La Communale
est un film francais realise par
Jean L'Hote
et sorti en
1965
,
adaptation cinematographique
de son roman. On y retrouve en vedette, les fondateurs de la troupe
Les Branquignols
,
Robert Dhery
et
Colette Brosset
.
Chronique de la vie d'un petit village de
Lorraine
vers
1935
, a travers un couple d'instituteurs et leur fils Pierre. L'action est centree sur l'achat par le pere, evenement pour l'epoque, d'une automobile
Peugeot 301
. L'instituteur a des scrupules a se faire voir comme un
parvenu
a cause de cet achat, mais son frere, l'oncle Henri, est plus excentrique et le pousse a assumer la modernite, ils s'exercent ensemble a sa conduite. Prenant de l'assurance, l'instituteur decide d'emmener sa classe en promenade pedagogique a bord du vehicule, mais l'equipee ne se passe pas comme prevu et donne lieu a des episodes burlesques. Un peu perturbe par tous ces evenements, Pierre, echoue a l'examen du
certificat d'etudes primaires
.
L'accueil de la presse generaliste est assez mitige. Si tous les critiques saluent un film sincere
[
2
]
,
≪ tres gentil et tres sympathique
[
3
]
≫
, qui depeint avec exactitude
[
4
]
et sensibilite
[
5
]
≪ l'univers tendre et naivement serieux d'un couple d'instituteurs de province vers 1930
[
6
]
≫
(il faut rappeler que Jean L'Hote est fils d'instituteurs), nombreux sont ceux a regretter qu'il n'y ait pas
≪ plus de vivacite, un peu plus d'originalite ? normal d'etre modeste pour parler de ses modestes personnages, mais cela donne un sentiment de grisaille et de deja-vu
[
7
]
≫
.
≪ Il aurait suffi d'un peu plus d'elan et de fantaisie moins conventionnelle pour que
La Communale
fut un grand film ≫
[
4
]
. Il est cocasse et plaisant, mais semble bien long ; c'etait le rythme de la vie dans les annees trente, mais
≪ l'œil nous a accoutumes a d'autres cadences
[
4
]
≫
.
Plusieurs egalement jugent l'adaptation inferieure au roman d'origine :
≪ on se demande quelle est son utilite : […] il n'apporte rien par rapport a l'œuvre qu'il adapte, il est meme en retrait en ce qui concerne la finesse et la drolerie
[
8
]
≫
. Pour Marcel Vermeulen du
Soir
, on perd l'originalite et la poesie du livre au profit de l'exactitude
[
4
]
.
≪ Il reste [a Jean L'Hote] a assimiler l'essentiel de la technique cinematographique. Ses meilleures scenes ont du charme, mais, comme ecrivent des professeurs sur les livrets scolaires, on aurait pu beaucoup mieux faire
[
9
]
≫
.
Janick Arbois de
Telerama
est assez critique quant a la performance des acteurs :
≪ tous […], a l'exception de
Rene-Louis Lafforgue
, ont decide de mettre un eteignoir sur leur vivacite naturelle
[
10
]
≫
. Il considere que
≪ Robert Dhery [est] trop naif ≫
et trouve que
≪
Colette Brosset
ressemble a une institutrice de village comme un cheval de course a un percheron
[
10
]
≫
.
Samuel Lachize
, de
L'Humanite
, juge pour sa part que
≪ le couple de Robert Dhery et Colette Brosset n'a pas toute la finesse desiree
[
2
]
≫
. Mais la plupart des critiques saluent l'interpretation de l'ensemble des acteurs, y compris du jeune
Didier Haudepin
.
≪ Robert Dhery, surtout, [insuffle son emotion au film], dans un personnage mi-cocasse, mi-tragique d'instituteur de campagne dont la vie est une perpetuelle lecon de choses. Petit-fonctionnaire de la science, petit-bourgeois epris de progres, mais effraye du ≪ qu'en-dira-t-on ≫, il est […] le dieu tonnant et tout-puissant d'une societe disciplinee
[
11
]
≫
.
Michel Mardore
des
Cahiers du cinema
dresse un constat a part :
≪ la poesie de l'ecole est mieux chantee dans les livres qu'au cinema. Laborieux pensum, qui se voudrait tendre, ironique
[
12
]
≫
.
- ↑
Appellation au generique du film
- ↑
a
et
b
Samuel Lachize
,
L'Humanite
, 20 octobre 1965.
- ↑
M-D.,
Le Canard enchaine
, 20 octobre 1965.
- ↑
a
b
c
et
d
Marcel Vermeulen,
Le Soir
, 28 janvier 1966.
- ↑
Robert Chazal
,
France-soir
, 12 octobre 1965.
- ↑
G. Daussois,
Democratie 60
, 12 octobre 1965.
- ↑
Jean de Baroncelli
,
Le Monde
, 12 octobre 1965.
- ↑
Lettres francaises
, 14 octobre 1965.
- ↑
Pierre Mazars,
Le Figaro
, 14 octobre 1965.
- ↑
a
et
b
Janick Arbois,
Telerama
, 24 octobre 1965.
- ↑
Pierre Billard
,
L'Express
, 11 octobre 1965.
- ↑
Michel Mardore
,
Les Cahiers du cinema
n° 172, novembre 1965.
- Ressources relatives a l'audiovisuel
: