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Musique assistee par ordinateur

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Station MAO avec ordinateur, clavier maitre, sequenceur et enceintes

La musique assistee par ordinateur ( MAO ) regroupe l'ensemble des utilisations de l' informatique comme outil associe a la chaine de creation musicale depuis la composition musicale jusqu'a la diffusion des œuvres, en passant par la formation pedagogique au solfege et la pratique d' instruments .

La MAO fait ses premiers pas de maniere experimentale des les annees 1950 et voit les premieres idees de synthetiseur associees a l'ordinateur concretisees a la fin des annees 1970 lorsque des instruments comme le Synclavier et le Fairlight sont commercialises. Elle se developpe reellement dans les annees 1980 grace a l'avenement de la micro-informatique (representee par Commodore 64 , Apple II et surtout Atari ST , premier ordinateur personnel (avec le CX5M de Yamaha ) a integrer en standard une interface MIDI ).

Aujourd'hui, tous les ordinateurs sont livres avec une carte son et permettent potentiellement de composer, traiter et modifier le son. Au fil des ans des interfaces evoluees sont apparues ( USB , Firewire , MLAN   (en) …) et ont facilite la communication et les possibilites de pilotage avec tout type d'instruments ou appareils audio. L'augmentation constante de la puissance des ordinateurs favorise l'arrivee de logiciels offrant toujours plus de fonctionnalites, et dans le meme temps apparaissent des logiciels libres ou gratuits qui repondent aux besoins les plus courants.

Internet participe egalement au developpement de la MAO, par l'intermediaire, par exemple, de sites proposant des formations musicales a distance, des banques d'echantillons sonores ou diffusant sous forme numerique des partitions de musique tombees dans le domaine public , ou encore de forums specialises sur la musique.

Origines [ modifier | modifier le code ]

La toute premiere ≪ musique ≫ a etre cree avec un ordinateur est en fait un medley de trois chansons differentes : ≪  God Save The King  ≫, hymne nationale anglaise de l’epoque (1901-1952), ≪  Baa Baa Black Sheep  ≫, une comptine pour enfant, et de ≪  In The Mood  ≫, un classique du jazz par Glenn Miller . Cette ≪ chanson ≫ a ete creee en 1951 par une machine nommee ≪  Baby  ≫, qui se trouvait dans le laboratoire du mathematicien Alan Turing . Ce morceau avait pour but de tester les capacites de la machine. Cette machine a ete concue en 1948 et le programme qui a servi a creer ce medley a ete imagine par Christopher Strachey , l’un des plus grands informaticiens britanniques de l’epoque [ 1 ] . Les recherches sur la composition assistee par ordinateur remontent a 1955 , et deboucherent en 1956 sur le fameux quatuor a cordes dit ≪  Illiac Suite   (en)  ≫, elabore par Lejaren A. Hiller et Leonard M. Isaacson a l' Universite d'Illinois .

Les postulats de base des travaux d'Hiller et Isaacson s'inscrivent dans la mouvance des theories cybernetiques qui accordaient une grande confiance aux pouvoirs du calcul ( intelligence artificielle ). Ces auteurs ont elabore un modele mathematique d'analyse ? construction musicale qui, en adaptant deux traites de contrepoint (en l'occurrence le traite de 1725 de Johann Joseph Fux, Gradus ad Parnassum, et celui de Palestrina), servait de base a une reconstruction. Hiller etait un scientifique chimiste pour qui la decomposition devait permettre la recomposition. Formaliser certaines regles d'ecriture et entrer dans l'ordinateur des schemas compositionnels classiques suffirait a traduire les cotes emotionnels ou passionnels de la musique par des jeux de regles et d'interdits. Pour preserver un certain degre d'expression artistique, le programme simulait l'aspect auto-organise en introduisant quelques aspects des theories sur la formalisation du hasard (des chaines de Markov , formulation de certains processus stochastiques , et une methode aleatoire de tirage des nombres dite de ≪  Monte-Carlo ≫), tres en vogue, elles aussi. Ce qui a fait dire a Hiller que ≪ la musique est un compromis entre la monotonie et le chaos ≫ , mais sans jamais se poser le probleme de savoir qui effectuait ce compromis.

En France, Pierre Barbaud poursuivit ces experiences et realisa de nombreuses œuvres, grace a du temps de calcul gracieusement alloue par la Compagnie des machines Bull , parfois en collaboration avec Janine Charbonnier et Roger Blanchard . Les pieces etaient d'abord calculees par ordinateur puis jouees par des instruments, entre autres :

  • la musique du film Imprevisibles nouveautes de Frederic Rossif en 1960,
  • BULLA pour deux violons, alto et deux violoncelles, en 1962,
  • Cogitationes symbolicæ pour orchestre symphonique, en 1966,
  • la musique du film Les Patres du desordre de Nico Papatakis en 1966,
  • Credoc pour dix instruments au choix, en 1968,
  • French Gagaku pour orchestre a cordes, en 1968,
  • Mu Joken pour orchestre de chambre, en 1970,
  • Machinamentum firminiense pour trois fois six instruments identiques, en 1972.

A partir de 1975, elles furent composees et produites par ordinateur sous la forme d'une bande magnetique directement audible en concert ( Saturnia Tellus , commande de l' ORTF en 1979). Ce projet de production automatique globale avait ete theorise par Pierre Barbaud des 1960 dans l'article ≪  Musique algorithmique  ≫, Esprit ,‎ , p.  92 et suivantes . Le compositeur a recueilli ces experiences dans l'ouvrage Initiation a la composition automatique ( Dunod , Paris, 1965). D'autres compositeurs comme Michel Philippot ont travaille dans le sens de la composition automatique.

L'arrivee de la norme MIDI en 1983 et l'emergence de la micro-informatique changent la donne : les premiers sequenceurs MIDI, comme le Pro-24 de Steinberg sur Atari, permettent au musicien seul de se servir de l'ordinateur pour l'aider, creer, l'accompagner et faire jouer automatiquement tout ou partie de la musique par des instruments (synthetiseurs, etc.) connectes en MIDI, illustrant ainsi parfaitement le concept de ≪ musique assistee par ordinateur ≫.

Avec la diffusion des nouvelles technologies de l'information , notamment celles permettant une manipulation aisee de l'image et du son, accelere, le developpement de la MAO se poursuit. Le MIDI fusionne finalement avec l'enregistrement audio sur disque dur d'ordinateur au sein des logiciels specialises pour donner naissance, a la fin des annees 1990 , a un outil indispensable dans un univers ou le son numerique se generalise.

Couverture des besoins en matiere musicale [ modifier | modifier le code ]

Les logiciels destines aux activites musicales repondent a un tres large spectre d'utilisations, et couvrent pratiquement toute la chaine de creation musicale. Parmi les domaines dans lesquels intervient l'informatique, on trouve :

Les logiciels les plus courants integrent des fonctionnalites qui recouvrent la notation musicale , l'execution de phrases musicales ou de morceaux entiers, l' enregistrement du son , sa manipulation et sa restitution. Certains sont capables de generer des arrangements , d'autres pilotent des instruments. Ces logiciels permettent d'acceder, avec peu de connaissances et de moyens, a des domaines musicaux auparavant reserves a des specialistes (par exemple, l'ecriture de partitions ou le travail de traitement du son ), de meme que les logiciels les plus pointus multiplient les possibilites des professionnels (bibliotheques de sons, gains de productivite dans la production musicale…). En combinant differents logiciels, il est ainsi possible de mener l'ensemble des activites de creation musicales sur un seul ordinateur : composition, arrangement , execution par des synthetiseurs et enregistrement de sources audio , mixage , jusqu'a la diffusion de l’œuvre (sur Internet, ou en passant par une gravure sur disque).

Les logiciels musicaux peuvent etre apprehendes par l'utilisateur sous deux angles [ 2 ]  :

  • la completude : plus simplement dit, il s'agit de la puissance et du nombre de fonctionnalites . Les besoins varient selon la finalite : par exemple, un orchestre professionnel aura plus d'exigences sur un logiciel de notation musicale qu'un groupe de rock amateur ;
  • la complexite : l' ergonomie et la facilite d'acces sont des criteres importants pour celui qui utilise occasionnellement un logiciel, et moins importants pour celui qui l'utilise quotidiennement.

La combinaison de ces deux criteres sert souvent d'argument (au moins en marketing) pour distinguer les logiciels professionnels des logiciels ≪ grand public ≫ .

Logiciels [ modifier | modifier le code ]

Les logiciels de M.A.O. sont couramment repartis entre les categories suivantes :

Sequenceurs [ modifier | modifier le code ]

Ils se sont developpes avec la norme MIDI , et permettent d'automatiser le jeu , le parametrage de synthetiseurs , ainsi que le controle de tout appareil avec lequel il est relie virtuellement (au sein de l'ordinateur, voir VST ) et physiquement ( cablage audio, MIDI , IP , carte audio, direct-to-disk (disques durs), multi-effet audio , table de mixage numerique , jeu de lumiere , rampe d' effet pyrotechnique etc. ). Ils sont semblables a des lecteurs complexes de partitions electroniques incluant les tempos , nuances , effets , audio , video et des donnees de synchronisation . Ils sont au cœur de la composition de musiques dites ≪ electroniques ≫. Tout comme les logiciels supportant la norme VST , les sequenceurs peuvent eventuellement etre pilotes par des surfaces de controle pour faciliter leur utilisation.

Instruments de musique assiste par ordinateur [ modifier | modifier le code ]

Ils assistent le musicien dans l'interpretation d'une partition, ou dans l' improvisation . Tout comme les instruments ≪ classiques ≫, les instruments integres dans un environnement MAO donnent la possibilite a l'instrumentiste de s'exprimer musicalement seul ou en groupe, en etablissant un dialogue musical. L'ordinateur assiste par exemple l'utilisateur dans la gestion de la hauteur des notes, tous les autres parametres musicaux restant a la charge de l'instrumentiste. Cela permet a n'importe qui d'aborder l'interpretation musicale, voire l'improvisation, avec peu d'apprentissage et de connaissances musicales theoriques.

Trackers [ modifier | modifier le code ]

Egalement nommes soundtrackers , dont l'age d'or se situe au debut des annees 1990 sur les ordinateurs Amiga ou Atari , ce sont des sequenceurs simples utilisant des sons echantillonnes . Les limitations techniques obligeaient les utilisateurs a faire preuve de beaucoup d'imagination : reutilisation d'echantillons a des vitesses differentes, partiellement ou a l'envers, entrelacement des parties instrumentales sur un nombre inferieur de pistes (souvent quatre)...

Logiciels d'enregistrement audio [ modifier | modifier le code ]

Ou editeurs de signal, ils vont du simple magnetophone numerique au studio multi-pistes integre, avec console de mixage virtuelle.

Logiciels de notation musicale [ modifier | modifier le code ]

Editeurs de partitions, de tablatures etc. , ils sont souvent couples aux sequenceurs, permettent de produire des documents imprimes (partitions) pour l'execution par des musiciens. Ils sont a la musique ce que le traitement de texte est a l'ecriture.

Plugins d'effet [ modifier | modifier le code ]

Les plugins sont des petits programmes ou algorithmes qui viennent se greffer sur un logiciel d'enregistrement audio. Ils sont assignes a une tache bien precise et permettent divers traitements ou modifications d'un signal audio numerise. Ils peuvent generer des effets, comme de l'echo ou de la reverberation, etc., et sont souvent inspires d'appareils analogiques equivalents. Le format de Plug-in le plus populaire est le Virtual Studio Technology (VST).

Synthetiseurs logiciels (virtuels) [ modifier | modifier le code ]

Ils tirent exclusivement parti des performances et ressources de l'ordinateur. Il s'agit de programmes (logiciel) capables de generer par calcul une synthese sonore et produire le son correspondant. La qualite finale depend alors des convertisseurs de sortie de la carte audio connectee a l'ordinateur. Ils peuvent etre des simulations fideles de synthetiseurs existants, se baser sur un type de synthese connu (par exemple analogique) ou au contraire etre totalement originaux. Ils se presentent le plus souvent sous forme de plugins qui viennent se greffer sur le sequenceur logiciel hote, comme pour les effets precedemment evoques. Dans le cadre de la norme Virtual Studio Technology , ces instruments ou synthetiseurs virtuels s'appellent des VSTi.

Les outils educatifs [ modifier | modifier le code ]

Sans remplacer un professeur, ils permettent d'apprendre seul. Historiquement, ils apparaissent tres tot sur les micro-ordinateurs equipes de capacites sonores ( Commodore , Atari , Apple , Amstrad etc. ), avec des petits logiciels qui favorisent l'apprentissage du solfege et proposent des exercices musicaux (reconnaissance de note , d'œuvre musicale,  etc. ). Ils ont beaucoup progresse et se sont specialises, notamment par instrument ou par genre musical.

Ils tendent a s'appuyer de plus en plus sur Internet  : apprentissage personnalise, mise a disposition d'exercices complementaires, forums entre apprenants.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. ≪  Ecoutez le plus vieux morceau de musique joue par un ordinateur  ≫
  2. Ces deux criteres sont frequemment opposes (selon le prejuge qui voudrait que "puissance" implique "complexite") ; de fait, la puissance croissante des ordinateurs permet aux developpeurs de proposer des produits toujours plus puissants dont l'ergonomie s'ameliore.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]