Paul Destribats
, ne le
a
Savigny-sur-Braye
et mort le
a
Neuilly-sur-Seine
[
1
]
, est un
collectionneur
francais
d’œuvres d’art, de livres et de manuscrits.
Ne dans un milieu modeste dans le
Loir-et-Cher
, Paul Destribats arrive a Paris a velo
[
2
]
en
[
2
]
. Ayant decouvert les textes du revolutionnaire russe
Victor Serge
grace a deux refractaires au
Service du travail obligatoire
, rencontres dans sa ville natale de
Vendome
, il s'engage en
1947
comme permanent dans les rangs du
Parti communiste internationaliste
[
3
]
. Desireux de se preparer a la lutte armee
[
2
]
, il effectue son service militaire dans les parachutistes
[
3
]
.
Decourage de l'action militante par les convulsions des mouvements
trotskistes
dans le sillage de la
Liberation
, il voyage dans le monde entier, travaillant comme
steward
pour la compagnie
Air France
, puis pour le compte d'un courtier en pierres precieuses, et s'installe pendant plusieurs annees au
Bresil
, ou il fonde notamment a
Copacabana
le ≪ Club 36 ≫, dont le celebre chanteur et compositeur
Dorival Caymmi
est l'un des piliers
[
2
]
et qui deviendra une reference pour la
bossa nova
[
3
]
. Il devient ensuite courtier sur les marches de matieres premieres ce qui lui donne les moyens financiers de sa passion de collectionneur.
Revenu a Paris au debut des
annees 1960
, il commence a acheter des œuvres des artistes qu'il frequente a
Saint-Germain-des-Pres
, et s'interesse egalement aux livres, manuscrits, documents imprimes concernant les avant-gardes du
XX
e
siecle
, notamment le
surrealisme
qu'il avait decouvert en
1943
grace a l'un de ses condisciples dans un internat catholique, fils d'
Emile Malespine
, createur de la revue
Manometre
, qui lui prete la
Petite anthologie du surrealisme
de
Georges Hugnet
et les œuvres de
Lautreamont
[
2
]
.
De 1990 a sa mort, il est membre de l'
Iliazd-Club
, seule association dont il accepte de sieger au conseil d'administration
[
4
]
.
Sa collection, longtemps constituee dans une grande discretion, est d'abord revelee au grand public par les prets qu'il consent a l'exposition ≪ La Revolution surrealiste ≫, presentee au
Centre Pompidou
entre le
6 mars
et le
sous le commissariat de
Werner Spies
, alors directeur du
musee national d'Art moderne
: son nom apparait alors sur les cartels des 90 documents provenant de sa collection
[
2
]
, ainsi que dans le catalogue
[
3
]
. Il est egalement preteur pour l'exposition ≪ L'Art en mouvement ≫ organisee par
Jean-Louis Prat
a la
Fondation Maeght
[
2
]
. A l'occasion de l'exposition ≪ Dada ≫ (
2005
), toujours au Centre Pompidou, sous le commissariat de
Laurent Le Bon
, il prete 235 documents
[
3
]
.
Plusieurs grandes institutions internationales, notamment le
Getty Center
a
Los Angeles
et la
National Gallery of Art
de
Washington DC
, sont en lice pour lui acheter, en
2005
, sa collection de revues publiees entre
1850
et
1980
, representant 85 metres lineaires
[
2
]
et 1 003 titres
[
5
]
et consideree comme
≪ le plus important ensemble en mains privees de revues et periodiques editees par les avant-gardes internationales, de
Dada
au
constructivisme russe
en passant par le
futurisme
italien et
De Stijl
≫
[
3
]
. Il possede notamment la seule collection complete, avec celle de la
Bibliotheque nationale Szechenyi
a
Budapest
, de la revue
hongroise
Ma
[
2
]
. Paul Destribats choisit la
Bibliotheque Kandinsky
du Centre Pompidou. Grace au classement de l'ensemble comme
ensemble d'interet patrimonial majeur
, il peut etre acquis pour 3,8 millions d'euros grace avec un mecenat du
groupe Lagardere
, sous l'impulsion de son co-gerant Pierre Leroy, lui-meme grand bibliophile
[
3
]
. Le contrat de cession de cet ensemble est signe le
[
2
]
.
Sa bibliotheque comprend en outre un fonds exceptionnel de 15 000 documents (affiches, manifestes, etc.) concernant les avant-gardes du
XX
e
siecle
[
5
]
ainsi que des editions originales et illustrees, des livres d'artiste et des manuscrits, notamment un important fonds consacre a
Andre Breton
[
2
]
, au total pres de 20 000 numeros
[
5
]
.
- ↑
Releve des fichiers de l'Insee
- ↑
a
b
c
d
e
f
g
h
i
j
et
k
Harry Bellet, ≪
Paul Destribats, flibustier de l'avant-garde
≫, sur
lemonde.fr
,
- ↑
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et
g
Roxana Azimi, ≪
Mort de Paul Destribats
≫, sur
lemonde.fr
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- ↑
Necrologie in
Carnets de l'Iliazd-Club
, n°9, Marseille : 2019, pp. 152-153
- ↑
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c
Judith Benamou-Huet, ≪
L'archiviste des avant-garde
≫, sur
lesechos.fr
,