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Province romaine

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Carte des provinces de l' Empire romain en 116 .

Sous la Rome antique , les provinces , ou provinciae en latin, sont des subdivisions territoriales hors d'Italie, sur lesquelles s'applique l'autorite militaire et civile d'un magistrat (gouverneur ayant rang de preteur ou de consul). Initialement, le terme de provincia designe de maniere generale un territoire d'exercice et de competence d'un magistrat particulier pour des sujetions particulieres. Au cours de la conquete romaine du pourtour mediterraneen, le sens du mot glisse pour signifier par metonymie l'etendue territoriale sur laquelle le magistrat exercera son autorite.

Elles apparaissent pendant les guerres puniques , au moment ou la Republique romaine s'etend hors de la peninsule italienne, et le nombre de provinces romaines ne cesse alors d'augmenter. A la fin de la Republique comme sous le Haut Empire, les provinces sont les plus grandes divisions administratives du territoire. Leur nombre atteint la quarantaine sous les Severes . Diocletien , sous la tetrarchie , reforme profondement l'administration territoriale de l'Empire, en multipliant le nombre de provinces et en creant une entite superieure aux provinces, les dioceses .

Etymologie et semantique [ modifier | modifier le code ]

Le terme provincia (pl. provinciae ) designe au debut de la republique romaine le domaine de responsabilite que le Senat romain attribue a un magistrat romain (un consul ou un preteur ) detenteur de l' imperium , ce qui couvre des domaines varies : conduite d'une campagne militaire contre un ennemi designe en Italie ou hors d'Italie, juridiction civile du preteur urbain, tache administrative comme la surveillance des forets et des voies de transhumance. Pour les provinciae qui concernent un territoire exterieur a l'Italie, ou il faut faire la guerre ou qu'il faut gouverner, le mot provincia par un glissement progressif de sens vient a designer ce territoire lui-meme [ 1 ] .

La provincia ne peut donc etre qu'une circonscription reduite : les gouverneurs de provinces exercent chacun leur imperium sur leur province ; ils ne peuvent amener leur armee dans une autre province [ 2 ] , a moins d'en recevoir l'ordre. Au cours de la conquete romaine, les territoires d'exercice de ces magistrats pretoriens ou consulaires vont se fixer en fonction des enjeux diplomatiques, geopolitiques et militaires contemporains, devenant a proprement parler des districts plus ou moins permanents, dotes d'institutions de gestion de plus en plus fixes. C'est sous ce sens qu'est reste employe le terme de province romaine dans l'historiographie.

Sous la Republique romaine [ modifier | modifier le code ]

Gouvernement [ modifier | modifier le code ]

A partir de 227 av. J.-C. , le terme provincia prend le sens d'un commandement hors de l' Italie puis celui de la possession de territoires hors de la peninsule [ref. necessaire] . Chaque province est organisee en vertu d'une Lex provincialis , proposee par le general romain victorieux. Cette loi determine le fonctionnement administratif et judiciaire de la province et fixe le statut des diverses communautes et cites qui y sont implantees [ 3 ] .

Dans un premier temps, le gouvernement est attribue a un preteur elu par le peuple romain, pour un an. Ensuite sont nommes gouverneurs des magistrats sortis de charge, pour lesquels sont creees les promagistratures  : propreteurs et proconsuls .

Au II e  siecle  av. J.-C. , et ce depuis une legislation de Caius Gracchus , le Senat devait chaque annee designer, avant les elections consulaires, les provinces que les consuls de l'annee suivante se verraient attribuer pour leurs proconsulats [ 4 ] . Parmi les provinciae confiees a des preteurs, trois au moins concernent des fonctions judiciaires a Rome : la iurisdictio urbana , la iurisdictio peregrina et la quaestio repetundarum [ 5 ] . Les autres preteurs pouvaient se voir confier comme provincia l'une des provinces alors controlees par Rome, ou une mission hors de Rome, telle qu'une intervention militaire. Le Senat designait les six provinciae pretoriennes a repartir entre les six preteurs de l'epoque, repartition qui se faisait ensuite par tirage au sort [ 6 ] . Les gouvernements de province restes vacants a la suite des deux decisions senatoriales concernant les futurs consuls et les preteurs en charge etaient ensuite confiees a d'anciens magistrats, dont l' imperium etait proroge [ 7 ] .

En 81 av. J.-C. , Sylla restreint les gouvernements provinciaux aux seuls promagistrats, tandis que le nombre de preteurs , et donc de propreteurs est releve a 8 [ 8 ] .

Les territoires legues deviennent aussi des provinces. Au I er  siecle, ce mode de gestion prend son expansion, au detriment des royaumes consideres comme indociles (Seleucides, Lagides) ou incapables de preserver leur independance (les Gaules). La provincialisation se fait tres progressivement et peu clairement. Elle est parfois tardive alors que la domination etait effective depuis longtemps.

La fonction de promagistrat n'est pas directement remuneree, mais elle rapporte neanmoins de l'argent, notamment par les cadeaux des notables de la province, spontanes ou sollicites ( concussion ). Des abus sont commis et donnent lieu a des proces comme celui des Siciliens contre Verres , ou a des revoltes comme en Asie .

Les sources nous donnent beaucoup de profils de gouverneurs, du prevaricateur sanglant (Verres) au justicier honorable (Mucius Scaevola). Rome a un reel controle sur les gouverneurs, par le nombre de proces auxquels ils doivent faire face. De tres frequentes poursuites judiciaires sont menees. Les gouverneurs envoient des rapports frequents sur ce qui se passe dans la province. Les elites locales relayent leurs plaintes via le reseau de clientele. Les gouverneurs sont tres surveilles.

En etablissant ce systeme de provincialisation, Rome montre sa superiorite devant les autres puissances de la Mediterranee mais aussi sa modernite. Un article web (Rome et l’Occident : seize provinces en quete d’histoires [ 9 ] ) parle de ≪ techniques romaines de gouvernement ≫ pour prendre conscience de cette superiorite.

Liste des provinces creees sous la Republique [ modifier | modifier le code ]

Sous la Republique romaine, les provinces sont soit gouvernees par des propreteurs , soit par des proconsuls . Certaines provinces comme l' Asie et l' Afrique particulierement riches sont tres convoitees. L'attribution releve de l'autorite du Senat, qui procede le plus souvent par tirage au sort. A partir de 123 av. J.-C. , les provinces consulaires devaient etre tirees au sort avant l'election, pour prevenir toute manœuvre politique [ 10 ] . Ainsi, Ciceron se vit attribuer pour son proconsulat la Macedoine , qu'il ceda a son collegue consul, puis la Cilicie .

Creation Nom de la province Histoire
Sicile La Sicile passe sous domination romaine lors de la premiere guerre punique et devient la premiere province romaine, a l'exception de Syracuse.
Corse-Sardaigne Creation d'un nouveau preteur pour administrer ces deux iles, que Carthage cede a Rome en apres la guerre des Mercenaires .
Hispanie citerieure Apres la victoire romaine sur Carthage lors de la deuxieme guerre punique , les territoires iberiques conquis par Scipion l'Africain sont divises en deux provinces.
Hispanie ulterieure
Illyrie Apres les guerres d'Illyrie au III e  siecle  av. J.-C. , la region est finalement conquise pendant la troisieme guerre macedonienne . Cependant, il faut encore une centaine d'annees afin que les Illyriens de la cote et les tribus dalmatiennes soient finalement soumis.
Macedoine A la suite de la quatrieme guerre macedonienne , l'ancien royaume antigonide de Macedoine devient une province romaine.
Afrique proconsulaire La province est creee apres la troisieme guerre punique , l'annee ou Carthage est rasee par Scipion Emilien .
Asie proconsulaire La region de Pamphylie est donnee par les Romains au royaume de Pergame en En , Attale  III de Pergame legue a Rome ses terres qui deviennent province romaine. Marc Antoine cede en partie la Pamphylie au Galate Amyntas et elle ne redevient province romaine qu'a la mort de celui-ci.
Pamphylie
Cilicie Au II e  siecle  av. J.-C. , la Cilicie devient un bastion de pirates, et pour contrer cette menace, Rome en fait une de ses provinces. Cependant, les pirates ne sont elimines qu'en , apres une campagne de Pompee .
Cyrenaique La Cyrenaique est leguee par Ptolemee Apion a Rome. L'ile de Crete lui sera adjoint en , puis detachee par Jules Cesar , a nouveau reunie par Marc Antoine avant de la ceder en partie a Cleopatre  VI , les deux provinces sont definitivement reunies apres Actium [ 11 ] , [ 12 ] , [ 13 ] .
Gaule cisalpine Ses terres sont romaines depuis plus d'un siecle mais la province n'est creee qu'en , puis incluse en / dans l' Italie (region a statut special), dont elle forme les regiones X et XI .
Bithynie et Pont La province est organisee par Pompee a partir de la Bithynie ( Nicomede  IV legue a Rome par testament en 74 son royaume reconstitue quelques annees plus tot grace aux legions romaines) et du Pont (a la suite de la defaite de Mithridate ).
Gaule transalpine La conquete commence en mais la province ne recoit cependant son statut officiel qu'apres le passage de Pompee dans les annees 70 avant notre ere [ 14 ] .
Crete La Crete est annexee entre et , et est associee a la Cyrenaique. Jules Cesar la separe de la Cyrenaique puis Marc Antoine reunit a nouveau les deux regions avant de ceder quelques annees plus tard une partie de l'ile a Cleopatre  VI . Apres Actium , les deux provinces sont definitivement reunies [ 11 ] , [ 12 ] , [ 13 ] .
Syrie La Syrie est un ancien royaume seleucide , annexe par Pompee , lors des guerres contre Mithridate  VI .
Chypre Caton le Jeune organise l'annexion de l'ile leguee par le royaume lagide d’Egypte , puis elle est confiee a Cleopatre  VI par Marc Antoine . Elle redevient romaine apres Actium .
Gaule chevelue La provincialisation de la Gaule chevelue est le resultat des conquetes de Jules Cesar pendant la guerre des Gaules .
Africa Nova La "Nouvelle Afrique" est une province ephemere, creee par Jules Cesar et a nouveau rattachee a l' Afrique proconsulaire par Auguste . Elle couvre la partie occidentale de la province d'Afrique, ainsi qu'une partie de la Numidie .
Egypte Royaume des Ptolemees , l'Egypte est annexee par Auguste a la suite de la bataille d'Actium et de la mort de Cleopatre  VII .

Haut Empire romain [ modifier | modifier le code ]

Sous le Principat d' Auguste , le , les provinces sont partagees entre l'empereur et le Senat , en provinces imperiales ( provinciæ Cæsaris ) et provinces senatoriales ( provinciæ Senatus et populi ), selon un decoupage analyse par Strabon , contemporain de l'operation [ 15 ] , [ 16 ] .

Au fil des conquetes territoriales et des decoupages des provinces, les nouvelles provinces sont reparties entre ces deux autorites. Le Senat se voit traditionnellement attribuer les provinces pacifiees anciennement, ce qui menage ses prerogatives. L'empereur, detenteur du pouvoir militaire ( imperium majus ) se reserve les provinces situees aux frontieres de l'Empire qui necessitent la presence des legions, et les territoires pauvres ou mal soumis [ 16 ] . Il arrive plusieurs fois que des provinces changent d'attribution : ainsi, la Betique , d'abord confiee a l'empereur, est retrocedee au peuple romain vers /

La Lex provincialis , definie par province lors de la Republique, reste en vigueur sous l'Empire. A ce reglement s'ajoute au fil du temps les decisions du gouverneur et de l'empereur, la mise a jour donne la formula provinciae , qui actualise le statut des communautes. La formula recapitule aussi les chiffres des recensements locaux, qui servent a l'assiette de l'impot, et les principaux textes legislatifs des cites [ 3 ] .

Provinces du peuple romain (dites ≪ senatoriales ≫) [ modifier | modifier le code ]

Gouvernement : proconsuls et propreteurs [ modifier | modifier le code ]

Carte des provinces de l' Empire romain en 14 .
  • Provinces imperiales
  • Provinces senatoriales
  • Italie

Les provinces qu' Auguste ne s'attribue pas en sont souvent appelees ≪ senatoriales ≫, car de fait leur gestion depend essentiellement du Senat. L'appellation officielle et appropriee est en realite celle de ≪ provinces du peuple romain ≫, le Senat ne representant que l'elite de l'ensemble des citoyens. En ces provinces sont pacifiees, depourvues de legions, leur securite etant assuree par le glacis des nouvelles provinces imperiales. Seule l'Afrique fait exception, gardant une legion dans la province d' Afrique proconsulaire [ 17 ] .

La gestion des provinces du peuple romain reste celle qui s'exercait pendant la Republique. Leurs gouverneurs sont des promagistrats (c'est-a-dire d'anciens magistrats superieurs, toujours senateurs) nommes pour un an par le Senat et portant le titre de proconsul ou de propreteur . Le titre de proconsul est uniquement destine a deux provinces senatoriales, l'Afrique et l'Asie car elles sont plus riches. Le prestige de ces deux provinces, ainsi que les grandes possibilites d'enrichissement qu'elles representent, en faisaient des postes de fin de carriere par excellence : le gouvernement de l'Afrique ou de l'Asie s'obtient au moins dix ans apres un consulat , et il s'agit du sommet de la carriere d'un senateur, tandis que les autres provinces senatoriales sont attribuees au moins cinq ans apres la preture [ 17 ] .

Les autres provinces sont diriges par des senateurs portant le titre de propreteur, c'est-a-dire la Betique, la Gaule Narbonnaise, la Corse, la Sardaigne, la Sicile, l’Achaie, la Macedoine, la Crete, la Cyrene, la Bithynie et Chypre.

L'attribution de ces provinces se fait par tirage au sort au Senat, en principe car des temoignages indiquent le controle de l'empereur sur le tirage au sort, et la necessite de son approbation sur les nominations.

Le gouverneur est aide par un questeur , senateur de rang questorien, et par un ou plusieurs legats de rang questorien ayant rempli une ou deux magistratures mineures, ou de rang pretorien sortant de sa charge et par un accensus , affranchi qui est son secretaire personnel. Le questeur gere l'administration financiere de la province, encaisse les recettes fiscales, paie les depenses et envoie le surplus dans la caisse senatoriale, l' ærarium Saturni . Le legat est choisi par le proconsul ou le propreteur parmi ses familiers, et le seconde dans l'exercice de la justice. Dans les provinces importantes comme l'Asie, le proconsul peut s'adjoindre trois legats [ 17 ] .

L'empereur designe neanmoins des procurateurs dans ces provinces, pour la gestion de ses domaines personnels, la perception de certains impots et la direction des mines.

Liste des provinces senatoriales [ 18 ] [ modifier | modifier le code ]

A la mort d' Auguste (en 14 )  :

La Lycie est incorporee a l' Empire romain par l'empereur Claude en 43 et reunie avec la Pamphylie . Cette nouvelle province devient senatoriale.

La province de Thrace est creee en 46 lorsque le dernier royaume thrace independant est annexe a la mort du roi Roemetalkes  III . D'abord confiee a des procurateurs gouverneurs, et donc ≪ province senatoriale ≫, la province de Thrace est ensuite confiee a des legats pretoriens.

La province de Bithynie - Pont devient province imperiale en 135 .

Septime Severe divise la province d' Afrique proconsulaire et cree la Numidie , province imperiale.

A l'avenement de Septime Severe (en 193 )  :

Provinces imperiales [ modifier | modifier le code ]

Gouvernement : legats d'Auguste propreteur ou procurateurs [ modifier | modifier le code ]

Ces dernieres, mal soumises ou situees aux frontieres de l'Empire, possedent des garnisons ou des armees completes, et les gouverneurs y representent l'empereur. L'attribution des provinces aux divers legats se fait selon le bon vouloir de l'empereur, mais respecte neanmoins certaines usages :

  • Le mandat du gouverneur n'a pas de duree definie, et l'empereur peut l'abreger ou le prolonger a sa guise. On observe cependant que la duree habituelle a la tete d'une province est de trois ans au plus [ 19 ] .
  • Dans les provinces les plus importantes, en particulier dans les plus riches ou dans celles qui disposent de troupes importantes, le gouverneur est un senateur et porte le titre de legat d'Auguste. Les provinces qui ne disposent que d'une seule legion sont gouvernees par un legat d'Auguste de rang pretorien (c'est le cas dans les trois provinces des Gaules ou en Lusitanie ) ; tandis que les provinces disposant de deux legions ou plus sont gouvernees par un legat propreteur de rang consulaire (c'est le cas dans les deux provinces de Germanie inferieure et Germanie superieure ou dans les Pannonie ) [ 19 ] . Ces dernieres sont plus prestigieuses.
  • Les provinces de petite taille, considerees comme moins importantes et moins romanisees, qui ne comptent pas de legions mais uniquement des corps auxiliaires , sont gouvernees par un chevalier , portant jusque sous Claude le titre de prefet , et par la suite celui de procurateur . Ces provinces sont donc dites de rang procuratorien ou equestre (c'est par exemple le cas pour le Norique ou la Rhetie , du moins pendant la plus grande partie du Haut-Empire). Contrairement aux senateurs, le prefet ou procurateur equestre ne possede pas le ius gladii (droit de vie et de mort sur des citoyens romains), sauf autorisation de l'empereur [ 20 ] .
  • L' Egypte represente un cas a part : depuis Actium ( ), elle est consideree comme un domaine personnel de l'empereur [ 21 ] . Elle est gouvernee par un prefet de rang equestre ( prefet d'Egypte ), a la fois gouverneur et commandant en chef des legions. Les senateurs sont interdits d'acces a l'Egypte.
  • Il arrive frequemment que des provinces imperiales changent de rang, en particulier au gre des besoins militaires : ainsi le Norique , province procuratorienne, devient province pretorienne a une legion en 169 , sous le regne de Marc Aurele .

Liste des provinces imperiales [ 18 ] [ modifier | modifier le code ]

A la mort d' Auguste (en 14 )  :

A l'avenement de Septime Severe (en 193 )  :

Amenagement du territoire [ modifier | modifier le code ]

Le decoupage administratif des provinces se complete par l’organisation des reseaux indispensables pour les communications : trace de nouvelles voies romaines , creation sous Auguste d’un reseau de poste imperiale ( cursus publicus ). Enfin, les empereurs amenagent ces territoires par de nombreuses fondations de colonies .

En ce qui concerne la superficie de l'Empire romain, si elle atteint au maximum 5 000 000  km 2 , superficie generalement admise par les historiens, il etait difficile d'etablir la superficie des territoires sous joug Romain en Afrique du nord, d'une part par le desert du Sahara omnipresent, ou d'etablir des limites en un espace presque vide etait aleatoire, ou fantaisiste, et d'une autre part, il y avait la resistance des tribus Berberes, surtout au Nord-Ouest (actuel Maroc, et Algerie actuelle). Mais generalement, pendant les 500 annees de l'empire de Rome, l'autorite imperiale fut acceptee. Si des Limes (fortifications) sont a signaler ca et la, en de nombreux endroits, les frontieres furent sans cesse repoussees, et Rome etait maitre de toute l'Afrique du Nord, et avait matee toute resistance entre 130 et Les problemes etaient moins importants en pays Carthaginois (actuelle Tunisie), Tripolitaine, Cyrenaique, et en Egypte. La superficie de l'Empire romain devait etre donc plus elevee que les 5 000 000  km 2 generalement admis. En revanche, pour les limites et frontieres en Europe et en Asie, les frontieres sont parfaitement definies, et connues (sauf pour la Mesopotamie en Asie). De plus, ces territoires etaient peuples, et fertiles. La superficie de l'Empire romain devait donc correspondre a la superficie des actuels Etats-Unis (mais sans l'Alaska et Hawai), donc tourner autour des 7 500 000  km 2 (en considerant l'espace Saharien presque vide de l'Egypte, de la Libye, et de la Mauretanie (actuels etats du Maroc, Algerie, et Tunisie), sans oublier qu'un temps l'Empire romain etait present en Nubie, au sud de l'Egypte (actuel Nord-soudan). En Asie, la presence de l'Empire romain en Mesopotamie (pays de Babylone), Tigre et Euphrate (actuelle Irak), fut tout aussi temporaire.

A noter aussi la presence en Asie de l'Empire romain en Armenie, pays vassal ou sous influence de Rome, en fonction des epoques. L'Armenie deviendra le premier Etat chretien de l'histoire.

Creations de nouvelles provinces [ modifier | modifier le code ]

La creation de nouvelles provinces peut se faire de deux manieres : par conquete (par exemple celle de la Bretagne a partir du regne de Claude ) ou par demembrement de provinces existantes (par exemple le demembrement de la Mesie sous Domitien ).

Apres Septime Severe , il n'y a plus de creation de province par conquete, les creations se font par demembrement de provinces existantes. Ainsi Septime Severe scinde en deux les provinces qui ont les armees les plus puissantes (trois legions) : la Syrie et la Bretagne . Il cree egalement les provinces d' Osroene ( 195 ) et de Mesopotamie ( 198 ) a la suite des expeditions militaires qu'il conduit en Orient et qui l'amenent a prendre la capitale des Parthes , Ctesiphon , le .

Antiquite tardive [ modifier | modifier le code ]

Diocletien procede a une division des provinces sur l'echelle de tout l'Empire vers 303 . Par exemple la Gaule lyonnaise est divisee (en deux etapes) en quatre provinces (les Lyonnaises I , II , puis III et IV ), la Gaule belgique l'est en deux provinces ( I et II ). Ce nouveau systeme entraine une augmentation notable du nombre des provinces romaines : pres de 120 au V e  siecle .

Reorganisation du systeme provincial au Bas-Empire [ modifier | modifier le code ]

Le systeme des provinces senatoriales et imperiales forme un cadre administratif relativement leger, ou les cites provinciales jouissent d'une autonomie assez large. Suffisant lorsque la pax romana regne, il se revele problematique lors de la crise du troisieme siecle  : la fiscalite et le ravitaillement des troupes doivent augmenter leur rendement, et d'autre part les representants du Senat ne montrent pas, a quelques exceptions pres, l'ardeur et la competence militaire attendue face aux barbares. Comme bien des reformes romaines, l'evolution est pragmatique et progressive :

  • Gallien ( 260 - 268 ) limite de plus en plus l’acces des senateurs aux postes de legat de province imperiale, et leur enleve le commandement des legions. Les legati Augusti , proconsuls ou propreteurs , sont de plus en plus remplaces par des vice praeses , de rang equestre.
  • En 275 , Tacite , nomme empereur par le Senat romain , inverse la tendance et redonne aux senateurs le droit de diriger des provinces imperiales comme proconsul .
  • En 282 , Carus reprend la politique de Gallien excluant les senateurs des gouvernements provinciaux.

Diocletien procede a une reorganisation complete du systeme provincial :

  • Il separe completement l'administration civile, confiee a un gouverneur civil, et le commandement militaire, attribue a un dux ou a un comes , tous deux dependants de l'empereur et non plus du Senat.
  • Il subdivise les provinces en unites plus petites, doublant presque leur nombre qui depasse 100.
  • Le systeme administratif de Diocletien est enfin organise selon un schema a trois niveaux :
    • Au niveau le plus bas, les provinces.
    • Au niveau intermediaire, les dioceses , au nombre de 12, regroupant les provinces.
    • Au niveau superieur, les prefectures du pretoire , au nombre de 4, regroupement de dioceses.
  • L'administration imperiale se rapproche du terrain, au prix d'une explosion du nombre de ses fonctionnaires.
  • Les provinces sont confiees, pour ce qui concerne l'administration civile, soit a un consulaire (senateur ancien consul), soit a un praeses (chevalier). Quelques provinces sont sous l'autorite d'un corrector de rang moindre. Quelques-unes conservent une administration essentiellement militaire, les fonctions de comes ou de dux et de praeses etant confondues. Enfin, trois provinces (l'Afrique, l'Asie et l'Achaie) sont laissees sous une administration proconsulaire dependant du Senat : a ce titre, elles sont de fait situees en dehors des dioceses. Rome quant a elle (avec ses environs immediats) reste sous l'autorite du prefet de la Ville, senateur de rang consulaire.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Nicolet 1978 , p.  910-911
  2. Lintott, Andrew , The Constitution of the Roman Republic , 1999 , Oxford University Press , pp.101-102
  3. a et b Lefebvre 2011 , p.  106
  4. Ferrary 1977 , p.  620-621.
  5. Ferrary 1977 , p.  621.
  6. Ferrary 1977 , p.  622.
  7. Ferrary 1977 , p.  623.
  8. Nicolet 1978 , p.  912
  9. ≪  Rome et l’Occident : seize provinces en quete d’histoires  ≫, sur journals.openedition , (consulte le )
  10. Nicolet 1978 , p.  913
  11. a et b (en) Theocharis E. Detorakis , History of Crete , Iraklion , 1994 , p. 87.
  12. a et b Jean Tulard , Histoire de la Crete , PUF , 1979 , p. 88.
  13. a et b Claude Lepelley , Rome et l'integration de l'Empire, t. 2 Approches regionales du Haut-Empire romain , Nouvelle Clio.
  14. Frederic Hurlet et Anne Daguet-Gagey , Art. Province (Rome) , in Jean Leclant ( dir. ), Dictionnaire de l’Antiquite , Paris, PUF , coll.  ≪ Quadrige ≫, , 2464  p. ( ISBN   2-13-055018-5 ) ..
  15. Strabon , Geographie , XVII, 3, 24-25
  16. a et b Lefebvre 2011 , p.  106-107
  17. a b et c Lefebvre 2011 , p.  118-121
  18. a et b Tableau des provinces de l'Empire Lefebvre 2011 , p.  108-115
  19. a et b Jacques et Scheid 2010 , p.  170-171
  20. Jacques et Scheid 2010 , p.  172
  21. Jacques et Scheid 2010 , p.  171

Annexes [ modifier | modifier le code ]

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Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Documents anciens [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Ouvrages [ modifier | modifier le code ]

Articles [ modifier | modifier le code ]

  • Agnes Berenger-Badel , ≪  Formation et competences des gouverneurs de province dans l'Empire romain  ≫, Dialogues d'histoire ancienne , vol.  30, n o  2,‎ , p.  35-56 ( lire en ligne )
  • Jean-Marie Bertrand , ≪  A propos du mot provincia : Etude sur les modes d'elaboration du langage politique  ≫, Journal des savants , n os  3-4,‎ , p.  191-215 ( lire en ligne )
  • Jean-Louis Ferrary , ≪  Recherches sur la legislation de Saturninus et de Glaucia  ≫, Melanges de l’Ecole francaise de Rome. Antiquite , t.  89, n o  2,‎ , p.  619-660 ( lire en ligne , consulte le )