Carte des provinces de l'
Empire romain
en
116
.
Sous la
Rome antique
, les
provinces
, ou
provinciae
en latin, sont des subdivisions territoriales hors d'Italie, sur lesquelles s'applique l'autorite militaire et civile d'un magistrat (gouverneur ayant rang de preteur ou de consul). Initialement, le terme de
provincia
designe de maniere generale un territoire d'exercice et de competence d'un magistrat particulier pour des sujetions particulieres. Au cours de la conquete romaine du pourtour mediterraneen, le sens du mot glisse pour signifier par metonymie l'etendue territoriale sur laquelle le magistrat exercera son autorite.
Elles apparaissent pendant les
guerres puniques
, au moment ou la
Republique romaine
s'etend hors de la peninsule italienne, et le nombre de provinces romaines ne cesse alors d'augmenter. A la fin de la Republique comme sous le Haut Empire, les provinces sont les plus grandes divisions administratives du territoire. Leur nombre atteint la quarantaine sous les
Severes
.
Diocletien
, sous la
tetrarchie
, reforme profondement l'administration territoriale de l'Empire, en multipliant le nombre de provinces et en creant une entite superieure aux provinces, les
dioceses
.
Le terme
provincia
(pl.
provinciae
) designe au debut de la
republique romaine
le domaine de responsabilite que le
Senat romain
attribue a un
magistrat romain
(un
consul
ou un
preteur
) detenteur de l'
imperium
, ce qui couvre des domaines varies : conduite d'une campagne militaire contre un ennemi designe en Italie ou hors d'Italie, juridiction civile du preteur urbain, tache administrative comme la surveillance des forets et des voies de transhumance. Pour les
provinciae
qui concernent un territoire exterieur a l'Italie, ou il faut faire la guerre ou qu'il faut gouverner, le mot
provincia
par un glissement progressif de sens vient a designer ce territoire lui-meme
[
1
]
.
La
provincia
ne peut donc etre qu'une circonscription reduite : les
gouverneurs
de provinces exercent chacun leur
imperium
sur leur province ; ils ne peuvent amener leur armee dans une autre province
[
2
]
, a moins d'en recevoir l'ordre. Au cours de la conquete romaine, les territoires d'exercice de ces magistrats pretoriens ou consulaires vont se fixer en fonction des enjeux diplomatiques, geopolitiques et militaires contemporains, devenant a proprement parler des districts plus ou moins permanents, dotes d'institutions de gestion de plus en plus fixes. C'est sous ce sens qu'est reste employe le terme de province romaine dans l'historiographie.
A partir de
227 av. J.-C.
, le terme
provincia
prend le sens d'un commandement hors de l'
Italie
puis celui de la possession de territoires hors de la peninsule
[ref. necessaire]
. Chaque province est organisee en vertu d'une
Lex provincialis
, proposee par le general romain victorieux. Cette loi determine le fonctionnement administratif et judiciaire de la province et fixe le statut des diverses communautes et cites qui y sont implantees
[
3
]
.
Dans un premier temps, le gouvernement est attribue a un
preteur
elu par le peuple romain, pour un an. Ensuite sont nommes gouverneurs des magistrats sortis de charge, pour lesquels sont creees les
promagistratures
:
propreteurs
et
proconsuls
.
Au
II
e
siecle
av. J.-C.
, et ce depuis une legislation de
Caius Gracchus
, le Senat devait chaque annee designer, avant les elections consulaires, les provinces que les consuls de l'annee suivante se verraient attribuer pour leurs proconsulats
[
4
]
. Parmi les
provinciae
confiees a des preteurs, trois au moins concernent des fonctions judiciaires a Rome : la
iurisdictio urbana
, la
iurisdictio peregrina
et la
quaestio repetundarum
[
5
]
. Les autres preteurs pouvaient se voir confier comme
provincia
l'une des provinces alors controlees par Rome, ou une mission hors de Rome, telle qu'une intervention militaire. Le Senat designait les six
provinciae
pretoriennes a repartir entre les six preteurs de l'epoque, repartition qui se faisait ensuite par tirage au sort
[
6
]
. Les gouvernements de province restes vacants a la suite des deux decisions senatoriales concernant les futurs consuls et les preteurs en charge etaient ensuite confiees a d'anciens magistrats, dont l'
imperium
etait proroge
[
7
]
.
En
81 av. J.-C.
,
Sylla
restreint les gouvernements provinciaux aux seuls promagistrats, tandis que le nombre de
preteurs
, et donc de propreteurs est releve a 8
[
8
]
.
Les territoires legues deviennent aussi des provinces. Au
I
er
siecle, ce mode de gestion prend son expansion, au detriment des royaumes consideres comme indociles (Seleucides, Lagides) ou incapables de preserver leur independance (les Gaules). La provincialisation se fait tres progressivement et peu clairement. Elle est parfois tardive alors que la domination etait effective depuis longtemps.
La fonction de promagistrat n'est pas directement remuneree, mais elle rapporte neanmoins de l'argent, notamment par les cadeaux des notables de la province, spontanes ou sollicites (
concussion
). Des abus sont commis et donnent lieu a des proces comme celui des
Siciliens
contre
Verres
, ou a des revoltes comme en
Asie
.
Les sources nous donnent beaucoup de profils de gouverneurs, du prevaricateur sanglant (Verres) au justicier honorable (Mucius Scaevola). Rome a un reel controle sur les gouverneurs, par le nombre de proces auxquels ils doivent faire face. De tres frequentes poursuites judiciaires sont menees. Les gouverneurs envoient des rapports frequents sur ce qui se passe dans la province. Les elites locales relayent leurs plaintes via le reseau de clientele. Les gouverneurs sont tres surveilles.
En etablissant ce systeme de provincialisation, Rome montre sa superiorite devant les autres puissances de la Mediterranee mais aussi sa modernite. Un article web (Rome et l’Occident : seize provinces en quete d’histoires
[
9
]
) parle de ≪ techniques romaines de gouvernement ≫ pour prendre conscience de cette superiorite.
Liste des provinces creees sous la Republique
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|
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]
Sous la Republique romaine, les provinces sont soit gouvernees par des
propreteurs
, soit par des
proconsuls
. Certaines provinces comme l'
Asie
et l'
Afrique
particulierement riches sont tres convoitees. L'attribution releve de l'autorite du Senat, qui procede le plus souvent par tirage au sort. A partir de
123 av. J.-C.
, les provinces consulaires devaient etre tirees au sort avant l'election, pour prevenir toute manœuvre politique
[
10
]
. Ainsi,
Ciceron
se vit attribuer pour son proconsulat la
Macedoine
, qu'il ceda a son collegue consul, puis la
Cilicie
.
Creation
|
Nom de la province
|
Histoire
|
|
Sicile
|
La Sicile passe sous domination romaine lors de la
premiere guerre punique
et devient la premiere province romaine, a l'exception de Syracuse.
|
|
Corse-Sardaigne
|
Creation d'un nouveau preteur pour administrer ces deux iles, que Carthage cede a Rome en
apres la
guerre des Mercenaires
.
|
|
Hispanie citerieure
|
Apres la victoire romaine sur Carthage lors de la
deuxieme guerre punique
, les territoires iberiques conquis par
Scipion l'Africain
sont divises en deux provinces.
|
Hispanie ulterieure
|
|
Illyrie
|
Apres les
guerres d'Illyrie
au
III
e
siecle
av. J.-C.
, la region est finalement conquise pendant la
troisieme guerre macedonienne
. Cependant, il faut encore une centaine d'annees afin que les Illyriens de la cote et les tribus dalmatiennes soient finalement soumis.
|
|
Macedoine
|
A la suite de la
quatrieme guerre macedonienne
, l'ancien royaume
antigonide
de
Macedoine
devient une province romaine.
|
|
Afrique proconsulaire
|
La province est creee apres la
troisieme guerre punique
, l'annee ou
Carthage
est rasee par
Scipion Emilien
.
|
|
Asie proconsulaire
|
La region de Pamphylie est donnee par les Romains au royaume de
Pergame
en
En
,
Attale
III
de
Pergame
legue a Rome ses terres qui deviennent province romaine.
Marc Antoine
cede en partie la Pamphylie au
Galate
Amyntas
et elle ne redevient province romaine qu'a la mort de celui-ci.
|
Pamphylie
|
|
Cilicie
|
Au
II
e
siecle
av. J.-C.
, la Cilicie devient un bastion de pirates, et pour contrer cette menace, Rome en fait une de ses provinces. Cependant, les pirates ne sont elimines qu'en
, apres une campagne de
Pompee
.
|
|
Cyrenaique
|
La Cyrenaique est leguee par
Ptolemee Apion
a Rome. L'ile de
Crete
lui sera adjoint en
, puis detachee par
Jules Cesar
, a nouveau reunie par
Marc Antoine
avant de la ceder en partie a
Cleopatre
VI
, les deux provinces sont definitivement reunies apres
Actium
[
11
]
,
[
12
]
,
[
13
]
.
|
|
Gaule cisalpine
|
Ses terres sont romaines depuis plus d'un siecle mais la province n'est creee qu'en
, puis incluse en
/
dans l'
Italie
(region a statut special), dont elle forme les
regiones
X
et
XI
.
|
|
Bithynie et Pont
|
La province est organisee par Pompee a partir de la
Bithynie
(
Nicomede
IV
legue a Rome par testament en 74 son royaume reconstitue quelques annees plus tot grace aux legions romaines) et du
Pont
(a la suite de la defaite de
Mithridate
).
|
|
Gaule transalpine
|
La conquete commence en
mais la province ne recoit cependant son statut officiel qu'apres le passage de
Pompee
dans les
annees 70
avant notre ere
[
14
]
.
|
|
Crete
|
La
Crete
est annexee entre
et
, et est associee a la Cyrenaique.
Jules Cesar
la separe de la Cyrenaique puis
Marc Antoine
reunit a nouveau les deux regions avant de ceder quelques annees plus tard une partie de l'ile a
Cleopatre
VI
. Apres
Actium
, les deux provinces sont definitivement reunies
[
11
]
,
[
12
]
,
[
13
]
.
|
|
Syrie
|
La Syrie est un ancien
royaume seleucide
, annexe par
Pompee
, lors des guerres contre
Mithridate
VI
.
|
|
Chypre
|
Caton le Jeune
organise l'annexion de l'ile leguee par le
royaume lagide d’Egypte
, puis elle est confiee a
Cleopatre
VI
par
Marc Antoine
. Elle redevient romaine apres
Actium
.
|
|
Gaule chevelue
|
La provincialisation de la Gaule chevelue est le resultat des conquetes de
Jules Cesar
pendant la
guerre des Gaules
.
|
|
Africa Nova
|
La "Nouvelle Afrique" est une province ephemere, creee par
Jules Cesar
et a nouveau rattachee a l'
Afrique proconsulaire
par
Auguste
. Elle couvre la partie occidentale de la province d'Afrique, ainsi qu'une partie de la
Numidie
.
|
|
Egypte
|
Royaume des
Ptolemees
, l'Egypte est annexee par
Auguste
a la suite de la
bataille d'Actium
et de la mort de
Cleopatre
VII
.
|
Sous le
Principat
d'
Auguste
, le
, les provinces sont partagees entre l'empereur et le
Senat
, en provinces imperiales (
provinciæ Cæsaris
) et provinces senatoriales (
provinciæ Senatus et populi
), selon un decoupage analyse par
Strabon
, contemporain de l'operation
[
15
]
,
[
16
]
.
Au fil des conquetes territoriales et des decoupages des provinces, les nouvelles provinces sont reparties entre ces deux autorites. Le Senat se voit traditionnellement attribuer les provinces pacifiees anciennement, ce qui menage ses prerogatives. L'empereur, detenteur du pouvoir militaire (
imperium majus
) se reserve les provinces situees aux frontieres de l'Empire qui necessitent la presence des legions, et les territoires pauvres ou mal soumis
[
16
]
. Il arrive plusieurs fois que des provinces changent d'attribution : ainsi, la
Betique
, d'abord confiee a l'empereur, est retrocedee au peuple romain vers
/
La
Lex provincialis
, definie par province lors de la Republique, reste en vigueur sous l'Empire. A ce reglement s'ajoute au fil du temps les decisions du gouverneur et de l'empereur, la mise a jour donne la
formula provinciae
, qui actualise le statut des communautes. La
formula
recapitule aussi les chiffres des recensements locaux, qui servent a l'assiette de l'impot, et les principaux textes legislatifs des cites
[
3
]
.
Provinces du peuple romain (dites ≪ senatoriales ≫)
[
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]
Carte des provinces de l'
Empire romain
en
14
.
- Provinces imperiales
- Provinces senatoriales
- Italie
Les provinces qu'
Auguste
ne s'attribue pas en
sont souvent appelees ≪ senatoriales ≫, car de fait leur gestion depend essentiellement du Senat. L'appellation officielle et appropriee est en realite celle de ≪ provinces du peuple romain ≫, le Senat ne representant que l'elite de l'ensemble des citoyens. En
ces provinces sont pacifiees, depourvues de legions, leur securite etant assuree par le
glacis
des nouvelles provinces imperiales. Seule l'Afrique fait exception, gardant une legion dans la province d'
Afrique proconsulaire
[
17
]
.
La gestion des provinces du peuple romain reste celle qui s'exercait pendant la Republique. Leurs gouverneurs sont des
promagistrats
(c'est-a-dire d'anciens magistrats superieurs, toujours senateurs) nommes pour un an par le Senat et portant le titre de
proconsul
ou de
propreteur
. Le titre de proconsul est uniquement destine a deux provinces senatoriales, l'Afrique et l'Asie car elles sont plus riches. Le prestige de ces deux provinces, ainsi que les grandes possibilites d'enrichissement qu'elles representent, en faisaient des postes de fin de carriere par excellence : le gouvernement de l'Afrique ou de l'Asie s'obtient au moins dix ans apres un
consulat
, et il s'agit du sommet de la carriere d'un senateur, tandis que les autres provinces senatoriales sont attribuees au moins cinq ans apres la preture
[
17
]
.
Les autres provinces sont diriges par des senateurs portant le titre de propreteur, c'est-a-dire la Betique, la Gaule Narbonnaise, la Corse, la Sardaigne, la Sicile, l’Achaie, la Macedoine, la Crete, la Cyrene, la Bithynie et Chypre.
L'attribution de ces provinces se fait par tirage au sort au Senat, en principe car des temoignages indiquent le controle de l'empereur sur le tirage au sort, et la necessite de son approbation sur les nominations.
Le gouverneur est aide par un
questeur
, senateur de rang questorien, et par un ou plusieurs
legats
de rang questorien ayant rempli une ou deux magistratures mineures, ou de rang pretorien sortant de sa charge et par un
accensus
, affranchi qui est son secretaire personnel. Le questeur gere l'administration financiere de la province, encaisse les recettes fiscales, paie les depenses et envoie le surplus dans la caisse senatoriale, l'
ærarium Saturni
. Le legat est choisi par le proconsul ou le propreteur parmi ses familiers, et le seconde dans l'exercice de la justice. Dans les provinces importantes comme l'Asie, le proconsul peut s'adjoindre trois legats
[
17
]
.
L'empereur designe neanmoins des
procurateurs
dans ces provinces, pour la gestion de ses domaines personnels, la perception de certains impots et la direction des mines.
A la mort d'
Auguste
(en
14
)
:
La
Lycie
est incorporee a l'
Empire romain
par l'empereur
Claude
en
43
et reunie avec la
Pamphylie
. Cette nouvelle province devient senatoriale.
La province de
Thrace
est creee en
46
lorsque le dernier royaume thrace independant est annexe a la mort du roi
Roemetalkes
III
. D'abord confiee a des procurateurs gouverneurs, et donc ≪ province senatoriale ≫, la province de Thrace est ensuite confiee a des legats pretoriens.
La province de
Bithynie
-
Pont
devient province imperiale en
135
.
Septime Severe
divise la province d'
Afrique proconsulaire
et cree la
Numidie
, province imperiale.
A l'avenement de
Septime Severe
(en
193
)
:
Gouvernement : legats d'Auguste propreteur ou procurateurs
[
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]
Ces dernieres, mal soumises ou situees aux frontieres de l'Empire, possedent des garnisons ou des armees completes, et les gouverneurs y representent l'empereur. L'attribution des provinces aux divers legats se fait selon le bon vouloir de l'empereur, mais respecte neanmoins certaines usages :
- Le mandat du gouverneur n'a pas de duree definie, et l'empereur peut l'abreger ou le prolonger a sa guise. On observe cependant que la duree habituelle a la tete d'une province est de trois ans au plus
[
19
]
.
- Dans les provinces les plus importantes, en particulier dans les plus riches ou dans celles qui disposent de troupes importantes, le gouverneur est un senateur et porte le titre de legat d'Auguste. Les provinces qui ne disposent que d'une seule legion sont gouvernees par un
legat d'Auguste de rang pretorien
(c'est le cas dans les trois provinces des
Gaules
ou en
Lusitanie
) ; tandis que les provinces disposant de deux legions ou plus sont gouvernees par un legat propreteur de rang consulaire (c'est le cas dans les deux provinces de
Germanie inferieure
et
Germanie superieure
ou dans les
Pannonie
)
[
19
]
. Ces dernieres sont plus prestigieuses.
- Les provinces de petite taille, considerees comme moins importantes et moins romanisees, qui ne comptent pas de legions mais uniquement des
corps auxiliaires
, sont gouvernees par un
chevalier
, portant jusque sous
Claude
le titre de
prefet
, et par la suite celui de
procurateur
. Ces provinces sont donc dites de rang procuratorien ou equestre (c'est par exemple le cas pour le
Norique
ou la
Rhetie
, du moins pendant la plus grande partie du Haut-Empire). Contrairement aux senateurs, le prefet ou procurateur equestre ne possede pas le
ius gladii
(droit de vie et de mort sur des citoyens romains), sauf autorisation de l'empereur
[
20
]
.
- L'
Egypte
represente un cas a part : depuis
Actium
(
), elle est consideree comme un domaine personnel de l'empereur
[
21
]
. Elle est gouvernee par un prefet de rang equestre (
prefet d'Egypte
), a la fois gouverneur et commandant en chef des legions. Les senateurs sont interdits d'acces a l'Egypte.
- Il arrive frequemment que des provinces imperiales changent de rang, en particulier au gre des besoins militaires : ainsi le
Norique
, province procuratorienne, devient province pretorienne a une legion en
169
, sous le regne de
Marc Aurele
.
A la mort d'
Auguste
(en
14
)
:
- Provinces consulaires :
Dalmatie
,
Hispanie citerieure
,
Mesie
,
Pannonie
et
Syrie
.
- Provinces pretoriennes :
Aquitaine
,
Belgique
,
Galatie
,
Lusitanie
et
Lyonnaise
.
- Provinces equestres :
Alpes grees
,
Alpes maritimes
,
Alpes pennines
,
Corse et Sardaigne
,
Norique
,
Rhetie
et
Judee
.
- Cas particulier :
Egypte
.
A l'avenement de
Septime Severe
(en
193
)
:
- Provinces consulaires :
Bretagne
,
Cappadoce
,
Dalmatie
,
Germanie inferieure
,
Germanie superieure
,
Hispanie citerieure
,
Mesie inferieure
,
Mesie superieure
,
Pannonie inferieure
,
Pannonie superieure
,
Trois Dacies
,
Syrie
et
Judee
.
- Provinces pretoriennes :
Numidie
,
Lusitanie
,
Aquitaine
,
Lyonnaise
,
Belgique
,
Norique
,
Rhetie
,
Thrace
,
Bithynie
-
Pont
,
Cilicie
,
Galatie
et
Arabie
.
- Provinces equestres :
Alpes cottiennes
,
Alpes grees
,
Alpes maritimes
,
Alpes pennines
,
Corse et Sardaigne
,
Epire
,
Mauretanie cesarienne
et
Mauretanie tingitane
.
- Cas particulier :
Egypte
.
Le decoupage administratif des provinces se complete par l’organisation des reseaux indispensables pour les communications : trace de nouvelles
voies romaines
, creation sous
Auguste
d’un reseau de
poste
imperiale (
cursus publicus
). Enfin, les empereurs amenagent ces territoires par de nombreuses fondations de
colonies
.
En ce qui concerne la superficie de l'Empire romain, si elle atteint au maximum 5 000 000
km
2
, superficie generalement admise par les historiens, il etait difficile d'etablir la superficie des territoires sous joug Romain en Afrique du nord, d'une part par le desert du Sahara omnipresent, ou d'etablir des limites en un espace presque vide etait aleatoire, ou fantaisiste, et d'une autre part, il y avait la resistance des tribus Berberes, surtout au Nord-Ouest (actuel Maroc, et Algerie actuelle). Mais generalement, pendant les 500 annees de l'empire de Rome, l'autorite imperiale fut acceptee. Si des Limes (fortifications) sont a signaler ca et la, en de nombreux endroits, les frontieres furent sans cesse repoussees, et Rome etait maitre de toute l'Afrique du Nord, et avait matee toute resistance entre 130 et
Les problemes etaient moins importants en pays Carthaginois (actuelle Tunisie), Tripolitaine, Cyrenaique, et en Egypte. La superficie de l'Empire romain devait etre donc plus elevee que les 5 000 000
km
2
generalement admis. En revanche, pour les limites et frontieres en Europe et en Asie, les frontieres sont parfaitement definies, et connues (sauf pour la Mesopotamie en Asie). De plus, ces territoires etaient peuples, et fertiles. La superficie de l'Empire romain devait donc correspondre a la superficie des actuels Etats-Unis (mais sans l'Alaska et Hawai), donc tourner autour des 7 500 000
km
2
(en considerant l'espace Saharien presque vide de l'Egypte, de la Libye, et de la Mauretanie (actuels etats du Maroc, Algerie, et Tunisie), sans oublier qu'un temps l'Empire romain etait present en Nubie, au sud de l'Egypte (actuel Nord-soudan). En Asie, la presence de l'Empire romain en Mesopotamie (pays de Babylone), Tigre et Euphrate (actuelle Irak), fut tout aussi temporaire.
A noter aussi la presence en Asie de l'Empire romain en Armenie, pays vassal ou sous influence de Rome, en fonction des epoques. L'Armenie deviendra le premier Etat chretien de l'histoire.
La creation de nouvelles provinces peut se faire de deux manieres : par conquete (par exemple celle de la
Bretagne
a partir du regne de
Claude
) ou par demembrement de provinces existantes (par exemple le demembrement de la
Mesie
sous
Domitien
).
Apres
Septime Severe
, il n'y a plus de creation de province par conquete, les creations se font par demembrement de provinces existantes. Ainsi Septime Severe scinde en deux les provinces qui ont les armees les plus puissantes (trois legions) : la
Syrie
et la
Bretagne
. Il cree egalement les provinces d'
Osroene
(
195
) et de
Mesopotamie
(
198
) a la suite des expeditions militaires qu'il conduit en Orient et qui l'amenent a prendre la capitale des
Parthes
,
Ctesiphon
, le
.
Diocletien
procede a une division des provinces sur l'echelle de tout l'Empire vers
303
. Par exemple la
Gaule lyonnaise
est divisee (en deux etapes) en quatre provinces (les
Lyonnaises
I
,
II
, puis
III
et
IV
), la
Gaule belgique
l'est en deux provinces (
I
et
II
). Ce nouveau systeme entraine une augmentation notable du nombre des provinces romaines : pres de 120 au
V
e
siecle
.
Reorganisation du systeme provincial au Bas-Empire
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]
Le systeme des provinces senatoriales et imperiales forme un cadre administratif relativement leger, ou les cites provinciales jouissent d'une autonomie assez large. Suffisant lorsque la
pax romana
regne, il se revele problematique lors de la
crise du troisieme siecle
: la fiscalite et le ravitaillement des troupes doivent augmenter leur rendement, et d'autre part les representants du Senat ne montrent pas, a quelques exceptions pres, l'ardeur et la competence militaire attendue face aux barbares. Comme bien des reformes romaines, l'evolution est pragmatique et progressive :
- Gallien
(
260
-
268
) limite de plus en plus l’acces des senateurs aux postes de legat de province imperiale, et leur enleve le commandement des legions. Les
legati Augusti
,
proconsuls
ou
propreteurs
, sont de plus en plus remplaces par des
vice praeses
, de rang equestre.
- En
275
,
Tacite
, nomme empereur par le
Senat romain
, inverse la tendance et redonne aux senateurs le droit de diriger des provinces imperiales comme
proconsul
.
- En
282
,
Carus
reprend la politique de Gallien excluant les senateurs des gouvernements provinciaux.
Diocletien
procede a une reorganisation complete du systeme provincial :
- Il separe completement l'administration civile, confiee a un gouverneur civil, et le commandement militaire, attribue a un
dux
ou a un
comes
, tous deux dependants de l'empereur et non plus du Senat.
- Il subdivise les provinces en unites plus petites, doublant presque leur nombre qui depasse 100.
- Le systeme administratif de Diocletien est enfin organise selon un schema a trois niveaux :
- Au niveau le plus bas, les provinces.
- Au niveau intermediaire, les
dioceses
, au nombre de 12, regroupant les provinces.
- Au niveau superieur, les
prefectures du pretoire
, au nombre de 4, regroupement de dioceses.
- L'administration imperiale se rapproche du terrain, au prix d'une explosion du nombre de ses fonctionnaires.
- Les provinces sont confiees, pour ce qui concerne l'administration civile, soit a un consulaire (senateur ancien consul), soit a un
praeses
(chevalier). Quelques provinces sont sous l'autorite d'un
corrector
de rang moindre. Quelques-unes conservent une administration essentiellement militaire, les fonctions de
comes
ou de
dux
et de
praeses
etant confondues. Enfin, trois provinces (l'Afrique, l'Asie et l'Achaie) sont laissees sous une administration proconsulaire dependant du Senat : a ce titre, elles sont de fait situees en dehors des dioceses. Rome quant a elle (avec ses environs immediats) reste sous l'autorite du prefet de la Ville, senateur de rang consulaire.
- ↑
Nicolet 1978
,
p.
910-911
- ↑
Lintott, Andrew
,
The Constitution of the Roman Republic
,
1999
,
Oxford University Press
, pp.101-102
- ↑
a
et
b
Lefebvre 2011
,
p.
106
- ↑
Ferrary 1977
,
p.
620-621.
- ↑
Ferrary 1977
,
p.
621.
- ↑
Ferrary 1977
,
p.
622.
- ↑
Ferrary 1977
,
p.
623.
- ↑
Nicolet 1978
,
p.
912
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