Joseph Wendl
, ne le
a
Steyr
(
Haute-Autriche
) et mort dans cette meme ville le
, est un inventeur industriel autrichien qui intervint dans le secteur de l'armement. Il fonda la Manufacture d'armes autrichienne de Steyr, plus connue comme
Steyr-Daimler-Puch
.
Fils du fabricant d'armes
Leopold Werndl
et de son epouse Josepha Muller, il fut apprenti fraiseur a
Prague
et a
Vienne
avant d'accomplir un long voyage d'etude a travers l'
Angleterre
, la
Thuringe
et enfin aux Etats-Unis, dans les usines
Remington
et
Colt
. A son retour, en 1855, il prend avec sa mere les renes de l'entreprise
Josef und Franz Werndl & Comp., Waffenfabrik und Sagemuhle
.
Werndl batit son succes sur le marche des pieces detachees : il imagina de fabriquer en grande serie des pieces usinees tres precisement et facilement interchangeables. Il commenca par introduire de nouvelles techniques de fabrication dans l'usine de
500 ouvriers
qu'il venait de prendre en main et, en collaboration avec son contremaitre
Karl Holub
(de)
et remporta sur les fusils Remington la fourniture de l'
armee d'Autriche-Hongrie
grace a son
verrou rotatif
de
culasse
. L'usine employa bientot jusqu'a 6 000 ouvriers, et devint une societe par actions,
Osterreichische Waffenfabriksgesellschaft
(OEWG), dont Werndl etait le directeur-general. La production grimpa a 8 000 fusils par semaine.
Par contrat passe le
, Werndl s'engage a fournir au ministere de la Guerre 100 000 fusils
Modele 67
a chargement par la culasse
. Mais des differends avec ses employes ralentissaient la production, et c'est ainsi que parut la dependance de l'armee d'Autriche-Hongrie, qui n'avait qu'un seul fournisseur (autrichien) de fusils de ce genre. Le Journal de l'armee signale d'ailleurs que l'usine de Werndl possede a elle seule plus de machines que l'ensemble des autres fabricants autrichiens
[
1
]
. Le journal satirique
Kikeriki
(de)
publia a ce sujet en 1869 une caricature de Werndl
[
2
]
disant :
≪ Que veulent-ils donc? si je livre les fusils dans les delais,
j’augmente le risque de guerre ;
si j'ai du retard,
je menace la paix.
Que je livre des fusils (
Gewehr
) ou pas, j'ai des garanties (
Gewahr
) ! ≫
Werndl privilegiait la
≪ production d'electricite par turbinage ≫
afin de faire face a la crise du marche de l'armement. OEWG fabriquait des
dynamos
, des
lampes a incandescence
et des
tubes d'eclairage
. A l'occasion du salon regional de l'electricite, de l'industrie et du bois de 1884 (du
au
) il fit installer l'eclairage dans plusieurs rues et des places telles la place Karl-Ludwig (aujourd'hui Volksstrasse). Certaines rues et ruelles conservaient leur
eclairage au gaz
afin de montrer la superiorite de l'eclairage electrique. La nouveaute etait l'energie electrique elle-meme qui, contrairement aux expositions universelles de Vienne et de Paris, venait du turbinage de l'eau. Werndl construisit les premieres
centrales hydroelectriques
d'Autriche et c'est ainsi que la ville de Steyr fut la premiere ville des Alpes equipee en courant. Ce n'etait toutefois qu'ephemere, car les ampoules furent recuperees a la fin de l'Exposition, ou l'
empereur Francois-Joseph
s'etait rendu le
, suivi le
par le
prince Rodolphe
et la
princesse Stephanie
[
3
]
,
[
4
]
.
La collaboration avec Holub et l’ingenieur des chemins de fer
Ferdinand von Mannlicher
fit de la petite manufactures d'armes autrichienne un producteur de niveau mondial, capable de produire neuf millions d'armes de toutes les tailles entre 1869 et 1911. Avec par moments jusqu'a 15 000 ouvriers, OEWG etait la plus grande usine d'armes d'Europe
[
5
]
.
Werndl construisit pour ses ouvriers des logements, des ecoles, un dispensaire et une piscine, et fut le fondateur de l'ecole de natation de
Steyr
[
6
]
,
[
7
]
. La
cite ouvriere
a ete en partie preservee par la municipalite, en particulier dans le quartier des
Wehrgraben
.
Le
Vendredi saint
de 1889, Werndl contracta une
pleuresie
alors qu'il tentait malgre la pluie de rallier Letten (commune de
Sierning
) dans un
cabriolet a chevaux
decouvert. Il s'eteignit le
a
5
h
45
dans sa villa de
Petzengutl
, age de 58 ans. Il fut inhume au cimetiere du Mont-Tabor de Steyr
[
8
]
.
- ↑
D'apres
Hans Stogmuller
,
Josef Werndl und die Waffenfabrik in Steyr
, Ennsthaler,
,
p.
153 et suiv
.
- ↑
Kikeriki! magazine satirique.
n
o
28. (
9
e
annee) 15 juillet 1869 (page de titre)
- ↑
Hans Stogmuller:
Josef Werndl und die Waffenfabrik in Steyr
, Ennsthaler 2010 S. 227 ff Kapitel:
Das elektrische Abenteuer
- ↑
Karl-Heinz Rauscher:
Der Konig von Steyr. Anmerkungen zu Josef Werndl
, Weishaupt Verlag 2009 S. 53 ff
- ↑
Cf.
Benedikt Schnabl, ≪
Industriegeschichte der Stadt Steyr
≫,
.
- ↑
D’apres
≪
Die Steyrer Schwimmschule - Altestes Arbeiterfreibad Europas
≫
(consulte le
)
- ↑
D’apres
≪
Josef Werndl - Der Pionier von Steyr
≫
[
archive du
]
, sur
3Sat
,
.
- ↑
D'apres
Karl-Heinz Rauscher,
Der Konig von Steyr. Anmerkungen zu Josef Werndl
, Weishaupt Verlag,
,
p.
184 et suiv
.
Sur les autres projets Wikimedia :
: document utilise comme source pour la redaction de cet article.
- Hans Stogmuller,
Josef Werndl und die Waffenfabrik in Steyr
, Verlag Ennsthaler,
, 371
p.
(
ISBN
978-3-85068-860-4
)
- Karl-Heinz Rauscher,
Der Konig von Steyr. Anmerkungen zu Josef Werndl
, Weishaupt Verlag,
, 208
p.
(
ISBN
978-3-7059-0299-2
)
- Joschi Schuy,
Das Waffensystem Werndl. Josef Werndl ? Erfolg und Dynamik aus Steyr
, Linz,
, 485
p.
(
ISBN
3-9500718-0-6
)
- Maximilian Narbeshuber,
Der Pionier von Steyr : Biographischer Roman um Josef Werndl
, Verlag Ennsthaler
- (de)
Dickinger,
≪
Werndl, Joseph
≫
, dans
Allgemeine Deutsche Biographie
(ADB)
,
vol.
42, Leipzig,
Duncker & Humblot
,
,
p.
17-18