Le
music-hall
designe un genre de spectacle et un type d'edifice. Il est l'heritier du
cafe chantant
ne dans les
annees 1770
et du plus recent
cafe concert
, toutefois il s'en distingue par son agencement comprenant un ≪ promenoir ≫.
Terme d'origine
anglaise
, il est atteste en
francais
a partir de
1862
[
1
]
. Un terme approchant est
theatre de varietes
.
Tenant son origine du
Evans's Supper Room
, le music-hall est un genre artistique qui apparait avec l'urbanisation croissante, du milieu du
XIX
e
siecle jusqu'aux annees 1920. Il s'etablit dans les grandes villes europeennes de France, d'Angleterre et d'Allemagne. Il traverse les epoques et attire de nombreux spectateurs de diverses classes sociales qui viennent profiter de ses attraits festifs et nocturnes.
La premiere salle de music-hall a Londres est construite en 1852 par Charles Morton, surnomme le ≪ pere du music-hall ≫. La salle ressemblait a la plupart des salles de concerts contemporaines, mais possedait un espace plus grand capable d'accueillir de 500 a 5 000 spectateurs. En 1856, on compte une trentaine de salles, et plus de 300 en 1878.
Joseph Oller
reprend l'idee de Charles Morton d'introduire des divertissements dans son etablissement, developpant ainsi de nouveaux lieux a Paris. C'est ainsi que se creent les
Folies Bergere
en 1886, l'
Olympia
en 1893, l'
Alhambra
en 1904,
Bobino
en 1917, le
Casino de Paris
en 1917, l'
ABC
en 1933, les
Folies Wagram
, l'
Apollo
, le
Concert Mayol
,
Le Palace
.
Le
Moulin-Rouge
est la premiere salle a porter officiellement le nom de ≪ music-hall ≫. Entre les annees 1890 et 1930, les salles de music-hall se trouvent essentiellement dans les
9
e
,
10
e
et
18
e
arrondissements actuels. Elles s'implantent dans des quartiers presentant une vie nocturne dynamique, voire un attrait touristique. Autour de ces lieux se concentrent des activites marchandes (kiosques, boutiques de souvenirs) ainsi que des hotels.
De nombreuses salles en province et a l'etranger portent alors le titre de ≪ music-hall de Paris ≫.
Histoires de quelques music-hall parisiens
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En 1869, les
Folies Bergere
donnent leurs premieres operettes et leurs premieres revues. Puis des tours de chant et de varietes se sont succede au fil des ans. Le spectacle de ≪ corps de femmes ≫ est egalement une specialite du lieu.
Le
Moulin Rouge
est inaugure le
. C'est a l'origine un cafe-concert jardin, avant de devenir un music-hall sous la direction de
Charles Zidler
. En 1902 c'est a la fois un theatre-concert, un restaurant, une taverne, un bal et une salle de boxe pour femmes.
Le
Lido
, avant la
Seconde Guerre mondiale
, est un lieu de divertissements et de baignades des classes sociales favorisees. En 1933, l'etablissement ferme a la suite d'une liquidation judiciaire. En 1936,
Leon Volterra
en prend la direction, remplace la piscine par une salle de spectacle ou des diners-spectacles sont proposes. En 1946, Joseph et Louis Clerico en sont les nouveaux dirigeants, et leurs fils dirigent
aujourd'hui
[Quand ?]
encore le Lido et le Moulin-Rouge.
Le
Casino de Paris
est d'abord en 1730 une salle privee. Il devient un music-hall en 1900, presentant alternativement des operettes, de la lutte et de la boxe. En 1914 la salle devient un cinema, tout en presentant des spectacles de music-hall. En 1917, elle n'est plus qu'un music-hall, et depuis 1928 des spectacles divers y sont donnes.
Le
,
La Goulue
, artiste de
Montmartre
, inaugure l'
Olympia
, music-hall construit par Joseph Oller sur le terrain vague d'un petit parc forain. La salle change frequemment de proprietaire, et de nombreuses renovations y sont effectuees, jusqu'au
krach de 1929
qui contraint
Jacques Haik
a la transformer en cinema. Il faudra attendre 1953, avec l'arrivee de
Bruno Coquatrix
, pour y voir le retour de quelques operettes. Le premier spectacle de music-hall a lieu le
. En 1990, le batiment est deplace et propose
aujourd'hui
[Quand ?]
des spectacles varies et essentiellement musicaux.
Dans les annees 1950, a cause de l'amelioration du cinema, le developpement de la radio et la banalisation du
gramophone
, le music-hall connait un declin. Il est concurrence par de nouvelles pratiques : clubs de jazz, cabarets de la chanson ≪ rive gauche ≫, ou il est possible de consommer de l'alcool. Les music-halls disparaissent en masse, souvent remplaces par des salles de cinemas.
L'ere ≪ moderne ≫ du music-hall (apres-guerre) se concentre sur quelques salles : l'
ABC
(ferme en 1965), le
Theatre de l'Etoile
(ex-Folies Wagram, ferme en 1964), l'
Alhambra
(demoli en 1967),
Bobino
(demoli en 1985), l'
Olympia
(le seul encore en activite).
Des music-halls mineurs du point de vue culturel (comme le
Lido
) gardent un attrait touristique. Les architectures qui n'ont pas ete demolies ont souvent ete restaurees et maintenues.
Le music-hall peut etre caracterise par trois elements : son service, son spectacle et les dimensions de la salle. En effet une soiree au music-hall doit comporter un diner compose d'aliments luxueux ainsi que la consommation de boissons alcoolisees. Les spectacles sont dits de ≪
revue theatre
≫ c'est-a-dire une succession de ≪ tableaux ≫ et d'attractions. Ces revues sont obligatoirement en possession d'un orchestre et d'un corps de ballet ainsi que de chanteuses. Les revues presentees sont, pour l'epoque, en rupture avec la tradition. Le corps des femmes est denude et leurs choregraphies marquent l'apparition de danses typiques du genre, tel le cancan, ou le comique et l'excitation erotique sont suscites. A la difference d'un
cabaret
ou d'un
cafe-concert
, les salles doivent pouvoir accueillir de nombreux spectateurs, par exemple a Paris le Lido peut accueillir 1 200 personnes, les Folies Bergere 1 600 et le Moulin-Rouge 950. Celles-ci possedent un decor comportant des couleurs rouge, symbole de la passion et de la tentation, et qui renvoient a la liberte des mœurs attribuee a ces lieux, ainsi que le dore, couleur du luxe.
Le music-hall cherche a eblouir le spectateur par son architecture faite de marbre et de pierre de taille, son auditorium somptueusement amenage, ses foyers elegants et luxueux ainsi que ses promenades illuminees par une multitude d'ampoules electriques.
Sur les autres projets Wikimedia :
- Sabine Chaouche
et Clara Edouard (dir.),
Consuming Female Performers (1850s-1950s),
European Drama and Performance Studies
,
5, 2015.
- Michel Corvin,
Dictionnaire encyclopedique du theatre
, 1995.
- Francine Fourmaux,
Belles de Paris, une ethnologie du music-hall
, le regard de l'ethnologue n°20, CTHS, 2009.
- Jacques Helian,
Les Grands orchestres de music-hall en France
(souvenirs et temoignages)
, 1984.
- John Mullen,
Stereotypes, fantasmes et identites : Irlande et les Irlandais dans le music-hall britannique 1900-1920
, HAL open science, 2020
[
lire en ligne
]
- Patrick Sevran,
Le music-hall francais de Mayol a Julien Clerc
, 1978.
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopedie generaliste
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