한국   대만   중국   일본 
Montagne (Revolution francaise) ? Wikipedia Aller au contenu

Montagne (Revolution francaise)

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre.
Montagne
≪ Vive la Montagne ; vive la Republique une et indivisible ≫,
estampe d'Etienne Bericourt, 1793.
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Type
Club politique , groupe parlementaire , cercle parlementaire, tendance politique Voir et modifier les données sur Wikidata
Siege
Pays
Organisation
Membres principaux
Positionnement
Ideologie

La Montagne (ses membres etant appeles ≪ les montagnards  ≫) est un groupe politique de la Revolution francaise , a la Convention nationale , compose des revolutionnaires les plus radicaux et opposes aux girondins .

Origines [ modifier | modifier le code ]

Pendant la Revolution francaise , les deputes de l' Assemblee legislative de 1791 les plus a gauche prirent le nom de montagnards (formant le groupe de la Montagne ), alors que les deputes des bancs les plus moderes prenaient le nom de Plaine ou de Marais . Si l'appellation ≪ girondins ≫ pour qualifier le groupe des fideles de Brissot renvoie a leur origine geographique bordelaise , celle de ≪ montagnards ≫ continue de susciter des interrogations parmi les historiens. Plusieurs explications sont avancees.

L'une des plus courantes veut que ces deputes siegent a gauche sur les bancs les plus eleves de cette assemblee, d’ou les references a la ≪ Montagne ≫, et, par opposition, a la ≪ Plaine ≫. Selon L. Maitrier, cette opposition correspond plus generalement a la topographie politique parisienne, puisque la gauche de l'Assemblee nationale etait issue des milieux clericaux des quartiers de la montagne Sainte-Genevieve , et se reunissait au couvent des Cordeliers , tandis que la droite etait issue des milieux financiers etablis dans les quartiers de la plaine de la Rive droite (entre la place Vendome et le Palais-Royal ), et se reunissait au couvent des Feuillants [ 2 ] .

Cette opposition se trouvait egalement deja dans un texte classique, connu des revolutionnaires : la ≪ Vie de Solon  ≫, issue des Vies paralleles , ou Plutarque decrit en ces termes les divisions politiques a Athenes  : ≪ Les habitants de la montagne soutenaient avec force la democratie, ceux de la plaine l’oligarchie ; les habitants de la cote formaient un troisieme parti, favorable a une forme de gouvernement intermediaire… ≫ .

De plus, on ne peut exclure, de la part d'un courant politique impregne de sa philosophie, un hommage aux Lettres ecrites de la montagne de Jean-Jacques Rousseau .

Enfin, M. Belissa et Y. Bosc avancent quant a eux que les montagnards ne se nomment pas ainsi parce qu'ils se situent au sommet des bancs de l'Assemblee, mais parce que la montagne est un symbole de liberte, entendue, comme le veut la tradition des Lumieres depuis Montesquieu , comme obeissance a la loi qu'on s'est donne a soi-meme. Ainsi, le nom de montagne fait a la fois echo, selon ces historiens, a l'histoire biblique des tables de la loi recues par Moise sur le mont Sinai (la declaration des Droits de l'homme serait la nouvelle loi, le ≪ Sinai des droits de l'homme ≫), et a l'idee de liberte ( via la metaphore de la montagne) comme l'enjeu politique le plus difficile, auquel il est neanmoins necessaire de faire face, ce que revendiquent les montagnards [ 3 ] .

Periode revolutionnaire [ modifier | modifier le code ]

Au Club des jacobins et dans la presse, s'ouvre, vers , un grand debat sur l'opportunite de declencher une guerre contre l'Europe [ 4 ] . A Brissot , Vergniaud , Guadet , Gensonne , Condorcet , Carra , Roederer , partisans de la guerre a outrance, s'opposent notamment Maximilien Robespierre , Georges Danton , Jean-Paul Marat , Nicolas Billaud-Varenne , Camille Desmoulins , Francois Nicolas Anthoine , Philibert Simond , Jean-Marie Collot d'Herbois , Stanislas Freron , Etienne-Jean Panis , Jean-Christophe Merlin (ou Merlin de Thionville ), Francois Chabot , Claude Basire , Louis-Joseph Charlier , Francois Robert , Pierre-Jean Audouin , Philippe Fabre d'Eglantine , Edmond Dubois-Crance , Pierre Joseph Duhem , Laurent Lecointre , Lambert Tallien [ 5 ] . Contrairement aux premiers, ces derniers soutiennent que les ennemis de l'interieur sont plus dangereux que les ennemis de l'exterieur. On peut aussi a ce titre citer le plan d'abolition totale des droits feodaux presente par Georges Couthon , montagnard qui en decembre 1791 s'etait plutot montre favorable a la guerre. Mais presente le 29 fevrier 1792 a l'assemblee legislative il prolonge le plan presente par Robespierre le 10 fevrier au club des jacobins, comme une alternative a l'epopee guerriere. Devenus ou redevenus deputes a la Convention nationale, ils siegent alors a la Montagne. S'etaient egalement engages dans ce combat anti-belliciste leurs soutiens, Jacques Hebert , Amedee Doppet, Antoine Santerre, Marc-Antoine Jullien (ou Jullien de Paris), Joseph Dusaulchoy, Sylvain Marechal , Anaxagoras Chaumette , auxquels on peut ajouter le jeune jacobin, F. Machenaud, mort prematurement en .

Favorables a la Republique, domines par Georges Danton , Jean-Paul Marat et Maximilien de Robespierre , les montagnards connurent leur apogee au printemps de 1793 , avec 300 deputes a la Convention nationale , pour la plupart elus de la Seine et des grandes villes. Hostiles a la monarchie, favorables a une "democratie" centralisee, les montagnards, proches de la petite bourgeoisie, firent condamner a mort Louis XVI , firent en et rejeter toutes les manœuvres dilatoires de la Gironde ou de la Plaine visant a sauver le roi, telles que l'appel au peuple et le sursis. Dans la prise en compte statistique du groupe montagnard a la Convention, deux historiennes, Alison Patrick et Francoise Brunel, ajoutent deux autres scrutins de l'annee 1793 : les votes contre la mise en accusation de Marat en et fin mai contre le Retablissement de la Commission des Douze. De mars a  ; voire aussi les combats de l'an III par les "Derniers Montagnards". Apres leur election a la Convention en 1792 les montagnards s’appuyerent sur les sans-culottes et combattirent a nouveau aprement cette fois-ci sur les questions economiques, sociales et militaires les girondins, devenus alors les seuls representants de la bourgeoisie aisee. Ils finirent par les evincer du pouvoir le .

Dominant la Convention et le Comite de salut public , ils imposerent une politique de Terreur . Les montagnards se scinderent alors en plusieurs courants distincts, ceux qui etaient partisans d'une alliance avec le peuple et de mesures sociales menees par Maximilien de Robespierre et les tenants d'une Terreur ponctuelle menee par Georges Jacques Danton . Par ailleurs, plusieurs deputes montagnards etaient proches des enrages de Jacques Roux ou des hebertistes menes par Jacques-Rene Hebert . En , ils se reconcilient au nom du genre humain, par le vote de l'abolition de l'esclavage colonial et l'introduction consecutive sur les bancs de la Montagne de trois nouveaux deputes de Saint-Domingue : le Blanc Louis-Pierre Dufay , le Metis Jean-Baptiste Mills et le Noir Jean-Baptiste Belley chaleureusement accueillis a la Convention par Camboulas, Maribon-Montaut, Danton, Delacroix, Rene Levasseur, l'abbe Gregoire les 3, 4 et 5 fevrier 1794 (15, 16 et 17 pluviose an II). Momoro les fait inscrire le soir du 4 fevrier au club des Jacobins. Chaumette organise avec les trois nouveaux deputes une fete au temple de la Raison le 18 fevrier (30 pluviose) Hebert publie un article tres enthousiaste pour cette fete et l'arrivee des "trois rois mages" le surlendemain(20 fevrier-2 ventose).

Les Enrages, qualifies de subversifs car exprimant la volonte populaire contre les speculations et magouilles commercantes, furent mis a mort par les Montagnards et les hebertistes. Les hebertistes appelant a une nouvelle insurrection et les tentatives d'apaisement ayant echoue, le gouvernement revolutionnaire fit arreter, dans la nuit du au (23- 24 ventose an II ), Hebert et les principales figures du Club des cordeliers . Tous furent condamnes a mort et executes dix jours plus tard, le . Par la suite, ce fut au tour des indulgents , qui menaient campagne pour renverser le gouvernement, mettre fin a la Terreur et negocier une paix rapide avec les monarchies coalisees, d'etre elimines. Arretes, ils sont condamnes a mort le 4 germinal an II ( ) et guillotines, dont Georges Danton et Camille Desmoulins.

Apres la chute de Maximilien de Robespierre et de ses partisans le 9 thermidor an II ( ), les montagnards (que l'on a pris l'habitude de qualifier de montagnards de l' an III , pour les distinguer des montagnards ≪ dantonistes ≫, qui s'etaient allies aux moderes du Marais ), de moins en moins nombreux et reunis dans le groupe des Cretois , tenterent de s’opposer a la Convention thermidorienne , mais en vain. Ils furent en grande partie elimines apres les insurrections de germinal et de prairial .

XIX e  siecle [ modifier | modifier le code ]

Au cours du dix-neuvieme siecle, la reference aux montagnards servira aux partisans de la Republique pour revendiquer leur filiation avec les redacteurs de la Declaration des droits de l'homme et du citoyen et rassembler autour de ces principes. Ainsi n'hesite-t-on pas, dans l'ambiance revolutionnaire de 1830, a glorifier la figure du montagnard en le designant comme : ≪ l'oppose, l'antagoniste, l'ennemi jure du girondin , car quiconque aime la vertu doit abhorrer le crime. Le montagnard est l'homme simple, naturel, qui cultive ses sentiments et sa raison, qui s'occupe sans cesse du bonheur d'autrui, qui fait la guerre aux oppresseurs de tout genre, qui ne transige jamais avec sa conscience, qui soulage les malheureux, qui ne reconnait dans l'amour de la patrie que l'amour de l'humanite et qui la sert de tout son pouvoir ; enfin c'est celui qui fait aux autres tout ce qu'il voudrait qu'on lui fit. Voila le Montagnard, le Republicain, le Democrate ≫ [ 6 ] .

Deuxieme Republique [ modifier | modifier le code ]

Sous la Deuxieme Republique , les deputes republicains heritiers de la revolution francaise par consequent places a gauche de l'hemicycle ( Armand Barbes , Alexandre-Auguste Ledru-Rollin ) reprirent le nom de Montagne pour designer leur groupe politique, tandis que les royalistes legitimistes les plus ultras, partisans de ≪ l'appel au peuple ≫ et convaincus que le suffrage universel aboutirait a retablir la monarchie, adoptaient le nom de ≪ Montagne blanche ≫ [ 7 ] .

Galerie [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Lors de l’election des nouveaux deputes a la legislative le , elle comportait une majorite de 350 deputes moderes ≪ Constitutionnels ≫, une aile droite constituee par plus de 250 feuillants , divises entre ≪ fayettistes ≫ et ≪ lamethistes ≫ et une aile gauche ou l’on remarque 136 deputes inscrits aux jacobins (meme si l'etat-major girondin y est peu assidu, preferant les salons), parmi lesquels plusieurs provinciaux (dont Guadet, Gensonne et Vergniaud, originaires de Gironde, expliquant la denomination de la future Gironde), avec un petit groupe de democrates plus avances (Lazare Carnot, Robert Lindet, Georges Couthon). Voir Michel Vovelle, La Chute de la Royaute, 1787-1792 , tome 1 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine , Paris, Le Seuil, 1999, p.   270-271 , et Jean-Claude Bertaud, Camille et Lucile Desmoulins , Presses de la Renaissance, 1986, p.  157.
  2. Louis Maitrier, "Gauche-Droite, ou la localisation urbaine et l'origine des partis politiques", revue du M.A.U.S.S. n°10 [Guerre et paix entre les sciences], Paris, La Decouverte, 1997.
  3. ≪  LA GRANDE H. "LE GRAND MECHANT ROBESPIERRE | MARC BELISSA, YANNICK BOSC"  ≫, sur Youtube , Le Media , (consulte le )
  4. Quentin Laurent (dir. Pierre Serna), Jacques-Pierre Brissot. Genese et strategie d'un projet politique et diplomatique. Du debut de la Legislative a la declaration de guerre d' , Paris, IHRF (memoire de master 2 en Histoire), 2011, 206  p. (cote : Z 1070) [ fiche sur le site de l'IHRF ] .
  5. Jean-Daniel Piquet, ≪ La declaration constitutionnelle de paix a l'Europe, grand sujet de debat entre 1791 et 1794 ≫ ; Monique Cubells, La Revolution francaise, la Guerre et la frontiere , Paris, Edition CTHS, 2000.
  6. Societe des Droits de l'Homme, Petit catechisme republicain , .
  7. Stephane Rials, Revolution et contre-revolution au XIX e  siecle , DUC/Albatros, Paris, 1987, p.  155, et R. Huard, ≪ Montagne rouge et Montagne blanche en Languedoc-Roussillon sous la Seconde Republique ≫, Droite et gauche de 1789 a nos jours , Publications de l'universite Paul-Valery, Montpellier-III, 1975, p.   139-160 .

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Michel Biard , ≪  Entre Gironde et Montagne : les positions de la Plaine au sein de la Convention nationale au printemps 1793  ≫, Revue historique , n o  631,‎ , p.  555-576 ( lire en ligne ) .
  • Michel Biard, Les derniers jours de la Montagne ((794-1795) , Presses universitaires de France , coll.  ≪ Questions republicaines ≫, , 240  p. ( ISBN   2130833853 ) .
  • Francoise Brunel, ≪ Montagne / Montagnards ≫, dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire Historique de la Revolution francaise , Paris, Presses universitaires de France, 1989.
  • Francoise Brunel , ≪ ≪ Une extreme minorite ne prouve pas le tort… ≫ : sur quelques ≪ derniers Montagnards ≫, ou l'an II en l'an III  ≫ , dans Christine Peyrard (dir.), Minorites politiques en Revolution, 1789-1799 , Aix-en-Provence, Publications de l'Universite de Provence, coll.  ≪ Le temps de l'histoire ≫, , 208  p. ( ISBN   978-2-85399-675-4 , lire en ligne ) , p.  63-77 .
  • Alphonse Esquiros , Histoire des Montagnards , Librairie de la Renaissance, Paris, 1875 (edition de), 543 p.
  • Jeanne Grall, Girondins et Montagnards : les dessous d'une insurrection : 1793 , Editions Ouest-France, Rennes, 1989, 213 p. ( ISBN   2-7373-0243-9 ) .
  • Alexandre Guermazi , ≪  La naissance de la Montagne dans l'espace public : un mot au service des conventionnels du cote gauche ou de la Republique ? Octobre 1792-janvier 1793  ≫, Annales historiques de la Revolution francaise , Paris, Armand Colin, n o  381 ≪ Les conventionnels ≫,‎ , p.  31-53 ( lire en ligne ) .
  • Mette Harder , ≪  ≪ Elle n’a pas meme epargne ses membres ! ≫ Les epurations de la Convention nationale entre 1793 et 1795  ≫, Annales historiques de la Revolution francaise , Paris, Armand Colin, n o  381 ≪ Les conventionnels ≫,‎ , p.  77-105 ( lire en ligne ) .
  • Marco Marin , ≪  Y a-t-il des mots des montagnards ? Le lexique et les choix politiques montagnards  ≫, Annales historiques de la Revolution francaise , Paris, Armand Colin, n o  381 ≪ Les conventionnels ≫,‎ , p.  55-76 ( lire en ligne ) .
  • Albert Mathiez , Girondins et Montagnards , 1 re  edition : Firmin-Didot, Paris, 1930, VII-305 p. ? Reedition en fac-simile : Editions de la Passion, Montreuil, 1988, VII-305 p. ( ISBN   2-906229-04-0 ) .
  • (en) Alison Patrick , The Men of the First French Republic : political alignments in the National Convention of 1792 , Baltimore / Londres, Johns Hopkins University Press, , XVIII -407  p. ( presentation en ligne ) .
  • Albert Soboul (dir.), Actes du Colloque ≪ Girondins et Montagnards ≫ (Sorbonne, ) , Paris, Societe des Etudes Robespierristes, 1980.

Liens externes [ modifier | modifier le code ]