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Resistance interieure au nazisme

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Hermann Goring , Martin Bormann et Bruno Loerzer dans les decombres de la salle de conference de la Wolfsschanze , a la suite de l' attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler .

La resistance interieure au nazisme (1933-1945), longtemps meconnue hors d' Allemagne , s'est manifestee sous diverses formes, en provenance de tous les milieux politiques, sociaux et confessionnels, quoique les communistes aient organise les groupes de resistance actifs les plus importants [ 1 ] .

On distingue plusieurs formes de resistance au nazisme a l'interieur de l'Allemagne meme et des territoires annexes. Ses elements les plus connus, bien que d'importance numerique tres differentes, sont l'organisation communiste Orchestre rouge , le groupe d'etudiants chretiens de La Rose blanche a Munich, ou le regroupement tres informel des groupes de la Rose blanche de Hambourg , et la resistance militaire.

Un phenomene important [ modifier | modifier le code ]

Les statistiques de l'appareil repressif nazi, en particulier de la Gestapo et des divers tribunaux, donnent une idee de l'ampleur de la resistance allemande au nazisme :

  • De 1933 a 1939, 225 000 personnes sont condamnees pour motifs politiques a des peines de prison plus ou moins longues et 1 000 000 d'Allemands et d'Allemandes sont envoyes dans les camps de concentration pour les memes raisons [ W 1 ] .
  • Pour la seule annee 1933 , le journaliste Curt Bley compte 100 000 personnes ayant exerce une activite antinazie reelle [ W 2 ] .
  • Au cours de l'annee 1941 , 11 405 opposants de gauche sont arretes par la Gestapo [ W 3 ] .
  • En 1944 , environ 500 000 personnes sont arretees, dont une forte proportion d'etrangers [ W 4 ] .
  • Pour la seule periode allant du au printemps 1936 , 1 359 personnes sont assassinees par des agents du regime nazi [ W 5 ] .
  • Vers 1935-1936, la Gestapo estime qu'il existe 5 708 centres clandestins diffusant des tracts, affiches et brochures [ W 6 ] .
  • En 1936, elle saisit 1 643 200 tracts du Parti socialiste (SPD) et du Parti communiste (KPD), et encore 927 430 l'annee suivante [ W 2 ] .

Cependant, jamais la resistance allemande n'a pu avoir un impact suffisant pour destabiliser a elle seule le regime nazi .

Resistance social-democrate ( SPD ) [ modifier | modifier le code ]

La chasse aux sociaux-democrates des le debut du regime nazi a d'emblee reduit la resistance sociale-democrate qui mettra donc du temps a s'affirmer. La repression s'abat des le debut du regime. En , pendant la semaine sanglante de Kopenick , les SA arretent plus de 500 militants socialistes et communistes dans ce quartier ouvrier de Berlin  ; beaucoup sont tortures ou tues. En 1936, 1 687 militants sociaux-democrates sont arretes, et 8 058 en 1937 [ W 3 ] . Plusieurs milliers de proces sont intentes pendant toute la periode nazie, et sont souvent collectifs, comme celui de l'organisation Spengemann, en , ou comparaissent 240 accuses [ W 7 ] Soixante-deux deputes SPD sont assassines, cinquante-quatre partent en exil [ W 8 ] . Parmi les mouvements de resistance sociale-democrate, on peut citer la Direction du SPD , exilee a Prague ( Sopade ), qui publie le le Manifeste de lutte du socialisme revolutionnaire  ; des groupes de jeunesses socialistes (a Francfort par exemple) ; une revue clandestine de jeunes socialistes : Blick in die Zeit   (de)  ; le groupe ephemere Roter Stoßtrupp   (de) (  ; Rudolf Kustermeier   (de) et Karl Zinn   (de)  ; le groupe Neu Beginnen , cree des 1929, qui se rapproche du Volksfront , alliance ephemere de communistes et de sociaux-democrates en , ils ont un programme commun en 1938 ( Deutsche Freiheit ), et sont demanteles par la police de 1938 a 1944 ; enfin, les sociaux-democrates participants a la tentative de putsch du 20 juillet 1944  : Julius Leber , Theodor Haubach , Carlo Mierendorff et Adolf Reichwein .

Resistance socialiste independante du SPD [ modifier | modifier le code ]

Le parti SAP ( Sozialistische Arbeiterpartei ) (cree en 1931) compte parmi ses membres Fritz Bauer et Willy Brandt . Relie a l'etranger (direction en exil a Paris), il diffusait clandestinement le journal Das Banner der revolutionaren Einheit . Le parti Internationaler Sozialistischer Kampfbund (ISK), fonde par Leonard Nelson , disposait d'une antenne a Paris dirigee par Willi Eichler de 1933 a 1940, puis a Londres (informations a la BBC en direction de l'Allemagne).

Resistance communiste ( KPD ) [ modifier | modifier le code ]

Les communistes sont une cible prioritaire de la repression nazie. Ainsi, cinquante-sept deputes du KPD sont assassines, vingt prennent le chemin de l'exil pour echapper a ce sort [ W 8 ] . Pour autant, la resistance communiste est importante, puisque 70 % des tracts et brochures saisis par la Gestapo en 1937 sont imprimes par des militants communistes [ W 9 ] .

L'entree en guerre contre l' URSS en va relancer la resistance communiste, reanimee par des agents sovietiques (surtout des Allemands exiles).

L'Orchestre rouge [ modifier | modifier le code ]

En 1942, deux groupes communistes separes se creent, connus sous le nom commun de Rote Kapelle ( Orchestre rouge ) qui reste le nom le plus connu de la resistance communiste contre le nazisme. Le premier Orchestre rouge etait un reseau d'espionnage base a Berlin et coordonne par Leopold Trepper (agent du NKVD envoye en Allemagne en ). Ce groupe agit en France en coordination avec le PCF clandestin. Ils purent ecouter les lignes telephoniques de l' Abwehr a Paris. Trepper fut arrete et le groupe eclata au printemps 1943. Le second et principal Orchestre rouge etait un groupe de resistance d'origine allemande, non controle par le NKVD, et d'obedience communiste (mais tous n'etaient pas communistes).

Parmi ses militants , on peut citer Harro Schulze-Boysen , officier de renseignement au ministere de l'Air du Reich, communiste ; Arvid Harnack , haut fonctionnaire au ministere de l'Economie, communiste ; Adam Kuckhoff , producteur de theatre ; Libertas Schulze-Boysen , journaliste ; Gunther Weisenborn , auteur ; John Graudenz , journaliste ; Helmut Roloff   (en) , pianiste.

Ce groupe collectait des informations sur les crimes nazis et distribuait des tracts antinazis. A partir de la fin de l'annee 1941, l'organisation Harnack/Schulze-Boysen coopera avec les bureaux des renseignements sovietiques de Paris et Bruxelles . Il transmettait aussi des informations a l'etranger a travers l'ambassade americaine et indirectement a l' URSS . Le groupe a ete arrete par la Gestapo en .

Resistance communiste issue du KPD [ modifier | modifier le code ]

Les groupes les plus connus sont les suivants :

L'Aide Rouge ( Die Rote Hilfe [ 2 ] ), organisation communiste fondee en 1924 par le KPD, soutient les persecutes du regime national-socialiste. Cette organisation est interdite en 1933 et dissoute en 1936 par les nazis.

Le groupe de Wilhelm Knochel (Ruhr) (1941-1943), fonde en 1941 par Wilhelm Knochel (qui dirige depuis 1935 le comite exile du KPD a Amsterdam et rentre en 1941 en Allemagne pour reorganiser la resistance dans la Ruhr), diffuse le journal antinazi Le Combattant de la Paix ( Der Friedenskampfer ). Wilhelm Knochel est arrete par la Gestapo en 1943 et execute en 1944, et son groupe demantele. Une cinquantaine de resistants du groupe sont arretes et tues.

Le groupe de Josef (Beppo) Romer (1940-1942), est fonde par Josef Romer (qui avait publie a la fin des annees 1920 un journal communiste, Aufbruch , et est deporte de 1933 a 1939). Josef Romer tente d'organiser un attentat contre Hitler et contacte les cercles de resistance d' Adam von Trott zu Solz et Robert Uhrig . En 1940, Romer diffuse le journal clandestin Informationsdienst . Il est arrete en 1942 et execute en 1944.

Le groupe de Robert Uhrig (Berlin) (1938-1942), est fonde en 1938 a Berlin par Robert Uhrig (deja arrete en 1934 pour activite clandestine). Le groupe comprend une centaine de membres en 1940 et le double en 1942. Il forme des groupes de resistants communistes au sein des entreprises, tente de creer un service de renseignements avec d'autres mouvements, notamment Harnack/Schulze-Boysen. L'organisation est demantelee par la Gestapo en 1942. Une centaine de resistants (dont Robert Uhrig, Werner Seelenbinder ) sont arretes, deportes en camp de concentration, et executes en 1944. Les survivants rejoignent le groupe d' Anton Saefkow .

Le groupe de Walter Budeus (Berlin) (1936-1942), est fonde en 1936 par Walter Budeus   (en) dans l'entreprise ou il travaille (Berlin). Il comprend une cinquantaine de resistants. Son activite consiste en la collecte d’informations sur l'industrie de guerre, la diffusion de tracts. Il etablit un contact a la fin des annees 1930 avec les groupes de Robert Uhrig et Beppo Romer. Walter Budeus est arrete en 1942 et condamne a mort en 1944.

Le groupe de Bernhard Bastlein , Oskar Reincke   (de) et Franz Jacob   (de) (Hambourg) (1941-1944), est fonde en 1941-1942 par Bernhard Bastlein, Oskar Reincke et Franz Jacob au sein des chantiers navals de Hambourg. Les membres de ce groupe diffusent des tracts, envoient des lettres aux soldats stationnes au front de l'Est pour les inciter a refuser de combattre. Ils sont en contact avec d'autres mouvements de resistance, notamment l'organisation Harnack/Schulze-Boysen. Arretes par la Gestapo en 1943 puis 1944, une soixantaine d'entre eux sont executes en 1944-1945.

Le groupe d' Anton Saefkow et Franz Jacob (Berlin) (1943-1944), fonde en 1943, diffuse des tracts, est en contact en 1944 avec Julius Leber et Adolf Reichwein , resistants sociaux-democrates membres du complot du 20 juillet 1944 . la Gestapo arrete en Anton Saefkow, Franz Jacob, Julius Leber et Adolf Reichwein. Des centaines de resistants de ce groupe, comme Judith Auer , sont arretes et assassines.

Le groupe de Theodor Neubauer et Magnus Poser ( Thuringe ) (1942-1944), fonde en 1942 par Theodor Neubauer (qui etait deja passe par des camps de concentration), est en contact avec d'autres groupes de resistance, par exemple avec un groupe de l'universite d'Iena, ainsi qu'avec un groupe du camp de concentration de Buchenwald . Le groupe procede a l'envoi de nourriture, de tracts et d’armes aux prisonniers. Theodor Neubauer et Magnus Poser sont arretes en . Poser est abattu quelques jours plus tard par la Gestapo lors d'une tentative d'evasion et Neubauer est execute en 1945.

Le groupe de Georg Schumann et Otto Engert   (de) (Leipzig), est fonde vers 1943, et ambitionne d’unifier les divers mouvements de resistance communistes ; il est par consequent en contact avec les groupes de Harro Schulze-Boysen , de Theodor Neubauer et Magnus Poser, d’Anton Saefkow, mais aussi avec des prisonniers de guerre russes et des travailleurs de force etrangers.

L'organisation Allemagne libre ( Freies Deutschland ), fondee a Cologne en 1943 par un reseau de resistants communistes, compte plus de 200 membres de toutes ideologies. Son activite consiste en la diffusion de tracts incitant a des sabotages et des desertions, l'aide aux travailleurs de force etrangers prisonniers en Allemagne. La Gestapo arrete de nombreux membres du groupe, qui se disloque.

Le Comite national de l'Allemagne libre ( Nationalkomitee Freies Deutschland , NKFD), est fonde a Moscou , a Krasnogorsk (a proximite de Moscou ), par le comite central du KPD exile en URSS et des militaires faits prisonniers de guerre apres la capitulation de la 6 e  armee a Stalingrad. Le poete Erich Weinert presidait le comite, compose egalement de membres influents du parti comme Wilhelm Pieck et Walter Ulbricht , futurs dirigeants de la RDA . Ils s'efforcaient de detourner les prisonniers de guerre allemands du nazisme et encourager les soldats allemands (de toutes ideologies) a deserter ou a se rendre a l'Armee rouge. Le Comite entendait lutter pour la chute d'Hitler et du national-socialisme en les accusant de mener l'Allemagne a sa destruction, et militer pour une Allemagne libre et independante dans les frontieres de 1937. En RFA , l'historiographie a souvent decrit le mouvement comme une trahison de l'Allemagne plus ou moins forcee par les Sovietiques [ 3 ] . En RDA au contraire, le mouvement etait celebre comme la veritable resistance au nazisme avec le KPD comme avant-garde.

D'autres mouvements comme ≪ Allemagne Libre ≫ (≪ Freies Deutschland ≫) sont fondes sur le modele du NKFD en aout et en France, Belgique et Suisse par des exiles communistes allemands, souvent resistants et vivant dans la clandestinite dans les deux premiers pays et souvent internes en camps pour refugies et agissant clandestinement pour le troisieme.

Resistance communiste independante du KPD [ modifier | modifier le code ]

Les groupes les plus connus sont les suivants :

Le Parti communiste d'Allemagne oppositionnel ( Kommunistische Partei Deutschlands (Opposition) , KPO), fonde en 1928 par des membres exclus du KPD . Apres 1933, il fonde en France un comite exile ( Auslandskomitee , AK) en contact, grace a un reseau de messagers, avec les resistants du KPO en Allemagne. Leur action consiste a informer sur le regime hitlerien, former avec les resistants exiles une union des travailleurs contre le nazisme, diffuser de tracts, creer des cellules syndicales clandestines. Bien organise, il semble avoir echappe a la Gestapo.

L'Orchestre rouge ( die Rote Kapelle ) : lire plus haut .

Le groupe de Herbert et Marianne Baum (Berlin) (1938-1942), fonde en 1938-1939 par Herbert Baum (electricien juif) et sa femme Marianne (qui luttaient depuis 1933 au sein des jeunesses communistes) avec des adolescents juifs proches du communisme. Il compte une centaine de membres. Jusqu'en 1941, c'est un groupe d'etudes. A partir de 1941, il entre dans la resistance active : diffusion de tracts et, en , attaque (desordonnee) contre l'exposition Le Paradis sovietique ( Das Sowjetparadies ) au Lustgarten (Berlin). Des arrestations s'ensuivent en 1942, de nombreux morts par execution (une vingtaine), suicide (Herbert Baum) et envoi en camp de concentration. Mais aussi deportation en camp de concentration de 500 juifs berlinois a titre de represailles.

Les RKD ( Communistes revolutionnaires d'Allemagne ).

Les groupes communistes de conseils issus du Parti communiste ouvrier d'Allemagne (KAPD, cree en 1920) : Kommunistische Rate-Union   (de) et Rote Kampfer . En 1936, 150 membres sur 200 des Rote Kampfer sont arretes, dont Alexander Schwab et Karl Schroder .

Resistance protestante [ modifier | modifier le code ]

Le regime nazi tenta d'embrigader les protestants a travers le mouvement des Chretiens allemands qui prend le pouvoir au sein de l' Eglise protestante du Reich constituee en 1933. Des initiatives de resistance voient le jour en opposition a cette mainmise.

La Ligue d'urgence des pasteurs   (de) du pasteur Martin Niemoller , creee en 1933, est l'organisation de resistance protestante la plus importante. Localement, il s'agira de ≪ conseils de freres ≫ ( Bruderrate ), rassembles en un Conseil de freres du Reich ( Reichsbruderrat ), qui s'unit aux synodes libres.

Lors du deuxieme synode libre national (1934), les opposants creent une Eglise confessante ( Bekennende Kirche ). Ses personnalites sont Friedrich Weißler (juriste, mort deporte en 1937), le pasteur Paul Schneider (mort deporte en 1939). Theophil Wurm (eveque du Wurtemberg), prend la succession de Niemoller a la tete de l'Eglise confessante. Il entre en contact avec Dietrich Bonhoeffer , avec le groupe de Carl Goerdeler et avec le Cercle de Kreisau .

Le Bureau Gruber (1938) soutient les protestants d'origine juive. Il est dirige par le pasteur Heinrich Gruber   (en) (deporte), et par Werner Sylten   (de) , protestant d'origine juive, mort deporte.

Parmi les autres personnalites protestantes, on peut citer le pasteur Dietrich Bonhoeffer qui s'oppose au nazisme des 1933. Il organise le seminaire semi-clandestin de l’ Eglise confessante allemande dans la localite de Finkenwalde (aujourd'hui Zdroje), un quartier de Stettin (aujourd'hui Szczecin ). En contact via son beau-frere Hans von Dohnanyi avec le groupe de resistance de Hans Oster , il est proche du groupe des conjures de l' attentat contre Hitler du . A la demande de Josef Muller , il reflechit a la notion theologique de tyrannicide , pour justifier l'assassinat d'Hitler, et rapproche les reflexions theologiques protestantes et catholiques [ R 1 ] . Arrete en , il est execute en . Ses reflexions theologiques, particulierement celles sur le ≪ christianisme sans religiosite ≫ consignees dans son journal de captivite Resistance et Soumission [ 4 ] , eurent un impact important sur la theologie protestante d'apres-guerre.

Le pasteur Helmut Gollwitzer   (de) , a Berlin , s'oppose aux tentatives de nazis de prendre le controle de l'Eglise. Le pasteur Karl Friedrich Stellbrink   (de) , a Lubeck , agit avec trois pretres catholiques ; ils sont executes en , et appeles les martyrs de Lubeck . Le pasteur Paul Gerhard Braune , qui s'opposa a l'extermination (dite ≪ euthanasie ≫) des malades mentaux, ≪ asociaux ≫ et ≪ anti-sociaux ≫, intervint aupres de la chancellerie du Reich en faveur des chretiens non aryens , protegea les deserteurs et les homosexuels .

Resistance catholique [ modifier | modifier le code ]

Hitler tente de se concilier les catholiques avec le concordat signe avec le Saint-Siege en 1933, mais sans avoir l'intention de le respecter [ A 1 ] , [ R 2 ] , [ 5 ] . Mais, en tant que minorite, les catholiques furent souvent portes a la resistance antinazie. Avant meme 1933, les bastions electoraux du parti catholique Zentrum etaient les moins permeables a la propagande nazie . Ainsi, en 1933, seul l'etat de Baviere (le plus catholique du pays) ne tombe pas sous la coupe du parti nazi mais reste dirige par Heinrich Held du parti populaire. La SS vient par la force chasser son president et prendre les commandes de l'etat bavarois [ R 3 ] .

Autorites officielles de l'Eglise catholique [ modifier | modifier le code ]

L'encyclique Mit brennender Sorge du pape Pie XI ( ), parvenue secretement en Allemagne, est lue en chaire dans toutes les eglises d'Allemagne le , dimanche des Rameaux . Cette encyclique a ete publiee volontairement par le Vatican en allemand (ce qui est tres rare). Elle est distribuee dans les eglises et diffusee dans la presse le . Les nazis deportent aussitot 306 pretres au camp de concentration de Dachau [ 5 ] , [ A 2 ] , [ 6 ] , [ R 4 ] . Muhler, ancien dirigeant de l'action catholique de Munich, est d'ailleurs arrete en 1933 pour avoir parle du camp de concentration de Dachau .

Bernhard Lichtenberg , prieur de la cathedrale de Berlin, appelle au lendemain de la nuit de Cristal ( ) a prier pour les Juifs et les prisonniers des camps de concentration (il est mort deporte en 1943). Il est beatifie par Jean-Paul II le dans le stade olympique de Berlin en meme temps que Karl Leisner . Apres son arrestation Margarete Sommer lui succede a la direction de l'organisation humanitaire de l'Ordinariat episcopal de Berlin, le Bischofliche Hilfswerk . Elle organise l'aide aux personnes juives et adresse plusieurs rapports detailles sur la situation des juifs en Allemagne a la hierarchie catholique, la pressant ? en vain ? de prendre position publiquement contre l'holocauste [ 7 ] , [ 8 ] .

En avril 1938, la Sacree congregation des seminaires et universites publie a la demande de Pie XI un Syllabus contre le racisme , date du , condamnant les theories racistes telles que developpees en Allemagne, y compris le pantheisme et l’etatisme totalitaire. Ce texte ≪ ne contient que huit propositions, mais, dans leur bref enonce, elles penetrent, comme une lame aceree, dans les articulations essentielles du nazisme ≫ [ 9 ] .

Konrad von Preysing , eveque de Berlin, fut un des rares eveques ouvertement antinazis : il participa a la redaction de l'encyclique Mit brennender Sorge , informa le pape des exactions des nazis et lui demanda d'intervenir pour sauver les Juifs de Berlin. Aussi a Berlin, Erich Klausener , directeur de l'action catholique de l'eveche, organise une enorme messe en plein air, puis est assassine le .

Michael von Faulhaber , archeveque, proteste en 1940 aupres du ministre de la Justice au sujet de l'assassinat des invalides et des malades mentaux , tout comme Clemens August von Galen , eveque de Munster, qui avait proteste officiellement en 1934 contre Alfred Rosenberg , theoricien du nazisme paien, et en 1941, condamne en chaire l'assassinat des malades mentaux et des invalides. Il a ete beatifie par le pape Benoit XVI le .

Karl Leisner , diacre ordonne le en vue du sacerdoce, est arrete par la Gestapo le . Le , dans le bloc 26 du camp de concentration de Dachau , Gabriel Piguet , eveque de Clermont-Ferrand, detenu lui aussi, ordonne Karl Leisner pretre. Celui-ci est mourant. Karl Leisner est libere par l'armee americaine le [ R 5 ] et part au sanatorium de Planegg (pres de Munich) ou il meurt le . Il a ete beatifie par Jean-Paul II a Berlin en 1996 avec Bernhard Lichtenberg [ 10 ] , [ 11 ] .

Organisations et groupes catholiques [ modifier | modifier le code ]

La plus connue de ces organisations est le mouvement de La Rose blanche (notamment representes par Hans et Sophie Scholl ), qui distribuait des tracts antinazis dans les lycees et a travers toute l' Allemagne . Ce groupe etait en lien avec Josef Muller [ R 6 ] . Independamment du precedent, le mouvement plus informel de la Rose blanche de Hambourg comprend des membres chretiens convaincus, mais aussi des juifs et des socialistes.

Chez les membres Zentrum , le parti catholique, on compte le pere jesuite Max Pribilla   (de) , Fritz Gerlich et Ingbert Naab dans la revue catholique Der gerade Weg , Bernhard Letterhaus , Erich Klausener, chef de l'Action catholique, Kuno Kamphausen et Adalbert Probst, responsables d'associations catholiques de jeunesse (executes lors de la Nuit des Longs Couteaux ), et Gustav von Kahr , ancien commissaire de l'Etat de Baviere.

Un Comite d'aide aux non aryens catholiques est cree le ) pour aider les catholiques d'origine juive.

Le Junge Front fut un journal des jeunesses catholiques reserve face aux nazis donc interdit de publication a plusieurs reprises puis definitivement en . Peu apres, 50 dirigeants de mouvements catholiques sont arretes.

Une emission de radio catholique clandestine fut diffusee par Walter Klingenbeck   (de) , Daniel von Recklinghausen et Hans Haberl   (de)  ; Klingenbeck fut condamne a mort et execute en 1943, les deux autres emprisonnes.

La revue Der gerade Weg fut publiee par Konrad von Preysing , Fritz Gerlich (assassine 1934) et Ingbert Naab .

L' ≪  orchestre noir   (en)  ≫ est le nom donne par Reinhard Heydrich a la cellule de resistance regroupant des militaires, ainsi que des religieux catholiques et des chretiens tels que les peres jesuites Alfred Delp , Lothar Konig   (en) et Augustin Rosch , mais egalement Josef Muller [ 12 ] , [ A 3 ] , [ R 7 ] , Oster , Dohnanyi , Bonhoeffer , Willy Schmidhuber et quelques autres. Ils etaient en lien avec les conjures du , et assuraient la liaison entre les resistants de l'Abwehr et le Vatican. Apres l'attentat de 1944, la quasi-totalite des membres arretes sont executes discretement [ N 1 ] par ordre personnel d'Hitler, pour ne laisser aucune trace [ N 2 ] de leur fin [ R 8 ] .

Un groupe de reflexion chretien est monte par les peres Moltke et Rosch pour ≪ penser en chretiens, planifier et se preparer a reconstruire ≫ l'Allemagne et l'Europe post-hitlerienne, dans un mouvement spirituel et œcumenique [ R 9 ] . Les reflexions et debats qui animent ces differentes personnes se font dans l'objectif de reconstruire une ethique humaniste, sociale et spirituelle de la societe allemande post-hitlerienne [ R 10 ] . Avec le temps, le cercle de reflexion s'elargit et il s'agrege de nouvelles personnalites venues d'autres milieux. Le cercle œcumenique chretien [ N 3 ] integre alors des dirigeants syndicaux socialistes [ R 11 ] . Le groupe de reflexion s'enrichit de Carl Goerdeler , ancien maire charismatique de Leipzig qui se charge de negocier un pacte entre les dirigeants syndicaux catholiques et socialistes. Les jesuites œuvrent pour etablir un consensus entre toutes les parties. Debut 1943, une declaration commune [ N 4 ] rassemblant toutes les parties (politiques, syndicales, religieuses et militaires) est ratifiee [ R 12 ] .

L'opposition catholique a pu relever la tete debut 1944, alors que le soutien au regime nazi s'effondre dans la population. Le parti catholique centriste Zentrum s'etant volontairement saborde en 1933 (et non pas detruit par les nazis comme le SPD et le KPD), il a pu se poursuivre a travers des groupes informels et put donc renaitre. Ses chefs, Jakob Kaiser et Max Habermann   (de) decident de passer a l'action debut 1944. Ils reactivent les reseaux du Zentrum dans l'attente du coup d’Etat du contre Hitler.

Initiatives individuelles catholiques [ modifier | modifier le code ]

Resistance anarchiste [ modifier | modifier le code ]

Les anarcho-syndicalistes de la FAUD [ modifier | modifier le code ]

Lors de son dernier congres national, a Erfurt en , l' Union libre des travailleurs d'Allemagne (Freie Arbeiter-Union Deutschlands, FAUD) decide qu’en cas de prise de pouvoir par les nazis, son bureau federal a Berlin serait dissout, qu’une direction clandestine serait mise en place a Erfurt et qu’elle riposterait par une greve generale immediate. Cette derniere decision ne put etre mise en pratique : partout, en Allemagne, la FAUD est decimee par des vagues d’arrestations [ 14 ] .

Les anarcho-syndicalistes combattent les nazis de maniere violente avec les Schwarze Scharen (Bandes noires), une milice d'environ 500 membres [ 15 ] , [ 16 ] .

Les anarcho-syndicalistes en exil fondent en 1933-1934 le groupe ≪ Deutsche Anarcho-syndikalisten ≫ (DAS, Anarcho-syndicalistes allemands) avec un bureau a Amsterdam .

Jusqu'en 1935, la FAUD organise un reseau d’evacuation de militants vers la Hollande, reseau qui sert aussi a introduire en Allemagne de la litterature antinazie [ 17 ] , [ 18 ] .

En 1936, beaucoup de militants partent en Espagne pour participer a la revolution sociale . Le bureau de Barcelone de la DAS comprend une vingtaine d'entre eux comme Helmut Rudiger , Augustin Souchy , mais aussi des intellectuels allemands comme le critique litteraire Carl Einstein [ 15 ] .

En 1937, deux cents militants anarcho-syndicalistes sont arretes, par la Gestapo , pour leurs activites syndicales clandestines [ 14 ] . ≪ Les hommes arretes sont tous des partisans convaincus du mouvement anarcho-syndicaliste ≫ , ecrit dans son rapport le policier charge de coordonner l’action, et il ajoute cette remarque lourde de menaces : ≪ Ils sont tellement convaincus de la justesse de leurs idees qu’ils ne pourront que difficilement etre reeduques pour devenir des membres utiles a la communaute du peuple allemand ≫ [ 19 ] , [ 20 ] .

Julius Nolden , ouvrier metallurgiste et militant anarcho-syndicaliste de la FAUD, est une figure de premier plan de la resistance anti-nazie en Rhenanie [ 21 ] . Le , il est condamne par le Tribunal du peuple de Berlin a une peine de dix ans de reclusion pour ≪ preparation d'une entreprise de haute trahison avec circonstances aggravantes ≫ [ 22 ] . Il purge sa peine dans le penitencier de Luttringhausen jusqu'a sa liberation par les Allies le [ 19 ] .

Resistance militaire [ modifier | modifier le code ]

L'armee allemande et les services secrets etaient tres loin de partager unanimement les vues d' Hitler . Que ce soit par realisme ou par conviction notamment religieuse, de nombreux soldats et officiers superieurs [ R 17 ] , [ R 18 ] doutaient de la justesse de la cause nazie voire etaient opposes aux vues d'Hitler, comme le propre chef d'etat-major de la Reichswehr , Kurt von Hammerstein (1878-1943) [ 23 ] .

Cependant, le bilan de la resistance militaire allemande reste faible. En effet, meme les plus antinazis des militaires avaient du mal a outrepasser ce qu'ils estimaient etre leur devoir d'obeissance vis-a-vis du corps de l'armee et de la patrie a travers le fameux serment a Hitler [ R 17 ] , [ R 18 ] . Les hesitations des deux chefs militaires ( Halder et Brauchitsch ), antinazis et partisans du putsch en parole mais incapables d'agir vraiment en ce sens ont egalement joue defavorablement.

L'independance de l'Armee a ete fortement reduite en 1938 lorsque le ministre de la Defense, le general Werner von Blomberg , et le chef de l'armee, le general Werner von Fritsch , ont tous deux ete revoques par le regime nazi. Cependant, les elements resistants se maintinrent au sein de l'armee. En particulier, certains militaires ont œuvre contre le regime nazi, d'abord en faisant de l'espionnage en faveur des Anglais et Americains, puis en tentant d'assassiner Hitler. Ce groupe, nomme par la Gestapo la ≪  Schwarze Kapelle   (en)  ≫ (l' ≪ orchestre noir ≫ en allemand) comprend notamment des membres des services secrets, des officiers actifs et d'autres qui ne l'etaient pas ou plus (comme Ludwig Beck , qui avait demissionne, ou Erwin von Witzleben , en butte a des soucis de sante), et un certain nombre de religieux chretiens [ R 8 ] .

Plus que les craintes sur l'independance de l'armee, le principal moteur de la resistance militaire a ete l'analyse froide et professionnelle des rapports de force et de la situation militaire globale dans laquelle se trouve l'Allemagne a partir de l'ete 1943 [ 24 ] .

Composition [ modifier | modifier le code ]

La resistance militaire est constituee d'un entrelacs de reseaux familiaux et mondains herites de la periode precedente et de militaires ayant analyse de maniere professionnelle les evolutions du conflit a partir de 1942. Soudes par l'opposition a la fois a la Republique et la formulation de reserves envers le III e Reich, ces militaires peuvent neanmoins etre classes en deux groupes definis par l'age et le grade :

  • les generaux et marechaux, qui ont connu l'empire, la Grande Guerre, qui ont perdu leur influence apres 1938 et qui ont des idees conservatrices ;
  • les officiers qui les entourent, plus jeunes, plutot revolutionnaires conservateurs , plus ouverts sur l'opportunite de nouer des contacts avec la resistance social-democrate [ 25 ] .

La resistance au sein des services secrets [ modifier | modifier le code ]

Les services secrets formaient le principal centre d'opposition au regime. Par nature, ils pouvaient mener toutes sortes d'operations incontrolables par le regime. Les principaux resistants au sein des services secrets furent l'amiral Wilhelm Canaris , responsable de l' Abwehr , le service de renseignements de l'armee allemande, de janvier 1935 a fevrier 1944 , qui s'est clandestinement oppose aux menees nazies tout en restant loyal envers l'Allemagne [ R 17 ] , [ A 4 ] . Cependant, il a deux puissants ennemis en Reinhard Heydrich et Heinrich Himmler [ A 5 ] . C'est la SS qui vient l'arreter au lendemain de l' attentat contre Hitler du . Il est execute le au camp de concentration de Flossenburg [ R 19 ] .

Le general Hans Oster , entre au service de renseignements de l'armee allemande en 1933, antinazi depuis 1934 et chef d'un des services de l' Abwehr a partir de 1938, etait protege par l'amiral Wilhelm Canaris . Il batit un vaste reseau clandestin de militaires antinazis. Des 1936, Oster et Gisevius etaient persuades que la seule solution etait de tuer Hitler [ R 17 ] . Canaris, dont les papiers sont saisis apres son arrestation, l'entraine dans sa chute. Hans-Bernd Gisevius (haut fonctionnaire du ministere de l'Interieur) secondait Oster [ R 19 ] , [ R 20 ] . Canaris et Oster recrutent officiellement des chretiens comme Josef Muller et le pasteur Bonhofeffer, officiellement pour espionner le Vatican au profit du regime nazi, mais en pratique pour ouvrir un contact avec le pape et aider la resistance contre Hitler [ 12 ] , [ R 21 ] , [ R 22 ] . Hjalmar Schacht , le gouverneur de la Reichsbank, etait en contact avec ce groupe d'opposants.

Le coup d’Etat avorte de 1938 [ modifier | modifier le code ]

En , les chefs de l'armee apprennent l'intention d'Hitler d'envahir la Tchecoslovaquie , risquant ainsi une guerre generale en Europe. Le chef d'etat-major de l'Armee, le general Ludwig Beck , jugeait une telle guerre immorale et mauvaise pour l'Allemagne. Fait surprenant, Oster (chef des renseignements militaires allemands) et le general Beck (chef de l'armee allemande) envoient alors des emissaires a Paris et Londres pour conseiller aux democraties occidentales de resister aux demandes d'Hitler. Von Weizsacker (aux Affaires etrangeres) envoie aussi des messages prives pour inciter le gouvernement britannique a la fermete. Britanniques et Francais ne sauront pas comment utiliser ces informations.

En , le general Beck exprima ouvertement son opposition a une guerre contre les Occidentaux au sujet de la Tchecoslovaquie. Hitler renvoya alors Beck, ce qui choqua le corps des officiers. Son successeur comme chef d'etat-major de l'Armee, le general Franz Halder , resta en contact avec les opposants Beck et Oster, et disait en prive que Hitler etait ≪ l'incarnation du mal ≫.

En , un coup d'Etat militaire contre Hitler fut prepare avec la complicite du Generalfeldmarschall Erwin von Witzleben , chef de la region militaire de Berlin. Le complot comprenait Oster, Gisevius, Schacht, Weizsacker, Canaris et Halder. Le coup d'Etat devait intervenir des qu'Hitler ferait un pas vers la guerre. Le chef de l'armee, le general Walther von Brauchitsch , fut au courant du complot, prevint qu'il ne le soutiendrait pas, mais ne dit rien a Hitler. Exemple de la loi du silence entre officiers.

Les conjures esperaient lancer leur coup d'Etat a l'occasion de la crise des Sudetes entre l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. Cependant, ces derniers accepterent un accord (les Accords de Munich ) avec Hitler. La paix etait sauvee. Hitler ne passait plus pour un fauteur de guerre. Les officiers avaient perdu leur pretexte pour le renverser. Il faudra attendre le pour retrouver un complot aussi avance.

Les projets de putsch de 1939 [ modifier | modifier le code ]

Avec la remontee du risque de guerre mi-1939, Oster, toujours en contact avec Halder, Witzleben (qui n'est plus a Berlin, ce qui complique les choses), Goerdeler, tente de relancer le projet de putsch. Mais il apparait que les officiers sont beaucoup moins prets a suivre. En particulier, les officiers prussiens sont seduits par le projet d'Hitler de reprendre Dantzig et la Haute-Silesie a la Pologne.

Fait toujours extraordinaire, les chefs de l'armee continuent cependant de vouloir eviter la guerre et pressent la France et la Grande-Bretagne de montrer leur fermete face a Hitler : Halder rencontre secretement l'ambassadeur britannique Sir Nevile Henderson pour l'inciter a la resistance. L'objectif etait toujours de lancer un coup d’Etat quand Hitler declarerait la guerre. Mais Schacht, Gisevius et Canaris n'arrivent pas a obtenir une decision ferme de coup d'Etat de la part de Brauchitsch et Halder. Quand Hitler attaqua la Pologne le 1 er septembre, les conspirateurs furent incapables d'agir.

Le declenchement de la guerre, avec le reflexe patriotique, la dispersion de l'armee, etc. rendit un projet de putsch plus difficile.

  • Halder tenta d'empecher une attaque de la France durant l'hiver 1939-1940 et resta en contact avec l'opposition via le general Carl-Heinrich von Stulpnagel (un opposant actif).
  • Les resistants les plus determines veulent tuer Hitler par bombe : Oster et Erich Kordt , qui se dit pret a mourir lui-meme dans l'operation [ R 23 ] , [ N 5 ] .
  • Au quartier general de Zossen (sud de Berlin), un groupe d'officiers appele Groupe d´action Zossen preparait aussi un coup d’Etat.

Apres la campagne de Pologne , Hitler programme l'invasion de la France pour octobre 1939. Les officiers resistants tentent de bloquer les projets de guerre en renversant Hitler. Canaris valide le coup d'Etat militaire faisant intervenir deux divisions blindees pour controler Berlin , et 60 commandos de l'Abwehr qui doivent mettre Hitler ≪ hors d'etat de nuire ≫ [ N 6 ] . Mais pour cela, il faut connaitre l'agenda d'Hitler (ce qui etait tres difficile), et les autres officiers de la Wehrmacht renaclent a ≪ rompre leur serment d'obeissance au Fuhrer ≫ s'ils n'ont pas la garantie que les Allies accepteraient une paix juste [ N 7 ] . Face a ses contraintes insurmontables, le plan ne sera jamais mis en œuvre [ R 17 ] .

En quand Hitler paraissait sur le point d'ordonner l'attaque de la Belgique, les conspirateurs persuaderent le general Wilhelm Ritter von Leeb , commandant le groupe d'armees C a la frontiere belge, de soutenir le putsch. En meme temps, Oster prevint Neerlandais et Belges qu'Hitler allait attaquer. Mais Hitler remit son attaque a plus tard [ A 6 ] .

La seule operation reussie pour ≪ empecher une guerre ≫ va concerner la Suisse. En janvier 1940, Hitler envisage d'envahir la Suisse [ N 8 ] . Canaris, choque par cette perspective, fait prevenir les autorites suisses via un diplomate italien pacifiste pour leur demander de lancer des manœuvres militaires a leur frontiere. Les Suisses debutent des manœuvres de dimensions modestes mais Canaris, dans ses rapports de l'Abwehr, gonfle les chiffres et parle de ≪ mobilisation partielle de l'armee ≫ , soulevant que l'offensive allemande pourrait durer bien plus que les six semaines envisagees. Du coup, Hitler abandonne le projet [ R 24 ] .

L'offensive victorieuse de mai- va detourner l'attention des officiers antinazis et affaiblir l'opposition au sein de l'armee [ R 25 ] .

Les attentats du groupe de Tresckow (1942-1943) [ modifier | modifier le code ]

En , Hitler devoile a des officiers reunis a Posen (Pozna?) son projet de guerre d'extermination contre l'URSS. Parmi ces officiers, le colonel Henning von Tresckow , jusque-la antinazi passif, qui decide de passer a la resistance plus active. Nomme a l'etat-major de son oncle le Feldmarschall Fedor von Bock , chef du groupe d'armees Centre pour l'operation Barbarossa (invasion de la Russie), Tresckow recrute systematiquement des opposants antinazis dans son equipe, en faisant le nouveau centre nerveux de la resistance militaire. Les victoires allemandes de 1941-1942 les empechent d'agir.

La resistance est egalement affaiblie par la revocation par Hitler de Brauchitsch et un peu plus tard de Bock apres l'echec devant Moscou de . En 1942, Oster parvient a remonter un reseau de resistance au sein de l'armee. Sa plus belle recrue est le general Friedrich Olbricht , chef du bureau general de l'armee a l'etat-major du Bendlerblock (Berlin), qui disposait d'un systeme de communications independant entre toutes les unites militaires en Allemagne.

Le nouveau reseau Oster associe au groupe de Tresckow dans le groupe Centre constitue un veritable reseau fiable. Tresckow parvient a enroler partiellement le successeur de Bock : le general Hans von Kluge . Fin 1942, Tresckow et Olbricht preparent un nouveau coup mais ils ne peuvent tuer en meme temps Hermann Goring et Heinrich Himmler . En a lieu une tentative d'assassinat d'Hitler, lors de sa visite au quartier general du groupe d'armees Centre a Smolensk en Russie (les explosifs caches dans des bouteilles de Cointreau dans l'avion d'Hitler n'explosent pas, le detonateur etant gele par le froid) [ R 26 ] . Les auteurs directs de la tentative sont Tresckow et le lieutenant Fabian von Schlabrendorff. Si l'attentat avait reussi, Olbricht aurait pris la tete du coup d’Etat.

Une seconde tentative de la part des hommes du groupe d'armees Centre echoua quelques jours plus tard lorsque Hitler visita une exposition de materiel de guerre a Berlin. Un ami de Tresckow, le colonel comte Rudolph-Christoph von Gersdorff , devait se faire sauter avec Hitler. Mais Hitler passa trop rapidement et Gersdorff dut filer aux toilettes pour arreter le compte a rebours [ R 27 ] .

A partir de 1943, le reseau des Affaires etrangeres tenta de prendre contact avec les Allies via des diplomates dans des pays neutres. Theo Kordt , a l'ambassade allemande de Berne, communiqua a la demande des resistants du ministere des Affaires etrangeres avec les Britanniques par l'intermediaire d'intermediaires tels que Willem Visser 't Hooft , secretaire general du Conseil mondial des Eglises a Geneve. Le Cercle de Kreisau envoya Dietrich Bonhoeffer et Helmut von Moltke rencontrer George Bell, eveque de Chichester, a une conference religieuse a Stockholm (Suede). Bell transmit leur message et leurs plans au secretaire au Foreign Office Anthony Eden . Un journaliste americain, Louis P. Lochner , sortit des messages codes d'Allemagne et les transmit a Roosevelt. Enfin, d'autres messages furent envoyes a travers les reseaux catholiques du Vatican, ou via des diplomates a Lisbonne .

Mais les Allies ne crurent pas ou rejeterent ces messages, refusant de traiter avec la resistance antinazie.

En , Tresckow rencontre un jeune officier, le colonel Claus Schenk Graf von Stauffenberg , grand blesse de guerre, catholique, assez mystique, d'opinion nationaliste et conservatrice. Olbricht presente a Tresckow et Stauffenberg un nouveau plan : l'armee de reserve avait un plan appele operation Walkyrie , destinee a ramener l'ordre en Allemagne en cas de desordres civils. Olbricht suggera que ce plan soit detourne pour prendre le controle de l'Allemagne, desarmer la SS et arreter les dirigeants nazis apres la mort d'Hitler. Il s'agissait de convaincre le commandant en chef de l'armee de reserve, le general Friedrich Fromm. Il s'agissait aussi de parvenir a tuer Hitler. Pour cela, durant l'hiver 1943-1944, les conspirateurs s'attachent a avoir un de leurs hommes proches d'Hitler qui apparaissait toutefois de moins en moins en public, ce qui rendait toute eventuelle tentative d'attentat plus compliquee. Il semble que plusieurs tentatives aient alors echoue de peu.

L'etau se resserre cependant autour des resistants : en janvier et , Moltke puis Canaris sont arretes. Le , Julius Leber, qui tentait de relier son parti SPD clandestin avec le KPD, est arrete.

L'attentat du 20 juillet 1944 [ modifier | modifier le code ]

Le , dans l'apres-midi, Stauffenberg fait exploser sa bombe a quelques metres d'Hitler [ R 28 ] . La repression qui suit cette tentative brise completement la resistance conservatrice, presentee a la population comme un groupe de Junkers coupes du peuple [ 26 ] , [ R 29 ] .

Autres [ modifier | modifier le code ]

Le general Johannes Blaskowitz , adjoint d'Halder, proteste aupres d'Adolf Hitler au sujet du traitement des Polonais et des Juifs. Ces protestations sont relayees par un nombre important d'officiers cantonnes en Pologne, qui s'indignent du traitement reserve aux Polonais de Posnanie, contraire aux traditions prussiennes [ 26 ] .

En , quelques jours avant la prise de Munich par les Americains, un groupe d'officiers et de soldats tente un coup d'Etat dans la ville, prend le controle de la mairie et de la radio, lance un appel a la chasse aux faisans (du nom des fonctionnaires du NSDAP ) et expose un programme politique proche de celui des conjures du . Les SS, appuyes par quelques membres du parti, repriment cette tentative devant une population qui attend l'arrivee des Americains [ 27 ] .

Resistance conservatrice [ modifier | modifier le code ]

Le gros de la resistance conservatrice est constitue de la resistance au sein de l'armee.

Des personnalites ont egalement cherche a renverser le nazisme comme le complot de Claus Schenk von Stauffenberg ou le Cercle de Kreisau .

Le Cercle de Kreisau [ modifier | modifier le code ]

Le Cercle de Kreisau est l'un des mouvements de la resistance allemande les plus connus. Il n'etait pas compose que de membres conservateurs, mais ses membres venaient essentiellement de cette mouvance (officiers et hauts fonctionnaires de l'aristocratie). De 1938 a l'attentat du , il comptait vingt membres actifs et environ vingt sympathisants. Le domaine de Kreisau (Silesie), appartenant a la famille von Moltke   Ce lien renvoie vers une page d'homonymie, a abrite de 1940 a 1943 des rencontres de fonctionnaires et d'officiers, d'ecclesiastiques catholiques et protestants, d'hommes politiques conservateurs mais aussi sociaux-democrates. Leurs reflexions devaient preparer une Allemagne postnazie, democratique, humaniste, sociale et europeenne [ R 30 ] . Le cercle a ete cree par un avocat, le comte Helmuth James von Moltke . D'education partiellement britannique (par sa mere), il aurait ete surnomme le ≪ comte rouge ≫ en raison de ses prises de position sociales decoulant de l'ethique chretienne. Von Moltke fut arrete debut 1944 par les nazis et tue le . En 1940, le Cercle de Kreisau est rejoint par le haut fonctionnaire, le comte Peter Yorck von Wartenburg qui avait fonde un autre groupe de resistance en 1938. Arrete le , il fut execute le . Le Cercle de Kreisau etait en liaison avec d'autres groupes de resistance, tels le groupe de Franz Sperr au sud de l'Allemagne (en contact avec de hauts officiers), un groupe de dirigeants travaillistes catholiques de Cologne, le cercle de Fribourg   (de) , et des communistes moderes non staliniens.

A partir de 1943, certains membres du Cercle de Kreisau deciderent de passer a l'action contre le regime et prirent contact avec Ludwig Beck , Carl Friedrich Goerdeler , Ulrich von Hassel et Claus Schenk von Stauffenberg . La plupart des membres du Cercle de Kreisau furent inculpes de haute trahison apres le putsch du et furent condamnes a mort.

Le groupe de Carl Goerdeler [ modifier | modifier le code ]

Carl Goerdeler , ancien maire de Leipzig, sera la figure principale de l'opposition au nazisme dans les annees 1940-1941, alors que les officiers ont l'attention detournee par les succes militaires. Il rejoint le Cercle de Kreisau en 1942 [ R 31 ] . Son groupe comptait le diplomate Ulrich von Hassell , le ministre des Finances de Prusse Johannes Popitz , Helmuth James von Moltke , chef du Cercle de Kreisau . Goerdeler etait egalement en contact avec le SPD clandestin de Julius Leber avec les oppositions catholiques et protestantes.

Les resistants des Affaires etrangeres [ modifier | modifier le code ]

Le conservateur (sans parti) Konstantin von Neurath resta ministre des Affaires etrangeres du Reich de 1933 a 1938. Durant cette periode, il laissa se developper un cercle actif de resistants sous le patronage discret du sous-secretaire d'Etat Ernst von Weizsacker . Les principaux membres de ce cercle etaient Ulrich von Hassell , ambassadeur a Rome, Friedrich-Werner von der Schulenburg , ambassadeur a Moscou, Adam von Trott zu Solz , haut fonctionnaire, Erich Kordt , haut fonctionnaire, et Hans Bernd von Haeften , haut fonctionnaire.

Ce cercle survecut meme lorsque le nazi Joachim von Ribbentrop remplaca Konstantin von Neurath comme ministre des Affaires etrangeres, en 1938.

Resistance en Alsace-Moselle [ modifier | modifier le code ]

Il faut mentionner la resistance aux forces allemandes dans ces trois departements francais qui sont annexes de facto [ 28 ] le au territoire allemand, par un decret d'Hitler dont la publication fut interdite [ 29 ] , pour former le Reichsgau Westmark (Marche de l'Ouest : Moselle, Sarre et Palatinat) et le Reichsgau Oberrhein (Haut-Rhin : Alsace et Bade). Du fait de l'annexion, la resistance dans ces trois departements n'a presque aucune relation avec la Resistance interieure francaise , ni ne recoit de soutien materiel des forces alliees.

En Alsace, la resistance est animee par une base syndicalo-communiste, notamment le reseau Wodli , ou par des conservateurs comme Paul Dungler .

Enfin, il faut signaler que peu avant l'annexion, des dizaines de milliers de personnes ont quitte cette region pour s'installer dans d'autres regions francaises, ou ils s'insereront dans les groupes locaux de la Resistance.

En Moselle [ modifier | modifier le code ]

Meconnue dans l'historiographie francaise, la Resistance dans ce departement a ete particulierement forte et populaire. Plus qu'ailleurs, la population vit mal une occupation brutale qui nie la culture locale, avec notamment l'interdiction de parler francais, de porter un beret, signe de francophilie, germanise les noms de familles, les prenoms, les noms de communes, interdit de donner aux nouveau-nes des prenoms a consonance francaise.

Ainsi des le , le rassemblement traditionnel autour de la statue de la Vierge de la place Saint-Jacques a Metz est la premiere protestation presidee par l' eveque de la ville M gr Heintz qui sera expulse des le lendemain comme 60 % du clerge mosellan.

Sensible au fait que le general de Gaulle ait choisi la croix de Lorraine comme embleme de la Resistance, la population apporte un grand soutien notamment aux prisonniers de guerre evades pour lesquels le departement est point de passage presque oblige (par exemple le futur president de la Republique Francois Mitterrand a Saargemund (Sarreguemines) ). Le premier sabotage recense date du [ 30 ] . Le commandant Scharff fonde le groupe ≪ Mission Lorraine ≫ qui s'integre a l' Organisation de resistance de l'armee (ORA) en octobre 1943 . Les deux groupes les plus actifs sont le groupe Mario , autour de Jean Burger et a un degre moindre le groupe Derhan .

Plus de 1 000 Mosellans ont ete arretes pour faits de resistance et des familles entieres (environ 10 000 personnes) ont ete deportees en Silesie pour ≪ opposition a la germanisation de la Lorraine ≫ . Il s'agit, en presque totalite, de famille d'ouvriers ou d'employes.

Resistance en Autriche [ modifier | modifier le code ]

Le Centre de documentation de la resistance autrichienne evalue a 100 000 le nombre de resistants autrichiens [ 31 ] , [ 32 ] . Parmi divers groupes et personnes, on peut citer : l' Operation Radetzky , le groupe O5 , Fritz Molden   (de) , le major Carl Szokoll , Jakob Gapp , Franz Jagerstatter , Francoise Brauner [ 33 ] .

Autres engagements individuels [ modifier | modifier le code ]

Attentat [ modifier | modifier le code ]

Restes du Burgerbraukeller de Munich apres l'attentat perpetre par Georg Elser ; photo prise le 9 novembre 1939 , lendemain de l'explosion.

Malgre les projets de coup d'Etat contre Hitler montes au sein de l'armee, c'est un charpentier, autrefois proche du Parti communiste, qui realisera en 1939 le seul veritable attentat avant la Seconde Guerre mondiale  : Georg Elser , qui sera deporte et execute. L'attentat fit huit morts, mais Hitler avait quitte la salle plus tot que prevu [ R 32 ] .

Participation a la Resistance en France [ modifier | modifier le code ]

Trois mille Allemands ont participe par anti-nazisme a la Resistance interieure francaise , notamment au sein de l' O.S. / Bataillons de la Jeunesse , groupes de jeunes lancant la lutte armee dont fit partie par exemple Carlo Schonhaar , du Comite Allemagne libre pour l’Ouest , de differents maquis, et des FFI [ 34 ] .

Reconnaissance et historiographie [ modifier | modifier le code ]

Memorial de la resistance allemande contre le nazisme [ modifier | modifier le code ]

Plaque apposee dans la cour du Bendlerblock en memoire des morts du complot du 20 juillet 1944 contre Adolf Hitler .
Memorial en l'honneur des soldats polonais et allemands antifascistes 1939-1945 a Berlin.

Le musee du Memorial est situe dans le Bendlerblock , un complexe construit entre 1911 et 1914 pour abriter l’Etat-major de la marine . Apres la Premiere Guerre mondiale , la direction militaire du Reich demenagea dans le batiment. Sous le national-socialisme , le Bendlerblock abritait aussi le bureau des affaires etrangeres/du renseignement et le commandement supreme de l'armee de terre. Son commandant, le general Friedrich Olbricht , planifia le complot contre Hitler . Apres l'echec du complot, le comte Claus Schenk Graf von Stauffenberg , Friedrich Olbricht , Albrecht Ritter Mertz von Quirnheim et Werner von Haeften furent fusilles dans la cour d'honneur actuelle du Bendlerblock. C'est donc a cet endroit qu'on posa la premiere pierre d'un memorial de la resistance allemande, le . Le maire de Berlin, Ernst Reuter , inaugura le musee un an plus tard. Le , un centre memorial et didactique fut ouvert, presentant une exposition permanente sur la resistance au national-socialisme. Le centre du memorial est la cour d'honneur dans laquelle furent fusilles les resistants, le [ 35 ] .

Le , la chanceliere allemande Angela Merkel a rendu hommage aux auteurs de l'attentat contre Hitler, qui ont su prendre une ≪ decision conforme a leur conscience ≫ , dans ≪ une situation extremement difficile ≫ , avant d'inaugurer le une nouvelle exposition permanente du Memorial de la resistance allemande notamment consacree a la tentative d'attentat contre Hitler [ 36 ] .

Monuments en France [ modifier | modifier le code ]

Monument a la memoire du maquis de Bonnecombe au col de Bonnecombe dans les monts de l'Aubrac en Lozere.

Un monument simple (une pierre plantee) rend hommage au maquis formes en France par des antifascistes allemands en Haute Lozere et dans les Cevennes (maquis de Bonnecombe et de Marvejols , puis maquis Montaigne), aux cotes de la Resistance francaise, a partir du printemps 1943.

Debats historiographiques [ modifier | modifier le code ]

Efficacite de la Resistance [ modifier | modifier le code ]

Les recherches historiques a propos de la Resistance allemande au nazisme ont souvent conduit a de vifs debats sur la nature, la dimension et l’efficacite de cette resistance [ K 1 ] . En particulier, la question de la definition exacte de ce que contient le mot resistance ( Widerstand ) [ K 1 ] Tant en Republique federale d’Allemagne qu’en Republique democratique allemande , la memoire des faits de resistance fut mise au service de la legitimation de chacun des deux Etats allemands rivaux [ K 2 ] .

Republique democratique allemande [ modifier | modifier le code ]

En Allemagne de l’est, tout le travail de memoire etait consacre a la celebration sans nuance de l’action du parti communiste d'Allemagne, qui etait presente comme la seule force antinazie en Allemagne [ K 2 ] . Dans cette vision politisee de l’histoire, seuls les membres du KPD etaient presentes comme des heros de la resistance. La tonalite generale des travaux allemands de l’est est bien resumee dans l’introduction d’un livre paru en 1974 et intitule le mouvement de resistance antifasciste allemand , qui disait : ≪ le mouvement de resistance antifasciste allemand, particulierement le parti communiste allemand (KPD) et ses allies, personnifiaient la ligne progressiste en Allemagne. La plus importante de ces forces, le parti communiste allemand, conduisit des le premier jour de la dictature fasciste une lutte organisee et dirigee de maniere centralisee contre l'imperialisme. La traduction de la victoire de ces antifascistes resolus est, a la suite de l’ecrasement du fascisme par l’Union sovietique et les autres Etats membres de la coalition contre Hitler et de la defaite de l’imperialisme allemand, est l’existence de la RDA, dans laquelle se trouve concretise l’heritage des meilleurs parmi les Allemands qui donnerent leur vie pour cette lutte antifasciste ≫ [ K 2 ] .

Republique federale d’Allemagne [ modifier | modifier le code ]

En Allemagne de l’ouest, les premiers travaux a paraitre sur le sujet, par exemple les livres de Hans Rothfels et Gerhard Ritter , avaient pour intention de repousser les accusations de ≪  faute collective  ≫ portees contre le peuple allemand en mettant en evidence l’existence d'une ≪ autre Allemagne ≫ , et d’empecher l’emergence d’une autre legende du ≪ coup de poignard dans le dos ≫ en depeignant cette resistance allemande sous un jour aussi heroique que possible [ K 2 ] . Dans le contexte de la Guerre froide , des la fin des annees 1940 et pendant toutes les annees 1950, les travaux historiques ouest-allemands sur la resistance allemande ont graduellement exclu le Parti communiste d'Allemagne (KPD) et accorde un role mineur au Parti social-democrate d'Allemagne (SPD). Dans sa biographie de Goerdeler, Ritter etablit une distinction entre ceux des Allemands qui travaillaient pour une defaite de l’Allemagne et ceux qui travaillaient a renverser le regime nazi tout en restant loyaux envers l’Allemagne. Donc, pour Ritter, Goerdeler etait un patriote tandis que ceux qui etaient impliques dans l’ Orchestre rouge etaient des traitres qui meritaient le peloton d’execution [ 37 ] . Les historiens ouest-allemands des annees 1950 en vinrent a reduire la resistance aux seuls nationaux-conservateurs impliques dans le complot contre Hitler du . Il se produisit une heroisation et une sacralisation de la resistance, et ceux qui en etaient furent credites des plus hauts mobiles ethiques et moraux [ K 3 ] . Dans les annees 1950, la resistance etait decrite comme issue des classes moyennes et du Christianisme avec une insistance sur l’heroisme des individus se rebellant seuls contre la tyrannie [ K 3 ] .

Dans les annees 1990, ≪ l'antifascisme d’Etat ≫ de la RDA laisse place a ≪ l'anticommunisme d’Etat ≫ de la RFA. Le remaniement du site memoriel de Buchenwald est immediatement entrepris apres la reunification et les autorites concoivent un recit a rebours de l'ancien. S'ils ne sont pas totalement exclus, les communistes disparaissent en tant que groupe social, le recit dominant tendant a une personnalisation des acteurs de la resistance. Une exposition intitulee ≪ Les legendes de la RDA ≫ est entierement consacree a la denonciation des ≪ mythes ≫ fondateurs du regime communiste ; on y exhibe notamment les ≪ crimes ≫ attribues a la resistance. Surtout, l'interpretation dominante de l'histoire de la RDA, reposant sur le concept de totalitarisme, induit l'equivalence entre communisme et nazisme [ 38 ] .

Nouvelle generation d’historiens allemands [ modifier | modifier le code ]

A partir des annees 1960, une nouvelle generation d’historiens ouest-allemands tels que Hans Mommsen commencerent a developper une evaluation plus critique de la resistance au sein des elites allemandes, et a critiquer la sacralisation des annees 1950 [ K 3 ] . Dans deux articles publies en 1966, Mommsen demontra que l’idee souvent avancee que les idees qui animaient les instigateurs de l’attentat contre Hitler du etaient les memes que celles qui sous-tendaient la loi fondamentale de 1949 etait une idee fausse [ K 3 ] . Pour Mommsen, les idees des organisateurs du complot provenaient des idees de la Droite anti-republicaine de Weimar des annees 1920, leur ideal institutionnel n’etait pas une democratie et ils souhaitaient l’emergence d’une ≪ grande Allemagne ≫ qui dominerait sur une bonne partie de l’Europe centrale [ K 4 ] . Dans cette evaluation critique, signalons le livre de l’historien allemand Christof Dipper, paru en 1983 et intitule La Resistance allemande et les Juifs ( ≪ Der Deutsche Widerstand und die Juden ≫ ), qui affirme que la majorite des nationaux-conservateurs antinazis etaient antisemites [ 39 ] . Il ecrit que pour la majorite des nationalistes-conservateurs, ≪ la repression antijuive d'avant 1938, mi-bureaucratique, mi-pseudo-legale, etait encore consideree comme acceptable ≫ [ 39 ] . Tout en notant cependant qu’aucun des conjures ne soutenait l’holocauste, Dipper observait que les conjures n’avaient pas particulierement l’intention de restaurer les droits civils des juifs apres la chute de Hitler [ 39 ] . En reponse aux accusations de Dipper, l'historien canadien Peter Hoffmann ecrivit un essai en 2004, la Resistance allemande et l'Holocauste ( ≪ The German Resistance and the Holocaust ≫ ). Il y soutenait que la majorite des conjures du 20 juillet 1944 etait surtout motivee par le rejet de l' Holocauste [ 40 ] . En particulier, Hoffmann utilisait les exemples de l'indignation de Claus von Stauffenberg devant le massacre des juifs russes en 1942, du conseil donne par Carl Friedrich Goerdeler en 1938?1939 a son contact des services de renseignement britanniques, l’industriel A.P. Young, suggerant que le gouvernement britannique prenne une position dure contre la politique antisemite du gouvernement allemand [ 40 ] . L'historien israelien Danny Orbach, dans un livre paru en 2010 [ 41 ] , prit egalement la defense des resistants allemands, notant en particulier le fait que Goerdeler etait particulierement favorable au sionisme , l’importance du rejet de l' Holocauste dans la motivation de la resistance nationaliste-conservatrice et les nombreuses tentatives des resistants pour proteger des juifs persecutes [ 42 ] . Dans un article recent, Orbach fit egalement etat du fait que les accusations de Dipper etaient basees sur une mauvaise interpretation voire une distorsion des sources primaires, tout particulierement les memorandums de Goerdeler sur la question juive [ 43 ] .

Resistance ou resilience ? Le debat autour de l'idee d'une ≪ resistance sans peuple ≫ [ modifier | modifier le code ]

Reconnaissance de la Resistance au sein des classes populaires [ modifier | modifier le code ]

Dans les annees 1960 et 1970, les historiens ouest-allemands ont de plus en plus etudie la resistance au sein des classes populaires, remettant en cause l’idee d’une ≪ resistance sans peuple ≫ [ K 5 ] . Par exemple, pendant les annees 1970, les mouvements de resistance populaires en lien avec le SPD et le KPD furent mis en lumiere par toute une serie d’etudes locales de qualite variable [ K 5 ] . Le type d'etude historique qualifie d'≪ histoire du quotidien ≫ ( Alltagsgeschichte ) connut une vogue importante au cours des annees 1970 et 1980 et permit de documenter la resistance au quotidien en dehors de toute forme d’organisation [ K 6 ] , citons par exemple le ≪ Bavaria Project ≫ mene par l' Institut d'histoire contemporaine [ K 6 ] . Le premier directeur du ≪ Bavaria Project ≫, Peter Huttenberger, definit la Resistance ( Widerstand ) comme ≪ toute forme de rebellion contre un pouvoir potentiellement totalitaire dans le cadre d’une relation asymetrique au pouvoir ≫ [ K 6 ] . Selon lui, une relation ≪ symetrique ≫ au pouvoir est caracterisee par une ≪ negociation ≫ plus ou moins equilibree entre les interets divergents des gouvernants et des gouvernes, et une relation asymetrique quand il n’y a aucune negociation et que l’Etat recherche une domination totale sur les gouvernes [ K 7 ] . De ce fait, Huttenberger s’opposait aux positions des Allemands de l’est visant a inclure l’action du KPD pendant la Republique de Weimar dans le perimetre de la Resistance, au motif que la democratie est un systeme de pouvoir ≪ symetrique ≫ et que le simple fait d’etre dans l’opposition sous un regime democratique ne saurait constituer un acte de resistance [ K 7 ] .

Resistance au quotidien [ modifier | modifier le code ]

Sur la base de la definition de Huttenberger, tout acte contraire au projet de domination totale du pouvoir nazi, meme minime, constituait une forme de resistance [ K 7 ] . Ainsi, les six volumes du ≪ Bavaria Project ≫ publies par le second directeur du projet, Martin Broszat , decrivent des actes tels que le refus du salut hitlerien ou la frequentation reguliere d’une eglise. Cet accent mis sur les actes au quotidien montrait que ceux qui pratiquaient la resistance au quotidien pouvaient aussi a d’autres moments se conformer aux exigences du pouvoir nazi. Par exemple, les paysans bavarois qui continuaient a avoir recours a des marchands de betail juifs malgre les efforts du regime nazi pour mettre fin a ces transactions exprimaient souvent par ailleurs leur approbation pour les lois anti-juives [ K 7 ] . L’equipe de Broszat en vint a definir la ≪ resistance ≫ par ses effets contraires au projet totalitaire du nazisme plutot que par ses intentions politiques [ K 8 ] .

  • Le concept de resilience (≪ Resistenz ≫)

Ayant compris qu’il n’etait pas possible de considerer chaque acte minorant l’autorite du pouvoir nazi comme un veritable acte de resistance, Broszat definit le concept controverse de ≪ resilience ≫ ( Resistenz ) [ K 8 ] , s’appliquant a certaines sections de la societe allemande qui furent capables de maintenir l’essentiel de leur systeme de valeurs sans reellement chercher a remettre en cause le regime nazi [ K 8 ] . Ce concept fut vivement critique [ K 9 ] . L’un des principaux critiques de Broszat, l’historien suisse Walter Hofer, livra ce commentaire : ≪ Le concept de resilience conduit a niveler par le bas toute la resistance antinazie active au niveau d’actes superficiels plus ou moins aleatoires : le tyrannicide est ramene au niveau de l’abattage illegal du betail ≫ [ K 9 ] . Qui plus est, Hofer faisait remarquer que les actes repertories par Broszat sous le terme de ≪ resilience ≫ n’eurent guere d’effet sur la capacite du regime nazi a atteindre ses objectifs en Allemagne [ K 9 ] . Un autre critique de Broszat, l’historien allemand Klaus-Jurgen Muller , soutint que le terme resistance ( Widerstand ) ne devrait etre applique qu’a ceux qui avaient la volonte de ≪ defaire le systeme ≫ [ K 9 ] . Une evaluation plus positive du concept de resilience vint des historiens Manfred Messerschmidt et Heinz Boberach qui argumenterent que le terme de resistance ( Widerstand ) devait etre defini du point de vue de l’Etat nazi et que toute activite contraire aux exigences de l'Etat nazi, comme ecouter du jazz , devrait etre considere comme une forme de resistance [ K 10 ] . Hans Mommsen ecrivit a propos du concept de resilience ( Resistenz ) :

≪ Cela souleve, bien entendu, la question de savoir comment distinguer entre la Resistance qui visait a renverser le regime, la ≪ resilience ≫ active (bien que du point de vue des convictions individuelles, cela represente une distinction artificielle). Ceux qui ont risque leur vie pour cacher des concitoyens juifs et ont achete des faux papiers pour eux, ceux qui ont tente d’aider des prisonniers de guerre russes, ceux qui, depuis leurs postes de travail, ont lutte pour les droits des travailleurs en refusant l’endoctrinement du ≪ Front des Travailleurs Allemands ≫, ceux qui ont proteste contre le traitement reserve aux juifs ou ont denonce publiquement les programmes d’euthanasie, ceux qui refusaient d’obeir a des ordres criminels, ceux qui, denues de tout moyen de lutte, ont inscrit des slogans antinazis sur les murs pendant les nuits, ceux qui ont protege les proscrits et partages leurs cartes de rationnement avec eux ? tous ceux-la ont appartenu a la resistance au sens large [ 44 ]  ≫

.

Plusieurs ≪ pratiques de resistance ≫ [ modifier | modifier le code ]

Mommsen fit valoir un autre point de vue dans ce debat, mettant en garde contre l’utilisation d’une terminologie trop rigide et parlant d’une large palette de ≪ pratiques de resistance ≫ , et que la ≪ resistance ≫ devait etre vue comme un ≪ processus ≫ au travers duquel des individus furent graduellement amenes a rejeter la totalite du systeme nazi [ K 10 ] . Mommsen citait en exemple de ce ≪ processus ≫ le cas de Carl Friedrich Goerdeler , initialement favorable au nazisme, qui se mit a douter de plus en plus des theories economiques nazies pendant sa periode de responsable du Commissariat aux prix pendant les annees trente, et qui, a la fin de la decennie, etait resolu a renverser Hitler [ K 10 ] . Mommsen considerait la resistance des milieux nationalistes et conservateurs comme ≪ la resistance de serviteurs de l’Etat ≫ , qui, au fil du temps, en vinrent a se detourner graduellement de leur soutien initial au regime, et a accepter progressivement l’idee que la seule maniere de changer le cours des choses etait de provoquer la chute du regime [ K 11 ] En reference a la notion de ≪ resistance comme processus ≫ , plusieurs historiens ont propose des typologies. L’Allemand Detlev Peukert a par exemple propose quatre categories : la ≪ non-conformite ≫ (la plupart du temps pratiquee en prive et n’impliquant pas un rejet total du nazisme), le ≪ refus de cooperation ≫ ( Verweigerung ), la ≪ protestation ≫ , et enfin la ≪ resistance ≫ (caracterisant ceux qui s’engageaient pour renverser le regime) [ K 12 ] . L’Autrichien Gerhard Botz defendit une typologie comprenant le ≪ comportement deviant ≫ (actes non-conformistes mineurs), ≪ la protestation sociale ≫ , et la ≪ resistance politique ≫ [ K 12 ] .

Beaucoup de dissidents mais peu de resistants [ modifier | modifier le code ]

L’historien britannique Sir Ian Kershaw a soutenu qu’il y a eu deux approches de la resistance, l’une qu’il appelle ≪ fondamentale ≫ (dediee au renversement regime nazi) et l’autre ≪ societale ≫ (dans le cadre de la dissidence dans la vie quotidienne) [ K 13 ] . Selon lui, le concept de resilience fonctionne bien pour la dissidence de la vie quotidienne, mais moins bien dans le champ de la haute politique, d’autant plus qu’en se concentrant exclusivement sur les effets des actions, ce concept oublie de prendre en compte l’element essentiel d’intention [ K 13 ] . Ian Kershaw estime donc que le terme Resistance ne doit etre utilise que pour la premiere categorie, tandis que les mots ≪ opposition ≫ ou ≪ dissidence ≫ doivent etre utilises pour caracteriser les deux composantes de la deuxieme [ K 14 ]  ; il voit par exemple dans les Pirates Edelweiss un groupe qui commence dans la dissidence, puis evolue vers l’opposition avant d’aller vraiment vers la Resistance [ K 15 ] . De meme, l’historienne americaine Claudia Koonz , dans son article de 1992 intitule ≪ Dilemmes ethiques et eugenisme nazi ≫ ( ≪ Ethical Dilemmas and Nazi Eugenics ≫ ), soutient que ceux qui ont proteste contre le programme dit ≪  Aktion T4  ≫ , le plus souvent en raison de leurs convictions religieuses tout en gardant le silence a propos de l’ Holocauste ne peuvent pas etre consideres comme des resistants, mais seulement comme des dissidents [ 45 ] . Selon Kershaw, il y eut donc certes beaucoup de ≪ dissidence ≫ ou d’ ≪ opposition ≫ au sein de la societe allemande, mais finalement assez peu de resistance proprement dite en dehors des classes populaires [ K 16 ] . Bien qu’il reconnaisse beaucoup de merite au concept de resilience ( Resistenz ), il conclut que le regime nazi avait somme toute un tres large soutien dans la population et qu’il est donc correct de parler d’une ≪ resistance sans peuple ≫ [ K 17 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. Tres peu de resistants arretes echapperont a leur execution prevue. On peut citer, parmi les survivants a la guerre, Josef Muller et le pere Rosch.
  2. Les SS pousseront la cruaute jusqu'a incinerer les corps des executes immediatement apres leur mort. Voir Mark Riebling 2019 , p.  368.
  3. Le groupe integre, en plus des catholiques des personnalites protestantes comme le pasteur Dietrich Bonhoeffer.
  4. Le but de ces travaux est d'etablir un programme politique post-nazisme, un peu comme le programme du Conseil national de la Resistance en France.
  5. La tentative avorta car apres l'attentat du , la Gestapo avait mis tous les depots d'explosif sous son controle. Mark Riebling 2019 , p.  126.
  6. Concretement, les hommes engages avaient l'intention de l'abattre sommairement.
  7. Les Allemands redoutent que les Allies ne profitent de la situation de guerre civile de l'Allemagne a la suite de l'attentat pour l'envahir et imposer une paix humiliante comme en 1918. Pour resoudre ce probleme, les resistants vont demarrer des negociations avec le gouvernement britannique par l'entremise du pape Pie XII . Ils utiliseront comme coursier special Josef Muller . Un accord finira par etre trouve avec Londres . Voir Mark Riebling 2021 , p.  70-163.
  8. L'idee d'Hitler etait d'eviter d'avoir son flanc gauche decouvert lors de l'offensive contre la France.

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  • Gerard Sandoz , Ces Allemands qui ont defie Hitler : 1933-1945 , Paris, Pygmalion , ( reimpr.  1981 et 1997), 252  p. ( ISBN   978-2-85704-074-3 , OCLC   955567200 ) .
  • Inge Scholl ( trad.  de l'allemand par Jacques Delpeyrou), La Rose Blanche , Paris, Ed. de Minuit, coll.  ≪ Double ≫ ( n o  54), ( 1 re   ed. 1953), 155  p. ( ISBN   978-2-7073-2051-3 , OCLC   999765038 ) .
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  • Andrea Tam, Entre resistance solidaire et resistance solitaire, l’opposition de Dietrich Bonhoeffer au regime nazi : fondements theologiques, formes pratiques et fonction charniere de la question juive , in Allemagne d’aujourd’hui , numero 180, avril- , p.  132?153. ( ISBN   978-2-85939-988-7 )
  • Wilhelm Gegenbach, Face au Fascisme allemand (1929-1933) , 1 re partie d'≪ Une vie contre le capitalisme ≫, Editions Acratie , 2006 ; t.2 A l'ecole de l'exil (1933-1934) Editions Acratie 2013
  • Anthony Cave Brown, Bodyguard of Lies , Harper & Row, 1975
  • Collectif (pref. Martine-Lina Rieselfeld), La Resistance anarcho-syndicaliste allemande au nazisme , Editions Alternative Libertaire , Monde libertaire , 2001, introduction .
  • Peter Weiss " L’Esthetique de la resistance" (traduit de l'allemand par Eliane Kaufholz-Messmer), roman (3 tomes), Klincksieck, 1989-1993 Reedition mai 2017 Editions Klincksieck
  • Dominique Lormier , Ces chretiens qui ont resiste a Hitler , Artege, 2018.
  • Patrick de Gmeline , Ils ont resiste a Hitler. Allemagne 1930-1945, de l'opposition a la resistance , editions du Rocher, 2022.

Œuvres de fiction [ modifier | modifier le code ]

Litterature [ modifier | modifier le code ]

Cinema [ modifier | modifier le code ]

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]