Oxford English Dictionary

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre.

Oxford English Dictionary
Titre original
(en)   A New English Dictionary on Historical Principles (NED) Voir et modifier les données sur Wikidata
Formats
Dictionnaire en ligne
Dictionnaire de la langue anglaise ( d )
Dictionnaire historique de langue ( en ) Voir et modifier les données sur Wikidata
Langue
Auteurs
John Simpson ( en )
Edmund Weiner ( en )
James Murray Voir et modifier les données sur Wikidata
Genre
Dictionnaire de la langue anglaise ( d ) Voir et modifier les données sur Wikidata
Sujet
Dictionnaire de la langue anglaise ( d ) Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu de publication
Pays
Editeur
Site web
(en)   www.oed.com Voir et modifier les données sur Wikidata

L’ Oxford English Dictionary ( OED ) est un dictionnaire de reference pour la langue anglaise .

Il est publie par l' Oxford University Press et contient des mots venant du Royaume-Uni et des diverses regions du monde anglophone : Amerique du Nord , Afrique du Sud , Australie , Nouvelle-Zelande , Caraibes . Il indique l'histoire, la prononciation et la definition des mots. Comme pour d'autres grands dictionnaires, le travail de redaction s'est etale sur plusieurs decennies. La premiere edition complete, comprenant vingt tomes, est publiee en 1928. Il est depuis regulierement remis a jour.

L' Oxford University Press edite egalement une version abregee de ce dictionnaire en deux volumes, le Shorter Oxford English Dictionary , et de nombreux dictionnaires monolingues pour les etudiants etrangers, comme l’ Oxford Advanced Learner's Dictionary , ou encore, en collaboration avec Hachette , divers dictionnaires bilingues francais-anglais, anglais-francais.

Editeurs [ modifier | modifier le code ]

Redaction [ modifier | modifier le code ]

James Murray dans son ≪ scriptorium ≫ de Banbury Road ( Oxford ), dans les annees 1880.

Le projet prend forme avec une conference prononcee en 1857 a la British Library par Richard Chenevix Trench, poete, membre de la Philological Society et doyen de Westminster . Identifiant diverses lacunes des dictionnaires anglais, Trench s'attaque principalement au fait que les dictionnaires veuillent dicter l'usage au lieu de simplement l'enregistrer. Tout au contraire de cette pratique habituelle, un dictionnaire devrait etre ≪ un inventaire du langage ≫ ( an inventory of the language ) et repertorier tous les mots qui sont ou ont ete en usage dans la langue. La tache essentielle d'un dictionnaire serait donc de retracer l'histoire et la trajectoire de chaque mot, en illustrant par des citations les nuances de sens et d'emploi apparues au fil du temps [ 1 ] . Pour mener a bien une entreprise d'une telle ampleur, Trench propose un mode de redaction revolutionnaire et democratique, qui est de lancer un appel public a des collaborateurs benevoles ? un procede qui est different du systeme elitiste et hierarchique incarne par l' Academie francaise [ 2 ] .

La redaction du dictionnaire est d'abord confiee a Herbert Coleridge, qui meurt deux ans plus tard et auquel succede Frederick Furnivall. Les redacteurs demandent a la population anglaise de reporter sur des fiches toute citation illustrant le sens ou l'emploi d'un mot-cible ( entree ), avec la reference precise. Le premier appel date de 1858. Apres une premiere periode feconde d'une dizaine d'annees au cours desquelles 6 millions de fiches furent recues, l'enthousiasme se refroidit et le projet est en panne, courant le risque d'etre abandonne .

Un nouveau directeur de redaction est nomme en 1879, en accord avec le futur editeur du dictionnaire, Oxford University Press . James Murray (1837-1915), un Ecossais polyglotte et passionne de lexicographie, relance le projet, en elargissant la demande de contributions benevoles aux Etats-Unis et aux colonies britanniques. Dans le prospectus de huit pages decrivant le projet, il etablit notamment une liste de 200 auteurs indispensables dont les œuvres doivent servir de base a son dictionnaire et donne des instructions tres precises sur la facon dont les benevoles doivent proceder. Les lecteurs sont notamment invites a ne pas se limiter aux mots rares.

Le chirurgien americain William Chester Minor (1837-1920) a ete un des contributeurs benevoles les plus importants : il a contribue au projet des qu'il en a pris connaissance en 1880 et a continue jusqu'en 1901, remplissant des milliers de fiches d'une remarquable qualite [ 3 ] , [ 4 ] . Certains benevoles ont envoye jusqu'a 10 000 fiches par an, mais elles n'avaient pas la meme pertinence et se revelaient donc moins utiles au projet. Pendant plusieurs annees, Murray et Minor communiquent par ecrit, et ce n'est que lors de leur rencontre en 1891 que Murray decouvre que l'Americain lui ecrit depuis une cellule psychiatrique ou il est emprisonne pour un meurtre qu'il avait commis alors qu'il etait sous l'emprise d'une de ses frequentes crises de demence paranoiaque [ 5 ] . Ce dernier avait trouve dans ce travail de lexicographie un moyen de s'evader mentalement et de se rendre utile au monde, sans toutefois jamais retrouver sa pleine raison. Sa cellule etait tapissee de livres [ 6 ] .

Des 1884, les fiches arrivent de partout au bureau de Murray, a Oxford, au rythme d'environ 1 000 par jour. Elles sont triees, verifiees et classees par divers employes dont font partie ses nombreux enfants [ 7 ] . Elles sont ensuite disposees sur des tables pour etre examinees par la petite equipe de redacteurs specialises, sous la direction de Murray, et integrees a l'article sur le mot du moment, le dictionnaire progressant en ordre alphabetique a raison de quelque 33 mots par jour [ 8 ] . Les articles termines sont envoyes a la composition au fur et a mesure, de sorte qu'un nouveau fascicule peut etre publie chaque annee.

A la mort de Murray, Henry Bradley (1845-1923) qui etait coredacteur de l'ouvrage depuis 1888, prend la direction du projet. William Craigie (1867-1957), qui travaillait au projet depuis 1897 et en etait devenu troisieme coredacteur en 1901, prend la releve jusqu'a la fin du projet, en 1933. Charles Talbut Onions (1873-1965), integre au projet des 1895, en devient coredacteur de 1914 a 1933. C'est sous sa direction que collabore a ce projet le jeune J. R. R. Tolkien en 1919-1920 [ 9 ] .

Le dernier fascicule parait en 1928. Ce dictionnaire compte alors un total de 15 487 pages reliees en 12 gros volumes, avec 414 825 articles qu'illustrent 1 827 306 citations [ 10 ] . Un premier supplement parait en 1933 et quatre autres sont publies entre 1972 et 1986. En 1989, l'ensemble est reedite. L'ouvrage est publie sur CD-ROM en 1992 et devient accessible en ligne, sur abonnement, a partir de 2000.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. (en) Simon Winchester , The Professor and the Madman , Harper, , p.  104-105
  2. Winchester 1998 , p.  106-107.
  3. Winchester 1998 , p.  160.
  4. (en) OUP, ≪  William Chester Minor (1835-1920)  ≫, Oxford University Press, .
  5. Winchester 1998 , p.  176.
  6. Joelle Kuntz, ≪  Wikipedia, au temps de l’imprimerie au plomb  ≫, sur Le Temps (quotidien suisse) . Cette histoire a fait l'objet d'un roman de Simon Winchester intitule Le fou et le professeur (2000).
  7. Winchester 1998 , p.  150.
  8. Winchester 1998 , p.  152.
  9. (en) OUP, ≪  John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973)  ≫, Oxford University Press, .
  10. Winchester 1998 , p.  220.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Lien externe [ modifier | modifier le code ]