Kabyles
?????????
Iqvayliyen
Un couple kabyle portant un
manteau
et une
robe
traditionnels.
Carte de la Kabylie.
modifier
Les
Kabyles
(en
kabyle
:
Iqbayliyen, Imazi?en,
Izwawen, Igawawen
ou
Leqbayel,
en
tifinagh
: ?????????
[
5
]
,
[
6
]
) sont une
ethnie
berbere
originaire de la
Kabylie
(en
kabyle
:
Tamurt n Leqbayel
[
7
]
ou Tamurt n Yizwawen
[
8
]
,
[
9
]
), une region
berberophone
d'
Algerie
a dominante montagneuse
[
10
]
. Ils peuplent le littoral et les divers massifs montagneux de la region : les montagnes du
Djurdjura
, des
Bibans
et des
Babors
. Les Kabyles fournissent le premier groupe
berberophone
par le nombre en Algerie. Ils parlent le
kabyle
, une langue berbere, une minorite parle une variante (
chaoui des Amouchas
,
tasahlite
) dans le massif des
babors
, premiere en Algerie par le nombre de locuteurs avant le
chaoui
. A partir de la fin du
XIX
e
siecle
, ils constituent, depuis l'
independance
de ce pays, le milieu le plus favorable au developpement de la revendication identitaire berbere
[
11
]
,
[
12
]
. Ils sont aujourd’hui presents dans d'autres regions d’Algerie, notamment a
Alger
, et parmi la
diaspora algerienne
en
France
.
Denominations et etymologie
Origine et usage du mot ≪ kabyle ≫
Le terme
francais
≪ kabyle ≫ (et sa berberisation
aqbayli
) est
emprunte
a l'
arabe
qab?la
(≪ tribu, famille ≫), dont le pluriel,
qab??il
, designe les Kabyles
[
13
]
,
[
14
]
.
Qab?la
est derive de la
racine
q
-
b
-
l
qui, comme le verbe
qabila
, denote la tribu, la famille
[
15
]
. Les termes ≪ Kabylie ≫ et ≪ Kabyle ≫ se popularisent au milieu du
XIX
e
siecle
au moment ou, prenant possession de l’Algerie, les Francais (militaires, administrateurs puis chercheurs) ont eprouve le besoin d’identifier les differentes regions de la colonie et les populations qui y etaient etablies
[
16
]
.
Le terme originel ≪ Qaba'il ≫, qui signifie en arabe ≪ Tribus ≫ est le terme que les Francais utiliseront pour designer ces montagnards qui portaient des noms differents en fonction de la tribu a laquelle ils appartenaient. Aussi pouvait-il plus rarement designer aussi bien les
Chaouis
des
Aures
que ceux de l'ouest algerien. On parlait alors de Kabylie de l'Ouarsenis
[
17
]
,
[
18
]
.
Le nom s'est ensuite restreint aux berberophones de Kabylie
[
19
]
et a pris une signification ethnique pour designer ce peuple en particulier.
Le terme d’
el Qbayl
(sing.
el Qbayli
) a ete adopte dans differentes regions du
Maghreb
et a differentes epoques pour designer des groupements tribaux particuliers. Il a ainsi ete utilise, a l’epoque des Almoravides et des Almohades (xi
e
et xiii
e
siecles), pour designer les trois tribus
masmouda
qui occupaient alors la plaine de Marrakech, le
Haouz
d’aujourd’hui. Le terme devait sans doute s’etendre, a une periode plus ancienne, a une region plus importante, puisque le terme
taqbaylit
(berberisation d’
el qbayliya
) qui designe l’idiome berbere des tribus de Kabylie est aussi utilise par les Ait Menacer, Ichenouiyen (sous la forme
haqbaylit
) et Ait Salah
[
20
]
.
C’est par le biais de l’administration coloniale, qu’en Algerie, ce terme connait un sort particulier qui l’a amene a designer specifiquement la population berberophone situe a l’est d’Alger (Kabylie). Cependant il n’en fut pas toujours ainsi, aussi bien en Algerie qu’en Tunisie ou ce terme avait un sens plus courant
[
21
]
:
≪ Kebaili est frequemment utilise dans tout le Maghreb pour designer l’homme mal degrossi, descendu dans la plaine et dont on ne comprend pas “le patois”. C’est une maniere de sauvage. ≫
[
22
]
D’apres d’autres temoignages, on releve aussi que, dans l’est algerien et en Tunisie, on a fait longtemps la distinction entre deux types differents de ≪ Kabyles ≫, les ≪ Kabyles ennigh’as ≫
(el qbayl nnighas)
et les ≪ Kabyles el hadra ≫
(el qbayl el hadra) :
≪ Les ennigh’as, ce sont les berberophones qui sans cesse repetent “ennigh’as”, ce qui en berbere veut dire je lui ai dit. Les Kabyles “el hadra” quant a eux, sont les montagnards arabophones de la region de Mila-Constantine qui ne parlent pas l’arabe bedouin mais un arabe plus ancien, celui des premiers envahisseurs arabes qui ont tenu garnisons dans la region. ≫
[
23
]
A l’arrivee des Francais au Maghreb, le terme
el qbayl
, francise en kabyle, etait donc d’un usage courant dans les villes pour designer les populations sedentaires des campagnes et des montagnes alentour. Ces populations pouvant etre soit berberophones, soit arabophones
[
21
]
.
L'appellation historique berbere pour designer la Kabylie est
tamurt n Yizwawen
[
8
]
,
[
9
]
.
Nom originel des populations de Kabylie
Pour designer specifiquement la population de la Kabylie dans son sens actuel, les
arabophones
utilisaient le mot Zouaoua (
Zwawa),
sg. Zouaoui (
Zwawi
) qui, d’apres une hypothese, serait une deformation du
berbere
Agawa
, un
massif
au cœur de la Grande Kabylie, le
massif Agawa
, d'ou l'origine du mot
Igawawen
[
24
]
pour designer les Kabyles, et qui est le nom d’une puissante confederation de huit tribus repandue en Kabylie et organisee en deux groupes : Ait Bethroun (Ait Yenni, Ait Boudrar, Ait Bou Akkach, Ait Ouasif) et Ait Menguellath (Ait Menguellath, Ait bou Youssef, Ait Akbil, Ait Attaf)
[
25
]
. Ibn Khaldoun avait releve que les
Zouaouas
sont aussi une fraction des
Kutamas
, tribu issue de la branche des
Branes
(descendants de Bernes, fils de Berr et frere de Medghacen)
[
25
]
. L'appellation
zwawa
qualifiait ainsi tous les Kabyles en general, son equivalent en
langue berbere
etant
izwawen.
D'apres d'autres chercheurs, le mot Azwaw et le mot Agawa/Agawaw n'auraient pas la meme etymologie, Igawawen designant une confederation alors que Izwawen designe l’ensemble des kabyles.
Le professeur
Salem Chaker
avance que le terme
Zwawa
/
Zwawi
utilise par les arabophones ne devrait pas etre relie a
agawa
/
igawawen
mais plutot a
Azwaw
/
Izwawen
(prenom kabyle et nom de clan repandu en Kabylie). Salem Chaker soutient l'idee que
Izwawen
est le veritable nom ancien et autochtone des Kabyles qui,
≪ comble de la depression historique, ont presque oublie leur veritable nom ≫
[
25
]
. En outre, dans l’Ouest algerien, les Kabyles sont toujours designes sous le nom de Zouaoua/Zouaoui
[
26
]
.
La totalite des kabyles se reconnait dans le nom de Azwaw/Izwawen.
Histoire
Durant toutes les invasions anterieures aux
Francais
, les Kabyles avaient reussi a conserver leur independance et ce n'est qu'en 1857 qu'ils furent entierement conquis
[
27
]
,
[
28
]
,
[
29
]
,
[
30
]
,
[
31
]
.
Antiquite
Dans l'Antiquite, les Kabyles sont organises en confederations que les
Romains
appellent
Quinquegentiens
et
Bavares
. L'historien
Ammien Marcellin
fait connaitre les differentes tribus Quinquegentiennes sous les noms de
Tendenses
(Ifnaien),
Mississenses
(Imssissen),
Isaflenses
(Iflissen),
lesalenses
(
Ait Irathen
) et
Jubaleni
(dans les
Bibans
)
[
32
]
.
La
Kabylie
fait partie du
royaume de Numidie
[
33
]
. Il est plus tard annexe par l'
Empire romain
, et est divise entre les provinces d'
Afrique
et de
Mauretanie cesarienne
. Les Romains puis plus tard les
Byzantins
controlent la route principale et la vallee, et evitent les montagnes (appelees
Mont Ferratus
, litteralement : montagnes de fer). Les Kabyles sont le fer de lance de nombreuses revoltes contre la domination imperiale romaine dans la province, les plus devastatrices etant celles des Quinquengentiens et leurs allies
Bavares
, puis celle du chef
Firmus
[
34
]
.
Periode arabe
A la faveur de l'
expansion de l'Islam
au
VIII
e
siecle, les
Omeyyades
controlent des plaines en Kabylie, mais pas toutes les campagnes. Les montagnes autour de Bejaia sont reconnues par les conquerants pour leur forte resistance (appelees en
arabe
:
el aadua
ou
el ‘adua
, en
francais
: ≪ l'ennemie ≫)
[
35
]
. L'Islam est introduit progressivement et pacifiquement sous l'impulsion de
marabouts
. En 743, suivant la
Grande revolte berbere
, et l’effondrement du califat Omeyyade, les Kabyles restent independants du joug de la nouvelle dynastie
Aghlabide
.
Periode fatimide
La dynastie des
Fatimides
fondee au
x
e
siecle, a son centre d'origine situe en
Petite Kabylie
, ou le
da`i
(signifiant ≪ agent recruteur, propagandiste, apotre ≫)
ismaelien
,
Abou Abdallah al-Chii
, a trouve un public receptif pour les croyances millenaires qu'il prechait et a ensuite conduit, avec succes, la tribu kabyle
Kutama
a conquerir l'
Ifriqiya
(Tunisie actuelle, alors occupee par les Aghlabides), atomisant la presence arabe au Maghreb
[
36
]
, puis l'
Egypte
. Apres avoir pris le controle de l'Egypte, les Fatimides perdent de l'interet pour le
Maghreb
, le chef sanhadja
Bologhine ibn Ziri
, herite du controle de l'Ifriqiya (la Kabylie et une grande partie de l'
Algerie
, y compris la
Tunisie
moderne). La branche
Ziride
des
Hammadides
regne sur la place quelque deux siecles, avec un effet durable sur le developpement non seulement de la Kabylie mais aussi de l'Algerie dans sa globalite, refondant des villes comme
Bejaia
(sa capitale apres l’abandon de
Kalaa des Beni Hammad
) et
Alger
, entre autres.
Une partie de la Kabylie des
Babors
(
Jijel
) sont originaires de deux tribus berberes, les
Kutamas
(sous la dynastie
Fatimide
), et les
Sanhadja
(sous la dynastie
Hammadide
). A cela il faut ajouter les berberes d'
Andalousie
qui se sont refugies a
Bejaia
(Bougie), aides par le sultan hammadide
En-Nacer
de Bejaia au
xi
e
siecle.
Apres l'effondrement des Hammadides, la Kabylie passe regulierement sous le joug de diverses dynasties berberes, alors qu'une grande partie de l'interieur n'est pas controlee efficacement. Les Espagnols, en pleine
reconquista
, en profitent, au debut du
xvi
e
siecle, pour prendre pied dans les ports :
Mers el-Kebir
(1504),
Oran
(1509),
Bejaia
(1512),
Le Penon
(en face d'Alger, en 1510). Menaces, les habitants appellent a leurs secours des corsaires turcs, les
freres Barberousse
. En 1516, ils
prennent Alger
, evincent le seigneur local et, quatre ans plus tard, instituent la
regence
et se placent sous la protection virtuelle du sultan ottoman
[
37
]
.
Epoque ottomane
Sous le regne des
Turcs
ottomans
, la majeure partie de la Kabylie est inaccessible aux
Deys
(gouverneurs de la regence d'Alger), qui doivent se contenter d'alliances militaires ou commerciales, de raids occasionnels et de colonies militaires dans certaines vallees. Dans les annees precedant et suivant la periode ottomane, la famille Belkadi
gouverne
longtemps la grande Kabylie, ayant pour capitale
Koukou
, aujourd'hui un petit village pres de
Tizi Ouzou
; mais son pouvoir decline au
xvii
e
siecle.
Les Kabyles sont relativement independants du joug ottoman pendant l'epoque ottomane du Maghreb. Ils resident dans trois royaumes differents, le
royaume de Koukou
, le
royaume des Ait Abbes
, et la principaute des Ait Jubar
[
38
]
.
Les royaumes kabyles beneficient d'une certaine reconnaissance internationale (representations diplomatiques en Espagne, notamment). Des 1512, le corsaire turc
Arudj Barberousse
se joint aux differentes
tentatives kabyles
de reprendre Bejaia aux Espagnols grace a leurs connaissances en navigation
[
39
]
. Les Kabyles allies aux Ottomans
reprennent Bejaia
definitivement en
1555
.
Epoque contemporaine
La region est graduellement prise par les Francais lors de leur
conquete
, a partir de 1857, malgre une resistance vigoureuse des Kabyles. Des chefs comme
Lalla Fatma N'Soumer
continuent la resistance plus longtemps, jusqu'a la
revolte de Mokrani
en 1871.
Les autorites francaises confisquent beaucoup de terres aux tribus les plus rebelles et les accordent aux colons, connus sous le nom de
pieds-noirs
. Pendant cette periode, les Francais procedent a de nombreuses arrestations et deportations, principalement en
Nouvelle-Caledonie
(voir les
Algeriens du Pacifique
). En raison de la colonisation francaise, de nombreux Kabyles emigrent dans d'autres regions a l'interieur, et a l'exterieur de l'
Algerie
[
40
]
. Au fil du temps, les travailleurs emigres sont egalement alles en France.
Dans les annees 1920, les travailleurs immigres algeriens en France organisent le premier parti de promotion de l'independance.
Messali Hadj
,
Amar Imache
,
Si Djilani
et
Belkacem Radjef
sont tres rapidement suivis en France et en Algerie dans les annees 1930. Ils forment des militants devenus indispensables au combat pour une Algerie independante.
Depuis l'
independance de l'Algerie
, dont le signataire des
accords d'Evian
, du cote du
FLN
, est
Belkacem Krim
, des tensions apparaissent a plusieurs reprises entre la
Kabylie
et le gouvernement central. En 1963, le parti
FFS
de
Hocine Ait Ahmed
conteste l'autorite du FLN, qui s'impose comme le seul parti de la nation.
En 1980, plusieurs mois de manifestations ont lieu en Kabylie pour exiger la reconnaissance du
berbere
comme
langue officielle
; cette periode est appelee le
Printemps berbere
. En 1994-1995, un boycott scolaire a lieu, appele ≪ greve du cartable ≫. En juin et
, des manifestations violentes ont lieu apres l'assassinat du chanteur
Matoub Lounes
et contre la loi exigeant l'utilisation de la
langue arabe
dans tous les domaines.
Dans les mois qui suivent
, de grandes emeutes (appelees
Printemps Noir
)- avec l'emergence du
MAK
, un mouvement souverainiste, et de l'
Arouch
, des conseils locaux neo-traditionnels, suivent l'assassinat de Massinissa Guermah, un jeune Kabyle, par des gendarmes. Les protestations diminuent progressivement apres que les Kabyles ont obtenu des concessions du president
Abdelaziz Bouteflika
.
Du 9 au 17 aout 2021, des feux de foret, plusieurs etant d'origine criminelle, se declarent en
Kabylie
causant la mort de plus de 200 personnes, la destruction de domiciles et la perte d'un
ecosysteme
de plusieurs dizaines de milliers d'hectares
[
41
]
,
[
42
]
,
[
43
]
,
[
44
]
. Par la suite, la diaspora a organise des manifestations, notamment a
Paris
, le 10 Octobre 2021
[
45
]
,
[
46
]
,
[
47
]
.
Geographie
L'emplacement geographique de la
Kabylie
a joue un role important dans l'histoire des Kabyles. Le paysage montagneux difficile d'acces de
Tizi Ouzou
,
Bejaia
et
Bouira
a servi de refuge, dans lesquels les Kabyles se sont retires quand ils etaient sous pression, ou occupes, preservant ainsi leur patrimoine culturel d'autres influences culturelles.
La region a ete le fer de lance de plusieurs dynasties locales (
Numides
,
Fatimides
avec la tribu
Kutama
,
Zirides
,
Hammadides
et
Hafsides de Bejaia
) ou du
nationalisme algerien
, et la
guerre d'independance
. Les
Romains
et
Byzantins
controlaient la route principale et la vallee pendant l'Antiquite, et evitaient les montagnes (appelees
Mont Ferratus
, litteralement : montagnes de fer). Les Arabes durant l'
expansion de l'islam
ont controle les plaines, mais pas toutes les campagnes (appelees en
arabe
: "
el aadua
": en
francais
: "l'ennemi" pour leur resistance)
[
35
]
. La
regence d'Alger
tente d'avoir une influence indirecte (via les
tribus kabyles
makhzen
d'Amraoua, et les
marabouts
)
[
48
]
. Les Francais vont progressivement realiser la conquete de la region, et mettre en place une administration directe.
Les provinces algeriennes possedant de nombreuses populations parlant la
langue kabyle
comprennent :
Tizi Ouzou
, Bejaia et
Bouira
, ainsi que
Boumerdes
,
Setif
,
Bordj Bou Arreridj
et
Jijel
.
Alger
a egalement une importante population de Kabyles, ou ils representent plus de la moitie de la population de la capitale.
La Kabylie est appelee
Al Qabayel
("tribus") par la population arabophone, et
Kabylie
en francais. Ses habitants indigenes l'appellent
Tamurt Idurar
("terre des montagnes") ou
Tamurt n Iqvayliyen
/
Tamurt n Iqbayliyen
("terre du kabyle"). Elle fait partie des
montagnes de l'Atlas
, et est situe au bord de la
Mediterranee
.
Organisation sociale
L'
organisation sociale
des Kabyles autrefois
eleveurs
et
agriculteurs
sedentaires a ete abondamment etudiee, notamment par le
sociologue
francais
Pierre Bourdieu
[
49
]
. Ce modele a ete largement modifie par la forte
emigration
qui a bouleverse les rapports sociaux
[
50
]
, l'urbanisation, mais on peut tracer les grands traits de la societe traditionnelle.
L’unite
sociale
de base de la societe kabyle est la famille elargie, l'
axxam
(≪ le foyer ≫). La
txarubt
(≪ la faction ≫) est l’extension de la famille elargie, chaque composante de la faction se refere a l'heritage symbolique d'un ancetre de lignee paternelle. La
txarubt
assure l'integrite de chaque individu et la defense de l'honneur du nom en commun, avant l'introduction du nom patronymique par l'administration coloniale, c'etait le moyen d'identification le plus utilise.
Dans certains villages importants (
tudart
), il y a une structuration par quartier qui regroupe differentes factions (
tixarubin
), c'est l'
adrum
. C'est l'ensemble de ces quartiers qui forment le village. Plusieurs villages peuvent s'unir et former
laarch
(≪ la tribu ≫), un ensemble de tribus donne une
taqbilt
(≪ une confederation ≫), qui donnera son nom aux
berberes
de la region appeles kabyles
[
51
]
.
Chaque village formait une
tajmaat
(≪ une assemblee ≫), une petite ou grande organisation selon l'importance numerique du village, semblable a la
republique
democratique
[
52
]
. Elle etait composee de tous les hommes ayant atteint la majorite, et en principe tout citoyen, quelle que soit sa
condition socio-economique
, pouvait y prendre la parole pour exposer ses idees et prendre position lors des propositions de resolutions. Les vieillards, a qui l'on attribuait le titre d’
imgharen
, parce qu'ils etaient chefs de
famille
ou meme de la lignee vivante, beneficiaient d'un respect particulier et d'une grande ecoute, aussi accordait-on a leurs decisions dans la
tajmaat
une plus grande importance, et la democratie kabyle s'apparentait parfois davantage a une
gerontocratie
.
On y nommait l’
amin
(≪ chef ≫) (ou l’
ameqqran
, ≪ l'ancien ≫, suivant les regions) qui etait charge du bon deroulement de l'assemblee et de la mise en application de ses decisions. Pour les plus grandes
tajmaat
, le chef etait parfois assiste dans ses fonctions par un
uqil
et plusieurs
t'emen
[
53
]
. L'
uqil
avait la responsabilite des revenus de la
tajmaat
, et avait en plus un droit de regard sur les decisions du chef. Il appartenait en general a un
cof
(≪ ligue ≫, alliance de plusieurs tribus
[
54
]
) oppose a celui du chef, constituant un veritable contrepoids au
pouvoir executif
, ce qui assurait une certaine stabilite politique
[
53
]
. Le
t'emen
, sorte de ≪
depute
-
maire
≫, representait son
cof
lors des reunions et transmettait les decisions. Conseil municipal, cour de justice et cour souveraine, la
tajmaat
se referait, en cas de litige ou de probleme, a des textes de lois, les ≪
qanoun
kabyles ≫
[
55
]
, la plus haute autorite juridique, qui definissaient le moindre manquement et sa sanction
[
56
]
.
Le
code de l'honneur
protegeait ≪ la maison, les femmes, les fusils ≫ et stipulait que le
meurtre
devait etre venge par les liens du sang (les auteurs de ces actes y compris les vengeurs etaient rejetes de la communaute). La
filiation
est patrilineaire. Le
patronyme
de l'ancetre commun se transmettait. La
tajmaat
vivait sous l'autorite du groupe, ou l'esprit de solidarite est fort developpe. Pour exemple le terme
tiwizi
(≪ solidarite ≫) designe l'activite collective consistant a aider un villageois dans une de ses taches comme le ramassage des olives
[
57
]
, a laquelle il contribue directement ou en nourrissant les participants.
Rectificatif : le terme
djemaa
, que les Kabyles ont integre en
tajmaat
en le berberisant, est un mot d'origine arabe ; le mot exact en kabyle est plutot
agraw
qui signifie assemblee.
Le
cof
se rapporte non pas a un clan mais a une ligue, le clan est une organisation qui se rapporte a une famille elargie, comme la tribu, alors qu'un
cof
peut etre changeant
[
58
]
.
Population
Demographie
Selon la definition la plus courante en usage aujourd'hui en Algerie, le Kabyle est celui dont la langue maternelle est le
kabyle
, ou sinon dont les parents ont le kabyle pour langue maternelle.
En se fondant sur cette definition la plus courante, le nombre de Kabyles en Kabylie est donc d'environ 3,5 a 4 millions (1,2 million d'habitants dans la
wilaya de Tizi Ouzou
, 1 million dans la
wilaya de Bejaia
, les deux seules wilayas entierement kabylophones, et environ 1,5 a 2 millions d'habitants dans les communes kabylophones des wilayas de
Bouira
,
Boumerdes
,
Jijel
,
Bordj Bou Arreridj
et
Setif
).
En dehors de la Kabylie, les Kabyles sont nombreux a avoir migre vers d'autres regions d'Algerie, principalement Alger et ses environs, mais aussi dans une moindre mesure Oran et Constantine. Il est impossible de connaitre leur nombre de facon precise, mais on peut l'estimer a environ 2 millions, sur deux generations.
Les Kabyles sont donc environ 5,5 a 6 millions en Algerie, soit environ 15 % de la population algerienne.
En dehors du pays, du fait d'une ancienne et forte emigration kabyle vers la France, les Kabyles representent aujourd'hui environ 40 % des
Algeriens
et descendants d'Algeriens en France soit environ 800 000 Kabyles en France (sur 2 millions d'Algeriens et enfants d'Algeriens presents en France). Mais la
France
n'est pas la seule destination des Kabyles. Il y a aussi de grosses communautes kabyles au
Canada
et en
Belgique
.
Culture
Langue
La culture kabyle est une composante de la culture algerienne, maghrebine et mediterraneenne. La specificite linguistique de la region s'illustre notamment par ses traditions, sa musique et son
folklore
.
La langue kabyle
taqbaylit
, textuellement "la (langue) kabyle" (?????????) (Tifna? traditionnels ??????) ou tazwawt (???????) (Tifina? traditionnels ?????) se rattache aux
langues berberes
qui comportent plusieurs variantes. Tres attaches a leur identite berbere, les Kabyles se reclament en fait de la langue Tamazi?t, une langue officielle en Algerie depuis le
.
Taqbaylit/tazwawt
(≪ la kabylite ≫) signifie aussi, dans la semantique kabyle en general, la reference a un systeme de valeurs ancestrales (code de l'honneur), non contradictoire de l'esprit du clan
(cof)
, qui regulent et gerent la vie collective a l'echelle d'un village ou d'une tribu ou confederation.
Religion
Selon
Armand Vire
≪ les Kabyles professent tous la meme religion, l'
Islam
≫, influence par le
soufisme
[
59
]
, comme le soulignaient aussi
Adolphe Hanoteau
et
Aristide Letourneux
[
60
]
. Selon
Mouloud Mammeri
la confrerie
Rahmaniya
est l'une des plus puissantes confreries soufi d'Algerie.
Avant l'acceptation de l'islam par les Kabyles, la Kabylie a connu l'ensemble des religions du
bassin mediterraneen
sans pour autant les avoir pratiquees, ayant meme contribue, comme partie integrante du monde berbere, a la fourniture de quelques dieux et deesses aux Grecs et aux Romains et aux Egyptiens, telle que
Antee
. D'abord devoues a un Dieu nomme Yakuc qui etait le Dieu probablement de tous les Berberes etant donne que ce nom se retrouve sous differentes formes d'un bout a l'autre du Maghreb et est toujours employe au Mzab dans certaines incantations, la religion des Kabyles repose sur une cosmogonie precise et tres elaboree encore connue des vieillards. Peu d'ouvrages ont ete faits a propos de la cosmogonie kabyle, on a celui de l'anthropologue Leo Frobenius dans son tome 1 en allemand traduit en francais par Muqran Fetta en "contes kabyles". Le culte se concentrait donc autour d'un Dieu unique et transcendant, Yakuc mais aussi d'un monde invisible de gardiens sentinelles des lieux (i?assassen/ina?afen) et des esprits (aharayruc, pl. iharayrac/djinn, pl. ledjnun), les croyances en de nombreuses creatures mythologiques, monstrueuses et/ou bienfaisantes faisaient aussi partie de la religion des Kabyles. Beaucoup de representations rupestres prehistoriques ainsi que des figurations rupestres et steles libyques montrent que ce culte remonte a une periode tres ancienne
[
61
]
.
Une minorite chretienne evangelique est en developpement important dans les annees 2000 et 2010
[
62
]
,
[
63
]
.
Islam
L'islam s’est installe au
Moyen Age
et il constitue la religion majoritaire des Kabyles. Son influence sur la culture, la societe est majeure ; et ce a travers diverses periodes historiques.
Au debut de la conquete musulmane du Maghreb, la population
berbere
se convertissait massivement. Mais les inegalites entre arabes
musulmans
et non-arabes, l'imposition de lourdes taxes, le statut de
dhimmis
, ont provoque des revoltes repressives envers les arabes, les revoltes allant jusqu'a massacrer et expulser des tribus arabes entieres (lors de la
Grande revolte berbere
en 739-743) et un repli de la population dans des doctrines contestataires du pouvoir du calife, le
kharidjisme
et le
chiisme
. En
petite-Kabylie
, c'est le
chiisme
ismaelien
des tribus
Kutama
avec l'aide des
Zouaoua
pourtant peu islamises, qui predominera et qui participera a etablir la dynastie
fatimide
et a fonder la ville du
Caire
pour capitale
[
67
]
. L'Empire Fatimide initie par les Kutamas s'etendait du Maghreb jusqu'a
Bagdad
en
Irak
.
Le
sunnisme
a ete ensuite introduit notamment avec le regne de la dynastie berbere
hammadite
qui, depuis
Bejaia
sa capitale, a rayonne sur l'Algerie et le bassin occidental de la Mediterranee aux
XI
e
et
XII
e
siecles
[
68
]
. Pratiquant un ≪ islam ≫ parfois influence par le maraboutisme et le soufisme (a l'image de la confrerie Rahmaniya).
La ville de Bejaia connaitra son age d'or, notamment pour son rayonnement spirituel en raison du grand nombre de saints soufis qui en sont issus, les plus celebres sont Yemma Gouraya, ou Said El-Bedjaouy
[
69
]
,
[
70
]
. La ville attirera meme de grands mystiques, comme
Ibn Al Arabi
de
Cordoue
, qui participeront a l'identite religieuse de la region et plus generalement de l'Afrique du nord en melant la mystique soufie aux vieilles croyances animistes des berberes
[
71
]
. Pendant cet age d'or Bejaia sera surnommee la petite Mecque
[
72
]
. La Wilaya de Tizi-Ouzou est la Wilaya qui abrite le plus de mosquee en Algerie, la moitie des mosquees se trouvent dans cette wilaya.
Politique et laicite
Selon Yidir Plantade, la
Kabylie
comme le reste du
Maghreb
est restee attachee au cours de son histoire a une religiosite populaire avec des figures locales comme les saints et les marabouts
[
73
]
. Pour lui, deja avant la venue francaise, la societe kabyle est
≪ a mi-chemin entre religiosite profonde et secularisme pre-moderne ≫
, cependant il parle de la laicite comme un element exogene a la Kabylie et il considere la culture laique comme importee d'outre-Mediterranee par l'ecole republicaine francaise
[
74
]
. Il note cependant le fait que, lors de la colonisation francaise, ces idees ont marque profondement les Kabyles qui frequentaient les ecoles coloniales. Il decrit ces nouvelles elites comme
≪ modelee par l'ecole et par l'administration francaise ≫
[
75
]
. Ces mouvements laiques apres avoir seduit la population dans les annees 1960 avec l'emergence du mouvement
berberiste
connaissent un declin. Selon l'auteur, face a l'impasse dans laquelle ce mouvement laique est engage on assiste a un regain de religiosite en Kabylie surtout de la part de la jeunesse
[
76
]
.
Diaspora
Pour des raisons historiques et economiques, les Kabyles ont emigre en France. Ils sont au nombre de 1 500 000 en France
[
77
]
,
[
78
]
. Plusieurs personnalites francaises notables ont un ascendant d'origine Kabyle, comme
Zinedine Zidane
,
Karim Benzema
[
79
]
,
Kheira Hamraoui
,
Kylian Mbappe
[
80
]
,
Comte de Bouderbala
,
Malik Zidi
,
Mohamed Fellag
,
Erika Sawajiri
,
Mhamed Arezki
,
Zinedine Soualem
,
Jalil Lespert
,
Ramzy Bedia
,
Daniel Prevost
,
Jacques Villeret
,
Dany Boon
,
Marie-Jose Nat
,
Maiwenn
,
Edith Piaf
[
81
]
,
[
82
]
,
[
83
]
,
Isabelle Adjani
,
Marcel Mouloudji
,
Alain Bashung
,
Etienne Daho
,
Rachid Taha
,
Areski Belkacem
,
Marina Kaye
,
Chimene Badi
,
Sheryfa Luna
,
Kenza Farah
,
Riles
,
Sinik
,
Rim'K
,
Sofiane Zermani
,
DJ Snake
,
Kamel Ouali
,
Aziz Chouaki
,
Alice Zeniter
,
Mustapha Ourrad
,
Mouloud Achour
,
Messaoud Benterki
,
Meriem Amellal
,
Rachid Arhab
,
Idriss Aberkane
,
Le Raptor
,
Rachid Nekkaz
,
Alexandre Djouhri
,
Jean-Baptiste Djebbari
,
Jordan Bardella
,
Azouz Begag
,
Mouloud Aounit
,
Yamina Benguigui
,
Fadela Amara
,
Kahina Bahloul
,
Belkacem Lounes
,
Salima Ait Mohamed
,
etc.
Musique
La variete kabyle (moderne ou traditionnelle) est l'une des musiques les plus importantes en
Algerie
. De nombreux artistes sont natifs de
Kabylie
ou d'origine kabyle, notamment
Kamel Hamadi
,
Mohamed Iguerbouchene
,
Rabah Taleb
,
Farid Ferragui
,
Cherif Kheddam
,
Rabah Asma
,
Lounis Ait Menguellet
,
Nouara
,
Brahim Izri
,
Massa Bouchafa
,
Djamila
,
Lounes Matoub
,
Youcef Abdjaoui
,
Idir
,
Slimane Azem
,
Cherifa
,
Malika Domrane
,
Yasmina
,
Bahia Farah
,
DjurDjura
,
Ideflawen
,
Tagrawla
,
Amzik
,
Cheikh Sidi Bemol
,
Abranis
,
Ali Amran
,
Souad Massi
,
Djamel Allam
,
Salah Sadaoui
,
Allaoua Zerrouki
,
Cheikh Sadek El Bejaoui
,
Amar Ezzahi
,
Boudjemaa El Ankis
,
Boudjemaa Agraw
,
Takfarinas
,
Ait Meslayene
,
Cheikh El Hasnaoui
,
Mouloud Zedek
,
Oulahlou
,
Ferhat Mehenni
, etc.
La Kabylie a donne aussi quelques grands noms au
chaabi algerien
comme notamment
Hadj M'hamed El Anka
,
Kamel Messaoudi
,
Abdelkader Chaou
, etc.
Theatre et cinema
Le cinema algerien se souviendra de
Rouiched
, un Algerois qui trouve ses racines dans les villages de Kabylie et a reuni, comme personne d'autre, les Algeriens dans les salles de cinema et de theatre pendant plus de 40 ans.
Mohamed Fellag
, natif de
Azeffoun
, brilla durant ses debuts dans les salles de theatre d'Alger avant d'emigrer par peur des integristes. Il changea de public et trouva dans l'emigration algerienne et maghrebine nombre de fans. L'un des cineastes kabyles les plus prolifiques est incontestablement
Abderrahmane Bouguermouh
. Il est connu pour avoir adapte au cinema le roman de
Mouloud Mammeri
,
La Colline oubliee
(en
kabyle
:
Tawrirt yettwattun
), et realise egalement un documentaire sur les
evenements du 8 mai 1945
[
84
]
. Il y a aussi la realisatrice
Habiba Djahnine
, en particulier son documentaire
Lettre a ma sœur
, evoquant l'assassinat de sa sœur
Nabila Djahnine
et les droits des femmes durant la
Decennie noire
, ou encore le realisateur
Azzedine Meddour
notamment pour le film
La Montagne de Baya
.
Peinture
M'hamed Issiakhem
,
Hamid Tibouchi
sont deux peintres et calligraphes qui ont marque la scene algerienne et internationale par leurs œuvres, qui, pour le premier, s'inspirent plus de la
guerre d'Algerie
[
85
]
avec notamment la peinture "Resurrection du Chahid (1978)"
[
85
]
, et de la culture Amazigh comme le tableau "Paysage de Kabylie (1960)". Ces inspirations que l'on denote particulierement dans certaines œuvres d'
Hocine Ziani
a l'image de
La Reine Tin Hinan
.
Sculpture
Baaziz Hammache
Artiste Sculpteur kabyle connu pour ses œuvres des statues place au 4 coins de l'Algerie majoritaire en kabylie tel que
Bougie de Tizi Ouzou
et le sculpteur
Olivier Graine
Artiste sculpteur kabyle connue par son œuvre la statue de Mouloud Mammeri et Le Jardin des Artistes situe a
Ait Yenni
.
Sport
Les Kabyles sont representes par des sportifs tels
Mouloud Iboud
,
Mohand Cherif Hannachi
,
Ali Fergani
,
Moussa Saib
,
Rachid Mekloufi
,
Zinedine Zidane
,
Rabah Madjer
,
Yacine Adli
[
86
]
,
Kheira Hamraoui
,
Mustapha Dahleb
,
Salah Assad
,
Mehdi Tahrat
,
Nouria Benida-Merah
,
Samir Ait Said
,
Larbi Benboudaoud
,
Soraya Haddad
,
Sarah Ourahmoune
,
Loucif Hamani
,
Cherif Hamia
, etc. Les clubs de foot tels la JSK (
Jeunesse sportive de Kabylie
), la
JSMB
et le
MO Bejaia
sont les clubs principaux de la region, aussi la region est connue pour le
Volley-Ball
notamment a Bejaia.
Litterature
Economie
L'economie traditionnelle de la region est basee sur l'
arboriculture
(
vergers
et
oliviers
) et sur l'artisanat (
tapisserie
ou
poterie
). La culture des montagnes et des collines cede peu a peu a l'industrie locale (
textile
et
agroalimentaire
). Au milieu du
XX
e
siecle, avec l'influence et le financement de la
diaspora Kabyle
, de nombreuses industries sont developpees dans la region. Elle devient la deuxieme region industrielle la plus importante du pays apres
Alger
. Les Kabyles sont reputes fort mobiles. Bien avant la colonisation francaise, ils sillonnent une bonne partie de l’
Afrique du Nord
pour leur commerce mais aussi en quete de travail ; leur polyvalence les predisposait a l’exercice de differents metiers. Ils louent leurs services comme
soldats
,
macons
, constructeurs de
moulins hydrauliques
, faucheurs de ble, etc.
Pendant la
presence des Ottomans
, les Kabyles dits
Zouaoua
(originaires de Kabylie occidentale) et M’ziti (originaires de
Kabylie orientale
) sont nombreux a Alger et
Constantine
organises en
corporations
, a l’instar d’autres groupes regionaux ou confessionnels algeriens (Biskris,
Mozabites
,
Juifs
et cetera) ; ils sont employes comme
terrassiers
,
jardiniers
, gardes du
Dey
, etc. Rares sont les Kabyles qui se fixent definitivement loin de leurs villages ; ce n’est qu’apres la destruction des bases de l’economie kabyle traditionnelle lors des revoltes de 1857 et
1871
que l’emigration se transforme peu a peu en departs definitifs et lointains (
Tunisie
,
Syrie
,
France
et cetera)
[
87
]
.
Genetique
Une etude d'Arredi.et al. (2004) donne les frequences des lignees d'une population kabyle de la
Wilaya de Tizi Ouzou
:
- Les haplogroupes Y-Dna, transmis exclusivement par la lignee paternelle, ont ete trouves aux frequences suivantes en
Kabylie
: E1b1b1b (E-M81) (47,36 %), R1* (xR1a) (15,78 %) (plus tard analyse comme R1b3/R-M269, et aujourd'hui R1b1a2
[
88
]
), J1 (15,78 %), F* (xH, I, J2,K) (10,52 %) et E1b1b1c (E-M123) (10,52 %)
[
89
]
. L'haplogroupe J est en grande partie d'origine
neolithique
[
90
]
.
- Les haplogroupes MtDNA, transmis exclusivement par la lignee maternelle, sont trouves aux frequences suivantes : H (32,23 %) majoritairement H1 et H3; U* (29,03 % et 17,74 % U6), trouves dans d'anciens specimens
iberomaurusiens
; preHV (3,23 % ; preV (4,84 %); V (4,84 %); T* (3,23 %); J* (3,23 %); L1 (3,23 %); L3e (4,84 %); X (3,23 %); M1 (3,23 %) ; N (1,61 %) et R (3,23 %).
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Annexes
Articles connexes
Liens externes