Le
metrage cinematographique
concerne les mesures traditionnellement utilisees dans le milieu du
cinema
pour mesurer la longueur d'un
film
selon la longueur de la
pellicule
utilisee dans le cas d'un film tourne en
photochimique
.
La notion de
metrage
a d'abord ete utilisee pour classifier les films selon leur longueur physique. L'emergence du
cinema numerique
et de nouveaux supports de diffusion, tels que les fichiers sur disques durs ou autres, rendant cette classification ambigue. Cette evolution a ainsi renforce un usage qui consiste a classifier les films selon leur duree (en minutes).
En France, l'article 6 du decret
n
o
99-130 du
definit legalement les limites :
≪ 1° Constituent des œuvres cinematographiques de longue duree celles dont la duree de projection en salles de spectacles cinematographiques est superieure a une heure. Les œuvres cinematographiques fixees sur support pellicule de
format 70 mm
comportant au moins huit perforations par image sont assimilees, lorsqu'elles ont une duree de projection superieure a huit minutes, a des œuvres cinematographiques de longue duree ;
2° Constituent des œuvres cinematographiques de courte duree celles dont la duree de projection en salles de spectacles cinematographiques est inferieure ou egale a une heure ≫
Ce decret est toujours en application aussi bien au niveau du
CNC
dans le
Code du cinema et de l'image anime
, avec les articles D.210-1 et D.210-2, qu'au niveau du
CSA
.
Il existe aussi depuis longtemps la notion de
moyen metrage
, utilisee frequemment pour designer des films depassant 30 minutes en 35
mm
, soit au moins trois bobines, mais inferieurs en duree a 60 minutes. En France, ce metrage reste legalement inclus dans les metrages de
≪ courte duree ≫
.
Lors d'un tournage photochimique, les pellicules vierges etant conditionnees en bobines de longueurs standard, les cameras ont ces longueurs comme chargement maximal des differents
magasins
ou chargeurs. Les conditionnements les plus repandus sont 61
m
(200 pieds, 5 min en 16
mm
et 2 min en 35
mm
), 122
m
(400 pieds, 10 min 40 s en 16
mm
et 4 min en 35
mm
) et 305
m
(1 000 pieds, 26 min 40 s en 16
mm
et 11 min en 35
mm
). Lors du tournage, toute la pellicule n'etant pas impressionnee par des images utiles et la cadence de
prise de vues
n'etant pas necessairement 24 images par seconde pour chaque
plan
(
ralentis
,
acceleres
...), il est d'usage d'en parler en
metres
ou en
pieds
.
Pour un tournage avec une camera utilisant une cassette, le metrage egale la duree de la cassette. La cassette ayant un cout bien inferieur a de la pellicule 35
mm
, on assiste a une debauche de prises tournees. Les
memoires de masse
ont quasiment remplace les cassettes avec l'usage preponderant des cameras numeriques grand public ou destinees au cinema (
2K
,
4K
).
≪ Quand le bobineau de film argentique souple a defile en entier derriere l’objectif, la prise de vues est terminee... C’est la longueur de pellicule chargee dans l’appareil qui determine la duree du spectacle, soit 45 a 50 secondes ≫
[
1
]
. Les films des debuts du cinema (1891-1899) sont tous des films dont la duree varie de 20 secondes a 1 minute et demi, sauf les premiers
dessins animes
d'
Emile Reynaud
qui durent de 1 minute et demi a 5 minutes. Il est donc en principe anachronique de parler de
court metrage
quand on les evoque, puisque la notion de court metrage s'oppose a celle de
long metrage
, et que durant ces annees, il n'y avait pas de longs metrages. Exception qui confirme la regle, le film
The Corbett-Fitzsimmons Fight
est, des 1897, le premier long metrage du cinema, qui durait pres de 100 minutes, grace a un dispositif tres simple, la
boucle de Latham
, qui permettait de charger une
camera
et ensuite un
appareil de projection
, avec quelque 300 metres de pellicule sans que celle-ci ne casse, un dispositif brevete, ce qui explique pourquoi ce fut le seul contre-exemple de l’epoque
[
2
]
.
Sinon, il n'y avait que des
films
quelle que soit leur longueur, a peu pres la meme dans les 10 premieres annees du cinema, une a cinq minutes. C'est
Thomas Edison
qui, le premier, utilisa le mot anglais
film
pour designer les pellicules impressionnees
[
3
]
.
Louis Lumiere
les appelait ses
vues photographiques animees
, et
Georges Melies
ses
tableaux
. Le mot film s’imposa petit a petit.
En revanche, la notion de
bobine
, par reference aux 300 metres que ne tarderent pas a utiliser les exploitants de salles, quand ils purent passer outre aux droits de
Woodville Latham
sur la fameuse boucle, fut internationalement une mesure objective. Les films de une, deux ou trois bobines (en anglais :
one reel films
, etc.) caracterisaient ce que nous appelons aujourd'hui des courts metrages, le long metrage ne commencant qu'a partir de quatre bobines. On note ainsi la demarche qui mena plus tard les legislateurs a se pencher sur des definitions signifiantes.
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