Rite

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Un pope à genou devant une croix creusée dans la glace d'une rivière gelée. Une dizaine d'assistants, dont un homme tenant une bible ouverte et une femme avec des bougie allumées.
Un rite orthodoxe en Russie : celebration de l' Epiphanie a Bogolioubovo en 1996.

Un rite (aussi, rit ) est une pratique sociale codifiee, de caractere sacre ou symbolique , destinee a susciter l'engagement emotionnel des participants [ 1 ] au service d'une meme attente ou dans le cadre d'un culte .

Etymologie [ modifier | modifier le code ]

Rituel est d'abord un adjectif et, quand il s'agit d'un nom, il s'applique a la codification par ecrit d'un rite. Les deux mots ≪ rite ≫ et ≪ rituel ≫ sont issus du latin ritus pour le premier et de rituales libri (livres traitant des rites) pour le second. Les mots rite et rituel sont souvent employes a tort l'un pour l'autre.

Nature [ modifier | modifier le code ]

Le rite est un ceremonial . Designant un ensemble d'usages regles par la coutume ou par la loi, le mot ceremonial s'applique aussi bien au domaine religieux qu'aux manifestations civiles ou politiques. Une ceremonie rituelle est toujours religieuse. En d'autres termes, on peut dire que le rite transforme alors que la ceremonie confirme.

La liturgie est la designation de l'ensemble des rites qui ont ete approuves par les autorites ecclesiastiques catholiques concernant la messe et les divers offices.

Un rite sert de ciment a une communaute, conformement au double sens etymologique de ≪ relier ≫ et ≪ se recueillir ≫ du mot religion . La participation repetee au culte selon un certain rite marque l'appartenance a la communaute religieuse concernee.

Un schisme peut se produire sur des aspects dogmatiques mais aussi rituels. L'abandon partiel de la messe en latin est ainsi l'une des raisons pour lesquelles une partie des catholiques dits ≪ integristes ≫ s'est ecartee de l'Eglise catholique [ref. necessaire] . Le changement d'un rite ancien et parfois millenaire est toujours une operation complexe et troublante pour une religion.

De nombreuses religions se sont divisees sur des questions de rites. Dans la religion musulmane on distingue le rite d'Omar ou le rite d'Ali . Les Eglises chretiennes d'Orient ont une diversite de rites depuis les origines presque, chaque eglise ayant son mode d'expression selon le milieu dans laquelle elle se trouve. En Orient, aujourd'hui, les rites des Eglises chretiennes orientales coexistent : byzantin , antiochien , chaldeen , copte , armenien , le rite romain … Dans l'Eglise catholique, on trouve des fideles de plusieurs rites, mais si certains rites sont exclusivement pratiques dans l'Eglise catholique ( rite maronite ), d'autres sont pratiques surtout hors d'elle ( rite copte , rite ethiopien ).

L' œcumenisme pose la question de rites communs a plusieurs Eglises qui ont diverge au fur et a mesure du temps, ou entre religions differentes. La concelebration (participation de celebrants de differentes confessions a une meme ceremonie) est toujours impossible [Quand ?] . Les rites reellement fusionnes soulevent de tres difficiles questions theologiques.

Beaucoup de rites religieux antiques comportaient des sacrifices d'humains et d'animaux.

De nombreux rites ont impose et imposent toujours aujourd'hui des mutilations : scarification, deformation des levres ou des oreilles, circoncision [ 2 ] , excision, chasse d'une bete dangereuse, exercice perilleux, ingestion de produits hallucinogenes ou d'alcool, dont font partie les bizutages a l'entree dans les Grandes Ecoles. Ces rites culturels entrent de plus en plus en conflit avec la legislation civile.

Le chant et la danse participent aux rites de nombreuses religions. D'une facon generale, tout ce qui concourt a une emotion collective est prise lors des rites. Le choix des lieux et des moments ou s'executent les rites est extremement important et concourt a leur succes. La creation des objets et des lieux necessaires a l'execution d'un rite, tels qu'eglise, temple, synagogue, mosquee, est generalement consideree comme une source de l'art. La monnaie a meme pris des son invention une part active a de nombreux rites. En Grece, par exemple, il y avait un rite de la mise d'une obole sur la langue d'un mort, pour que celui-ci puisse payer Charon , le passeur du fleuve Styx .

Une cremation a Si Phan Don dans le sud du Laos en 2018 : il s'agit d'un rite funeraire bouddhiste .

Peuvent etre distingues : les rites intercesseurs (pluie, moisson, maladie, guerre, fertilite, etc.), les rites de passage (naissance, entree consciente dans la religion, entree dans la communaute des adultes, deces, intronisation, mariage, etc.) et les rites de confirmation d'appartenance (processions, celebrations, ceremonies au monument aux morts, inaugurations, fetes diverses).

L'anciennete des rites, que l'on retrouve aux premiers ages de l'humanite et dans toutes les societes, leur variete, leurs motivations, leurs consequences sanitaires et sociales, expliquent le grand nombre des approches possibles : theologie, histoire generale et histoire des religions, sociologie, psychologie sociale, anthropologie, economie, droit.

Bien que se situant dans le domaine non religieux, les loges maconniques se sont attachees a developper des rites a l'instar des religions. Alors que dans les religions, les rites ont toujours un sens reel ou symbolique, les rites maconniques sont essentiellement symboliques. Cette symbolique releve soit de l'alchimie, de la chevalerie ou des metiers de la construction, soit encore de legendes ou de mythes, le plus souvent trouves dans un recit gnostique parfois tres vieux. Ils sont generalement couverts par un secret tres relatif. Les rites maconniques , ecossais, francais, egyptiens, etc., sont nombreux et l'occasion de nombreuses divergences entre macons.

Le langage courant a etendu le terme de rite a la qualification de comportements politiques et sociaux sans dimension religieuse : le rite du week-end, de la poule-au-pot sous le bon Roi Henri IV en France, de la ≪  garden party du a l'Elysee ≫, des enterrements de vies de jeune homme ou de jeune fille avant les mariages, etc.

Formes [ modifier | modifier le code ]

L' anthropologie s'est longtemps interessee au rite et plusieurs ethnologues ont tente de proposer une vision formelle et ontologique de la pratique rituelle de facon generale. D'abord, le rite se presente comme une activite tres formalisee : possedant ses propres codes et dont les actions s'articulent autour de symboles fortement marques. On n'a qu'a penser a une messe traditionnelle ou a un rituel plus eclectique comme on en retrouve de plus en plus pour s'en rendre compte, il s'agit de pratiques fortement codifiees. Ce dernier est habituellement constitue de sequences, d'etapes, s'articulant dans une mise en scene soigneusement preparee et correspondant a une serie de regles implicites au rite en question : on peut ainsi parler du caractere morcele du rite (conformement a ce qu'affirmait Claude Levi-Strauss , voir les ouvrages en bibliographie). Ce dernier presente aussi un aspect repetitif ou, soigneusement mises en place, les actions rituelles sont standardisees et reprises a travers un ordre bien etabli. Le deroulement d'un rite est donc previsible puisqu'il se base sur une serie d'etapes bien ancrees, lesquelles devront etre minutieusement respectees afin que l'activite prenne forme, qu'elle aboutisse a son but et puisse apporter sens aux pratiquants qui s'y soumettent. Les activites se deroulent autour d'objets auxquels on a attache une valeur symbolique : le cercueil du defunt, le calice de la messe, etc.

Quant a la question ontologique, les anthropologues et autres chercheurs en sciences humaines ont toujours tente de comprendre ce pourquoi on s'adonne a des pratiques rituelles. Faisant l'aller-retour entre empirisme de terrain et philosophie, certains ont fourni des elements de reponses interessants, meme s'ils ne font pas necessairement consensus. Victor Turner , l'un des grands theoriciens du rite (ouvrages en bibliographie), propose une approche teintee d'un certain fonctionnalisme, ou le corps social, dont les differentes parties afficheraient un certain desequilibre, serait en mesure de creer une stabilite a travers les pratiques rituelles. Au niveau social, le rite serait donc en mesure d'unifier les individus d'une societe, alors separes par les contingences sociales. Quant au point de vue de l'individu, Turner s'inspire des propositions freudiennes ou en proie a des besoins affectifs qu'il ne peut combler, ce dernier tente de faire un pont entre le monde sensible et intelligible, alors qu'il se trouve demuni face a ce dernier. Pour Levi-Strauss, dans le dernier chapitre du quatrieme tome des Mythologiques , soit L'Homme nu (1971), le rite est une reponse a un decoupage entre le monde discontinu (celui de tous les jours) et continu (celui d'origine, d'autrefois), alors que les categories qui ont cours dans une societe donnee sont abolies lors de la pratique rituelle. Ce decoupage serait, selon l'anthropologue, la reponse a une anxiete logique innee a la rationalite humaine. Chez les deux auteurs, la pratique implique donc un retour aux origines communes et ou sont par le fait meme abolies les frontieres habituelles, celles du quotidien. C'est a cette origine que fait allusion Levi-Strauss lorsqu'il parle du monde continu, celui ou tous etaient egaux et ou l'homme etait unifie a la nature, avant que s'opere une stratification de l'ordre social. A la suite du rite, l'individu se trouve transforme alors que fut effectue un passage (d'ou les rites de passage) entre le stade de l'≪ avant ≫ et celui de l'≪ apres ≫.

Differents types [ modifier | modifier le code ]

Chaque religion ou confession a codifie, au fil des siecles, les gestes qui lui sont propres pour la celebration de son culte . Exemple : rite de ≪ l'asperges me ≫ ou celui effectue par le thuriferaire . Par la pratique de ces rites, les fideles reconnaissent leur adhesion interieure a ce culte. Les occasions rituelles concernent soit la vie collective globale de la communaute, soit des circonstances familiales, ou la vie spirituelle personnelle.

  • Rites periodiques : les ceremonies quotidiennes, hebdomadaires, et annuelles (par exemple : Aid el kebir pour la religion musulmane).
  • Rites d'intercession ou de demande. Ils correspondent en general a des intercessions particulieres :
    • intercession pour obtenir la pluie : pratiquement presente dans toutes les religions. C'est souvent a cette occasion que les rites les plus violents ont ete inventes. On se souvient des sacrifices humains de Carthage pour obtenir la pluie pendant le siege romain ;
    • intercession pour obtenir la victoire ;
    • intercession pour obtenir une bonne recolte ;
    • intercession pour obtenir la securite d'un bateau, d'un batiment, etc.

Beaucoup de rites d'intercession dans la Grece antique s'appuyaient sur des oracles (Delphes, Delos). Les antiques Romains attendaient la reponse des dieux a certaines questions importantes, au travers de l'examen des restes d'animaux supplicies (cf. divination ), ou en regardant la direction du vol des oiseaux.

La ritualite familiale est la plus tenace et la plus resistante aux changements. Le culte des ancetres en Chine a ainsi traverse plusieurs decennies de regime communiste anti religieux.

  • Rites individuels :
    • la priere. La religion musulmane par exemple, codifie la periodicite, la gestuelle, la direction tournee vers la Mecque ;
    • certains gestes de la vie courante sont tres souvent un peu et parfois beaucoup ritualises : mise au lit des enfants, prise du petit dejeuner, maquillage, rasage, etc.

Origine [ modifier | modifier le code ]

Les rites ne sont pas forcement religieux puisqu'ils rythment tres souvent les actes quotidiens de la vie des humains. En cela, les rites separent les humains du monde animal. Les tout premiers rites : inhumation des corps, feux, elevation de pierres (menhirs ou dolmens) montrent bien qu'a l'aube de l'humanite, le rite est intrinsequement lie a l'humanite et systematiquement a la religion qui est uniquement le fait des humains.

Les travaux d' Emile Durkheim traite les rituels comme des elements du sacre. Mais l'interpretation du rite par les sciences humaines a tente de depasser le cadre de l'explication purement religieuse par des interpretations sociales ou comportementales.

Par exemple :

  • l'approche que l'on pourrait qualifier d'ethologie humaine, issue notamment des travaux de Konrad Lorenz  ; comme ethologue , Konrad Lorenz a etudie le rite comme la forme qu'une culture donne a l' agressivite individuelle de ses membres pour circonscrire ses effets desordonnes et indesirables et a contrario valoriser sa contribution a la conservation du groupe. La vision de Konrad Lorenz a maintenant ete depassee par Rene Girard qui a montre que le phenomene du bouc emissaire et les rites qui y sont associes existent dans toutes les civilisations et donc les religions, a l'exception du Christianisme, qui pour Rene Girard, a inaugure de maniere definitive la sortie de la religion, au sens d'ensemble de pratiques purement rituelles [ 3 ] .

- K. Lorenz et Goffman donnent au terme ≪ rite ≫ un signifiant elargi : rituel inconscient. Leur these serait que ces ≪ rites ≫ inhibent l'agressivite intraspecifique afin d'autoriser la socialisation de l'espece. Ces rites reutilisent cette agressivite affaiblie et remaniee pour structurer le groupe (hierarchisation).

- Le rite doit etre distingue du rituel, qui est une ≪ mise en scene ≫ consciente. Goffman, Lorenz et Bourdieu utilisent ≪ rite ≫ dans le sens d'acte inconscient ou peu conscient… en general des gestes ou attitudes breves (haussement de sourcils, d'epaule, ouverture des mains, baisser les yeux avant un croisement d'individus…) permettant, en passant en ≪ conduite automatique ≫ d'inhiber l'agressivite que devrait occasionner une situation… L'agressivite intraspecifique etant un instinct (genetique), il ne peut etre supprime mais va etre inhibe et reutilise en ≪ rite ≫ culturel hierarchisant. Ces ≪ rites ≫ peuvent etre consideres comme la ≪ memoire vive ≫ du passe de l'espece, dans le sens ou ils induisent un comportemental optimise transhistorique garantissant la durabilite de l'espece (comportemental adapte a l'ere glaciaire par ex). Les ≪ rites ≫ peuvent aussi etre considere comme synonyme de ≪ culturel ≫, dans le sens ou ils ont autorise la socialisation d'une espece… pour l’espece humaine, ils s'opposent et ponderent la ≪ raison ≫ par trop opportuniste qui tend a privilegier les interets immediats de l'individu au detriment des autres ≪ beneficiaires ≫ de chacun de nos actes (groupe, civilisation, espece).

  • le courant issu de la psychanalyse qui rattache les rites dits ≪ sociaux ≫ a des systemes de defense collectifs.
  • Des theories s'articulent autour de la notion de ≪  rite profane  ≫ (Claude Riviere, 1995) et de ≪ rite d'interaction ≫ (Erving Goffman, 1974, Dominique Picard, 1995, 2007).

Rites initiatiques [ modifier | modifier le code ]

Un rite electoral  : le siege d' investiture - representation satirique sous forme de peinture rococo , de William Hogarth . Angleterre, annees 1750 .

Les rites de passage egalement nommes rites initiatiques accompagnent dans beaucoup de societes humaines les changements ≪  biologiques  ≫ et ≪  sociaux  ≫ d'un individu .

Une forme derivee est le rite d'entree dans une secte ou une societe de pensee profane.

De facon tres extensive on peut parler de rite pour les actes exiges d'un nouveau membre d'un gang ou d'une mafia.

Il est egalement possible de considerer comme etant un rite initiatique la reconnaissance de la psychologie gouvernant subconsciemment les rapports sociaux entre les hommes [ 4 ] comme facteur d'union sociale : en effet, cette reconnaissance demarque une acceptation, d'une initiation a la comprehension sociale, et s'acquiert naturellement et systematiquement par l'homme au cours de sa vie.

Le role des celebrants [ modifier | modifier le code ]

La conservation, l'enseignement et l'application des rituels est un des roles majeurs des religions et de leurs celebrants.

La crise des vocations et la diminution du nombre des celebrants dans plusieurs religions d'Europe, posent la question du maintien du nombre des lieux de culte et de la frequence des celebrations. Beaucoup de lieux de culte en Europe ont vu la frequence de leurs offices diminuer. A l'inverse, sur d'autres continents, la frequence des celebrations est en nette augmentation et necessite la construction de tres nombreux nouveaux lieux de cultes. Au Royaume-Uni, de nombreuses eglises anglicanes ont ete purement et simplement desaffectees et transformees.

Les transferts de populations provoques par la mondialisation posent egalement la question de la ≪ nationalisation ≫ de certains cultes et de la langue de certains rites. En France, les conflits entre imams de differentes origines (Arabie saoudite, Turquie, Algerie, Maroc) a conduit a une reflexion sur la formation d'imams officiant en francais et non plus en arabe ou en turc.

La question de la liceite des rites posee par Ciceron est toujours d'actualite.

La concurrence entre fetes profanes et fetes rituelles religieuses [ modifier | modifier le code ]

Toutes les religions ont souvent essaye de faire coincider des fetes anciennes associees a des cultes antecedents enracines dans les traditions locales. Un certain nombre de rites, comme la fete chretienne d'Holywins (de l'anglais : la saintete gagne) qui a ete creee pour supplanter le rite paien d'Halloween.

Aujourd'hui des fetes profanes, a dimensions commerciales, comme Noel, viennent parfois en conflit avec des occasions rituelles traditionnelles. La dimension profane de certaines fetes religieuses s'effacent en partie devant une demarche purement touristique. Le rite religieux a l'origine est parfois remplace par un spectacle (cas de Pampelune par exemple), qui lui-meme devient un rite purement profane.

Les nouveaux rites [ modifier | modifier le code ]

L'anthropologie s'est principalement interessee aux rites dans les societes non occidentales, mais de plus en plus, les sciences sociales s'interessent a ce qu'on pourrait appeler les nouveaux rites. Ces rites qui ont ete etudies chez ≪ l'autre ≫, qu'il soit autochtone d'Amerique ou d'Afrique, ont en partie influence les nouvelles pratiques rituelles dont beaucoup ont emprunte a ces nostalgies d'outre culture. Toutefois, les nouveaux rites se voient transformes par rapport au rite traditionnel : ils prennent place dans un contexte social different qu'on qualifie de modernite , expression fourre-tout qui vise a decrire une nouvelle realite qu'on a peine a cerner en sciences humaines. Les concepts presentes plus haut s'averent toujours pertinents, mais les valeurs de meme que les differentes modalites en rapport au rite chez l'individu sont susceptibles d'avoir change (susceptibles, puisqu'il s'agit d'une question de recherche actuelle dont la complexite necessite certaines remises en question).

Sous le voile de la modernite, ce contexte qu'on dit nouveau et qui transforme autant nos rapports sociaux que ceux face a notre individualite propre, se degage une nouvelle conception du monde qui n'est plus attribuable aux dogmes ou recits qui nous entourent. Devenu cliche, ce concept conserve toutefois un certain potentiel pour ce qui est de considerer les pratiques sociales dont les fondements tendent a nous echapper. Michele Fellous , dans A la recherche des nouveaux rites (2001) par exemple, s'interesse a ces nouveaux rites quant au sens qu'ils revetent alors qu'ils se differencient de plus en plus de la definition classique. Celle-ci constate que dans un contexte ou le temps nous glisse entre les mains, les individus recherchent une assise a travers le rite qui permet de creer un marquage dans leurs vies. Ce marquage permet de rendre moins abrupte les passages que nous subissons a plusieurs reprises au cours de notre existence par un certain enracinement, alors que ce contexte moderne rend poreuses les differentes sequences vecues (enfance/adolescence, etude/travail, vie personnelle/travail, divertissement/ productivite, etc.). Le nouveau rite pourrait etre percu comme une reponse a ces questions issues de quetes individuelles, puisque c'est desormais l'individualite qu'on tente de definir dans le contexte de modernite [ 5 ] . Cette nouvelle vision du rite se detache de plus en plus du religieux, on cherche le sacre, sans le sacrement. Le mariage en est un bon exemple, alors que plusieurs cherchent a conserver les fondements du rite de passage tout en prenant une distance des instances religieuses, comme c'est le cas dans le mariage civil par exemple.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. N. Mariot, "Le rite sans ses mythes : forme rituelle, temps et histoire", Geneses, 21 (decembre 1995), p. 148-162.
  2. Martine Lefeuvre, ≪  La circoncision : un rite de passage ?  ≫, Cahiers du LASA , Laboratoire de sociologie anthropologique de l'Universite de Caen, n o  10,‎ 1er semestre 1989, p.  9, 17-46 ( ISSN   0765-0256 )
  3. Cf. Achever Clausewitz , Ed. Carnets Nord.
  4. Robert Cialdini: Influence .
  5. (fr) Yann Pineault, Jeux video et rites .

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Dominique Sewane, La Nuit des Grands Morts. L’initiee et l’epouse chez les Tamberma du Togo (preface de Jean Malaurie ), Economica, Paris, 2002, ≪ coll. Afrique Cultures ≫, 272 p. ( ISBN   9782717844849 ) (note de lecture par Suzanne Lallemand dans le Journal des africanistes , 74-1/2, 2004, p.   527-529 )
  • Dominique Sewane,  Les Batammariba, le peuple voyant : carnets d'une ethnologue , Ed. de La Martiniere, Paris, 2004, 189 p. ( ISBN   2-7324-3209-1 )
  • Dominique Sewane,  Rites et pensee des Batammariba pour les ecoles primaires du Togo - Ministere des enseignements primaire secondaire et de l’alphabetisation du Togo, Patrimoine Culturel Immateriel de l’UNESCO, editions Haho, Lome (Togo), 2009 (in Programme de sauvegarde du Patrimoine immateriel des Batammariba ? Unesco-Japon
  • Jean Cazeneuve , Les Rites et la condition humaine , Paris, PUF, 1958 ;
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  • Jean Cuisenier , ≪ Penser le rituel ≫, 2006, PUF ;
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  • Michele Fellous , ≪ A la recherche de nouveaux rites ≫, L'Harmattan, col. Logiques sociales, 2001 ;
  • Antoine Garapon , L'Ane portant des reliques. Essai sur le rituel judiciaire , Paris, Le Centurion, 1985 ( ISBN   2-227-12204-8 )  ;
  • Max Gluckman , ≪ Essays on the Ritual of Social Relations ≫, (1962), Manchester, Manchester University Press, 1975 ;
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  • Arthur Maurice Hocart , ≪ Au commencement etait le rite. De l'origine des societes humaines ≫, Preface de Lucien Scubla , 2005, La Decouverte ;
  • Francois-Andre Isambert , ≪ Rite et efficacite symbolique ≫, Paris, Cerf, 1979 ;
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Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]