Photo de Jenny Plocki, 87 ans, chez elle, lors du tournage d'un film video temoignage en 2012. Montrant les etoiles jaunes qu'elle devait porter a l'epoque. Sur le cote droit photo de Jenny Plocki en 1942, 70 ans avant.
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Biographie
Naissance
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Surnom
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Jenny Plocki
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Nationalite
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Activites
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Fratrie
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Eugenie Plocki
, dite
Jenny Plocki
(nee en
), est une
militante
francaise de gauche, rescapee a 16 ans de la
rafle du Vel d'Hiv
[
1
]
.
Elle a ete, apres guerre, brievement militante
trotskiste
au
Parti communiste internationaliste
(PCI), elle a participe ensuite aux reunions de
Socialisme ou barbarie
[
2
]
. Puis elle fut militante syndicaliste a la
FEN
, tendance
Ecole emancipee
et feministe au MLAC (
Mouvement pour la liberte de l'avortement et de la contraception
)
[
3
]
.
Elle est la sœur de
Maurice Rajsfus
, et fut la compagne de
Jean-Rene Chauvin
durant 60 ans, avec qui elle partageait la meme vision militante generale (meme si leurs engagements n'etaient pas forcement les memes)
[
4
]
.
5, Rue Louis Besquel, Vincennes, lieu de regroupement par la police francaise des habitants juifs de Vincennes rafles le 17 juillet 1942 (Rafle du Velodrome d'hiver).
Fille de
Juifs polonais
(non pratiquants) emigres en France en 1921-1922, Jenny Plocki (Eugenie Plocki) nait en France en
. Sa mere, Rifka Plocki, nee Rajsfus le
a
Bł?dow
(
Royaume du Congres
,
Empire russe
), est d'origine tres pauvre et rurale, quand son pere, Nuchim Plocki, ne le
a
Ił?a
(Royaume du Congres, Empire russe), d'un milieu un peu plus aise, avait fait des etudes et enseigne en Pologne. Ses parents vivent modestement en tant que marchands forains, a
Aubervilliers
, puis a
Vincennes
[
5
]
.
Ses annees d'enfance sont bercees de discussions politiques ancrees a gauche, sa mere a ete
bundiste
avant d'emigrer et son pere, militant, de gauche ? athee ? mais non affilie a une organisation politique. De ses discussions (relatives notamment a la
politique de Staline
, aux
proces de Moscou
...), la jeune Eugenie garde un
antistalinisme
radical
[
6
]
.
Lors du declenchement de la guerre, en 1939, la famille Plocki-Rajsfus vit a Vincennes. Eugenie est agee alors de 16 ans, son jeune frere, Maurice, est de 2 ans et demi son cadet. Le
, toute la famille est arretee (
rafle du Vel d'hiv
) et conduite dans un lieu de regroupement a Vincennes ? au 5, rue Louis Besquel ? en attendant d'etre transferee a
Drancy
. Une centaine de personnes est alors rassemblee dans ce lieu, tout pres de l'appartement des Plocki. Eugenie Plocki reconnait de nombreux enfants, ayant frequente la meme ecole, rafles avec leurs parents
[
3
]
.
Un policier francais vient annoncer aux personnes regroupees que les enfants francais (jusqu'a 16 ans) peuvent sortir. Mais, seuls les Plocki reagissent en demandant a leurs enfants de s'en aller, toutes les autres familles rassemblees refusent d'etre separees. Durant les deux heures qui suivent, les Plocki donnent a leurs enfants tout ce qu'ils ont a leur disposition : le peu d'argent qu'il leur reste, leurs alliances, montre... Lors de la transmission de ces objets, Rifka Plocki, durant plus de deux heures, parle sans interruption a sa fille, lui donnant tous les conseils pour assurer sa vie future et sa vie immediate. Conseils pratiques, conseils concernant sa vie de femme et son autonomie (etudes, avortement...). Jenny est chargee d'assurer toutes les taches permettant a elle et son jeune frere de survivre, dans les conditions imposees par l'
Etat francais
aux Juifs. Selon le temoignage de Jenny Plocki, ses parents ne se faisaient aucune illusion sur l'issue de cette arrestation et sur le fait qu'ils ne reviendraient pas
[
6
]
.
Apres un certain nombre de formalites (demande de cartes d'identite, aller-retour au commissariat, etc), les deux adolescents pourront partir. Ils seront les seuls a sortir de ce lieu. Aucun des autres enfants restes avec leurs parents ne reviendra. Les deux enfants habiteront jusqu'a la fin de la guerre dans l'appartement de leurs parents (qui disparaitront en deportation, a
Auschwitz
)
[
5
]
.
Grace a son amitie avec Monique Lemarquis, qui vit chez sa mere, Eugenie Plocki pourra survivre (ainsi que son jeune frere) en se faisant ≪ oublier ≫, sans etre isolee, dans l'appartement de leurs parents, jusqu'a la
liberation de Paris
en 1944. Elle poursuivra ses etudes, et obtiendra son bac
[
6
]
.
Devenue institutrice, Jenny Plocki militera ensuite surtout syndicalement (
Ecole emancipee
). Elle s'engage par ailleurs pour l'
independance de l'Algerie
, et les
luttes anticoloniales
[
6
]
.
En 1968, elle s'enthousiasme pour le
mouvement de Mai
et participe avec
Jean-Rene Chauvin
a toutes les manifestations, aux comites enseignants,
etc.
. En greve des le vendredi
avec l'Ecole emancipee (alors que la
Federation de l'Education nationale
tarde a appeler a la greve, le
), elle habite et travaille au cœur du quartier le plus agite a l'epoque (
quartier Monge
a Paris). Mai 68 restera pour elle le moment militant de sa vie le plus marquant
[
4
]
.
Jenny Plocki s'engage aussi dans les luttes feministes, au
Mouvement pour la liberte de l'avortement et de la contraception
(MLAC)
[
3
]
.
Elle entreprend par ailleurs une activite de traductrice, prenant dans certains cas l'initiative de traduire des œuvres avant meme l'accord d'un editeur. Ce fut le cas en particulier du livre de
Rudolf Vrba
,
Je me suis evade d'Auschwitz
, dont les deux traductrices, Jenny Plocki et Lily Slyper sont quelque peu responsables de sa premiere parution en France
[
5
]
.