonisation agricole ( encomiendas ). La population indigene, des Arawaks et des Tainos , diminue considerablement du fait de l'arrivee des Europeens ( epidemies , reduction en esclavage ) et finit par disparaitre.

Pirates et corsaires dans la partie ouest de l'ile (a partir de 1530) [ modifier | modifier le code ]

A partir de 1530 , la production d'or faiblit fortement : les colons concentrant alors leurs efforts sur la partie orientale de l'ile, abandonnent la partie occidentale qui devient la proie facile des pirates francais ou anglais [ 3 ] .

Boucanier en 1698.

Les animaux domestiques abandonnes par les premiers colonisateurs (chevaux, vaches et chiens), vivent en liberte dans l'ile et constituent une reserve de chasse facile pour les boucaniers [ 4 ] .

Les boucaniers s'installent notamment a la base du Cap-Monte-Cristo, au nord, qui est la frontiere actuelle entre Haiti et la Republique dominicaine [ 5 ] . Ils s'installent aussi a Port-de-Paix et Petit-Goave et sur l'ilot de Port-Margot [ 6 ] .

Malgre une politique de la terre brulee menee par le roi Philippe III d'Espagne (roi de 1598 a 1621), destinee a lutter contre leurs raids de pillages , les boucaniers renforcent leur presence.

Entre 1600 et 1630, apparaissent les corsaires (officiellement : marins au service d'un pays en guerre attaquant les navires et territoires ennemis), qui commencent a installer des bases permanentes dans la mer des Caraibes , dans les secteurs abandonnes par les Espagnols , comme l'ile a Vache, l' ile de la Tortue ou la cote nord-ouest d'Hispaniola.

La politique coloniale francaise sous Louis XIII et Louis XIV [ modifier | modifier le code ]

Espace caraibe
Carte de l'ile d' Hispaniola .

Le cardinal de Richelieu , qui devient principal ministre de Louis XIII en 1623, dote la France d'une politique coloniale . Jean Cavelet, seigneur de Herteley, homme de confiance de Richelieu et un des futurs directeurs de la Compagnie de Saint-Christophe , s’engage dans le financement des activites de flibuste de Pierre Belain d'Esnambuc avec Urbain de Roissey, sieur de Chardonville.

Durant cette periode, la presence francaise est attestee surtout par des documents ecrits a l' ile de la Tortue , en raison de son importance militaire, mais on en trouve des traces sur les cotes de Saint-Domingue. Les liens entre les deux zones sont attestes : chacune des deux sert de refuge en cas de problemes dans l'autre. [ref. necessaire]

L'ile de la Tortue (1629-1665) [ modifier | modifier le code ]

Vue d'ensemble [ modifier | modifier le code ]

L' Ile de la Tortue au XVII e  siecle.

D'abord installes sur l' ile de Saint-Christophe , les Francais se concentrent ensuite sur la Martinique et la Guadeloupe , mais certains s'installent plus a l'ouest, sur l' ile de la Tortue , de facon non officielle car l'Espagne se considere encore comme possesseur de toutes les iles des Caraibes (en vertu du traite de Tordesillas de 1493). La Tortue va devenir le point de ralliement des flibustiers anglais, francais et hollandais , aux cotes des boucaniers ( Freres de la cote ) qui assurent l'approvisionnement en viande.

Durant cette periode, l'ile de la Tortue est l'objet d'un conflit opposant Espagnols, Francais et Anglais, mais les Francais l'emportent en fin de compte et consolident leur implantation sur Hispaniola .

Les tentatives de pratiquer l'esclavage echouent : les esclaves introduits a la Tortue deviennent libres de facto [ref. necessaire] . En 1642, Louis XIII autorise la traite des esclaves [ref. necessaire] .

Chronologie [ modifier | modifier le code ]

Periode anglaise (1632-1640)

  • Les Espagnols cedent ensuite l'ile aux Anglais [pourquoi ?] , qui la renomment ≪  Isle of Association [ 7 ]  ≫.
  • En 1632, Anthony Hilton est nomme gouverneur de l'ile.
  • En 1635, il est remplace par Nicholas Riskinner, qui meurt peu apres.
  • Des affrontements eclatent entre colons anglais et francais, qui sont revenus.
  • En 1638, sous la direction de Don Inigo de la Mota, les Espagnols attaquent de nouveau les colonies mixtes de pirates francais et hollandais sur la Tortue.
  • En 1639, de nouveaux colons anglais venus de la Barbade sous la direction de Robert Flood s'installent dans le but de cultiver le tabac.

Periode francaise : Francois Levasseur (1640-1652) et l'ordre de Saint-Jean (1651-1654)

  • En 1640, le huguenot Francois Levasseur et ses coreligionnaires sont envoyes par Longvilliers de Poincy , gouverneur de Saint-Christophe , prendre le controle de l'ile de la Tortue [ 8 ] . Ils font edifier le fort de La Roche sur le piton rocheux qui domine le port au sud ( Basse-terre ) et font construire des casernes capables d'accueillir trois cents hommes, avec des magasins a poudre et des canons. L'annee suivante, ils expulsent les colons anglais, mais permettent aux pirates anglais ou hollandais de rester.
  • En 1648, les Anglais tentent de reprendre le controle de l'ile, mais sont repousses par Levasseur.
  • En 1650, Levasseur fait venir plusieurs centaines de prostituees europeennes pour mettre fin au ≪ matelotage ≫ (relations homosexuelles dans le milieu des pirates et boucaniers).
  • En 1651, Louis XIV concede plusieurs iles [Lesquelles ?] (dont l'ile de la Tortue), a l' ordre de Saint-Jean de Jerusalem . Louis d'Ache, chevalier de Fontenay, est nomme gouverneur.
  • En 1652, Levasseur est assassine, probablement a cause de sa religion ; ses deux lieutenants, Thibault et Martin Poincy et le chevalier de Fontenay se partagent son heritage.

Retour des Espagnols (1654)

  • En 1654, de Fontenay doit se rendre a l'Espagnol Don Gabriel Rozas de Valle Figueroa apres avoir defendu l'ile avec honneur [ref. necessaire] . Les flibustiers quittent l'ile et se refugient au Petit-Goave, sur la cote ouest de Saint-Domingue ou ils recreent leur ≪ republique flibustiere ≫ avec tripots, entrepots et chantiers de reparation.

Reprise en main par la France (1656)

Il contribue au peuplement de Saint-Domingue en assurant le transport de centaines d'engages, qui en echange de la gratuite du voyage doivent travailler pendant trois ans et sont de ce fait surnommes ≪ les trente-six mois ≫. Ces engages, partis de La Rochelle , sont d'abord diriges sur Leogane , puis sur la Tortue. [ref. necessaire]

Guerre de Devolution (1666-1670) [ modifier | modifier le code ]

Cette periode voit les premieres fissures dans la traditionnelle alliance contre l'Espagne des flottes francaise, anglaise et hollandaise [ 9 ] .

C'est le debut de la guerre de Devolution , Francais contre Espagnols et Hollandais. Neanmoins les Hollandais furent flibustiers aux cotes des Anglais et des Francais et reciproquement. Les flibustiers Francois l'Olonnais et Michel le Basque , organisent la premiere grande expedition de flibuste avec la prise et le pillage de Maracaibo . Bertrand d'Ogeron de La Bouere (et plus tard son neveu Pouancey) vend aux flibustiers et aux boucaniers des femmes blanches a marier qu’il fait venir d'orphelinats d’Europe [ 11 ] ou d'autres deportees comme Anne Dieu-le-veut [ 12 ] . Debut de la colonisation de Port-de-Paix .
Le flibustier Delile prend et pille la ville de Saint-Yague dans la partie espagnole de Saint-Domingue.

  • , Francois Trebutor commandant la fregate La Sainte-Catherine armee par le gouverneur recoit une commission ( lettres de course ) d'Ogeron permettant la flibuste.
  • La population est estimee a 1 500 personnes en 1669 (Tortue et cote nord-ouest reunies). C'est trois fois plus en 1677 [ 13 ] , mais les plantations ne commencent que plus tard, preuve que le secteur est alors une base de repli pour les petits planteurs de tabac et flibustiers de toute la Caraibe.

Premiere expansion sucriere (1670-1684) [ modifier | modifier le code ]

C'est la premiere grande epoque de l'expansion sucriere aux Antilles francaise, virage important de l' histoire de la Martinique et la Guadeloupe . Louis XIV tente aussi de l'implanter a Saint-Domingue, mais il ne parvient pas a mettre au pas les boucaniers qui peuplent la cote nord-ouest de l'ile, meme si une bonne partie fuient vers le Rendez-vous de l'ile d'Or au Panama. La culture du tabac qui fait vivre des milliers de flibustiers est regie par une ferme du tabac , concedee en 1674 a la Marquise de Maintenon avec un prix d'achat tres bas et un prix de revente eleve, ce qui favorise l'expansion du tabac de Virginie.

La compagnie des Indes occidentales perd son monopole en 1670 et tombe en faillite en 1674. Les grands ports ont le droit de commercer du sucre et des esclaves. C'est l'epoque ou de grandes familles d'armateurs developpent le negoce du sucre [ 14 ] .

Regain corsaire (1685?1696) [ modifier | modifier le code ]

La fin des annees 1685 a 1696 sont l'occasion d'un regain d'activite pour les corsaires de Saint-Domingue a la suite d'une inversion generale des alliances en Europe. A partir de 1688 la Glorieuse Revolution britannique casse l'alliance entre Louis XIV et la couronne d'Angleterre. Celle-ci desormais protestante est alliee aux Hollandais. En 1692, la France se retrouve meme isolee contre la Ligue d'Augsbourg , que vient de rejoindre l'Espagne.

  • En 1697, M. de Pointis reunit une flotte de flibustiers pour une expedition contre Carthagene qui est pillee avec un butin de plusieurs millions de piastres.
    En mai, 300 esclaves se soulevent au quartier Morin de la Petite Anse.

Le traite de Ryswick (1697) et l'officialisation de la colonie francaise de Saint-Domingue [ modifier | modifier le code ]

Le traite de Ryswick ( ) entre l'Espagne et la France securise la situation dans la colonie. L'Espagne reconnait la domination francaise sur la partie ouest de Saint-Domingue en echange de l'arret des raids de corsaires contre ses possessions coloniales. Louis XIV accepte en echange de rendre la plus grande partie des Pays-Bas espagnols .

La Rochelle et Saint-Domingue [ modifier | modifier le code ]

Le developpement de La Rochelle [ modifier | modifier le code ]

De la Regence a la Guerre d’Amerique, La Rochelle figure en bonne place des ports beneficiant de la croissance de Saint-Domingue. Elle est cinquieme apres Bordeaux, Nantes, Le Havre et Marseille.

La Rochelle s’impose sur un plan international, au XVIII e  siecle, en etant en relation des 1630 avec les Antilles, privilegiant des relations annuelles regulieres.

La traite des Noirs et les importations de sucre des Isles assureront sa prosperite jusqu’a la Revolution francaise.

En 1664, la Compagnie des Indes occidentales, compagnie commerciale francaise est creee par Colbert a Saint-Domingue. A la suite de cette creation, des 1682, la flotte rochelaise triple de volume et la ville devient le premier port francais pour le commerce des Isles d’Ameriques.

Les activites et le trafic de raffinage avec Saint-Domingue augmentent considerablement, vers 1660. En moins de 40 ans, le nombre des navires pour les Antilles est multiplie par deux, passant de 20 a 30 navires en 1660 et de 40 a 55 navires en 1680.

Ainsi, en 1710, on peut compter 16 raffineries a La Rochelle produisant 3 millions de livres de sucre blanc.

A cette epoque, les voyages aux Antilles (Saint-Domingue) durent en moyenne quarante jours. Le sucre a remplace le tabac, et les activites de peche.

Les voyages ≪ triangulaires ≫ pouvaient durer parfois un an. Le navire allait dans un premier temps sur la cote d’Afrique pour echanger divers produits, tels que des coquillages, eau de vie, tabac, fusils contre des esclaves , que l’on debarquait a Saint-Domingue. Les esclaves africains etaient majoritairement transportes et vendus dans les iles francaises, comme a Saint-Domingue. On chargeait alors des produits coloniaux pour le retour, comme le sucre, le cafe, le coton, l'indigo.

En 1791, le trafic total avec Saint-Domingue represente 50% des entrees de navires et des armements du port de La Rochelle. Cette ville etait le cinquieme port de France.

Les armateurs rochelais a Saint-Domingue : la famille Fleuriau [ modifier | modifier le code ]

Beaucoup d’armateurs et de negociants se sont installes a Saint-Domingue pour un meilleur controle, pour certains, ils ont installe des representants sur l’ile, comme planteurs ou intermediaires. L'historien Jacques de Cauna a ete le premier a etudier leur presence, dans la plaine du Cul-de-Sac notamment, aux portes de Port-au-Prince, a travers sa these sur la sucrerie Fleuriau de Bellevue publiee sous le titre Au Temps des Isles a Sucre. Histoire d'une plantation de Saint-Domingue au XVIII e  siecle (Paris, Edit. Karthala 1987, reedition 2003) .

La famille Fleuriau , protestante, n’etait pas rochelaise de souche, elle etait originaire de Chatellerault . Elle apparait dans la bourgeoisie marchande rochelaise a la fin du XV e  siecle.

Aime Benjamin Fleuriau, est un des grands armateurs qui s’est enrichi a Saint-Domingue. Arrive a l’age de 20 ans sur l’ile de Saint-Domingue, il y est reste plus de 27 ans. Il n’est plus un etranger sur l’ile. Il est devenu un creole par le cœur. La famille possedait une plantation sucriere a Bellevue a Saint-Domingue, on peut retrouver une belle maquette de cette plantation au Musee du Nouveau Monde a La Rochelle. Il y a une sculpture de Toussaint Louverture , de Oussman SOW, erigee en au musee du Nouveau Monde de La Rochelle, figure emblematique de la revolution des esclaves a Haiti en 1791.

L’epoque florissante du commerce du sucre de Saint-Domingue a permis de mettre en lumiere de grandes fortunes du monde du negoce rochelais, comme la famille Fleuriau. La majorite d’entre elles sont proprietaires de plantations et de maisons de commerce essentiellement a Saint-Domingue. Garesche , Rasteau , Belin, Van Hoogwerff sont d’autres negociants Rochelais qui ont contribue a la traite negriere aux cotes de Fleuriau .

L'empreinte de La Rochelle sur Saint-Domingue [ modifier | modifier le code ]

Il existe une trace indelebile de La Rochelle a Saint-Domingue. On trouve encore aujourd’hui sur la cote Sud de l’actuelle republique d’Haiti, dans la region de Nippes, un plateau, un recif et une riviere des Rochelois, ou encore certains dictons faisant reference aux fameuses filles de La Rochelle, a cette epoque. De plus, les noms des colons rochelais se sont conserves sur leurs anciennes habitations. On peut donc voir des lieux-dits avec des noms comme Damiens, Boissoniere, Raboteau et evidemment Fleuriau .

Enfin, certaines familles portent encore des noms d’anciens colons rochelais. L’empreinte de la Rochelle sur Saint-Domingue est donc encore reellement perceptible et vivace.

Saint-Domingue au XVIII e  siecle : l'apogee economique [ modifier | modifier le code ]

La paix de Ryswick permet un developpement rapide des plantations de sucre, des terres etant donnees aux corsaires qui acceptent de cesser leurs attaques contre l'Espagne. Des cultures d'exportations sont introduites. Avec elles la traite negriere , suite de l'echec relatif de la politique dite des ≪ 36 mois ≫ pour les engages volontaires. La rentabilite des plantations resulte de la surexploitation de la main-d'œuvre [ 19 ] apportee par la traite des esclaves. L'aventure coloniale interesse les cadets de familles nobles qui y trouvent le moyen de faire fortune dans la "terre" aux cotes des commercants. La question raciale emerge formellement avec la question des titres de noblesse des " sangs-meles ".

Une ile sucriere [ modifier | modifier le code ]

A partir de 1720, Saint-Domingue est le premier producteur mondial de canne a sucre . Au milieu du XVIII e  siecle, l'ile exporte a elle seule autant de sucre que toutes les iles anglaises reunies et devient la principale destination des traites negrieres via le commerce triangulaire . Ainsi, jusqu'en 1791, plus de 860 000 esclaves y furent importes, soit pres de 45 % de la totalite des esclaves importes par la France dans ses colonies (environ 2 millions) [ 20 ] .

Avant la Revolution , les produits coloniaux de Saint-Domingue representent un tiers des exportations francaises.

Une ile integree aux conflits militaires regionaux [ modifier | modifier le code ]

Au moment du siege de Savannah , dans la colonie de Georgie americaine toute proche, qui est un des temps forts de la guerre d'independance americaine , environ 1500 soldats venus de la colonie francaise la plus importante, les Chasseurs volontaires de Saint-Domingue , voient leur action saluee dans le Journal |Siege de Savannah siege redige par le chef de l'expedition francaise [ 21 ] qui a joue un grand role dans l'avancee et le succes, cote americain, de la guerre d'independance americaine . Sur les 3500 hommes qui ont participe a l'expedition, environ les quatre-cinquiemes venaient des differentes iles des Antilles francaises. Le corps des Chasseurs volontaires de Saint-Domingue a permis, par un assaut contre le feu ennemi nourri, d'eviter a l'armee franco-americaine des pertes tres lourdes, car il a couvert efficacement sa retraite [ 22 ] , [ 23 ] .

Debuts de la colonie (1698-1703) [ modifier | modifier le code ]

  • En 1698, la France concede l’administration du sud d’ Hispaniola a la compagnie de Saint-Louis en contrepartie d’un engagement de colonisation.
La ≪  Compagnie de Saint-Domingue  ≫ ou ≪ Compagnie Royale des Indes ≫ est creee. Elle etablit ses batiments et entrepots a Saint-Louis-du-Sud . Entre 1700 et 1714, le nombre d'esclaves passe de 9 000 a 24 000 [ref. necessaire] . La compagnie construit aussi des magasins et entrepots dans le petit bourg de Jacmel , qui connaitra un essor considerable grace a son port ouvert au commerce exterieur.
D'apres des plans revus par Vauban , le Fort Saint-Louis est edifie sur l'ilet commandant l'acces a la baie.
  • En 1700, les flibustiers francais se joignent a leurs ≪ freres ≫ anglais de la Jamaique. L'ile de la Tortue est desertee.
La population est de 8 000 habitants dont 60 % de Blancs.
  • En 1701, la partie francaise compte deja 52 sucreries [ 24 ] .
  • En , Louis XIV cree un second conseil superieur, dont la residence est au Cap et qui a dans son ressort les sieges royaux du Cap et du Port-au-Prince, detaches de celui du Petit-Goave.
  • En 1701, le roi relance la Compagnie de Guinee , avec de nouveaux actionnaires, dont il fait partie. L'un d'entre eux est le financier Antoine Crozat . Elle a pour mission de livrer au moins 1 000 esclaves par an aux colonies, chiffre qui est bientot porte a 3 000. Elle obtient meme le monopole de livraison d'esclaves aux Espagnols et devient Compagnie de l'Asiento .

Introduction du coton et du cafe (1703-1736) [ modifier | modifier le code ]

L'esclavage monte rapidement, et se structure juridiquement et economiquement, les cultures se diversifient, meme si la canne a sucre reste largement dominante.

1743 - 1765 [ modifier | modifier le code ]

Les deux decennies qui precedent la guerre de Sept Ans contre les Anglais sont celles d'une forte croissance des cultures esclavagistes, sucre et cafe, la traite negriere s'industrialisant, avec des bateaux plus grands, finances par des societes par action.

La Revolution du cafe de Saint-Domingue , dans la deuxieme partie du siecle, voit l'ile devenir le premier producteur mondial, avec le defrichage des hautes terres de l'est de la colonie et l'importation a un rythme encore plus rapide d'esclaves dans la derniere decennie avant la Revolution .

Separatisme commercial et annexions espagnoles (1766-1776) [ modifier | modifier le code ]

L'assistance militaire aux Etats-Unis et l'apparition d’officiers de couleur [ modifier | modifier le code ]

1779 [ modifier | modifier le code ]

Saint-Domingue en 1780, vue du mole Saint-Nicolas. ( Pierre Ozanne )

Saint-Domingue est une importante colonie ou se trouve une infrastructure militaire. Elle est utilisee dans le cadre du soutien francais a la guerre d'independance americaine (1775-1783). Il existe par ailleurs des liens avec les planteurs des colonies du sud des futurs Etats-Unis, et notamment ceux de Louisiane (vendue en 1803 aux Etats-Unis par la France). Ces liens essayent de limiter l'influence de la Nouvelle-Angleterre , anti-esclavagiste et independantiste.

Andre Rigaud , Henri Christophe s'engagent dans le regiment des chasseurs-volontaires de Saint-Domingue pour aller aider les insurges americains ( guerre d'independance des Etats-Unis d'Amerique (1775-1783)), ils s'illustreront dans le siege de Savannah .

1780 - 1789 [ modifier | modifier le code ]

L'ile participe a la Revolution francaise de 1789. La decennie la precedant est marquee par le debat d'idee sur l' esclavage  : des revoltes se multiplient, des lobbys se forment, les ecrits se multiplient. Plusieurs generaux blancs, noirs et metis en sont issus : Etienne Eustache Bruix (amiral), Alexandre Dumas , Andre Rigaud , Toussaint Louverture .

  • , formation des chasseurs royaux de Saint-Domingue du chevalier Renaud de Villever , gouverneur itinerant de l'ile
  •  : l'intendant Jean-Baptiste Guillemin de Vaivre quitte Saint-Domingue.
  • En 1785, le gouverneur de Belle-Combe reconnait l’independance d’une bande d’ex-esclaves dit marrons dans les montagnes de Bahoruco
  • En , Brissot de Warville fonde la Societe des amis des Noirs , pour l' abolition de l'esclavage .
    Le recensement fait etat de 455 000 habitants dont 27 717 blancs, 21 808 gens de couleur libres , et 405 464 esclaves. En 20 ans, la population d'esclaves a diminue d'un tiers.
  • En 1788 , le planteur et depute Pierre-Victor Malouet rend un memoire defendant l'esclavage.
  • En 1789, la production de cafe atteint 43 000 tonnes. Les exportations vers la metropole representent 161 373 788  livres tournois .
  • En 1789 aussi, la croissance urbaine permet a deux villes d'emerger. Le Cap Francais compte 20 000 habitants et Port-au-Prince 10 000 habitants [ 29 ] .
  • Le lobby du Club de l'hotel de Massiac est fonde le pour defendre l'esclavage a l'hotel particulier du Creole Massiac. Mederic Louis Elie Moreau de Saint-Mery , de la Martinique, y prend une part importante aux cotes de deux elus de la noblesse de Saint-Domingue aux Etats generaux, Louis-Marthe de Gouy d'Arsy et Denis Nicolas Cottineau de Kerloguen .
  • 20 aout , le depute Etienne Louis Hector Dejoly , depute de Paris soumet a la convention le ≪ cahier de doleance des gens de couleurs libre ≫, prepare par Julien Raimond . Ce cahier est appele ≪ sortie des mulatres ≫, par les colons segregationnistes. Cette demande n'est pas conforme a l'approche sans discrimination raciale de la declaration des droits de l'homme.
  • 26 aout , adoption par l'assemblee constituante de ≪ la Declaration des droits de l'homme et du citoyen ≫.
    La Fayette fait enroler de nombreux ≪ libres de couleur ≫ dans la garde nationale.
  • Avant la Revolution francaise, dans la partie orientale de l'ile, espagnole, les esclaves ne sont que 15.000, pour 25.000 blancs et 65.000 metis [ 30 ] .

Periode de la Revolution francaise (1790-1794) [ modifier | modifier le code ]

1790 [ modifier | modifier le code ]

La contestation de la Revolution francaise par les riches planteurs passe du terrain des idees a ceux de la politique et de l'opposition militaire.

  • 27 fevrier , election d'une assemblee coloniale de Saint-Domingue exclusivement composee de blancs.
  • En mars, Un decret de l’Assemblee Nationale proclame l’egalite des mulatres libres ; les assemblees coloniales s’opposent a sa diffusion et revendiquent l’autonomie.
  • 28 mars , un decret ouvre la representation a tout proprietaire de plus de 25 ans, sans discrimination de couleur ; l’ assemblee coloniale s’oppose a sa diffusion et revendique l’autonomie.
  • 14 avril , a Saint-Marc se reunit, d’apres les ordres du Roi, une ≪ Assemblee generale de la partie francaise de Saint-Domingue ≫ qui remplace ≪ l’assemblee coloniale ≫.
  • 23 octobre , Jacques-Vincent Oge debarque au Cap d’un navire americain, avec des munitions de guerre, il equipe 250 a 300 hommes pour exiger l’application du decret. Son arrivee de Paris a ete denoncee par le ≪ club de l'hotel Massiac ≫.
  • 29 octobre , Jacques-Vincent Oge, Jean-Baptiste Chavannes et leurs amis dont Joseph Riviere, battent d’abord M. de Vincens avec 500 hommes, puis sont battus par le colonel Cambefort avec 1 500 hommes, ils se refugient dans la partie espagnole, mais sont livres au gouverneur Blanchelande.

1791 [ modifier | modifier le code ]

Vue des habitations de Cap-Francais , incendiees par les esclaves revoltes en aout 1791.

Les colons font reculer militairement la Revolution francaise , ce qui declenche le soulevement general des esclaves .

  • 25 fevrier , les mulatres Oge et Chavannes sont supplicies jusqu’a ce que mort s’ensuive. L'affaire fait grand bruit et amene la Constituante a reexaminer la situation en mai.
  • En avril, les colons de Jeremie (Sud) se rassemblent en une Federation de la grande Anse. Ils achetent la tete d'insurges noirs. Les blancs sont diriges par La Chaise, les autres par Noel Bras. Andre Rigaud ramene l'ordre sur instruction des commissaires civils.
    Copie d'une lettre d'un capitaine relatant les evenements insurrectionnels survenus au Cap Francois, 1791
  • 15 mai , par decret de l’ Assemblee constituante , l’esclavage est confirme, l’egalite des droits politiques est accordee aux mulatres libres de deuxieme generation.
  • 22 aout , soulevement des esclaves de Saint-Domingue, environ 1 000 blancs tues. 24 septembre , l’Assemblee constituante, une semaine avant la fin de son mandat, revoque le decret du et remet le sort des Noirs a l'assemblee coloniale, l'insurrection se rallume.
  • 23 octobre , concordat de la Croix-des-Bouquets entre insurges libres et colons esclavagistes. Il est convenu de l’application du decret du et l’infamie pour les juges d’Oge et Chavanne.
  • En novembre, Toussaint Louverture rejoint les esclaves insurges diriges par Jean-Francois et Biassou, ils vont passer dans la partie espagnole. Louverture y devient ≪ general d’armee du Roi ≫.

1792 [ modifier | modifier le code ]

Le chaos s'installe, profitant au voisin espagnol.

  • En janvier, Paris apprend la revolte de Saint-Domingue, la speculation sur le sucre commence, les prix flambent, et des emeutes populaires eclatent contre la cherte du sucre
  • 24 mars , decret de l' Assemblee legislative sur des mesures en faveur de l’egalite politique de tous les libres.
  • 4 avril , le decret egalitaire est sanctionne par le roi Louis XVI , sur demande des ministres brissotins Claviere et Roland  ; il devient ainsi "loi du ".
  • Mai, les Espagnols franchissent la frontiere, envahissant la colonie par l’Est avec l’appui d’esclaves rebelles dont Toussaint Louverture et Biassou.
  • 16 novembre , Ferrand de Baudieres , officier des grenadiers volontaires de Saint-Domingue, juge de la Senechaussee et Amiraute du Petit-Goave , a la tete tranchee par des royalistes esclavagistes pour avoir redige une petition a l'Assemblee provinciale de l'Ouest en faveur des droits civils et politiques des affranchis dont nombreux avaient ete ses compagnons d'armes a Savannah , en Georgie .

1793 [ modifier | modifier le code ]

La guerre civile s'intensifie, les revolutionnaires affichent des succes militaires, mais les colons obtiennent le soutien des Anglais, a qui ils promettent de livrer la colonie en echange du maintien de l'esclavage

  • Toussaint Louverture , Jean-Francois et Biassou passent dans la partie espagnole. Ceux-ci promettent la liberte en echange de l'aide contre les Francais. Louverture y devient ≪ general d'armee du Roi ≫.
  • 25 janvier , des colons royalistes diriges par Borel s'emparent de Port au Prince avec l'aide de soldats d'Artois. Ils envoient un depute de l'assemblee coloniale a Londres pour proposer au gouvernement britannique de lui livrer l'ile sous condition qu'il y maintienne l'esclavage.
  • 19 fevrier [ 31 ] , [ 32 ] , traite de Whitehall entre les Anglais et les colons de Saint-Domingue, qui permet a ces derniers de combattre les troupes revolutionnaires et l'emancipation des Noirs, et aux Anglais de recuperer la lucrative fiscalite sur les plantations de sucre francaises.
  • 14 avril , les republicains reprennent Port-au-Prince avec les generaux Lassale et Beauvais. Borel s'echappe a la Jamaique .
  • 11 mai , debut de la guerre navale aux Caraibes de l'alliance hispano-britannique contre la France.
  • 20 juin , le general royaliste Galbaud debarque au Cap Francais pour prendre la ville. Le 21 il est battu par les republicains, il y a 500 morts et un incendie s'est declare qui ravage la plus belle ville des Antilles du moment.
  • 29 aout et 21 septembre , Leger-Felicite Sonthonax et Etienne Polverel , commissaires civils a Saint-Domingue, proclament l' egalite et la liberte generale des esclaves.
  • Formation des ≪ legions de l'egalite ≫, celle du Nord fut commandee par Jean-Louis Villatte , celle du sud par Andre Rigaud , Leveille fait partie de celle de l'Ouest.
  • 3 septembre , les royalistes insurges de Saint-Domingue, representes par Pierre Venant de Charmilly signent avec l'ennemi britannique, represente par Adam Williamson , le ≪ traite de la Jamaique ≫ ou ≪  capitulation de la grande Anse  ≫. Les Britanniques s'engagent au maintien de l'esclavage en echange de la soumission.
  • 19 septembre , 500 soldats britanniques sont accueillis a Jeremie et au mole Saint-Nicolas le . Les royalistes livrent dans la foulee Saint-Marc, L'Arcahaie, Le Grand Goave, Tiburon et Leogane.

1794 [ modifier | modifier le code ]

Les revolutionnaires, apres l' abolition de l'esclavage en fevrier , doivent combattre toute l'aristocratie sucriere, alliee aux Espagnols et aux Anglais.

Jean-Baptiste Belley depute a la convention (par Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson )
  • Labatut, commandant de la Tortue , envoie des vivres au Port-de-Paix . Laveaux dirige une attaque generale contre les Espagnols, Danty attaque Poste la Chapelle, Villatte Port-Margot , Louverture Petite Riviere. Laveaux accuse Villatte d’une politique raciale en faveur des mulatres et promeut Louverture dont il fait venir des troupes pres du Cap.
  • 2 fevrier , l'escadre britannique du commodore J. Ford se presente devant le Port-au-Prince . Face a la resistance elle ne peut debarquer.
  • 3 fevrier , trois deputes de Saint-Domingue siegent a la convention : le mulatre Jean-Baptiste Mills , le blanc Louis-Pierre Dufay et le noir Jean-Baptiste Belley . Leur arrivee est acclamee. Le president de l’assemblee leur donne l’accolade fraternelle.
  • 4 fevrier , decret d' abolition de l'esclavage vote a l’unanimite par la Convention, qui confirme la declaration des droits de l'homme de 1789 dans les colonies.
  • 18 mai , Toussaint Louverture se rallie au camp republicain francais en se placant sous l'autorite du gouverneur general Laveaux  ; il devient chef militaire aux cotes de Rigaud, Petion, Martial, Besse, Villatte ; une armee de 40 000 hommes est levee.
  • 30 mai , nouvelle escadre britannique devant le Port au Prince (6 fregates, 12 batiments de transports et de nombreuses goelettes)
  • 25 juin , Louverture elimine les garnisons espagnoles de Petite Riviere, Dondon, Gros Morne et des Gonaives avec 5 000 hommes et se rend au Port-de-Paix ou se trouve Laveaux
  • Louverture bat les Espagnols a camp Bertin et au Limbe, reprend Dondon. De nombreux noirs enroles par l’Espagne rallient la France.
  • 6 juillet , Jean Francois negocie son soutien a l’Espagne en echange du pillage de Fort-Dauphin ou il etait cense proteger des blancs royalistes : il en massacre un millier.
  • Fin de l'annee : Rigaud, Petion et Beauvais reprennent Leogane et Tiburon, assiegent les Britanniques a la Grand'Anse . Villatte defend le Cap-Francais . Les Britanniques bloquent le port, les Espagnols assiegent la ville. Jean Francois et les Espagnols, battus, se retirent a Fort-Dauphin . Louverture et 4 500 hommes prennent aux Espagnols Saint-Michel et Saint-Raphael.

Toussaint Louverture et les generaux mulatres (1795-1825) [ modifier | modifier le code ]

1795 [ modifier | modifier le code ]

  • , Louverture enleve camp Flamin, camp Roque et Saint-Malo aux Espagnols.
  • , Louverture bat le general britannique Brisbane aux environs de la Petite Riviere.
  • , Louverture est battu par Jean Francois au fort Charles Sec.
  • En 1795, Rochambeau est envoye avec Philippe Roume a Saint-Domingue.
  • mi- , Rigaud, Petion et Beauvais battent le lieutenant-colonel britannique Markham pres de Port Republicain.
  • , Etienne Lavaux decerne un brevet de colonel a Toussaint Louverture.
  • , le general britannique Williamson remplace Horneck, il amene 2500 hommes a Port Republicain. Il renforce les legions coloniales royalistes avec des esclaves rachetes.
  • mi 1795, Louverture, sur ordre de Lavaux, forme plusieurs regiments avec des officiers noirs.
  • , Le Traite de Bale cede la partie espagnole de l'ile a la France . La France laisse neanmoins aux Espagnols le role d'administrateurs. Fin de la guerre avec les Espagnols.
  • , Par decret, la convention nationale nomme au grade de general de brigade Louverture, premier general noir de l'Armee francaise, et les mulatres Andre Rigaud , Villatte, Louis-Jacques Beauvais, les autres grades donnes par le general Lavaux etant maintenus.
  • , la fievre jaune fait des ravages dans les troupes britanniques d'origine europeenne a Port Republicain. Les offensives sont empechees.
  • Fin 1795, le major general Forbes remplace Williamson. Il fixe les positions en ameliorant les fortifications.
  • , Toussaint Louverture se plaint dans une lettre a Lavaux de la connivence entre les administrateurs espagnols de la partie de l'Est et les Britanniques.
  • , une escadre britannique attaque Leogane mais echoue.

1796 [ modifier | modifier le code ]

  • , sur demande de Rigaud et Beauvais, Laveaux par ordonnance convoque des ≪ assemblees primaires ≫ a Leogane (l’Ouest) et aux Cayes (Sud). Sur intervention de Louverture demandant le siege de l’Ouest aux Gonaives, Laveaux annule la designation de Leogane, ce qui provoque un debut d’insurrection de Villate, Pinchinat, Sala et Fontaine.
  • , les Britanniques attaquent Fort Dauphin avec l'aide du noir Titus, il est battu par le general republicain Villatte.
  • , Laveaux suspend la convocation des assemblees primaires.
  • , Rigaud accuse Laveaux de favoriser les noirs, il est arrete au Cap par Villatte. Louverture se presente avec 10 000 hommes pour liberer Laveaux et le sauve.
  • , Laveaux , gouverneur de Saint-Domingue, nomme Louverture lieutenant au gouvernement de Saint-Domingue et son adjoint direct.
  • , arrivee de France du general Desfourneaux .
  • , Roume, commissaire de la Republique dans la ville de Santo Domingo , demande aux generaux noirs et mulatres de se reconcilier.
  • arrive une escadre de la Republique avec les commissaires designes par le Directoire ( Sonthonax , Giraud, Raymond, Leblanc) et des generaux ( Kerversau , Rochambeau , Martial Besse, Chanlatte et l’adjudant general Mentor, noir de la Martinique). Leur mission est notamment de mettre fin au ≪ prejuge de couleur ≫.
  • , decision des commissaires d’arreter Vilatte et de l'envoyer en France.
  • mi 1796, Louverture equipe 16 000 hommes avec les armes arrivees de France.
  • Fin 1796, ouverture d’ecoles libres au Cap par le commissaire Raymond.
  • , Le brigadier general britannique Howe avec 7000 hommes de troupes de renfort attaque et prend Bombarde.
  • , la commission civile fait arreter le general Rochambeau qui refuse d’occuper Santo Domingo et d’y etendre les lois de la Republique, en outre il se plaint de la position des noirs et hommes de couleur. Il est renvoye en France.
  • , defaite de Rigaud devant les Britanniques de fort Irois.
  • , evenements des Cayes avec le frere de Rigaud et Pinchinat a la suite de la tenue d’une assemblee primaire. Il s’ensuit un rapport defavorable sur le general Rigaud envoye au directoire par Sonthonax.

1797 [ modifier | modifier le code ]

  • Fevrier, le Conseil des Cinq-Cents , sur rapport du representant de Saint-Domingue Dufay , subdivise la colonie en 5 departements :
  • Mars, arrivee du general britannique John Graves Simcoe a Port Republicain. Il est charge non plus de conquerir Saint-Domingue, mais de favoriser la revendication d'autonomie pour enlever Saint-Domingue a la France.
  • Avril, assauts infructueux de Rigaud sur le fort Irois tenu par les Britanniques.
    Louverture prend Mirebalais et Grands Bois aux Britanniques sans combats. Ceux-ci se replient pour proteger l'Ouest.
  • 3 mai , Louverture est promu general de division par Sonthonax et confirme dans les fonctions de general en chef de la colonie, ce qui fait de lui le deuxieme personnage de la colonie de Saint-Domingue.
  • Juin, les Britanniques reprennent Mirebalais, se fortifient a Saint-Marc et occupent les Verettes .
  • Juillet, avec 10 000 hommes, Louverture reprend les Verettes et detruit la legion de Dessources, royaliste rallie aux Britanniques qui se replie sur Saint-Marc. Il reprend aussi Mirebalais.
    Le colonel Henri Christophe attaque et detruit les anciennes troupes pro espagnoles de Jean Francois, toujours en revolte contre la republique, surnommees ≪ les vendeens de Saint-Domingue ≫. Elles sont soutenues par les Britanniques et installees a Valiere.
  • Aout, Dessalines et Belair sont battus par les 8 000 hommes de la legion d'York sous le commandement de Lapointe au fort du Boucassin. Ceci empeche Louverture de prendre le controle des Arcahaies.
    Le general britannique Whyte remplace Simcoe. Les Britanniques occupent encore la grande Anse, le Mole, l'Arcahaie, Saint-Marc et Port Republicain.
  • 17 aout , la promotion de Louverture au grade de general de division est ratifiee par le Directoire qui ajoute le don d'un sabre et d'une paire de pistolets de la manufacture de Versailles.
  • 3 septembre , depart de Sonthonax, force par Louverture.
  • 5 septembre , le general Petion conquiert Grenier, Fourmi et Gros Morne.
  • 14 septembre , Francois Petiniaud est elu depute au Conseil des Cinq-Cents . Il y represente la colonie francaise de Saint-Domingue [ 33 ] .
  • 22 septembre , le lieutenant-colonel Doyon, envoye par Rigaud attaque et enleve le camp Thomas au-dessus de Port Republicain.

1798 [ modifier | modifier le code ]

  • Janvier, Dessalines echoue a se rendre maitre de l’Arcahaie, il perd 800 hommes dans les combats. Il est mis aux arrets par Louverture pour n’avoir pas soutenu l’action des 3 demi-brigades de Christophe Mornay avec qui il avait une inimitie
  • 27 mars , le directoire envoie un representant sur l’ile le general Hedouville
  • Le general Toussaint Louverture recevant le general britannique Thomas Maitland le 30 mars 1798.
    30 mars  : armistice du 30 mars 1798 , qui permet a Toussaint Louverture de regler les details de la retraite de l'armee anglaise de Saint-Domingue [ 34 ]
  • Avril, le brigadier general britannique Thomas Maitland remplace Simcoe et Nesbit qui lui avait succede brievement.
  • 21 avril , Hedouville debarque dans la ville de Santo Domingo a Saint-Domingue.
  • 22 avril , Maitland fait part aux royalistes francais de la decision britannique d’abandonner la colonie et d’organiser l’evacuation de ceux qui le souhaitent.
  • 23 avril , Maitland fait part de sa decision a Louverture et demande des negociations pour la remise de Port Republicains et la sauvegarde des royalistes qui restent
  • En avril Hedouville rencontre Louverture au Cap et lui propose de rentrer en France, ce que refuse Louverture
  • 28 avril , Louverture envoie l’adjudant general Huin pour commencer les negociations. Maitland ne souhaite pas rendre les places fortes au general Rigaud qu’il sait tres republicain et qui a ete son ennemi constant pendant toute l'occupation anglaise.
  • 8 mai , les Britanniques quittent Port Republicain a Saint-Domingue (Louverture ecarte Raimond)
  • 9 mai , le general Laplume, a la tete de la legion de l’ouest commandee par Petion prend possession de Port Republicain . Louverture donne le commandement de la ville a Christophe Mornay et demande a la legion de l’Ouest de s’installer a Leogane. Les royalistes blancs sont reconnaissants envers Louverture, qui vient dans la ville, de leur securite
  • 16 mai  : entree triomphale du general noir Toussaint Louverture et de son armee d'ex-esclaves dans Port-au-Prince [ 35 ] .
  • Mai, Hedouville profite de la presence de Louverture a Port Republicain pour envoyer un ultimatum aux Britanniques de quitter le mole Saint Nicolas avec tous les colons royalistes.
  • mi- 1798 , le secretaire d'Etat americain Timothy Pickering confirme que les Etats-Unis accepteraient la reprise des relations commerciales en cas de victoire de Toussaint Louverture , scenario devenu alors tres probable
  • 22 aout , Andre Rigaud recupere Jeremie .
  • Milieu de l'annee: Louverture se rend au Mole Saint-Nicolas, convainc Maitland de denoncer le traite avec Hedouville et negocie un traite similaire a celui de Port Republicain, mais plus favorable aux colons royalistes. Louverture est accuse d'une entente secrete avec les Anglais concernant l’independance, pour affaiblir la position de la France dans l'arc Caraibe. Le commissaire civil Roume demande a Louverture d’arreter Maitland, mais Louverture refuse.
  • 30 aout , le Conseil des Cinq-Cents annule les elections des assemblees de Saint-Domingue pour s’etre tenues ≪ avant la connaissance dans cette colonie de l’acceptation faite par le peuple de l’acte constitutionnel ≫.
  • Fin de l'annee : Louverture propose a Rigaud de s’associer contre Hedouville, mais il refuse car Hedouville le nomme Rigaud commandant en chef du departement du sud. Hedouville veut desarmer plusieurs regiments, suscitant la revolte.
  • 16 octobre , les Noirs pensent que Hedouville en veut a leur independance, se soulevent au Cap et dans toute la plaine du Nord
  • 22 octobre , Hedouville fuit par bateau avec 1 500 colons. En partant il accuse Louverture de s’etre entendu avec le gouvernement des Etats-Unis d'Amerique et le cabinet de Saint James pour rendre independante la colonie.
  • novembre 1798  : Toussaint Louverture envoie Joseph Bunuel rencontrer les principaux marchands de Philadelphie [ 36 ] pour negocier la reprise des affaires.
  • decembre 1798  : l'Etat americain s'est donne les moyens de reconstruire une marine de guerre, afin d'ecarter de Saint-Domingue les Francais installes a Cuba, parmi lesquels Pierre et Jean Lafitte , qui alimenteront la piraterie des annees 1800 dans la Caraibe
  • Fin de l'annee, le commissaire civil Roume soutient Louverture contre Hedouville.
  • Decembre, le general britannique Maitland revient a Saint-Domingue en simple particulier, accompagne d’Americains pour rencontrer Louverture.
    Louverture signe un traite de commerce avec les Americains.

1799 : la convention commerciale avec l'Angleterre et les Etats-Unis [ modifier | modifier le code ]

  • Janvier : Andre Rigaud refuse de reconnaitre l’autorite de Louverture, en invoquant les declarations de trahison par Hedouville.
  • 24 janvier , Roume organise une conciliation avec l’aide de Beauvais.
  • Fevrier, revolte de Corail (pres de Jeremie ) fomentee par des colons royalistes. Rigaud la reduit, fait deporter un grand nombre de royalistes, sequestre les proprietes des emigres.
  • Mars : Andre Rigaud refuse d’appliquer l’ordre de Louverture de faire suivre la messe aux troupes. Il accuse Louverture de bafouer la liberte de croire et de choisir sa religion.
  • Avril 1799  : Louverture reproche a Rigaud son insubordination et le soupconne d'etre manipule par les exiles francais.
  • Avril 1799  : le docteur Andrew Stevens , proche de Louverture, est nomme officiellement consul general des Etats-Unis dans l'ile.
  • 13 juin 1799  : convention commerciale tripartite de 1799 , avec l'Angleterre et les Etats-Unis, composee de huit articles et deux annexes, signee a Saint-Domingue, qui change la donne economique mondiale, car Saint-Domingue produit la moitie du cafe et du coton mondial et le tiers du sucre.
  • 18 juin , Rigaud envoie Faubert s’installer a Petit Goave qu’il estime faire partie du departement du Sud. Debut de la "guerre du Sud".
  • Juin : Roume denonce la prise de Petit Goave et soutient Louverture. Toussaint Louverture fait la guerre a Andre Rigaud , Alexandre Petion et Jean Pierre Boyer a l’occasion d’un litige frontalier pour conquerir le Sud.
  • Juin 1799  : Dessalines entre avec ses troupes au Port Republicain pour Louverture. Dessalines est a Leogane ou 20 000 hommes sont assembles.
  • Octobre, Roume confirme le general Dessalines commandant en chef de l’armee de l’Ouest et le general Moyse commandant en chef de l’armee du Nord.
    Avec des troupes tres superieures en nombre Toussaint Louverture gagne la guerre, il repousse Rigaud aux Cayes et negocie son depart vers la metropole.
  • Fin de l'annee, Andre Rigaud , Alexandre Petion et Jean Pierre Boyer partent pour la metropole, ils ne reviendront qu'avec l' expedition de Saint-Domingue le .

Saint-Domingue sous l'autorite de Toussaint Louverture (1800-1803) [ modifier | modifier le code ]

Bonaparte confirme Louverture dans sa fonction de general en chef de la colonie. Mais Louverture developpe une politique autonome en collaboration avec les planteurs. Il s'agit notamment de la tentative de reprise du controle de l'Est de l'Ile a l'administration espagnole. Ces tentatives s'opposent frontalement a la politique de Bonaparte qui ne souhaite pas un nouveau front avec l'Espagne. Il s'agit aussi de la redaction d'une constitution locale qui reconnait Louverture comme gouverneur a vie et garantit la transmissibilite de la fonction. Bonaparte ressent un sentiment de trahison de sa confiance. Cette situation est exploitee par le groupe de pression des planteurs coloniaux hostiles a la fin de la discrimination raciale.

Louverture s'affirme comme le chef d'une entite autonome, si ce n'est independante. Il a une politique d'union raciale dans la colonie. En particulier il accepte une forme de conversion de l'esclavage en travail force pour se concilier les planteurs liberaux. Mais il s'oppose aux representants locaux de l'Etat ( le Consulat ).

1800 : tentative de reprise du controle de l'Est de l'Ile [ modifier | modifier le code ]

  • 27 avril , arrete de Roume sommant les Espagnols de rendre l'administration de la partie Est de l'ile (agence du gouvernement national francais a Saint-Domingue).
  • Juin, Bonaparte confirme Louverture dans sa fonction de general en chef de la colonie.
  • 1er aout , prise des Cayes par les troupes de Louverture, ce qui marque la fin de la guerre du Sud.
  • 12 octobre , publication par Toussaint Louverture d'un "Reglement sur les cultures" qui est une reintroduction du travail force des noirs sur les habitations afin d'assurer le redemarrage de l'economie de la colonie.
  • 26 novembre , Toussaint Louverture demande (lettre) au general de brigade Moyse l'arrestation de Roume, qui vient de revoquer son arrete du , et son expulsion vers la France.
  • 9 decembre , Toussaint Louverture demande (lettre) au gouverneur espagnol Don Joachim Garcia de lui remettre l'administration de la partie Est de l'ile.
  • Decembre, Kerversau et Chanlatte, delegue de l’agence, essayent d’empecher les projets de Louverture sur l'ex-partie espagnole.

1801 : tentative de constitution de Saint-Domingue [ modifier | modifier le code ]

  • 4 janvier , le general Moyse, agissant pour Toussaint Louverture , occupe la partie Est de l'ile (San Juan de Maguana ? Cul de sac).
  • 27 janvier , Toussaint Louverture entre dans la ville de Saint-Domingue a la tete de ses troupes. Le meme jour, le general Antoine Chanlatte lui remet le contre-ordre d’intervention de l’agence du gouvernement national francais a Saint-Domingue.
  • 22 fevrier , l'administrateur espagnol Don Joachim Garcia est contraint au depart.
  • 9 mai , l’Assemblee centrale de Saint-Domingue adopte une constitution de la colonie de Saint-Domingue, proposee par Louverture ; la colonie devient autonome mais reste francaise ; Louverture est nomme gouverneur a vie et peut designer son successeur ; il est confirme que l'esclavage est aboli, mais la traite des noirs est maintenue.
  • 14 mai , Louverture prend un arrete protegeant les proprietes des emigres (conservation des revenus …)
  • 6 juillet , Louverture divise Saint-Domingue en 6 departements.
  • 12 juillet , la Constitution de la colonie est signee et promulguee par Louverture.
  • 16 juillet , Louverture transmet la nouvelle constitution a Bonaparte .
  • 7 octobre  : lettre de Bonaparte au Ministre de la guerre Berthier detaillant l’organisation des troupes coloniales pour l’expedition de Saint-Domingue et celle de Guadeloupe .
  • Octobre, revolte de noirs dans les campagnes contre Louverture et le travail force.
  • 29 octobre , arrete de Bonaparte annulant la prise de possession de la partie espagnole et nommant Leclerc capitaine general de la partie anciennement espagnole.
  • 8 novembre , lettre de Bonaparte aux habitants de Saint-Domingue, leur garantissant la liberte et le maintien de l'abolition de l'esclavage : ≪  Quelles que soient votre origine et votre couleur, vous etes Francais, vous etes tous egaux devant Dieu et devant la Republique … ≫.
  • 19 novembre , Bonaparte confie la flotte pour l' expedition de Saint-Domingue a l' amiral Villaret-Joyeuse .
  • 25 novembre , Louverture fait executer le general de division Moyse, qui serait son neveu par adoption, a la suite d'un soulevement qui a fait 200 morts blancs dans le Nord.

1802 : l'expedition francaise de Saint-Domingue [ modifier | modifier le code ]

Trois ans apres son arrivee au pouvoir par un coup d'Etat , le jeune consul Bonaparte leve un corps expeditionnaire de 35 000 hommes pour restaurer l'autorite de l'Etat a Saint-Domingue. Cette operation devait etre suivie d'une expedition en Louisiane , devenue colonie espagnole .

  • 29 janvier , arrivee de l'expedition de Saint-Domingue , avec Andre Rigaud , Alexandre Petion et Jean-Pierre Boyer . Elle est commandee par Leclerc assiste de Rochambeau .
  • Janvier, le general Laplume se soumet, il n'y a pas de combats dans le sud de l'ile.
  • 5 fevrier , l'amiral Villaret de Joyeuse attaque le Cap qui ne veut pas se rendre a son autorite. Massacres inter-raciaux.
  • 6 fevrier , Rochambeau s’empare de Fort-Liberte ( Fort Dauphin ).
  • Bataille de la Ravine-a-Couleuvres le 23 fevrier 1802.
    21 fevrier , Paul Louverture, le frere de Toussaint, qui commande la partie Est de l'ile se soumet, il conserve son grade.
  • 23 fevrier , reprise des Gonaives . Massacres inter-raciaux.
  • Combat et prise de la Crete-a-Pierrot , du 4 au 24 mars 1802.
    , la division Boudet enleve Trianon, Mirebalais, trouve 1100 cadavres blancs a Verrettes .
  • Mars, combats du fort de la Crete-a-Pierrot ou s'illustre le mulatre Lamartiniere du cote des insurges. Il rompt le siege.
    Les generaux noirs Jean-Jacques Dessalines et Henri Christophe se soumettent, ils conservent leur grade.
  • 17 mars , Leclerc propose la paix a Louverture, qui, isole, se sent contraint de l'accepter.
  • 26 mars , signature du traite d’Amiens entre la France et le Royaume-Uni qui notamment restitue la Martinique , ou l'esclavage n'a jamais ete aboli, a la France.
  • 7 mai , accords de paix avec Louverture comportant un engagement sur le non-retablissement de l'esclavage.
  • 20 mai , promulgation de la loi du 20 mai 1802 maintenant l'esclavage dans les territoires restitues a la France par la paix d'Amiens, ce qui ne concerne pas Saint-Domingue, ni la Guadeloupe.
  • Mai, Bonaparte recommande a Leclerc l'envoi en France de tous les generaux de couleur, avec maintien de grade. Estimant que sur le terrain les generaux noirs lui sont fideles, Leclerc n'execute pas cet ordre.
    Des tentatives de Louverture de rallumer l'insurrection sont eventees.
  • 7 juin , mise aux arrets du general de division Louverture . Il est exile en metropole, accompagne de son serviteur, de son epouse et de certains membres de sa famille.
  • 11 juin , Leclerc fait un rapport a Bonaparte, se referant a un rapport de Jean-Jacques Dessalines faisant etat des complots de Louverture. Andre Rigaud , Petion et Boyer soutiennent ce rapport.
  • 14 juin , instructions secretes de retablissement de l'esclavage a Saint-Domingue envoyees au general Leclerc par le ministre de la Marine et des colonies Denis Decres [ 37 ] .
  • 2 juillet , Arrete consulaire " portant defense aux noirs, mulatres et autres gens de couleur, d'entrer sans autorisation sur le territoire continental de la France ". Cet arrete est pris dans le contexte immediat de demande d'envoyer en France les principaux officiers generaux noirs de Saint-Domingue (Louverture, Dessalines, Christophe).
  • 9 juillet , a bord du Heros , le general de division Louverture et les siens arrivent a Brest. Il apprend qu'il est raye de la liste des officiers generaux de l'Armee francaise.
  • 16 juillet , Arrete consulaire retablissant l'esclavage en Guadeloupe et ses dependances. Cet arrete n'apparait pas dans le Bulletin des lois, mais comme minute manuscrite de la main du Premier Consul Bonaparte . Il fait suite, du point de vue legal, a l'article 4 de la loi du  : " Nonobstant toutes les lois anterieures, le regime des colonies est soumis, pendant dix ans, aux reglements qui seront faits par le Premier consul " [ 38 ] .
  • 17 juillet , le general Richepance retablit par un arrete local une forme deguisee du Code noir et de l'esclavage a la Guadeloupe . Notamment il retire la nationalite francaise aux non-blancs.
  • 23 juillet , arrete des consuls ordonnant le transfert de l'ex-general Louverture et son internement au fort de Joux dans le Jura. Sa famille est assignee a residence a Agen.
  • 24 juillet , Leclerc repond a l'amiral Decres , ministre de la Marine et des colonies, lui enjoignant de renoncer a toute idee de retablir l'esclavage a Saint-Domingue.
  • Aout, l'epidemie de fievre jaune , qui fut la cause du deces des deux tiers des hommes du corps expeditionnaire, fait rage ; Leclerc decide du desarmement des hommes de couleur.
    Execution de femmes d'officiers de la 7 e  demi-brigade dont Belair est general ; meurtre de l'officier mulatre Lamartiniere.
    A la suite de denonciations calomnieuses Leclerc renvoie Andre Rigaud en metropole.
  • 5 aout , le general Belair se revolte ; il est traque par Dessalines pour le compte de Leclerc.
  • 25 aout , Louverture arrive au fort de Joux ou il est incarcere.
    Le Serment des ancetres , tableau symbolisant l'alliance en novembre 1802, entre les mulatres de Petion et les noirs de Dessalines [ 39 ] .
  • 13 septembre , a la suite de Belair, les generaux mulatres (Petion, Boyer, Clairvaux…) entrent en insurrection.
  • 4 octobre , le general Belair, arrete par Dessalines , est condamne a mort par un tribunal preside par Clairvaux et compose d'autres officiers noirs. Il est execute avec sa femme qui, ne voulant pas se laisser decapiter, sera fusillee.
  • Octobre, 1200 Noirs sont noyes sur les ordres de Rochambeau .
    Au terme de la conference secrete de l'Arcahaie, Dessalines rallie l'insurrection.
  • 2 novembre , Leclerc meurt de maladie a l'ile de la Tortue.
  • 15 novembre , Rochambeau succede a Leclerc ; l'effectif du corps expeditionnaires aux abois ayant fondu, il se fait remarquer par sa brutalite, voire sa cruaute. Il a par exemple fait torturer le general noir Maurepas et le fait executer avec sa famille et ses proches. Cet acte fut la cause de la defection de la quasi-totalite des troupes de couleur encore fideles a la France.

1803 : la mort de Toussaint Louverture et l'abandon de la Louisiane [ modifier | modifier le code ]

  • La Bataille de Saint-Domingue , par Janvier Suchodolski .
    Avril, Bonaparte sentit sa position s’affaiblir considerablement a Saint-Domingue. Alors, il s’exclamera : ≪ A quoi me sert de conserver la Louisiane si je ne peux garder Saint-Domingue ≫.
  • 7 avril , Louverture meurt de maladie au fort de Joux , sans que ses demandes adressees au Premier consul n'aient recu de reponse.
  • 19 novembre , Dessalines gagne la bataille du fort Vertieres aux portes du Cap Francais contre les derniers survivants du corps expeditionnaire. Les dernieres troupes francaises submergees capitulent et quittent la colonie, laissant derriere eux les colons blancs qui n'ont pas fui.
  • 20 decembre , vente de la Louisiane aux Etats-Unis par Napoleon contre 80 millions de francs.

Gouvernements de Dessalines (1804-1806) puis de Christophe (1807-1820) [ modifier | modifier le code ]

Proclamation d'independance et constitution (1804-1805) [ modifier | modifier le code ]

La colonie francaise de Saint-Domingue devient Haiti , republique noire et independante. Mais cette independance n'est reconnue ni par la France, ni par les Etats-Unis. La quasi-totalite des grandes nations, sauf les Etats-Unis qui maintiennent leur refus, attendront la reconnaissance par la France.

  • Fevrier- , informe du projet d'annihilation de la population noire par un contingent francais reste dans l'est de l'ile, et craignant l'appui des derniers colons presents a cette autre expedition militaire francaise, Dessalines fait massacrer la quasi-totalite des blancs restant de l'ancienne colonie [ 43 ] . Entre 3000 et 5000 personnes seront tuees. Dessalines promettant l'amnistie aux femmes et aux enfants decide finalement de les executer, sauf en cas de mariage forces. Il fait egalement participer tous les mulatres aux massacres. Ceux-ci, bien que reticents, obeissent.
  • , Dessalines est proclame empereur sous le nom de Jacques 1 er  ; Haiti devient un empire.
  • , la premiere constitution imperiale d'Haiti est signee par Dessalines. Celle-ci s'inspire de la constitution francaise de 1791. La guerre d'independance, qui dans le contexte de l'esclavage et de son heritage social et economique a ete une quasi guerre raciale, explique la presence de dispositions discriminatoires envers les blancs : Article 12 " Aucun blanc, quelle que soit sa nation, ne mettra le pied sur ce territoire a titre de maitre ou de proprietaire, et ne pourra a l'avenir acquerir aucune propriete ", Article 13 " L'article precedent ne pourra produire aucun effet tant a l'egard des femmes blanches qui sont naturalisees haitiennes par le gouvernement que des enfants nes ou a naitre d'elles. Sont compris dans les dispositions du present article, les Allemands et les Polonais naturalises par le gouvernement .", Article 14 " Toute acception de couleur parmi les enfants d'une seule et meme famille dont le chef de l'Etat est le pere, devant necessairement cesser, les Haitiens ne seront desormais connus que sous le nom generique de noirs ", et Article 12 des dispositions generales " Toute propriete qui aura ci-devant appartenu a un blanc francais est incontestablement et de droit confisquee au profit de l'Etat ." [ 44 ] .
  • L'independance ne sera concedee par la France qu'en 1825, en echange du paiement par Haiti d'une indemnite pour les anciens proprietaires d'esclaves d'une hauteur de 150 millions de francs or (ramenee plus tard a 90 millions).

Exode vers la Louisiane et Cuba (1806) [ modifier | modifier le code ]

Achetee a la France en 1803, la Louisiane voit arriver en 1806 et 1809 plus de 10 000  Creoles de Saint-Domingue, selon Carl A. Brasseaux , historien et directeur du Centre d'etudes louisianaises [ 45 ] de Lafayette . Ils font doubler en quelques annees la population francaise de La Nouvelle-Orleans . Cette population instruite et active y developpe de nombreuses activites comme les infrastructures portuaires qui permettent une Conquete de l'Ouest par la voie puissante du fleuve Mississippi .

La communaute des refugies francais de Saint-Domingue en Amerique est soudee par leurs tribulations : plusieurs milliers ont fui ou ont peri dans l'insurrection de Saint-Domingue ; beaucoup se sont refugies dans l'Est de Cuba avec leurs esclaves et ont repris la production des denrees coloniales. Cuba a ainsi importe autant d'esclaves qu'en deux siecles.

  •  : L'empereur Dessalines est assassine dans le cadre d'une conspiration reunissant les anciens generaux Petion et Christophe .
  • Secession de la partie sud et de la partie nord d'Haiti. Petion, un mulatre, devient president d'une republique du Sud. Christophe, homme noir, deviendra ulterieurement roi d'un royaume du Nord.

Retour de la partie Est a l'Espagne (1808-1809) [ modifier | modifier le code ]

Les Francais qui restaient dans la partie orientale de l'ile sont battus par les habitants hispanico-creoles , sous le commandement de Juan Sanchez Ramirez , a la bataille de Palo Hincado le . La capitulation francaise a lieu a Santo-Domingo le . Le pays se replace alors volontairement sous l'autorite de l' Espagne ; mais depuis le , la Guerre d'independance espagnole contre la France a commence.

En Napoleon entre en Espagne a la tete de 80 000 soldats. Les colons francais sont chasses de Cuba et les terres qu'ils avaient mises en valeur sont reprises par les Espagnols. La Louisiane, qui n'est pas encore un Etat des Etats-Unis d'Amerique, accueille une grande partie de ces refugies. Certains sont des officiers francais qui ont prete main-forte a George Washington , comme eux planteur et officier, lors de la guerre d'independance americaine (1775-1783).

L'indemnite d'independance en 1825 [ modifier | modifier le code ]

En echange de la reconnaissance de l' independance du pays , officiellement encore possession francaise selon le Traite de Paris , le roi de France Charles X contraint par la menace Haiti a verser a la France une indemnite pour compenser les pertes causees par les revoltes des esclaves et l'independance d'Haiti [ 46 ] , [ 47 ]  : indemnisation de la France par la republique d'Haiti .

Ordonnance royale [ modifier | modifier le code ]

Le , sous la Restauration , une ordonnance du roi Charles X impose le versement d'une ≪ indemnite d'independance ≫ [ 47 ] .

Menace militaire [ modifier | modifier le code ]

Le baron de Mackau et Jean-Pierre Boyer lors de la negociation du traite franco-haitien de 1825 .

Le suivant, une escadre de 14 navires de guerre se presente devant Port-au-Prince et l'emissaire du roi, le capitaine de vaisseau de Mackau se rend a terre pour informer le president Boyer de la decision du gouvernement francais et le sommer, sous peine d'une declaration de guerre et du blocus de tous les ports haitiens, d'accepter les conditions de l'ordonnance qui outre le paiement d'une indemnite de 150 millions de francs aux anciens colons comprend l'octroi de privileges douaniers exclusifs au commerce francais [ 48 ] .

Boyer vit la l'occasion de faire acceder enfin son pays a la reconnaissance internationale accepta l'ultimatum, ce qui lui fut vivement et longtemps reproche par la suite [ 49 ] . L'indemnite, d'un montant initial de 150 millions de francs, sera reduite a 90 millions en 1838, soit approximativement le prix de la vente de la Louisiane aux Americains. Les autorites haitiennes finissent de payer en 1886, soit au bout de 61 ans. Cette somme etait destinee a dedommager les colons francais pour leurs proprietes perdues [ 50 ] . Mais seuls 11 000 des personnes indemnisees sur 25 000 sont d'anciens colons. Les autres sont des heritiers auxquels les banques francaises demandent le remboursement des prets consentis a leurs parents pour l'achat de terres et d'esclaves [ 51 ] . Ce sont finalement les banques les principales beneficiaires.

Calcul du montant [ modifier | modifier le code ]

Consequences sur le developpement du pays [ modifier | modifier le code ]

Il est estime que c'est la charge tres lourde de cette dette qui a conduit, en 1910, a l'achat d'une part importante de la Banque de la Republique d'Haiti par la banque americaine National City . Une operation qui est un prelude a l'occupation americaine de 1915 a 1934 . C'est en effet une plainte de non remboursement de dettes des banques americaines qui a formellement declenche l'operation.

Les Etats-Unis ont pris pretexte de l'accord haitien sur le paiement de l'indemnite pour maintenir leur refus de reconnaissance de l'Etat d'Haiti [ 53 ] . Une position qui est en relation avec le prejuge racial contre les noirs a l'epoque, et la nouvelle doctrine Monroe . C'est seulement en 1862 que les Etats-Unis reconnaitront Haiti. Cette decision sous la presidence d' Abraham Lincoln coincide avec sa Proclamation d'emancipation qui met fin a l' esclavage aux Etats-Unis .

Le paiement de cette indemnite a entraine un important retard de developpement dans le pays. En comptant les sommes effectivement versees par les Haitiens aux heritiers de leurs anciens maitres, les commissions bancaires, les interets, et les penalites de retard appliques au fil des decennies, Haiti a debourse environ 560 millions de dollars en valeur actualisee. Surtout, cette dette a engendre un manque a gagner de 21 a 115 milliards de dollars selon les estimations, du fait que les sommes versees par Haiti n'ont jamais profite au pays et ont ete expediees en France sans biens ni services en retour [ 46 ] , [ 54 ] .

Demande de reparations (2003) [ modifier | modifier le code ]

Le , conjointement avec des manifestations de rue du mouvement Lavalas qui scandent ≪  Restitisyon  ≫, le president Aristide demande la restitution par la France de l'indemnite d'independance. Il estime son montant actualise a environ 21 milliards d'euros. Le le president Jacques Chirac repond ≪ j’ai la plus grande sympathie pour le pays et pour sa population. Et, nous avons de surcroit, une cooperation importante et nous apportons a Haiti une aide non negligeable. Avant d'evoquer des contentieux de cette nature, je ne saurais trop conseiller aux autorites haitiennes d'etre tres vigilantes sur, je dirais, la nature criminelle et anti-democratique de leurs actions et de leur regime ≫ [ 55 ] . A la suite du coup d'Etat [ 56 ] contre le president Aristide en , le nouveau premier ministre, Gerard Latortue , declare abandonner cette requete [ 57 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Le nom de ≪ Saint-Domingue ≫, qui, selon le contexte, peut designer l'ancienne colonie francaise, mais aussi l'ensemble de l'ile d'Hispaniola, la ville de Santo Domingo , actuelle capitale de la Republique dominicaine ( la Capital ), voire, par extension la Republique dominicaine elle-meme, est une francisation du nom espagnol Santo Domingo (Saint Dominique).
  2. Le mot ≪ Haiti ≫ (d'origine amerindienne) est aussi ambigu : il peut designer soit l'ile entiere, soit l'actuelle republique d'Haiti .
  3. En 1530, les Dix-Sept Provinces des Pays-Bas des Habsbourg sont une possession de Charles Quint , qui est aussi roi d'Espagne . Il est donc peu probable qu'il y ait des ≪ pirates neerlandais ≫ a Hispaniola. En revanche, c'est possible a partir des annees 1580 avec la fromation des Provinces-Unies , du fait de l' insurrection des Pays-Bas contre Philippe II (fils de Charles Quint).
  4. Michel Rodigneaux, p.  31
  5. Societe de geographie (France), p.  352
  6. Jean Merrien, p.  107
  7. (en) Great Britain Public Record Office , Calendar of State Papers , H.M. Stationery Office, ( lire en ligne )
  8. "Les protestants a la Martinique sous l'ancien regime" par Jacques Petitjean-Roget, dans la revue d'histoire Outre-Mers en 1955 [1]
  9. Bien que catholique, la monarchie francaise considere longtemps l' Espagne catholique des Habsbourg , qui controle les Pays-Bas meridionaux , comme un adversaire plus dangereux que les protestants anglais et neerlandais
  10. officiellement : republique des Sept Provinces-Unies des Pays-Bas
  11. Philippe Hrod?j , ≪  Les premiers colons de l’ancienne Haiti et leurs attaches en metropole, a l’aube des premiers etablissements (1650-1700)  ≫, Les Cahiers de Framespa. Nouveaux champs de l’histoire sociale , n o  9,‎ ( ISSN   1760-4761 , DOI   10.4000/framespa.1050 , lire en ligne , consulte le )
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  13. Francoise Hatzenberger, p.  122
  14. Mauro, Frederic, ≪  Nouvelles images de Saint-Domingue  ≫, Annales , Persee - Portail des revues scientifiques en SHS, vol.  3, n o  4,‎ , p.  538?540 ( DOI   10.3406/ahess.1948.2378 , lire en ligne Accès libre, consulte le ) .
  15. Annales de Bretagne, Volume 26, 1911
  16. Alain Roman, p. 240
  17. Sainton, Boutin (2004)
  18. "Saint-Domingue en 1690. Les observations du pere Plumier, botaniste provencal", par Philippe Hrodej , dans la Revue francaise d'histoire d'outre-mer de 1997
  19. La main-d'œuvre a statut d'esclave n'est cependant pas gratuite : les proprietaires doivent acheter les esclaves, puis leur fournir les moyens de vivre (nourriture, logement, vetements).
  20. Frederic Regent, La France et ses esclaves , Pluriel, 2012, p.51
  21. "Quand la revolution, aux Ameriques, etait negre" par Nicolas Rey [2] .
  22. " How the Black St. Domingo Legion Saved the Patriot Army in the Siege of Savannah" par Theophilus Gould Steward " [3]
  23. "Haiti's Influence on Antebellum America: Slumbering Volcano in the Caribbean" par Alfred N. Hunt
  24. Silvia Marzagalli, Bordeaux et la marine de guerre : XVII e ??? XX e  siecles , page 101
  25. Leo Elisabeth, p. 15
  26. a et b Encyclopedie methodique, p. 509
  27. a b et c Sir James Basket, Charles Malo, Histoire d'Haiti (ile de Saint-Domingue) : depuis sa decouverte jusqu'en 1824, epoque des dernieres negociations entre la France et le gouvernement haitien , L. Janet, 1825 - 480 pages, [ lire en ligne ] , p. 63
  28. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1948_num_3_4_2378 . En 1770, le cafe, moins gourmand en esclaves, l'emporte sur le sucre
  29. Butel, Paul, ≪  Succes et declin du commerce colonial francais, de la Revolution a la Restauration  ≫, Revue economique , Persee - Portail des revues scientifiques en SHS, vol.  40, n o  6,‎ , p.  1079?1096 ( DOI   10.2307/3501980 , lire en ligne Accès libre, consulte le ) .
  30. "L'intervention britannique a Saint-Domingue en 1793 " pat Charles Frostin, dans la Revue francaise d'histoire d'outre-mer de 1962, volume 49, page 299 [4]
  31. Henri Joucla, Le conseil superieur des colonies et ses antecedents : avec de nombreux documents inedits et notamment les proces-verbaux du comite colonial de l'assemblee constituante , Paris, du monde moderne, , p.  130 avec contenu de la lettre de Henry Dundas
  32. Henry Lemery , Martinique, terre francaise , G.P. Maisonneuve, , p.  32
  33. Auguste Kuscinski, Les deputes au corps legislatif : conseil des cinq-cents, conseil des anciens de l'an IV a l'an VII : listes, tableaux et lois , Societe de l'Histoire de la Revolution francaise, ( lire en ligne ) , p.  382 .
  34. Saint-Domingue espagnol et la revolution negre d'Haiti (1790-1822), par Alain Yacou, page 215
  35. Alain Yacou, Saint-Domingue espagnol et la revolution negre d'Haiti (1790-1822) : commemoration du bicentenaire de la naissance de l'Etat d'Haiti (1804-2004) , Karthala Editions, 2007 - 683 pages, [ lire en ligne ] , p.  215
  36. (en) Gordon S. Brown, Toussaint's clause : the founding fathers and the Haitian revolution , p.  154
  37. Dominique Taffin, ≪  Napoleon colonial : 1802, retablissement de l'esclavage  ≫, Les notes de la FME , n o  2,‎ ( lire en ligne [ archive ] [PDF] )
  38. Voir l'analyse de cet arrete "introuvable" dans " A propos de la decouverte de l’arrete consulaire du 16 juillet 1802 et du retablissement de l’ancien ordre colonial (specialement de l’esclavage) a la Guadeloupe ", de J.-F. Niort et J. Richard, 2008, http://calamar.univ-ag.fr/cagi/NiortArrete1802.pdf
  39. ≪  Le Serment des ancetres de Guillaume Guillon-Lethiere  ≫, sur cnmhe.fr , (consulte le )
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  41. Philippe R. Girard, ≪  L'utilisation de chiens de combat pendant la guerre d'independance haitienne  ≫, Napoleonica , n o  15,‎ 2012/2013, p.  54-79 ( lire en ligne )
  42. Gilles Manceron, Marianne et les colonies, La Decouverte, Paris, 2003, page 69
  43. Girard 2011 , Ch. 19 : Haitian Independance, p.  322.
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  46. a et b Catherine Porter , Constant Meheut , Matt Apuzzo et Selam Gebrekidan , ≪  A la racine des malheurs d’Haiti : des reparations aux esclavagistes  ≫, The New York Times ,‎ ( ISSN   0362-4331 , lire en ligne , consulte le ) .
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  50. ≪  Les indemnites versees aux proprietaires d’esclaves recensees dans une base de donnees | CNRS  ≫, sur www.cnrs.fr , (consulte le )
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  54. Oosterlinck, Kim and Panizza, Ugo and Weidemaier, Mark C. and Gulati, Mitu, The Odious Haitian Independence Debt , 5 septembre 2021. Virginia Public Law and Legal Theory Research Paper No. 2021-40 et No. 2021-17 [ lire en ligne ]
  55. Radio Metropole a Geneve, Jean Edouard Rigaud, le 2 juin 2003
  56. Constant Meheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan et Matt Apuzzo, ≪  Comment la France a riposte aux demandes de reparations d’Haiti  ≫ Accès payant, sur The New York Times ,
  57. Journal haitien Le Nouvelliste du mardi 20 avril 2004

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

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