Leucemie lymphoide chronique
Lymphocytes B
(
cytoplasme
bleu et
noyau
violet) lors d'une leucemie lymphoide chronique observes sur sang peripherique
Traitement
Medicament
|
Uramustine
,
alemtuzumab
,
mercaptopurine
,
(RS)-cyclophosphamide
,
chlorambucil
, pegaspargase
(
en
)
,
cladribine
,
ifosfamide
, phosphate d'etoposide
(
d
)
,
prednisone
,
bendamustine
,
(RS)-lenalidomide
,
pentostatin
,
nilotinib
,
pegfilgrastim
,
doxorubicine
, dasatinib monohydrate
(
d
)
,
ibrutinib
,
idelalisib
,
dexamethasone
,
venetoclax
,
vincristine
,
rituximab
,
ofatumumab
,
afutuzumab
,
chlorambucil
,
(RS)-cyclophosphamide
et
venetoclax
|
Specialite
|
Hematologie
|
Mise en garde medicale
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(aide)
La
leucemie lymphoide chronique
(
LLC
) est une maladie cancereuse du
sang
(
leucemie
), caracterisee par la proliferation de
lymphocytes
ce qui la place dans la categorie des
hemopathies lymphoides chroniques
. Il s'agit de la leucemie la plus frequente, touchant de facon preferentielle les personnes agees de plus de 50 ans. En dehors de quelques cas familiaux, on ne connait pas de facteurs favorisant le declenchement de la maladie qu'ils soient environnementaux, genetiques ou infectieux. Cette affection est incurable a ce jour, mais le pronostic est extremement variable d'un malade a l'autre. Pour 60 % des patients il n'est pas necessaire de commencer un traitement lors du diagnostic initial de la maladie compte tenu de sa lente evolutivite.
Les premieres recherches sur les leucemies datent du
XIX
e
siecle
. La leucemie lymphoide a ete individualisee grace aux colorations cytologiques d'
Ehrlich
au sein des leucemies chroniques vers 1880
[
1
]
.
La leucemie lymphoide chronique est definie par la proliferation monoclonale d'une population mature de
lymphocytes B
(il peut s'agir de lymphocytes de type T dans 5 % des cas) ; ces lymphocytes vont envahir progressivement le
sang
, les
organes lymphoides
et la
moelle osseuse
[
2
]
.
Les mecanismes cellulaires induisant la proliferation des lymphocytes sont imparfaitement connus. On estime que les lymphocytes en cause derivent des couronnes peri-folliculaire des ganglions, que certains rearrangements dans les genes d'immunoglobulines induisent des lymphocytes de type B, que ce sont les processus de
mort programmee cellulaire
qui sont perturbes et non la surexpression d'
oncogene
de multiplication. La dysregulation semble atteindre une sous-population particuliere de lymphocytes B etroitement impliquee dans l'ordonnancement de la reconnaissance et la tolerance du soi. Cette atteinte selective explique probablement la grande quantite de
maladies auto-immunes
compliquant la leucemie lymphoide chronique.
L'etude du rearrangement des genes d'immunoglobulines montre de nombreuses mutations somatiques ce qui est caracteristique des lymphocytes matures a un stade post-germinal, et non pas de lymphocytes naifs. Il existe egalement de nombreuses
anomalies chromosomiques
acquises au sein des lignees leucemiques, ce qui pourrait contribuer a leur proliferation, avec notamment une deletion d'une partie du
chromosome 13
, une
trisomie
12
, des deletions sur le
chromosome 17
ou
11
[
3
]
. Il peut exister des mutations acquises sur certains genes, comme sur le
TP53
[
4
]
, entrainant une dysfonction de cette voie.
Ces lymphocytes B expriment normalement a leur surface membranaire des proteines antigeniques dites
cluster de differenciation
(CD) caracteristiques de l'origine B : le
CD19
, le
CD20
, ainsi que de facon anormale le
CD5
(marqueur exprime normalement par les lymphocytes T) et le
CD23
. Les CD5 et CD23 sont parfois presents sur des lymphocytes B lors de leur activation antigenique, mais pas de facon constante. Des lymphocytes B CD5+ se voient egalement chez des patients atteints de maladies auto-immunes. La population leucemique est ainsi CD19+ CD20+ CD5+.
Les lymphocytes B leucemiques expriment avec une faible intensite la meme
immunoglobuline
de membrane a chaine legere κ ou λ et chaine lourde de type M (parfois de type D) ce qui caracterise leur caractere monoclonal (IgG et IgA dans 10 % des cas).
Ces cellules lymphocytaires B sont immuno-incompetentes donc incapables de repondre a la stimulation antigenique pour fabriquer des anticorps et defendre l'organisme contre une agression. Ils expriment de facon reduite, en particulier, les recepteurs membranaires qui sont presents en grand nombre sur les lymphocytes B normaux. Ce deficit ne semble pas etre du a un defaut de synthese mais a une anomalie de repliement empechant leur expression sur la membrane cellulaire
[
5
]
.
Ces lymphocytes B monoclonaux presentent de maniere frequente de nombreuses mutations ainsi que des anomalies chromosomiques sans que le role exact de ces derniers dans la genese de la leucemie puisse etre etabli
[
6
]
.
L'hypothese d'une
apoptose
reduite (mort cellulaire programmee) a ete evoquee comme possible cause de la proliferation de lymphocytes matures : l'expression de certains genes en rapport avec l'inhibition de l'apoptose semble etre augmentee dans certains cas
[
6
]
.
Elles sont mal comprises et probablement souvent multifactorielles (peut etre, rarement, genetiques car quelques cas familiaux ont ete signales). Comme pour d'autres maladies ayant une composante auto-immune, des facteurs environnementaux sont evoques, notamment par une etude cas-temoin faite dans 3 regions francaises. Ce travail a recherche les
facteurs de risque
de developper un
lymphome non hodgkinien
(hemopathies lymphoides telles qu'on les observe depuis quelques decennies). Chez 298 malades, compares a et 276 temoins) ; les facteurs etudies ont ete la consommation de
tabac
et d'
alcool
, l'usage de
teintures capillaires
, l’exposition au soleil et aux
radiographies
, l’influence de
maladies allergiques
,
infectieuses
et non infectieuses, de
medicaments
, de
vaccins
, de la sante et la proximite avec des
animaux
lors de l'enfance. L'etude (sur la base d'
immunophenotypage
a partir d'
analyses de sang
) a decrit des marqueurs de
proliferation cellulaire
et d’
apoptose
pour cette maladie, et elle pose la question de l’
hypothese hygieniste
et du ≪ paradigme TH1/TH2 ≫
[
7
]
.
En matiere de leucemie lymphoide chronique, le
pic de frequence
se situe vers l'age de 65 ans. La LLC est exceptionnelle avant 40 ans, touche un patient de plus de 50 ans dans 90 % des cas et de plus de 60 ans dans 66 %.
C'est la leucemie chronique la plus frequente dans les pays occidentaux, son
incidence
est evaluee a 3,5 nouveaux cas pour 100 000 personnes par an aux Etats-Unis
[
8
]
avec environ 20 000 nouveaux cas et 4000 deces annuels
[
9
]
.
Elle est plus rare en
Extreme-Orient
[
6
]
.
Il semble parfois exister une predisposition familiale avec un risque multiplie par trois si un membre de la fratrie est atteint
[
10
]
, avec des facteurs de confusion parfois possibles.
L'exposition a un
pesticide
defoliant, l'
agent orange
(ou aux residus de Dioxines qu'il contenait), pourrait augmenter le risque de la maladie
[
6
]
. Le risque est egalement majore chez ceux qui vivent dans une ferme
[
11
]
.
De meme, le role potentialisateur d'une
irradiation
reste controverse
[
12
]
.
Des infections repetees, en particulier pulmonaires
[
13
]
, semblent cependant representer un facteur de risque de la maladie, probablement en raison d'une stimulation iterative du systeme immunitaire
[
11
]
.
Certaines essences peuvent egalement contenir des composes susceptibles de provoquer ce genre de maladie
[
14
]
.
Le
diagnostic
est souvent suspecte sur l'apparition chez un sujet age de nombreux ganglions superficiels et accessibles a la palpation (
adenopathies
). Le plus souvent le diagnostic est suspecte devant une augmentation du nombre de lymphocytes (
lymphocytose
) a la
numeration formule sanguine
a plus de 4 000/
μl
. Dans tous les cas cette augmentation est confirmee sur plusieurs examens.
Dans environ un tiers des cas, il n'existe aucun
signe clinique
de la maladie. Celle-ci est souvent decouverte au decours d'une
prise de sang
(comportant un hemogramme) demande a titre systematique
[
3
]
. La forme clinique la plus frequente reste la decouverte par le patient ou au cours d'un examen d'une
adenopathie
superficielle ou d'une
splenomegalie
(rate augmentee de volume). Plus rarement, le diagnostic est porte au detour d'une complication infectieuse ou d'une manifestation auto-immune. La presence d'une
fievre
, de
sueurs nocturnes
ou d'une alteration de l'etat general doit faire rechercher une infection sous-jacente, une transformation de la LLC en
lymphome
de haut-grade (
syndrome de Richter
) ou un
cancer
touchant d'autres organes.
Une fois le diagnostic suspecte, le bilan diagnostique comprendra de facon systematique un
hemogramme
avec
frottis sanguin
, une etude immunophenotypique des lymphocytes sanguins par
cytometrie en flux
, un
caryotype
, une
electrophorese des proteines
seriques completee par une
immunoelectrophorese
, plus sensible, un
test de Coombs
et une
radiographie
thoracique.
L'
immunophenotypage
des lymphocytes sanguins (circulants) est l'examen central du diagnostic. il confirme la presence d'une proliferation monoclonale de lymphocytes B (CD19+ CD20+) co-exprimant CD5+, marqueur habituel des
lymphocytes T
. Le caractere monoclonal est caracterise par l'expression d'une seule chaine legere κ ou λ.
L'immunophenotypage suffit au diagnostic, il permet le calcul du score de Matutes qui etablit le diagnostic de LLC s'il est egal a 4 ou 5
[
15
]
:
Points
|
1
|
0
|
Immunoglobuline de surface
|
Expression faible
|
Expression forte
|
Expression du CD5
|
+
|
-
|
Expression du CD23
|
+
|
-
|
Expression du CD79b
|
Faible ou nulle
|
Forte
|
Expression de FMC7
|
-
|
+
|
L'
hemogramme
montrera de facon constante un nombre de lymphocytes superieure a 4 000/
μl
(
lymphocytose
). Cette lymphocytose est indispensable au diagnostic. Elle est variable et atteint parfois des valeurs tres elevees (> 200 000/
μl
). L'
anemie
et la
thrombopenie
(baisse du nombre de plaquettes sanguines) ne sont pas systematiques et sont caracteristiques de formes plus graves. Les causes de l'anemie et de la thrombopenie sont plurifactorielles : auto-immunite, erythroblastopenie auto immune, splenomegalie, defaut de production medullaire du fait de l'envahissement de la moelle, et inflammation.
Le frottis sanguin montre frequemment des cellules alterees et des noyaux nus, appeles ≪ ombre de Gumprecht ≫.
L'electrophorese des protides decele une hypogammaglobulinemie (dans 30 a 60 % des LLC). L'immunoelectrophorese peut reveler la presence d'une immunoglobulinemie monoclonale (dans 10 % des cas de LLC). Enfin, le test de Coombs peut montrer une auto-immunisation anti-erythrocytaire.
L'examen cytogenetique (
caryotype
) des cellules de la lignee lymphocytaire n'est pas indispensable au diagnostic mais semble avoir une valeur pronostique importante. Le
caryotype
retrouve des anomalies chromosomiques dans 50 % a 80 % des cas. Les anomalies les plus frequemment retrouvees sont une
deletion
du bras long du chromosome 13 (deletion 13q) et la
trisomie
du chromosome 12. Certaines anomalies sont de mauvais pronostic comme les
deletions
des chromosomes 11 et 17 (17p avec perte du gene suppresseur de tumeur
P53
) de meme que des anomalies du bras long du chromosome 11 (11q23).
Depuis le developpement de l'immunophenotypage, le
myelogramme
, necessitant une ponction de la moelle osseuse, n'est plus indispensable au diagnostic. La biopsie osteomedullaire ou ganglionnaire peut etre utile dans certains diagnostic difficiles ou lors d'une suspicion de transformation en lymphome de haut grade (
syndrome de Richter
).
- Le
lymphome lymphocytique
ayant un syndrome tumoral au premier plan, preponderant sur la phase leucemique.
- Les leucemies lymphoides chroniques de phenotype B CD5(-) representent environ 10 % des LLC.
- Les leucemies lymphoides chroniques de phenotype T (leucemies a grands lymphocytes granuleux) representent environ 5 % des LLC.
Une proliferation moderee monoclonale de lymphocytes B (moins de 5000 elements par mm3, sans signe clinique, est consideree comme une forme precoce de la maladie
[
16
]
, appelee ≪ lymphocytose B monoclonale ≫
[
17
]
. Son risque evolutif est faible et sa transformation en une leucemie justifiant un traitement est de l'ordre de 1% par an
[
16
]
.
Les principaux diagnostics differentiels de la leucemie lymphoide chronique peuvent etre les
hyperlymphocytoses
infectieuses, le
lymphome non-Hodgkinien
, le
lymphome du manteau
, la
leucemie a prolymphocytes
, la
leucemie a tricholeucocytes
, la
maladie de Waldenstrom
.
Dans certains cas, il existe un proliferation monoclonale de lymphocytes mais dont le nombre reste en deca du seuil duquel on pose le diagnostic de LLC. Cette entite, appele
lymphocytose monoclonale de type B
pourrait etre une forme pre-leucemique, mais cela reste discute
[
18
]
.
L'
hyperuricemie
(augmentation du taux d'acide urique dans le sang) n'est pas rare.
Le syndrome de Richter survient dans 10 % des cas, se caracterisant par un syndrome tumoral lie a l'envahissement de l'organisme par une multiplication de cellules lymphocytaires B pouvant mimer un
lymphome malin non-hodgkinien
: il s'agit en fait d'un lymphome de type immunoblastique a grandes cellules.
L'
insuffisance medullaire
peut etre consecutive a l'envahissement de la moelle osseuse ce qui vient limiter sa production de cellules sanguines. La diminution de fabrication des globules rouges (
erythrocytes
) conduit a l'
anemie
, celle des
plaquettes
a la thrombopenie et aux syndromes
hemorragiques
, celle des polynucleaires neutrophiles (
granulocytes
) favorise les
infections
bacteriennes.
Le deficit d'immunite humoral est en grande partie lie a l'hypogammaglobulinemie qui sera confirmee par un dosage ponderal des IgG, IgM, et IgA. Les infections sont plus frequentes et touchent la sphere ORL et pulmonaire.
L'auto-immunite qui se developpe dans de rares cas peut entrainer des anemies hemolytiques avec test de Coombs direct positif (et baisse de l'
haptoglobine
).
Le
pronostic
de la leucemie lymphoide chronique est extremement variable suivant les patients. Des classifications pronostiques ont ete developpees pour adapter le traitement au rythme evolutif de la maladie. Celles les plus frequemment utilisees sont la
classification de Rai
[
19
]
aux
Etats-Unis
et la
classification de Binet
[
20
]
en
Europe
.
Classification de Binet
[
20
]
|
Stades
|
Pronostic
|
Criteres de definition
|
Repartition des LLC en %
|
survie mediane (en mois)
|
Stade A
|
Bon pronostic
|
Lymphocytose, taux d'hemoglobine > 100 g/l et numeration des plaquettes > 100 G/l,
moins de trois aires ganglionnaires atteintes
|
63 %
|
> 120
|
Stade B
|
Pronostic intermediaire
|
Lymphocytose, taux d'hemoglobine > 100 g/l et numeration des plaquettes > 100 G/l,
plus de trois aires ganglionnaires atteintes
|
30 %
|
70
|
Stade C
|
Mauvais pronostic
|
Lymphocytose, taux d'hemoglobine < 100 g/l ou numeration des plaquettes < 100 G/l,
quel que soit le nombre d'aires lymphoides atteintes
|
7 %
|
40
|
Les aires lymphoides peuvent etre les aires cervicales, axillaires, inguinales (qu'elles soient unilaterales ou bilaterales), la rate ou le foie. Ces anomalies etant determinees par la palpation lors de l'examen clinique.
Classification de RAI (publiee en 1975
[
19
]
revisee en 1980)
|
Stades
|
Criteres de definition
|
Pronostic
|
survie mediane (en mois)
|
Stade 0
|
Lymphocytose sanguine
/L et medullaire isolees sans adenopathies ni splenomegalie
|
Bon pronostic
|
> 120
|
stade I
|
Stade 0 (hyperleucocytose) et adenopathies sans splenomegalie ni hepatomegalie
|
pronostic intermediaire
|
> 100
|
Stade II
|
Stade 0 et splenomegalie et/ou adenopathies et/ou hepatomegalie
|
70
|
Stade III
|
Stade 0 et anemie (Hb < 11g/dl) qu'il y ait ou non adenopathies ou splenomegalie ou hepatomegalie
|
Mauvais pronostic
|
24
|
Stade IV
|
Stade 0 et thrombopenie (Plaq < 100 000/mm3 ) qu'il y ait ou non adenopathies ou splenomegalie ou hepatomegalie
|
Ces classifications sont suffisamment precises pour caracteriser les formes graves. Il existe cependant de nouveaux marqueurs biologiques permettant de mieux connaitre le pronostic des LLC. Certains parametres biologiques ont une valeur pronostic pejorative comme :
L'ensemble de ces facteurs ont ete integres dans un nouvel index permettant de predire les formes a mauvais pronostic
[
27
]
.
La prise en charge de la leucemie lymphoide chronique a fait l'objet de la publication de
recommandations
. Celle de l' ≪ International Workshop on Chronic Lymphocytic Leukemia ≫ datent de 2018
[
28
]
.
Le traitement depend evidemment du stade de la maladie. Selon la classification de Binet, il n'y a pas d'indication aujourd'hui a traiter les patients au stade A, ce qui correspond a 65 % des patients ; en revanche, il est necessaire de traiter les patients de stade B ou C. Le traitement repose sur la
chimiotherapie
orale ou injectable. Les
therapies ciblees
tendent a prendre le pas, du moins dans les formes les plus severes
[
29
]
. Dans les formes de mauvais pronostic, il peut etre propose un traitement intensif sous la forme d'une chimiotherapie intensive suivie d'une
greffe de moelle
; il peut s'agir d'une autogreffe (le donneur etant le patient lui-meme), ou d'une allogreffe (le donneur etant un membre de sa fratrie ou un donneur volontaire de moelle).
Les complications evolutives sont traitees de facon specifique.
Les produits de chimiotherapie utilises dans le traitement intensif de la leucemie lymphoide sont le
chlorambucil
employe seul, la
fludarabine
employee seule, des cures mensuelles de chimiotherapie de type CHOP (association de quatre agents: Cyclophosphamide-(H)adryamicine-Oncovin(vincristine)-Prednisone).
Les cellules leucemiques etant CD20+, un anti-CD20 (anticorps monoclonal reconnaissant specifiquement le CD20) peut etre utilise lors du traitement. Le
rituximab
(Mabthera), associee a la
fludarabine
et a la
cyclophosphamide
fait ainsi partie de l'arsenal therapeutique
[
30
]
, constituant la chimiotherapie de reference pour la maladie. Un autre anti CD20, l'
obinutuzumab
est utilise avec le
chlorambucil
[
31
]
.
Une autre cible est la
tyrosine kinase de Bruton
dont l'expression est majoree dans les cellules leucemiques. L'
ibrutinib
, etant un inhibiteur de cet enzyme, entrainant l'
apoptose
(la mort) des cellules leucemiques, permet des remissions plus prolongees, meme chez les formes refractaires ou recidivantes
[
32
]
. L'
acalabrutinib
est egalement superieur au traitement conventionnel dans les formes recidivantes ou refractaires
[
33
]
.
L'
idelalisib
a egalement ete teste (il provoque une apoptose) en cas de deletion 17p ou mutation TP53 ; neanmoins, les essais cliniques le concernant ont ete arretes en raison d'une surmortalite par infections
[
34
]
. Le
duvelisib
, de mode d'action identique, est actif sur les formes refracatires ou recidivantes
[
35
]
.
Le
venetoclax
, un inhibiteur du
Bcl-2
, permet d'avoir certaines reponses dans des formes refractaires
[
36
]
.
Le
transfert adoptif de cellules
ciblant le
CD19
constitue une piste de recherche
[
37
]
.
Traitement des complications auto-immunes
[
modifier
|
modifier le code
]
Les complications auto-immunes sont traitees avec une
corticotherapie
generale continue. En deuxieme intention, l'injection en intraveineuse d'
immunoglobulines
permet une amelioration transitoire. La
radiotherapie
de la rate voire l'ablation chirurgicale de cette derniere (
splenectomie
) sont utiles en dernier recours.
Traitement des complications infectieuses
[
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|
modifier le code
]
- Les complications infectieuses d'origine
bacterienne
sont traitees par des
antibiotiques
adaptes.
- Les infections iteratives liees a un deficit de l'immunite humorale caracterise par une hypogammaglobulinemie peuvent etre prevenues par l'utilisation d'
immunoglobulines
intraveineuses polyvalentes.
- En cas de lymphopenie CD4, traduisant un deficit de l'immunite cellulaire, un traitement preventif de la pneumocystose par Bactrim est indique.
Il existe a l'heure actuelle un consensus pour ne pas traiter les patients atteints de LLC au stade A.
Le traitement de reference actuel (gold standard) est l'association
fludarabine
+
cyclophosphamide
+
rituximab
[
3
]
. Chez le patient age, l'association
bendamustine
+
rituximab
, mieux toleree, peut etre proposee
[
38
]
.
Differents traitements sont proposes pour minimiser le risque de rechute : l'
alemtuzumab
[
39
]
, l'
ofatumumab
[
40
]
ou le
rituximab
[
41
]
parviennent a ce but, avec, cependant, une toxicite variable.
L'
ibrutinib
ou l'
idelalisib
peuvent etre employes. La
greffe de moelle
peut etre egalement propose chez le sujet jeune.
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