Juan Jose Torres Gonzalez
(
Cochabamba
,
Bolivie
,
-
Buenos Aires
,
Argentine
,
), surnomme
JJ
(initiales de son prenom), est un
homme d'Etat
bolivien
, president de la Bolivie entre le
et le
. Socialiste, il fut assassine dans le cadre de l'
operation Condor
alors qu'il se trouvait en exil a
Buenos Aires
, en
Argentine
.
Juan Jose Torres entre en 1941 a l'age de 21 ans a l'ecole militaire d'artillerie d'Argentine. De retour en Bolivie, il devient attache militaire au
Bresil
puis ambassadeur en
Uruguay
, avant d'etre nomme chef d'etat-major des armees boliviennes : c'est dans ce cadre qu'il dirige la lutte contre
la guerilla d'Ernesto Guevara
, en 1967.
En 1969, le president
Siles Salinas
, qui a succede au general Barrientos apres la mort de celui-ci dans un accident d'avion, est victime d'un
coup d'Etat
dirige par
Alfredo Ovando Candia
; Ovando est lui-meme renverse par le general
Rogelio Miranda
(en)
la meme annee. C'est a ce moment-la que Juan Jose Torres organise un ≪ contre-coup d'Etat ≫ et devient le
50
e
president de la Bolivie
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1
]
. Appartenant au courant nationaliste et reformiste de l’armee, il denonce le capitalisme parce qu'il perpetue le sous-developpement et la dependance du pays a l'egard de l'etranger. En 1969, il avait ete l'un des principaux protagoniste de la nationalisation de la
Gulf Oil
et avait participe a l'occupation du siege de la societe a La Paz
[
2
]
.
Dans son premier discours en tant que chef de l’Etat, il precise l'orientation de son gouvernement : ≪ Nous favoriserons l'alliance des forces armees avec le peuple et construirons la nationalite sur quatre piliers : les travailleurs, les universitaires, les paysans et les militaires. Nous ne separerons pas le peuple de son bras arme et imposerons un gouvernement nationaliste-revolutionnaire qui ne se rendra pas, defendra les ressources naturelles, si necessaire au prix de sa propre vie
[
2
]
. ≫ Il instaure une Assemblee du peuple, s’apparentant a un
soviet
, qui se reunit au Parlement ; exproprie l'industrie du sucre ; amorce des negociations avec le gouvernement chilien de
Salvador Allende
afin d'obtenir un acces bolivien a la mer ; amnistie les anciens rebelles qui n'avaient pas ete assassines apres leur capture (dont
Regis Debray
) ; augmente le budget des universites et demande la fermeture du Centre de transmissions strategiques des Etats-Unis (connue comme le
Guantanamito
)
[
2
]
.
Rapidement son gouvernement est sujet a des pressions exterieures. L'ambassadeur des Etats-Unis Ernest Siracusa (qui avait participe au coup d’Etat contre
Jacobo Arbenz
au Guatemala en 1954, puis avait ete expulse du Perou en 1968, accuse d’etre un homme de la CIA) le somme de changer de politique, le menacant de blocage financier. La
Banque mondiale
et la
Banque interamericaine de developpement
lui refusent les prets necessaires a la poursuite des travaux de developpement industriel
[
2
]
. Mais son gouvernement n'est pas stable, car soutenu seulement par une minorite de l'armee et par la classe moyenne du pays. Les classes aisees, une partie de l’armee, l'aile droite du
MNR
et le parti phalangiste complotent contre lui
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2
]
. En 1971, il est force de s'exiler en Argentine lorsque le colonel d'extreme droite
Hugo Banzer
, soutenu par le
regime militaire bresilien
et les
Etats-Unis
, le renverse apres plusieurs jours de combats entre la faction putschiste de l'armee et les milices ouvrieres et paysannes qui tentaient de faire echec au coup d’Etat
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2
]
.
Depuis l'Argentine, Torres planifie son retour en Bolivie, organisant la revolution qui pourrait provoquer la chute du regime de Banzer, mais il disparait le
, deux mois apres le putsch de
Jorge Rafael Videla
: il est retrouve mort le lendemain, crible de balles. Les gouvernements argentin et bolivien de l'epoque ont rejete toute accusation
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3
]
.