Palais Pitti
Palazzo Pitti
Facade depuis la
Piazza de' Pitti
.
Presentation
Type
|
Palais citadin
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Partie de
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Destination initiale
| |
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Destination actuelle
|
Ensemble de galeries d'art publiques
|
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Style
|
Renaissance
|
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Architecte
| |
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Construction
|
1458 - 1464
|
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Proprietaire
|
Commune de Florence
|
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Patrimonialite
|
Bien culturel italien
(
d
)
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Visiteurs par an
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Site web
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Geolocalisation sur la carte :
Italie
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Le
palais Pitti
est un immense palais de style
Renaissance
situe a
Florence
, en Italie. Il a ete erige dans le quartier
Oltrarno
(rive ouest du
fleuve Arno
), non loin du
Ponte Vecchio
. Le cœur du palais actuel date de
1458
et etait, a l’origine, la residence de
Luca Pitti
, un ambitieux banquier florentin.
Le palais est rachete en
1549
par la
famille Medicis
et devient la residence principale des familles regnantes du
grand-duche de Toscane
. Au fil du temps, il se transforme en veritable coffre aux tresors, les generations successives y amassant peintures, orfevreries, bijoux et autres biens de luxe.
A la fin du
XVIII
e
siecle
, le palais Pitti est utilise comme base politique par
Napoleon
I
er
, il sert ensuite egalement mais brievement de palais royal a l’Italie nouvellement unifiee.
Le palais et son contenu sont cedes au peuple italien par le roi
Victor-Emmanuel III d'Italie
en
1919
et ses portes ouvertes au public, devoilant l’une des plus grandes galeries d’art de Florence. Aujourd’hui, il offre au public plusieurs collections mineures en plus de celles de la famille Medicis.
Sa facade, de
style bugnato
, est composee de blocs de
pietra forte
provenant des carrieres de la colline de Boboli qui lui donnent une allure generale monumentale et massive.
La
Piazza de' Pitti
fut ulterieurement agrandie en 1837, par la demolition de quelques palais des cotes, comme le Palais Guidetti, ce qui a permis de degager le Palais Guicciardini dans l'angle.
Deux plaques rappellent que l'astronome
Paolo Toscanelli
y a vecu, au
n
o
18, et que
Feodor Dostoievski
y a ecrit son roman
l'Idiot
de 1868 a 1869, residant au
n
o
22.
La construction de ce batiment grave et severe
[
1
]
est commanditee en 1458 par Luca Pitti, un banquier florentin, partisan et ami de
Cosme de Medicis
. Le debut de l'histoire du palais Pitti est un melange de faits et de mythes. On dit ainsi que Pitti avait donne pour instruction que les fenetres soient plus larges que la porte par laquelle on entrait au
palais Medici
. L’historien de l’art du
XVI
e
siecle
Giorgio Vasari
supposait que
Brunelleschi
, assiste par son eleve
Luca Fancelli
, etait l’architecte du palais, mais aujourd’hui, on considere que Fancelli en fut le veritable architecte
[
2
]
. En effet, en plus de differences notables avec le style de Brunelleschi, ce dernier est decede 12 ans avant le debut du chantier, et la composition suggere que l’architecte inconnu etait plus experimente en architecture domestique utilitaire que dans les regles humanistes definies par
Leon Battista Alberti
dans son livre
De Re Aedificatoria
[
3
]
.
Meme s’il est impressionnant, le palais original ne peut rivaliser avec les residences florentines des Medicis, ni en taille, ni en contenu. Quel qu’ait pu etre l’architecte du palais Pitti, il va a l’encontre des tendances du moment. Le
travail rustique de la pierre
confere au palais un aspect austere et puissant, impression renforcee par les trois series de sept ouvertures en arche, rappelant un
aqueduc
romain. Les Florentins de l’epoque, ferus d’un nouveau style
all'antica
, sont ravis par cette architecture inspiree de la Rome antique. Ce dessin original a surmonte l'epreuve du temps : les repetitions des facades sont reprises a chaque nouvelle addition accolee au palais et leur influence est retrouvee dans plusieurs imitations de
XVI
e
ou reprises du
XIX
e
siecle
[
3
]
.
La construction est suspendue en 1464, alors que Luca Pitti subit quelques revers financiers apres le deces de Cosme de Medicis. Luca Pitti meurt en 1472 avant que le batiment ne soit termine
[
4
]
.
Le batiment est vendu en 1549 par Buonaccorso Pitti, un descendant de Luca Pitti, a
Eleonore de Tolede
. Elevee a la cour de Naples, Eleonore est l'epouse de
Cosme
I
er
de Toscane
, qui deviendra plus tard grand-duc
[
5
]
. Lors de son demenagement dans le palais, Cosme demande a
Giorgio Vasari
d'agrandir la structure pour se conformer a ses gouts ; sa surface sera plus que doublee par l'addition d'un nouveau bloc a l'arriere. Vasari construit egalement le
corridor de Vasari
, un passage protege et couvert entre le
palazzo Vecchio
, siege du gouvernement, et le palais Pitti et qui traverse l'Arno, au-dessus du Ponte Vecchio
[
6
]
. Ce passage permet au grand-duc et a sa famille de se deplacer aisement entre leur residence officielle, le
palazzo Vecchio
, et le palais Pitti. A l'origine, le palais Pitti etait principalement utilise pour loger des invites officiels et pour certains evenements occasionnels de la cour, le palazzo Vecchio restant la residence principale des Medicis. Il ne sera occupe de maniere permanente qu'a partir du regne de
Ferdinand
I
er
de Medicis
, fils d'Eleonore, et de sa femme
Christine de Lorraine
. Il abritera alors la collection d'art des Medicis
[
7
]
, et sera le theatre de divertissements et de spectacles somptueux, parmi lesquels les debuts de l'opera
[
8
]
.
Une parcelle est ensuite acquise sur la colline a l'arriere du palais pour y creer un grand parc et des jardins, connus aujourd'hui sous le nom de
Jardin de Boboli
[
5
]
.
Une fois le projet de jardin bien en main,
Bartolomeo Ammannati
tourne son attention vers la creation d’une grande cour, juste derriere la facade principale, permettant de relier le palais a son nouveau jardin. Cette cour presente des canaux en
bossages
qui seront largement copies, notamment pour le
palais du Luxembourg
de
Marie de Medicis
, a Paris. Sur la facade principale, Ammannati pose egalement des
finestre inginocchiate
(fenetres ≪ agenouillees ≫, en reference a leur ressemblance avec un
prie-Dieu
, deja utilisees par
Michel-Ange
), pour remplacer les baies a chaque extremite. Entre 1558 et 1570, Ammannati construit un escalier monumental qui conduit en grande pompe au ≪
piano nobile
≫. Il elargit les ailes de la facade donnant sur le jardin. Elles embrassent alors une cour, creusee dans la pente de la colline, situee au meme niveau que la cour devant le batiment et qu’il est possible de voir a travers l’arche centrale du sous-sol. Du meme cote, Ammanati construit un
grotto
, appele le ≪ grotto de Moise ≫ en reference a la statue en
porphyre
qui y est visible. Sur la terrasse au-dessus, au meme niveau que les fenetres du
piano nobile
, l’architecte installe une fontaine, elle sera remplacee en 1641 par la ≪ Fontana del Carciofo ≫ (Fontaine de l’Artichaut), concue par
Giovanni Francesco Susini
, un ancien eleve de
Giambologna
[
9
]
.
En 1616, un concours est organise pour la conception d’extensions de part et d’autre de la facade principale.
Giulio Parigi
remporte le contrat. Les travaux commencent en 1618 sur la partie nord et, en 1631,
Alfonso Parigi
attaque la partie ouest. Au
XVIII
e
siecle
, deux ailes perpendiculaires sont ajoutees par l’architecte Giuseppe Ruggeri pour accentuer l’elargissement de la via Romana, ce qui cree une place centree sur la facade, prototype de la ≪ cour d’honneur ≫ qui sera copiee en France. Durant de nombreuses annees, de sporadiques ajouts et modifications moins significatifs, seront faits sous d’autres maitres et architectes
[
10
]
.
Sur un des cotes des jardins se tient un singulier
grotto
concu par
Bernardo Buontalenti
. La partie du bas fut commencee par Vasari mais l’architecture des etages superieurs est bouleversee par des
stalactites
en pierre ponce entourant les armoiries des Medicis.
L’interieur est lui aussi un equilibre entre architecture et nature. Dans la premiere piece se trouvent des copies des quatre esclaves inacheves de
Michel-Ange
qui emergent de chaque coin. Ils semblent porter la voute, qui comprend un
oculus
ouvert en son centre et peint comme un berceau rustique avec des animaux, des personnages et de la vegetation. D’autre personnages, animaux et arbres, fabriques en
stuc
et en
pierre ponce
brute ornent le bas des murs. Un court passage mene a une deuxieme petite chambre puis a une troisieme au milieu de laquelle se dresse une fontaine et dans son bassin la Venus de Giambologna, regardant avec effroi par-dessus son epaule quatre satyres lui crachant des jets d’eau
[
11
]
.
Le palais Pitti reste la residence principale des Medicis jusqu’a la mort du dernier heritier male,
Jean-Gaston de Medicis
, en 1737. Il est ensuite brievement occupe par sa sœur,
Anne-Marie-Louise de Medicis
. A la mort de celle-ci, la dynastie Medicis s’eteint et le palais est transmis aux nouveaux Grands-ducs de Toscane, les Autrichiens de la
maison de Lorraine
, en la personne de
Francois
I
er
du Saint-Empire
[
12
]
. L’occupation autrichienne est brievement interrompue par
Napoleon
qui utilise le palais durant sa periode de controle de l’Italie
[
13
]
.
Quand la Toscane passe de la maison de Lorraine a la
maison de Savoie
en 1860, le palais Pitti est inclus dans le transfert. Apres le
Risorgimento
, Florence devient brievement la capitale du royaume d’Italie et
Victor-Emmanuel II
reside dans le palais jusqu’en 1871. Son petit-fils,
Victor Emmanuel III
, transmet le palais a l’Etat italien en 1919
[
14
]
. Le palais, ainsi que les autres batiments des jardins Boboli, sont divises en cinq galeries et musees, abritant non seulement la grande majorite de son contenu original mais egalement des œuvres inestimables acquises par l’Etat. Les 140 pieces ouvertes au public font partie d’un interieur, concu majoritairement plus tard que la partie originale du batiment, et cree en deux etapes, la premiere au
XVII
e
et la seconde au debut du
XVIII
e
siecle
. En 2005, la decouverte, par hasard, de salles de bains du
XVIII
e
siecle depuis longtemps oubliees, revelera des exemples remarquables de plomberies dont le style est assez similaire a ceux des salles de bains du
XXI
e
siecle
[
15
]
.
Le palais Pitti est aujourd'hui le plus grand ensemble de musees de Florence. Le batiment principal, appele ≪ corps de logis ≫, s'etend sur 32 000
m
2
[
16
]
. Il abrite plusieurs galeries et musees dont on trouvera un descriptif ci-dessous.
La Galerie Palatine, au premier etage, l'≪ etage noble ≫ (
piano nobile
), contient un vaste ensemble de quelque cinq cents peintures, essentiellement de la Renaissance, qui firent jadis partie de la collection d'art privee des Medicis et de leurs successeurs. La galerie, qui deborde sur les appartements royaux, contient des œuvres de
Raphael
, du
Titien
, du
Correge
, de
Rubens
et de
Pierre de Cortone
[
17
]
. La galerie conserve encore le caractere d'une collection privee et les œuvres d'art sont presentees et disposees pour l'essentiel comme elles l'auraient ete dans les salles d'apparat auxquelles elles etaient destinees plutot qu'en suivant une sequence chronologique, ou selon les ecoles auxquelles appartiennent les tableaux.
Les plus belles salles ont ete decorees par Pierre de Cortone dans le style baroque. Pierre de Cortone avait initialement orne une petite piece du
piano nobile
appelee
Sala della Stufa
ou Salle du Poele, par une serie de fresques decrivant
les quatre ages de l'homme
qui recut un accueil tres favorable ;
L'Age de l'or
et
L'Age de l'argent
furent peints en 1637, suivis en 1641 par
L'Age du bronze
et
L'Age du fer
. On les considere comme faisant partie de ses chefs-d'œuvre. L'artiste fut par la suite prie de decorer de fresques les salles de reception du grand-duc, enfilade de cinq pieces sur le devant du palais. Dans ces cinq salles ≪ des Planetes ≫, la suite hierarchique des divinites est fondee sur la
cosmologie ptolemaique
: Venus, Apollon,
Mars
, Jupiter (la salle du trone des Medicis), et Saturne, mais en omettant Mercure et la Lune qui auraient du se trouver avant Venus. Ces plafonds richement ornes de fresques et de stucs ouvrages rendent essentiellement hommage a la lignee des Medicis et a leur capacite a etre des dirigeants vertueux
[
18
]
. Pierre de Cortone quitta Florence en 1647, et son eleve et collaborateur,
Ciro Ferri
, acheva le cycle vers les annees 1660. Ils devaient inspirer plus tard l'≪
appartement des Planetes
≫ du
chateau de Versailles
, concues par
Charles Le Brun
.
La collection fut ouverte au public pour la premiere fois a la fin du
XVIII
e
siecle, non sans quelques reticences, par le grand-duc
Pietro Leopoldo
, le premier monarque eclaire de la
Toscane
, fort soucieux d'obtenir le soutien populaire apres la chute des Medicis
[
19
]
.
Les appartements royaux sont un ensemble de quatorze pieces, utilisees autrefois par la famille Medicis et par leurs successeurs
[
17
]
. Ces pieces ont ete largement modifiees depuis le regne des Medicis, et jusqu'a plus recemment, au
XIX
e
siecle
. Elles contiennent une collection de portraits des Medicis, la plupart par
Giusto Sustermans
[
20
]
. A la difference des grands salons contenant la collection Palatine, certaines de ces salles sont beaucoup plus petites et plus intimes, et, meme si elles sont grandioses et dorees, elles s’averent plus adaptees aux exigences de la vie courante. L’ameublement de l’epoque comprenait des lits a baldaquin et d’autres pieces d’ameublement que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le palais. Les rois d’Italie sont les derniers a avoir utilise le palais Pitti dans les
annees 1920
[
21
]
. Cependant, dans ces annees-la, il etait deja transforme en musee, mais une suite de pieces (maintenant la Galerie d’Art Moderne deplacee depuis un palais de la
piazza della Signoria
) etait reservee a leur usage quand ils visitaient Florence officiellement.
Cette galerie prend son origine dans la refonte de l’Academie de Florence en 1748, quand une galerie d’art moderne est mise en place
[
22
]
. La galerie est supposee exposer les œuvres d’art ayant gagne les competitions de l’Academie. A cette epoque, le palais Pitti est en cours de re-decoration et les nouvelles œuvres d’art sont rassemblees pour decorer les salons. Au milieu du
XIX
e
siecle
, les peintures d’art moderne du grand-duc sont si nombreuses que certaines sont transferees au palais Croncetta, qui devint le premier lieu hebergeant le ≪ musee d’art moderne ≫.
Apres le
Risorgimento
et l’expulsion de la famille du grand-duc du palais, l’ensemble des œuvres d’art moderne sont rassemblees sous un seul toit : ≪ La Galerie Moderne de l’Academie ≫
[
22
]
. La collection continue ensuite de s’agrandir, et plus particulierement sous le patronage de
Victor Emmanuel II
. Toutefois, ce n’est qu’en 1922 que la galerie est demenagee au palais Pitti et que la collection est completee avec des œuvres appartenant a l’Etat ou a la municipalite de Florence. Elle est logee dans des appartements liberes recemment par la famille royale italienne
[
23
]
. La galerie est ouverte au public pour la premiere fois en 1928.
Aujourd’hui, agrandie et occupant 30 pieces, cette immense collection inclut des œuvres d’artistes du mouvement
Macchiaioli
et d’autres ecoles modernes italiennes de la fin du
XIX
e
et du debut du
XX
e
siecle
[
24
]
. Les peintures de l’ecole
Macchiaioli
meritent une mention particuliere, ces peintres toscans du
XIX
e
siecle menes par
Giovanni Fattori
etant les pionniers et les fondateurs du mouvement impressionniste
[
25
]
. L’appellation ≪ Galerie d’Art Moderne ≫ peut sembler incorrecte car les œuvres exposees couvrent la periode entre 1700 et debut 1900. Ceci est du au fait, que ≪ l’art moderne ≫ en Italie s’arrete avant la Deuxieme Guerre mondiale, les œuvres suivantes etant assimilees a de ≪ l’art contemporain ≫ (
arte contemporanea
). En Toscane, on le trouvera au
Centre pour l’art contemporain de Luigi Pecci
a
Prato
, une ville situee a 15
km
de Florence.
Le musee de l'Argenterie (Tresor des Grands-ducs)
[
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]
Le musee de l’Argenterie, au rez-de-chaussee du palais, appele parfois ≪ le Tresor des Medicis ≫, contient une collection d’argenterie inestimable, de
camees
et d’objets en pierre semi-precieuses, ces derniers provenant pour la plupart de la collection de
Laurent de Medicis
. On retrouve aussi sa collection de vases anciens, dont certains possedent de delicates montures en vermeil, ajoutees au
XV
e
siecle
pour qu’ils soient exposes.
Il contient egalement une collection d’objets allemands, en or et en argent, achetes par le grand-duc Ferdinand apres son retour d’exil en 1815
[
26
]
.
Les pieces du musee, faisant auparavant partie des appartements prives royaux, sont decorees avec des fresques du
XVII
e
siecle
, la plus belle etant celle de
Giovanni da San Giovanni
, peinte entre 1635 et 1636. Apres la mort prematuree du peintre c'est son ami
Francesco Furini
qui participe a l'achevement de la decoration de 1639 a 1642
[
27
]
avec deux grandes lunettes representant l’
Academie platonicienne de Careggi
et
l’Allegorie de la mort de Laurent le Magnifique
[
28
]
.
Ouvert en 1973, le musee est installe dans le ≪ Casino del Cavaliere ≫ dans les jardins de Boboli
[
29
]
. Les porcelaines proviennent des ateliers europeens de porcelaine les plus renommes, parmi lesquels
Sevres
,
Meissen
et
Dresde
.
Certaines pieces de la collection sont des cadeaux offerts aux dirigeants florentins par des souverains europeens alors que d’autres ont ete specialement commandees par la cour du grand-duc. On remarquera plus particulierement plusieurs services produits par l’atelier de
Vincennes
, qui sera plus tard rebaptise ≪ Manufactures de Sevres ≫, et une collection de petites
figurines
en biscuit (porcelaine sans glacure, cuite au demi-grand feu).
Fondee en 1983 par Kristen Aschengreen Piacenti et installee dans les appartements Meridiana (≪ Palazzina della Meridiana ≫), une suite de quatorze pieces qui ont vu le jour sous Ferdinand III et ont ete terminees en 1858, la galerie des costumes est l’une des plus recentes collections du palais
[
30
]
.
Cette galerie contient une collection de costumes de theatre datant du
XVI
e
siecle
a nos jours. C’est aussi le seul musee en Italie detaillant l’histoire de la mode italienne
[
29
]
. Elle presente des vetements portes du
XVIII
e
siecle
a nos jours. Certaines pieces sont exclusives au palais Pitti : des vetements portes par le grand-duc Cosme de Medicis et par Eleonore de Tolede et son fils Garzia. La galerie expose egalement une collection de
bijoux fantaisies
du milieu du
XX
e
siecle
.
Dans le ≪ Salone della
Meridiana
≫, juste a cote de l’entree de la Galerie des costumes, on peut voir une fresque de
Anton Domenico Gabbiani
. Cette fresque peinte au plafond a la particularite d’avoir ete percee d'une ouverture (aujourd’hui rebouchee) laissant passer les rayons de lumiere et servant a mesurer la hauteur du soleil
[
31
]
.
Ce musee, au rez-de-chaussee, expose des
carrosses
et autres moyens de transports utilises par la cour du grand-duc durant le
XVIII
e
et le
XIX
e
siecle
. L’etendue de l’exposition fit dire a un visiteur du
XIX
e
siecle : ≪ C’est extraordinaire, comment ont-ils pu trouver de la place pour tous ces carrosses et chevaux ? ≫. Certains carrosses sont richement decores, ornes non seulement de dorures mais egalement de peintures sur leurs panneaux. Ceux qui etaient utilises pour les plus grandes occasions, comme le ≪
Carrozza d'Oro
≫ (le carrosse d’or) sont surmontes de couronnes dorees qui devaient indiquer le rang et la condition sociale des occupants. D’autres carrosses exposes ont ete utilises par le roi des
Deux-Siciles
, l’archeveque et d’autres dignitaires florentins.
L'artiste de la cour,
Niccolo Tribolo
, est designe comme paysagiste du projet, mais il meurt l'annee suivante. Il est rapidement remplace par
Bartolomeo Ammannati
. Le plan des jardins est centre autour d'un amphitheatre situe derriere le
corps de logis
du palais
[
32
]
. La premiere piece qui y sera jouee est
Andria
de
Terence
, elle est suivie par beaucoup d'autres pieces d'inspirations classiques de dramaturges florentins tels que
Giovan Battista Cini
. Jouee pour le plaisir de la cour cultivee des Medicis, ces pieces beneficient de decors elabores crees par
Baldassarre Lanci
, architecte de la cour
[
33
]
.
Le palais Pitti se caracterise par une architecture simple et severe. Un theme architectural continu, a travers quatre siecles, a produit des facades et elevations massives mais impressionnantes et qui ne refletent pas la longue evolution et histoire de l’ensemble. L’architecture retient l’attention en raison de sa taille, de sa force et par le reflet du soleil sur les vitres et la pierre, couple au caractere repetitif, presque monotone, du theme. Les ornements et l’elegance du design viennent apres la vaste et solide masse de la pierre rustique seulement allegee par le rythme des fenetres en arcades. Comme beaucoup de palais italiens, il faut y entrer pour l’apprecier pleinement.
Le palais est maintenant entre les mains de l’Etat italien a travers le ≪ Polo Museale Fiorentino ≫, une institution qui administre vingt musees, dont la
Galerie des Offices
, et a la responsabilite de 250 000 œuvres d’art
[
34
]
. Malgre sa metamorphose de residence royale a edifice etatique, le palais, surplombant Florence, conserve l’apparence et l’atmosphere d’une collection privee dans une grande maison. Ceci est du, dans une grande mesure, aux ≪ Amis du Palais Pitti ≫, une organisation de volontaires fondee en 1996, qui leve des fonds et emet des suggestions pour la maintenance du palais et des collections et pour l’amelioration constante de leurs expositions
[
35
]
.
Florence recoit plus de cinq millions de visiteurs chaque annee et pour beaucoup d’entre eux le palais Pitti est une etape essentielle. Il continue ainsi a eblouir les visiteurs, objectif pour lequel il avait ete construit.
En 2015, une equipe de l'emission
Secrets d'Histoire
a tourne plusieurs sequences dans le palais dans le cadre d'un numero consacre a
Laurent de Medicis
, intitule
A Florence, Laurent le Magnifique
et diffuse le
sur
France 2
[
36
]
.
En 2018, des sequences ont egalement ete tournees au palais dans le cadre d'un autre numero consacre a
Marie de Medicis
, intitulee
Marie de Medicis ou l'obsession du pouvoir
diffuse le
sur
France 2
[
37
]
.
- ↑
Johann Georg Heck 1888
,
p.
239
- ↑
Georgina Masson 1959
,
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12
- ↑
Marco Chiarini 2001
,
p.
20
- ↑
Il y fut cree en
1589
La Pellegrina
pour les noces de
Ferdinand
I
er
de Medicis
et
Christine de Lorraine
, puis en
1600
l'
Euridice
de
Jacopo Peri
et en
1602
celle
de
Giulio Caccini
, la prehistoire de l'
opera
avant la creation de
L'Orfeo
de
Claudio Monteverdi
au
Palais ducal de Mantoue
en
1607
.
- ↑
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(consulte le
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- Roberto Bartolini,
Le Palais Pitti et ses collections
, editions Bartolini, Florence
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Marco Chiarini,
Pitti Palace : All the Museums, All the Works
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