Regards

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Regards
Image illustrative de l’article Regards

Pays Drapeau de la France France
Langue Francais
Periodicite semestriel
Genre Presse nationale, actualites, presse d'opinion
Prix au numero 22
Diffusion 25 000 [ ref.  souhaitee] ex. (2005)
Date de fondation 1932
Editeur SCOP Les editions Regards
Ville d’edition Paris

Proprietaire Salaries du journal
Directeur de publication Roger Martelli
Redacteur en chef Pablo Pillaud-Vivien
ISSN 1160-8056
Site web regards.fr

Regards est un titre de presse francais , disponible egalement dans une version en ligne , et dont la ligne editoriale est ancree a gauche .

Mensuel cree en 1932 sous l'egide du Secours ouvrier international base a Berlin, puis repris au bout de 26 numeros par Leon Moussinac de sensibilite communiste , il donne la predominance aux reportages photographiques et lance ainsi en France, avec le magazine Vu , le photojournalisme dans les annees d'avant-guerre. Sa publication est interrompue pendant la Seconde Guerre mondiale, puis en 1960 pour des raisons economiques.

Il est relance en 1995 sous l'impulsion du Parti communiste francais (PCF) et la direction d' Henri Malberg . Il est remanie en 2000, sous la direction de l'historien Roger Martelli et de Catherine Tricot, afin de renouer avec le concept originel. Depuis 2003, independant, Regards est constitue en Societe cooperative et participative (Scop). Le journal est edite par Les editions Regards et appartient ainsi a ses salaries. Clementine Autain , deputee ( Ensemble ! / France insoumise ), etait entre 2010 et 2017 la directrice de publication, puis co-directrice avec la deputee communiste Elsa Faucillon entre 2017 et 2021. Elles ont ensuite ete remplacees par l'historien Roger Martelli. Pierre Jacquemain en a ete le redacteur en chef entre 2016 et 2022, date a laquelle il est remplace par Pablo Pillaud-Vivien qui en etait auparavant le responsable editorial.

Histoire [ modifier | modifier le code ]

Siege [ modifier | modifier le code ]

En janvier 1945, le siege du journal s'installe au 25 rue d'Aboukir a Paris, lors de sa reparution avec Miroir Sprint . En 1946, il est situe au 18 rue d'Enghien , 1947 au 5 rue Lamartine et enfin 6 boulevard Poissonniere , ou il partage les locaux avec L'Humanite , Liberation et Ce soir [ 1 ] . Depuis 2010, les bureaux de Regards sont installes dans le 20 e arrondissement de Paris.

De 1932 a l'interdiction du Parti communiste en 1939 [ modifier | modifier le code ]

Double page du  : ≪ Le fascisme ne passera pas ≫ , rassemblements antifascistes du 20 et a Paris.

En , sort le premier numero du mensuel Regards sur le monde du travail , contenant des cliches photographiques et des dessins : le periodique est visiblement un organe emanant du Secours ouvrier international , base a Berlin, et qui va disparaitre au bout de 25 numeros a cause de l'arrivee du nazisme au pouvoir [ 2 ] . Le mensuel fait appel aux Amateurs photographes ouvriers (APO), un organisme international lance par le depute communiste allemand Willi Munzenberg . Par ailleurs, le mensuel reproduit des caricatures en lien avec la presse illustree communiste, dont l' Arbeiter Illustrierte Zeitung [ 3 ] .

La formule est reprise par Leon Moussinac , critique et theoricien du cinema, qui dirige le magazine, lequel devient simplement Regards , un hebdomadaire, en , numerote 26. Il sort tous les jeudis au prix de 1 franc. Le peintre Edouard Pignon s'occupe de la mise en page. On y retrouve les photographes et photo-reporters des annees 1930  : Robert Capa et Henri Cartier-Bresson mais aussi Gerda Taro [ 4 ] , David Seymour (alias Chim) [ 5 ] , Pierre Jamet , Willy Ronis .

En , Moussinac fait nommer Pierre Unik redacteur en chef. Parmi les collaborateurs du magazine figure le dessinateur allemand de la presse antifasciste francaise Max Lingner [ 6 ] .

Dans une enquete de 1935, le journal denonce les fraudes dans l’industrie alimentaire : ≪ Combien illogique est ce regime ou nous vivons, ce regime de la restriction dans l'abondance, de la misere dans l'opulence. Quand une societe pour aller de l'avant est obligee d'avoir recours a l'illusion et au voile, au truquage et a la suggestion, le signe de sa chute est tout proche [ 7 ] . ≫

Le journal parait jusqu'a la veille de la Seconde Guerre mondiale  ; il est interdit apres la reconnaissance du pacte germano-sovietique par le Parti communiste francais (PCF) et son dernier numero sort le . De cette premiere serie, la Bibliotheque nationale de France conserve une serie de numeros [ 8 ] .

De la Liberation a 1960 [ modifier | modifier le code ]

Marie-Claude Vaillant-Couturier figure en couverture de l'edition de Regards en fevrier 1946.

Le journal ressort aux lendemains de la Liberation , d'abord a un rythme hebdomadaire jusqu'aux debuts des annees 1950 . En 1952, il se fait connaitre par plusieurs grands reportages premonitoires sur la sitution en Algerie, signes de Pierre Courtade , (“Que se passe-t-il en Afrique du Nord?”) et Madeleine Riffaud , (“Guidee par un aveugle”), qui a passe trois mois sur place [ 9 ] , dans un numero de juin 1952 [ 10 ] , avec un editorial antocolonialiste au vitriol [ 10 ] , denoncant dans la conquete de l’Algerie "une des plus cyniques entreprises de rapine" du XIX e  siecle, et accompagnant le [ 10 ] periple semi-clandestin d’Alger a Oran, Beni- Saf, Ain-Temouchant, Sidi-bel-Abbes, Tlemcen, Constantine, Biskra et Djema Setif [ 11 ] , des peintres Mireille Miailhe et Boris Taslitzky [ 12 ] , en vue d’une exposition-reportage de 60 dessins et quelque 40 peintures, ≪  Algerie 52  ≫, a la Galerie Andre Weil, qui depeint le petit peuple d’Algerie comme ce fut le cas l'annee precedente pour le petit peuple des mines du Nord [ 13 ] , quifit scandale car denoncant la misere et temoignant des tensions politiques et sociales, deux ans seulement avant l’insurrection algerienne [ 14 ] . La prefecture de police fit arracher toutes les affiches de l’exposition, qui fit ensuite le tour de l'Europe de l'Est.

Regards en mars 1948 figurant l'actrice Dany Robin .

A partir de 1955-1956, les difficultes financieres auxquelles la presse communiste doit faire face portent prejudice a la parution du magazine, tandis que l'isolement du PCF dans la societe francaise se traduisent aussi par une perte de qualite du magazine, parfois presente comme le ≪  Paris-Match des pauvres ≫ [ 15 ] . Le magazine continue de paraitre et de presenter a ses lecteurs de nombreux reportages en images notamment sur les greves en France et sur les ≪ vertus ≫ des pays socialistes. Le dernier numero du magazine ( n o  460 [ 16 ] ) est date du mois de novembre 1960.

Le nouveau magazine de la periode post-sovietique [ modifier | modifier le code ]

Regards est un titre mensuel repris par le PCF en 1995, apres la disparition de Revolution paru de 1979 a 1994, lui-meme issu de la fusion entre France Nouvelle , hebdomadaire-phare du PCF au moment de la guerre d'Algerie , et La Nouvelle Critique (mensuel cree en au moment du Stalinisme), tous deux disparus en 1979.

Le premier numero est lance sous la direction d' Henri Malberg , le , en pleine campagne presidentielle du candidat Robert Hue . Le numero 1 de Regards s'ouvre par un entretien avec Robert Hue, dans lequel le secretaire national du PCF parle de la campagne electorale, de la ≪ rupture avec le capitalisme ≫, de la nature et de la portee des changements a l'œuvre au sein du PCF. Ce numero mele debats (avec un entretien entre Jean-Paul Jouary et Francois Furet sur ≪ la mort du communisme ≫), enquetes (par exemple, celle realisee par Michel Simon sur le fait que ≪ l'image du PCF change dans l'opinion ≫) et articles de fond (sur le feminisme ou sur les contours d'une ≪ politique internationale progressiste ≫) [ref. necessaire] .

Regards devient une Scop [ modifier | modifier le code ]

Apres un deuxieme depot de bilan en , onze salaries du mensuel s'engagent individuellement ? deux mois de salaires investis et emprunt a l'Etat ? et s'associent collectivement pour creer une societe cooperative et participative (Scop). Les salaries sont membres fondateurs du nouveau Regards  ; ils possedent 51 % du capital et 65 % des voix. Regards appartient donc a sa redaction.

Le journal est restructure et le siege de la rue Montmartre est vendu. Les cooperateurs elisent Catherine Tricot a la tete de la Scop, dont elle assure la gerance. Roger Martelli et Clementine Autain assurent la direction de la redaction, et Emmanuelle Cosse en est la nouvelle redactrice en chef.

De nouveau, au debut de l'annee 2010, Regards est au bord du depot de bilan. A l'initiative d' Eric Fassin et de Michel Husson , le mensuel lance un appel a contributions afin de trouver 200 000 euros.

Regards assume un parti pris antiliberal .

Fin 2012, les Editions Regards abandonnent la parution mensuelle pour passer a une parution trimestrielle car, selon eux, ≪ la lenteur est necessaire a l'enquete, au reportage, au decryptage. ≫ Neanmoins, une version informatique mensuelle est disponible sur le site pour les abonnes. Enfin, la redaction reagit quotidiennement a l'actualite sur le site du journal.

En 2016, Pierre Jacquemain, collaborateur decu de Myriam El Khomri , rejoint Regards et en devient le redacteur en chef jusqu'en 2022.

En 2016, Regards lance un rendez-vous quotidien, a 12h30, La Midinale ? format court de dix minutes ? ou des intellectuels, des artistes, des syndicalistes, des personnalites politiques, des representants d'associations, etc. sont invites a decrypter l'actualite. En quelques mois seulement [ 1 ] .

En 2022, Pablo Pillaud-Vivien, responsable editorial arrive dans la redaction avec Pierre Jacquemain, en devient le redacteur en chef.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. a et b Jean-Pierre Arthur Bernard, Paris rouge: 1944-1964 : les communistes francais dans la capitale , Epoque, Champ Vallon, 1991, pages 24-27.
  2. Notice bibliographique , Catalogue general de la BnF.
  3. ≪ L’histoire de la photographie sociale et documentaire dans l’entre-deux-guerres. Paris dans le contexte transnational ≫ par Christian Joschke, dans Perspective, actualite en histoire de l'art , 1, 2017.
  4. mention de Taro dans Regards : https://www.telegraph.co.uk/culture/art/3669821/Gerda-Taro-the-blonde-of-brunete.html
  5. David Seymour (1911-1956) correspondant a Regards , sur museum.icp.org .
  6. Regards , n° 130, 9 juillet 1936  : debut de parution d'un roman sous titre La Revolution francaise vue par Charles Dickens , illustre par Max Lingner.
  7. ≪  Quand Regards denoncait les fraudes de l'industrie alimentaire en 1935  ≫, sur Retronews - Le site de presse de la BnF , (consulte le )
  8. De la 2 e  annee, n o  26 (1933, sept.), a la 8 e  annee, n o  298 (1939, 28 sept.) .
  9. "Les Pionnieres: Diplomees 270-271" par Sonia Bressler etv Claude Mesmin, La Route de la Soie Editions en· 2020, page 169 https://www.google.fr/books/edition/Les_Pionni%C3%A8res/x2jTDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=mois+plus+tard+,+Madeleine+Riffaud&pg=PA169&printsec=frontcover ]
  10. a b et c "Art beyond borders" [1]
  11. Critique d'art, synthese, sur le Musee national de Varsovie [2]
  12. Boris Taslitzky, l'Histoire enn mouvement", dans L'Humanite [3]
  13. "Boris Taslitzky, un peintre engage" par Marie-Jo Sirach, dans Chantiers de culture , pour l'exposition de 19 juin 2022 a la Piscine de Roubaix [4]
  14. Biographie Le Maitron de Mireille Miailhe [5]
  15. (de) Gaelle Morel, ≪  Du peuple au populisme : les couvertures du magazine communiste Regards (1932-1939)  ≫, Etudes photographiques , n o  9,‎ , p.  44-63 ( lire en ligne Accès libre) .
  16. La BnF possede la nouvelle serie d'apres-guerre. Etat de collection : n o  1 (15 janvier 1945) - n o  460 (1960, nov.). Lacunes : n o  15, 77, 159, 235.

Liens externes [ modifier | modifier le code ]