Robert Beck
dit
Raoul
(
a
Arpajon
-
a
Paris
), est un militant
communiste
francais, chef d'un reseau de
resistance
lie a l'
Internationale communiste
.
Robert Beck est ne a
Arpajon
(Seine-et-Oise) en 1897, dans une famille d’ouvriers : son pere, syndique a la
CGT
, est
charpentier
-
couvreur
, sa mere, femme de menage-
blanchisseuse
. Celle-ci etant decedee alors qu'il etait encore jeune, il est eduque dans un orphelinat puis il etudie dans des institutions religieuses jusqu’a son exclusion du seminaire de
Chartres
, en 1911
[
1
]
.
En 1915, il part sur le front et participe en 1917 a l'organisation de
mutineries
, ce qui le conduit a etre condamne a cinq ans de
bagne
au Maroc. Il connait alors des conditions de detention extremement dures qui joueront un role tres important dans la suite de son parcours politique.
Il s’installe en
Tunisie
ou il travaille comme ouvrier
docker
a l'Arsenal de
Ferryville
et devient rapidement un des dirigeants de la CGT tunisienne. Membre du
Parti communiste
en 1925, il devient un leader syndical et politique actif. Il est condamne a une annee de prison la meme annee pour ≪ provocation de militaires a la desobeissance ≫ a la suite d'une distribution de tracts contre la
guerre du Rif
. Pendant son incarceration, il lit les grands classiques du
marxisme
et apprend plusieurs langues vivantes en plus du grec et du latin qu'il connaissait du
seminaire
. Il aura un fils en Tunisie, Emile, qui fera une partie de la guerre dans la 2eme DB et qui mourra de la tuberculose peu apres la Liberation faute de soins suffisants. Robert Beck quitte la Tunisie en
, conteste par la commission coloniale du Parti Communiste. Il participe au congres de Saint-Denis en
. Il organise son auto-exclusion en 1935 afin d'entrer dans un reseau clandestin dependant de l'
Internationale communiste
(IC), actif notamment durant toute la
guerre d'Espagne
[
1
]
.
Entre tres tot dans la clandestinite, il est charge des 1940 par l'IC de constituer un reseau de resistance associant renseignement et action sur le terrain. Beck etait seconde par Hittel Gruszkiewicz (dit Bill) alias Duranton
[
2
]
,
[
3
]
, originaire de
Pologne
, responsable des transports d'armes pour les
Brigades internationales
et ayant eu des responsabilites a la base d'Albacete. Robert Beck est considere par les
nazis
comme un des plus dangereux ≪ terroristes ≫, ce qui conduit la police francaise a organiser avec succes le demantelement de son reseau en juin et
[
1
]
.
Il est arrete par la police le
avec sa compagne Renee Hogge
[
4
]
et remis aux Allemands. Plusieurs membres de son reseau sont arretes en meme temps que lui. Robert Beck tente de se suicider en se tranchant les veines, mais sans succes. Son adjoint Hittel Gruszkiewicz parviendra lui a se jeter d'une fenetre de sa prison. Robert Beck est fusille le
au
stand de tir de Balard
sans avoir jamais communique a ses tortionnaires autre chose que ce qu'ils connaissaient deja. Le rapport final de la
Gestapo
indique en
:
≪ Beck est a la tete d'une organisation terroriste tres active et un representant direct du
Komintern
. Sans aucun doute d'autres complices sont encore en liberte mais les verifications se revelent extremement difficiles du fait que la tactique observee par Beck ne met aucun complice en cause ≫
. Les autres membres du reseau peuvent, aux dires des services sovietiques, continuer leurs operations
[
1
]
. La derniere lettre de Robert Beck a ete publiee dans le livre "La vie a en mourir - lettres de fusilles". L'original de cette lettre a ete donnee par ses enfants au
Parti communiste francais
.
Renee Hogge est condamnee et deportee a la forteresse de
Lubeck
, puis au camp de
Ravensbruck
et enfin celui de
Mauthausen
, d'ou elle est revenue handicapee a la fin de la guerre.
- ↑
a
b
c
et
d
Claude Pennetier, ≪
BECK Robert, Louis [Pseudonyme : Raoul]
≫, sur
maitron.fr
.
- ↑
Adam Rayski
, ≪
Au stand de tir
≫, sur
fondationresistance.org
,
,
p.
51-54.
- ↑
Daniel Grason, Claude Pennetier, ≪
GRUSZKIEWICZ Hillel, Robert [dit Bil]
≫, sur
maitron.fr
.
- ↑
Daniel Grason, ≪
HOGGE Renee, Suzanne
≫, sur
maitron.fr
.
- Article de
Jean Maitron
et
Claude Pennetier
, in
Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier francais
, Les editions ouvrieres
[
lire en ligne
]
.
- Collectif,
La Vie a en mourir : Lettres de fusilles, 1941-1944
, Tallandier.
- Stephane
Courtois
,
Denis
Peschanski
et
Adam
Rayski
,
Le Sang de l'etranger : les immigres de la MOI dans la Resistance
, Paris,
Fayard
,
, 470
p.
(
ISBN
2-213-01889-8
,
presentation en ligne
)
.
- Alain Guerin
,
La Resistance. Chronique illustree 1930-1950
, Livre Club Diderot 1972.
- Guy Krivopissko,
La Vie a en mourir. Lettres de fusilles (1941-1944)
, Point 2006.
- Article du Maitron sur Renee Hogge
https://maitron.fr/spip.php?article139179