Pseudonyme

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Un pseudonyme est un nom d'emprunt adopte par une ou plusieurs personnes [ 1 ] pour exercer une activite sous un autre nom que celui de son identite officielle.

Il se distingue du surnom en ceci qu'il est choisi par la personne qui le porte au lieu de lui etre attribue par un tiers [ 2 ] . Son usage est frequent dans certains milieux, tels que le milieu artistique : auteurs, acteurs, etc., ou scientifique : groupe d’auteurs (Bourbaki), confidentialite (Student), etc.

L'usage du pseudonyme peut avoir plusieurs motivations : substitution a un nom juge imprononcable, trop marque ethniquement ou ≪ peu glamour ≫, protection de l'identite reelle, motivation artistique, meme patronyme dans le meme domaine (Stewart Granger est un pseudonyme impose, car ses vrais prenom-nom etaient... James Stewart), etc.

Un mode assez courant de formation de pseudonymes est d'utiliser une anagramme de son nom reel (certaines œuvres de Francois Rabelais sont parues sous le pseudonyme d’ Alcofribas Nasier ).

Dans les arts [ modifier | modifier le code ]

Pour les arts du spectacle (acteurs, humoristes, chanteurs, etc.), on parle de nom de scene ou nom d'artiste.

Le cas le plus connu reste sans doute celui de Moliere , dont le vrai nom etait Jean-Baptiste Poquelin. Citons aussi Bourvil ou Arletty .

Dans le cinema d'exploitation americain, bon nombre d'acteurs et realisateurs d’origine etrangere ont pris un pseudonyme a consonance anglophone afin de rendre leurs films plus vendeurs, comme Cary Grant , qui se nommait Archibald Leach dans la vie. Dans ce meme milieu, certains realisateurs prennent un certain nombre de pseudonymes.

En France, la mode des pseudonymes anglais s’est repandue du cinema aux chanteurs ≪ yeyes ≫ dans les annees 1960 : Johnny Hallyday , Eddy Mitchell , Dick Rivers , Richard Anthony , Sheila , etc.

Le monde de la musique moderne est rempli de pseudos et de noms de groupes.

Autres arts [ modifier | modifier le code ]

Pendant la Renaissance artistique , beaucoup d'artistes italiens se nomment par rapport au metier de leur pere ou par son lieu d'origine : par exemple, Le Caravage (issu du village de Caravaggio ), les Da Sangallo (travaillant a la porte Saint-Gall de Florence), les Pollaiolo (du metier du pere, eleveur de poules), Jacopo del Sellaio (le Sellier) par le metier de son pere.

Au debut du XX e  siecle , les historiens de l'art attribuent des surnoms aux artistes dont il ne connaissent pas (encore) le nom, qu’ils baptisent maitres anonymes . Certains ouvrages de la litterature antique , dont le veritable auteur est inconnu, ont ete attribues faussement a un auteur connu. Quand l'erreur a ete reconnue, le nom de cet auteur est precede du suffixe Pseudo- et l'on parle de pseudepigraphe .

En litterature [ modifier | modifier le code ]

Le pseudonyme d’un ecrivain ou d’un journaliste est appele son ≪ nom de plume ≫ [ 3 ] .

Le phenomene apparait des la Renaissance , mais ne se repandra vraiment qu’a partir du XVIII e  siecle avec Voltaire (Moliere est un nom de scene plus qu’un nom de plume).

Gerard Labrunie a pris pour pseudonyme Gerard de Nerval en 1830 [ 4 ] et Henri Beyle signe ses ecrits Stendhal .

D'autres ecrivains signaient avec l'anagramme de leur nom : Alcofribas Nasier fut le pseudonyme de Francois Rabelais [ 5 ] . Le nom de Voltaire est en fait l'anagramme de ≪ Arouet L.J. ≫ (Arouet Le Jeune), le u etant pris comme un v et le j comme un i. Honore de Balzac signait Lord R'Hoone (anagramme d'Honore) certaines œuvres de jeunesse [ 6 ] .

Les femmes ecrivains de l' epoque victorienne ont souvent choisi un nom de plume masculin pour etre agreees dans le milieu de l'edition. Les sœurs Charlotte, Emily et Anne Bronte ont ainsi d'abord publie sous les noms de Currer, Ellis et Acton Bell. George Eliot s’appelait Mary Evans. En France au XIX e  siecle et au debut du XX e , Aurore Dupin signe George Sand , mais on trouve aussi Daniel Lesueur ( Jeanne Loiseau ), Daniel Stern ( Marie d'Agoult ), Gerard d'Houville (Marie de Heredia-Reignier), Max Lyan (Berthe Serres),  etc.

Georges Simenon , connu principalement pour son personnage du commissaire Maigret , peut etre considere comme une maniere de recordman toutes categories du pseudonyme litteraire : Ecrivain a multiples facettes, journaliste a la Gazette de Liege et dans de multiples revues et magazines, "homme presse" a qui quelques heures de sommeil suffisaient a recuperer, insatiable collectionneur de breves liaisons amoureuses, Simenon etait dote d'une grande facilite d'ecriture "au fil de la plume" et a produit tout aussi bien des romans de qualite ( Le passager du Polarlys frola le Prix Goncourt ) que des romans populaires, des romans policiers, des recits d'aventure et de fantastique ( les nains des cataractes ), de la litterature grivoise et erotique… Les amateurs de Simenon ont recense une trentaine de pseudonymes au total, utilises dans des contextes precis : Georges Sim, Luc Dorsan, La Deshabilleuse, Plick et Plock -(d'apres la bande dessinee de Christian Christophe, auteur du Sapeur Camember), Georges d'Isly, Germain d'Antibes, etc [ 7 ] . Il eut meme un pseudonyme "involontaire" lorsque deux de ses œuvres a theme maritime ( Les Gens d'En Face et Le Passager du Polarlys ) furent traduites en anglais et publiees en un seul volume intitule Danger on Land/Danger at Sea par les editions Doubleday qui choisirent le pseudonyme de Victor Kosta, estimant que le nom de Georges Simenon etait trop peu connu du public anglo-saxon [ 8 ] .

Nombre d'ecrivains ont choisi de signer leurs œuvres d'un pseudonyme, parfois pour des raisons de securite : Jean Bruller avait pris le nom de Vercors aux Editions de minuit pendant la Seconde Guerre mondiale ; Francois Mauriac , chez le meme editeur, publiait sous le nom de Forez. Les ecrivains resistants avaient tous des noms de regions de France comme pseudonyme [ 9 ] .

Pour se donner le ≪ genre ≫ americain, tres a la mode dans les annees 1940 , Boris Vian signe ≪ Vernon Sullivan ≫ son roman ≪ americain ≫ J'irai cracher sur vos tombes , tandis que l'≪ Americain ≫ James Hadley Chase n’etait autre que le Britannique Rene Brabazon Raymond, qui ecrivait ses romans avec un dictionnaire d'argot americain [ 10 ] .

L'ecrivain Romain Gary , de son vrai nom Roman Kacew, obtint une premiere fois le prix Goncourt en 1956, puis une seconde fois sous le pseudonyme d'Emile Ajar en 1975, alors qu'un auteur n'est pas autorise a recevoir ce prix plus d'une fois. La supercherie ne sera decouverte qu'apres sa mort.

Certaines personnalites politiques ou certains hauts magistrats tenus au devoir de reserve ont eu recours a l'edition sous pseudonyme, que ce soit pour publier de la litterature de divertissement ( Edgar Faure et ses romans policiers publies sous le pseudonyme Edgar Sanday) ou des essais serieux (le juge Serge Fuster qui publiait ses livres et donnait des interviews sous le nom de Casamayor ), ou pour parler de leur metier, comme le blogueur et avocat Maitre Eolas (dont la veritable identite n'est pas connue du grand public).

Dans la bande dessinee [ modifier | modifier le code ]

Dans la bande dessinee , les pseudonymes ont ete nombreux, a la suite des ≪ fondateurs ≫ Christophe et le plus connu, Georges Remi, dont le pseudonyme ≪  Herge  ≫ vient des initiales RG de son vrai nom. ≪  Jije  ≫ (Joseph Gillain), ≪  Jidehem  ≫, ≪  Achde  ≫, reprennent le procede.

Des auteurs tels que Morris (Maurice de Bevere), Peyo (Pierre Culliford), Tibet (Gilbert Gasquard) et Didge (Didier Chardez Jr.) utilisent une prononciation enfantine de leur prenom. ≪  Lambil  ≫ (Willy Lambillotte) ≪ Watch ≫ (Wattier) ou ≪  Mitacq  ≫ (Michel Tacq) sont directement inspires des vrais noms.

Cas original, Jean Giraud a utilise plusieurs signatures : Giraud, Gir et Mœbius parce que, disait-il, ≪ je dessine des bandes tordues ≫ [ 11 ] .

Caricatures et dessin de presse [ modifier | modifier le code ]

Dans le domaine de la caricature et du dessin de presse, l'usage de pseudonymes est frequent. C'est une tradition qui remonte aux premieres mesures de censure de la presse de grande diffusion sous Louis Philippe et Napoleon III (voir la caricature Les Poires qui valut moult ennuis judiciaires a Charles Philippon et Honore Daumier ). Le pseudonyme peut ainsi servir de mesure (tres illusoire) de protection contre les abus d'un pouvoir autoritaire. D'autre part, l'adoption d'un pseudonyme concis (une ou deux syllabes) etait une facon de creer une signature percutante et facilement reconnaissable par le public. Comme pour la bande dessinee (voir supra ), c'est souvent une variation sur le nom ou les initiales prononcees phonetiquement : Cabu ( alias Jean Cabut), Jean Effel (Francois Lejeune), Piem (Pierre de Montvallon), Lap (Jacques Laplaine). Mais on trouve aussi des pseudonymes tels que Chaval (Yves Le Louarn) ou, dans un passe plus lointain, Sem (Marie Joseph Georges Goursat), Emile Cohl (Emile Courtet), Gill (Andre Gosset de Guines), Cham (Amedee de Noe), etc.

Cette tradition n'est pas limitee a la sphere francophone : en Grande-Bretagne, on peut citer Kem (l'Anglo-Egyptien Kimon Marengo), Fougasse (Cyril Kenneth Bird), grand blesse a Gallipoli en 1914-1918, dont le pseudonyme se refere au surnom d'une mine antipersonnel particulierement meurtriere, Jon (WJP Jones), Acanthus (Frank Hoar, architecte en temps de paix et caricaturiste durant la guerre de 39-45 ). Raff [ 12 ] (Bill Hooper, aviateur dans la RAF puis les FAFL et createur du calamiteux officier-pilote Percival Prune et de son alter ego l'aspirant Lapraline).

En Union sovietique , le pseudonyme Koukriniski dissimule trois mousquetaires de la caricature anti-nazie (Kouprianov, Krylov et Sokolov), travaillant en etroite collaboration et dont le talent eclectique va largement au-dela du dessin politique.

Dans l'Argentine du XX e  siecle, qui connut bien des episodes de dictature, le createur de Mafalda , l'Argentin Joaquin Salvador Lavado Tejon utilisait le pseudonyme de Quino .

En politique ou en situation de guerre [ modifier | modifier le code ]

On trouve plusieurs appellations possibles : nom de guerre, nom de code , nom de resistance, nom de clandestinite. Pour diverses raisons (guerre, resistance, opposition politique, clandestinite ou securite de la personne concernee ou celle de la famille), il est parfois necessaire de coder les messages et les noms d'etat civil des protagonistes.

La plupart des revolutionnaires de l'Empire russe prirent un pseudonyme :

  • Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lenine  ;
  • Lev Davidovitch Bronstein, dit Trotski  ;
  • Joseph (Iossif) Vissarionovitch Djougachvili, dit Staline .

En France, pendant la Premiere Guerre mondiale , Gustave Dupin, militant ouvrier, prit comme pseudonyme le nom de la commune d' Ermenonville afin de publier divers ouvrages sur cette guerre.

Dans la periode trouble de l'entre-deux-guerres, des activistes d'extreme droite, dissidents de l' Action Francaise , tentes par l'action violente et le coup d' Etat fondent l' O.S.A.R.N (Organisation Secrete d'Action Revolutionnaire Nationale) plus connue comme " La Cagoule ". Les Cagoulards se lancent (non sans quelque amateurisme) dans l'action clandestine et utilisent des noms de guerre. Eugene Deloncle est connu comme "Marie", Aristide Corre comme "Dagore", Jacques Correze comme "La Buche" (il a travaille au grand magasin "Au Bucheron", rue de Rivoli a Paris). Dans un second temps La Cagoule se structure et incorpore des militaires aux opinions patriotes et conservatrices, comme Georges Loustaunau-Lacau qui prend le pseudonyme " Navarre " (sa region d'origine).

Maurice Duclos , officier d'artillerie, prend pour pseudonyme "Saint-Jacques" (en reference a la station de metro parisienne) et incite les nouvelles recrues a prendre pour pseudonyme des noms de stations de metro (cf Alexandre Beresnikoff alias "Corvisart"). Passe ensuite a la Resistance, Maurice Duclos est aupres de De Gaulle a Londres. Il travaille au sein de son service de renseignements, le BCRA , et conseille la meme pratique.

Le chef du BCRA, Andre Dewavrin , prend egalement le pseudonyme de "Passy" (ulterieurement "Brumaire" pour une mission a haut risque en France occupee), ce qui le fera suspecter d'avoir appartenu a la Cagoule, y compris par le FBI americain dirige par John Edgar Hoover , accusation dont il se defendra toujours avec la derniere energie [ 13 ] .

Pendant la Seconde Guerre mondiale , les resistants ou les combattants des pays occupes par l'Allemagne nazie ayant rejoint les forces alliees prirent des ≪ noms de guerre ≫ ou de resistance. Certains noms resterent attaches par la suite au nom initial de l'etat-civil, en particulier pour les personnalites les plus en vue. On a meme vu le pseudonyme remplacer purement et simplement, de facon officielle, le nom d'etat civil initial. Quelques exemples :

On utilisera egalement le terme ≪ nom de code ≫ ou ≪ blaze ≫. Robert Barcia a ainsi ete longtemps connu sous son seul ≪ blaze ≫, Hardy. Pierre Boussel est plus connu sous le nom de Pierre Lambert , nom porte dans la clandestinite politique et syndicale lors de la Seconde Guerre mondiale .

Prostitution et galanterie [ modifier | modifier le code ]

Dans le milieu de la prostitution et de la galanterie , les pseudonymes sont d’usage courant, voire systematique, mais peuvent correspondre a plusieurs realites :

  • Pour les prostituees au sens strict (rue, maison close…), le pseudonyme est d’abord destine a isoler la vie de ≪ femme publique ≫ a celle de la vie privee (famille, travail,  etc. ) ; le recours a n’importe quel prenom, de preference suggestif, peut laisser la place a des noms plus poetiques dont litterature et cinema font grand usage ( Belle de jour , Casque d'Or , Nana …).
  • Pour les grandes ≪  cocottes  ≫ du Second Empire et de la Belle Epoque , le pseudonyme est plutot un moyen de s’assurer un statut social dont personne n’est dupe, mais qui facilite l'acces au grand monde. Ni Liane de Pougy , ni Emilienne d’Alencon , ni Valtesse de La Bigne n’avaient les titres de noblesse que leur pseudo-particule auraient laisse imaginer. En revanche, la marquise de Paiva , qui a debute comme simple Therese, a bien acquis ce titre par mariage, et Liane de Pougy a fini par devenir princesse Ghika , sans officier pour autant sous ce nom… Agustina Otero Iglesias est plus modeste, mais non moins adulee : elle s’est contentee du pseudonyme de Caroline Otero, mais tout Paris la surnomme La Belle Otero . On ne doit pas oublier que les cocottes sont souvent danseuses ou actrices, et que le pseudonyme qu'elles adoptent est souvent aussi un nom de scene, tel celui de Mata Hari .
  • Plus pres de nous, le developpement de la prostitution sur internet a modifie l’usage des pseudonymes lies a la prostitution : la meme escort girl (mais aussi escort boy) dispose d’un nom d’emprunt identique a, ou distinct de, son identifiant, mais rien ne l’empeche d’user de pseudonymes differents suivant les sites qu’elle utilise. Plus volatils, ceux-ci peuvent etre des prenoms (souvent exotiques ou evocateurs), des qualificatifs (Blonde, Blackette…), des eloges autoproclames (Jolie, Diamant…), des indicateurs de specialite (Domina, Fontaine…), etc. avec toutes les combinaisons imaginables entre ces elements ainsi qu’avec une numerotation ou une localisation rendue necessaire par le grand nombre des Kim et autres Nina…
  • Pour des raisons similaires, la plupart des camgirls et actrices pornographiques font usage d'un pseudonyme, et evitent generalement de devoiler leur veritable nom afin de se proteger de potentielles agressions.

Identite en ligne [ modifier | modifier le code ]

De nombreuses communautes ( forums , chats , jeux video en ligne, pages wiki ) demandent a leurs usagers d'utiliser un pseudonyme lorsqu'ils communiquent entre eux. Le pseudonyme permet de masquer l'identite et les administrateurs d'une communaute encouragent les utilisateurs a reveler le moins de choses possibles sur leur identite non numerique. Ceci est fait afin de proteger les usagers qui seraient encore mineurs, d’empecher toute forme de vol d'identite sur le site ou d’eviter a ces derniers d'etre relies a leur identite reelle. Par contre, etant donne cet usage des pseudonymes, une meme personne peut visiter un site avec plusieurs pseudonymes differents ou plusieurs personnes peuvent visiter en partageant le meme pseudonyme.

A plus forte raison, sur les sites de rencontre et les sites libertins, les pseudonymes recouvrent le meme double besoin de marquage identitaire et de protection de l’anonymat.

L'usage du pseudonyme est egalement tres courant dans les sites de partage video comme YouTube. Il n'est cependant pas systematique et les videastes qui en utilisent un ne cachent pas toujours leur identite reelle.

On retrouve un phenomene similaire avec la propagation des blogs et des plates-formes d'expression, ou les pseudonymes sont utilises comme noms de plume afin de separer la personnalite publique de la personne privee, d'une maniere similaire a ce qu'on peut trouver dans le monde de la litterature. A titre d'exemple, on peut citer Maitre Eolas qui a notamment ecrit une serie de billets [ 16 ] sur son blog dans lesquels il explique son choix.

De plus, l'usage des pseudonymes tend a devenir le centre d'un debat sur internet, certains l'accusant de faciliter le cyberharcelement par l’anonymat qu'il confere et cherchant donc a les interdire ou les restreindre : on peut citer la tentative de la societe de jeux video Blizzard de rendre obligatoire l'utilisation du nom reel de l'utilisateur sur leurs forums dans le but de lutter contre les trolls et de reduire l'agressivite des discussions. Cependant, cette idee ne fait pas l'unanimite, les cas de harcelement se produisant aussi sous des identites reelles, de meme que la suppression totale du pseudonymat rendrait encore plus vulnerables les victimes de harcelement, qui seraient plus faciles a retrouver par leurs agresseurs.

Tag et graff [ modifier | modifier le code ]

Les pratiques graphiques et picturales du tag et du graff sont d'origine vouees a utiliser le pseudonyme, dit ≪  blase  ≫ ou ≪ blaze ≫ en argot francais, comme support d'une forme de calligraphie, c'est l'une des plus importantes sources de pseudonymes de notre epoque apres Internet .

Sports [ modifier | modifier le code ]

Catch [ modifier | modifier le code ]

Dans le domaine du catch, les sportifs choisissent un ou plusieurs pseudonymes. De l'epoque faste du catch en France, autour des annees 1950, avec des representations parfois televisees a l' Elysee-Montmartre , sont restes des pseudonymes comme le "Bourreau de Bethune", "l'Ange Noir" et l'"ange blanc" (qui se produisit egalement a Abidjan dans le cabaret "le refuge" tenu par l'ex truand Jo Attia [ 17 ] ). Ce phenomene n'est toutefois pas limite a la France: on peut notamment citer Hulk Hogan (Terry Bollea) ou Santo (Rodolpho Guzman Huerta).

Sports collectifs [ modifier | modifier le code ]

Pour les sportifs lusophones et hispanophones , comme les noms de famille sont souvent redondants (voir Systeme traditionnel des noms espagnols ), il est parfois d'usage d'utiliser un pseudonyme pour se demarquer des autres individus ( Deco , Falcao , Nene , Ronaldinho , Rodri …). Certains sportifs ne sont connus que par leur prenom qui fait alors usage de pseudonyme : ( Jese , Josimar , Marta , Neymar , Gilmar , Denilson …). Au Bresil, il est commun de voir des footballeurs bresiliens qui utilisent le nom de leur Etat en tant que complement de leur prenom pour pouvoir se differencier les uns des autres ( Marcelo Goiano pour le Goias , Eder Gaucho pour le Rio Grande do Sul , Leo Mineiro pour le Minas Gerais , Marcelinho Paulista pour l' Etat de Sao Paulo …).

Tauromachie [ modifier | modifier le code ]

Dans le monde de la tauromachie , les matadors se font parfois connaitre du grand public sous un nom d'emprunt, l' apodo , pseudonyme choisi en fonction de leur ville d'origine, d'une caracteristique physique ou d'un ancien metier. Ainsi El Cordobes , de son veritable nom Manuel Benitez Perez, a choisi comme nom de matador un pseudonyme signifiant ≪ le Cordouan ≫, par allusion a Cordoue , la ville ou il est ne [ 18 ] . Nimeno II (≪ le Nimois ≫), pour l'etat civil ≪ Christian Montcouquiol ≫, avait pris un pseudonyme en reference a Nimes , sa ville d'origine [ 19 ] .

Sports mecaniques [ modifier | modifier le code ]

Le sport automobile a souvent melange des classes sociales qui ne se seraient pas rencontrees dans d'autres contextes : d’une part des ouvriers et techniciens "sortis du rang" et ayant quitte l'usine ou l'etabli pour la piste, parfois d’anciens coureurs cyclistes passes a la moto et a l'automobile, et d'autre part de riches heritiers de familles huppees capables de financer leur passion.

Dans ce contexte les federations sportives de tutelle autorisaient l'inscription sous pseudonyme ( assumed name en anglais) afin d'eviter les tracas qui auraient pu surgir dans les familles aristocratiques considerant qu'un de leurs membre pratiquait une activite socialement peu recommandable. D'autres raisons ont egalement contribue a cette coutume, notamment en rallye automobile (equipages mixtes pouvant faire soupconner une liaison extra-conjugale). Toutefois avec l'acceptabilite sociale et la mediatisation du sport automobile cette coutume est peu a peu tombee en desuetude, d'autant que les identites reelles des competiteurs sous pseudonyme etaient un ≪  secret de polichinelle  ≫ dans le petit microcosme des sports mecaniques.

Exemples les plus connus : Pierre Levegh (alias Pierre Bouillin), Marie Claude Beaumont (alias Marie Claude Charmasson), Georges Philippe (alias Philippe de Rothschild ), Raph (alias Comte Raphael Bethenod de Las Casas), Geo Ham (mecanicien, copilote mais aussi illustrateur automobile et styliste talentueux) alias Georges Hamel, Biche (coequipiere du champion de rallyes Jean Claude Andruet  ; alias Michele Espinosi-Petit, apparentee a la famille Grammont, industriels specialises dans le radio-television). Pagnibon (Alias Pierre Boncompagni).

Autres sports [ modifier | modifier le code ]

Le tennisman Jean Borotra a parfois joue sous le pseudonyme (quelque peu transparent) ≪ Ortabor ≫ dans un contexte bien particulier : etudiant a l' Ecole polytechnique dans une promotion speciale reservee aux etudiants ayant connu la Premiere Guerre mondiale , il participe a ses premiers tournois majeurs dont les dates coincident avec ses examens partiels ; il envoie son ami tennisman Louis Leprince-Ringuet passer l'examen a sa place tandis qu'il se consacre au sport [ 20 ] .

Droit [ modifier | modifier le code ]

En France [ modifier | modifier le code ]

En droit , l'usage d'un pseudonyme est couramment admis, il se constitue du nom de l'interesse suivi du prefixe ≪ dit ≫ avant le pseudonyme choisi. La mention du pseudonyme sur la carte d'identite en France est une tolerance de l'administration, qui n'est pas systematiquement accordee [ 21 ] . Il est egalement possible d'ouvrir un compte bancaire sous son pseudonyme, mais cette possibilite reste toutefois a la libre appreciation suivant les differentes administrations [ 22 ] . Pour obtenir la mention sur les papiers d'identite, il faudra obtenir un acte de notoriete confirmant votre pseudonyme choisi, realise en etude notariale ou delivre par le juge du Tribunal d'Instance du lieu de residence a la suite du depot aupres de celui-ci d’une requete a cette fin prouvant l'usage ≪ constant et ininterrompu et denue de toute equivoque ≫ de ce pseudonyme.

L'usage du pseudonyme est meme parfois expressement autorise, comme en droit d'auteur  : le code de la propriete intellectuelle organise les droits de l' auteur qui publie sous pseudonyme [ 23 ] .

Certaines professions ne peuvent pas exercer sous couverture d'un pseudonyme comme les medecins, les dentistes et les sages-femmes, sous peine de 4 500  d'amende. Et concernant les architectes, ils peuvent exercer sous pseudonyme, a la seule condition qu'ils soient inscrits au tableau de l'ordre des architectes sous ce pseudonyme et aient en leur possession un acte de notoriete.

L'appreciation du pseudonyme est laissee a l'administration prefectorale ou communale et un pseudonyme n'est pas transmissible a sa descendance ni a son conjoint.

Presentation du pseudonyme [ modifier | modifier le code ]

En France , on peut mentionner le pseudonyme d'une personne a la suite de l'identite reelle de l'interessee en le faisant preceder du terme latin ≪  alias  ≫, qui signifie ≪ autrement ≫, ≪ par ailleurs ≫. Exemple pour Boris Vian , auteur ayant ecrit egalement sous le nom de plume de Vernon Sullivan : ≪ Boris Vian, alias Vernon Sullivan ≫.

Il est toutefois preferable d'utiliser le participe ≪ dit ≫ suivi du pseudonyme. Exemple : ≪ Roman Kacew, dit Romain Gary ≫.

Sous l'influence de l' anglais , ≪  aka  ≫ (ou a.k.a.), acronyme de ≪  also known as  ≫ (litteralement ≪ connu aussi sous le nom de ≫), est parfois utilise, surtout par des musiciens contemporains.

On a aussi la possibilite d'introduire le pseudonyme par l'expression ≪ i.e. ≫ (abreviation latine de id est , equivalent de ≪ c'est-a-dire ≫) et du nom reel, comme dans certains systemes bibliographiques , tel celui de la British Library  : ≪ Ajar, Emile, (i.e. Gary, Romain) ≫.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Quand il est utilise par plusieurs personnes, on parle de pseudonyme collectif (cas soit des co-auteurs d'une meme œuvre, soit de la succession d'auteurs dans une meme serie).
  2. Paveau M.-A., 26 aout 2012, Linguistique et numerique 4. Les ecritures de Protee : identites pseudonymes, La pensee du discours [carnet de recherche], http://penseedudiscours.hypotheses.org/?p=10057
  3. ≪  NOM nom masculin  ≫, sur dictionnaire-academie.fr (consulte le ) .
  4. Pierre Petifils, Nerval Julliard, 1986, coll. Biographie, p.   21-22 ( ISBN   2-2600-0484-9 )
  5. Francois (orthographie ≪ Francoys ≫ dans la plupart des premieres editions) Rabelais publia ses premieres œuvres de fiction sous son pseudonyme anagrammatique Alcofrybas (ou Alcofribas) Nasier ; il est possible aussi qu'il ait utilise son autre pseudonyme, egalement anagrammatique, pour certains de ses opuscules astrologiques, celui de Serafino Calbarsi (ou Calbarsy) ; c'est ce que semblent dire Madeleine Lazard (dans Rabelais , Hachette Litteratures, coll. Pluriel, 1993, p.  104) et Raymond Lebegue ("Les anagrammes de Villon a Malherbe", Comptes-rendus des seances de l'Academie des Inscriptions et Belles-Lettres , 113 e  annee, N. 2, 1969, p.   243-250 ).
  6. Andre Maurois , Promethee ou la vie de Balzac , Hachette, 1965 p.   66-110 . Deux ans apres la mort de son pere, l'ecrivain rajoute une particule a son nom lors de la publication de L'Auberge rouge , 1831 , qu'il signe ≪ de ≫ Balzac : Anne-Marie Meininger, Introduction a L'Auberge rouge . La Pleiade, 1980, t. XI, p.   84-85 ( ISBN   2-0701-0876-7 ) .
  7. ≪  Reperages  ≫, sur association-jacques-riviere-alain-fournier.com (consulte le )
  8. Philippe Proost, ≪  Simenon Simenon. Un pseudonyme un peu moins connu.  ≫, sur Simenon Simenon , (consulte le )
  9. Jean Lacouture , Francois Mauriac, biographie , Editions du Seuil, 1980, p.   412-413 ( ISBN   2-0200-5471-X ) .
  10. Note de l'editeur a Pas d'orchidees pour Miss Blandish , Orchid enterprise/Gallimard/Le Livre de Poche, 1962, p.  5.
  11. ≪  Docteur Moebius et Mister Gir: comprendre l'œuvre de Jean Giraud  ≫, sur Le HuffPost , (consulte le )
  12. ≪  William Hooper ? Fondation de la France Libre  ≫ (consulte le )
  13. Georges marc Benamou, C'etait un temps deraisonnable , Paris, Robert Laffont, , 359  p. ( ISBN   9782221086988 )
  14. Pierre Dallenne , Des Trente Glorieuses a la Nouvelle economie , Editions Ellipses , , p.  12
  15. Histoire familiale des hommes politiques francais , Archives & culture, , p.  72 .
  16. Maitre Eolas , ≪  Pourquoi mon anonymat ?  ≫, sur maitre-eolas.fr , (consulte le )
  17. Jean Auteur du texte Marcilly , Vie et mort d'un caid, Jo Attia / Jean Marcilly , ( lire en ligne )
  18. Paul Casanova et Pierre Dupuis, Toreros pour l'histoire , Besancon, La Manufacture, 1991, p.  164-166 ( ISBN   2-7377-0269-0 ) .
  19. Lucien Clergue, Nimeno II , torero de France , Paris, Marval, 1992, p.  106-109 ( ISBN   2-8623-4106-1 )
  20. Daniel Amson, Jean Borotra, de Wimbledon a Vichy , paris, Tallandier, 285  p. ( ISBN   9782235022217 )
  21. ≪  Pseudo papiers-A.Elorn  ≫, sur portaildulivre.com (consulte le ) .
  22. ≪  Question - Guichet du Savoir  ≫, sur www.guichetdusavoir.org (consulte le )
  23. Art. 113-6 du Code de la propriete intellectuelle .

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Maurice Laugaa, La pensee du pseudonyme , PUF, coll.  ≪ Ecriture ≫, , 350  p. ( ISBN   978-2-13-039307-8 )

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]