Opera Garnier

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Opera Garnier
Description de cette image, également commentée ci-après
Facade du palais Garnier.
Type Opera
Lieu Paris 9 e Drapeau de la France France
Coordonnees 48° 52′ 19″ nord, 2° 19′ 56″ est
Architecte Charles Garnier
Inauguration
Capacite 1 979 places
Direction artistique Alexander Neef ( depuis 2019 )
Protection Logo monument historique  Classe MH ( 1923 )
Site web https://www.operadeparis.fr
logo de Opéra Garnier
Logo de Opera Garnier.

Carte

Residence

Opera de Paris , Orchestre de l'Opera de Paris , Ballet de l'Opera national de Paris

L' opera Garnier [ a ] , ou palais Garnier [ a ] , est un theatre national qui a la vocation d'etre une academie de musique, de choregraphie et de poesie lyrique ; il est un element majeur du patrimoine du 9 e  arrondissement de Paris et de la capitale. Il est situe place de l'Opera , a l'extremite nord de l' avenue de l'Opera et au carrefour de nombreuses voies [ b ] .

L'edifice s'impose comme un monument particulierement representatif de l' architecture eclectique et du style historiciste de la seconde moitie du XIX e  siecle . Sur une conception de l’architecte Charles Garnier retenue a la suite d’un concours , sa construction, decidee par Napoleon III dans le cadre des transformations de Paris menees par le prefet Haussmann et interrompue par la guerre de 1870 , fut reprise au debut de la Troisieme Republique , apres la destruction par incendie de l’ opera Le Peletier en 1873 . Le batiment est inaugure le par le president Mac Mahon sous la III e  Republique.

Cet opera a ete appele ≪  opera de Paris  ≫ jusqu'en 1989 , date a laquelle l'ouverture de l' opera Bastille , egalement opera de Paris, a influe sur son appellation. On le designe desormais par le seul nom de son architecte : ≪ opera Garnier ≫ ou ≪ palais Garnier ≫. Les deux operas sont aujourd'hui regroupes au sein de l' etablissement public a caractere industriel et commercial ≪  Opera national de Paris  ≫, institution publique francaise dont la mission est de mettre en œuvre la representation de spectacles lyriques ou de ballet, de haute qualite artistique.

L'opera Garnier est classe monument historique depuis le . Il est accessible par le metro ( station Opera ), par le RER ( ligne A , gare d'Auber ) et par le reseau de bus RATP .

Historique [ modifier | modifier le code ]

Concours pour un nouvel opera [ modifier | modifier le code ]

Le , Napoleon III est vise par un attentat , rue Le Peletier ou se situe la salle d'opera Le Peletier . Des republicains italiens , diriges par Felice Orsini , jettent plusieurs ≪  machines infernales  ≫ dans le cortege et la foule qui l'entoure mais le couple imperial est miraculeusement epargne, malgre huit morts et pres de cent quarante-deux blesses. La construction d'une nouvelle salle dans une grande rue moins propice aux attentats est decidee par l'empereur, au lendemain meme du drame, pour la construction d'un nouveau grand theatre digne de Paris. Le projet est declare d'utilite publique par arrete imperial du [ 1 ] . Pour certains historiens , Eugene-Emmanuel Viollet-le-Duc semble a l'origine de l'idee d'un concours, craignant l'attribution du projet et la direction du chantier a Charles Rohault de Fleury , architecte ordinaire de l'Opera et donc logiquement destine a realiser cette nouvelle commande. Selon l'avis d'autres specialistes, ce sont Napoleon III et surtout son epouse, l' imperatrice Eugenie , qui souhaitent ecarter Rohault de Fleury pour favoriser Viollet-le-Duc [ 2 ] .

Toujours est-il que le concours , pour l'edification d'une ≪ Academie imperiale de musique et de danse ≫ [ 3 ] attendue depuis cinquante ans, est organise et annonce dans un second arrete du de la meme annee 1860 . L'usage voulait que l'on fasse appel a un architecte designe. Le prefet de Paris, Haussmann , en urbaniste intransigeant, propose une parcelle exigue et mal adaptee a ce projet [ 4 ] .

L'evenement est tel que les Parisiens et la province suivent le deroulement de la competition et attendent impatiemment le resultat.

Charles Garnier , photographie par l'atelier Nadar en 1870 [ 5 ] .

Charles Garnier (1825?1898) est premier grand prix de Rome en 1848. C'est toutefois un jeune architecte n'ayant pas encore fait veritablement ses preuves sur un projet de grande envergure. Ambitieux et seconde de confreres et nombreux amis de l'Ecole des Beaux-Arts, pour partie d'entre eux qui sont egalement laureats de la meme distinction, il remet un projet innovant dont les chassis portent le numero 38 et une devise ? les projets devant rester anonymes ? qui resume assez bien le caractere de son auteur : ≪ J'aspire a beaucoup, j'attends peu ≫ .

Le jury [ 6 ] est preside par le prince Walewski , fils naturel de Napoleon I er et de la comtesse Walewska . Ce serait Alexandre Colonna Walewski qui serait a l'initiative de ce concours selon Pierre Pinon [ 7 ] . Il est confie a ce groupe d'experts la lourde charge d'examiner, en cinq sessions eliminatoires, les dessins des cent soixante et onze candidats.

Le , Charles Garnier est proclame vainqueur a l'unanimite : sa proposition esthetique et d'une haute technicite surprend et seduit le plus grand nombre. Il reunit plusieurs styles harmonieusement agences qui agrementent aussi bien elevations et decors interieurs.

Les principales critiques vont porter d'abord sur l'exterieur et sa succession de volumes distincts qui expriment les emplacements de la salle de spectacle, de la cage de scene et des batiments administratifs qui se devinent aisement et le tout s'enchaine en une composition aussi erudite qu'evidente. Plans, coupes et facades sont d'une grande clarte, et le rapport de grandeur inhabituel entre le volume de la salle et celui de la scene et de ses dispositifs sceniques etonne. A l'interieur du theatre, les pourfendeurs du projet s'emportent face aux abondantes dorures du grand foyer et de la salle, les jugeant dispendieuses : ≪ Trop d'or ! Trop d'or ! ≫ (il s'agit en fait la plupart du temps de peintures dorees et non d'or pur) [ 8 ]  ; le restaurant du glacier n'existe pas, le pavillon de l'empereur dechu, ses rampes, ecuries et remises n'ont plus d'usage, la bibliotheque musicale n'est pas aboutie ; les remarques desobligeantes ne manquent pas.

Charles Garnier, architecte et auteur, explique des 1871 les tenants et motivations de son projet dans son livre Le theatre [ 9 ] . Il publie egalement en 1878 ses conclusions apres l'inauguration et repond aux nombreuses critiques : Le Nouvel Opera de Paris 1878 (vol.1/2) [ 10 ] puis en 1881 Le Nouvel Opera de Paris (vol. 2/2) [ 11 ] . Il publie egalement Le Nouvel Opera de Paris - Estampe 1/2 [ 12 ] et Le Nouvel Opera de Paris - Estampe 2/2 [ 13 ] . Quatre autres publications suivent : La sculpture ornementale [ 14 ] , Les peintures decoratives [ 15 ] , Statues decoratives [ 16 ] et Bronzes [ 17 ] . Precedemment, en 1869, Garnier avait publie A travers les arts [ 18 ] . Des l'inauguration de l'Opera a paru Le Nouvel Opera de Paris Le monument - les artistes [ 19 ] . L' archiviste en titre, Charles Nuitter , a fait paraitre en 1875 Le Nouvel Opera [ 20 ] .

Le jour de l'inauguration du Palais qui porte son nom, Charles Garnier est promu officier de la Legion d'honneur [ 21 ] . L' Academie des Beaux-Arts lui rend hommage [ 22 ] en 1899.

Site [ modifier | modifier le code ]

Panneau Histoire de Paris .

Le choix de l'emplacement est propose, pour la competition, par le prefet Haussmann  ; c'est un terrain destine a etre entoure de hauts immeubles de rapport . Ses dimensions et sa forme tres particuliere resultent des recents traces voulus par l' urbaniste . D'importantes contraintes s'imposent ainsi aux differents concurrents puis a l'architecte laureat.

La difficulte de concevoir un edifice d'une aussi grande envergure sur une surface en losange et dissymetrique [ 23 ] amene Garnier a demander divers amenagements et cela a plusieurs reprises. Mais Haussmann reste intraitable. L'architecte gardera malgre tout l'espoir que les batiments alentour seront remplaces par des jardins afin que les Parisiens puissent apprecier une œuvre se suffisant a elle-meme.

Croquis initial de Garnier en 1860, l'attique est en retrait de la facade.

Les immeubles voisins font l'objet d'une entorse aux stricts reglements [ 24 ] que le prefet Haussmann a lui-meme fixes et depassent la hauteur autorisee. Les facades de l'opera risquent donc d'apparaitre plus basses que leur environnement [ 25 ] . En reaction, le maitre d'œuvre decide de modifier ses dessins au dernier moment et de modifier l'etage attique pour que le projet et ses elevations conservent l'aspect prestigieux indispensable a l'edifice. L'attentat de l' opera Le Peletier incite a imaginer, pour les sorties au spectacle de l'empereur, un itineraire rapide et securise entre le Louvre et le nouvel Opera. Le percement de l' avenue de l'Opera parachevera ce projet.

Chantier [ modifier | modifier le code ]

Choix des artistes, artisans et entrepreneurs [ modifier | modifier le code ]

L'architecte Garnier s'entoure de confreres rencontres pendant ses etudes et notamment d'autres grands prix de Rome qui le seconderont dans les dessins du projet definitif (plans, coupes, facades, details de construction et de decoration) et dans l'inspection reguliere du chantier. C'est ainsi que Victor Louvet , premier grand Prix de Rome en 1850, devient son adjoint et bras droit.

Aide de Louvet, le laureat du concours supervise le choix des entreprises et des differents artistes [ 26 ] et artisans  : peintres , sculpteurs , marbriers , staffeurs , stucateurs , mosaistes , parqueteurs , ebenistes , ferronniers , doreurs , tapissiers et autres ornemanistes .

Installations prealables [ modifier | modifier le code ]

Interieur de l'agence.
L'agence des travaux.

Garnier fait construire un batiment provisoire dans la rue Neuve des Mathurins , au nord-est du chantier ; ce sera l'agence des travaux [ 27 ] qui comprend un rez-de-chaussee, un etage dont l'acces est permis par un escalier et une coursive exterieure. Des dizaines de constructions ephemeres sont dressees ; ateliers, hangars, cantines, bureau de controle des materiaux, palissades, et logement des gardiens au portail d'entree.

Construction de l'edifice [ modifier | modifier le code ]

Le debut des travaux [ 28 ] a lieu en 1861, mais officiellement la pose de la premiere pierre se deroule l'annee suivante, le . Lors des fouilles et des excavations, destinees a la realisation des massifs de fondations , les travaux doivent brusquement s'interrompre. Le niveau de la nappe phreatique [ 29 ] est rapidement atteint et la situation oblige a la mise en place [ 30 ] d'un batardeau [ 31 ] et de pompes a vapeur fonctionnant jour et nuit pendant huit mois, assechant tous les puits des quartiers alentour.

Chantier de l' Opera en 1866

Un cuvelage (ou radier ) en beton [ 32 ] de grandes dimensions est cree. Bientot rempli d'eau, ce dernier permet aux infrastructures de resister a la pression sous-jacente des eaux d' infiltration , estimee a 2000 tonnes, et de mieux repartir les charges d'une partie des batiments dans un sous-sol de qualite mediocre. Apres la construction, il sert de reservoir pour les pompiers en cas de sinistre. Cette particularite donne naissance a la legende d'un lac souterrain alimente par un cours d'eau portant le nom de ≪  Grange-Bateliere  ≫, exploite et entretenu par le celebre roman de Gaston Leroux , le Fantome de l'Opera . En realite, la riviere coule plus loin, sous le futur emplacement d'un grand magasin.

La construction s'etend sur pres de quinze annees, de 1861 a 1875. Elle est soigneusement cachee derriere des echafaudages recouverts de planches et de verrieres qui masquent tout particulierement la facade principale pour que l'effet de surprise soit total, jusqu'a l'inauguration provisoire et partielle de 1867. C'est l'entrepreneur de travaux publics Adolphe Violet [ 33 ] qui a la charge de la maconnerie [ 34 ] . L'atelier des photographes Delmaet et Durandelle [ 35 ] , [ 36 ] est attache au chantier et realise de nombreux cliches durant toutes les phases de la construction [ 37 ] , [ 38 ] . Charles Marville [ 39 ] , le photographe officiel de la Ville de Paris, photographia sur commande de celle-ci les travaux du percement de l' avenue de l'Opera [ 40 ] . L'opera Garnier constitue le prototype et la synthese du ≪  style Second Empire  ≫ (ou ≪ style Napoleon III  ≫), qui devient le style ultra-moderne de la periode romantique a la fin du XIX e  siecle.

Problemes budgetaires [ modifier | modifier le code ]

Pendant toute la duree du chantier, les fonds accordes ne cessent d'evoluer [ 41 ] selon les imprevus d'ordre technique, des aleas dus a des choix de politique interieure, mais aussi des relations internationales [ 42 ] .

Ainsi, le Conseil des batiments civils impose, tres tot, une forte reduction budgetaire en restreignant l'enveloppe globale de moitie : quinze millions de francs-or sont alloues au lieu des vingt-neuf annonces initialement. Pourtant le chiffre de depart est bientot depasse ; les comptes, remis a jour en 1864, aboutissent a une facture nettement plus elevee atteignant la somme de vingt-quatre millions de francs.

Garnier entoure de ses proches collaborateurs (1870).

Le chantier est ralenti, voire interrompu a plusieurs reprises. Les credits indispensables sont parfois reaffectes a des projets juges prioritaires ou plus populaires, tels que l' Hotel-Dieu a Paris. Pendant la guerre contre la Prusse , la construction est completement interrompue. Lors de la Commune de Paris , l'Opera (comme d'autres monuments parisiens) subit des destructions et doit faire face a des reparations pour un montant de trois cent mille francs-or [ 42 ] (un franc de 1850 est evalue a 3,27 euros [ 43 ] ).

A l'avenement de la Troisieme Republique , l'argent necessaire a la reprise des travaux est attribue avec parcimonie. Ce n'est qu'a la suite de la destruction de la salle Le Peletier , incendiee en octobre 1873, que l'on reunit les sommes indispensables a l'achevement du gros œuvre et de la decoration interieure. L'architecte se voit attribuer une derniere rallonge de six millions neuf cent mille francs, sous condition expresse d'achever l'edifice dans un delai d'un an et demi.

La livraison de l'opera a lieu le , pour un montant total de trente-six millions de francs-or. Certains lieux restent inacheves comme la rotonde du Glacier et la galerie du Fumoir.

Percement de l'avenue de l'Opera [ modifier | modifier le code ]

Demolitions dans la future avenue, au fond et au centre l'Opera deja inaugure.

Napoleon III demande a Haussmann d'amenager une avenue reliant le palais des Tuileries , ou il reside, au batiment de Garnier. Large et dotee d'un acces direct au pavillon de l'empereur, cette artere permettrait au souverain de circuler sans risque d'un nouvel attentat. L'architecte de l'Opera, rejoui de voir son œuvre mise en valeur d'une facon aussi spectaculaire, dira que cette entreprise doit avoir l'effet ≪  d'une trompette que l'on souffle dans la chambre d'un malade  ≫.

Mais Garnier s'oppose violemment a l'urbaniste sur un point a ses yeux essentiel : la plantation d'arbres. Rien ne doit venir perturber la perspective et dissimuler son œuvre. Haussmann est oblige de ceder. L' avenue de l'Opera ne s'inscrit pas, a l'origine, dans le plan d'urbanisme devant remodeler Paris. Elle demeure comme le seul percement du baron Haussmann qui n'ait pas de reelle utilite, sinon de preserver la securite du prince et de permettre la realisation d' immeubles de rapport ultra-modernes avec commodites et ≪ gaz a tous les etages ≫.

Ce nouvel axe de circulation devait d'ailleurs etre baptise ≪ avenue Napoleon III ≫. L'inauguration par le marechal Patrice de Mac-Mahon , se deroule le 19 septembre 1877 au milieu d'echafaudages et des immeubles en construction [ 44 ] .

Cette percee oblige a la demolition de tout un quartier, et a l'arasement definitif de la butte des Moulins . Les problemes lies aux nombreuses expropriations genent considerablement le bon deroulement des travaux et le respect des delais prevus. Ainsi, l'avenue de l'Opera n'est achevee qu'en 1879, bien apres la fin de l'edification du palais Garnier et la chute du Second Empire.

Inauguration provisoire de 1867 [ modifier | modifier le code ]

Facade sud en 1866.

Une premiere inauguration a lieu le pour la seule facade principale, achevee jusqu'aux mascarons , guirlandes et bas-reliefs les plus delicats de la frise de l' attique . En effet, a l'occasion de l' Exposition universelle de 1867 et a la demande de l'empereur, ce morceau de bravoure si attendu est inaugure bien avant que le reste de l'ouvrage ne soit termine. L' imperatrice Eugenie commenta : ≪  Qu'est-ce que c'est que ce style-la ? Ce n'est pas un style !... Ce n'est ni du grec, ni du Louis XV , pas meme du Louis XVI .  ≫ et Charles Garnier de repondre : ≪  Non, ces styles-la ont fait leur temps... C'est du Napoleon III  ! Et vous vous plaignez !  ≫

Inauguration de 1875 [ modifier | modifier le code ]

Incendie de l'opera Le Peletier (1873).

Les travaux sont interrompus en raison de la guerre franco-allemande de 1870 . Les batiments inacheves sont requisitionnes pour y entreposer des vivres pour les militaires et de la paille pour les chevaux. La defaite de Sedan , en 1870, provoque la chute de l'Empire, l'occupation militaire de la capitale et conduit a l'episode de la Commune de Paris de 1871. L'avenement du gouvernement provisoire de Thiers , puis de la Troisieme Republique , ne change rien a la situation. Si, dans un premier temps, les difficultes economiques de la France ne permettent pas de poursuivre les depenses excessives engagees pour le futur opera, c'est ensuite et surtout pour le symbole qu'il represente et l'embarras qu'il cree au sein des nouvelles elites que l'on hesite a prendre la decision d'achever la commande d'un regime discredite. On ne sait que faire, sinon renvoyer Garnier et continuer a utiliser la salle de la rue Le Peletier.

Le , le vieil opera de la rue Le Peletier ? qui servait d'opera provisoire a Paris depuis 1821 ? est detruit dans un incendie. L'architecte est rappele pour achever le chantier du nouvel Opera ; mais il peine pour reunir ses collaborateurs disperses, les entreprises et tous les artisans qui viennent de traverser une periode d'incertitude. Des deconvenues surgiront : l'augmentation du cout des matieres premieres, la disparition d'artistes laissant des modeles inacheves, des plans non respectes entrainant des consequences decoratives irreparables.

L'inauguration du palais Garnier en 1875 .

L'inauguration a lieu le mardi en presence du president de la Republique Mac Mahon , du lord-maire de Londres , du bourgmestre d' Amsterdam , de la famille royale d' Espagne et de pres de deux mille invites venus de l' Europe entiere et d'ailleurs. Le programme comprend :

Charles Garnier aurait ete invite (les sources divergent sur ce point). Il doit payer sa place dans une seconde loge. Cet incident, particulierement regrettable et d'ailleurs raille par la presse de l'epoque ? ≪  une administration faisant payer a l’architecte le droit d’assister a l’inauguration de son propre monument !  ≫ ?, exprime un rejet des nouveaux gouvernants envers ceux qui, de pres ou de loin, ont servi l'empereur dechu, mort en 1873, et l'habituelle ingratitude des puissants envers les artistes .

Le , c'est le bal masque et travesti de l'Opera , evenement annuel du Carnaval de Paris , il rassemble huit mille participants [ 45 ] . La derniere edition de ce bal, cree en 1715 , s'y deroulera en 1903 .

En octobre 1896, a l'occasion de leur visite en France, le tsar russe Nicolas II et son epouse Alexandra se rendent a l'opera, ou ils assistent a une representation en compagnie du president de la Republique Felix Faure . A leur sortie place de l'Opera , vers minuit quinze, une foule nombreuse acclame le couple imperial [ 46 ] .

Direction [ modifier | modifier le code ]

De 1875 a 1900

La direction du nouvel Opera est assuree par :

De 1900 a 1945

De 1900 a 1945, le palais Garnier connait trois directeurs. Un statut special leur confere, depuis la creation de l' Academie royale de musique par le roi Louis XIV en 1669 , une gestion artistique et financiere entierement privee, dite ≪ le privilege ≫. L'Etat n'apporte alors qu'une subvention relativement maigre pour la conservation du monument et non pour son fonctionnement ou sa programmation.

Pedro Gailhard.
  • Pedro Gailhard [ 47 ] , chanteur lyrique repute pour sa tessiture de basse-chantante , succeda a Auguste Vaucorbeil et fut le premier artiste a exercer cette fonction. Deja aux commandes de l'Opera depuis 1884, avec une breve interruption, il y restera au total durant 21 ans, jusqu'en 1907. Gailhard favorisera particulierement les productions et creations lyriques au detriment du corps de ballet qu'il negligera. Claude Debussy [ 48 ] critiquera avec violence ≪ un Opera de Paris stagnant dans la routine ≫ , alors que lui-meme preparait deja des œuvres qui allaient, a l'instar de Garnier evoquant avec enthousiasme le percement de l'avenue de l'Opera, ≪ faire l'effet d'une trompette qu'on souffle dans la chambre d'un malade ≫ . Durant sa direction, une innovation technique majeure est realisee en 1903 : la centrale thermique et ses generateurs [ 49 ] , qui assuraient depuis 1887, l'autonomie de la production d'electricite [ 50 ] en sous-sol, cederent la place au modernisme en recevant la fourniture du reseau parisien (bientot gere par la Compagnie parisienne de distribution d'electricite ) devenu apte a delivrer toute la puissance necessaire a un theatre si vaste. Ayant quitte l'Opera et l'Europe, Pedro Gailhard se rendra aux Etats-Unis pour assurer la direction du Conservatoire national de musique a New-York [ 51 ] .


  • Andre Messager ,
    Andre Messager en 1914.
    Celebre compositeur et chef d'orchestre, administre l'Opera a partir de 1907. Des son arrivee, il renove [ 52 ] entierement la salle de spectacle, les sols, les fauteuils, les peintures et agrandit la fosse d'orchestre. Il dirige pendant sept ans, jusqu'au debut de la Premiere Guerre mondiale en 1914. Durant cette periode, il a pour co-directeur Leimistin Broussan . Le journal de regie de Paul Stuart , regisseur general et metteur en scene, revele le detail de l'organisation [ 53 ] . Messager nomme maitre de ballet le danseur et choregraphe russe Ivan Clustine qui renovera le corps de ballet. Messager et Broussan devront gerer les degats materiels de la crue centennale de la Seine, l'inondation totale des gigantesques caves du theatre des le , noyant les nombreux caloriferes, les reseaux electriques et les machineries des dessous de la cage de scene. Durant sa direction, Leo Staats sera le maitre de ballet et enseignant (jusqu'en 1939) qui redonnera a la danse masculine une importance perdue dans le romantisme du siecle precedent.
Les pompiers vident les caves de l'Opera apres la crue de la Seine (1910).

Sous la direction de Messager, l'Opera accueillera les concerts russes de Serge Diaghilev des 1907, ce qui n'ira pas sans mal avec les musiciens titulaires de l'orchestre. Messager, epris de modernisme, negocie en 1909 avec Diaghilev une representation extraordinaire des Ballets russes  ; le succes est de grande ampleur. L'annee suivante, c'est toute la deuxieme saison de la troupe du ballet de Diaghilev qui s'est deroulee a l'opera Garnier, ou eurent lieu une dizaine de creations choregraphiques dont L'Oiseau de feu en 1910 avec la musique de Stravinsky et Tamara Karsavina dans le role-titre. La plupart des ballets sont toujours au repertoire de l'opera Garnier. Le succes public phenomenal de la premiere saison des Ballets russes au theatre du Chatelet avait apporte un souffle neuf dans les mondes de la choregraphie, la musique, la peinture des decors et les costumes. Le public d'alors etait avide d'art contemporain.


Jacques Rouche en 1914.
  • Jacques Rouche est nomme le a la tete de l'Opera qui, ferme pour cause de guerre, ne rouvrira partiellement qu'en decembre. Cela lui donne du temps pour elaborer des projets, des programmes et une modernisation de cette Academie. Il obtient le statut de MH [ 54 ] pour le Palais Garnier par decision du de la Commission superieure des monuments historiques  : l'architecture, les decorations interieures et exterieures sont classees, quarante-huit ans apres l'inauguration du monument de Garnier. Son livre L'art theatral moderne [ 55 ] , [ 56 ] publie en 1910, reedite en 1924 avec traduction en anglais, contient les propositions qu'il met en œuvre. Rouche est le premier directeur a organiser la retransmission radiophonique en direct des spectacles de l'Opera quand la radio apparait en 1924 . Durant son mandat a lieu la creation en 1928 du ballet contemporain Bolero compose la meme annee par le compositeur Maurice Ravel . Cree par Ida Rubinstein , c'est un succes considerable qui sera interprete durant des decennies.

Rouche se lie d'amitie avec Diaghilev ; apres la mort de ce dernier (1929) et la fin des Ballets russes, il retient les talents de George Balanchine , Serge Lifar et bien d'autres qui apportent a l'Opera, son corps de ballet et son ecole, une notoriete mondiale mais aussi des recettes de billetterie qui triplent lors des creations. Les decorateurs Leon Bakst , Alexandre Benois et Natalia Gontcharova inspirent les generations suivantes. Le directeur est un ardent promoteur de la creation contemporaine, tant lyrique que choregraphique. Il connait une annee 1936 difficile : le 6 mars, le rideau de fer ne peut etre ouvert car sa machinerie est bloquee avant le debut du spectacle, la representation de Castor et Pollux est annulee. Le theatre est ferme le 30 juin pour effectuer des travaux de renovation de la salle de spectacle et surtout des modifications structurelles de la cage de scene (installation du gigantesque panorama par l'architecte Joseph Marrast ). Les representations reprennent le au theatre Sarah Bernhardt (aujourd'hui Theatre de la Ville), mais un incendie se declare dans le palais Garnier le 13 septembre vers minuit dans la cage de scene, toutefois maitrise en deux heures par les pompiers. Les travaux de refection se prolongent et l'Opera se delocalise le 30 novembre au theatre des Champs-Elysees , ou il reste jusqu'au , date de la reouverture du palais avec une representation de Lohengrin . En 1938, l'Opera est l'objet de grands travaux souterrains pour l'installation de son raccordement au reseau de chauffage de la CPCU . Un nouveau systeme de climatisation est mis en place dans la salle de spectacle.

Dans le domaine lyrique, Jacques Rouche convie une generation de compositeurs francais contemporains [ 57 ] a creer pour l'Opera tout en ouvrant le repertoire aux œuvres etrangeres, avec 160 creations , dont : Padmavati d' Albert Roussel , Le Jardin du Paradis d' Alfred Bruneau , Le Chevalier a la rose et Elektra de Richard Strauss , Marouf, savetier du Caire d' Henri Rabaud , Turandot de Giacomo Puccini , La Tour de feu de Vittorio Rieti , Œdipe de Georges Enesco , L'Enfant et les sortileges de Maurice Ravel , Le Marchand de Venise de Reynaldo Hahn , Medee de Darius Milhaud [ 58 ] . Cela represente egalement la creation de plus de 700 decors et 5000 costumes . L'Opera emploie alors plus de mille personnes.

En raison de la faillite de l' Opera-Comique en 1932, l'Etat crea la Reunion des theatres lyriques nationaux (RTLN) pour assurer la gestion artistique et financiere des deux salles, l'Opera-Comique devenant une succursale de l'Opera. Jacques Rouche en est le president de 1939 a 1944. Apres avoir pris le chemin de l'exode selon les directives gouvernementales, avec une partie de l'orchestre au debut de la Seconde Guerre mondiale , Rouche est oblige par le gouvernement de Vichy de revenir a Paris pour se soumettre a l' occupation allemande et, pousse par le nombreux personnel, a garder la direction de l'Opera. A l'automne 1940, les lois d'exclusion a l'encontre des Juifs l'obligent a se separer d'une cinquantaine de personnes, mais il maintient leur remuneration jusqu'en decembre 1942. Bien que la Charte du travail d'octobre 1941 ait dissous les syndicats, Jacques Rouche continue a negocier avec eux des indemnites de vie chere, des secours pour les salaries mobilises, il obtient des cartes de travailleurs de force pour les machinistes afin de leur eviter le S.T.O. Enfin, il aide financierement plusieurs artistes juifs a quitter l'Europe, notamment Darius Milhaud et Ernest Klausz . Rouche doit se plier a certaines exigences artistiques imposees par les autorites allemandes, comme des concerts donnes par l'orchestre philharmonique de Berlin , mais le theatre reste en etat de marche, dans des conditions tres difficiles, comme le rapporte la danseuse Claude Bessy , jeune ballerine, dans ses Memoires [ 59 ]  : ≪ le theatre n'etait pas chauffe en hiver ≫ . En cette periode troublee, le chef-tapissier Jean Rieussec s'investit au sein du palais a organiser discretement une section de la Resistance qui s'etendra aux musiciens de l'orchestre et dans le 9 e arrondissement.

L’opera couvert d'etendards nazis pendant l' occupation allemande de Paris (1941).

A la Liberation , les Chambres civiques , instaurees pour mettre en œuvre l' epuration voulue par le gouvernement provisoire , reprochent a Rouche d'avoir entretenu une collaboration avec l'ennemi pendant l' Occupation [ 60 ]  ; par consequent, le president de la RTLN et administrateur de l'Opera est alors revoque par l'Etat, bien que les syndicats, tout le personnel et les artistes (avec en tete la danseuse etoile Yvette Chauvire ) temoignerent en sa faveur. Lave des soupcons de collaboration , il est acquitte par la Justice, mais prefere se retirer definitivement de la vie artistique a Paris. Rouche est reste directeur pendant trente ans [ 61 ] en apportant son mecenat personnel qui a ete estime, selon les archives, a 23 millions de francs-or (environ 12 millions d'euros). Jean Cocteau dira : ≪ S'il fallait faire la liste des artistes que Jacques Rouche a aides, encourages, propulses sur le devant de la scene, un dictionnaire n'y suffirait pas ≫ [ 62 ] . En 1971, la Mairie de Paris a decide d'honorer ce directeur par la creation d'une Place Jacques Rouche a la croisee des rues Halevy , Gluck et Meyerbeer . Ses deux predecesseurs n'avaient ete honores que par deux salles de repetition portant leur nom.

Depuis 1945

A partir de 1945, une vingtaine de directeurs se succedent a la tete de l'Opera :

Composition architecturale et distribution des batiments [ modifier | modifier le code ]

Dessin de construction.

Intentions et sources d'inspiration [ modifier | modifier le code ]

Charles Garnier, tout comme ses devanciers Jacques-Germain Soufflot ( opera de Lyon ) et Victor Louis ( Grand Theatre de Bordeaux et salle Richelieu pour la Comedie-Francaise ), deploie une architecture spectaculaire. Il souhaite eriger un monument d'inspiration eclectique , obeissant ainsi a la mode de son temps, les facades de son theatre lyrique devant offrir un spectacle permanent au pieton de Paris. Son œuvre, qui deviendra l'un des exemples les plus celebres du style propre a la periode Napoleon III , revele un temperament aux penchants multiples et une attraction particuliere pour l'art baroque . Si l'architecture de Garnier reunit plusieurs styles, c'est pourtant le baroque, tres en vogue dans les constructions theatrales , qui prevaut.

En fidele admirateur de Victor Louis et tout en reprenant les caracteristiques essentielles de la salle Le Peletier, les sources d'inspiration de l'architecte sont, en dehors du Grand-Theatre de Bordeaux, les palais italiens de la Renaissance tardive qu'il a eu le loisir de remarquer durant son sejour a la Villa Medicis . Sa periode estudiantine et ses voyages mediterraneens le portent de maniere evidente vers le respect des regles et des ordres architecturaux et autres subtilites de l' art du ≪  Siecle de Pericles  ≫. Pour Hugues Gall , ancien directeur de l'opera Garnier, ≪  Victor Louis est l’architecte a l’origine de toute la conception qu’a developpee Garnier. Le Grand Theatre de Bordeaux l’avait fascine... avec l’idee de grand salon d’entree, celle des loges et des corbeilles...  ≫ [ 63 ] .

Plan et ses dispositions principales [ modifier | modifier le code ]

Garnier tient a superviser lui-meme la conception des moindres details des batiments. Il dit avoir pense au parti de Michel-Ange pour le plan de la basilique Saint-Pierre de Rome, concevant et dessinant ses propres plans architecturaux. Le parti obeit a une symetrie rigoureuse a laquelle doivent se plier, dans une grande majorite des cas, les grands programmes traites par les praticiens sortant de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris.

L'ensemble possede une emprise au sol de 12 000  m 2 [ 64 ] et une surface dans l’œuvre totale de 58 000  m 2 (la plus grande du monde a l'epoque, et ce jusque dans les annees 1970), 172  m de long, 101  m de large et 79  m d'elevation. La vaste salle de spectacle peut recevoir environ 2 000 spectateurs. Une maquette en coupe longitudinale, (L 5,78m - H 2,40m - P 1,10m, ci-dessous en haut a droite) exposee au Musee d'Orsay a ete realisee en 1986 par Richard Peduzzi qui a choisi de reproduire l'Opera selon les plans originaux de Garnier [ 65 ] .

Choix des materiaux et des techniques [ modifier | modifier le code ]

Les structures metalliques de la salle de spectacle, vues depuis la scene.

L'architecte surprend par la diversite des materiaux utilises. Il use, en effet, d'une decoration eclectique, parfois chargee, mais toujours fastueuse et elegante. A l'exterieur comme a l'interieur, le jeu de la pierre d'Euville aux nuances blondes, des marbres de couleur et des parties recouvertes d' or souligne la qualite du dessin et des proportions et offre a l’œil averti une profusion de details architectoniques. Pour expliquer ce choix d'une grande diversite chromatique , Garnier pretend qu'il veut aller a l'encontre de ≪ la tristesse de l' urbanisme haussmannien  ≫.

Admirateur des techniques utilisees par son devancier Victor Baltard [ 66 ] , l'architecte utilise le fer et la fonte partout ; la partie des structures , tels certains piliers , tous les planchers maconnes et toutes les charpentes sont en metal. Les poutres de longue portee sont composees de metal en lames assemblees par rivetage , mode de construction en plein developpement dans la seconde moitie du XIX e  siecle. Les parquets visibles sont assembles sur lambourdes scellees au bitume sur des sols incombustibles. La salle de spectacle, contrairement a ce que laisse paraitre son habillage, est a la base un volume constitue d'un assemblage metallique qui supporte les charges de ses differents niveaux. Si Garnier reconnait les possibilites nouvelles apportees par ce materiau, il n'en goute cependant pas l'aspect et le cache soigneusement sous la pierre, le platre , le stuc et tout autre procede de decoration appartenant a la tradition classique. Il ne se sert du metal que pour les aspects pratiques qu'il peut lui apporter : facilite et rapidite de mise en œuvre, legerete.

La pose de cablages et l' electrification integrale du batiment quelques annees plus tard est facilitee par les conduites de gaz qui avaient ete prevues des la construction pour alimenter les eclairages (les grandes torcheres, par exemple).

Facades, sculptures et decors exterieurs [ modifier | modifier le code ]

Facade principale Sud [ modifier | modifier le code ]

Facade sud.

La grande facade , donnant sur la place de l'Opera et situee au carrefour de nombreuses percees haussmanniennes, sert de toile de fond a la perspective de l'avenue qui sera ouverte un peu plus tard. Elle constitue, en quelque sorte, le manifeste de l'artiste. Son trace et ses proportions savants comme sa riche polychromie expriment, en une synthese habile, l'essence meme de l'architecture eclectique.

Garnier a choisi lui-meme les quatorze peintres , les mosaistes ainsi que les soixante-treize sculpteurs , dont le celebre Jean-Baptiste Carpeaux , devant participer a son ornementation .

Les quatre groupes principaux en facade sont de gauche a droite :

  • La poesie de Francois Jouffroy (avec ses palmes) ;
  • La musique instrumentale d' Eugene Guillaume (avec ses instruments de musique) ;
  • La Danse de Jean-Baptiste Carpeaux , dont les personnages denudes provoquerent le mecontentement de Parisiens choques (un inconnu alla jusqu'a lancer un encrier sur le chef-d'œuvre de l'artiste dans la nuit du 26 au ) ;
  • Le drame lyrique de Jean-Joseph Perraud (avec sa victime agonisante).

Les emmarchements et la galerie couverte a arcades et coupoles plates sur pendentifs soutenant la loggia forment le point de depart, des l'entree principale sud, d'un cheminement initiatique dont l'aboutissement n'est autre que la grande salle et le spectacle qui s'y tient. Garnier a concu la succession des espaces dans le seul but de mettre en condition les futurs spectateurs. Ainsi, les premieres marches , situees a l'exterieur du monument, marquent deja la frontiere entre deux mondes ; le premier, celui de la realite et du quotidien, le second, celui du reve et de l'imaginaire. Les differentes statues qui encadrent les entrees sont surplombees de medaillons sculptes par Charles Gumery . Ces medaillons representent les compositeurs Johann Sebastian Bach , Domenico Cimarosa , Joseph Haydn et Giovanni Battista Pergolesi .

La loggia , soulignee par le portique du premier etage , se presente comme un prolongement du grand foyer donnant sur la place de l'Opera . Peu utilise, il est cependant indispensable a l'equilibre du plan comme a celui des elevations frontales et laterales . Cette loggia s'inspire directement des maitres de la Renaissance italienne tels Vignole , Serlio ou Palladio , de ceux du classicisme des XVII e et XVIII e  siecles francais comme Claude Perrault , Jules Hardouin-Mansart ou Ange-Jacques Gabriel . Quant au gout prononce pour la polychromie, il est l'expression d'une mode declenchee par des recherches archeologiques des Grands prix de Rome du XIX e  siecle pour leurs ≪ envois ≫, de la Villa Medicis , aux membres de l' Academie des beaux-arts . La loggia est surplombee de bustes realises par Louis-Felix Chabaud qui representent les compositeurs Daniel-Francois-Esprit Auber , Ludwig van Beethoven , Giacomo Meyerbeer , Wolfgang Amadeus Mozart , Gaspare Spontini , Philippe Quinault , Gioachino Rossini et Fromental Halevy .

Facade laterale ouest (cote Jardin) [ modifier | modifier le code ]

Facade ouest.
Le pavillon de la bibliothèque
Pavillon de l'Empereur, rampe carrossable et entree de la bibliotheque sur la facade ouest.

Cette elevation est visible depuis les rues Auber et Scribe ainsi que depuis la place Charles-Garnier .

L'entree est indiquee par une suite de colonnes de marbre vert dont deux sont surmontees d'un grand aigle imperial en bronze, symbole miraculeusement preserve apres le Second Empire. L'entree etait destinee au seul Napoleon III et a ses proches. La double rampe devait leur assurer une circulation securisee et abritee des intemperies en permettant aux voitures de s'arreter a l'interieur meme du pavillon de l'Empereur. Les critiques sont particulierement acerbes au sujet de la forme et de la disposition de cet acces depuis la future place Charles-Garnier . On juge que l'architecte fait la œuvre de courtisan et non plus de concepteur rigoureux, il a neanmoins respecte le cahier des charges qui lui avait ete impose. Pour ses detracteurs, le dessin de cette rampe contraste de maniere trop brutale avec les autres composantes du plan general. L'ouvrage constitue une entorse a la rigueur de la composition et au bon gout le plus elementaire.

En raison des evenements de 1870, cette partie flanquant la facade ouest de l'Opera fut longtemps inachevee : plusieurs pierres d' appareillage non epannelees resterent visibles jusqu'a la renovation de la facade en 2010 ou les elements manquants furent termines . Prevu pour que Napoleon III et sa suite puissent penetrer directement au sein de l'edifice et limiter ainsi les risques d'agression, le pavillon de l'Empereur communique directement avec une loge d'avant-scene du cote jardin. Ce sont finalement les presidents de la Republique qui ont l'usage de cette distribution ingenieuse assurant securite et discretion. Cet element de la composition est aussi denomme ≪ pavillon du Chef de l'Etat ≫.

Bibliotheque de l'Opera.

A la mort de l'architecte Garnier, en 1898, il est decide d'eriger un petit monument en son souvenir et a sa gloire, qui est inaugure durant l' annee 1903 . On l'installe au pied de la rotonde de l'Empereur et en retrait des grilles qui en protegent l'acces. On peut ainsi decouvrir un buste representant Charles Garnier accompagne, de chaque cote, d'un personnage feminin en pied realise egalement en bronze dore. Cet ensemble sculpte est pose sur un socle de pierre supportant un grand cartouche de metal rectangulaire dont la ciselure represente, en creux et doree a la feuille, le plan du niveau principal de l'opera.

Facade laterale est (cote Cour) [ modifier | modifier le code ]

Ancien pavillon des Abonnes.
Rotonde du Glacier.

Cette elevation est visible depuis les rues Halevy et Gluck ainsi que depuis la place Jacques Rouche .

L'entree est precedee, comme celle situee a l'ouest, d'une suite de colonnes de marbre vert. Seules, plusieurs figures feminines en pied, porte-torcheres en bronze, marquent la difference avec l'acces oppose.

Formant le pendant du pavillon de l'Empereur, le pavillon des abonnes est ouvert par sept arcades en plein cintre donnant acces a la descente a couvert, vaste rotonde couverte d'une coupole de 14  m de diametre. Deux paires d'obelisques marquent les entrees de la rotonde au nord et au sud. Ce volume avait ete concu a l'origine pour permettre un acces privilegie aux voitures attelees de la clientele abonnee qui louait des loges a l'annee, assurant une part tres importante et reguliere du financement de l'Opera. Cet acces conduit directement a la rotonde des abonnes . Ils pouvaient ensuite passer devant le Bassin de la Pythie pour rejoindre l'escalier d'honneur, comme le reste du public.

Mezzanine du restaurant .

Garnier avait envisage l'installation d'un restaurant a l'etage dans la rotonde du Glacier, mais pour des raisons budgetaires seul un buffet fut amenage. En 1973 puis en 1992, deux autres projets furent envisages dans la rotonde des abonnes et la descente a couvert, mais resterent sans suite. En 2007, le directeur Gerard Mortier entreprend l'installation d'un restaurant au niveau de la ≪ descente a couvert ≫ qui ne servait plus alors que de lieu de stockage pour les travaux de restauration sur le batiment. Ce quatrieme projet de restaurant porte par Pierre Francois Blanc voit le jour le a l'issue de cinq annees de travail [ 67 ] . Ce projet ultra-moderne concu par l'architecte Odile Decq , a recu l'avis favorable de la Commission nationale des monuments historiques le . Le Chef etoile Christophe Aribert signe la premiere carte de L'Opera Restaurant . En mars 2019, le restaurant est rebaptise "Coco".

Facade posterieure [ modifier | modifier le code ]

Batiments de l'administration et fronton nord de la cage de scene.
Batiment de l'Administration - coupe transversale Foyer de la danse.

Une cour pavee, ceinte d'un mur circulaire, integre un portail monumental [ 68 ] au tympan sculpte, ainsi que deux autres portails [ 69 ] et deux portes secondaires realises en ferronnerie. Les entrees de service se trouvent a l'arriere du batiment. L'ensemble [ 70 ] imposant, du cote nord, est constitue de parties aux formes et reliefs divers ainsi que deux autres parties, a l'est et l'ouest, s'articulant en retour sur les cotes de la cage de scene et jusqu'aux deux pavillons lateraux. Cette partie de l'edifice, nommee l'Administration, abrite les bureaux, les loges des artistes, des magasins utilitaires, des ateliers etages sur huit niveaux.

Arcade de la facade posterieure. Minerve.

Cette facade d'un style classique sobre [ 70 ] est moins decoree que la spectaculaire facade principale mais l'architecte a dirige l'ornementation sur les toits des cinq blocs dont les deux avant-corps, orientes au nord, qui presentent, symetriquement, une vingtaine de souches de cheminees (totalisant 150 conduits de fumee) ornementees d'etranges masques allegoriques [ 70 ] autrefois surmontes de couronnements en fonte cuivree (disparus vers 1930). Le fronton de la cage de scene comporte un membre principal : une grande arcade (de meme dimension que le cadre de scene) qui est surplombee en clef par une des plus grandes sculptures ornementales du palais, un buste de Minerve haut de cinq metres, borde de palmes, qui surmonte une grande baie bordee de piedroits ornes des masques de la comedie et de la tragedie. Cette facade nord comprend une rangee d'œils-de-bœuf grilles en fonte cuivree ou revetus d'un decor de lyres en mosaique, au-dessus d'une serie de barbacanes qui sont au niveau des troisieme et quatrieme passerelles de service dans les cintres. L'arriere-corps central comprend, jusqu'au septieme niveau : les locaux etages de la salle de repetition des chœurs, la loge des figurants hommes (autrefois nommes comparses), le Foyer de la danse, le magasin a deux niveaux dit le central-costumes [ 71 ] (les menuiseries d'origine, en pitchpin, font l'objet d'un classement protege) borde d'ateliers pour les couturieres et les tailleurs. Deux cours interieures sont perpendiculaires au mur arriere de la scene. Dans la cour d'entree, la haute porte des decors ouvre vers un monte-charge d'une capacite de onze tonnes pouvant recevoir des decors longs de douze metres, livres au quatrieme niveau, a l'etage de la scene.

Toitures et couronnements [ modifier | modifier le code ]

Le grand dome central est couvert de cuivre [ 72 ] qui, une fois oxyde, prend une couleur verte. Autrefois, les domes des deux pavillons etaient egalement couverts de meme, aujourd'hui ils sont en zinc, comme les autres toits de l'edifice. Certaines decorations des domes couvrant les deux pavillons lateraux sont en plomb. La lanterne du grand dome est en cuivre repousse, dore. Garnier avait projete de dorer les cotes et nervures de ces trois domes mais cette proposition deja en cours a ete abandonnee a la reprise du chantier en 1870.

La facade est surmontee par les Renommees , deux groupes realises par Charles Gumery , l'Harmonie (a gauche) et La Poesie (a droite). Ces statues d'une hauteur de 7,50 metres, ont ete restaurees et leur structure interne, en fer, a ete remplacee par de l'inox. Leur dorure d'origine avait ete realisee par galvanoplastie dans les ateliers de l'entreprise d'orfevrerie Christofle . L'entablement de l'attique est couronne d'une frise en fonte peinte avec un vernis dore, une suite de masques alternes de guirlandes, œuvre du sculpteur Jean-Baptiste-Jules Klagmann . Le fronton de la cage de scene est orne de deux acroteres (est et ouest) identiques, La Renommee retenant Pegase (par Eugene-Louis Lequesne ), cependant que le sommet recoit l'ensemble forme par Apollon couronnant la Poesie et la Musique , d' Aime Millet . Ce groupe, haut de 7,50  m et d'un poids de treize tonnes, fait office de paratonnerre ; il est en bronze naturel, seule la lyre etant doree ; il a ete sculpte directement sur le chantier [ 73 ] par Millet, puis realise en six mois en 1869 par l'atelier Deniere [ 74 ] , et enfin assemble en deux mois au sommet de l'Opera en 1870.

La Ceinture de Lumiere [ modifier | modifier le code ]

Cariatide.

L'exterieur de l'opera est entoure par soixante luminaires varies [ 75 ] , qui fonctionnerent au gaz jusqu'en 1954. L'ensemble comprend : les lampadaires , les cariatides (du jour et de la nuit, selon leur position sur les facades laterales est et ouest, sculptees par Louis-Felix Chabaud ), les candelabres , les colonnes pyramidales en marbre fleur de pecher, les colonnes rostrales et les colonnes imperiales en marbre bleu turquin . Certains luminaires n'avaient pas pu etre realises en bronze, comme le souhaitait Charles Garnier, c'est donc simplement une fonte cuivree qui en constitue la matiere.

Depuis 1990, certains elements ont ete etayes en raison des fortes vibrations provenant du sous-sol (metro) et de la circulation automobile, puis des socles de pierre ont ete changes et des balustrades endommagees ont ete entierement restaurees a l'identique, tout comme les colonnes imperiales (dont le marbre provient d'une carriere italienne rouverte pour l'occasion). Cette restauration a ete financee par un large mecenat organise par l' AROP [ 76 ] et celebree le .

Distributions, volumes et decors interieurs [ modifier | modifier le code ]

Grand vestibule [ modifier | modifier le code ]

Le grand vestibule.

Les emmarchements et la galerie de l'entree principale menent les spectateurs a un premier vestibule voute en berceau. Quatre sculptures en pierre de grandes dimensions attirent immediatement le regard. A l'effigie de grands compositeurs des XVII e et XVIII e  siecles, elles representent a echelle plus grande que nature et, de gauche a droite, Rameau , Lully , Gluck et Haendel en position assise (chacun representant la musique d'un pays : France, Italie, Allemagne et Grande-Bretagne).

L'endroit assure la billetterie pour le public n'appartenant pas au cercle des abonnes. Les guichets , encadres de pilastres et de colonnes engagees a dosseret et surmontes chacun d'un fronton sculpte, ont ete dessines par Garnier en personne. Le vestibule abrite egalement une petite boutique, de fabrication recente, a la fois librairie et lieu de vente de souvenirs.

Cette galerie interieure conduit ensuite, apres avoir franchi quelques marches , au vestibule du Controle puis au grand escalier.

Vestibule du Controle [ modifier | modifier le code ]

Vestibule du controle.

Espace-tampon entre le grand vestibule et l'escalier d'honneur et separe d'eux grace a de larges degres comprenant seulement quelques marches, il permet le filtrage des entrees avant que les spectateurs, munis de leurs billets, ne puissent acceder a la grande salle et a la representation.

Dans le jargon des theatres, le ou les guichets et comptoirs de ce vestibule se nomment boites a sel car c'est la qu'on trouvait les flacons de sel a respirer pour ranimer les spectatrices qui s'evanouissaient. Ces sels de pamoison etaient volatils et constitues principalement de carbonate d'ammonium et autres vinaigres. L'habillement feminin avec les corsets en usage au XIX e  siecle est une des raisons de cet usage dans les lieux publics.


Vestibule circulaire dit Rotonde des abonnes [ modifier | modifier le code ]

Le nom de Charles Garnier est cache dans l'ornementation au plafond du vestibule circulaire.

Charles Garnier a signe son œuvre dans le medaillon central de la voute formant le plafond de cette salle sous forme d' arabesques ou l'on parvient a lire : ≪ JEAN LOUIS CHARLES GARNIER ARCHITECTE 1861-1875 ≫ .

Au meme niveau, au pied du Grand Escalier, on trouve le bassin ou fontaine de La Pythie ou un jet d'eau formait, autrefois, un voile brumeux au travers duquel on apercevait la statue de la Pythie, oracle du temple d'Apollon, une œuvre sculptee par ≪  Marcello  ≫, nom d'artiste d'Adele d'Affry, duchesse de Castiglione-Colonna. S'y dressent aussi des cariatides en marbre polychrome dues au ciseau de Jules Thomas.


Rotonde du Glacier [ modifier | modifier le code ]

La rotonde du Glacier.

D'autres espaces destines a l'agrement du public precedent ou accompagnent les foyers , telle la ≪ rotonde du Glacier ≫ placee a l'extremite de la galerie du bar . Au debut du XX e  siecle, une sonnette, installee dans toutes les loges de la salle de spectacle, permettait de s'y faire servir directement les boissons commandees. Lieu de distribution de rafraichissements, il se caracterise par sa luminosite et son plafond peint par Georges Jules-Victor Clairin , une ronde de bacchanales et de faunes . Tout autour est disposee, entre les fenetres, une serie de huit tapisseries d'apres des cartons peints par Alexis Joseph Mazerolle . Ces œuvres representent les diverses boissons que l'on peut commander : ≪ le champagne  ≫, ≪ le cafe  ≫, ≪ le the  ≫, ≪ l'orangeade ≫ et autres breuvages, mais aussi ≪ la peche  ≫ et ≪ la chasse  ≫. Achevee bien apres l'ouverture de l'Opera, la rotonde s'approche du style propre a la ≪  Belle Epoque  ≫ ou aux ≪  annees 1900  ≫.


Avant-foyer ou foyer des Mosaiques [ modifier | modifier le code ]

L'avant-foyer.

Lieux de deambulation et de rencontre entre les spectateurs avant chaque representation ou au moment des entractes, les foyers sont vastes et la riche decoration ne laisse pas le moindre centimetre carre inutilise. La mosaique est omnipresente, notamment dans l'avant-foyer (ou ≪ foyer des Mosaiques ≫), espace de transition entre le vide du grand escalier et le grand foyer. La voute en berceau de l'avant-foyer est couverte de tesselles a la mise en œuvre delicate et aux couleurs eclatantes, le tout place sur un fond dore a la feuille. Une vue plongeante sur le grand escalier agremente les lieux.

Grand foyer et ses salons [ modifier | modifier le code ]

Le grand foyer.

La conception du grand foyer s'inspire des dispositions et de l'inspiration decorative des galeries des chateaux de la Renaissance francaise du XVI e  siecle ( chateau de Fontainebleau ) et du XVII e  siecle ( galerie d'Apollon au Louvre , galerie des Glaces a Versailles ). Un savant jeu de miroirs et de baies ouvrant sur les rues et facades environnantes vient encore accentuer ses vastes dimensions. Cet endroit est pense, a l'origine, comme un point de rencontre des spectateurs toutes categories sociales confondues.

Comprenant cinq travees , le grand foyer est agremente de part et d'autre d'un salon . Du cote de l'avant-foyer, trois larges ouvertures donnent acces aux circulations qui menent aux galeries du grand escalier, puis a la salle. Le foyer s’ouvre sur une loggia exterieure et est flanque de deux salons octogonaux avec des plafonds peints par Jules-Elie Delaunay dans le salon de l’Est et Felix-Joseph Barrias dans le salon ouest. Les salons octogonaux s’ouvrent au nord dans le Salon de la Lune a l’extremite ouest de l’Avant-Foyer et le Salon du Soleil a son extremite est. De part et d'autre de la porte axiale, de grands miroirs , d'une hauteur approchant les six metres, montent a partir du parquet et des lambris . Sur l'autre face, cinq grandes portes-fenetres en constituent les pendants et indiquent l'acces a la loggia .

Plafond du grand foyer.

Sur les murs , se trouvent vingt elegantes statues , allegories des ≪ Qualites ≫ indispensables aux artistes des arts lyrique et choregraphique. Un plafond a voussures , peint par Paul Baudry , figure les grandes etapes de l'histoire de la Musique , de la Comedie et de la Tragedie et decline plusieurs aspects de leur thematique propre.

Lyre dans le grand foyer.

La lyre forme, comme en de tres nombreux endroits exterieurs et interieurs de l'edifice dont la salle de spectacle, un element decoratif de predilection ponctuant, de maniere presque systematique, differentes modenatures , chapiteaux , grilles de chauffage et poignees de porte .

Jusqu'au XIX e  siecle et comme le veut la tradition, les foyers des lieux de spectacle sont reserves a l'usage exclusif des representants de la gent masculine. Les dames recoivent pendant ce temps dans leur loge respective. Mais le jour de l'inauguration du palais Garnier, la reine d'Espagne desire admirer la galerie du grand foyer. Le tabou brise, elle est aussitot suivie de son entourage immediat, puis des autres dames de la bonne societe de l'epoque qui ne souhaitent pas demeurer en reste [ 77 ] , [ 78 ] .

A l'insu de Charles Garnier, ses collaborateurs demandent a plusieurs ouvriers de sculpter deux bustes dores d' Apollon a son image. Ces deux œuvres figurent a hauteur du plafond. Une autre copie de la representation en buste de l'architecte, sculptee par Carpeaux, trone au centre du grand foyer et a proximite d'une fenetre donnant sur la perspective de l'avenue de l'Opera.

En 1928, un regrettable incendie prive le grand foyer de ses rideaux et tentures or ; ceux-ci ne sont retablis qu'a l'occasion d'une restauration integrale de la galerie, achevee en 2004.

Salons de la Lune et du Soleil [ modifier | modifier le code ]

Placees aux extremites est et ouest de l'avant-foyer, deux rotondes de taille modeste sont peintes par les decorateurs Philippe Marie Chaperon et Auguste Alfred Rube, amis de Garnier.

Sur les voutes du Salon de la Lune et du Salon du Soleil dominent, dans l'un, les tonalites froides de l' argent , avec des representations d'oiseaux de nuit ( hiboux et chauves-souris ) et, dans l'autre, les tons chauds de l' or , au milieu d'un decor de salamandres . Des miroirs etames , les premiers de couleur froide et les seconds a dominante chaude, recouvrent respectivement leurs parois et se refletent a l'infini pour former des ≪  chemins de lumiere  ≫.

Grand escalier [ modifier | modifier le code ]

Le grand escalier d'apparat menant a la salle de spectacle, aux salons et aux foyers.

L'ouvrage est remarquable par son trace, la hauteur et le volume de sa nef inedits jusqu'alors, la magnificence de ses facades interieures et la variete des materiaux employes ( marbres aux couleurs subtiles, onyx et cuivre des mains-courantes, innombrables peintures , mosaiques et dorures ). L'ampleur et l'ingeniosite de ses distributions comme de sa decoration ont fait de ce grand escalier l'un des endroits les plus celebres et les plus apprecies du palais Garnier.

Premiere volee du grand escalier.

Au pied de l' escalier , deux statues-torcheres en bronze de Albert-Ernest Carrier de Belleuse (dit Carrier-Belleuse) representent des figures feminines tenant des eclairages au gaz , puis electriques . L'escalier est en marbre blanc et ses marches sont reparties en plusieurs degres aux larges et impressionnantes volees elancees aux courbures raffinees . Les marches du grand escalier, qui vont du concave au convexe, sont en marbre blanc de Seravezza  ; seule l’une d’entre elles est droite. Elles epousent ainsi la courbure de la balustrade en onyx, dont le socle est en marbre vert de Suede et les 128 balustres en marbre rouge antique.

La premiere volee de ce grand escalier conduit au degagement conduisant a l' amphitheatre , au parterre , a l' orchestre et aux loges-baignoires. Les volees suivantes donnent acces a d'autres degagements et aux petits balcons etages sur les quatre facades interieures aux colonnes geminees et a trois travees d' arcades , puis aux differents salons et aux foyers. Sur les deux cotes, on trouve, partant du rez-de-chaussee, de tres vastes escaliers qui aboutissent aux couloirs circulaires menant aux loges de tous les differents niveaux de la salle de spectacle. En leur centre sont des ascenseurs.

Le plafond est compose de quatre voussures , sur toile marouflee , du peintre Isidore Alexandre-Auguste Pils , Grand Prix de Rome en 1838 : au nord, Le Triomphe d’Apollon , au sud, Le Charme de la musique , a l’ouest La ville de Paris recevant les plans du nouvel Opera , et enfin a l’est Minerve combattant la force brutale devant l’Olympe reuni [ 79 ] . Ces œuvres sont eclairees par la verriere d'une lanterne achevant la composition.

La salle de spectacle [ modifier | modifier le code ]

La salle de spectacle vue depuis la scene en 1936 [ 80 ] .

Situee au-dessus de la voute du vestibule circulaire (ancienne rotonde des abonnes) la salle de spectacle est le cœur meme du palais.

Epousant une forme en fer a cheval , avec ses quatre balcons, ses loges et ses stalles sur cinq niveaux, l'endroit est concu suivant le modele du theatre a l'italienne ou la visibilite est variable. Ses caracteristiques dimensionnelles sont impressionnantes : pres de trente et un metres de largeur , trente-deux metres de profondeur sur vingt metres de hauteur. Sa jauge s'approche des deux mille places assises, avec un peu plus de mille neuf cents fauteuils [ 81 ] . Ce lieu est habille dans des tons dominants d'ocres, de rouges et d'ors.

De vastes corridors couverts de mosaique permettent d'acceder aux cinq niveaux par des portes en acajou dotees d'un hublot.


L'orchestre (autrefois parterre et parquet) [ modifier | modifier le code ]

Les quatorze rangs des sieges de l' orchestre sont situes de part et d'autre d'une allee centrale, les fauteuils sont en bois noir et habilles de velours , leur dossier capitonne est revetu d'un elegant chevalet en bronze numerote. A ce niveau sont des loges en rez-de-chaussee, les baignoires.

Le balcon (autrefois nomme amphitheatre) [ modifier | modifier le code ]

Fauteuils d'orchestre et du balcon. A l'arriere, les loges d'avant-scene et les cinq niveaux de loges de face et de cote.

Sur huit rangs, les fauteuils, identiques aux precedents, sont en net surplomb de ceux de l'orchestre. Ils beneficient non seulement d'une vision tres degagee sur la scene, mais ils se trouvent aussi a l'emplacement ideal ou se situe l'axe principal, le ≪ point de vue ≫, a partir duquel le decorateur trace les plans de coupe et lignes de fuite pour etablir le tableau du decor qu'il etablit. Ensuite, d'autres lignes sont utilisees aux places tres hautes, laterales et le premier rang d'orchestre, selon les differentes regles de la perspective scenographique . Les spectateurs privilegies du balcon peuvent voir un decor et une mise en scene tels qu'ils ont ete penses par l'equipe des createurs. Le point de vue etait nomme autrefois l'œil du prince .

Les loges [ modifier | modifier le code ]

1 res loges de cote et loge n o  5 *.

Les loges et arrieres-loges ainsi que leurs sieges et banquettes sont habilles de velours et leurs cloisonnements de damas et de tentures . L'ensemble des matieres d' ameublement arbore un jeu subtil de nuances cramoisies. La loge la plus celebre et la plus mysterieuse a une porte d'entree ou est (depuis 2011) une plaque de bronze indiquant ≪ Loge du Fantome de l'Opera ≫ ; elle est situee au niveau des premieres loges. Cette fameuse loge porte le n o  5. Les loges d'avant-scene surplombent la fosse d'orchestre dans l'arc doubleau formant le cadre de scene.

Depuis des siecles, il etait d'usage d'avoir dix loges directement sur la scene, tant pour les auteurs et les compositeurs que pour les autres intervenants du spectacle. Garnier n'avait pu soustraire de ses plans cette obligation. En 1916, le directeur Jacques Rouche annonca son intention de les supprimer et de reamenager ces emplacements afin d'y installer les regies et postes de commandement, ce qui fut fait en 1917. Aussitot, Louise Garnier, veuve de l’architecte, s'indigna en ecrivant au journal Le Figaro  : ≪ On ose s’attaquer a la belle œuvre de Charles Garnier, sans crainte de detruire cette admirable acoustique, sans se soucier non plus de l’art avec lequel la salle a ete reliee a la scene par ces loges ≫ [ 83 ] . Ces emplacements sont utilises pour conforter l'acces aux projecteurs et herses disposes sur le pont d'eclairage fixe a l'arriere du lambrequin metallique, partie du cadre mobile.

Loges ( 2 es , 3 es , 4 es , 5 es ) face et cote - Amphitheatre.

Les quatriemes loges de cote sont des stalles, surmontees a l'arriere par des fauteuils en gradins. De face, c'est l'amphitheatre ou plus familierement le poulailler ou paradis.

Les cinquiemes loges, de face et de cote, pour moins de quatre-vingts spectateurs sont des places a visibilite extremement reduite. Autrefois, certaines de ces places dites aveugles , etaient surtout destinees a des auditeurs : les melomanes , les compositeurs , les eleves du Conservatoire qui pouvaient suivre la musique et le chant avec ou sans partition . Certaines de ces loges sont amenagees pour des projections cinematographiques et aussi les projecteurs [ 84 ] de poursuite qui permettent de suivre precisement un artiste en evolution sur la scene.

Les deux coupoles du plafond [ modifier | modifier le code ]

Maquette du plafond de Lenepveu.
Le plafond d'origine peint par Jules-Eugene Lenepveu . - Les muses et les heures du jour et de la nuit - Photo de 1946.

La premiere coupole du plafond de la grande salle est due au pinceau du peintre prefere de Napoleon III , Jules-Eugene Lenepveu , Grand Prix de Rome en 1847 et directeur de la Villa Medicis a Rome. Elle fut restauree deux fois durant la premiere moitie du XX e  siecle. Cette peinture originelle comporte 63 figures representant Les muses et les heures du jour et de la nuit , realisee sur vingt-quatre panneaux de cuivre, boulonnes a la structure d'acier de l'etage superieur. Cette conception entierement metallique est due autant a la securite qu'a l'acoustique. Jules-Eugene Lenepveu avait pris un soin tres particulier en fabriquant lui-meme les pigments et les bases utilises dans sa peinture afin d'y eviter le plomb, qui causait une forte oxydation des teintes au contact des emanations du gaz d'eclairage. La circonference de cette coupole est de 53,60  m et 18,80  m pour la partie centrale qui, autrefois, etait pourvue d'une grille-soleil, faisant bloc avec le luminaire afin de le faire remonter pour l'entretien dans la salle superieure dite ≪ salle du lustre ≫. Cette grille de ventilation a ete supprimee en 1964.

L'œuvre de Lenepveu, toujours existante, est dissimulee depuis 1964 par une structure amovible en polyester ou a ete maroufle le decor concu par Marc Chagall . Cet amenagement laisse ainsi ouverte la possibilite de revoir ulterieurement cette œuvre. Une maquette definitive, mise au point par Lenepveu avant execution a l'echelle de la salle, est visible dans le musee du palais Garnier, et donne une idee generale du plafond qui ornait la salle de spectacle.

La seconde coupole fut concue par Marc Chagall a l'invitation de son ami Andre Malraux , alors ministre des Affaires culturelles [ c ] . Le nouveau plafond evoque, en cinq parties aux vives couleurs, les grands jalons et ouvrages representatifs de l'histoire des arts de l'Opera et de la danse ainsi que quatorze compositeurs marquants des arts lyriques et choregraphiques du repertoire ( Gluck , Orphee et Eurydice  ; Beethoven , Fidelio  ; Verdi , peut-etre La traviata  ; Bizet , Carmen  ; Mozart , La Flute enchantee  ; Moussorgski , Boris Godounov  ; Adam , Giselle  ; Tchaikovski , Le Lac des cygnes  ; Stravinsky , L'Oiseau de feu  ; Ravel , Daphnis et Chloe  ; Debussy , Pelleas et Melisande  ; Rameau , un opera ; Berlioz , Romeo et Juliette  ; Wagner , Tristan et Isolde ) [ 86 ] . Composee de douze panneaux lateraux et d'un panneau central circulaire, elle est concue comme une Olympe [ 87 ] . Le panneau principal est ≪  divise en cinq zones dans lesquelles une couleur dominante unit dans une meme evocation deux œuvres de deux compositeurs differents tandis que les couleurs complementaires permettent des transitions et l'interpenetration des motifs  ≫ [ 88 ] . La peinture a ete executee par Roland Bierge selon la maquette de Chagall.

Plafond de Chagall, lustre et couronne de lumiere.

Chagall execute l'œuvre entre janvier et , le peintre travaillant d’abord au musee des Gobelins, puis dans son atelier de Meudon. Le nouveau plafond officiel est realise de a dans un atelier de la Manufacture des Gobelins. Masquant l'œuvre de Lenepveu et juxtaposant aux elements decoratifs d'origine une œuvre anachronique, il suscite la polemique avant meme son inauguration le . Les critiques reprochent l'incoherence esthetique a placer le plafond aux couleurs trop criardes au milieu des moulures et dorures typiques de l' architecture neo-classique et considerent qu'il temoigne du mepris du pouvoir de l'epoque envers l'art du Second Empire [ 89 ] .

Le grand lustre [ modifier | modifier le code ]

En bronze dore comportant une myriade de cristaux tailles, la cage du lustre est haute de cinq metres, son diametre est de quatre metres. De sa base a l'intrados de la voussure, en incluant les puissants cables d'acier, il s'eleve sur huit metres. Sa masse est de 6,5 tonnes.

Il a ete installe et regle en 1874 avec 340 becs fonctionnant au gaz d'eclairage . Partiellement electrifie des 1881, il porte alors 320 ampoules electriques nichees pour la plupart dans des globes en opaline. Un feston de pendeloques l’entoure, releve de place en place par des motifs en forme de lyre. Le dessin est de Charles Garnier et la fonte a ete realisee dans les ateliers de Lacarriere et Delatour. Il a ete restaure en 1989.

Cet element, essentiel a l' harmonie et au bon eclairage de la salle, a failli pourtant ne jamais voir le jour. Pendant la longue periode necessaire a son elaboration ? forme, taille, details techniques et decoratifs ? par Garnier, plusieurs voix se font entendre en affirmant que le lustre se revele sans interet, qu'il risque de gacher l' acoustique et d'empecher la vision depuis de trop nombreux sieges et de loges. La querelle a ete si rude et longue que Garnier a ete jusqu'a faire installer - temporairement - des girandoles sur les colonnes, tout comme l'avait fait Victor Louis (avec des bougies) dans la salle, sans lustre, du Grand-Theatre de Bordeaux , en ajoutant des centaines de chandelles en couronne sur l'entablement soutenant le plafond en coupole. Finalement, Garnier doit faire preuve de tout son pouvoir de persuasion et defend meme l'integrite de son projet qui emporte finalement l'adhesion.

Si la salle de spectacle n'est pas uniquement eclairee par cette immense creation de cristal et de lumiere , ce lustre participe de facon indeniable a l'ambiance et a la magie des lieux. Apres son electrification, l'usage est rendu plus sur et necessite moins d'entretien et donc de manipulations. La maintenance du lustre s'effectuait depuis son installation et jusqu'en 1957 (Rotonde amenagee en salle de repetition par l'architecte en chef Pierre Bailleau [ 90 ] ) en le hissant dans un volumineux cylindre en metal dit cheminee du lustre , faisant partie originellement de la ventilation. Apres les travaux de Bailleau cette cheminee a ete supprimee et l'ancien systeme de levage du lustre a ete reamenage.

Le lustre.
≪ Legende urbaine ≫ sur la chute du lustre

Le soir du , le lustre aurait chute sur le public lors d'une representation du Faust de Gounod . Il s'agit en realite de la chute d'un des quatre contrepoids et non pas du lustre lui-meme, ce durant une representation de l'opera Helle (et non de Faust ) d' Etienne-Joseph Floquet . Pour comprendre cet accident, il faut savoir que le lustre est retenu par huit gros cables en acier, plusieurs treuils et contrepoids. Un de ces contrepoids de 750  kg traversa en chute libre le plafond, puis le plancher des cinquiemes loges desertes et chuta sur les places 11 et 13 des quatriemes loges ou se trouvait une dame tres modeste passionnee d'opera, Claudine Chomeil nee Rispal, morte sur le coup [ 91 ] . Le lustre, lui, n’a pas bouge. On deplora de nombreux blesses par suite du mouvement de panique. Cet evenement exceptionnel inspira Gaston Leroux pour un episode du Fantome de l'Opera , publie en 1910  ; on le retrouve aussi dans le ballet du meme nom de Marcel Landowski cree avec une choregraphie de Roland Petit .

L'entablement [ modifier | modifier le code ]

L'entablement du plafond de la salle comporte un couronnement de lumieres forme par deux cent cinquante globes en verre depoli, le collier de perles , surmontant la ceinture de diamants , composee de quatre series de quinze lanternes rondes et quatre lanternes ovales a facettes. Ces trois cent quatorze sources de lumiere purent beneficier, a l'epoque du gaz d'eclairage, d'une ingenieuse evacuation directe et individuelle de la chaleur et des vapeurs produites par cette energie. A l'ouverture du nouvel opera de Paris en 1875 et comme dans tous les autres theatres en Europe, l'energie du gaz d'eclairage ne permettait pas de faire l'obscurite dans la salle ; elle pouvait seulement etre mise en veilleuse, au bleu , pendant toute la representation, puis etre retablie a pleine puissance durant les entractes et a la fin du spectacle.

La fosse d'orchestre [ modifier | modifier le code ]

La fosse d'orchestre et les musiciens avant le lever de rideau.

Elle a recu differentes transformations depuis sa creation. Une partie de son avancee dans la salle a ete reduite quand la cloison de l'avant-scene a ete ouverte, permettant un agrandissement notable de sa surface par la suppression des trois logettes centrales (trou du souffleur, eclairagiste, chef de chant) et de la rampe d'eclairage. Ces modifications portent sa dimension actuelle a environ dix-huit metres de longueur et neuf metres de largeur dont quatre sous l'avant-scene a differents niveaux de hauteur. Les musiciens peuvent s'y produire aisement en grand orchestre symphonique . Cette fosse d'orchestre peut, selon les besoins, etre recouverte d'un plancher mobile qui transforme alors l'avant-scene en un vaste proscenium utilise pour des recitals et des concerts.

L'avant-scene [ modifier | modifier le code ]

C'est l'avancee visible par le public, en avant du rideau de scene ferme. Sa profondeur est legerement convexe vers la fosse d'orchestre.

Elle avait ete bordee autrefois par une rampe d'eclairage , au centre de laquelle etaient situes trois amenagements : un trou pour le souffleur et chef de chant, un autre pour le regisseur et celui du chef-eclairagiste qui commandait a son equipe les changements de lumieres au moyen du systeme constitue de plusieurs centaines de robinets a gaz et conduites, nomme jeu d'orgue d'eclairage par allusion a l'instrument de musique comportant une foret de tuyaux metalliques. La rampe a gaz, de tres forte puissance, avait ete creee par l'industriel gazier Gustave-Louis Lecoq, a la suite du fatal accident survenu a la danseuse Emma Livry  ; il avait imagine la securisation de chacun des becs en disposant une flamme inversee, un tube de verre, une grille et une forte ventilation par cheminee d'appel en partie inferieure. Cette rampe a ete electrifiee des l'apparition des ampoules a incandescence. Aujourd'hui, la regie de l'eclairage et ses pupitres electroniques se trouvent dans la salle de spectacle a l'arriere des troisiemes loges de face.

Le cadre de scene et le rideau [ modifier | modifier le code ]

Le rideau d'avant-scene.

Le cadre de scene est d'environ seize metres en largeur et quatorze metres en hauteur.

Le rideau de scene a ete peint en trompe-l'œil en 1874 par Auguste Rube et Philippe Chaperon , egalement signataires du lambrequin. Il prepare le regard du spectateur a l'illusion de ce qu'est essentiellement toute representation theatrale, son lourd drape de velours rouge agremente de passementeries dorees est surmonte de l'imposant lambrequin metallique presentant, en son centre, un cartouche . Une devise latine, choisie par Garnier lui-meme, y figure ( Musicae Academiam Instituit Ludovicus XIV. ) et la mention ≪  ANNO 1669  ≫ rappelle l'annee de la creation de l'Academie royale de musique (l'ancetre de Opera de Paris ) sous le regne du roi Louis XIV , grand promoteur des arts et lui-meme danseur reconnu et musicien.

Ce rideau peint de 14,50  m sur 17,50  m , a ete refait a l'identique sur toile de lin, en 1952, par le peintre-decorateur Emile Bertin et restaure en 1996 par le peintre-decorateur Silvano Mattei [ 92 ] .

L'envers du decor [ modifier | modifier le code ]

Cage de scene [ modifier | modifier le code ]

C'est la partie d'un theatre qui englobe la scene en tous sens, soit les dessus et les dessous  ; elle occupe ici un volume de 50 000  m 3 . Les architectes Soufflot , Gabriel , Louis ou Davioud n'avaient pu atteindre un tel aboutissement. Garnier a tente, bien avant le XX e  siecle, d'explorer les possibilites scenographiques d'une machinerie hydraulique et de scenes sur ascenseurs, mais il y a renonce face au cout extraordinairement eleve de la conception, de la surveillance et de l'entretien de ce materiel de type industriel. Il a donc perfectionne ce qui avait fait ses preuves : la machinerie dite ≪ a l'italienne ≫. Du plus profond jusqu'au sommet de la cage de scene , l'ensemble utile atteint une hauteur de 62,50 m. Ses quatre murs supportent, en complement du plateau, differents espaces sceniques , des equipements complexes composes des dessous, des cintres et des grils [ 93 ] .

La cage de scène, au centre l'accès vers le foyer de la danse
La cage de scene, coupe transversale. Au centre le rideau du foyer de la danse.

Le plateau ou scene [ modifier | modifier le code ]

Opera Garnier - scene - plateau - eclairage 3 e plan en 1937.

Le plateau, la scene , comprend la partie centrale du plancher, visible du public, bordee par les cotes cour et jardin . Construit en planches de chene , le plateau mesure 26,37  m de profondeur sur 52,90  m de largeur, il a une inclinaison de presque 5 cm/m du lointain vers la face . Il est constitue de parties laterales fixes, les coulisses et d'une suite de bandes paralleles formees de panneaux mobiles, les plans , numerotes de zero a dix, du mur de face (cote du public) au mur du fond, le lointain. Les plans sont constitutifs des scenes dites a l'italienne avec une terminologie specifique [ 94 ] repertoriee par les scenographes [ 95 ]  :

  • la costiere , une rainure sans fond, large de quelques centimetres entre deux sablieres , elle permet d'y faire coulisser lateralement des elements de decor fixes avec des guindes sur des mats , etroits et hauts poteaux encastres dans des chariots metalliques circulant sur des rails dans le premier dessous. On referme la costiere avec une suite de pieces de bois, les tringles de longueur variable. L'Opera comprend trois costieres par plan (voir photo ci-contre)
  • la fausse-rue , dite aussi petite-rue, est un espace de 35 cm qui s'ouvre a volonte, entre la cour et le jardin. Elle permet l'apparition ou la disparition verticale ou laterale des decors, elle est toujours bordee d'une costiere . Les fermes (chassis lourds ou de tres grandes dimensions) y sont mises en mouvement vertical, en etant fixees sur des ames glissant dans des guides metalliques, les cassettes , qui sont operationnelles jusqu'au quatrieme dessous. Une fausse-rue est fermee par une suite de trappillons
  • la rue , un espace encore plus large, 110 cm, elle s'etend elle aussi de cour a jardin. Son utilite sert a mouvoir verticalement des batis decoratifs plus ou moins larges pouvant supporter de lourdes charges ou des groupes d'artistes. Elle est fermee par une suite de panneaux, les trappes [ 96 ] .

Tous ces trappillons, tringles et trappes peuvent etre manœuvres par differents mecanismes automatiques ou manuels selon les besoins. Leur feuillure est enduite avec une pate de graphite ou de silicone pour faciliter leur glissement silencieux. Differents systemes permettent d'ouvrir et de refermer partiellement ou en totalite une ou plusieurs rues ou fausses-rues, elles s'abaissent et glissent en tiroir a la ligne de levee , sous les parties fixes de la scene. Les trappes a apparition fonctionnent sur le meme principe. A l'opera Garnier, l'espace horizontal entre les lignes de levees (largeur des dessous) est d'environ trente-deux metres. Ces amenagements de surface sont en continuite verticale avec les etages inferieurs ou les trappillons et les trappes sont metalliques, mobiles et a claire-voie. Le plateau [ 97 ] de l'opera Garnier comporte deux fausses-rues par plan. La vaste scene peut recevoir jusqu'a quatre cent cinquante artistes , chanteurs , danseurs et figurants .

Au mur du lointain , plusieurs portes metalliques sont a la cour et au jardin : cote cour, une tres haute porte permet un acces direct au monte-decor situe dans une cour interieure debouchant, trois niveaux plus bas, au rez-de-chaussee, dans la cour de l'administration. Cote jardin, une meme haute porte s'ouvre vers la cour Sigurd . Au centre du lointain , un rideau de fer obture l'acces a un large degagement dans lequel un epais rideau de velours le separe au droit de la grande baie d'entree dans le Foyer de la Danse. Deux portes metalliques a double-vantaux pour l'entree des artistes sur la scene. Sur les cotes extremes du plateau sont les cases a decors ou tas .

A l' avant-scene se trouvent : le manteau (autrefois manteau d'Arlequin ) qui est un cadre mobile et metallique qui forme un diaphragme d'ouverture reglable de la baie de scene, les postes des regisseurs qui controlent le deroulement des spectacles selon les conduites de mise en scene etablies pendant les repetitions. Entre le cadre mobile et le mur de face est l'espace de manœuvre du rideau de fer sur ses rails et des differents rideaux d'avant-scene.

Les cinq dessous [ modifier | modifier le code ]

Les dessous [ 98 ] , d'une surface d'environ 800  m 2 , se developpent verticalement sur une hauteur de 15,50  m et sont etages en cinq parties dont les deux premieres suivent la meme pente que la scene. Ils possedent une fonction pour la machinerie et les effets de mise en scene . Une structure entierement metallique regroupe 512 poteaux et traverses pour une masse de 850 tonnes. Au lointain , les dernieres rues et fausses-rues du dixieme plan donnent acces a une zone de stockage surnommee ≪ la fosse aux toiles ≫ qui descend jusqu'au quatrieme dessous ; plusieurs dizaines de rideaux ou toiles de fond , enroules sur des perches, peuvent y etre descendus et deposes sur des arceaux echelonnes.

Le premier dessous est affecte aux divers mouvements de chariots metalliques qui coulissent sur rail afin de deplacer les mats ou sont guindes les chassis des decors a tout endroit sur la scene. Les autres dessous sont equipes pour manœuvrer, verticalement ou horizontalement a l'aplomb des fausses-rues , des chassis de forte epaisseur, les fermes . A l'aplomb des rues , il est possible de faire apparaitre ou disparaitre de gros volumes decoratifs, des accessoires ou des groupes d'artistes.

Les tambours au 5 e  dessous.

La machinerie dite ≪ a l'italienne ≫ fait appel a une science mecanique de la transmission et de la coordination des manœuvres par des techniques mecaniques eprouvees. Elle utilise des treuils et des cylindres en bois de deux metres de diametre que la terminologie scenographique nomme des tambours . L'opera manipule, des son inauguration en 1875 , une tres grande quantite de decors et effectue de nombreux mouvements sur scene (apparitions, escamotages, changements a vue , deplacements sur differents niveaux). Ces tambours axes horizontalement sont l'aboutissement de toute une organisation de fils ou bouts , equipes et contrepoids passant par des moufles , meres de famille et poulies de renvoi vers des elements de decor. Apres la Premiere Guerre mondiale, le systeme de machinerie, jusque-la active manuellement, se met peu a peu a l'electricite, puis les moteurs electriques sont asservis par l'informatique. Il ne reste actuellement qu'une cinquantaine de tambours toujours operationnels dans le troisieme et le cinquieme dessous. Les tambours et les treuils ont ete utilises, non seulement dans les dessous, mais aussi sur les passerelles de service et sur les trois grils de l'opera Garnier, comme dans tout autre theatre europeen ≪ machine a l'italienne ≫.

Les coulisses [ modifier | modifier le code ]

Ce sont les parties a droite et a gauche du cadre de scene, invisibles pour les spectateurs. Leur nom vient de l'epoque ou les chassis, recouverts de toiles peintes formant les decors lateraux, etaient fixes sur un systeme de poteaux, les mats, eux-memes encastres dans les chariots circulant sous le plancher en y coulissant. A cet endroit de la scene sont les cases a decors ou tas ou sont entreposes les elements de decor en attente. La machinerie traditionnelle permettait habilement de faire un changement a vue ou l'on pouvait en quelques secondes faire apparaitre un autre decor : chassis de coulisses geometraux, obliques ou de milieu, fermes , rideaux et principales , frises , gazes , filets , bandes d'air , bandes de terrain , praticables et toutes sortes d'objets pouvaient etre changes en une seule manœuvre en utilisant les mecanismes des tambours situes dans les dessous, les cintres et les passerelles de service. Un tambour special, d'une seule piece de la face au lointain, permettait de machiner la combinaison de ce genre d'effet de mise en scene tres prise du public. Les coulisses de l'opera Garnier sont chacune larges de 18 metres. On y trouve plusieurs ascenseurs de service et de hautes tours mobiles pour fixer les appareils d'eclairage. Les artistes y attendent leur entree.

Les coulisses ont un nom : le cote cour est a gauche pour l'artiste face au public, le cote jardin est a sa droite. Les machinistes sont ici les plateautiers , ils sont divises en plusieurs brigades selon la zone de leur fonction sur cette tres grande scene : les couriers , les jardiniers , a la face ou au lointain , les trumeautiers travaillent au centre des coulisses, le trumeau . L'organisation de leur travail, pendant les repetitions ou les representations, est decrite par la conduite [ 99 ] menee par le directeur de scene, les regisseurs, le chef-machiniste et les brigadiers, une hierarchie ou l'improvisation est impossible.

Si l'artiste ≪ rentre ≫, c'est pour aller au centre de la scene ; si le machiniste ≪ rentre ≫, c'est pour aller vers les coulisses.

Les cintres [ modifier | modifier le code ]

Les cintres (ou le cintre) sont la partie superieure de la cage de scene, au-dessus du cadre de scene, invisible pour les spectateurs et munie de l'equipement necessaire a la manœuvre des decors. Sur les deux cotes, on trouve cinq larges passerelles metalliques, les services , entre lesquels circulent verticalement de la face au lointain 83 tubes metalliques et les porteuses , ou les elements de decor et d'eclairage sont fixes. A l'opera Garnier, les porteuses, d'une capacite de plus d'une tonne, atteignent 28  m de longueur et peuvent recevoir des rideaux de meme dimension sur 17  m de hauteur. Une passerelle speciale, situee sous les precedentes et reservee a l'eclairage, est dite le pont Duboscq du nom de l'ingenieur-opticien qui a cree, pendant quarante ans a l'Opera de Paris, tous les premiers appareils d'eclairage a l'electricite, les projecteurs et machines a effets speciaux qui seront developpes par la suite et utilises dans le monde entier.

Les trois grils [ modifier | modifier le code ]

Dans la partie haute de la cage de scene (a l'aplomb du fronton triangulaire surmonte par le groupe d'Apollon) se trouvent superposes trois etages de planchers metalliques a claire-voie, les grils , suspendus par une foret d'aiguilles a la charpente formee de seize poutres d'acier hautes de 1,60  m . Les trois grils sont equipes de centaines de moufles ou passent des kilometres de cables metalliques utilises pour les manœuvres verticales. Le premier gril est a 35,50  m au-dessus du plancher de scene. A l'origine et comme dans les dessous , des tambours etaient repartis sur les trois grils, comme on peut le voir sur la coupe transversale en illustration ci-dessus. Aujourd'hui, les tambours et autres equipes contrebalancees avec contrepoids ont ete remplaces par des moteurs et treuils electriques a commande informatisee.

La machinerie [ modifier | modifier le code ]

Le directeur Rouche, entreprend, entre 1917 et 1921, une innovation majeure de la machinerie du cintre : les tambours des grils sont remplaces par 102 equipes mecaniques contrebalancees , installees avec espacement regulier, pour 102 porteuses et herses d'eclairage equipees par sept a dix fils d'acier. A cette epoque une œuvre lyrique ou choregraphique en 10 tableaux comportait une mise en scene avec 10 decors differents. Par exemple, la Chevauchee de La Walkyrie de Richard Wagner voyait galoper une escouade de cavalieres armees remontant au Walhalla dans un ciel forme de nuages, frises, tulles, gazes, fumees, eclairages fantastiques et le support de gigantesques praticables inclines. De tels effets speciaux d'ordre fantastique sont completement delaisses par la mise en scene abstraite ou iconoclaste des operas ou des ballets au XXI e  siecle. Durant le premier quart du XX e  siecle, on denombre plus de 800 kilometres de cordage de chanvre et acier confondus.

L'eclairage [ modifier | modifier le code ]

Des son ouverture l'Opera a ete equipe pour l' eclairage au gaz  ; une rampe a l'avant-scene [ 100 ] , des herses au-dessus des decors, des portants installes verticalement derriere les chassis des decors. Quelques rares projecteurs electriques non modulables, a arc [ 101 ] .

Depuis, le terme "jeu d'orgue", allusion imagee a l'orgue musical et aux centaines de tuyaux metalliques conduisant le gaz, est toujours employe pour le poste de commandement des eclairages sceniques, installe a l'origine sous toute l'avant-scene.

L'opera Garnier a ete le premier theatre entierement electrifie [ 102 ] et autonome quand Garnier a donne son accord aux technologies innovantes [ 103 ] de la compagnie Edison et de sa lampe a incandescence . Une usine electrique [ 104 ] a ete installee dans les sous-sols du grand vestibule et ceux du vestibule du controle. Plusieurs chaudieres a charbon, assurant la production de vapeur (950 CV) des alternateurs et generateurs, avaient alors ete installees en retour (facade est) sous la Galerie de la Queue jusqu'a la rotonde du Glacier, le seul endroit ou une cour interieure permettait de dissimuler une large cheminee industrielle d'une hauteur de 40  m afin d'extraire les fumees et vapeurs. Charles Garnier a supervise ces gigantesques installations souterraines et redoutait que les puissantes vibrations des turbines et alternateurs ne destabilisent les marbres precieux du grand escalier. Vers 1903 , cet equipement industriel a ete demantele et le reseau electrique a ete raccorde au secteur public devenu apte a fournir et transporter convenablement la haute tension necessaire a ce grand theatre qui s'est regulierement adapte aux nouvelles technologies.

La securite [ modifier | modifier le code ]

L' incendie a toujours ete la crainte premiere des administrateurs de theatres en matiere de sinistre. Les puissances des differentes energies utilisees au cours des epoques ont toujours ete un danger. Les cinq hectares de la surface interieure des locaux de l'opera Garnier, de son inauguration a aujourd'hui, necessitent un important poste de commandement pour la securite. Une brigade de vingt pompiers et un commissariat de police sont a demeure dans l'edifice, le jour et la nuit des rondes sont effectuees. Les postes d'arrosages manuels dotes de lances sont presents en tous lieux du theatre ( robinets d'incendie armes ). La gigantesque cage de scene est equipee du ≪ secours ordinaire ≫ et du ≪ grand secours ≫, systemes d'arrosage d'une puissance et d'un debit hors norme grace a des surpresseurs et gicleurs surpuissants, alimentes par des pompes autonomes pouvant puiser sur le reseau d'eau public parisien, mais egalement sur differentes rivieres, des puits, la ≪ cuve ≫ (la plus grande reserve souterraine) ou, par une conduite exclusive, sur un grand reservoir depuis la colline voisine de Montmartre . Garnier avait prevu des reservoirs d'eau sous toutes les toitures, differentes reserves en sous-sol et en toutes sortes d'endroits eleves au-dessus de la salle de spectacle et autres salles. Lors de l'unique et bref incendie survenu en 1936 dans les cintres, le "grand-secours" a ete declenche automatiquement, deversant pendant deux heures plus de mille metres cubes d'eau a partir du premier gril, alors que le feu s'etait declare au-dessus de celui-ci.

Si un incendie demarrait sur le plateau ou dans les coulisses, la salle et la cage de scene seraient isolees l'une de l'autre pendant le temps necessaire a l'evacuation de tous. Un rideau de fer d'un seul tenant, pesant dix-sept tonnes, peut etre charge (descendu, en jargon scenique) en quelques secondes en occultant hermetiquement l'ouverture de scene, empechant ou retardant toute propagation vers la salle, epargnant en theorie la vie des spectateurs, mais protegeant mal de l'invasion des fumees pour les personnes se trouvant sur scene. Ce rideau de fer est une mesure de securite devenue obligatoire dans tous les theatres a la fin du XIX e  siecle, a la suite de l'incendie ayant devaste le theatre de l' Opera-Comique en 1887. A l'opera Garnier, ce rideau metallique est dote de deux portes permettant une issue de secours de la scene vers la salle. Il existe plusieurs commandes de ce dispositif en plusieurs points de l'edifice. Cet equipement est manœuvre reglementairement par les pompiers, a vue du public, avant chaque representation. Sa couleur est claire et unie. Son declenchement d'urgence active l'ouverture de trappes en toiture pour l'evacuation des fumees. Un poste de commandement de securite permanent est situe dans l'enceinte du batiment, rue Scribe.

La Cuve [ modifier | modifier le code ]

Entree de la ≪ Cuve ≫.

Ce nom designe une infrastructure massive dont la realisation n'etait pas prevue lors de la conception premiere de l'opera ; elle fut realisee lors des fouilles d'excavation a la suite de la decouverte d'un sol sableux et gorge d'eau au debut du chantier. Si la nature du terrain remettait en cause la conception des fondations d'une portion de l'edifice, en augmenta le cout et en retarda quelque peu la mise en œuvre, la realisation d'un cuvelage destine a contenir la pression et les infiltrations souterraines constitua un reel avantage pour le palais Garnier. Cette cuve est realisee en differentes couches d'agregats sur 2,20  m d'epaisseur avec du ciment Portland , du beton, de la chaux hydraulique et du bitume. Ensuite, les voutes renversees (radier), les piliers et les voutes ordinaires sont realises en briques de Bourgogne qui forment le sol du cinquieme dessous de la scene.

Une partie de la ≪ cuve ≫ videe est photographiee avec flash pour la premiere fois, 1900.

L'importante quantite d'eau (2 400  m 3 ) contenue autour d'une centaine de piliers et son emplacement donnent aux pompiers la possibilite d'y puiser et de circonscrire plus rapidement et plus efficacement un depart d'incendie. Il faut preciser que cette impressionnante masse de construction avec son contenu liquide de 2 400 tonnes, facilite la repartition des descentes de charges de la plus haute et imposante partie du palais, la cage de scene, mais aussi la plus vide. Ce reservoir est situe sous la cage de scene ; on y accede par deux echelles metalliques qui plongent dans ses eaux. On peut y plonger par un large degagement en surplomb qui est le second des dix-huit niveaux a l'arriere de la cage de scene. La surveillance de l'etat des structures de la cuve et de ses voutes est regulierement effectuee. L'eau contenue est entierement evacuee tous les vingt ans. Une brigade de plongeurs des sapeurs-pompiers de Paris vient s'y entrainer tres regulierement. Il y a eu des poissons a une certaine epoque, mais a la suite d'une mise en scene choregraphique contemporaine utilisant d'importants effets speciaux de douche sur des danseuses, un produit desinfectant s'est repandu dans la cuve, occasionnant la fin des poissons rouges, carpes et autres silures ou barbeaux qui etaient nourris par le personnel. La legende d'un lac sous le palais Garnier s'attache a la Grange-Bateliere qui coule plus loin, sous le grand magasin des Galeries Lafayette .

Coupe des dessous [ 105 ] . La ≪ cuve ≫ emplie et colorisee illustre la partie photographiee.

Cet ouvrage est a l'origine de la fameuse legende relative a l'existence d'un lac souterrain evoque dans le roman de Gaston Leroux , Le Fantome de l'Opera . Une scene du film La Grande Vadrouille y fait allusion, lorsque le chef d'orchestre joue par Louis de Funes quitte l'opera en barque [ 106 ] .

L'infrastructure extremement massive de ≪ la cuve ≫ dans l'illustration ci-contre s'etend en coupe longitudinale sur 48,27m pour 37,57m de largeur. Charles Garnier, dans ses livres, rend un hommage appuye a l'entreprise de maconnerie Adolphe-Andre Violet qui mena a bien la realisation complexe de ces imposantes fondations necessaires a la stabilite de cette partie de l'edifice qui s'etend sur plus de 1 800  m 2 . Charles Garnier s'est inspire de son illustre devancier l'architecte Victor Louis qui a rencontre les memes difficultes au debut de la construction du Grand-Theatre a Bordeaux  : le mascaret remontant la Garonne et le lit comble d'une ancienne riviere (Cours du Chapeau rouge), il a ete indispensable d'endiguer en creant une sorte de ≪ cuve ≫, toujours existante.

Les cloches [ modifier | modifier le code ]

Un jeu de 16 cloches est accessible dans les cintres depuis une passerelle de service [ 107 ] , dont une cloche speciale en dome, qui sonne (avec un maillet) les douze coups de minuit a la fin de Tosca de Puccini , quand l'heroine se jette des remparts du Chateau Saint-Ange .

Le grand-orgue [ modifier | modifier le code ]

Il est situe sur la scene, cote cour, contre le mur de face a l'aplomb de la regie, au niveau du pont Duboscq a 12 metres au-dessus de la scene. Il occupe une surface de cinq metres de longueur sur moins de deux metres en largeur pour un poids de six tonnes comprenant plus de 700 tuyaux. Il a ete restaure et modernise en 1925 par la maison-mere avec l'installation d'une soufflerie electrique. Il a malheureusement ete laisse a l'abandon, sans aucun entretien depuis 1974. Pour les partitions lyriques faisant usage de cet instrument, on a remedie a son absence en utilisant la sonorisation electronique d'un synthetiseur avec le clavier dans la fosse d'orchestre. Pour cet orgue lyrique (le dernier a Paris) construit par le celebre facteur Aristide Cavaille-Coll , une restauration est semble-t-il envisagee.

Il possede deux claviers de 56 notes et un pedalier de 30 notes . Transmissions mecaniques. Dix-huit jeux ( 14 reels ) [ 108 ] disposes comme suit :

  1. Grand-Orgue : Bourdon 16', Flute harmonique 8', Principal 8', Bourdon 8', Prestant 4', Doublette 2'
  2. Recit expressif : Octave 4', Quinte 2' ⅔, Plein-jeu III - V rgs, Bombarde 16', Trompette 8', Clairon 4'
  3. Pedale : Contrebasse 16', Soubasse 16', Basse 8', Bombarde 16', Trompette 8', Clairon 4'

Il est utilise notamment pour Faust , de Charles Gounod mais aussi La Juive de Fromental Halevy , Werther de Jules Massenet et bien d'autres.

Foyer de la Danse [ modifier | modifier le code ]

Foyer de la danse - Miroir cote nord.

C'est un espace de travail pour les artistes du corps de ballet ; son ornementation, presque aussi raffinee que celle des espaces reserves au public, en fait un sanctuaire de la danse. Il est situe a l'arriere de la scene dont il est separe par un degagement de cinq metres de largeur, comme indique sur les plans.

Charles Garnier fait une severe autocritique a l'egard de cette decoration qui n'a pas abouti selon ses directives. En effet, apres une reprise precipitee des travaux et a la suite d'une irreparable erreur du ferraillage de la voussure aux portraits en medaillons, cette derniere s'est retrouvee exagerement agrandie en hauteur et tres epaisse, cachant pratiquement l'arriere-voussure du plafond aux oiseaux, devenue alors presque invisible. Dans son livre Le Nouvel Opera de Paris [ 109 ] , Garnier deplore sur dix pages l'effet perdu de la legerete prevue : une dimension de voussure haute de trois metres au lieu d'un seul, une voussure empatee de vingt centimetres d'epaisseur au lieu de cinq, des enfants musiciens et des portraits demesures ecrasant tout l'ensemble malgre la grande hauteur centrale du plafond et son caisson bien proportionne.

Les murs lateraux sont rythmes par douze colonnes, cannelees en spirale, au centre desquelles sont deux fenetres en plein cintre et en vis-a-vis. Le mur de face est principalement ouvert par une grande baie qui constitue l'unique acces. Le mur du fond est entierement revetu d'un miroir en trois parties, le verrier Saint-Gobain n'ayant pu, a l'epoque, couler une vitre aussi grande d'un seul tenant. Le plancher de 160  m 2 est incline, a l'identique de la scene, vers le mur du fond. Les barres de danse, montees sur d'elegants supports en fonte bronzee, sont sur les trois cotes. Quatre panneaux hauts de trois metres ornent les deux murs, ils ont ete peints par Gustave Boulanger et representent, selon les precisions de l'archiviste [ 110 ] Charles Nuitter  :

  • La danse guerriere  : trois hommes dansant la pyrrhique guerriere ;
  • La danse champetre  : trois femmes gracieuses vetues de voiles, dansant une ronde  ;
  • La danse bachique  : deux bacchantes tres exaltees et un faune dansant au tambour de basque  ;
  • La danse amoureuse  : deux jeunes femmes dansant avec un homme jouant de la flute de Pan .

Au-dessus de ces panneaux sont les noms de quatre celebres anciens maitres de ballet : Noverre , Gardel , Mazillier et Saint-Leon . Le motif de la lyre est present en plusieurs endroits. Des papillons ornent la face des stylobates.

L'abondante decoration est surmontee par la haute voussure en saillie ou sont les portraits en medaillon a la memoire de vingt danseuses celebres dont les noms et dates sont inscrits, Marie Taglioni , Carlotta Grisi , Marie Salle etc. Cette voussure, bordee par vingt statues dorees d'anges musiciens, œuvres de Chabaud , est coiffee d'un plafond celeste, a dix metres du sol, ou s'ebat une multitude d'oiseaux. Cette salle est eclairee par un grand lustre en bronze et cristaux, ainsi que par plusieurs girandoles sur les colonnes accouplees dans les angles. Les cotes sont equipes de banquettes en velours pour les pauses. Un piano est toujours present pour accompagner les exercices ou les repetitions.

Cette salle est sonorisee en direct de la scene pendant les spectacles mais aussi pour l'appel des artistes avant leur entree en scene par le micro des regisseurs.

Le sanctuaire de la danse peut apparaitre aux spectateurs dans ses ors et sa magnificence, au fond de la scene, quand est ouvert un rideau de fer large d'une dizaine de metres, a l'ouverture de la saison choregraphique. Un defile reunit alors les eleves de l'ecole de danse, les membres du corps de ballet et les etoiles, tous marchant majestueusement vers le public dans une perspective qui s'etend sur plus de cinquante metres jusqu'a l'avant-scene. Le lointain miroir du foyer de la danse reflete alors la salle de spectacle en une immense perspective. La choregraphie de ce grand defile a ete reglee par Serge Lifar , sur la musique de la Marche des Troyens composee par Hector Berlioz .

Dans ce lieu, tout comme le Foyer du chant, au meme etage, ou les artistes lyriques recevaient leurs admirateurs, et comme dans l'ancien Opera, les mœurs d'autrefois permettaient, pendant les entractes, des rencontres entre certains abonnes et certaines danseuses. Le degagement permettant d'y acceder etait controle par deux huissiers et seuls les abonnes ≪ a trois jours par semaine ≫ ou les gens du monde de l'art etaient autorises a venir feliciter et s'entretenir avec les artistes. Dans cette tradition tres ancienne, c'est le foyer des comediens, au theatre de la Comedie-Francaise , qui avait ete le plus repute pour les echanges entre les auteurs, penseurs et artistes.

En 1930, par la volonte du maitre de ballet Serge Lifar et du directeur Jacques Rouche , les abonnes ≪ a trois jours par semaine ≫ n'eurent plus acces au foyer de la danse.

De chaque cote du Foyer de la danse se trouvent, des l'origine, deux grandes cours interieures s'elevant sur toute la hauteur du batiment. A la suite des differents systemes de monte-charges dans la cour est, certaines fenetres ont ete murees sur sept etages pour des raisons de securite, dont une de celles du Foyer. Plus anecdotique, le premier monte-charge cree par Charles Garnier, mecanise avec treuils et contrepoids, et dont le mouvement d'ascension etait de vingt minutes, etait surnomme le ≪ monte-crottin ≫ en raison des chevaux et voitures attelees qui y penetraient afin d'etre hisses au troisieme niveau pour la livraison des decors directement au niveau du plancher de la scene. En 1924, la societe Edoux-Samain installa un appareil electrique qui a ete utilise jusqu'en 1981, date a laquelle on lui a substitue un ascenseur informatise, de meme dimension (douze metres de long sur trois de largeur) d'une capacite de onze tonnes, accessible par la haute et large porte des decors, d'origine, au rez-de-chaussee, dans la cour ouverte de l'administration. La cour Sigurd (ouest) a ete partiellement reamenagee pour le stockage.

Salles de repetitions [ modifier | modifier le code ]

Le studio Petipa sous les structures de la grande coupole
Le studio Petipa sous les structures de la grande coupole.

Pour la choregraphie, il existe une dizaine de salles en sus du foyer de la danse : le studio circulaire (160  m 2 ) Zambelli est installe sous le dome de la Bibliotheque-Musee. Le studio Chauvire , identique au precedent, a ete amenage sous le dome de la Rotonde du Glacier en 1975. En 1957, l'architecte en chef Pierre-Henri Bailleau [ 111 ] avait supprime la partie haute de la cheminee du lustre , afin d'installer une salle de repetition sous la coupole metallique centrale, surplombant toute la salle de spectacle. Sous l'impulsion du directeur de la danse Rudolf Noureev et de l'architecte Jean-Loup Roubert , la rotonde Bailleau, haute de 17 metres, a ete scindee en hauteur : au niveau inferieur se trouvent le studio Lifar et le studio Noureev , d'une surface de 220  m 2 chacun, eclaires par une rangee d'œils-de-bœuf. Le studio Petipa (400  m 2 ), couvert par les structures metalliques de la grande coupole, est au niveau superieur.

Le studio Zambelli.

D'autres studios sont installes dans les anciennes classes de l'Ecole de Danse. Pour l'art lyrique, une vaste salle de repetition avec colonnes et six fenetres, pour les artistes du chœur, est a l'aplomb inferieur du Foyer de la Danse au cœur de la partie arriere du theatre, au rez-de-chaussee. Le Foyer du Chant, ou studio Messager, en boiseries et sobrement decore de portraits d'artistes lyriques, est une grande salle a l'etage de la scene, ses fenetres ouvrent sur la rue Scribe et la place Diaghilev . Le studio Pedro Gailhard est situe au premier niveau, cote jardin. La salle de musique nommee Pierre Chereau [ 112 ] , en hommage au directeur et metteur en scene de 1922 a 1948, est situee dans le Pavillon du Glacier, sous le studio Chauvire  ; ce local circulaire avait ete, a l'origine, un projet de Charles Garnier pour l'amenagement d'une grande bibliotheque musicale.

Les loges des artistes [ modifier | modifier le code ]

Loge de la figuration (hommes).

Il y a environ 80 loges individuelles et des loges collectives de toutes tailles, pouvant accueillir jusqu'a cinq cents artistes. Elles sont reparties sur plusieurs etages, leurs fenetres ouvrant sur des cours interieures, sur la place Diaghilev et en retour sur les rues Scribe et Gluck, jusqu'aux deux pavillons abritant la bibliotheque et la rotonde du Glacier. La loge des chœurs/dames et celle des chœurs/hommes mesurent toutes deux plus de 290  m 2 et sont toutes deux situees du cote de la rue Gluck. Il existe un ensemble de grandes loges individuelles pour les etoiles ou les vedettes, comme celle de la cantatrice soprano Fanny Heldy , decoree en style Empire et qui porte le n o  45, pres de la scene. Situee cote jardin, elle est actuellement devolue aux chefs d'orchestre. La figuration masculine est logee au deuxieme entresol, sous le foyer de la Danse ; la figuration feminine est au troisieme etage ; des vestiaires a l'entresol sont pour les musiciens. A noter qu'au palais Garnier, le rez-de-chaussee etant surmonte par deux entresols, le quatrieme niveau est celui du premier etage. Les loges et vestiaires des musiciens de l'orchestre sont situes au second entresol qui est le niveau de la fosse d'orchestre.

L'ecole de danse [ modifier | modifier le code ]

Ancienne salle de classe.

Dans cette prestigieuse ecole de renommee internationale, plusieurs generations ont ete enseignees. Des l'inauguration de l'edifice, l'ecole a ete installee dans les locaux qui surplombent les grands escaliers secondaires. Trois classes pour les filles, deux classes pour les garcons. En venant de l'Administration, les eleves empruntaient le Couloir des cent metres pour rejoindre cet etage eleve nomme le Patinage , en rappel de la suite de danse ( valse , pas de la redowa , quadrille et galop ) du ballet des patineurs sur l'etang glace dans l'opera de Giacomo Meyerbeer et Eugene Scribe , Le Prophete , ( 1 er tableau du 3 e acte) pour lequel les danseuses et danseurs s'entrainaient sur patins a roulettes dans les vastes corridors qui entourent la coupole du Grand escalier.

Par la suite, sous la direction de la danseuse etoile Claude Bessy , l' Ecole de danse demenage en 1987 dans un immeuble edifie a Nanterre par l'architecte Christian de Portzamparc . A l'Opera, les anciens locaux des classes de danse ont ete reamenages et modernises pour les repetitions et les cours quotidiens des artistes du corps de ballet. L'ancienne classe A de l'ecole de danse est devenue la salle ou studio Raymond Franchetti .

Depuis 2004, Elisabeth Platel , danseuse et professeure, dirige cette ecole.

Ateliers de decors [ modifier | modifier le code ]

Situes hors de l'edifice proprement dit, mais concus par le meme architecte assiste de l'ingenieur Gustave Eiffel , les ateliers de montage des decors ainsi que des magasins et reserves sont situes boulevard Berthier , dans le 17 e  arrondissement de Paris, ils sont nommes Ateliers Berthier .

Le lieu sert, en partie, a la representation de spectacles du theatre de l'Odeon .

Bibliotheque-musee [ modifier | modifier le code ]

Les salons du pavillon de l'empereur, inutilises, ont ete choisis pour accueillir la bibliotheque-musee de l'Opera (BMO) abritant aujourd'hui de nombreux ouvrages et objets.

La bibliotheque conserve pres de 600 000 documents (livres, partitions, programmes etc.) avec de prestigieuses partitions manuscrites autographes.

Une collection faisant musee rassemble quant a elle 8 500 objets divers.

Dimensions [ modifier | modifier le code ]

  • Surface du terrain : 15 000  m 2
  • Emprise au sol : 12 000  m 2
  • Surface hors œuvre totale : 66 640  m 2
  • Surface dans œuvre totale : 57 946  m 2
  • Longueur totale : 155 a 173 m [ 113 ]  ;
  • Largeur maximale : 101 a 125 m ;
  • Hauteur du sol de la Place de l'Opera a la terrasse superieure du comble de la scene : 55,97m [ 114 ]  ;
  • Hauteur de la facade principale : 32,12m [ 114 ]  ;
  • Hauteur du fond de la cuve a la lyre d'Apollon et son paratonnerre : 73,60 m ;
  • Hauteur du grand escalier : 30 m ;
  • Dimensions du grand foyer : 18 m de hauteur, 54 m de longueur et 13 m de largeur ;
  • Dimensions de la salle : 20 m de hauteur, 32 m de profondeur, 31 m de largeur maximale ;
  • Poids du lustre : 6,5 tonnes ;
  • Principales caracteristiques de la cage de scene : 62,50 m de hauteur, dont 45 m de cintres et 15,50 m de dessous, le plateau ou scene s'etend sur 26 m de profondeur et 53 m de largeur. L'ouverture maximale du cadre de scene est de 15,60 m de largeur sur 10 m de hauteur.

Modernisations et restaurations [ modifier | modifier le code ]

Modernisations successives [ modifier | modifier le code ]

Ascenseur de l'Aga Khan.
  • Des 1882, des essais d'eclairage electrique sont faits dans le grand foyer, puis dans la salle de spectacle par la compagnie Edison .
  • En 1887, la compagnie Edison equipe tout le batiment. L'energie electrique est produite sur place, les 10 000 becs de gaz sont adaptes.
  • En 1896, le systeme d'incendie du ≪ grand-secours ≫ est ameliore et le rideau de fer maille est remplace par un rideau de fer plein dans la cage de scene.
  • En 1920, l' Aga Khan III , souffrant d'obesite, fait construire un ascenseur reliant le rez-de-chaussee a la rotonde des Abonnes au deuxieme etage [ 115 ] . Apres plus de quarante annees de fermeture, cet ascenseur est restaure en 2009 et remis en service en 2010 [ 116 ] .
  • En 1936, un incendie [ 117 ] (maitrise en trois heures par les pompiers et l'equipement du grand-secours ) se declare de nuit dans les cintres pendant les travaux de modernisation de la cage de scene avec l'installation du panorama . L'Opera reste ferme pendant plusieurs mois, en trouvant asile dans differents theatres (Champs-Elysees, Sarah-Bernhardt). La toiture metallique devastee est entierement refaite.
  • Au debut des annees 1950 sont installes a l'arriere de la scene plusieurs ascenseurs pour faciliter les deplacements des employes, des artistes, des techniciens et machinistes.
  • En 1952, le rideau d'avant-scene, de 14,50  m sur 17,50  m , peint en 1874 par Emile Rube et Philippe Chaperon, egalement signataires du lambrequin, est refait a l'identique sur toile de lin par Emile Bertin.
  • En 1957, l'architecte Bailleau amenage une grande salle de repetition dans la grande coupole.
  • En 1964, le ministre de la culture Andre Malraux confie a Marc Chagall la refection du plafond de la coupole.
  • En 1970, creation de deux coursives vitrees (invisibles depuis la rue) facilitant l'acces a la Rotonde Bailleau.
  • En 1971, le plancher de scene, use, est entierement refait a l'identique.
  • En 1975, le studio de repetition Chauvire est cree dans le dome au-dessus de la Rotonde du Glacier. Dans la cage de scene, c'est aussi la titanesque depose du panorama de 22 tonnes, installe en 1935 par l'architecte Joseph Marrast. Ce dispositif trapezoidal [ 118 ] d'une hauteur de 25  m pour un developpe de 44  m , permettait par ses retours lateraux et sa hauteur de creer l'illusion de ciels infinis entourant les decors en plein air. Il etait constitue d'une ossature en aluminium revetu d'amiante-mica et d'une toile unie marouflee. Cette volumineuse structure permanente encombrait les cintres ou la visibilite etait reduite et genait les manœuvres. Apres son demantelement, les premier et deuxieme grils en metal sont retablis a l'identique. Les cintres retrouvent leur fonctionnalite.
  • En 1980, sous l'impulsion du directeur de la Danse, Rudolf Noureev, la Rotonde Bailleau est reamenagee en trois studios de repetition pour le corps de ballet.
  • En 2014, durant l'ete, tous les planchers des studios ou le corps de ballet travaille sont modifies a l'initiative de Brigitte Lefevre [ 119 ] .
  • En 2015, au mois d'aout, un dispositif de surtitrage, en francais et anglais, est amenage dans la salle pour faciliter la comprehension des ouvrages representes. Neanmoins, la configuration historique de la salle ne permet pas de rendre ce service visible a l'integralite des spectateurs.
  • En 2016, des travaux sont effectues au premier etage des loges consistant a remplacer les anciennes parois capitonnees par des panneaux amovibles montes sur rails, lesquels, une fois retractes, permettent de gagner environ trente sieges. Cette initiative, percue comme motivee par le souhait de la direction de l'opera de gagner 650 000 euros par an est critiquee par les milieux artistiques et les medias, autant par son aspect patrimonial sur le rendu de la nouvelle perspective (la suppression de ces parois mettant a nu des poteaux porteurs en fonte que Garnier avait prefere dissimuler) que par son aspect pecuniaire [ 120 ] .

Campagnes de restauration [ modifier | modifier le code ]

Facade principale sud, apres sa restauration.

L'Opera de Paris a entame, depuis l'annee 1990, une grande campagne de restauration du palais Garnier. Les importants travaux realises sur la scene, la salle et la facade principale ainsi que la restauration du grand foyer et de ses salons attenants se poursuivent suivant un phasage pluriannuel et trouvent aujourd'hui leur prolongement dans une operation de remise aux normes des reseaux electriques de l'edifice.

En 2000, le ravalement suivi d'une restauration approfondie et scientifique de la facade principale de l'opera entraine le public a reconsiderer cette elevation noircie et abimee par le temps et a une redecouverte complete de son decor dans sa polychromie originelle, ses dorures et la variete des materiaux qui la composent, ces derniers venus pour certains de contrees lointaines. Les initiales dorees de Napoleon et Eugenie figurant sur les medaillons surmontant la facade, enlevees apres la chute du Second Empire , sont retablies a cette occasion.

En , les prestigieux decors imagines par l'architecte pour le grand foyer et inaugures pour la premiere fois le retrouvent leur eclat perdu. Le tapissier francais Charles Jouffre s’est vu confier la restauration des grands rideaux et tentures de ce chantier prestigieux dont le grand foyer etait prive depuis soixante-dix ans, apres un malheureux incendie survenu en 1928  : ≪ (...) et j’etais impatient de voir deja ses longs rideaux d’or, moires de veines legeres, se draper dans leurs plis somptueux et communiquer au foyer une splendeur de bon aloi .(...) ≫ (Charles Garnier).

En 2004, c'est au tour de l'ensemble des reseaux electriques et a leurs integrations architecturales d'etre remis en etat. En 2006, dans la lignee de la restauration de la facade principale, on lance des travaux sur le parvis de la face sud, en y ajoutant un acces pour personnes a mobilite reduite. A la suite d'une periode de restrictions budgetaires au Ministere de la Culture, le plan de relance 2010 a permis d'entreprendre la restauration de la facade ouest du palais. Cela permet petit a petit de retirer les filets de protection sur certaines parties du batiment.

Les phases de travaux sont d'abord executees sous la direction de Jean-Loup Roubert , second grand- prix de Rome en 1962 et architecte des batiments civils et palais nationaux, puis, assez rapidement, sous celle d'Alain-Charles Perrot, architecte en chef et inspecteur general des monuments historiques . En , Pascal Prunet devient l'architecte en chef responsable du batiment.

Œuvres creees a l'Opera [ modifier | modifier le code ]

Verdi dirige Aida a l'Opera en 1880 .

Œuvres lyriques [ modifier | modifier le code ]

Œuvres choregraphiques [ modifier | modifier le code ]

Une liste complete des œuvres choregraphiques est consultable sur le site l'Association de l'Art Lyrique Francais [ 122 ] .

Dans les arts et la culture populaire [ modifier | modifier le code ]

Romans et essais [ modifier | modifier le code ]

Iconographie [ modifier | modifier le code ]

  1. Le premier est emis, en septembre 1998 , pour le centenaire de la mort de Charles Garnier  ; il s'agit d'une composition de Claude Andreotto regroupant des elements rappelant les activites artistiques de l'opera Garnier : le profil d'une danseuse, un violon et un rideau rouge ;
  2. Le deuxieme, dessine et grave par Martin Morck , est emis en juin 2006 et represente, en taille-douce , la facade principale.

Filmographie [ modifier | modifier le code ]

Cinema [ modifier | modifier le code ]

Television [ modifier | modifier le code ]

Documentaires [ modifier | modifier le code ]
Serie [ modifier | modifier le code ]
  • 1966 : L'Age heureux , de Philippe Agostini , feuilleton televise de huit episodes de vingt-six minutes, pour l' ORTF , d'apres le roman Cote jardin, Memoires d'un rat d' Odette Joyeux  ;
  • 1975 : L'Age en fleur , de Philippe Agostini, feuilleton televise de seize episodes de vingt-six minutes, d'apres le roman d'Odette Joyeux.

Sources bibliographiques et iconographiques [ modifier | modifier le code ]

Ouvrages generaux [ modifier | modifier le code ]

Biographies [ modifier | modifier le code ]

Monographies [ modifier | modifier le code ]

  • Mathias Auclair et Pierre Provoyeur ( photogr.  Jean-Pierre Delagarde), Le plafond de Chagall a l'opera Garnier , Montreuil, Gourcuff Gradenigo,
  • (it) Massimiliano Savorra, ≪ Una lezione da Parigi al mondo. Il teatro di Charles Garnier ≫ , dans L. Mozzoni, S. Santini, Architettura dell’Eclettismo. Il teatro dell’Ottocento e del primo Novecento. Architettura, tecniche teatrali e pubblico , Liguori, ( ISBN   978-8-820-74984-2 ) , p.  61-133
  • Pascal Delcey, Le Vaisseau Garnier , Marseille , Editions Parentheses ,
  • Alain Duault , L'Opera de Paris , Sand, .
  • Gerard Fontaine , Palais Garnier : le fantasme de l'Opera , Noesis, .
  • Gerard Fontaine, L'Opera de Charles Garnier : architecture et decor exterieur , Monum , editions du Patrimoine / Opera national de Paris, .
  • Jean-Michel Leniaud et Beatrice Bouvier, Charles Garnier , Monum, .
  • Francois Loyer, Charles Garnier : Les ambiguites de Charles Garnier / A travers les arts (1869) , Paris, Picard, .
  • Jean-Philippe Saint-Geours et Christophe Tardieu , L'Opera de Paris, coulisses et secrets du palais Garnier , Plon , , 343  p. ( lire en ligne ) .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. a et b On ecrit les mots ≪ opera ≫ ou ≪ palais ≫, sans majuscule initiale lorsque ces mots designent le batiment et non la compagnie (dans le cas du mot ≪ opera ≫) et qu'ils sont suivis d'un nom specifique, comme dans ≪ l'opera Garnier ≫, le ≪ palais Garnier ≫, ou ≪ l'opera de Paris ≫ (a l'epoque ou ce batiment etait seul dans Paris). Cependant, pour designer le batiment public (et pas seulement la construction), on peut aussi ecrire ≪ l'Opera ≫ (sans rien derriere) lorsqu'il est implicite qu'on parle de ce batiment precis. Ces choix sont des conventions typographiques concernant les monuments et batiments publics , issues pour l’essentiel d’ouvrages specialises en la matiere, comme p. ex. le Lexique .
  2. Boulevard des Italiens , du boulevard des Capucines , de la rue Auber , de la rue Halevy , de la rue de la Paix et de la rue du Quatre-Septembre etc.
  3. Selon la tradition, Andre Malraux lui commande un nouveau plafond le , lors d'un gala de prestige a l'Opera ou se joue Daphnis et Chloe , le ballet dont Chagall a realise les decors et costumes. L’histoire veut que le ministre, peu interesse par la musique, leve les yeux vers le plafond qu'il juge trop academique et que personne ne regarde. Chagall, qui se mefie des commandes, realise plusieurs etudes (esquisses et maquettes) avant d’accepter finalement ce defi benevolement, a la fois par amitie pour Malraux et pour rendre hommage aux grands compositeurs qui font vivre la scene de l’opera Garnier [ 85 ] .

References [ modifier | modifier le code ]

  1. Duault 1989 , p.  26.
  2. Leniaud et Bouvier 2003 , p.  49.
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    Un des ouvrages le plus complet sur le sujet.
  104. ≪  Des usines a Paris: L’usine fantome de l’Opera  ≫, sur Des usines a Paris , (consulte le ) .
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Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Iconographie [ modifier | modifier le code ]

  • L'Opera de Paris , huile sur toile de Frank Myers Boggs (1855-1926), conservee dans une collection particuliere reproduite dans l'ouvrage de Francoise Ravelle, Paris impressionniste, 100 tableaux de legende , editions Parigramme, 2016, p.  57.

Presse [ modifier | modifier le code ]

  • Annie Cornee, La Saga en visite a l'opera Garnier , p.   14-17 , dans Saga Information , n o  335, mars 2014 ( lire en ligne ) .

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]