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Obligation (finance)
≫ :
Une
obligation
est une
valeur mobiliere
qui constitue une
creance
sur son
emetteur
, elle est donc representative d'une dette financiere a moyen, long terme, parfois meme a perpetuite. Cette dette est emise dans une devise donnee, pour une duree definie et donne droit au paiement d'un interet fixe ou variable, appele coupon qui est parfois capitalise jusqu'a sa maturite. Les certificats de depots, ou le papier commercial, sont consideres comme des instruments financiers a court terme, et sont donc bien distincts des obligations. Les obligations sont notees en fonction du profil de risque de leurs emetteurs par des
agences de notation
. Il existe une grande diversite de titres sur le marche obligataire.
L'emetteur d'une obligation est l'emprunteur ; le souscripteur ou le porteur d'une obligation est le
creancier
. Une obligation est frequemment negociable et peut faire l'objet d'une cotation sur une
bourse
des valeurs. Dans la pratique, les titres se negocient principalement
de gre a gre
. En cas de liquidation, les creanciers qui sont preteurs de deniers ont un droit de priorite sur les actionnaires qui se repartissent un boni de liquidation apres desinteressement de l'ensemble des creanciers.
L'emission d'obligation est un phenomene tres ancien, qui remonte a la
Renaissance
et vise a
abaisser le cout de la dette royale
, le
marche obligataire
etant une composante de la
bourse
. Parmi les premieres operations, celles lancees par
Henri II
a
Lyon
en
1555
, le
Grand Parti de Lyon
, un
emprunt
de deux millions d'
ecus
sur 11 ans, a interet de 16 %, ≪ taux tres superieur aux precedents ≫, de 12 % en moyenne. Les trois-quarts de l'emprunt sont d'anciens credits, rassembles et refondus. Jusque-la, le deficit royal etait comble par des emprunts a trois mois, renouveles a l'
echeance
.
Les obligations d'Etat ont des l'origine constitue la grande majorite des obligations, les commercants preferant s'endetter a court terme par le biais d'effets de commerce. L'Etat etant un emprunteur qui fait tres rarement faillite depuis le
XIX
e
siecle, le taux des obligations est tres lie a l'inflation, en particulier en France depuis une quarantaine d'annees :
Annee
[
1
]
|
1981
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
Annees 1980
|
Taux 10 ans (fr)
|
17,4 %
|
14,8 %
|
14,4 %
|
13,4 %
|
11,9 %
|
9,2 %
|
9,9 %
|
8,6 %
|
9,3 %
|
10,0 %
|
11,9 %
|
Indice prix
[
2
]
|
13,4 %
|
11,8 %
|
9,6 %
|
7,4 %
|
5,8 %
|
2,7 %
|
3,1 %
|
2,7 %
|
3,6 %
|
3,4 %
|
6,6 %
|
Taux 10 ans reel
|
4,0 %
|
3,0 %
|
4,8 %
|
6,0 %
|
6,1 %
|
6,5 %
|
6,8 %
|
5,9 %
|
5,7 %
|
6,6 %
|
5,5 %
|
Annee
[
1
]
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Annees 1990
|
Taux 10 ans (fr)
|
8,6 %
|
8,1 %
|
5,6 %
|
8,3 %
|
6,6 %
|
5,8 %
|
5,3 %
|
3,9 %
|
5,5 %
|
5 %
|
6,3 %
|
Indice prix
[
2
]
|
3,2 %
|
2,4 %
|
2,1 %
|
1,6 %
|
1,8 %
|
2,0 %
|
1,2 %
|
0,7 %
|
0,5 %
|
1,7 %
|
1,7 %
|
Taux 10 ans reel
|
5,4 %
|
6,1 %
|
3,5 %
|
6,7 %
|
4,8 %
|
3,8 %
|
4,1 %
|
3,2 %
|
5 %
|
3,3 %
|
4,6 %
|
Annee
[
1
]
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Annees 2000
|
Taux 10 ans (fr)
|
5 %
|
4,3 %
|
4,3 %
|
3,7 %
|
3,3 %
|
4 %
|
4,4 %
|
3,4 %
|
3,6 %
|
3,4 %
|
3,9 %
|
Indice prix
[
2
]
|
1,7 %
|
2,1 %
|
1,9 %
|
2,1 %
|
1,8 %
|
1,6 %
|
1,5 %
|
2,8 %
|
0,1 %
|
1,5 %
|
1,7 %
|
Taux 10 ans reel
|
3,3 %
|
2,2 %
|
2,4 %
|
1,6 %
|
1,5 %
|
2,4 %
|
2,9 %
|
0,6 %
|
3,5 %
|
1,9 %
|
2,2 %
|
Annee
|
2011
|
2012
|
2013
|
Annees 2010
|
Taux 10 ans
|
2,5 %
|
3,2 %
|
2,2 %
|
2,6 %
|
Indice prix
|
1,7 %
|
2,1 %
|
1,3 %
[
3
]
|
1,7 %
|
Taux 10 ans reel
|
0,8 %
|
1,1 %
|
0,9 %
|
0,9 %
|
Ce titre est un
contrat
entre l'emetteur et les detenteurs successifs du titre, dont les deux elements principaux sont l’
echeancier des flux financiers
et
leur mode de calcul
. Tout est fixe lors de l'
emission obligataire
a la creation de l'obligation.
Les
emetteurs
sont aussi bien des organismes prives que des collectivites publiques (en particulier les tresors publics).
Une obligation rapporte a celui qui l'achete un taux d'interet fixe, le meme chaque annee, appele
coupon obligataire
et verse par l'emprunteur qui a realise l'
emission obligataire
. Grace a ce revenu fixe, elle est consideree comme moins risquee qu'une
action
, dont les revenus sont variables et souvent difficiles a prevoir.
Une obligation peut etre emise par :
- un Etat dans sa propre
devise
? on parle alors d'
emprunt d'Etat
;
- un Etat dans une autre devise que la sienne ? on parle alors d'
obligation souveraine
[
4
]
;
- une entreprise du secteur public, un organisme public, une collectivite locale ? on parle alors d'obligation du
secteur public
;
- une entreprise privee, une association, ou tout autre personne morale, dont les
fonds commun de creances
, et on parle alors d'obligation corporative ou d’
obligation d'entreprise
.
La detention des obligations par les particuliers est devenue essentiellement indirecte : elle s'effectue tres largement via les
OPCVM
et les contrats d'
assurance-vie
.
Neanmoins, les obligations peuvent toujours theoriquement etre detenues directement par les particuliers et font donc reglementairement l'objet d'une cotation officielle ? quoique souvent sans transactions, donc
fictive
, ou
theorique
? sur une
bourse
. Elles peuvent donc faire l'objet de speculation
[
5
]
.
La quasi-totalite, en volume, des transactions s'effectuent
de gre a gre
,
hors bourse
, entre institutions financieres :
banques d'investissement
,
assureurs
,
gestionnaires d'OPCVM
,
banques de depot
, etc.
Les volumes echanges sont considerables, plusieurs milliers de milliards d'euros chaque jour, particulierement en emprunts d'Etat et
produits derives
de ceux-ci, qui constituent le marche directeur des
taux d'interet
a moyen et long terme.
Les
titres de creance negociables
sont des instruments tres proches des obligations mais qui, eux, ne sont pas destines a etre detenus en direct par des particuliers, seulement par des gestionnaires d’OPCVM et autres professionnels des marches financiers. Leur reglementation est donc legerement differente.
Une obligation est un ensemble de flux decales dans le temps. Ces flux ne sont donc pas directement comparables entre eux. Un euro a une date
n'a pas la meme valeur que le meme euro a une date
, ne serait-ce qu'a cause de l'
inflation
.
L’evaluation d'une obligation revient a trouver ce qu'elle devrait valoir en principe dans les conditions actuelles du marche par une operation mathematique dite d'
actualisation
, en determinant la
valeur actuelle
theorique de l'ensemble des flux qui la composent. Les
taux d'actualisation
choisis pour cette operation sont determines par l'observation de ceux deja appliques sur le marche a des obligations comparables par la duree, la liquidite et le risque de credit presente. La valeur theorique d'une obligation, de meme que son prix sur le marche, changent en permanence sous l'effet de l'evolution du marche des
taux d'interet
et de l'ecoulement du temps.
Notons
avec
l'ensemble des flux tombant aux dates
et constituant l'obligation. Pour ramener ces flux a une base commune, a leur equivalent a une date unique
, on les multiplie chacun par leur
coefficient d'actualisation
. Ce coefficient d'actualisation est obtenu par calcul a partir du taux d'interet qu'on choisit d'appliquer
a cette obligation particuliere
pour actualiser entre les dates
et
.
La valeur actuelle (le terme correct est plutot
valeur actualisee
mais
valeur actuelle
est l'expression usuelle) de l'obligation est donc la somme des valeurs actuelles de chacun des flux :
Il existe une formule simplifiee de l'actualisation, avec un seul taux, le
taux actuariel
, qui bien qu'imprecise, est tres utilisee et sert dans une premiere approximation.
Un outil d’evaluation : le rendement a l’echeance
[
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|
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]
Le principe general est que, mecaniquement, les prix des obligations a taux fixe evoluent a l'inverse des taux d'interet : si les taux montent, les prix baissent, et inversement. Une simplification souvent utilisee du raisonnement est la suivante :
- Si le taux du marche passe de 6 % a 6,10 % les anciennes obligations a taux fixe emises a 6 % subissent la concurrence des nouvelles emises a 6,10 %. Pour retablir l'equilibre, leur valeur baisse de facon que, sur la base de cette valeur plus basse, leurs interets restant a courir rapportent eux aussi 6,10 %. Cela se verifie en observant que leur
cours
baisse sous l'influence de l'
arbitrage
(achats-ventes des operateurs).
- Bien entendu, si au contraire le taux du marche passe de 6 % a 5,90 %, la valeur marchande de ces obligations augmente.
L'actualisation consiste a rendre equivalent un prix de l'annee N+ 1 a un prix de l'annee N. Chaque annee les prix augmentent de X % et donc par la meme occasion la valeur de l'argent diminue d'autant (1
€
de 2000 ne vaut pas 1
€
aujourd'hui). Pour revenir aux obligations, celles-ci vont verser chaque annee le meme interet.
Definition :
le rendement a l'echeance est le taux qui rend equivalent (= comparable) le prix actuel de l'obligation a l'actualisation des revenus futurs.
(supposons 1 000
€
). On sait que recevoir 1000 aujourd'hui ou dans 10 ans ne revient pas au meme : c'est pour cela que l'on va actualiser ces interets et surtout le capital qui sera rembourse a la fin pour connaitre la valeur de l'obligation.
Exemple :
une obligation sur 3 ans de 100 000 € qui donne des interets de 10 % est cotee a 98 %. Quel est le rendement a l'echeance ?
les revenus futurs sont :
- 2002 : 10 000 (interets)
- 2003 : 10 000 (interets)
- 2004 : 110 000 (interets + remboursement du capital)
Pour connaitre le rendement a l'echeance, il faut resoudre l'equation suivante :
Le rendement a l'echeance est le taux (t) qui permet de resoudre cette formule. Ici, on trouve 10,82 %
Definition :
Le taux actuariel est le rendement reel de l'obligation a l'echeance, ce qui n'a rien a voir avec le taux d'interet nominal.
Exemple :
par approximation :
|
Nominal
|
Taux d'interet nominal
|
Duree
|
Prix d'emission
|
Prix de remboursement
|
Taux actuariel
|
Obligation A
|
100 000
|
7 %
|
10 ans
|
100 000 (100 %)
|
100 000 (100 %)
|
7 %
|
Obligation B
|
100 000
|
7 %
|
10 ans
|
102 000 (102 %)
|
100 000 (100 %)
|
6,8 %
|
Pour determiner le taux actuariel par approximation, il suffit de determiner le surcout et le repartir sur la duree. Le surcout est le prix d'emission de 2 %, soit par an 0,2 % que l'on deduit du taux nominal (7 % - 0,2 % = 6,8 %).
Conclusion : Plus la duree de vie de l'obligation est longue, plus le cout de la surprime sera etale et donc son impact plus faible.
Exemple :
par formule approximative :
Taux actuariel =
- Cours de l'obligation : 103 %
- Duree de vie : 4 ans
- Taux d'interet nominal : 6 %
- Remboursement : 100 %
Les modalites juridiques d'une obligation peuvent etre tres diverses. Dans le cas d'un placement prive (obligations non cotees), les modalites des titres sont definies dans un
contrat d'emission
(ou
contrat de souscription
). Dans le cas d'une emission effectuee par appel public a l'epargne ou lorsque l'admission des obligations a la negociation sur un marche reglemente a ete demandee (obligations cotees), les modalites des titres sont generalement definies dans un
prospectus
controle par l'autorite de controle du marche (pour une cotation sur Euronext Paris, l'Autorite des marches financiers, pour une cotation sur la Bourse de Luxembourg, la Commission de surveillance du secteur financier).
Les flux d'une obligation sont definis par :
- la
devise
dans laquelle elle est emise ;
- la
valeur nominale
de l'obligation, appelee le
pair
;
- sa date d’
echeance
(aussi appelee maturite) ;
- le
mode de remboursement
(on dit aussi ≪d'amortissement ≫) :
- le
prix de remboursement
, c'est-a-dire le montant, en pourcentage du pair, qui sera rembourse a l'echeance ;
- le
taux d'interet
de l'obligation et le
mode de calcul
de celui-ci ;
- la
periodicite
(souvent annuelle) des versements d'interet, appeles
coupons
.
Le
taux
d'interet peut etre :
De plus, certaines obligations sont dotees d’
options
, comme le remboursement anticipe a certaines dates au gre de l'emetteur (en anglais :
callable bonds
) ou au contraire de prorogation a l'echeance, ou encore d'echange contre un autre titre, avec ou sans
bon de souscription
separe.
Certaines sont dotees d'une option d’
echange contre des
actions
:
- Obligation convertible
- Obligation remboursable en actions a parite ajustable
(ORAPA)
La parite entre l'obligation et l'action evolue en fonction de la variation du cours de l'action. Une obligation remboursable en actions ne laisse pas le choix a son detenteur. Elle sera obligatoirement remboursee en actions. Ce n'est pas comme dans le cadre de l'obligation convertible en actions qui elle est optionnelle au sens courant du terme.
La plupart des obligations sont des obligations annuelles classiques (appelees en anglais
plain vanilla bonds
: obligations classiques ou conventionnelles), c'est-a-dire :
- remboursees
- in fine
(en anglais, on parle de
bullet bonds
)
- au pair
- payant un
taux fixe
, dit ≪ taux nominal ≫
- via un
coupon annuel
.
Exemple : l'
obligation assimilable du Tresor
4,75 % 25/4/2035, deja prise pour exemple ci-dessus en introduction, est une obligation classique a taux fixe d'echeance 25/4/2035 et de taux nominal 4,75 %.
Il est d'usage de
separer arbitrairement la valeur actuelle
d'une obligation en :
- cours
, dit egalement
cours pied de coupon
, exprime en pourcentage du nominal;
- coupon couru
(
accrued interest
en anglais), exprime egalement en pourcentage du nominal, generalement avec trois decimales.
Cette habitude vient d'une epoque - le
XIX
e
siecle
- ou ni les ordinateurs ni les calculatrices n'existaient. Il etait donc important de pouvoir afficher un
prix apparent
des obligations (le
cours
) permettant de les comparer entre elles sans avoir a faire des calculs complexes. Le developpement des moyens de calcul electroniques a rendu cela moins necessaire, mais l'usage est reste.
En effet, comme on peut le constater sur le graphique ci-contre, plus on se rapproche d'une date de versement de coupon, et plus le prix de l'obligation (ligne bleue), mecaniquement, integre le montant dudit coupon. Il le reperd, tout aussi mecaniquement, mais brusquement, une fois ledit coupon verse. En soustrayant,
pro-rata temporis
, du prix d'une obligation l'effet du prochain coupon, le ≪ coupon couru ≫, on obtient une courbe (en rouge, sur le graphique) beaucoup plus reguliere et facile a interpoler dans le temps : le ≪ cours ≫.
Deux termes anglais sont regulierement utilises pour evaluer une obligation :
- Clean price
: le cours de l'obligation est mentionne sans tenir compte des interets courus non echus
- Dirty price
: le cours comprend les interets courus non echus
Echelle de notation financiere selon les principales
agences de notation
Signification
de la
note
|
Moody’s
|
Standard
& Poor’s
|
Fitch
Ratings
|
Long
terme
|
Court
terme
|
Long
terme
|
Court
terme
|
Long
terme
|
Court
terme
|
Prime
Premiere qualite
|
Aaa
|
P-1
Prime
-1
|
AAA
|
A-1+
|
AAA
|
F1+
|
High grade
Haute qualite
|
Aa1
|
AA+
|
AA+
|
Aa2
|
AA
|
AA
|
Aa3
|
AA?
|
AA?
|
Upper medium
grade
Qualite moyenne
superieure
|
A1
|
A+
|
A-1
|
A+
|
F1
|
A2
|
A
|
A
|
A3
|
P-2
|
A?
|
A-2
|
A?
|
F2
|
Lower medium
grade
Qualite moyenne
inferieure
|
Baa1
|
BBB+
|
BBB+
|
Baa2
|
P-3
|
BBB
|
A-3
|
BBB
|
F3
|
Baa3
|
BBB?
|
BBB?
|
Non-investment
grade,
speculative
Speculatif
|
Ba1
|
Not
prime
Non
prime
|
BB+
|
B
|
BB+
|
B
|
Ba2
|
BB
|
BB
|
Ba3
|
BB?
|
BB?
|
Highly
speculative
Tres speculatif
|
B1
|
B+
|
B+
|
B2
|
B
|
B
|
B3
|
B?
|
B?
|
Risque eleve
|
Caa1
|
CCC+
|
C
|
CCC
|
C
|
Ultra speculatif
|
Caa2
|
CCC
|
En defaut, avec
quelques espoirs
de recouvrement
|
Caa3
|
CCC?
|
Ca
|
CC
|
CC
|
C
|
C/CI/R
|
C
|
En defaut selectif
|
SD
|
D
|
RD
|
D
|
En defaut
|
D
|
D
|
La valorisation d'un instrument de taux comportant, contrairement aux emprunts d'Etat, un risque de credit
[
6
]
, comme une obligation emise par une collectivite locale, une entreprise, un Etat etranger, etc., s'effectue en theorie en :
- actualisant l'echeancier des
flux financiers
(ici au sens de souscription ou achat, interets et remboursements) de l'instrument avec les
coefficients d'actualisation
applicables aux emprunts d'Etat ;
- en lui ajoutant une
prime de liquidite
, c'est-a-dire une estimation du
cout de negociation
de l'instrument ;
- et enfin en ajoutant une estimation de l'esperance mathematique du
risque de defaut
de l'emprunteur pendant la duree du pret, corrigee par le taux de recouvrement moyen anticipe pour cet emprunteur en cas de defaut.
Le montant, exprime en
points de base
, dont il faudrait deplacer parallelement, generalement vers le haut, l'ensemble de la
courbe des taux
zero-coupon
des emprunts d'Etat pour que l'actualisation des flux de d'obligation sur cette nouvelle courbe corresponde a son prix effectivement constate sur le marche, est appele le
spread de credit
de l'obligation.
En cas de defaut de l'emetteur (faillite, depot de bilan, etc.), le detenteur d'une obligation supporte le risque de ne pas retrouver son capital (ex : Enron, Worldcom, Parmalat…). Certes, le risque inherent a une obligation est plus faible que celui presente par une
action
, du fait que les detenteurs d'obligations occupent un rang beaucoup plus eleve dans l'ordre des creanciers que les detenteurs d'actions. Neanmoins, ce risque est bien reel.
Il existe une bonne approximation d'un credit a la fois sans risque et non encore echu. Ce sont les
emprunts d’Etat
les plus liquides emis par les moins endettes des grands pays developpes, c'est-a-dire des obligations :
- negociables a tout moment pour des quantites importantes
- et emises dans la devise ou l'emetteur dispose a la fois
- de bonnes capacites d'endettement supplementaire
- et de la pleine puissance fiscale.
Les taux derives de ces emprunts correspondent donc, pour chaque devise ou ils existent, aux
taux sans risque
. Les autres obligations, moins liquides, comportent un risque, dont la mesure par le marche obligataire est donnee par la difference de taux entre leur taux de rendement et les taux sans risque. Cet ecart de taux, ou
spread de credit
, correspond en theorie a la somme :
- d'une
prime de liquidite
, c’est-a-dire le cout de negociation de l'obligation
- et, surtout, de l'esperance mathematique du risque de defaut de l'emetteur multipliee par le taux de recouvrement des creances attendu en cas de defaut.
Les obligations font souvent - bien que cela ne soit pas obligatoire - l'objet d'une
notation financiere
qui permet normalement de mieux evaluer le risque de credit presente par le titre.
Comme on l'a vu, une obligation est un
emprunt
qui sert un
taux d'interet
, exprime sous forme d'une sequence de
coupons
sur une periode donnee, puis d'un remboursement final, le plus souvent a la
valeur nominale
. Pour evaluer une obligation, on calcule la
valeur actuelle
de tous les versements a venir (
coupons
et
valeur nominale
) en actualisant les sommes avec un
taux d'interet
correspondant au
risque
de l'obligation. Aussi, quand les
taux d'interet
augmentent, on va actualiser a un taux plus eleve, et donc cela va
reduire
la
valeur actuelle
des revenus de l'obligation. On en deduit que :
- quand les taux montent, la valeur actuelle (= le prix) des obligations baisse
, et inversement ;
- plus une obligation a une echeance eloignee, plus l'
actualisation
des revenus aura un impact important sur la valeur. En bref, quand les taux montent, une obligation a 30 ans baissera plus qu'une obligation a 2 ans. On parle de
sensibilite
de l'obligation.
- Credit semi-obligataire
- Marche financier
,
Marche obligataire
- Histoire des bourses de valeurs
- Coefficient d'actualisation
,
Taux actuariel
,
Valeur nominale
,
Taux d'interet
- Hypotheque
- Risque de taux
,
Sensibilite
,
Duration
- Repo
- Emprunt d'Etat
,
OAT
,
Bund
,
OLO
,
T-Bond
,
BTP
,
Obligation Climat
- Courbe de taux
,
Taux zero-coupon
,
Obligation zero-coupon
,
Obligation a taux fixe
,
Obligation convertible
,
Strip
,
Demembrement
,
Coupon
- Titre de creance negociable
- Risque de credit
,
Notation financiere
,
Credit default swap
,
Spread de credit
,
Prime de liquidite
,
Flight to quality
- Subordination
,
Titrisation
- Les agences specialisees:
Bloomberg LP
,
Reuters
,
Dow Jones
- Dalbarade J-M.,
Mathematiques des marches financiers
, 2005, Eska.
- De La Bruslerie H.,
Gestion obligataire. Tome 1, Marches, taux d'interet et actifs financiers
, 2002, Economica.
- De La Bruslerie H.,
Gestion obligataire. Tome 2, Rentabilite, strategies et controle
, 2006, Economica.
- Kolifrath G. et T. Journel,
Marches monetaire et obligataire
, 2003, Les essentiels de la Revue Banque.
- Le Saout, E.,
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