Louise Laure Marie Bloch, nee Levy,
dite
Louise Bloch
, nee le 15 juin 1858 a
Carling
,
Moselle
et morte a
Auschwitz
, le 4 juin 1944, pour la France, est la mere de
Pierre Abraham
et de
Jean-Richard Bloch
, et la grand-mere de
France Bloch-Serazin
.
Louise Levy est nee le
a
Carling
,
Moselle
, au domicile de ses parents, Joseph et Justine Levy. Joseph Levy est
ingenieur des Mines
et directeur des travaux de la Houillere de Carling
[
1
]
.
Louise Levy epouse Richard Bloch (1852?1934), chef de l'Exploitation de la Compagnie du Chemin de Fer P.O.(Paris-Orleans)
[
1
]
.
Ils ont trois fils, dont
Jean Bloch
dit
Jean-Richard Bloch
, ne le
a
Paris
8
e
et mort le
a Paris
1
er
, un
ecrivain
,
essayiste
,
homme politique
,
journaliste
et
poete
francais
et
Pierre Abraham
, le plus jeune, ne
Pierre Bloch
le
a
Paris
8
e
et mort le
a Paris
4
e
, un journaliste, ecrivain et essayiste
francais
.
France Bloch
, dite
France Bloch-Serazin
et surnommee
Claudia
dans la clandestinite, nee
Francoise Bloch
le
a
Paris
et guillotinee le
a
Hambourg
en
Allemagne
, est une militante
communiste
francaise
,
resistante
de la
Seconde Guerre mondiale
. Elle est la fille de
Jean-Richard Bloch
et de Marguerite Herzog
[
2
]
, sœur de l'ecrivain
Andre Maurois
.
Veuve, elle habite au 103,
Boulevard Malesherbes
dans le
8e arrondissement de Paris
[
1
]
.
Elle quitte Paris, pour des raisons de sante, et part a
Nice
[
1
]
.
Elle va dans l'
Allier
le 24 mai 1940. a Neris-les-Bains,
station thermale
proche de
Montlucon
et prend pension a l'Hotel du Jardin, apres avoir reside Villa Les Iris
[
1
]
.
Louise Bloch recoit une lettre du
prefet de l'Allier
datee du
, lui notifiant sa mise en demeure d'avoir a quitter le departement. Elle adresse d'abord une reclamation, puis une requete motivee au Prefet, exprimant sa fierte d'appartenir a "une famille francaise et juive"
[
1
]
.
Le 30 aout 1942, elle ecrit au Prefet de l'Allier :
"Monsieur le Prefet,
Par votre lettre du 27 aout, vous me mettez en demeure, comme etant de religion juive, de quitter le departement de l'Allier et de ne pas m'installer dans un departement cotier.
Je sollicite par la presente requete d'etre autorisee a demeurer jusqu'au 30 septembre a Neris ou je suis venue suivre un traitement, et a retourner ensuite a Nice ou j'ai etabli ma residence.
(...)
J'ajouterai ceci:
Ma famille est francaise depuis au moins le traite de Westphalie. Je pourrais etre consideree comme alsacienne-lorraine refugiee; mais ce serait au titre de la guerre 1870-1871, apres laquelle ma famille a abandonne tout ce qu'elle possedait pour demeurer francaise…. cependant que mon futur mari gagnait dans les mobiles de l'Yonne la medaille militaire, qu'il portait avec trois de ses camarades seulement, quand il est entre a Polytechnique dans la promotion 1872. Il est devenu plus tard Officier de la Legion d'Honneur, Ingenieur en Chef des Ponts et Chaussees et Chef de l'Exploitation du P.O.
De mes trois fils, l'aine est Officier de la Legion d'Honneur au titre militaire avec 4 citations a l'ordre de l'Armee (dont 3 signees Petain). Mon second fils est egalement Officier de la Legion d'Honneur avec plusieurs blessures et citations. Mon troisieme fils enfin est Chevalier avec plusieurs citations.
Cette enumeration n'est pas destinee a faire un vain etalage d'une partie de ce qu'a pu faire pour son pays une famille francaise et juive. Ce qu'elle a fait, ce qu'elle est prete a faire encore, elle le considere et le considerera comme son devoir strict.
Mais ce bref rappel vous permettra sans doute de comprendre, Monsieur le Prefet, ce que -sans courber la tete- peut souffrir une femme, une mere francaise qui se voit, a un age avance et apres avoir traverse trois guerres, contester ses droits a vivre en francaise.
J'ose esperer, Monsieur le Prefet, que, sur le vu de ce qui precede, vous voudrez bien faire donner a ma requete une suite favorable et, je le repete, m'autoriser a:
1.- demeurer a Neris jusqu'au 30 septembre 1942
2.- retourner ensuite a Nice ou j'ai ma residence habituelle.
Veuillez agreer, Monsieur le Prefet, l'expression de mes sentiments de haute consideration."
[
1
]
.
Louise Bloch est arretee par la
Gestapo
de
Montlucon
au Splendid Hotel
[
3
]
, dans la rafle du
a
Neris-les-Bains
. Elle est internee a
Vichy
, puis elle est transferee le
a
Drancy
ou elle recoit le matricule
n
o
23255
[
1
]
.
Elle est deportee le
de
Drancy
a
Auschwitz
par le convoi
n
o
75. Elle est assassinee a son arrivee le
a Auschwitz
[
4
]
.