한국   대만   중국   일본 
Metrique arabe ? Wikipedia Aller au contenu

Metrique arabe

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre.

La metrique arabe , dite ≪ science du metre ≫ ( 'ilm al-'aru? - en arabe  : ??? ?????? ) ou ≪ science de la poesie ≫ ( '?ilm a?-?i?r - en arabe  : ????? ????????? ), est la discipline qui etudie les regles de la metrique arabe. Au sens large, elle inclut egalement les regles des rimes ( arabe  : ??? ??????? ), mais celles-ci sont generalement traitees a part.

La poesie, en tant que nazm , s'oppose a la prose, nathr ( arabe  : ??? ), dont la racine est liee a l'idee d'eparpillement. Cette distinction nazm / nathr , ordre / dispersion, poesie / prose, est une dichotomie fondamentale discutee dans toute la critique classique pour chercher a definir la poesie, et reflete une definition cumulative du discours poetique ainsi formulee par Suyuti  : le discours ordinaire, en prose, quand il subit des contraintes d'ordre rythmique, devient ≪ manzum ≫, ≪ ordonne ≫, et on est donc en presence de nazm . En se voyant ajouter des rimes et un metre, le nazm devient shi?r , poesie [ 1 ] , [ 2 ] .

Theorisee au VIII e  siecle par le philologue Al-Khalil Ibn Ahmad , la metrique arabe est traditionnellement definie comme l’ensemble des regles qui permettent de distinguer les vers bien mesures des vers fautifs [ 3 ] . Les regles en ont ete redigees par Khalil ibn Ahmad , qui decrivit quinze types de metres dans son livre Al-?Ar? (en arabe  : ????? ), a present perdu. Par la suite, Al-Akhfash al-Akbar decrivit un seizieme metre, le mutad?rik [ 4 ] .

Le terme 'aru? semble etre une creation d’ Al-Khalil [ 5 ] . Certains pensent qu’il viendrait du verbe 'ara?a  : exposer. La poesie serait ainsi exposee a l’analyse de cette science qui en determine les composants et offre un label d’admissibilite. D’autres pensent qu’il s’agit d’une generalisation du terme technique designant le dernier pied du premier hemistiche [ 6 ] .

La metrique avant Al-Khalil [ modifier | modifier le code ]

Les metres identifies et nommes par Al-Khalil etaient utilises empiriquement par les poetes des la Jahiliyya . Les anciens poemes arabes etaient deja, cent ans avant l’Islam, ecrits et recites selon les metres que l’on connait, et ils conserverent ceux-ci dans les siecles suivants sans y presque rien changer.

La plus grande partie (85 a 90%) de la poesie arabe primitive etait composee sur seulement quatre metriques : tawil (la plus frequente), kamil, wafir et basit [ 7 ] La qasida preislamique, le modele la poesie arabe classique, comprend en general 50 a 100 vers monorimes. Chaque vers ( bayt plur. aby?t ) est forme de deux hemistiches bien distincts ( mi?r?? plur. ma??r?? ); le premier hemistiche est appele al-?adr , et le second al-?ajuz . La division en strophes n’existe pas dans la poesie arabe ancienne.

Au VII e  siecle , on reconnut ces elements les plus visibles du vers, et l’on se borna a leur donner un nom [ 8 ] .

La rime est egalement un element important de la poesie arabe classique [ 9 ] . Presque toute la poesie arabe est formee de couplets, et la meme rime est reprise d'un bout a l'autre du poeme dans la seconde partie de chaque couplet.

Prosodie [ modifier | modifier le code ]

Structure syllabique [ modifier | modifier le code ]

A la lecture et dans une elocution soignee, toutes les voyelles d'un mot sont prononcees, y compris toutes les voyelles courtes qui definissent les mots mais ne sont pas retranscrites dans le texte. En general, cela inclut egalement toutes les voyelles flexionnelles finales du mot. Cette prononciation est appelee ≪ complete ≫ ou ≪ pleine ≫ [ 10 ] .

En arabe, et en forme pleine, les syllabes peuvent etre des types suivants [ 10 ]  :

  • CV : Syllabe courte, formee par une consonne et une voyelle courte ;
  • CVC : Syllabe longue fermee, formee par une consonne, une voyelle courte et une autre consonne ;
  • CVV : Syllabe longue ouverte, formee par une consonne et une voyelle longue. Noter que la syllabe longue ouverte peut s'analyser comme composee d'une voyelle courte et de sa lettre de prolongation, ce qui la ramene au cas general d'une syllabe fermee.

Qu'elle soit ouverte ou fermee, une syllabe ≪ longue ≫ est effectivement allongee, c'est-a-dire que dans l'elocution, sa prononciation prendra a peu pres deux fois plus de temps que pour une syllabe ≪ courte ≫ (sachant que ces temps d'elocution ne sont evidemment pas d'un rythme fixe et regulier).

La voyelle finale courte d'un mot peut ne pas etre prononcee, c'est ce qu'on appelle la ≪ forme pausale ≫, waqf? en arabe [ 10 ] . Dans une lecture soignee, la pratique normale est de n'utiliser la forme pausale qu'en fin de phrase, ou en fin de segment dans le cas de phrases longues, c'est-a-dire a chaque fois qu'une pause permettant la respiration est possible [ 10 ] . Dans la lecture d'une poesie, ce sera typiquement le cas en fin de vers.

Place de l'accent tonique [ modifier | modifier le code ]

Pour un mot en forme pleine , l'accent tombe sur la deuxieme ( penultieme ) ou troisieme ( antepenultieme ) syllabe a partir de la fin du mot [ 10 ]  :

  • La syllabe finale n'est jamais accentuee ;
  • La penultieme (avant-derniere) est accentuee si elle est longue ;
  • Si la penultieme est courte, l'accent porte sur l'antepenultieme (avant-avant derniere).

L'accentuation peut suivre des regles differentes dans le parler informel, mais l'accentuation formelle est pratiquement universellement admissible et comprehensible.

Prosodie poetique [ modifier | modifier le code ]

Il existe un certain nombre de conventions prosodiques specifiques pour l'ecriture et la lecture de la poesie arabe, les suivantes etant les plus importantes [ 11 ]  :

  • Les terminaisons de cas -u (Nominatif), -a (Accusatif), -i (Genitif), connues sous le nom de ?i?r?b , qui en prose sont toujours omises dans la prononciation a la fin d'une proposition ou d'une phrase (forme pausale), sont generalement prononcees en poesie, meme a la fin d'une phrase.
  • A la fin d'un vers (et parfois a la fin du premier hemistiche), toute voyelle est consideree comme longue. La voyelle fat?a ( a ) a la fin d'une ligne s'ecrit avec un alif , comme s'il s'agissait d'une voyelle longue.
  • Le -n des terminaisons indefinies -un , -an , -in ( nunation ) est elide a la fin d'une ligne, faisant -? , -? , -? . (Ceci ne s'applique pas a la fin de la premiere demi-ligne, cependant.)
  • Le suffixe -hu "(son, le sien)" se prononce frequemment avec une voyelle longue : -h?  ; le pronom an? "(moi, je)" peut aussi etre lu ana .
  • Un long ? peut parfois rimer avec un long ? [ 12 ] ; par exemple, al-n?lu "le Nil" peut rimer avec maqb?lu "acceptable" [ 13 ] .
  • Bien que les deux moities d'un bayt soient generalement separees, il n'est pas rare de trouver des vers ou il n'y a pas de coupure entre elles, et un mot continue a travers l' hemistiche .

Etude des rythmes [ modifier | modifier le code ]

Le 'arud de Al Khali [ modifier | modifier le code ]

Le 'aru? est la science qui etudie les mesures metriques du vers, c’est-a-dire les sequences de syllabes breves et longues adjointes a chaque vers. Le arudh, tel que l’a construit Al Khalil, se presente comme un modele structure en niveaux :

  • Evenements elementaires ou phonologiques, les consonnes porteuses ou non de voyelles.
  • Ces elements peuvent se combiner en ≪ cordons ≫ ( sabab ) et ≪ piquets ≫ ( watid ou watad ). Dans les descriptions occidentales, ces elements sont generalement abreges en "P" pour piquet, et "K" pour (k)cordons.
  • Ces elements forment a leur tour des pieds ( rukn , pl. ark?n ).
  • Enfin, les pieds s'organisent en hemistiche puis en vers.

Le passage d’un niveau a un autre se fait par groupement ou concatenation des elements.

Comme l'explique Maravillas Aguiar, ≪ Les elements fondamentaux du metre arabe sont : le vers, l'hemistiche, le pied et le noyau bisyllabique ≫.

L'enchainement des syllabes dans le pied est compose d'un noyau dissyllabique stable que l'on appelle watid en arabe. Le mot watid (pluriel awtad ) designe egalement le piquet qui soutient la toile de la tente bedouine, note "P". Ce noyau a deux syllabes est generalement forme d'une syllabe courte et une syllabe longue [v?] ; c'est le watid majm??? des poetes arabes, qui est le iambe de la metrique greco-latine classique. Il peut plus rarement etre forme d'une syllabe longue et une syllabe courte [?v], le watid mafr?k pour les poetes arabes, ou le troche de la metrique greco-romaine classique.

Le pied est compose de ≪ cordons ≫ adjacents a ce noyau central, note "K". Un ≪ cordon ≫ peut etre forme par une syllabe courte (v), une longue (?), ou deux courtes (vv) ; curieusement, le systeme de al-Khalil ne repose pas sur les syllabes en tant que telles [ 14 ] . Le pied est appele en prosodie rukn , pl. ark?n , c'est-a-dire un piquet etaye par un ou deux etai [ 15 ] .

L'hemistiche est compose de deux a quatre pieds. Le watid est repete regulierement le long du vers, et est generalement immuable, tandis que l’ asb?b (ou les cordes), qui sont les syllabes entre piquets, peuvent etre variables. La derniere des syllabes de l'hemistiche est toujours consideree comme longue.

Ainsi, un hemistiche de type fa??lun maf???lun fa??lun maf??ilun , analyse comme | [v?] x | [v?] x ? | [v?] x | [v?] v ? | en termes de duree, s'analysera comme PK PKK PK PKK en termes de Piquets/Kordons [ 16 ] .

Enfin, poursuivant l’analogie de la tente du bedouin, chaque vers est decrit comme un bayt (??? "tente") et est compose de deux hemistiches, designes comme des mi?r?? (????? "pans de porte"). Le premier hemistiche est denomme ?adr (?????, "vestibule"), et le second ?ajuz (?????, "fond"). La derniere consonne du fond, et la voyelle qui la vocalise, sont qualifiees de rawiyy (????), et forment une syllabe longue.

La rime phonetique du vers porte sur la vocalisation environnant les deux dernieres consonnes : les voyelles eventuellement portees par ces consonnes, plus la voyelle eventuelle precedente.

Analyse rythmique [ modifier | modifier le code ]

En poesie occidentale, un ≪ accent ≫ est generalement a la fois un accent de force ( accent tonique ), de duree (syllabe longue), et de hauteur (hauteur du son). Ces trois notions sont de ce fait confondues, une syllabe analysee comme ≪ longue ≫ etant, en realite, egalement accentuee (force) et de tonalite plus haute.

Les prosodistes occidentaux, de leur cote, analysent generalement y compris les metres arabes en termes de syllabes qui peuvent etre longues (-) ou courtes (u). Elles peuvent egalement etre anceps , c'est-a-dire indifferemment longues ou courtes. Certains metres peuvent egalement avoir des positions ≪ biceps ≫, ou une paire de syllabes breves peut optionnellement etre remplacee par une syllabe longue.

De la discussion precedente, il ressort que le rythme d'un vers arabe peut s'appuyer sur des accents de duree (syllabes longues) ou sur des accents de force (accents toniques), et que ces deux formes d'accent peuvent cohabiter dans un meme mot : dans un pied muf??alatun , de la forme ∪?∪?∪, le premier accent est un ? long, donc un accent de longueur, alors que le second accent est sur la syllabe la , qui est une syllabe breve mais porte l'accent tonique. Dans un tel cas, le pied tient donc compte a la fois de l'accent de longueur et de l'accent de force.

Inversement, on voit que si le pied ne considere que l'accent de force, cet accent peut porter aussi bien sur une syllabe longue que sur une courte. De meme, si c'est le rythme general qui est pris en compte, une syllabe longue non accentuee equivaut a deux syllabes courtes (suivant la meme logique qu'en musique, une blanche vaut deux noires).

Methodes de composition et d'identification des metres [ modifier | modifier le code ]

Methode traditionnelle [ modifier | modifier le code ]

En notant :

  • "?" pour une syllabe longue ;
  • "v" pour une syllabe courte ;
  • "x" pour une syllabe longue ou courte ;
  • "o" pour une syllabe longue ou deux courtes ;
  • Le watid de chaque pied est entre crochets, et les pieds sont separes par des virgules.

Pour Al-Khalil, tous les metres sont composes a partir de 8 pieds ( juz' plur. ajza' ), nommes par diverses formes de la racine f?l (faire) :

Scansion Mnemonique Arabe
[v?] x fa??lun ?????
x [v?]
x [v o]
f??ilun ?????
[v?] x x maf???lun ???????
x?[v?] mustaf?ilun ???????
x [v ?] ? f??il?tun ???????
[v ?] o ? muf??alatun ???????
o ? [v ?] mutaf??ilun ???????
v? ?v maf??l?tu ???????

Une repartition et une succession fixes de certains de ces pieds determine le metre. Le tableau suivant montre comment les 16 metres se forment a partir de ces huit pieds.

Les 16 metres classiques [ modifier | modifier le code ]

L'arabe classique reconnait 16 metres. Bien que chaque metre autorise quelques variations, les rythmes de base sont les suivants (pour plus de clarte, seul un hemistiche est donne pour chaque metre, le deuxieme hemistiche du vers etant la repetition du premier) :

Cercle Nom
(translittere)
Nom
(Arabe)
Nom
(traduction)
Scansion Mnemonique
1 ?aw?l ?????? long [v ?] x [v ?] x ? [v ?] x [v ?] v ? ????? ??????? ????? ??????
1 Mad?d ?????? prolonge x [v ?] ? x [v ?] x [v ?] ? ??????? ????? ???????
1 Bas?? ?????? etendu x ? [v ?] x [v ?] x ? [v ?] v [v ?] ??????? ????? ??????? ????
2 K?mil ?????? parfait o ? [v ?] o ? [v ?] o ? [v ?] ??????? ??????? ???????
2 W?fir ?????? exuberant [v ?] o ? [v ?] o ? [v ?] ? ??????? ??????? ?????
3 Hazaj ????? vibrant [v ?] ? x [v ?] ? x ??????? ???????
3 Rajaz ????? tremblant x ? [v ?] x ? [v ?] x ? [v ?] ??????? ??????? ???????
3 Ramal ????? courant x [v ?] ? x [v ?] ? x [v ?] ??????? ??????? ?????
4 Sar?` ?????? rapide x x [v ?] x x [v ?] ? [v ?] ??????? ??????? ?????
4 Munsariħ ??????? coulant x ? [v ?] ? x [? v] ? v [v ?] ??????? ??????? ???????
4 Khaf?f ?????? leger x [v ?] x ? [? v] ? x [v ?] x ??????? ??????? ???????
4 Mu??ri` ??????? semblable [v ?] x x [? v] ? ? ?????? ???????
4 Muqta?ab ??????? mutile x v [? v] ? v [v ?] ??????? ??????
4 Mujtathth ?????? ampute x [? v] ? x [v ?] ? ??????? ???????
5 Mutad?rik ???????? continu x [v o] x [v o] x [v o] x [v o] ????? ????? ????? ?????
5 Mutaq?rib ???????? rapproche [v ?] x [v ?] x [v ?] x [v ?] x ????? ????? ????? ????
 : au Mutad?rik.

Les cercles de Al-Khalil [ modifier | modifier le code ]

ElKhalil a remarque que ces metres classiques peuvent etre regroupes en "cercles" : si un des metres est dispose en cercle, alors en commencant a differents endroits du cercle, il est possible de deriver les autres compteurs du meme groupe. Exprimes en termes de syllabes (plutot qu'avec le systeme de lettres silencieuses et mues de Khalil), les differents cercles peuvent etre tabules comme suit [ 17 ] , ou les colonnes marquees P sont les "piquets" (awt?d), tandis qu'entre deux piquets se trouvent un ou deux "cordon" (asb?b). L'ordre des metres est celui traditionnellement utilise par des poetes comme Al-Ma?arri, qui arrange ses poemes non seulement par rime mais aussi metriquement.

Cercle Metre P P P P P P
1 ?aw?l
Mad?d
Bas??
v ?
 
 
x
x
 
v ?
v ?
 
x  x
x  x
x  x
v ?
v ?
v ?
x
x
x
v ?
v ?
v ?
x  x
x  x
x  x

v ?
v ?


x


v ?
2 W?fir
K?mil
v ?
 
xx x
xx x
v ?
v ?
xx x
xx x
v ?
v ?
xx x
xx x
v ?
v ?
xx x
xx x
 
v ?
3 Hazaj
Rajaz
Ramal
v ?
 
 
x  x
x  x
    x
v ?
v ?
v ?
x  x
x  x
x  x
v ?
v ?
v ?
x  x
x  x
x  x
v ?
v ?
v ?
x  x
x  x
x  x

v ?
v ?


x
4 Sar??
Munsariħ
Khaf?f
*Mu??ri?
*Muqta?ab
Mujtathth
x  x
 
 
 
 
 
v ?
 
 
 
 
 
x  x
x  x
    x
 
 
 
v ?
v ?
v ?
v ?
 
 
x  x
x  x
x  x
x  x
x  x
    x
? v
? v
? v
? v
? v
? v

x  x
x  x
x  x
x  x
x  x

v ?
v ?
v ?
v ?
v ?


x
x  x
x  x
x  x




v ?
v ?





x
5 Mutaq?rib
*Mutad?rik
v ?
 
x
x
v ?
v ?
x
x
v ?
v ?
x
x
v ?
v ?
x
x

v ?

Les metres ci-dessus sont donnes sous leur forme tetrametre , mais certains (comme le mad?d ) ne se rencontrent generalement qu'avec trois pieds par hemistiche [ 18 ] .

Dans un meme cercle, les metres ont des caracteristiques similaires. Par exemple, les metres du cercle 1 utilisent tous des pieds de 3 syllabes en alternance avec des pieds de 4 syllabes. Les deux metres du cercle 2 utilisent des elements biceps , dans lesquels une paire de syllabes courtes peut etre remplacee par une longue (uu) ; les metres du cercle 4 ont tous une place dans le hemistiche (demi-ligne) ou le watid est un trochee (? v) au lieu d'un iambe (v ?); les metres du cercle 5 ont des pieds courts en PK PK ou KP KP.

Comme le souligne Stoetzer (1982), les syllabes anceps (x) dans des tableaux tels que ceux ci-dessus ne sont dans de nombreux cas pas vraiment des anceps , mais simplement une abstraction pour donner l'impression que deux metres differents appartiennent a le meme cercle. Par exemple, l'avant-derniere syllabe du ?aw?l (le 13e) en pratique est toujours courte, tandis que la syllabe correspondante en Bas?? (le 8e) est toujours longue [ 19 ] .

La rime [ modifier | modifier le code ]

La rime commence apres la derniere lettre de prolongation ou la derniere lettre jezmee du vers [ 20 ] , c'est-a-dire apres l'avant-derniere syllabe longue (la derniere syllabe du vers etant toujours consideree comme longue). La meme rime doit etre repetee en fin de chaque vers. En outre, les deux premiers hemistiches d'un poeme doivent rimer entre eux.

La rime [ 21 ] est formee d'un double element : ??????????? (elqafiy@u), ≪ la suite ≫, partie finale du vers qui doit porter des voyelles breves identiques d'un vers a l'autre, et ?????????? (elrawiy²u), ≪ l'attache ≫, derniere consonne qui doit etre identique d'un vers a l'autre.

Il y a toujours une lettre ≪ quiescente ≫ en fin de vers, c'est-a-dire la finale d'une syllabe longue. La derniere consonne est quiescente si elle porte le djezm  ; dans le cas contraire elle est toujours consideree comme suivie d'une lettre de prolongation, qui constitue alors une lettre quiescente. Le premier element de la rime, qu'on designe sous le nom de ??????????? (elqafiy@u), ≪ ce qui vient derriere ≫, porte sur les voyelles (par definition breves) qui sont comprises entre cette finale et l'avant derniere lettre quiescentes d'un vers (c'est-a-dire, consonne sans voyelle ou lettre de prolongation). Ainsi il peut y avoir cinq types de vers [ 22 ] , suivant le nombre de consonnes avec voyelles entre ces deux quiescentes :

  • Si les deux dernieres lettres sont quiescentes, la rime est dite ??????????? (mutaradif?) ( rdf , porter deux cavaliers en croupe), et dans ce cas il n'y a pas de voyelle breve entre ces deux lettres. C'est un cas relativement peu frequent, qui peut survenir en forme pausale, quand le vers se termine par une voyelle longue suivie d'une consonne, comme ??????? (qariH).
  • Dans un vers termine par exemple par ?????????? (elDirabu), on aura une seule consonne B?? precedee d'un a long et suivie theoriquement d'un u  ; on dit alors que la rime est a une lettre, ou ??????????? (mutawatir?) ( wtr , se suivre directement).
  • S'il y en a deux, comme dans ??????? (sa'ir?) ou ??????????? (elmubasilu), on lui donne le nom de ??????????? (mutadarik?) ( drk , faire participer quelqu'un).
  • S'il y en trois, comme dans ???????? (elmajami), on l'appelle ??????????? (mutarakib?) ( rkb , etre accoles).
  • S'il y en a quatre, comme dans ?????????? (elhalak@u), on la nomme ??????????? (mutakawis?) ( kws , etre luxuriant). Ce type de rime est egalement assez rare.

Les consonnes qui constituent cette partie de la rime doivent avoir les memes voyelles. En outre, l'avant-derniere quiescente (qui ouvre la rime) doit etre de meme nature dans tous les vers, c'est-a-dire toujours une consonne djezmee ou une meme lettre de prolongation. Toutefois, par exception, la rime subsiste quand on a comme premiere quiescente, d'une part, un W?w de prolongation et, d'autre part, un Y? de prolongation.

L'attache consiste dans la derniere consonne, qui doit se retrouver a la fin de chaque vers d'une meme piece, et porter la meme voyelle ou etre toujours affectee du djezm (absence de voyelle). Cette lettre lie en quelque sorte les vers ensemble pour en former un tout ( ?????????? (elrawiy²u) de la racine ????? (rawe), ≪ attacher fermement ≫).

Chaque piece de vers etant monorime, on se sert parfois de l'adjectif de relation forme du nom de cette consonne pour designer une piece celebre, en faisant suivre cet adjectif au feminin du nom du poete ou d'un autre nom. On dira, par exemple, la ?????????? (ta'iy²@u) d'Ibn Faredh, c'est-a-dire un poeme connu de cet auteur, qui a pour rime un T?? .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. PAOLI, Bruno, De la theorie a l'usage, Essai de reconstitution du systeme de la metrique arabe ancienne , Editeur : Presses de l’Ifpo, Institut francais du Proche-Orient, Damas, 2008, p.15. ISBN electronique : 9782351592793
  2. (ar) AL-SUYUTI, Al-’itq?n fi 'ul?m al-Qur’?n, ed. M. S. H??im, 2000, vol. 2, p. 234
  3. "?Ar??." Encyclopedie de l’Islam. Brill Online, 2014. Reference. BULAC (Bibliotheque universitaire des langues et civilisations ). 01 April 2014 < http://referenceworks.brillonline.com.prext.num.bulac.fr/entries/encyclopedie-de-l-islam/arud-COM_0066 >
  4. Elwell-Sutton (1976), p. 42.
  5. Metrique arabe selon Al Khalil. [PDF]
  6. "?Ar??." Encyclopedie de l’Islam. Brill Online, 2014. Reference. BULAC (Bibliotheque universitairedes langues et civilisations ). 01 April 2014 < http://referenceworks.brillonline.com.prext.num.bulac.fr/entries/encyclopedie-de-l-islam/arud-COM_0066 >
  7. Golston & Riad, pp. 120-121.
  8. "?Ar??." Encyclopedie de l’I slam. Brill Online, 2 01 4. Reference. BULAC (Bibliotheque univ ersitairedes langues et civ ilisations ). 01 April 2 01 4 < http://referenceworks.brillonline.com .prext.num .bulac.fr/entries/ency clopedie-de-l-islam /arud-COM_0066>
  9. Scott (2009), p. 7
  10. a b c d et e A Reference Grammar of Modern Standard Arabic, Karin C. Ryding, 2005.
  11. McCarus (1983), p. 81-82.
  12. Wright (1896), A Grammar of the Arabic Language , vol. 2, p. 253.
  13. Arberry (1965). La poesie arabe : une introduction pour les etudiants , p. 133.
  14. Elwell-Sutton, (1976), p. 3.
  15. Lane, Arabic Dictionary .
  16. Maling (1973), p. 29; Scott (2009), p. 10.
  17. D'apres L.P. Elwell-Sutton (1975), "The Foundations of Persian Prosody and Metrics" , Iran , Vol. 13 (1975), pp. 75-97; p. 80.
  18. cf. M. ben Cheleb, "Mad?d" , Encyclopaedia of Islam , First Edition (1913-1936) (Brill).
  19. Stoetzer (1982), p. 75.
  20. Nouvelle grammaire arabe , Auguste Perrier, 1911, p. 277.
  21. D'apres Precis de grammaire arabe , O. Houdas, 1897, p. 248 ; et A grammar of the arabic language , W. Wright, 1875, vol. II p. 379
  22. Ils sont nommes par un mot de la forme muta*a*i*? , un participe actif de la forme verbale 6, celui qui ≪ s'efforce de ≫ faire quelque chose. La nature de l'effort est donnee par la racine trilittere (representee ici par des asterisques).

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • PAOLI, Bruno. De la theorie a l’usage : Essai de reconstitution du systeme de la metrique arabe ancienne. Nouvelle edition [en ligne]. Damas : Presses de l’Ifpo, 2008 (genere le ). Disponible sur Internet : < http://books.openedition.org/ifpo/4096 >. ( ISBN   9782351592793 ) .
  • Mostefa Harkat : Dictionnaire compare des theories du vers, arabe francais , Editions Afaq, Alger, 2008.

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]