Le
ministere de la Justice
, parfois appele
Chancellerie
, est l’
administration centrale francaise
chargee de la gestion des
moyens de la justice
, de la conduite de la politique judiciaire et d'
action publique
et de la prise en charge des personnes qui lui sont confiees par l'autorite judiciaire (personnes placees sous main de justice et mineurs delinquants ou en danger). A ce titre, il est responsable des
etablissements et services penitentiaires
et des etablissements et services de la
protection judiciaire de la jeunesse
.
Au nom du gouvernement, la Chancellerie prepare les
projets de loi
et de
reglements
dans plusieurs domaines (
droit de la famille
,
procedure penale
, etc.)
Le ministere est dirige par un membre du
gouvernement francais
qui prend le titre de
garde des Sceaux, ministre de la Justice
.
Les
magistrats judiciaires
sont
independants du pouvoir executif
et nommes par le
president de la Republique
apres avis du
Conseil superieur de la magistrature
(CSM).
Installe a l’
hotel de Bourvallais
, au
n
o
13 de la
place Vendome
, dans le
1
er
arrondissement de Paris
, le cabinet du ministre est surnomme par metonymie ≪ la Place Vendome ≫.
De toutes les administrations, le ministere de la Justice apparait comme le ministere le plus ancien et le plus stable
[
3
]
.
Les services centraux du ministere sont surnommes la Chancellerie, en reference a l’ancien office de
chancelier de France
qui constituait le premier des
grands offices de l’Ancien Regime
. Le ministre place a sa tete porte l’appellation speciale de garde des Sceaux, ministre de la Justice, elle aussi heritee d'un office de l’
Ancien Regime
, celui de
garde des sceaux de France
.
Le
decret du 17 avril-25 mai 1791
definit les trois grandes taches qui seront celles du ministere durant de longues annees : service du
sceau
, publication et envoi de textes officiels, correspondance avec les tribunaux. C'est entre le Directoire et la Restauration que sont disposees les divisions civile et criminelle. La
direction des affaires criminelles et des graces
(DACG) prend son appellation actuelle des 1814,
celle des affaires civiles et du sceau
(DACS) en 1831. La
direction de l'administration penitentiaire
(DAP), dependant jusqu'alors du
ministere de l'Interieur
, est rattachee au ministere de la Justice en 1911
[
4
]
.
Le
, durant la
Premiere Guerre mondiale
, les batiments du ministere de la Justice situes
place Vendome
sont touches lors d'un raid effectue par des avions allemands
[
5
]
.
En 1945, la direction de l'Education surveillee est creee
[
6
]
. D'abord rattachee a l'administration penitentiaire, elle devient la
direction de la Protection judiciaire de la jeunesse
(DPJJ) en 1990
[
7
]
.
En 1964, une reorganisation cree la
direction des services judiciaires
(DSJ), chargee de gerer les moyens des juridictions judiciaires. La meme annee est creee la direction de l'Administration generale et de l’equipement
[
8
]
, qui fusionnera sous l'effet de deux decrets de 2005 et 2006 pour creer le
Secretariat general du ministere de la Justice
[
9
]
.
Creee en 2017, l'
Inspection generale de la justice
(IGJ) regroupe les competences jusqu'alors devolues a l'inspection generale des services judiciaires (IGSJ), l'inspection des services penitentiaires (ISP) et l'inspection de la protection judiciaire de la jeunesse (IPJJ)
[
10
]
.
Il est egalement cree en 2017 un delegue interministeriel a l'aide aux victimes (DIAV)
[
11
]
.
A la difference de la plupart des autres departements ministeriels, le titre portee par le
ministre de la Justice
et, subsequemment, la denomination du ministere a relativement peu change sous la
V
e
Republique
. Le ministere de la Justice s'est donc toujours appele ainsi, a l'exception d'une periode du
quinquennat de Nicolas Sarkozy
ou il s'est appele
≪ ministere de la Justice et des Libertes ≫
entre
et
(mandats de
Michele Alliot-Marie
et de
Michel Mercier
).
Le logotype du ministere varie au gre des changements de denominations. Le logotype de 1999 est une adaptation du logo precedent a la nouvelle
charte graphique de la communication gouvernementale en France
, mais il n'adopte pas le systeme du ≪ bloc marque ≫ comme les autres ministeres. Le logo de mai 2009 adopte le systeme du ≪ bloc marque ≫ qui sera maintenu jusqu'a son abandon en fevrier 2020, date a laquelle l'ensemble de la charte gouvernementale connait une nouvelle version voulue pour etre mieux adaptee a la lecture sur ecran.
-
Logo jusqu'en 1999.
-
Logo de 1999 a
.
-
Logo entre
et
.
-
Logo entre
et
.
-
Logo de
a
-
Logo depuis
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice conduit la politique penale determinee par le
gouvernement
. Il veille a la coherence de son application sur le territoire de la Republique. A cette fin, il adresse aux
magistrats
du
ministere public
des instructions generales. Il ne peut leur adresser aucune instruction dans des affaires individuelles
[
12
]
. Les
procureurs generaux
lui adressent un rapport annuel de politique penale sur l'application de la loi et des instructions generales ainsi qu'un rapport annuel sur l'activite et la gestion des
parquets
de leur ressort
[
13
]
.
Il propose les nominations au
Conseil superieur de la magistrature
des
magistrats du parquet
et
du siege
hormis les magistrats du siege a la
Cour de cassation
, les
premiers presidents des cours d’appel
et les
presidents de tribunaux judiciaires
[
14
]
.
Eric Dupond-Moretti
est garde des Sceaux, ministre de la Justice, depuis le
.
Le Secretaire general (SG) assiste le ministre dans l'administration du ministere et apporte son soutien aux directions du ministere. Il assure une mission generale de coordination des services et de
modernisation du ministere
, et propose a cette fin les evolutions dans l'organisation et le fonctionnement de celui-ci. Il assure la synthese des dossiers et documents strategiques transversaux. Il reunit le comite des directeurs et s'assure de la mise en œuvre des decisions prises dans ce cadre. Il est associe aux dialogues de gestion conduits par les directions responsables de programme
[
15
]
.
Direction des Affaires civiles et du Sceau
[
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]
La direction des Affaires civiles et du Sceau (DACS) :
- elabore les projets de loi et de reglement en toutes les matieres qui n'entrent pas dans la competence speciale d'une autre direction ;
- remplit le role de conseil en
droit prive
des autres administrations publiques ;
- anime et controle l'action du
ministere public
en matiere civile et suit la formation de la jurisprudence ;
- exerce les attributions devolues a la Chancellerie en matiere de
nationalite
et de sceau et en ce qui concerne la reglementation et le controle des
professions judiciaires
autres que les magistrats et les personnels des greffes ainsi que des professions juridiques ;
- assure la mise en œuvre des conventions internationales en matiere d'entraide judiciaire civile et conduit les negociations europeennes et internationales interessant la legislation de droit prive ;
- contribue, en liaison avec le Secretariat general, a l'application des autres conventions internationales et du droit europeen
[
16
]
.
Direction des Affaires criminelles et des graces
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]
La direction des Affaires criminelles et des graces (DACG) exerce les attributions du ministere de la Justice en
matiere penale
. A ce titre, elle :
- elabore la legislation et la reglementation en matiere repressive et examine, en liaison avec les departements ministeriels concernes, tous les projets de normes comportant des dispositions penales ;
- conduit les negociations europeennes et internationales en matiere repressive ;
- prepare les instructions generales d'
action publique
, coordonne et evalue leur mise en application ;
- controle l'exercice de l'action publique par
les parquets generaux et les parquets
;
- instruit les recours en
grace
et prepare les mesures d'
amnistie
;
- assure la mise en œuvre des conventions internationales en matiere d'entraide judiciaire penale ;
- assure le fonctionnement du
casier judiciaire national
(CJN), place sous l'autorite du directeur
[
16
]
.
La direction des Services judiciaires (DSJ) regle l'organisation et le fonctionnement du
service public judiciaire
. A ce titre, elle :
- elabore les statuts des magistrats et des fonctionnaires des services judiciaires, en liaison avec le Secretariat general ;
- assure le recrutement, la formation, l'emploi et la gestion des magistrats et des fonctionnaires des services judiciaires ;
- reglemente et controle l'activite des personnes qui collaborent directement a l'exercice des fonctions juridictionnelles ;
- participe a l'elaboration des projets de lois ou de reglements ayant une incidence sur l'organisation et le fonctionnement judiciaire ;
- elabore les textes de creation ou de suppression, d'organisation et de fonctionnement des juridictions de l'ordre judiciaire ;
- determine les objectifs strategiques et operationnels des responsables territoriaux et fonctionnels, definit les besoins de fonctionnement et d'equipement et repartit les ressources et les moyens entre ces responsables
[
17
]
.
Direction de l'Administration penitentiaire
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]
La direction de l'Administration penitentiaire (DAP) assure l'execution des decisions judiciaires concernant les personnes faisant l'objet d'une mesure judiciaire restrictive ou privative de liberte. Dans un objectif de prevention de la recidive, elle prend en charge les personnes qui lui sont confiees au titre de ces mesures, d'une part en les preparant a leur liberation, et d'autre part en assurant le suivi des mesures et peines executees en milieu libre
[
19
]
.
Elle assure son autorite sur les
etablissements penitentiaires
et les
services penitentiaires d'insertion et de probation
(SPIP) repartis sur l'ensemble du territoire de la Republique.
Direction de la Protection judiciaire de la jeunesse
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]
La direction de la Protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ) est chargee, dans le cadre de la competence du ministere de la Justice, de l'ensemble des questions interessant la
justice des mineurs
et de la concertation entre les institutions intervenant a ce titre
[
20
]
.
L'Inspection generale de la justice (IGJ) exerce une mission permanente d'inspection :
- sur l'ensemble des organismes, directions et services, centraux et deconcentres, du ministere de la Justice ;
- sur les juridictions de l'ordre judiciaire ;
- sur les personnes morales de droit public soumises a la tutelle du ministere de la Justice et sur les personnes morales de droit prive dont l'activite releve des missions du ministere ou beneficiant de financements publics majoritaires auxquels contribuent les programmes du ministere
[
21
]
.
Delegue interministeriel a l'aide aux victimes
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]
Le delegue interministeriel a l'aide aux victimes (DIAV) est nomme par decret et place aupres du garde des Sceaux, ministre de la Justice. Il a un role de coordination des differents ministeres en matiere de suivi et d'accompagnement des victimes d'actes de
terrorisme
, d'accidents collectifs, de
catastrophes naturelles
, de sinistres seriels et d'autres infractions penales, notamment en matiere d'indemnisation ; dans leurs relations avec les associations de victimes et d'aide aux victimes ; pour l'organisation des hommages et des commemorations
[
23
]
.
Un certain nombre d'organismes sont rattaches au ministere de la Justice
[
24
]
:
Par ailleurs, le ministere de la Justice recrute et forme ses personnels (magistrats et fonctionnaires, a l'exception notable des personnels administratifs) au sein de quatre ecoles nationales d'application rattachees au garde des Sceaux. Leur particularite est d'etre toutes installees en province :
Le ministere de la Justice a un budget reparti en une unique
mission
≪ Justice ≫ et en six
programmes
.
Selon la
loi de programmation 2018-2022 et de reforme pour la justice
, les credits de paiement de la mission ≪ Justice ≫, hors charges de pensions, evoluent entre 2018 et 2022 de 7 a 8,3 milliards d’euros courants
[
25
]
. Selon la loi d’orientation et de programmation du ministere de la justice 2023-2027, ces credits evoluent entre 2022 et 2027 de 8,8 a 10,7 milliards d’euros courants
[
26
]
.
En 2024, les autorisations de credits de paiement dont dispose le ministre dans le budget general sont de 12 161 946 765
€
ainsi repartis :
- 4 544 008 245
€
pour le programme ≪ Justice judicaire ≫,
- 5 002 950 814
€
pour le programme ≪ Administration penitentiaire ≫,
- 1 125 947 340
€
pour le programme ≪ Protection judiciaire de la jeunesse ≫,
- 736 234 297
€
pour le programme ≪ Acces au droit et a la justice ≫,
- 747 085 247
€
pour le programme ≪ Conduite et pilotage de la politique de la justice ≫,
- 5 720 822
€
pour le programme ≪ Conseil superieur de la magistrature ≫
[
2
]
.
Les
juridications administratives
ne relevent de la mission ≪ Justice ≫ mais de la mission ≪ Conseil et controle de l’Etat ≫ sous la responsabilite du
Premier ministre
.
Le nombre de fonctionnaires du ministere de la Justice est de 95 400 au
, soit 4 % de la fonction publique d’Etat
[
1
]
.
- ↑
a
et
b
≪
Rapport annuel sur l’etat de la fonction publique
≫, sur
www.fonction-publique.gouv.fr
,
, titre 2, figures 4 et 5
- ↑
a
et
b
Loi de finances pour 2024
et
decret de repartition
- ↑
≪
Accueil >Etat des fonds d'archives de la Chancellerie > Historique des structures du ministere
≫, sur
www.archives-judiciaires.justice.gouv.fr
(consulte le
)
- ↑
≪
Accueil > Etat des fonds d'archives de la Chancellerie > Historique des structures du ministere > Le ministere de 1791 a 1964
≫, sur
www.archives-judiciaires.justice.gouv.fr
(consulte le
)
- ↑
Excelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancees sur Paris et la banlieue et numerotees suivant leur ordre et leur date de chute
- ↑
Ordonnance du 1er septembre 1945 portant institution, a l'administration centrale du ministere de la justice, d'une direction de l'education surveillee et fixant les effectifs du personnel de cette direction
- ↑
Decret no 90-166 du 21 fevrier 1990 modifiant le decret no 64-754 du 25 juillet 1964 relatif a l'organisation du ministere de la justice
- ↑
≪
De la reforme de 1964 aux annees 1980
≫, sur
www.archives-judiciaires.justice.gouv.fr
(consulte le
)
- ↑
≪
Accueil >Etat des fonds d'archives de la Chancellerie > Secretariat general
≫, sur
www.archives-judiciaires.justice.gouv.fr
(consulte le
)
- ↑
Decret
n
o
2016-1675 du 5 decembre 2016 portant creation de l'inspection generale de la justice.
- ↑
Decret
n
o
2017-1240 du 7 aout 2017 relatif au delegue interministeriel a l'aide aux victimes.
- ↑
Article 30 du code de procedure penale
.
- ↑
Article 35 du code de procedure penale
.
- ↑
Article 65 de la Constitution.
- ↑
Article 2 du decret du 9 juillet 2008 relatif a l'organisation du ministere de la justice
- ↑
a
et
b
Article 4 du decret du 9 juillet 2008 relatif a l'organisation du ministere de la justice
- ↑
Article 3 du decret du 9 juillet 2008 relatif a l'organisation du ministere de la justice
- ↑
Laurence Albert, ≪
Le ministere de la Justice emmenage dans un nouvel immeuble
≫,
Les Echos
,
(
lire en ligne
)
- ↑
Article 6 du decret du 9 juillet 2008 relatif a l'organisation du ministere de la justice
- ↑
Article 7 du decret du 9 juillet 2008 relatif a l'organisation du ministere de la justice
- ↑
Article 8 du decret du 9 juillet 2008 relatif a l'organisation du ministere de la justice
- ↑
Decret du 12 octobre 2022 portant nomination de la deleguee interministerielle a l'aide aux victimes - Mme LOUIS (Alexandra)
- ↑
Decret n° 2017-1240 du 7 aout 2017 relatif au delegue interministeriel a l'aide aux victimes
- ↑
≪
Les organismes rattaches
≫
(consulte le
)
- ↑
Article 1 de la loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de reforme pour la justice
- ↑
Article 1 de la loi du 20 novembre 2023 d'orientation et de programmation du ministere de la justice 2023-2027
- Mathieu Delahousse
,
Justice, le ministere infernal
, Paris,
Flammarion
,
coll.
≪ Flammarion EnQuete ≫,
, 385
p.
(
ISBN
978-2-08-120844-5
)
- Pascal Durand-Barthez (
pref.
Roland Drago
),
Histoire des structures du Ministere de la justice, 1789-1945
, Paris,
Presses universitaires de France
,
coll.
≪ Travaux et recherches de l'Universite de Droit, d'Economie et de Sciences Sociales de Paris II / science administrative ≫ (
n
o
5),
, 91
p.
- Site officiel
- Ressources relatives aux organisations
:
- Ressource relative a la sante
:
- Ressource relative a plusieurs domaines
:
Ministeres du gouvernement francais
|
Selon la repartition en vigueur depuis le
(
gouvernement Attal
)
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