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Resolument moderne, Gauguin ceramiste

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Resolument moderne, Gauguin ceramiste
Image illustrative de l’article Résolument moderne, Gauguin céramiste
Autoportrait

Auteur Alain Georges Leduc
Pays Drapeau de la France France
Genre Roman
Editeur E. C. Editions
Date de parution Mars 2004
Couverture Ladislas Kijno  : carnets de voyage a Tahiti, 1990
Nombre de pages 135
ISBN 2-911105-52-4
Chronologie

Resolument moderne, Gauguin ceramiste est un ouvrage de l'ecrivain et critique d'art Alain Georges Leduc, sur l'œuvre ceramique du peintre Paul Gauguin avec une postface de Raymond Perrot.

Reperes biographiques [ modifier | modifier le code ]

Paul Gauguin a de qui tenir : il a pour grand-mere Flora Tristan , d'origine peruvienne par son pere [ 1 ] dont il heritera le gout des voyages. Elle quittera son mari avec ses deux enfants [ 2 ] d'abord pour l'Angleterre puis l'Amerique du Sud avant de devenir vers 1840 l'une des premieres feministes francaises.

Paul Gauguin va passer sa prime jeunesse au Perou, a Lima, dans la famille de son grand-pere. Puis il voyage beaucoup comme matelot. Il fait le tour du monde ; revenu en France, il se range rapidement : petit emploi chez un agent de change puis mariage avec une jeune Danoise, Mette God.

Des 1877, il commence a sculpter, œuvres classiques comme les bustes de son fils, Emile, et de sa femme. Son maitre d'alors, Camille Pissarro , l'invite a la quatrieme exposition du groupe impressionniste en 1882. Il reniera ensuite l'impressionnisme, ecrivant en 1877 : ≪ L'art est une abstraction. Tirez-la de la nature en revant devant. ≫ A partir de 1884, il se consacre entierement a son art. Sa vie va desormais etre faite d'allers et retours a travers les annees impressionnistes jusqu'en 1886, la periode bretonne de 1886 a 1891 [ 3 ] et les deux grands sejours oceaniens, de 1891 jusqu'a sa mort, en 1903 [ 4 ] .

Gauguin ceramiste [ modifier | modifier le code ]

En , guide par le peintre et graveur Felix Bracquemond , il ecrit : ≪ Je prendrai un petit atelier pres de l' eglise de Vaugirard ou je travaillerai pour la ceramique a sculpter des pots comme le faisait autrefois Aube . ≫ Ainsi commence le Gauguin ceramiste, influence aussi par Ernest Chaplet et ses œuvres ≪ a la barbotine [ 5 ]  ≫.

Mais pour lui, la vie est difficile, tres difficile meme. Il voulait vivre de sa peinture et compte alors plus sur la ceramique. Il va se donner a fond dans cette activite, produisant en quelques mois quelque cinquante cinq pieces. Aide par Chaplet, il se confronte a la barbotine et, tres vite, reussit a synthetiser l'apport de ces differents artistes pour en tirer la quintessence et en donner sa propre vision artistique.

Il etudie aussi a Copenhague ≪ les tanagras , les sigillees et surtout les etageres des salles egyptiennes avec leurs vases canopes, les scarabees d'onyx et les palettes a fard ≫. Pour lui, une ceramique n'est pas qu'un simple support, c'est la pate et le decor, c'est l'ensemble qu'il travaille en reprenant des themes qui lui sont chers comme La Chanteuse ou La Toilette .

Gauguin realise alors ce qu'Albert Aurier appelle ses ≪ etranges et barbares et sauvages ceramiques ou, sublime potier, il a petri plus d'ame que d'argiles [ 6 ]  ≫. C'est un syncretiste qui s'approprie [ 7 ] , qui integre ce qu'il voit, ≪ un symbolisme synthetique ≫ ecrira Andre Breton [ 8 ] . La pratique de la ceramique influence son dessin, prepare son evolution vers le cloisonnisme ≪ qui definira son style exterieur [ 9 ]  ≫.

Ses sujets favoris alors : des pastorales, des scenes agrestes avec beaucoup d'animaux tels qu'agnelet, mouton, porc, coq, le theme de Leda qu'il remplace souvent par des oies. Son voyage calamiteux a La Martinique va pourtant avoir des effets benefiques : des son retour, il cree une serie d'une vingtaine de ceramiques ≪ plus sculpturales que les premieres. ≫ En , il expose pour la premiere fois ses ceramiques chez Boussod et Valadon, dont Felix Feneon dira : ≪ Paul Gauguin est surtout un potier. Le gres honni, nefaste et dur, il l'aime… ≫ Plus que la ligne, c'est le materiau qui prime dans sa peinture, avec des tons de brun, ≪ de cuivre et de glaise cuite ≫ qui rappellent ses ceramiques.

Oviri et le modernisme [ modifier | modifier le code ]

Gauguin aime ce qu'il y a d'aleatoire, les coulures d'email, les deformations de la matiere passee au feu. ≪ Il faut dit-il, remplacer le tourneur par des mains intelligentes qui puissent communiquer au vase la vie d'une figure tout en restant dans le caractere de la matiere. ≫ C'est a la fusion des elements qu'il pense quand il dit que ≪ la ceramique n'est pas une futilite ≫.

Oviri , son chef-d'œuvre en ceramique, dit-on souvent, qu'il destinait a sa tombe, se trouve au musee d'Orsay . Entre deux sejours en Oceanie, il est a Paris, partageant l'atelier de Mucha . Le petit heritage d'un oncle lui donne, pour quelque temps, un peu plus d'aisance financiere. Pourtant, c'est un homme diminue par la maladie [ 10 ] qui va executer cette œuvre.

Alain Georges Leduc la decrit ainsi : ≪ La belle Oviri d'Orsay a les seins menus et les fesses evasees, possede de gros sourcils bien marques et une tres longue chevelure enveloppant les epaules. […] Son sensuel dehanchement qui l'apparente au contrapposto de L'Esclave mourant de Michel-Ange , se retrouve au meme moment dans Le Baiser d' Edvard Munch (1895). Lovee sur elle-meme, pelotonnee, Oviri semble flechir sur les genoux et donne une impression d'apesanteur… ≫

Il se definit lui-meme comme ≪ un enfant et un sauvage [ 11 ]  ≫. Il aime cette image de l'artiste qui s'abandonne a son instinct et evite d'intellectualiser. C'est pour cela qu'il recusera toute reference a une quelconque ecole picturale [ 12 ] . C'est un aspect essentiel de son attirance pour l'Oceanie et ses objets. N'ecrira-t-il pas a Daniel de Monfreid  : ≪ Vous trouverez toujours le lait nourricier dans les arts primitifs [ 13 ] … ≫

Oviri et ses conceptions picturales [ modifier | modifier le code ]

Gauguin aime ce qu’il y a d’aleatoire, les couleurs d’email, les deformations de la matiere. ≪ Il faut, dit-il, remplacer le tourneur par des mains intelligentes qui puissent communiquer au vase la vie d’une figure, tout en restant dans le caractere de la matiere. ≫ C’est a la fusion des elements qu’il pense quand il precise que ≪ la ceramique n’est pas une futilite ≫. Il reve a cette epoque de faire de la ceramique un art a part entiere et non plus un art mineur, un ≪ art decoratif ≫.

Une grande œuvre est toujours polysemique et Oviri ne deroge pas a la regle. ≪ L’Eve de mon choix est presque toujours un animal ; voila pourquoi elle est chaste quoique nue ≫, repond Gauguin a Eugene Tardieu de L’Echo de Paris en 1895. Cette meme annee, il envoie deux exemplaires de bois grave Oviri [ 14 ] avec cette dedicace : ≪ A Stephane Mallarme , cette etrange figure cruelle enigme ≫. Il ne lui reste que sept ans a vivre.

Apres le travail du gres, il s’attaque a un autre materiau bon marche realisant de sculptures en bois. Odilon Redon , qui l’apprecie beaucoup, ecrit en 1903 dans Le Mercure de France  : ≪ J’aime surtout en lui le somptueux et princier ceramiste, la, il cree des formes nouvelles [ 15 ] . ≫ Pionnier en la matiere, Gauguin melange les formes cerames et picturales, glisse par exemple une assiette dans Nature morte au couteau , Tournesols et poires en 1901, une calebasse dans Nave nave mahana ( Jours delicieux , Lyon).

Il utilise aussi des collages, des assemblages ( Idole a la coquille et Idole a la perle , Orsay, 1892-1893) avec leurs incrustations de perles et de nacre, ou Le Portrait de Valerie Roumi , qui sont ≪ radicalement novateurs, […] des formes disloquees donc dans une societe qui se disloque [ 16 ] … ≫ qui ont beaucoup influence Ossip Zadkine .

Ce n’est qu’en 1949, avec l’exposition du centenaire a l’ Orangerie , que Gauguin fut vraiment reconnu comme l'≪ initiateur des principales avant-gardes du XX e  siecle (car) il fut le premier a utiliser le gres de maniere aussi sculpturale et son temperament le conduisit a inventer des lignes et des couleurs qui allaient jouer un role determinant dans la genese des formes nouvelles ≫.

La fausse sculpture de Gauguin [ modifier | modifier le code ]

Au debut des annees 2000, l'Art Institute de Chicago fait l'acquisition d'une statue representant un faune, attribuee a Paul Gauguin. En fait, il s'agit d'un faux execute par des Anglais specialistes du genre, les Greenhalgh . Ils etaient particulierement bien renseignes puisque le faussaire Shaun Greenhalgh s'est base sur une œuvre disparue de l'artiste mais connue incontestablement par un dessin et avait ete exposee a Paris en 1917.

References

Texte : Alain Georges Leduc
Postface : Raymond Perrot
Exemples d'œuvres : Gourde avec deux Bretons et deux oies , vers 1886-1887 (Quimper, musee des Beaux-Arts, Vase avec scenes bretonnes (Bruxelles), Jarre a quatre pieds (Paris), Pot decore d'une tete de femme (Geneve, Petit Palais), Masque de sauvage (musee Dierx, La Reunion), Oviri et Pot avec arbres et baigneuses (Orsay)
(Environ un tiers de ses ceramiques sont conservees dans les musees danois)

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. De son vrai nom don Mariano de Tristan y Moscoso.
  2. Dont la future mere de Paul Gauguin, Aline-Marie.
  3. Coupee par un sejour a la Martinique ou on trouve un musee Gauguin.
  4. Interrompus par un retour a Paris entre 1893 et 1895.
  5. Procede base sur l'utilisation de l'argile liquide.
  6. Extrait de Textes critiques 1889-1892 .
  7. ≪ Diverses formes coexistent dans ses ceramiques, en une idiosyncrasie deliberee ≫ ecrit Alain Georges Leduc.
  8. Dans L'Art magique , editions Phebus et Adam Biro, coll. ≪ Beaux livres ≫,1991, 362 p. ( ISBN   978-2859402150 ) .
  9. Jean Leymarie, Gauguin, aquarelles, pastels et dessins , editions Albert Skira, 1988 ( ASIN   B000RJEEMY ) .
  10. Il souffre des sequelles d'une hepatite contractee lors d'un sejour a Panama, d'un psoriasis tenace des suites d'une blessure a la cheville et suit un traitement pour lutter contre une poussee de syphilis.
  11. ≪ Plus je vieillis, moins je me civilise ≫ ecrit-il a sa femme en 1888.
  12. Dans ses ecrits, il les reniera toutes, impressionnisme, neo impressionnisme, symbolisme et meme le cloisonnisme dont il est pourtant l'un des createurs. Cf. Avant et apres , edition 2003 ( ISBN   2-907716-25-5 ) .
  13. Voir sa serie des cinq masques de sauvages, en ceramique emaillee et chamottee , en platre peint et 3 tirages en bronze.
  14. Actuellement au Art Institute of Chicago.
  15. Odilon Redon , Critiques d’art , editions William Blake, 1987.
  16. Ceci correspond a une epoque de renaissance de l’anarchisme : execution de Ravachol (1892), attentat d’ Auguste Vaillant (1893), succes du boulangisme

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Sur Gauguin [ modifier | modifier le code ]

Sur Gauguin ceramiste [ modifier | modifier le code ]

  • Carole Andreani, Les Ceramiques de Gauguin , Editions de l'Amateur, 2003, 160 p. ( ISBN   2859173587 ) .
  • Genevieve Becquart et Dominique Szymusiak, Du Second Empire a l'Art nouveau. La creation ceramique dans les musees du Nord-Pas-de-Calais , Lille, 1986 ( ASIN   B00KX1FXQW ) .
  • Merete Bodelsen, Gauguin’s Ceramics: A Study in the Development of his Art , Londres, Faber and Faber, 1964, 238 p. ( ISBN   978-0571058280 ) .
  • Marc Ducret et Patricia Monjaret, L'Ecole de Carries . L'art ceramique a Saint-Amand-en-Puisaye , 1888-1940 , Editions de l'Amateur, coll.  ≪ Amateur ≫, 1997 ( ISBN   9782859172459 ) .
  • Christopher Gray, Sculpture and Ceramics of Paul Gauguin , Baltimore, 1963 ; Hacker Art Books, reed. 1980, 338 p. ( ISBN   978-0878172634 ) .
  • Marcel Guerin, L’Œuvre grave de Gauguin , Paris, 1927 ; reed. San Francisco, 1980, 250 p. ( ISBN   978-0915346370 ) .
  • Georges Wildenstein et Raymond Cogniat, Gauguin 1. Catalogue , Paris, Editions Les Beaux Arts, 1964 ( ASIN   B00DMAGVD0 ) .
  • Haruko Hirota, ≪ La Sculpture de Paul Gauguin dans son contexte (1877-1906) [et le catalogue raisonne informatise de l'œuvre sculpte] ≫, these de doctorat, Sorbonne, 1998.
  • Philippe Verdier, ≪ Les Ceramiques de Gauguin ≫, Cahiers de la ceramique, du verre et des arts du feu , n o   41, 1968.

Liens internes [ modifier | modifier le code ]

Lien externe [ modifier | modifier le code ]