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Lucie Dreyfus

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Lucie Dreyfus
Lucie Dreyfus vers 1891.
Biographie
Naissance
Deces
Sepulture
Nom de naissance
Lucie Eugenie Hadamard
Nationalite
Fratrie
Paul Hadamard ( d ) Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfants
Pierre Dreyfus ( d )
Jeanne Levy ( d ) Voir et modifier les données sur Wikidata

Lucie Dreyfus-Hadamard , nee a Chatou le et morte a Paris le , etait l'epouse d' Alfred Dreyfus et son principal et indefectible soutien durant l' affaire qui ebranla le couple de 1894 a 1906 . Multipliant les demarches, elle n'eut de cesse de laver l'honneur bafoue de son mari [ 1 ] .

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Famille [ modifier | modifier le code ]

La famille Hadamard est originaire de Coblence , en Allemagne  ; elle essaime a Metz pour s'installer ensuite, aux premieres heures du XIX e  siecle , a Paris. David Hadamard, le pere de Lucie, est negociant en diamant a Paris. Lucie est la petite cousine du mathematicien Jacques Hadamard et la grand-tante d' Yves Duteil .

Mariage [ modifier | modifier le code ]

Les parents de Lucie organisent de nombreuses receptions. Lors de l'une d'elles, Lucie rencontre Alfred Dreyfus , camarade de promotion de son petit cousin, Paul Hadamard [ 2 ] . Le couple se fiance durant l'hiver 1889-1890. Ils se marient a Paris, le . Le mariage religieux est celebre a la grande synagogue de Paris le par le grand-rabbin de France Zadoc Kahn , qui prendra position pour les dreyfusards par la suite. Le couple s'installe a deux pas des Champs-Elysees , rue Francois- I er [ Notes 1 ] . Ils partent en voyage de noces en Italie puis en Suisse avant de rentrer en faisant une halte a Mulhouse [ 3 ] . Le couple aura deux enfants, Pierre-Leon (1891-1946) et Jeanne (1893-1981). Lucie s'interesse a la litterature, joue du piano et ne cesse de relire son historien favori : Numa Denis Fustel de Coulanges .

Affaire Dreyfus [ modifier | modifier le code ]

Le , son mari est arrete, l' affaire Dreyfus eclate. Lucie s'investit corps et ame dans la lutte pour recouvrer l'honneur perdu de son mari bafoue, juge et bientot exile. Elle adresse une petition a la Chambre et une supplique au pape , le . Elle est citee comme temoin par Emile Zola , mais le president Delegorgue refuse qu'elle soit entendue. Elle voit sa demande en revision du acceptee [ 4 ] .

Lucie visite quotidiennenment son mari dans les prisons parisiennes a partir du puis a l’ ile de Re . Elle entretient avec son mari, meme lorsqu'il sera exile a l’ ile du Diable , une importante correspondance. Il dira d'elle dans ses memoires de captivite : ≪ ma compagne devouee et heroique ≫ [ 5 ] . Il l'invite a accomplir des demarches :

≪ Livre la cle de cet horrible mystere : rien ne sera change dans notre tragique situation tant que le jugement ne sera pas revise. Reflechis donc et agis pour dechiffrer cette enigme [ 6 ] . ≫

Alfred, Lucie, Pierre Leon et Jeanne.

Le , le journal L'Aurore publie le J'accuse…! d' Emile Zola . Le , tandis que ce dernier passe devant les Assises de la Seine, elle lui ecrit :

≪ Mon cœur deborde a la lecture des paroles sublimes que vous venez de prononcer. Je suis tellement emue, tellement transportee que je ne puis reprimer l'elan qui me porte a venir vous dire du fond de mon ame ma reconnaissance infinie. Mon trouble est si grand que je ne saurais en ce moment exprimer ma pensee. Je vous dirai donc simplement : merci. Merci, Monsieur, du fond de mon cœur de femme, de mere, merci pour mes enfants dont vous rehabilitez le nom, merci pour mon pauvre mari martyr dont vous avez crie l'innocence a la face du monde entier. ≫

Elle publie des lettres pour sensibiliser l'opinion publique quant a l'innocence de son mari. Elle est a Rennes et l'y attend pour sa comparution lors de son second proces en cassation du premier, le . Il est a nouveau condamne a dix annees de reclusion.

Lors du proces de Rennes, Alfred exprime publiquement sa gratitude :

≪ Apres ma condamnation, j’etais decide a me tuer, j’etais decide a ne pas aller a ce supplice epouvantable d’un soldat auquel on allait arracher les insignes de l’honneur ; eh bien, si j’ai ete au supplice, je puis le dire ici, c’est grace a M me Dreyfus qui m’a indique mon devoir et m’a dit que si j’etais innocent, pour elle et pour mes enfants, je devais aller au supplice la tete haute ! Si je suis ici, c’est a elle que je le dois [ 7 ] . ≫

Le , Emile Loubet octroie une grace presidentielle a Alfred.

Le , Emile Zola ecrit dans L'Aurore une lettre ouverte a Madame Alfred Dreyfus :

≪ … On nous a bien promis, en dedommagement, la justice de l’Histoire… de meme, laisser les scelerats tenir le haut du pave, tandis que vous, les justes, on vous pousse au ruisseau. Et l’on ajoute que, lorsque nous serons morts, c’est nous qui aurons les statues. Pour moi, je veux bien, et j’espere meme que la revanche de l’Histoire sera plus serieuse que les delices du paradis. Un peu de justice sur cette terre m’aurait pourtant fait plaisir…. Et j’attends toujours [ 8 ] . ≫

Il faudra attendre le ? Zola est mort depuis bientot quatre ans ? pour que le jugement de Rennes soit casse sans renvoi. Le mari de Lucie Dreyfus est enfin rehabilite ; il reintegre l'armee et sera fait chevalier de la Legion d'honneur le de la meme annee. Durant toute la procedure, femme de son siecle, elle a toujours cependant laisse la conduite de la defense de son mari a son beau-frere, Mathieu Dreyfus .

Dans sa correspondance avec son amie, Helene Naville , avec humilite, elle l'interpelle :

≪ Pourquoi avez-vous fait un tel eloge de moi, je suis bien loin de le meriter. Si j’ai supporte ces annees de souffrances, c’est que je le devais a mon mari, a mes enfants. J’ai fait tout simplement mon devoir ; si j’avais fait autrement, j’aurais ete criminelle [ 7 ] . ≫

Lors de la Premiere Guerre mondiale , sa fibre caritative s'affirme et lui fera passer, en 1933 , un brevet d'etat d'infirmiere [ 6 ] .

Madame veuve Alfred Dreyfus [ modifier | modifier le code ]

Alfred Dreyfus meurt a Paris d'une crise cardiaque, le . Elle lui survit plus de dix ans. Durant la Seconde Guerre mondiale , Lucie Dreyfus est hebergee dans un couvent a Valence sous le nom de Madame Duteil [ 9 ]  ; seule la mere superieure connait sa veritable identite. Lucie ne sera pas inquietee durant toute la guerre. Sa petite fille, Madeleine Levy [ Notes 2 ] , la fille de Jeanne, connait un sort plus funeste, elle est arretee par des miliciens francais a Toulouse . Deportee vers l'Est, elle meurt du typhus a Auschwitz en , agee de 25 ans [ 9 ] , [ 10 ] .

Lucie Dreyfus meurt a Paris, le et repose au cote de son mari au cimetiere du Montparnasse (division 28).

Au cinema [ modifier | modifier le code ]

Dans le film J'accuse (2019) de Roman Polanski , son role est joue par Swan Starosta.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. Au 24 de la rue Francois- I er in Jean-Pierre Poussou, Isabelle Robin-Romero, Histoire des familles, de la demographie et des comportements : en hommage a Jean-Pierre Bardet , Presses Paris Sorbonne, 2007, 1080 p.
  2. Nee le , morte a Auschwitz en , elle etait assistante sociale. Membre actif dans la Resistance , elle avait renonce a rejoindre les Etats-Unis.

References [ modifier | modifier le code ]

  1. Philippe Bourdrel, Histoire des juifs de France, Vol. 1, Albin Michel, 7 janvier 2004, 464p.
  2. Vincent Duclert , Alfred Dreyfus : L’honneur d’un patriote , Fayard, 19 avril 2006, 1280 p.
  3. Laurent Greilsamer , La vraie vie du Capitaine Dreyfus , Tallandier, 224 p.
  4. Oeuvres de Jean Jaures , L'Affaire Dreyfus , Fayard, 13 juin 2001, 902 p.
  5. Alfred Dreyfus, Cinq annees de ma vie , 1894-1899, Library of Alexandria, 1962, 291 p.
  6. a et b Lucie, epouse indefectible , Dreyfus culture.fr, consulte le 1 er novembre 2017.
  7. a et b Elisabeth Weissmann, Lucie Dreyfus, la femme du capitaine , Paris, Textuel, 2015.
  8. Emile Zola, ≪ Lettre ouverte a Madame Alfred Dreyfus ≫, L'Aurore , 29 septembre 1899.
  9. a et b Martin Gilbert, The Righteous: The Unsung Heroes of the Holocaust , Henry Holt and Company, avril 2010, 560 p.
  10. Marc Knobel (CRIF), ≪ Interview de Jean-Louis Levy ≫ , juin 2006, consultee le 2 novembre 2017.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Alfred et Lucie Dreyfus, Ecris-moi souvent, ecris-moi longuement… edition etablie par Vincent Duclert  ; Avant-propos de Michelle Perrot , Paris, Mille et Une Nuits, 2005, 570 p.
  • Elisabeth Weissmann, Lucie Dreyfus, la femme du capitaine , Paris, Textuel, 2015.

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]