Roger Vitrac
, ne le
a
Pinsac
(
Lot
) et mort le
a Paris, est un
dramaturge
et
poete
francais.
Surrealiste
de la premiere heure, il est exclu du mouvement en 1928.
Il est associe au
theatre dada
et au
theatre surrealiste
. Avec
Antonin Artaud
et
Robert Aron
, il fonde le Theatre Alfred Jarry, qui sera un important vecteur de renouveau theatral.
Roger Vitrac nait dans une famille de proprietaires terriens. Son pere achete une charge d'huissier a
Souillac
et la famille s'etablit en centre-ville dans une maison au 57, route Nationale
[
1
]
, lorsque l'enfant est tout jeune. Mais le pere, joueur et coureur de jupons, dilapide sa fortune et la dot de sa femme, qui reussit cependant a sauver la maison de Pinsac, ou Roger viendra souvent en vacances tout au long de sa vie. Cette conduite entraine des scenes de menage affreuses, qui font beaucoup souffrir l'enfant. Son pere doit chercher un emploi et, avec l'appui de
Louis-Jean Malvy
, depute du Lot, il obtient un poste dans un ministere a Paris, ou la famille vient s'installer en 1910 au 17,
rue de Palestro
, dans le
2
e
arrondissement
[
2
]
.
Il fait ses etudes secondaires au
lycee Chaptal
de 1912 a 1918 et commence a se passionner pour la poesie et le theatre a travers la lecture de
Lautreamont
et d’
Alfred Jarry
, tout en subissant l’influence du
symbolisme
.
Il epouse le 7 octobre 1920 sa cousine germaine Gerardine Vitrac, fille du frere jumeau de son pere, mais le couple se separe au bout de quelques mois
[
3
]
.
Durant son service militaire, il prend part, en
, a la manifestation
dadaiste
de
Saint-Julien-le-Pauvre
. Il rencontre
Marcel Arland
,
Rene Crevel
,
Andre Dhotel
et
Georges Limbour
, avec qui il anime la revue
Aventure
(
1921
-
1922
) qui publie sa premiere piece
Le Peintre
. Il participe aux dernieres manifestations dadaistes et se lie d’amitie avec
Andre Breton
en
1922
. Rallie au mouvement
surrealiste
, il collabore aux premiers numeros de
La Revolution surrealiste
.
Aux cotes d'
Antonin Artaud
, il fonde pour ≪ satisfaire aux exigences les plus extremes de l'imagination et de l'esprit ≫
[ref. necessaire]
le theatre Alfred-Jarry (
1926
-
1930
) qui fait son ouverture au
theatre de Grenelle
avec une representation de
Ventre brule ou la Mere folle
d'Antonin Artaud ainsi que
Les Mysteres de l'amour
de Vitrac. Ses rapports avec les surrealistes se distendent, il est exclu du groupe, en meme temps qu’Antonin Artaud, a la fin des annees 1920.
A partir de
1931
, il devient journaliste pour pouvoir continuer a mener sa carriere de dramaturge. Il ecrit des scenarios et des dialogues de films.
Dans le
Coup de Trafalgar
(
1934
), il stigmatise la science, le mariage, l'armee, la religion, le travail, la famille, la patrie.
Les Demoiselles du large
(1938) est un drame centre sur l’analyse psychologique. Il revient a la bouffonnerie avec le
Loup-Garou
(
1939
) ou
Le Sabre de mon pere
(1951) ; mais les representations se succedent sans rencontrer de veritable succes.
Des la fin de la guerre, Vitrac a des problemes de sante : abime depuis longtemps par ses exces d'alcool, il souffre d'hypertension et de graves troubles de la vision. En octobre 1950, il est atteint d'
hemiplegie
. Il se sait condamne, et sa derniere piece,
Le condamne
, a pour personnage principal Vincent, qui est victime d'hypertension mais ne veut pas renoncer a l'amour et a la vie. Le 22 janvier 1952, il meurt a la clinique d'Alleray,
rue Brancion
, ou son ami
Jean Anouilh
l'a accompagne. Il repose au cimetiere de
Pinsac
, son village natal du Lot
[
4
]
.
En 1962, dans une mise en scene de Jean Anouilh au
theatre de l'Ambigu
,
Victor ou les Enfants au pouvoir
trouve enfin une certaine reconnaissance du public.
Theatre :
Essais et divers :
Œuvres completes publiees chez Gallimard (NRF) :
- Theatre I :
Victor ou les Enfants au pouvoir
,
Le Coup de Trafalgar
, Le Camelot
- Theatre II : Les Mysteres de l'amour, Les Demoiselles du large, Le Loup-garou
- Theatre III : Le Peintre, Mademoiselle Piege, Entree libre, Poison, L'Ephemere, La Bagarre, Medor
- Theatre IV : La Croisiere oubliee,
Le Sabre de mon pere
, Le Condamne
- Des-lyre
, poesies completes presentees et annotees par
Henri Behar
, Paris, Gallimard, 1964, 224 p.
- Chevalier de la Legion d'honneur par decret du 4 mars 1950, sur le rapport du ministre de l'Education nationale en qualite d'≪ auteur dramatique ≫. Il est recu le 15 mai 1950 par Francois Baron, gouverneur des colonies
[
7
]
.
- Un square de la ville de
Souillac
, dans le quartier de la gare, porte son nom.
- ↑
Aujourd'hui boulevard Louis-Jean-Malvy.
- ↑
Henri Behar
,
Roger Vitrac, un reprouve du surrealisme
,
p.
14-17, 34-36.
- ↑
Henri Behar
,
Roger Vitrac, un reprouve du surrealisme
,
p.
38.
- ↑
Henri Behar
,
Roger Vitrac, un reprouve du surrealisme
,
p.
261, 264, 269-272.
- ↑
La piece a ete jouee lors de la premiere realisation du Theatre Alfred Jarry, du 1
er
et 2 juin 1927, au
Theatre de Grenelle
.
- ↑
Cette piece, la derniere de Vitrac, a ete acceptee par la Radiodiffusion francaise en novembre 1951, mais n'a ete diffusee qu'apres la mort de l'auteur, en fevrier 1952. Henri Behar,
Roger Vitrac, un reprouve du surrealisme
,
p.
270.
- ↑
Base Leonore
.
- Henri Behar
,
Roger Vitrac, un reprouve du surrealisme
, Paris, Nizet, 1966 (
en ligne
).
- Henri Behar,
Vitrac, theatre ouvert sur le rev
e, Bruxelles, Labor, Paris, Fernand Nathan, 1981, 254 p. (reedition, Lausanne, L’Age d’homme, 1993).
- Laffont-Bompiani,
Dictionnaire biographique des auteurs
, II, Paris, SEDE, 1958,
p.
683-684
.