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En
linguistique
, le
nominatif
(
abreviation
:
nom
) est un
cas grammatical
exprimant la
fonction syntaxique
de
sujet
d'un
verbe
transitif ou intransitif, c'est-a-dire l'
actant
dit
acteur
(dans la
diathese
active), ou
sujet patient
(dans la diathese passive). En grammaire de l'
ancien francais
, on le nomme
cas sujet
.
Le nominatif est utilise soit pour indiquer le sujet d'une phrase, soit pour indiquer un
attribut
d'un sujet au nominatif (
il est un homme
,
il devient un homme
,
il semble etre un homme
). En revanche, l'interjection, l'exclamation sont rendues par le
vocatif
.
L'usage du nominatif peut varier parmi les
langues flexionnelles
. Dans sa fonction d'expression du sujet, il caracterise, avec l'
accusatif
, une
langue accusative
. Il y a un systeme different, appele
langue ergative
, caracterise par l'
ergatif
et l'
absolutif
.
Dans les langues a declinaisons, comme l'
allemand
, le
latin
et l’
islandais
(voir
grammaire islandaise
), le nominatif peut etre la forme
normale
du mot, celle du dictionnaire, qui s'appelle le
lemme
. Ce n'est pas vrai dans toutes les langues : en
sanskrit
, par exemple, on cite souvent les noms sous leur
theme morphologique
, sans les desinences :
a?va-
, ≪ cheval ≫ (et non
a?vas
).
- Exemple de nominatif en latin
, sujet d'un verbe transitif et intransitif, et attribut du sujet :
Homo magnus est.
(≪ L'homme est grand. ≫)
Homo
(
-inis
, nom masculin) est sujet, donc il est au
nominatif
, et
magnus
(
a, um
, adjectif) est au meme cas, car il est
attribut du sujet
(en raison du verbe etre).
Homo epistulam legit.
(≪ L'homme lit la lettre. ≫)
Homo
(
-inis
, nom masculin) est sujet, donc il est au nominatif, alors que
epistula
(
-ae
, nom feminin) est
complement d'objet direct
, et donc au cas
accusatif
.
Declinaison latine au nominatif
Nombre
|
1
re
declinaison
|
2
e
declinaison
|
3
e
declinaison
|
4
e
declinaison
|
5
e
declinaison
|
Singulier
|
ros
a
(la rose)
|
domin
us
(le maitre)
|
consul
(le consul)
|
manu
s
(la main)
|
die
s
(le jour)
|
Pluriel
|
rosa
e
(les roses)
|
domin
i
(les maitres)
|
consul
es
(les consuls)
|
manu
s
(les mains)
|
die
s
(les jours)
|
- Exemple de nominatif en allemand
, sujet d'un verbe transitif et intransitif, et attribut du sujet :
Der Mann ist groß.
(≪ L'homme est grand. ≫)
Mann
(
¨-er
, nom masc.) est sujet, donc il est au
nominatif
, et
groß
(adjectif) est au meme cas, car il est
attribut du sujet
(en raison du verbe etre).
Der Mann liest den Brief.
(≪ L'homme lit la lettre. ≫)
Mann
(
¨-er
, nom masculin) est sujet, donc il est au nominatif, alors que
Brief
(
-e
, nom masculin) est
complement d'objet direct
, et donc au cas
accusatif
.
L'
ancien francais
a garde une
declinaison
a deux cas : le cas sujet (correspondant au nominatif et au
vocatif
), et le
cas regime
, utilise dans tous les autres cas, derive de l'
accusatif
latin. On opposait ainsi au singulier
li murs
(cas sujet),
le mur
(cas regime), et au pluriel
li mur
(cas sujet),
les murs
(cas regime). Parfois, le cas sujet singulier etait fort different des autres :
li cuens
,
le conte
(sing.),
li conte
,
les contes
(plur.), du latin
comes, -itis
(compagnon [de l'empereur], ≪
comte
≫). Les noms propres offraient des exemples frequents :
Georges
/
George
;
Gui
/
Guyon
;
Guennes
/
Ganelon
, etc.
La forme unique du francais moderne derive le plus souvent du cas regime, ce qui explique le
-s
du pluriel (terminaisons en -
as
, -
os
ou -
es
en latin). Il y a cependant un certain nombre d'exceptions pour lesquelles le cas sujet a survecu, essentiellement les noms de personnes : ex.
prestre
/
provoire
(≪ pretre ≫) ;
ancestre
/
ancessor
(≪ ancetre ≫) ;
traitre
/
traitor
(≪ traitre ≫) ;
suer
/
seror
(≪ sœur ≫) et de nombreux
prenoms
. Dans quelques cas, le cas sujet et le
cas regime
se sont tous deux maintenus dans la langue moderne, parfois avec des sens differents : c'est le cas pour
gars
/
garcon
;
copain
/
compagnon
;
sire
/
seigneur
;
patre
/
pasteur
;
nonne
/
nonnain
et
pute
/
putain
.