Kelzang Gyatso
(
tibetain
:
?????????????????
,
Wylie
:
Bskal-bzang Rgya-mtsho
,
pinyin tibetain
:
Gaisang Gyaco
) (
a
Litang
,
Kham
-
a
Lhassa
) est le
7
e
dalai-lama
, un erudit, meditant, auteur et mystique
tibetain
. Un poeme attribue au
6
e
dalai-lama
mentionne sa reincarnation a Litang. Il vecut un moment de grandes turbulences en
Asie centrale
. L'influence des
Mongols
au
Tibet
se reduisait alors, laissant davantage de place a la domination directe de la
Chine imperiale
mandchoue
de la
dynastie Qing
.
Il est le fils de Sonam Dargye, son pere
[
1
]
,
[
2
]
et de Lobsang Chotso, sa mere
[
3
]
. Certains membres de sa famille furent influents ; sa plus grande sœur est la concubine de
Lopzang Danjin
et son plus grand frere s'est marie avec la niece de ce dernier et l'a soutenu. Apres la defaite de Lopzang Danjin par l'armee imperiale
Qing
dans le Kokonor, il a ete remis aux
Qing
par son propre pere et sera autorise a rester a
Dartsedo
[
4
]
.
Retrospectivement, les
Tibetains
croient que le
6
e
dalai-lama a predit sa propre renaissance a
Litang
dans un poeme
[
3
]
:
≪ Oiseau blanc (grue blanche) prete-moi tes ailes, Je n'irai pas loin. Ayant fait le tour de Litang Je reviendrai bientot ≫
[
5
]
.
Contexte de la rivalite entre les Mongols qoshots et dzoungars
[
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]
Lkhazan Khan
, devenu
khan
qoshot
dont le
khanat
(
XVI
e
siecle
?
1724
) est autour de Kokonor (nom mongol du
lac Qinghai
) en 1703 tue en 1705
Sangye Gyatso
, le
regent du Tibet
, detrone
Tsangyang Gyatso
, le
6
e
dalai lama, qui meurt en
1706
, et prend le titre de
roi du Tibet
. Il fit nommer
Yeshe Gyatso
comme nouveau dalai-lama en 1708 avec l'accord de l'empereur
mandchou
Kangxi
[
6
]
.
Le
7
e
dalai-lama est ne en
1708
de Sonam Dargya et Lobsang Chotso a
Litang
, deux ans apres la disparition du
6
e
dalai-lama
[
3
]
.
L'enfant etonne au
monastere de Thupten Jampaling
par ses prodiges. L'oracle du monastere de Litang predit qu'il serait la reincarnation du precedent dalai-lama
[
3
]
.
Lorsque le jeune garcon atteint l'age de 8 ans, (vers 1716) l'empereur
Kangxi
, suivant les relations de son pere avec le
5
e
dalai-lama, envoie des officiels, et le fait escorter par des troupes chinoises, tibetaines et mongoles au
monastere de Kumbum
, pres de
Xining
, dans le Kokonor, ou il est intronise. Une proclamation publique est faite affirmant qu'il est la veritable reincarnation du precedent dalai-lama
[
7
]
.
Les
Dzoungars
(
Mongols
Oirats
) du
Xinjiang
gouvernes par
Tsewang Rabtan
prennent a l'aide de 6 000 hommes diriges par
Tseren Dondub
, son frere, qui traverse la
cordillere du Kunlun
, puis, le
district de Nagtchou-dzong
et arrivent a
Lhassa
en
, qu'ils pillent, et tuent Lkhazan Khan
[
8
]
Les
Khalkhas
, allies des
empereurs chinois
mandchous
de la
dynastie Qing
depuis
1691
(et jusqu'a la chute de l'empire en 1911)
[
9
]
se rallient alors a l'empereur mandchou,
Qianlong
pour chasser les Dzoungars a Lhassa, puis reconquerir les territoires de Mongolie et du
Xinjiang
.
Relations avec le pouvoir mandchou a Lhassa
[
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|
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]
Le
, les troupes de l'empereur de Chine,
Qing Kangxi
prennent
Lhassa
et en chassent les Dzoungars.
Le
16 octobre
de la meme annee, Kelzang Gyatso est intronise au
palais du Potala
, avec le soutien de la dynastie Qing
[
10
]
,
[
11
]
et recoit les vœux de moine novice du
Lobsang Yeshe
,
5
e
panchen-lama
[
3
]
, qui lui donne le nom de Kelsang Gyatso, puis les vœux complets en 1726, lors de
Saga Dawa
(
Anniversaire de Bouddha
,
4
e
mois du
calendrier tibetain
). Il eut pour professeurs : Le
5
e
panchen-lama, l'abbe du monastere de Gyurmey, celui du
monastere de Shalu
, Ngawang Yonten, qui lui apprend les traites philosophiques bouddhistes principaux
[
3
]
.
Reduction des pouvoirs du dalai-lama puis envoi en exil
[
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]
Le
, l'empereur de Chine,
Yongzheng
, publie un edit en mandchou, mongol et tibetain, donnant les pouvoirs a
Khangchenne
, et exige la cooperation de tous a ce dernier et a ses ministres,
Polhane
,
Ngapopa
et le pere du dalai-lama, Sonam Dargye. Cette demande semble sans effet puisque des le
, Khangchenne est assassine par ses collegues de cabinet. Cela declenche une guerre civile, avec d'un cote, les ministres Ngapopa,
Lumpane
,
Yarawa
et Sonam Dargye, et de l'autre cote, Polhane, representant de la province du Tsang, qui avait ete loyal a Khangchenne. Polhane envoie alors une demande d'assistance a l'empereur, accusant ses adversaires de tuer les hommes, de violer les femmes, de bruler les maisons et de detruire les recoltes et surtout accusant le dalai-lama d'etre l'auteur de l'envoi des troupes et donc de ces troubles. Apres la reconquete par les Qing, Polhane est place au pouvoir, avec le titre officiel de
wang
, ≪ roi ≫ en chinois
[
12
]
. En outre, deux
ambans
sont mis en place a Lhasa comme representants permanents du pouvoir central et le pouvoir du
panchen lama
est renforce. Un edit du
confie a ce dernier le controle du Tsang et du Tibet occidental jusqu'au
mont Kailash
, mais il n'accepte de gerer que quelques districts. Le pouvoir seculaire du dalai-lama s'en retrouve d'autant diminue. Une lettre ecrite par l'amban
Li Chen
, parle de la reticence du panchen lama au pouvoir et precise les droits et devoirs des differents nouveaux dirigeants
[
13
]
.
Le
, sur l'ordre de l'empereur, le dalai-lama, escorte de troupes Qing, se retire au Tibet oriental, pour eviter de servir de point de ralliement aux opposants du pouvoir imperial. Bien garde par 2 000 soldats imperiaux, il passe les six annees suivantes pres de Dartsedo, la region de sa famille, vivant la majeure partie de son temps dans un monastere construit hativement
[
14
]
,
[
15
]
. Son pere est egalement envoye en exil puis est pardonne par l'empereur en echange de sa promesse de ne plus s'impliquer dans les affaires politiques. A partir de ce moment est mis en place la tradition d'ennoblir toute la famille des dalai-lamas. Elles sont desormais appelees les familles
Yapzhi
[
16
]
.
Apres quatre annees d'exil, le dalai-lama est autorise par Polhane a rentrer a Lhassa, a la condition expresse qu'il ne se mele pas des affaires politiques
[
17
]
.
En 1721, a la suite de l'invasion Dzoungar, la cour des Qing supprime le gouvernement civil indigene, institue sous le gouvernement du Ve dalai-lama. Le bureau du sde-srid est remplace par un conseil des ministres appele
kashag
(bka-bshag). Un commandant de garnison chinoise est stationne a Lhassa, qui interfere frequemment avec les decisions du Kashag, en particulier lorsque les interets chinois sont en jeu
[
18
]
.
A la suite des
emeutes de Lhassa de 1750
(en)
, l'
empereur Qianlong
, par l'≪
Ordonnance en 13 articles pour une gouvernance plus effective du Tibet
(en)
≫, reforme le kashag
[ref. necessaire]
.
D'apres le
Tenzin Gyatso
, 14e
dalai-lama
, en 1751, a 43 ans, il fonde le ≪
Kashag
≫ ou conseil des ministres pour administrer le
gouvernement tibetain
et supprime le poste de
regent du Tibet
(
desi
), car trop de pouvoir sont dans les mains d'un seul homme
[
3
]
,
[
19
]
. A
45 ans
, il fonde l'ecole de Tse, situee au sommet du
palais du Potala
[
3
]
,
[
20
]
et construit le
Norling Kalsang Phodrang
au
Norbulingka
[
3
]
.
L'
ecole de Tse
formait les cadres du gouvernement du Tibet. Les diplomes de cette ecole qui voulaient travailler dans la fonction publique devaient subir un entrainement plus pousse dans une ecole religieuse. Les fonctionnaires laics etaient principalement formes a l'ecole de Tse
[
20
]
.
Il autorisa la construction de l'
Eglise catholique de Lhassa
sur les hauteurs de la ville pour les
25 chretiens
de la capitale du Tibet
[
21
]
.
Premiere marque de
relations inter-religieuses
qui reapparaitront au
XX
e
siecle, le pape
Benoit XIV
ecrit une lettre pour le
7
e
dalai-lama qu'il remet au pere
Francesco della Penna
[
22
]
.
Dans un premier temps, les
missionnaires
catholiques
se virent accorder une pleine liberte de culte et de predication, mais, apres la conversion d'une vingtaine de tibetains qui refuserent apres cela de participer aux prieres lamaiques obligatoires, apres un long proces, cinq d'entre eux furent publiquement flagelles le
et les missionnaires catholiques durent partir pour le
Nepal
[A attribuer]
[
23
]
,
[
24
]
.
Le
7
e
dalai-lama etait un grand lettre. Il a ecrit de nombreux livres, portant principalement sur les tantras. Il etait aussi un grand poete abordant des themes spirituels. Il est mort en
1757
[
3
]
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, Editions Pygmalion, 1977,
p.
96, (poesie attribuee a Tsangyang Gyatso)
- ↑
Rene Grousset
, ≪
L’Empire des steppes ? Attila, Gengis-khan, Tamerlan
≫, Classiques de l'
Universite du Quebec
a Chicoutimi
, page 656 :
≪ Depuis la mort du dalai-lama Nag-dbang bLo-bzang, entre 1680 et 1682, l’Eglise lamaique etait administree par le de-srid laique Sangs-rgyas rgya-mcho qui gouvernait a sa guise, d’abord au nom du feu pontife, pretendu toujours vivant, puis (1697) au nom d’un jeune garcon promu par lui dalai-lama. Or Sangs-rgyas etait acquis, contre la Chine, au parti djoungar. L’empereur K’ang-hi, suscita contre lui le khan khochot du Koukou-nor, Latsang-khan, qui, en 1705-1706, entra a Lhassa, mit Sangs-rgyas a mort et deposa le jeune dalai-lama choisi par ce dernier. Apres des intrigues assez compliquees, Latsang-khan et K’ang-hi firent nommer un nouveau dalai-lama, muni de l’investiture chinoise (1708-1710). ≫
- ↑
(en)
≪
Teacher: Dalai
Lama VII
, Kalzang Gyatso
≫, sur
himalayanart.org
- ↑
Rene Grousset
, ≪
L’Empire des steppes ? Attila, Gengis-khan, Tamerlan
≫, Classiques de l'
Universite du Quebec
a Chicoutimi
, page 656-657 :
≪ Tsewang Rabdan vit ces changements d’un mauvais œil.
…
Vers juin 1717 il envoya au Tibet une armee commandee par son frere Tsereng Dondoub qui, de Khotan, par une marche d’une audace inouie a travers le Kouen-lun et les hauts plateaux desertiques, marcha droit sur le district de Nagtchou-dzong […] Latsang reussit jusqu’en octobre a arreter l’ennemi a un defile entre Nagtchoudzong et le Tongri-nor, sans doute au pas de Chang-chong-la ; a la fin il dut battre en retraite sur Lhassa, suivi a la piste par l’armee de Tsereng Dondoub. Le
une trahison ouvrit a ce dernier les portes de Lhassa. Pendant trois jours les troupes djoungares massacrerent tous les tenants, reels ou supposes, du parti chinois. Latsang khan, qui avait cherche a defendre le Potala, fut tue dans sa fuite. ≫
- ↑
Rene Grousset
, ≪
L’Empire des steppes ? Attila, Gengis-khan, Tamerlan
≫, Classiques de l'
Universite du Quebec
a Chicoutimi
,
p.
652
≪ K’ang-hi reunit au Dolon-nor en mai 1691 une diete ou les principaux chefs khalkha et, en tete, le Touchetou-khan et le Setchen-khan, se reconnurent vassaux de l’Empire sino-mandchou, lui payant desormais tribut, recevant en revanche une pension sur la cassette imperiale et unis a lui par un lien de fidelite personnelle qu’allaient cimenter de temps en temps des alliances de famille. […]Le fait est que le jour ou, en 1912, la dynastie mandchoue s’ecroulera, remplacee par la Republique chinoise, les princes mongols, s’estimant delies du serment de fidelite, se declareront independants ≫
.
- ↑
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Peter Schwieger,
The Dalai Lama and the Emperor of China : A Political History of the Tibetan Institution of Reincarnation
(
lire en ligne
)
,
p.
145
≪
On December 23, 1728, the Dalai Lama accompanied the retreating Qing troops to eastern Tibet. Well guarded by two thousand soldiers, he spent the next six years in his home area, living most of the time in a hastily constructed monastery not far from Dartsedo
≫
.
- ↑
Sam van Schaik,
Tibet. A History
,
op. cit.
, pp. 142-143 :
≪
First of all the emperor insisted that the Dalai Lama should leave Lhasa. Though he had played no active role in the uprising, he was considered too dangerous as a rallying point for anti-Manchu rebels. So with the greatest courtsesy it was 'suggested' that the Dalai Lama should travel to Eastern Tibet, for the good of the people. The Dalai Lama ended up in a military garrison in his hom town of Litang
≫
.
- ↑
(en)
Peter Schwieger,
The Dalai Lama and the Emperor of China : A Political History of the Tibetan Institution of Reincarnation
(
lire en ligne
)
,
p.
145
.
- ↑
Sam van Schaik,
op. cit.
, p. 143 :
≪
Pollhane was wise enough to allow the Dalai Lama to come back to Lhasa after four years in exile. The Dalai Lama returned to great celebrations and elaborate ceremonies but he was now under firms orders to keep to religious matters
≫
.
- ↑
(
Norbu 2001
,
p.
76)
≪
Following the Zunghar invasion, the Qing court intervened militarily in Tibet and, in 1721, removed the indigenous civil government that had existed in Lhasa since the V Dalai Lama's rule. The office of sde-srid was replaced by a council of minsisters (bka-bshag). The council was to govern Tibet under the close supervision of the Chinese garrison commander stationed in Lhasa, who frequently interfered with Kashag decisions, especially when Chinese interests were involved.
≫
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