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John Cassavetes

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John Cassavetes
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John Cassavetes dans Johnny Staccato (1959).
Nom de naissance John Nicholas Cassavetes
Naissance
New York , Etats-Unis
Nationalite Drapeau des États-Unis Americaine
Deces (a 59 ans)
Los Angeles , Californie , Etats-Unis
Profession Realisateur
Scenariste
Acteur
Films notables Realisateur :
Shadows
Faces
Une femme sous influence
Acteur uniquement :
Les Douze Salopards
Rosemary's baby
Furie
Signature de la personnalité

John Cassavetes , ne le a New York et mort le a Los Angeles , est un acteur , scenariste et realisateur americain .

Il commence sa carriere comme comedien. Il endosse plusieurs roles d'abord au theatre, puis a la television, dans des series televisees dont la plus connue est Johnny Staccato . Sa notoriete grandit lorsqu'il decide de passer au cinema, notamment dans Face au crime ( Crime in the streets ) de Don Siegel . Mais c'est surtout derriere la camera, en tant que cineaste, que John Cassavetes va se distinguer. En 1959, il realise Shadows , tournant avec une troupe d'amateurs et avec ses propres moyens. Le film engage le realisateur et le cinema americain dans la voie de l'independance. En rupture avec l'industrie hollywoodienne avec laquelle il a une courte et decevante experience, son cinema evolue vers un style qui lui est propre. Faces , Une femme sous influence , Opening Night continuent a s'inscrire dans une dynamique de cinema independant. Il libere le jeu d'acteur qu'il place au centre de son dispositif cinematographique et focalise son œuvre sur la classe moyenne americaine.

Ses films revelent le talent de son epouse Gena Rowlands et de plusieurs de ses amis tels que Peter Falk ou Ben Gazzara . C'est un cineaste-auteur reconnu pour son style personnel accordant une importance cruciale aux acteurs. Il laissait en effet une grande marge de manœuvre aux comediens lors des repetitions et modifiait le script en consequence, ce qui a trop souvent amene le public et la critique a penser que l'improvisation est utilisee systematiquement dans tous ses films [ 1 ] . Il va marquer les generations suivantes de realisateurs americains.

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Debuts de carriere [ modifier | modifier le code ]

Cassavetes et Gena Rowlands a l'epoque de la serie televisee Johnny Staccato en 1959.

John Cassavetes nait a New York dans une famille d'origine grecque  ; son pere, originaire du Piree , a immigre aux Etats-Unis a l'age de onze ans. Il passe une enfance heureuse et frequente dans sa jeunesse les salles obscures en compagnie de son frere. Peu interesse par les etudes superieures, pousse par ses camarades, il s'inscrit a des etudes d'art dramatique a l' American Academy of Dramatic Arts , au debut des annees 1950 [ 2 ] . Cette ecole, consideree comme prestigieuse, est alors tres impregnee des methodes en vogue de l' Actors Studio . Le jeu d'acteur de Cassavetes ainsi que plus tard sa direction sont influences par les enseignements de Lee Strasberg , notamment la culture d'une relation etroite entre le comedien et son personnage. Ses etudes terminees, il part deux ans en tournee et travaille un temps sur Broadway . Il rencontre a la sortie d'une representation une jeune comedienne, Gena Rowlands , qu'il epouse en 1954 . Le couple aura trois enfants ? Nick , Alexandra et Zoe  ; tous trois poursuivront une carriere cinematographique.

L'acteur abandonne assez vite les planches pour le petit ecran. Ses premieres apparitions sont essentiellement dans des seconds roles dans des series. Il participe a des drames televises parmi lesquels les emissions populaires The Philco television Playhouse , The Goodyear Television Playhouse ainsi que Kraft Television Theatre , qui sont des retransmissions (parfois, en direct) de pieces de theatre. A cette epoque, la television americaine est deja un media de masse. Les chaines entreprennent de monter des programmes auto-produits qui leur permettent de se hisser au niveau du theatre et du cinema, et d'acquerir ainsi leurs lettres de noblesse. Ces emissions ont contribue a ce qui a ete appele ≪ The Golden Age of Television ≫ (l'Age d'or de la television) aux Etats-Unis et qui sont vues par certains comme des programmes d'anthologie dans l'histoire audiovisuelle americaine [ 3 ] . Plusieurs comediens qui sont ensuite devenus celebres, tels Eli Wallach , Grace Kelly ou encore James Dean , y ont egalement fait leurs premieres armes. Ces productions exigeantes sur le plan professionnel marquent le debut de carriere de John Cassavetes. Le travail qu'il y accomplit participe a la maturation de son jeu d'acteur. Sa collaboration avec la television, les liens qu'il y tisse sont plus profonds et constants que dans le theatre auquel il ne revient que dans les annees 1980 .

Repere lors de l'une de ses prestations televisees, Cassavetes decroche en 1956 un premier role au cinema dans Face au crime ( Crime in the Streets ) de Don Siegel puis dans L'Homme qui tua la peur ( Edge of the City ) de Martin Ritt aux cotes de Sidney Poitier . C'est a cette occasion qu'il se familiarise avec la mise en scene cinematographique. Les deux films lui valent aussi une certaine notoriete qui lui permettra par la suite d'obtenir des engagements qui le sortiront bien souvent de ses deboires financiers. La meme annee, avec un ami, Bert Lane, il monte a New York un atelier d'enseignement theatral : le Variety Arts Studio . Les cours s'adressent initialement a des semi-professionnels, puis s'ouvrent largement a tout le monde [ 4 ] . On y privilegie l'improvisation, le travail de groupe ; l'ambiance y est studieuse. Bientot Cassavetes eprouve le besoin de pousser davantage son experience artistique [ 5 ]  ; fort de son experience cinematographique en tant que comedien et fort du travail accompli dans son enseignement, il decide de passer a la realisation : il delaisse la direction de l'atelier theatral pour se consacrer au tournage de Shadows .

L'experience Shadows [ modifier | modifier le code ]

Contexte, tournage du film [ modifier | modifier le code ]

Times Square a New York (dec. 2001), decor de la scene finale de Shadows . Pour le realisateur qui y est ne, la metropole et ses rues constituent une ambiance a part entiere du film. Il y reviendra tourner Opening Night et Gloria .

John Cassavetes commence sa carriere de cineaste en 1958 par un coup de maitre. Shadows procure au realisateur une renommee internationale, surtout en Europe. Shadows , et plus tard Connection de Shirley Clarke , font partie de cette epoque ou quelques œuvres a petit budget, tournees en decors naturels, avec des comediens inconnus, apparaissent soudainement pour s’inscrire en marge d’un cinema americain sature de lourdes et tres ambitieuses productions. Cette nouvelle vague new-yorkaise provoque un appel d’air dans le cinema national. On evoque alors l’emergence d’une ≪ nouvelle ecole de New York ≫ ou d’un ≪ cinema verite ≫ [ 6 ] .

Le film nait dans la spontaneite et l'improvisation. Un soir de 1958 , Cassavetes est invite a une emission de radio et lance une campagne de fonds pour financer un film dont l'idee lui est venue d'une seance d'improvisation qui s'est deroulee l'apres-midi meme dans son ecole de theatre [ 7 ] . L’histoire de Shadows est celle d’un petit groupe de jeunes noirs et metis confrontes a la discrimination raciale . Les personnages cherchent a echapper au clivage social impose par leur couleur de peau. Au depart, le realisateur n'a en tete qu'une vague intrigue. Il travaille deux semaines avec ses comediens a elaborer des personnages et ce faisant une histoire qui se construira au fil du tournage qui dure quatre mois. L'impulsion de depart devient un etat d'esprit, la spontaneite est la ligne directrice du film. Les comediens improvisent [ 8 ] , tout comme le jazzman Charles Mingus qui signe la bande originale [ 9 ] . Cassavetes estime que les acteurs au cinema sont brides par les marques au sol qui permettent de veiller a ce qu'ils se situent bien dans le cadre et soient convenablement eclaires. Pour rendre le jeu des comediens encore plus libre, il supprime les marques et impose a la camera qu'elle les suive dans leurs mouvements [ 10 ] . Le metteur en scene n'hesite pas non plus a integrer a l'equipe technique des personnes qui n'ont pas la moindre experience cinematographique. Al Ruban , qui par la suite sera chef operateur de plusieurs de ses films, n'a, a cette epoque, aucun metier [ 11 ] . Seymour Cassel , futur interprete en titre de plusieurs films de Cassavetes, sert d'homme a tout faire, s'empare du cadre et sera bombarde distributeur. Cassavetes compte avant tout sur l'emulation et l'engagement de chacun dans le travail creatif [ 12 ] .

Travail collectif, comediens libres de leur mouvement, dialogues elabores a partir d'improvisations, Shadows contient d'ores et deja les traits caracteristiques du style de Cassavetes. Ce premier film pose aussi les bases des futurs scenarios de l'auteur. Les personnages sont des hommes ou femmes issus de la classe moyenne americaine qui menent une vie ordinaire ? et, de fait, le racisme ordinaire denonce par le film ne dit pas son nom. Autre element recurrent dans l'œuvre du cineaste, il s’agit d’une chronique sans denouement. On suit les personnages le temps d’un episode de leur vie et on les quitte sans chute dramatique, sans retournement de situation, sans conclusion [ 13 ]  : Ben, l’un des trois heros du film, disparait simplement dans les rues de New York, le menton enfonce dans son blouson. Une fin qui tranche avec les epilogues traditionnels du cinema americain.

Accueil du film [ modifier | modifier le code ]

Shadows mettra du temps a trouver son public. C'est qu'avant d'etre un film, il s'agit surtout d'un travail experimental pour le realisateur ; aucune distribution commerciale n'est envisagee. Le film est tout de meme projete a la fin de l'annee 1958 au cinema Le Paris , a New York. En depit d'une representation desastreuse aux dires du cineaste, l'evenement est relaye par la revue new-yorkaise Film Culture dirigee par Jonas Mekas , critique et realisateur independant qui s'enthousiasme pour le film. Cependant, John Cassavetes n'est pas satisfait de son œuvre. Il decide de reprendre le montage et s'accorde dix jours de tournages supplementaires. Il ajoute des sequences et remanie l'histoire. La nouvelle version de Shadows qui demeure a ce jour la seule visible ? la premiere etant interdite par Gena Rowlands , heritiere de son epoux [ 14 ] ? contribue a endetter encore davantage le jeune cineaste qui attend son premier enfant ( Nick Cassavetes , futur realisateur). Il accepte donc de jouer le role d'un detective prive dans une serie televisee, Johnny Staccato . Cette production tournee dans la pure tradition du film noir obtient a son corps defendant, une certaine popularite [ 15 ] . Il realisera d'ailleurs lui-meme cinq episodes et contribuera a l'ecriture de plusieurs des scenarios.

Pour autant, Shadows poursuit son parcours. Grace a Seymour Cassel , envoye en mission en Europe pour vendre le film, il est d'abord projete au National Film Theater de Londres , puis a la Cinematheque francaise , et remporte le prix de la critique Pasinetti au Festival de Venise en 1960 . Il trouve finalement un distributeur britannique, la Lion International Films (egalement distributeur du Troisieme Homme de Carol Reed ), qui va lui permettre d'etre exploite internationalement.

La renommee grandissante du jeune realisateur interesse Hollywood et les majors du cinema americain qui l'embauchent pour realiser un nouveau film. Il quitte New York pour Los Angeles ? plus precisement pour Beverly Hills ou il s'installe avec sa famille. Il realisera pour les studios deux longs metrages : Too Late Blues (traduit en francais par La Ballade des sans-espoir , 1961 ), et Un enfant attend ( A Child Is Waiting , 1963 ).

La parenthese Hollywood [ modifier | modifier le code ]

Cassavetes signe avec Paramount, l'une des firmes les plus illustres du cinema americain. Ce qui aurait pu etre le point culminant de sa carriere, sera un echec. Le realisateur ne parviendra pas a s'integrer a l'industrie hollywoodienne.

Concu dans un cadre plus professionnel, Too Late Blues , produit par la Paramount Pictures , ne se depare pas toutefois d'une certaine continuite par rapport a Shadows . Il en reprend la thematique du jazz et de son interpretation (certains des protagonistes de Shadows etaient deja musiciens) ainsi que la thematique de la communaute et la place de l'individu en son sein [ 16 ] . Le scenario raconte la derive d'un pianiste de jazz, d'abord leader d'un ensemble, son exil dans la decheance et puis son retour ; il est cosigne par Richard Carr , auteur de series televisees et notamment de Johnny Staccato . La mise en scene est toutefois moins realiste, plus sobre aussi que la premiere œuvre du realisateur [ 17 ] . Le succes n'est pas au rendez-vous et Cassavetes est decu de sa collaboration avec la Paramount qui elle-meme ne s'enthousiasme pas pour le film. Le realisateur estime avoir du composer avec l'administration hollywoodienne peu disponible, durant toute la production [ 18 ] .

L'ete 1962 , par le biais de son ami Everett Chambers ? qui a joue dans Too Late Blues  ?, Cassavetes obtient de realiser deux episodes de la serie The Lloyd Bridges Show  : A Pair of Boots et My Daddy Can Lick Your Daddy . L'emission repose sur le comedien Lloyd Bridges , alors vedette du petit ecran. Cette forte personnalite n'a plus rien a prouver : scenaristes et realisateurs ont toute latitude dans l'elaboration des episodes. Parmi les sujets qui lui sont proposes, il fait le choix d'aborder des genres prises par Hollywood  : un film de guerre et un film de boxe . My Daddy Can Lick Your Daddy oppose un boxeur pretentieux que son propre fils va provoquer en duel. A Pair of Boots se deroule pendant la guerre de Secession  ; les deux camps uses par le conflit, decident de faire une treve qui va etre rompue par un sudiste qui entreprend de voler une paire de bottes au camp adverse. Cassavetes est plus particulierement satisfait de cet episode ; il est d'ailleurs consacre par un prix Peabody - recompense americaine decernee annuellement depuis 1948 aux programmes televisuels. Produit dans un environnement favorable au realisateur, il s'agit la de la seule experience positive du cineaste au sein de l'industrie hollywoodienne [ 19 ] .

Toujours sous contrat avec la Paramount, Cassavetes et Richard Carr preparent un autre long metrage : The Iron Men . Le film a pour sujet une escouade aerienne de soldats noirs pendant la Seconde Guerre mondiale avec Sidney Poitier dans le premier role ; Burt Lancaster est aussi pressenti. Le projet neanmoins s'etiole et tourne court comme sa relation avec la major. En 1963 , il est sollicite par Stanley Kramer pour le compte de United Artists . Ce dernier est a cette epoque la coqueluche du milieu [ 20 ] . Producteur charismatique du train sifflera trois fois de Fred Zinnemann et d' Ouragan sur le Caine d' Edward Dmytryk , Stanley Kramer vient de realiser Jugement a Nuremberg ( Judgement at Nuremberg , 1962), pour lequel il a remporte le Golden Globe du meilleur realisateur. La distribution de cette super production contenait une pleiade de celebrites dont Burt Lancaster et Judy Garland . Les deux acteurs rempilent pour Kramer, cette fois producteur, dans Un enfant attend dont il confie la realisation a Cassavetes.

Un enfant attend traite du theme de l' autisme . Cassavetes part en reperages avec le scenariste Abby Mann , visiter des instituts, rencontrer des enfants handicapes mentaux, des parents et dialoguer avec des specialistes. Le realisateur prend tres a cœur son travail. Le tournage fini, Stanley Kramer l'evince pourtant du montage et termine le film a sa place. La collaboration entre les deux hommes va degenerer et le film sera, a sa sortie, renie par Cassavetes [ 21 ] . Le realisateur a fait valoir, a ce sujet, des intentions parfaitement opposees qui expliquent son desaccord avec la version definitive. Il cherchait a montrer les enfants autistes comme des enfants normaux qui vivent dans l'ostracisme a cause du regard que la societe porte sur eux ; selon lui, la vision du film et de Kramer consiste, au contraire, a ne considerer cette difference que du point de vue de la societe et des efforts qu'elle investit au travers des instituts pour les ramener a elle [ 18 ] . L'incident marque durablement le realisateur et il n'aura pas de mots trop durs pour evoquer Stanley Kramer et le film par la suite. Cette experience avec les majors fera d'ailleurs l’objet d’une peinture plutot acerbe et qui en dit long sur les rapports alors entretenus avec Hollywood, dans son œuvre Meurtre d'un bookmaker chinois (1976). L’acteur Ben Gazzara , alter ego de John Cassavetes [ 22 ] , y campe un directeur de cabaret de seconde zone qui, accule a des problemes d’argent, et pour permettre a son cabaret de survivre, accepte d’assassiner un bookmaker pour le compte de la mafia .

Le cineaste va definitivement decider de s'affranchir du systeme pour produire ses propres realisations. Fermement resolu a ne plus faire appel a des capitaux qui pourraient nuire a sa liberte de creation, Cassavetes decide de produire lui-meme ses films comme l’avait ete Shadows . Ils seront tournes dans la maison familiale, ou celle de ses parents ou de proches. Les acteurs seront des amis, des membres de la famille ou des amateurs. Apres quelques engagements comme comedien, il reunit assez d’argent pour realiser Faces .

Independance [ modifier | modifier le code ]

Faces , le retour aux sources [ modifier | modifier le code ]

Portrait de Seymour Cassel , 2006. Ami fidele de John Cassavetes depuis ses premiers pas dans la realisation avec Shadows , Seymour Cassel incarne Chet dans Faces et Seymour Moskowitz dans Minnie et Moskowitz . Il viendra souvent au secours du cineaste en l'aidant a produire et a distribuer ses films.

Cassavetes opere un retour aux sources :

≪ Je n'avais pas fait de film personnel depuis Shadows , en 1959, qui fut l'une des experiences les plus heureuses de ma vie. Son souvenir ne m'a jamais quitte, pendant tout le temps ou je faisais semblant de devenir un grand metteur en scene hollywoodien [ 23 ] . ≫

Fin 1964 , il ecrit Faces d'abord pour le theatre puis decide de le transformer en script pour le cinema. Le projet est ambitieux, retouche a plusieurs reprises, le scenario final atteindra deux-cent cinquante pages. Le film suit la derive d'un couple d'age mur en panne, dans leur aventure extraconjugale. Richard s'en va passer la nuit avec une prostituee tandis que sa femme, Maria, se laisse entreprendre par un seducteur dans une boite de nuit. L'intention du realisateur est de denoncer la superficialite des relations entre epoux, l'absence de communication qui regne dans les menages de la classe moyenne americaine. Le tournage debute en 1965 apres trois semaines de preparation, sans financement exterieur. Le realisateur revient a la methode artisanale de Shadows , l'experience en plus. Il n'est plus question d'improvisation ; tous les dialogues sont scrupuleusement rediges. En revanche, Cassavetes laisse libre cours aux acteurs pour les interpreter de la facon dont ils le souhaitent, quitte a modifier certaines repliques au besoin [ 24 ] . La distribution reunit John Marley , apparu dans A Pair of Boots , Lynn Carlin dont c'est le premier role au cinema, Gena Rowlands ? qui a deja joue sous la direction de son mari dans Un enfant attend ? et Seymour Cassel . Plus encore que dans Shadows , le jeu d'acteur est le pilier du film. Cassavetes n'hesite pas a suspendre le tournage pour de nouvelles repetitions. La duree des prises de vues elle-meme se met au diapason des interpretes ? le cineaste pouvait laisser la camera tourner jusqu'a ce que le rouleau de pellicule soit arrive a son terme [ 25 ] .

Le tournage de Faces prend six mois, le montage qui s'ensuit dure trois ans. Il a lieu dans la maison meme du couple Cassavetes-Rowlands [ 26 ] . Au derushage [ 27 ] des 150 heures de prises de vues, s'ajoutent les deboires techniques, notamment une bande son qu'il faudra quasiment reconstituer bout a bout faute d'une vitesse d'enregistrement suffisante. Cassavetes execute un premier montage avec l'aide de jeunes stagiaires inexperimentes. Insatisfait de cette version, il confie le travail a son acolyte coproducteur et chef operateur, Al Ruban. La post-production se poursuit tandis qu'il enchaine divers roles en tant que comedien pour renflouer le film.

Il joue ainsi sous la direction de Roman Polanski dans Rosemary's Baby (1968), aux cotes de Mia Farrow , un film d'horreur qui va populariser le realisateur. Cassavetes ne laisse pas a Pola?ski un souvenir imperissable. L'acteur, selon lui, n'a pas su trouver ses marques et joue du Cassavetes [ 28 ] . De son cote, Cassavetes considere le film comme un film commercial, ≪ un ustensile planifie sur commande ≫ [ 29 ] . A sa decharge, l'homme est alors en plein montage de Faces . Le temps qu'il ne passe pas sur le tournage de Rosemary's Baby est consacre au travail sur son film avec Al Ruban. Il incarne avec plus de succes une petite frappe meurtriere, un an plus tot, dans Les Douze Salopards ( The Dirty Dozen , 1967) de Robert Aldrich . Le film est une reussite commerciale. Son interpretation est saluee par deux nominations, l'une aux Oscars , l'autre aux Golden Globes , pour ce second role.

Faces est acheve en 1968 . Le film recueille un plebiscite. Il est selectionne a la Mostra de Venise dans la categorie meilleur film et meilleure interpretation masculine ? John Marley decroche cette derniere recompense. Il est aussi selectionne aux Oscars dans trois categories. Le succes ne va pas sans provoquer l'ire de la guilde des acteurs. Le puissant syndicat n'admet pas que le tournage n'ait pas recu son aval. Son president, Charlton Heston , va jusqu'a convoquer les acteurs pour leur reclamer un rappel de cotisations, qu'il n'obtiendra pas [ 30 ] .

Husbands , rencontre avec Peter Falk et Ben Gazzara [ modifier | modifier le code ]

Portrait de Ben Gazzara par Carl Van Vechten (1953). L'acteur se lie d'amitie avec Cassavetes lors du tournage de Husbands . Il jouera encore sous sa direction dans Meurtre d'un bookmaker chinois et dans Opening Night .

Le film suivant, Husbands , est le premier film en couleurs de Cassavetes. Pour cette production, le realisateur beneficie de financements importants d'un mecene italien, Bino Cirogna, un homme d'affaires qui admire son travail [ 31 ] et qu'il rencontre a l'occasion du tournage des Intouchables de Giuliano Montaldo , a Rome en 1968. Il y campe un parrain de la mafia sorti de prison. Il partage l'affiche avec Peter Falk qu'il convainc par la meme occasion de jouer dans Husbands . Il contacte par la suite Ben Gazzara dont la carriere a croise la sienne a plusieurs reprises. L'homme apprecie les films de son confrere et a eu l'occasion de lui en faire part. Lors d'un diner dans un restaurant de New York, Cassavetes lui parle de Husbands et l'acteur accepte d'y jouer. Le realisateur quant a lui incarne un troisieme personnage. Tous trois se retrouvent a Rome ou Ben Gazzara est en tournage, et entament les repetitions.

Le tournage a lieu a Londres . Trois amis et peres de famille partent faire une escapade dans la capitale britannique. Loin de leurs foyers respectifs, dans une ambiance debridee, ils font la bringue dans les pubs et seduisent des jeunes filles. Le scenario fluctue au fur et a mesure de la production. Le realisateur reprend plusieurs fois son script. Son attention est entierement portee sur les comediens. Il delaisse la technique a Victor J. Kemper encore novice. Quant au montage, eprouve par sa precedente experience de Faces , il le confie a Al Ruban. Les premieres projections seduisent la Columbia qui achete les droits de distribution du film. Le realisateur ne partage pas cet enthousiasme. Au grand dam du distributeur, il s'enferme un an pour en faire une nouvelle version. Tandis que la premiere etait une comedie legere, centree sur le personnage de Ben Gazzara, la version definitive remet les trois roles principaux au meme niveau et verse dans une tonalite plus dramatique.

En 1970 , Cassavetes part a New York en compagnie de Seymour Cassel , pour la premiere de Husbands , il lui propose alors de faire un film sur le mariage. Aborde dans Faces et Husbands , au travers de la vie conjugale et ses egarements, il s'agit de traiter plus avant les raisons qui conduisent un homme et une femme au mariage dans l'Amerique contemporaine. Il ecrit un script pour Seymour Cassel et Gena Rowlands  ; ce sera une comedie. Les deux acteurs vont ainsi jouer une histoire d'amour entre deux individus qui envisagent de se marier sur le tard. La distribution comprend aussi la mere de Gena Rowlands qui interprete son propre role ainsi que celle de Cassavetes qui incarne la mere de Seymour Cassel. Universal accepte de produire le film intitule Minnie et Moskowitz mais laisse au realisateur toute liberte. Le film, rapidement tourne et monte, sort sur les ecrans en 1971 .

Autour de Gena Rowlands [ modifier | modifier le code ]

Gena Rowlands , apres Minnie et Moskowitz , va interpreter sous la direction de son mari, trois de ses roles majeurs au cinema et pour lesquels elle remporte de nombreuses et prestigieuses recompenses. Une femme sous influence , Opening night et Gloria sont voues a ses qualites de comediennes. Le tournage d' Une femme sous influence demarre en 1971 . Le film est auto-finance et, pour reunir un budget suffisant, John Cassavetes et Gena Rowlands vont hypothequer leur propre maison [ 32 ] . L'intrigue tourne autour d'un couple de la classe ouvriere americaine. Peter Falk incarne un homme simple qui travaille sur des chantiers, desarme par les nevroses de sa compagne jouee par Gena Rowlands. Le film est integralement ecrit. Le tournage dure treize semaines ; il se deroule dans l'ordre chronologique des scenes de facon a maitriser la progression dramatique. Cassavetes n'hesite pas a recourir a de longs plans sequence pour capter tout le potentiel emotionnel du jeu des comediens. Il multiplie les prises, variant les angles de vue pour chacune d'entre elles. Une certaine tension regne sur le plateau, le cineaste et sa femme ont des echanges longs et parfois orageux sur le developpement du film. Il s'acheve a la fin de l'annee 1972 . Le cineaste qui a le sentiment de tenir la un film de grande envergure, tient a controler sa distribution. Al Ruban et Seymour Cassel lui pretent main-forte. La tache est ardue et pendant deux ans, Une femme sous influence reste dans les boites [ 33 ] .

Gena Rowlands , ici en 1992. Epouse de John Cassavetes, elle interprete sous sa direction trois de ses plus grands roles au cinema.

Le film sort en 1974 et est un succes commercial. Il remporte aussi plusieurs prix. La performance de Gena Rowlands, plus particulierement, est saluee par une nomination aux oscars et par un Golden Globe dans la categorie meilleure actrice dans un film dramatique.

Cassavetes abandonne un temps l'Amerique sociale. Il contacte Ben Gazzara qui habite New York pour Meurtre d'un bookmaker chinois (1976), un polar en forme d'allegorie sur le combat permanent livre par le realisateur pour faire valoir sa creation [ 34 ] . En depit de la reconnaissance que le cineaste avait tiree de sa precedente realisation, l'œuvre subit un four aux Etats-Unis. La distribution en Europe est plus heureuse et permet tant bien que mal au realisateur de rentrer dans ses frais. Il fait a nouveau appel a Ben Gazzara pour donner la replique a son epouse dans Opening Night . Le film est en grande partie autofinance a la suite des deboires de Meurtre d'un bookmaker chinois  ; Cassavetes emprunte lui-meme 1,5 million de dollars pour sa production [ 35 ] . Gena Rowlands interprete une actrice de theatre a qui l'on confie le role d'une femme qui a sa jeunesse derriere elle : The Second Woman . Ce role pese sur l'actrice de theatre ; elle se rend compte que c'est ainsi qu'on va dorenavant la regarder et elle s'y refuse. Le style de Cassavetes s'assouplit. Les plans serres sont plus rares, le film donne plus de place a des plans d'ensemble. Il impose aussi des marques aux comediens sous l'insistance de son chef-operateur Al Ruban [ 36 ] . L'interpretation de Gena Rowlands est une nouvelle fois celebree par un Ours d'argent au festival de Berlin . Pour autant, le film ne trouve pas de distribution commerciale et s'avere un echec financier.

Le cineaste en vient a faire un ecart a sa ligne de conduite vis-a-vis des studios. Il ecrit, sur commande de la MGM , le scenario de Gloria . C'est finalement la Columbia qui l'acquiert et qui le sollicite pour le realiser. Cassavetes accepte pour se renflouer des deux revers successifs qu'il vient d'essuyer. C'est pourquoi il qualifie volontiers Gloria d'≪ accident ≫ [ 37 ] . En effet, le film sort du registre du cineaste. Tout le travail est planifie, ce qui n'est pas dans les habitudes. D'ordinaire, le scenario fluctue, en fonction de l'evolution du film, les plans sont decides au dernier moment. Il comporte aussi une part de suspense et d'action. Le registre intimiste est, lui, confine dans la relation entre le personnage interprete par Gena Rowlands, et l'enfant qu'elle s'emploie a sauver des griffes de gangsters. Cassavetes renoue avec le succes. L'œuvre remporte un Lion d'or a la Mostra de Venise en 1980 .

Dernieres creations : entre theatre et cinema [ modifier | modifier le code ]

C'est peu avant la sortie de Gloria , en , que le cineaste revient vers le theatre, cette fois en tant qu'auteur et metteur en scene. Sa premiere piece est intitulee East/West Games . Il dirige [ 38 ] son fils, Nick Cassavetes , et l'actrice Sandy Martin . Nick Cassavetes est dans cette piece un ecrivain qui redige un scenario pour Hollywood et qui doit faire face aux exigences des studios.

Peter Falk , ici en 2007. L'acteur, connu pour son interpretation du lieutenant Columbo , a joue plusieurs fois sous la direction de Cassavetes ( Husbands , Une femme sous influence ) auquel il voue une admiration certaine, jusqu'a exiger qu'il prenne la suite d' Andrew Bergman pour la realisation de Big Trouble .

Cassavetes met ensuite en scene trois autres pieces qui forment une trilogie intitulee Three Plays of Love and Hate ( Trois pieces d'amour et haine ). Elles sont jouees en alternance de mai a au California Center Theatre de Los Angeles . La premiere d'entre elles est Knives , l'histoire d'un meurtre dans le milieu du spectacle. Peter Falk y joue le premier role. Les deux autres sont de l'auteur canadien Ted Allan  : The Third Day Comes (avec Nick Cassavetes et Gena Rowlands) et Love Streams (avec Gena Rowlands et Jon Voight ). La mise en scene theatrale de Cassavetes ne semble pas beaucoup se distinguer de sa mise en scene cinematographique. Il adopte une demarche similaire vis-a-vis des acteurs [ 39 ] .

Apres avoir endosse un role dans Tempete de Paul Mazursky aux cotes de Gena Rowlands et Susan Sarandon , d'apres une piece de Shakespeare , Cassavetes reprend Love Streams en 1984 qu'il adapte pour le cinema. Il interprete lui-meme le role initialement incarne par Jon Voight qui s'est desiste. Produit par une societe de production specialisee dans les films d'action, la societe Cannon, le film est tourne en 11 semaines. Les rapports avec la production ne sont pas tres cordiaux, le producteur Menahem Golan n'a guere l'habitude du film d'auteur [ 40 ] , il laisse cependant le final cut au realisateur qui ne se prive pas d'en user. Love Streams se trouve combiner de nombreuses thematiques de ses precedents films : isolement affectif ( Opening night , Too Late Blues ), l'exutoire dans la fete ( Husbands ), la faillite conjugale ( Faces ) [ 41 ]

A cette epoque, la sante du realisateur commence deja serieusement a se deteriorer. Il a developpe une accoutumance a l'alcool qui le mene a la cirrhose . Habitude conviviale dont on percoit d'ailleurs les resonances dans ses films, elle mine Cassavetes a la fin de sa vie. C'est malade qu'il prend le relais d' Andrew Bergman a la realisation de Big Trouble (1985), a la demande de son acteur principal, Peter Falk. La comedie qu'il mene a son terme n'est pas une bonne experience [ 42 ]  ; elle sera neanmoins sa derniere œuvre pour le cinema.

En mai 1987 , il monte au theatre une piece de sa composition, A Woman of Mystery . A l'origine, Cassavetes envisageait d'en faire un film, mais sous la pression de ses proches qui ne veulent pas le voir se fatiguer, il se replie pour la scene [ 43 ] . L'histoire se deroule en trois actes : une sans-abri (Gena Rowlands) croise et recroise des personnages en mal d'affection ainsi que des figures de son passe. Ses rencontres remettent en cause son isolement mais, rompue a la solitude, elle ne parvient plus a se sociabiliser [ 44 ] . La piece est donnee quinze jours au Court Theatre de West Hollywood , une petite salle contenant une soixantaine de places. Il se met ensuite a ecrire plusieurs scenarios dont Beguin the Beguine pour Ben Gazzara, une suite de Gloria et revise le script de She's So Lovely pour Sean Penn qui est en definitive realise par son fils, Nick Cassavetes, dix ans plus tard.

En fevrier 1989 , il meurt a 59 ans des suites de sa cirrhose.

Analyse de son style [ modifier | modifier le code ]

Processus creatif [ modifier | modifier le code ]

L'homogeneite du processus creatif dans la carriere de John Cassavetes est un de ses traits notables, a telle enseigne qu'on a pu parler de ≪ methode ≫ [ 45 ] . A quelques exceptions pres, en effet, il procede de la meme maniere pour chacune de ses productions [ 46 ] .

L'acteur roi [ modifier | modifier le code ]

L'axe principal du processus creatif du cineaste est l'interpretation. L'acteur est au centre du travail de realisateur de John Cassavetes [ 47 ] . Il s'applique a creer autour de lui une atmosphere propice a epanouir son jeu dont le but est de l’amener a se mettre au diapason de son personnage [ 48 ] , a evoluer spontanement dans sa peau. Sur le plateau de tournage, le cineaste peut ainsi consacrer de longues heures aux repetitions avant de mettre en branle l’equipe technique. L’acteur doit etre a l’apogee du climax qu’il s’est employe a exhorter.

De nombreux acteurs font leurs premiers pas dans ses films : Seymour Cassel , Lynn Carlin , Laura Johnson ... L'approche d'un amateur pourra garantir un renouvellement et une remise en cause des approches professionnelles [ 49 ] . Autre particularite, le cineaste veille des Shadows a la liberte de mouvement des comediens. Il libere le jeu des astreintes du cadre. Il lui laisse aussi la marge necessaire pour au besoin modifier les dialogues, faire evoluer le personnage qu’il incarne jusqu'a emmener le film dans des directions qui n'etaient pas preetablies. Pour autant, il ne laisse pas a l'acteur une liberte totale. Si Shadows est en grande partie improvise et est d'ailleurs nee d'une improvisation, les films suivants font peu appel a l'improvisation.

La technique est aussi au service de l'acteur. John Cassavetes dira volontiers qu'elle lui importe peu et que c'est a elle de se soumettre aux comediens et non l'inverse [ 50 ] . Il se reproche d'ailleurs d'≪ etre tombe amoureux de la camera ≫ lors de la production de Shadows [ 51 ] qui est son seul film ou apparaissent des tentatives de compositions photographiques. John Cassavetes desire s'affranchir d'un langage cinematographique dont le cadre est l'element predominant et directeur : ≪ Je deteste l'idee qu'un film est fait par le cadre ou la camera. Je n'ai jamais vu une bonne scene qui ne soit bonne quel que soit l'angle de la camera [ 52 ] . ≫

Spontaneite [ modifier | modifier le code ]

John Cassavetes recherche constamment la spontaneite : ≪ Tout dans un film doit trouver son inspiration dans l'instant [ 53 ] . Le cineaste encourage les techniciens a prendre des initiatives et faire preuve d'autonomie, de la meme maniere que pour les comediens [ 54 ] . ≫

Le plan de travail n'est pas preetabli. Il se fait, dans la spontaneite, au jour le jour, au gre des scenes a tourner. La liberte de mouvement des acteurs implique de prendre certaines dispositions techniques. Les sequences sont tournees avec plusieurs cameras qui sont equipees de longues focales , de facon a pouvoir suivre au mieux les comediens. La camera est la plupart du temps portee pour mieux les accompagner. Le realisateur exige des techniciens une disponibilite maximum. Ils peuvent etre sollicites a tout moment pour mettre en route la camera alors meme que les acteurs sont en train de repeter une sequence et ignorent qu'ils sont filmes [ 55 ] . La prise de vue peut ainsi demarrer dans une scene en cours et ne s'arreter que lorsque la pellicule arrive a son terme. C'est aussi cette fluidite propre a sa maniere de travailler qui a empeche John Cassavetes de s'accommoder des imperatifs financiers et administratifs des studios, et provoquer la rupture avec l'industrie cinematographique americaine.

Intimite [ modifier | modifier le code ]

C’est dans l’intimite que John Cassavetes cree ses films ou met en scene ses pieces de theatre. Il s’entoure la plupart du temps de ses proches, techniciens (Al Ruban, Sam Shaw...) ou acteurs ( Gena Rowlands , sa femme, Nick Cassavetes , son fils, Seymour Cassel , Ben Gazzara , Peter Falk ...). Il ira jusqu’a diriger sa propre mere, dans trois films, et celle de Gena Rowlands dans Minnie et Moskowitz [ 56 ] . Il pioche dans ce cercle rapproche des ressources artistiques, du debut a la fin de sa carriere. Les tournages eux-memes se deroulent au sein du foyer familial. Faces et Une femme sous influence sont tournes dans la maison du couple Cassavetes-Rowlands [ 57 ] .

Les sujets de ses films n’excedent pas davantage le cadre de l’intimite. Lorsque John Cassavetes lance son appel de fonds a la radio pour financer Shadows , il declare : ≪ Si les gens veulent vraiment voir des films sur des gens, ils devraient contribuer [ 58 ] . ≫ La dramaturgie est au diapason de ce que vivent les ≪  gens  ≫. Ses personnages n'evoluent pas dans la marginalite, bien au contraire. John Cassavetes filme la classe moyenne americaine et s'interesse a ses preoccupations au quotidien. Son regard sur cette classe sociale n'est d'ailleurs pas ideologique, ni sociologique [ 59 ] . Ses films n'ont pas davantage valeur de stigmatisation. Ils temoignent simplement des sentiments, des faiblesses des protagonistes. L'intrigue est guidee par les circonstances ordinaires, intimes aux personnages. Mariage, infidelite, divorce, amitie, deuil... autant d'evenements ordinaires, a l'echelle de ses personnages. La famille est ainsi un propos recurrent du realisateur. Tantot il s’agira du couple ( Faces , Minnie et Moskowitz ...), tantot il s’agira du foyer ( Une femme sous influence ). Quand les personnages n’evoluent pas dans leur milieu familial, ils le recreent et s’inscrivent dans une communaute, dans un clan ou les liens sont ? sinon similaires ? au moins aussi etroits entre les protagonistes. Dans Shadows , notamment, les personnages de Lelia, Ben et Hugh se disent une famille. De meme, dans Meurtre d'un bookmaker chinois , Cosmo Vitelli noue des liens qui ont un caractere quasi-familial avec ses employes [ 60 ] .

Expression corporelle [ modifier | modifier le code ]

≪ Il y a chez Cassavetes, plus que chez n'importe quel cineaste moderne, une litteralite absolue du corps comme mode de figuration et surtout comme presence existentielle [ 61 ] . ≫ Dans ses films, le corps joue un role predominant en termes d'expression. Ce que le personnage ne peut dire est souvent exprime par le mouvement du comedien. Une femme sous influence est un film qui repose pour une grande partie sur la gestuelle hysterique de son personnage Mabel , interprete par Gena Rowlands . A la fois rejet de l'autre, de ses propos (Mabel contre la famille de Nick, joue par Peter Falk ) ou recherche d'amour, voire trop-plein d'amour, extase (Mabel organisant une fete avec les enfants qui degenere a cause de son enthousiasme affectif debordant), le corps de l'actrice passe par une pleiade de postures et de gestes qui expriment au-dela des dialogues la detresse, la joie ou le desir de son personnage.

Le corps est aussi un mode de communication. Les contacts corporels sont courants. Les personnages s’embrassent, se prennent a bras le corps, se battent. Souvent places dans des situations extremes [ 62 ] , les personnages sont rendus a dialoguer avec leur corps. Dans une longue sequence de Faces , Chet ( Seymour Cassel ) s'emploie a reanimer Maria ( Lynn Carlin ) qui vient de tenter de se suicider aux barbituriques, en la portant, en la prenant dans ses bras, en la faisant danser. Dans Love Streams , Robert (John Cassavetes) se pique de visiter son ex-femme et voir son fils, il est rosse par le nouvel epoux et, gisant sur le trottoir, son fils vient l'enlacer. Le contact est recherche, voire provoque par les protagonistes. Son absence est d'autant plus intolerable. La scene de reanimation de Faces est suivie du retour du mari de Maria ( John Marley ), l'absence de tout contact entre les deux epoux contraste amerement avec le sauvetage de Chet [ 63 ] .

Influence et posterite [ modifier | modifier le code ]

Frank Capra , ≪ le plus grand cineaste de tous les temps ≫ selon John Cassavetes [ 64 ] .

John Cassavetes n'a jamais veritablement revendique de filiation. Il admire Frank Capra parce que ses films montrent ≪ la beaute des gens qui ont encore une espece d'espoir et de dignite quel que soit le milieu dont ils sortent ≫ [ 64 ] mais sa demarche est fondamentalement differente. Capra est d'abord d'une autre generation, celle du reve americain et de l' idealisme tandis que John Cassavetes adopte une vision realiste, avec des personnages qui ont un confort materiel et qui doivent faire face a leur nature, au modele de societe qui leur est impose [ 64 ] . Il cite a l'occasion Carl Theodor Dreyer (avec qui il avait l'ambition de faire un film) ainsi que le cinema italien neorealiste [ 65 ] . Son parcours dans la television americaine des annees cinquante aura une certaine influence sur ses methodes de travail [ 66 ] . Toutes ces references n'ont cependant que des relations tres indirectes avec le cinema de Cassavetes.

Le cinema de John Cassavetes marque Martin Scorsese et la generation des cineastes americains des annees 1970.

C'est que le realisateur s'inscrit davantage dans la rupture. Shadows a ete concu a New York, loin des studios, porte par un courant de cinema independant federe par Jonas Mekas qui avait l'ambition d'echapper a une logique budgetaire en realisant des films sans contraintes financieres [ 67 ] . Par la suite, et apres son experience hollywoodienne desastreuse, le cineaste n'aura de cesse que de preserver son independance esthetique et financiere. L'une et l'autre seront menees de front. Il reinjecte ses cachets d'acteur dans ses productions ; au besoin, il hypotheque sa maison. Peu de cineastes auront fait preuve d'une telle determination dans leur demarche creative [ 32 ] . La plupart des realisateurs reconnus pour leur liberte d'esprit ( Arthur Penn , Robert Aldrich , Martin Scorsese ...), une fois entres dans le systeme hollywoodien ne le quitteront pas.

L'œuvre de John Cassavetes ne sera veritablement connue du public que sur le tard, probablement en raison de la distribution laborieuse de ses films de son vivant. Neanmoins, d'une maniere generale, la critique s'accorde a reconnaitre le talent du cineaste des ses premiers pas dans la realisation [ 68 ] . La singularite de sa demarche n'est pas d'ailleurs sans provoquer la controverse. On a pu lui reprocher notamment de ressasser le theme rebattu du mal de vivre [ 69 ] ce qui pour d'autres, denote plutot l'attachement quasi-obsessionnel du realisateur a depeindre l'infirmite physique ou morale de ses personnages et le comportement qui en decoule [ 70 ] .

En tout etat de cause, John Cassavetes laisse son empreinte dans l'histoire du cinema americain [ 71 ] . Son independance, en particulier, qui se manifeste des ses premiers films Shadows et Faces , sera percue aux Etats-Unis comme une formidable ouverture pour la generation de cineaste qui va suivre [ 72 ] . Martin Scorsese , par exemple, le sollicitera personnellement pour le guider dans ses premiers pas dans le cinema [ 73 ] .

Certains realisateurs s'essaieront, par ailleurs, a son style en guise d'hommage. Pedro Almodovar , notamment, s’inspire ouvertement d’ Opening night dans Tout sur ma mere ( Todo sobre mi madre , 1999) [ 74 ] . L'ombre de Cassavetes plane egalement sur Maris et Femmes ( Husbands and wives , 1992) de Woody Allen . De facon plus profonde, les œuvres de Maurice Pialat ne sont pas sans rapport avec celles de John Cassavetes [ 75 ] . Les deux realisateurs partagent le gout de l'independance mais aussi une direction d'acteur portee sur le jeu corporel de l'interprete [ 76 ] . Enfin, Jean-Francois Stevenin se revendique, quant a lui, ouvertement dans sa continuite [ 77 ] .

Filmographie [ modifier | modifier le code ]

Realisateur [ modifier | modifier le code ]

Longs metrages [ modifier | modifier le code ]

Series televisees [ modifier | modifier le code ]

  • 1959  : Meurtre en do majeur ( Murder for Credit ), Le Predicateur ( Evil ) et Un coin de paradis ( A Piece of Paradise ) - episodes de Johnny Staccato
  • 1960  : La riviere sombre Rawhide (saison 3 episode 19)
  • 1960  : Le Faussaire a les nerfs ( Night of Jeopardy ) et Solomon - episodes de Johnny Staccato
  • 1962  : A Pair of Boots et My Daddy Can Lick Your Daddy - episodes de The Lloyd Bridges Show
  • 1966  : In Pursuit of Excellence - episode de Bob Hope Presents The Chrysler Theatre
  • 1972  : Symphonie en noir ( Etude in Black ) - episode de Columbo , saison 2, non credite, corealise avec Peter Falk (non credite) et Nicholas Colasanto

Acteur [ modifier | modifier le code ]

Longs metrages [ modifier | modifier le code ]

Series televisees [ modifier | modifier le code ]

  • 1954  : Robert Montgomery Presents
  • 1954-1955 : Danger - episodes : Lonesome Road (1954), Wire Tap (1955) et No Passport for Death (1955)
  • 1955  : Kraft Television Theater
  • 1955 : The Elgin Hour
  • 1955 : Armstrong Circle Theatre
  • 1955 : The Philco Television Playhouse
  • 1955 : Goodyear Television Playhouse
  • 1956  : The United States Steel Hour
  • 1956 : Alfred Hitchcock presente ( Allred Hitchcock presents ) - episode : You Got to Have Luck
  • 1956 : Appointment with Adventure - episode : All Through the Night
  • 1956 : 20th Century-Fox Hour
  • 1956 : Climax! - episodes : No right to kill et Savage portrait
  • 1957  : Playhouse 90
  • 1958  : Alcoa Theatre
  • 1958 : Pursuit - episode : Calculated Risk
  • 1959  : General Electric Theater
  • 1959 : Lux Playhouse
  • 1959 : Decoy - episode : Across the World
  • 1959- 1960  : Johnny Staccato (role vedette et realisation de certains episodes)
  • 1961  : Rawhide saison 3 - episode 19 : Incident near Gloomy River - Cal Fletcher
  • 1962  : The Lloyd Bridges Show
  • 1962 : Le Jeune Docteur Kildare ( Dr. Kildare ) - episode : The Visitors
  • 1963  : Channing - episode : Message from the Tin Room
  • 1963 : Breaking Point - episode : There Are the Hip, and There Are the Square
  • 1964  : Suspicion ( The Alfred Hitchcock Hour )
  • 1964-1965 : Burke's Law - quatre episodes ( Who Killed Hamlet ? , Who Killed the Grand Piano ? , Who Killed Don Pablo ? et Who Killed Annie Foran ? )
  • 1965  : Profiles in Courage - episode : John Peter Altgeld
  • 1965 : Haute Tension ( Kraft Suspense Theater ) - episode : Le monde n'est pas si triste ( Won't it Ever Be Morning? )
  • 1965 : Combat ! ( Combat! ) - episode : S.I.W.
  • 1965 : The Legend of Jesse James - episode : The Quest
  • 1965 : Voyage au fond des mers ( Voyage to the Bottom of the Sea ) - episode 9, saison 2 : Le Pacificateur ( The Peacemaker )
  • 1965-1966 : Bob Hope Presents the Chrysler Theatre
  • 1966  : Le Virginien ( The Virginian ) - episode : Long Ride to Wind River
  • 1966 : The Long, Hot Summer - episode : The Intruders
  • 1972  : Columbo  : Symphonie en noir (Etude in black) (serie TV) : Alex Benedict

Distinctions [ modifier | modifier le code ]

Recompenses [ modifier | modifier le code ]

Nominations [ modifier | modifier le code ]

Autres [ modifier | modifier le code ]

Voix francaises [ modifier | modifier le code ]

En France , Jacques Thebault a double John Cassavetes dans Les Douze Salopards , Rosemary's Baby , Columbo : Symphonie en noir (telefilm) , La Cible etoilee , Furie et Incubus . Marc Cassot l'a double dans Libre comme le vent , Rome comme Chicago et Un tueur dans la foule . Occasionnellement, Cassavetes a ete double par Roger Rudel dans A bout portant , Serge Sauvion dans Les Intouchables puis Michel Gudin dans Capone .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Thierry Jousse, John Cassavetes , Paris, Editions de l'etoile / Cahiers du Cinema, , 162  p. ( ISBN   2-86642-081-0 ) , p.33 : "(...) l'acteur s'appuyait sur un texte defini, qu'il se devait, dans la mesure du possible, de respecter."
  2. Ray Carney, Propos de John Cassavetes in Autoportraits , ed. Cahiers du cinema , p.  13.
  3. Voir notamment sur museum.tv .
  4. John Cassavetes, Derriere la camera , Cahiers du cinema n o  119, mai 1961, p.   3-4 .
  5. Ibid. , p.  1 : ≪ Nous voulions mieux connaitre notre metier. En ce qui me concerne, j'avais travaille sur pas mal de films sans reussir a bien m'adapter, je me sentais moins libre que sur une scene ou dans un spectacle de television. Aussi mon premier souci etait-il de decouvrir pourquoi je n'etais pas libre ? car je n'eprouvais pas de plaisir particulier a travailler dans des films, et pourtant j'aime le cinema en tant qu'art. ≫
  6. V. Renaud de Laborderie, Les chaines rouillees de Hollywood , Cinema 62 n o  64, mars 1962, p.  34, ou encore : Gideon Bachman, Le cinema verite , Cinema 62 n o  64, mars 1962, p.  41.
  7. Interview de John Cassavetes, Playboy magazine , , p.  70. : ≪ Lors d'un cours, j'avais ete si impressionne par une improvisation que j'ai dit “Mais cela pourrait faire un film superbe !” C'etait l'histoire d'une noire qui se fait passer pour blanche et qui perd son petit ami blanc quand il rencontre son frere noir. ≫
    ( ≪  During one class, I was impressed by a particular improvisation that I said "Hay, that would make a terrific movie". It was about a black girl who passes for white ; she loses her white boyfriend when he meets her black brother.  ≫ )
  8. Un carton du generique de fin du film indique ≪ Le film que vous venez de voir etait une improvisation. ≫ ( ≪  The film you have just seen was an improvisation . ≫ ) Le critique Ray Carney cependant affirme qu'au moins les deux tiers du scenario a ete ecrit par Cassavetes avec la collaboration de scenaristes professionnels (v. Ray Carney, Shadows , British Film Institute). V. aussi Louis Marcorelles, L'experience Shadows , Cahiers du cinema n o  119, mai 1961, p.  10, qui precise qu'entre les deux versions du film ≪ […] on assiste a une organisation plus rationnelle de la matiere dramatique, l'improvisation n'est plus totale, les acteurs jouent parfois a partir de texte que leur a prepare Cassavetes. ≫
  9. V. Thierry Jousse , Un apres-midi d'octobre 1958 , Mingus improvise avec Cassavetes , Cahiers du cinema, numero special, 100 journees qui ont fait le cinema , janvier 1995, p.  81.
  10. John Cassavetes, Derriere la camera , op. cit. , p.   1-2 .
  11. Al Ruban, Tout, plus le reste , propos recueillis et traduits par Berenice Reynaud, Cahiers du cinema n o  417, mars 1989, p.  23
  12. Seymour Cassel, Tous les acteurs comme des stars , propos recueillis par Andre S. Labarthe , Anneliese Varaldiev, Bill Krohn et Joelle Bentolila, traduit par Serge Grunberg, Cahiers du cinema n o  417, mars 1989, p.  20.
  13. Laurence Gavron et Denis Lenoir, John Cassavetes , Rivages/Cinema, p.   78-79 .
  14. V. sur le site de Ray Carney consacre a John Cassavetes.
  15. Playboy Magazine, op. cit. , p.  70 : ≪ C'etait une serie qui a rencontre le succes mais apres avoir paye mes factures j'ai tout fait pour quitter la production. ≫ ( ≪  It was a pretty successful series but after paying off my bills, I used every possible method to get out the show . ≫ )
  16. V. Thierry Jousse, John Cassavetes , ed. Cahiers du cinema, Coll. Auteurs, p.  44 et 66.
  17. V. Yves Boisset , La Ballade des sans-espoir , Cinema 62 n o  66, mai 1962, p.  126.
  18. a et b Ray Carney, Propos de John Cassavetes , op. cit. , p.  16.
  19. V. Bill Krohn, Douglas Brodoff, traduit par Serge Grunberg, La guerre selon Cassavetes , Cahiers du cinema n o  482, juillet/aout 1994, p.  6.
  20. V. Marcel Martin , Coup d'œil sur Stanley Kramer , Cinema 62 n o  63, fevrier 1962, p.  45.
  21. Thierry Jousse, Entretien avec Seymour Cassel , in John Cassavetes , op. cit. , p.  132.
  22. Ben Gazarra, Entre acteurs , temoignage de Ben Gazzara, propos recueillis et traduits par Berenice Reynaud, Cahiers du cinema n o  417, mars 1989, p.  18 : ≪ John etait agenouille a mes pieds, invisible a la camera, et il me disait ce qu'il pensait des gangsters du film, qui tuent votre joie creatrice, vos reves. […] ce film de gangsters qu'etait Meurtre dun bookmaker chinois , c'etait une metaphore sur le “systeme” qui mettait des batons dans les roues de John Cassavetes, le createur. ≫
  23. Ray Carney, Propos de John Cassavetes , op. cit. , p.  19.
  24. Ibid. , p.  23.
  25. Thierry Jousse, Entretien avec Al Ruban in John Cassavetes , op. cit. , p.  138.
  26. V. notamment le documentaire John Cassavetes (1969) d’ Andre S. Labarthe et Hubert Knapp , collection Cineastes de notre temps .
  27. Le derushage est l'etape de production qui suit le tournage. Elle consiste a faire l'inventaire des scenes tournees et reperer celles qui seront montees (v. Preparation du montage ).
  28. Roman Polanski, Roman par Polanski , Livre de poche, 1985, ( ISBN   2253036560 ) , p.  362 : ≪ ne sachant jouer que lui-meme, [John Cassavetes] etait perdu quand on lui demandait de quitter ses espadrilles cheries. ≫
  29. Ray Carney, Propos de John Cassavetes , op. cit. , p. 39.
  30. Thierry Jousse, Entretien avec Seymour Cassel , in John Cassavetes , op. cit. , p.   133-134 .
  31. Thierry Jousse, Entretien avec Al Ruban in John Cassavetes , op. cit. , p.  141.
  32. a et b Laurence Gavron et Denis Lenoir, John Cassavetes , op. cit. , p.  8.
  33. Ray Carney, Propos de John Cassavetes , op. cit. , p.   28-32 .
  34. Thierry Jousse, Entretien avec Ben Gazzara in John Cassavetes , op. cit. , p.  129.
  35. Ray Carney, Propos de John Cassavetes , op. cit. , p.  33.
  36. Thierry Jousse, Entretien avec Al Ruban in John Cassavetes , op. cit. , p.   143-144 .
  37. Ray Carney, Propos de John Cassavetes , op. cit. , p.  35.
  38. Selon Thierry Jousse (Thierry Jousse, John Cassavetes , op. cit. , p. 12), c'est bien John Cassavetes qui met en scene cette piece. Contra  : l'article indique qu'il s'agirait de la realisatrice Susan Streitfeld.
  39. Thierry Jousse, John Cassavetes , op. cit. , p.   14-15 .
  40. Producteur de films tels Delta Force avec Chuck Norris ou Cobra avec Sylvester Stallone , Menahem Golam a produit notamment par la suite Fool for Love de Robert Altman et King Lear de Jean-Luc Godard .
  41. Ray Carney, Propos de John Cassavetes , op. cit. , p.  38.
  42. Thierry Jousse, Entretien avec Seymour Cassel in John Cassavetes , op. cit. , p.   143-144 .
  43. Ibid. , p.  144.
  44. Bill Krohn, Cassavetes et le theatre (post-scriptum) , Cahiers du cinema n o  417, mars 1989, p.  30.
  45. Thierry Jousse, John Cassavetes , op. cit. , p.  23 et s.
  46. Johnathan Farren, John Cassavetes , Cinema 77, n o  218, fevrier 1977, p.  20.
  47. Thierry Jousse, John Cassavetes , op. cit. , p.   31-34
  48. Johnathan Farren, John Cassavetes , op. cit. , p.  20.
  49. Playboy magazine, op. cit.  : ≪ Il y a quelque chose dans la motivation que procure le trac qui fait que vous travaillez plus dur. C'est la raison pour laquelle j'aime melanger les professionnels a des amateurs : les amateurs travaillent de facon etonnamment dur. L'aide que les professionnels peuvent apporter aux amateurs leur est rendue par l'inspiration que leur insufflent les amateurs. ≫ (≪  There's something about the motivation of fear that makes you work terribly hard. That's why I like to mix professionals with amateurs in my films : Amateurs work amazingly hard. What professionals can give amateurs in way of help, amateurs can give to professional in the way of inspiration.  ≫).
  50. A propos du tournage de Husbands, il ecrit : ≪ Chaque instant a ete consacre a soutenir les acteurs et a diminuer l'importance de l'equipe [...] Bien sur, c'est destabilisant pour l'equipe, surtout par rapport au traitement que je reservais aux acteurs. Aucun degre d'indulgence n'etait trop grand, aucune petite victoire ne pouvait etre suffisamment glorifiee, et jamais je n'accordais trop de temps dans les vingt-quatre heures pour soutenir l'ego de l'acteur et garder a l'esprit l'importance du film. ≫. V. Positif n o  431, janvier 1997 ; v. egalement un extrait sur le site Internet Allocine  : http://www.allocine.fr/film/anecdote_gen_cfilm=2251.html
  51. Playboy Magazine, op. cit. , p.  70 : ≪ Je suis tombe amoureux de la camera, de la technique, des beaux plans, de l'experimentation pour elle-meme ≫ (≪  I had fallen in love with the camera, with technique, with beautiful shots, with experimentation for its own sake  ≫).
  52. Laurence Gavron et Denis Lenoir, John Cassavetes , op. cit. , p.  20.
  53. Ibid., p.  38.
  54. Thierry Jousse, John Cassavetes , op. cit. , p.   28-30 .
  55. Entretien avec Al Ruban in Thierry Jousse, John Cassavetes , op. cit. , p.  144.
  56. Playboy magazine, op. cit. , p.  62, a propos de Minnie et Moskowitz  : ≪  C'est un film qui traitent des raisons qui conduisent deux personnes au mariage, avec Gena Rowlands et Seymour Cassel qui avait fait un tres bon travail dans Faces. Il y aura aussi toute ma famille des deux cotes ainsi que celle de Seymour. Comme le casting le laisse entendre, je crois completement au nepotisme.  ≫ (≪  It's a film about why two people get married, starring Gena Rowlands and Seymour Cassel who did such a geat job in Faces. Also appearing in the film will be my entire family on both side and Seymour's entire family. As the casting might indicate, I believe totally in nepotism.  ≫).
  57. Thierry Jousse, John Cassavetes , op. cit. , p.  50.
  58. Playboy Magazine, op. cit., p.  10 : ≪  If people really want to see a movie about people, they should just contribute money  ≫.
  59. Thierry Jousse, John Cassavetes , op. cit. , p.   115-120  ; contra : Laurence Gavron et Denis Lenoir, John Cassavetes , op. cit. , p.   57-58  : les auteurs defendent l'idee d'≪ etudes sociopsychologiques ≫, ≪ presque a la maniere d'un ethnologue ≫ et comparent le cinema de John Cassavetes a celui de Jean Rouch .
  60. Laurence Gavron et Denis Lenoir, John Cassavetes , op. cit. , p.  54.
  61. Thierry Jousse, John Cassavetes , op. cit. , p.  79.
  62. Noel Simsolo , Note sur le cinema de John Cassavetes , Cahiers du cinema n o  288, mai 1978, p.  67 : selon l'auteur, John Cassavetes cultive ≪ un gout prononce pour les situations exasperees ≫.
  63. V. Thierry Jousse, John Cassavetes, la force de vie , Cahiers du cinema n o  417, mars 1989, p.   6-7 .
  64. a b et c Ray Carney, Propos de John Cassavetes , op. cit. , p.  41.
  65. Ibid., p.  42.
  66. Thierry Jousse, John Cassavetes , op. cit. , p.  25.
  67. Jonas Mekas, Le nouveau cinema americain , Cahiers du cinema n o  108, juin 1960, p.  23.
  68. Les Cahiers du cinema font leur couverture sur Shadows des la sortie du film en France - v. Cahiers du cinema n o  119, mai 1961.
  69. Roger Boussinot , L'Encyclopedie du cinema , ed. Bordas, 1989, ( ISBN   2040163824 ) , p.  328.
  70. Noel Simsolo , Note sur le cinema de John Cassavetes , op. cit. , p.  67.
  71. Serge Toubiana, John Cassavetes , Cahiers du cinema n o  417, mars 1989, p.  3.
  72. Une decennie sous influence ( A Decade Under the Influence , 2003), documentaire realise par Richard La Gravenese et Ted Demme.
  73. Martin Scorsese, John Cassavetes, mon mentor , Cahiers du cinema n o  417, mars 1989, p.  17.
  74. Le generique du film comporte une dedicace a Gena Rowlands dans Opening Night .
  75. V. Isabelle Jordan, Maurice Pialat, Le chercheur de realite ( Loulou ), Positif n o  235, octobre 1980, egalement publie dans L'Amour du cinema, 50 ans de la revue Positif , ed. Folio, 2002, ( ISBN   2070421856 ) , p.  340 : Maurice Pialat et John Cassavetes sont tous deux presentes comme des cineastes du comportement.
  76. Philippe Lubac, Pialat/Cassavetes : Une etude des corps  : http://www.maurice-pialat.net/lubac1.htm
  77. Jean Francois Stevenin, L'envie d'avoir envie , Cahiers du cinema n o  417, mars 1989, p.  26.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Ouvrages [ modifier | modifier le code ]

Presse [ modifier | modifier le code ]

  • Madeleine Garrigou-Lagrange, ≪ Verite au cinema et cinema-verite. Cassavetes ou la collaboration ≫, Telecine n o  105 , Paris, Federation des Loisirs et Culture Cinematographique (FLECC), juin- , ( ISSN   0049-3287 )
  • Les Cahiers du cinema Special Cassavetes n o  417,  :
    • Serge Toubiana , L'Amerique apres J.C. , p.  3 ;
    • Thierry Jousse , La force de vie , p.  6 ;
    • Martin Scorsese , John Cassavetes, mon mentor , p.  17 ;
    • Ben Gazzara , propos recueillis et traduits par Berenice Reynaud, Entre acteurs , p.  18 ;
    • Seymour Cassel , propos recueillis par Andre S. Labarthe , Anneliese Varaldiev, Bill Krohn et Joelle Bentolila, traduit par Serge Grunberg, Tous les acteurs, comme des stars , p.  20 ;
    • Al Ruban , propos recueillis et traduits par Berenice Reynaud, Tout plus le reste , p.  23 ;
    • Larry Kardish, Cassavetes, une aventure americaine , p.  25 ;
    • Jean-Francois Stevenin , L'envie d'avoir envie , p.  27 ;
    • Bill Krohn, Cassavetes et le theatre (post-scriptum) , p.  30.
  • Cahiers du cinema n o  119,  :
    • John Cassavetes, Derriere la camera , p.  1 ;
    • Louis Marcorelles , L'experience Shadows, Cahiers du cinema , p.  8.
  • Noel Simsolo , Note sur le cinema de John Cassavetes , Cahiers du cinema n o  288, , p.  67.
  • Interview de John Cassavetes, Playboy magazine , , p.  55.
  • Johnathan Farren, John Cassavetes , Cinema 77, n o  218, , p.  20.
  • Bill Krohn, Douglas Brodoff, traduit par Serge Grunberg, La guerre selon Cassavetes , Cahiers du cinema n o  482, juillet/ , p.  6.
  • Thierry Jousse, Un apres-midi d' , Mingus improvise avec Cassavetes , Cahiers du cinema, numero special, 100 journees qui ont fait le cinema , , p.  81.

Documentaires [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]