Jean-Francois Seguier
est un
botaniste
et
epigraphiste
francais
, ne le
[
1
]
a
Nimes
et mort le
dans cette meme ville d’une attaque d’
apoplexie
. Il a donne son nom au
saxifrage de Seguier
et a la
renoncule de Seguier
.
Il etait le fils d’un conseiller du presidial
[
2
]
. Son frere Joseph, prieur a
Saint-Jean-de-Valeriscle
, mena des etudes sur le provencal.
Il fit ses etudes au college
jesuite
de Nimes
[
2
]
et se passionna tres tot pour la
numismatique
ainsi que pour l’
histoire naturelle
. Il partit a
Montpellier
y etudier le droit mais il suivit surtout les lecons de botanique de
Pierre Baux
[
2
]
(1708-1790) et
Ayme-Francois Chicoyneau
(1702-1740). Le marquis
Scipione Maffei
(1675-1755) visitant la ville en
1732
rencontra le jeune homme et obtint de son pere qu’il l’accompagne durant ses voyages. Les deux hommes nouerent alors une amitie que seule la mort put separer
[
2
]
.
En accompagnant le marquis Maffei dans son
Grand Tour
, Seguier visita le
jardin du roi
a Paris et rencontra
Herman Boerhaave
(1668-1738) en
Hollande
[
3
]
. Il voyagea aussi en
Autriche
et en
Italie
, ou il multiplia les observations naturalistes et archeologiques. Il s'installa a Verone, aupres du marquis, en 1736 et y developpa une intense correspondance avec des savants italiens et du nord de l'Europe
[
4
]
,
[
5
]
. Il fit paraitre en
1740
, a
La Haye
,
Bibliotheca botanica
puis de
1745
a
1754
ses
Plantæ Veronenses
[
2
]
. Mais il ne mena pas a terme un projet portant sur les
fossiles
qu’il avait observes autour de
Verone
. En
1755
, ayant perdu son ami, il decida de quitter l’
Italie
et retourna s’installer a
Nimes
[
2
]
. Il emportait avec lui une riche collection de medailles, de livres, de specimens naturels, de mineraux, fruit de vingt-trois ans de labeur.
Seguier se consacra alors a l’etude des monuments de l'ancienne
Nemausus
, sa ville natale, notamment a la
Maison Carree
[
2
]
. Cet ancien temple romain, construit au tournant de l'ere chretienne, entre
5 av. J.-C.
et
5 ap. J.-C.
par
Marcus Vipsanius Agrippa
, le gendre de l'
empereur
Auguste
, portait sur son
frontispice
, inscrite en lettres de bronze scellees dans la pierre, une dedicace expliquant son role. Cependant, ces lettres avaient ensuite disparu, meme si les trous de scellement etaient encore visibles. C'est grace a la disposition de ces trous que l'erudit nimois parvint en
1758
a recomposer le texte original :
≪ A
Caius
consul et
Lucius
consul designe, fils d'Auguste, princes de la jeunesse ≫
[
6
]
. Il termina un important manuscrit portant sur les inscriptions latines,
Inscriptionum antiquarum index absolutissimus, in quo græcarum latinarumque inscriptionum quæ in editis libris reperiri potuerunt prima verba describuntur, etc., Etruscarum et exoticarum indice ad calcem adjecto
, en huit volumes mais cet ouvrage ne fut pas edite.
Membre de l'
Academie de Nimes
, dont il est le secretaire perpetuel de 1765 a sa mort, il fut nomme associe libre de l’
Academie des inscriptions et belles-lettres
en
1772
.
Un erudit au centre d'un reseau epistolaire important
[
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]
Dans les annees 1770 il fit construire un bel hotel particulier de style Louis XV et y regroupa ses nombreuses collections, dignes d'un cabinet de curiosites
[
7
]
. La richesse de ses collections, alliee a sa reputation d'erudit, drainerent vers Nimes un nombre croissant de visiteurs (comme les naturalistes
Antoine Gouan
(1733-1821) ou
Dominique Villars
(1745-1814)), la ville etant des lors une etape dans les circuits commerciaux ou culturels du
Grand Tour
[
8
]
. Ainsi, entre 1773 et 1783, Seguier recense dans son carnet de visiteurs 1 402 personnes, dont la moitie d'etrangers au royaume de France
[
9
]
. A ces visiteurs de passage, il ne fut pas sans confier missions savantes et lettres de recommandation, ≪ comme en temoigne la correspondance passive de l'erudit conservee aujourd'hui dans les fonds nimois ≫
[
8
]
. De fait, il entretint une riche correspondance avec les savants de son temps et exerca une influence considerable sur les jeunes gens de sa ville. Son parcours fait de Jean-Francois Seguier une figure exemplaire de la vie intellectuelle du
XVIII
e
siecle.
L'hotel particulier de Jean-Francois Seguier, aujourd'hui bien discret et delabre, doit faire l'objet, depuis de nombreuses annees, d'une rehabilitation complete en vue de creer "l'institut Jean Francois Seguier".
[
ref.
souhaitee]
- ↑
Certaines sources indiquent le 15 novembre.
- ↑
a
b
c
d
e
f
et
g
≪
Bibliotheque Jean-Francois Seguier (Nimes, 1703-1784) - E-Corpus
≫, sur
www.e-corpus.org
(consulte le
)
- ↑
≪
Bibliotheque Jean-Francois Seguier (Nimes, 1703-1784)
≫,
E-CORPUS
,
(
lire en ligne
, consulte le
)
- ↑
Emmanuelle Chapron, "Jean-Francois Seguier et l’academie royale des sciences de Montpellier", publie sur Archives savantes des Lumieres, 23/02/2018,
https://seguier.hypotheses.org/348
.
- ↑
Albane Cogne, Stephane Blond, Gilles Montegre,
Les circulations internationales en Europe, 1680-1780
, Atlande, 2011, p. 238
- ↑
Robert Amy
, ≪ L'inscription de la maison carree de Nimes ≫,
CRAI
, 1970, 114-4, p. 670-686
Lire en ligne
. La lecture de Seguier fut un temps contestee et
Emile Esperandieu
proposa une lecture attribuant le monument a
Agrippa
; les recherches recentes ont cependant confirme la lecture de Seguier
- ↑
Francois
Pugniere
, ≪
De l’Instrumentarium au Museum. Le cabinet de Jean-Francois Seguier (1703-1784)
≫,
Liame. Histoire et histoire de l’art des epoques moderne et contemporaine de l’Europe mediterraneenne et de ses peripheries
,
n
o
26,
(
ISSN
1291-7206
,
DOI
10.4000/liame.523
,
lire en ligne
, consulte le
)
- ↑
a
et
b
Albane Cogne, Stephane Blond, Gilles Montegre,
Les circulations internationales en Europe, 1680-1780
, Atlande, 2011, p. 239
- ↑
On recense exactement 724 visiteurs etrangers : 171 Anglais, 76 Allemands, 58 Italiens, 51 Suisses, 23 Russes et 23 Hollandais. Albane Cogne, Stephane Blond, Gilles Montegre,
Les circulations internationales en Europe, 1680-1780
, Atlande, 2011, p. 239
- Daniel Roche
,
Les republicains des lettres : gens de culture et Lumieres au
XVIII
e
siecle
, Fayard, Paris, 1988.
- Gabriel Audisio et Francois Pugniere,
Jean-Francois Seguier : un Nimois dans l’Europe des Lumieres
, Aix-en-Provence,
Edisud
,
, 280
p.
(
ISBN
2-7449-0551-8
)
- Veronique
Krings
, ≪
Jean-Francois Seguier (1703-1784). Un Nimois dans l’Europe des Lumieres
≫,
Anabases. Traditions et receptions de l’Antiquite
,
n
o
2,
,
p.
252?254
(
ISSN
1774-4296
,
lire en ligne
, consulte le
)
.
- Emmanuelle Chapron,
L’Europe a Nimes : les carnets de Jean-Francois Seguier (1732-1783)
, A. Barthelemy, Avignon, 2008.
- Catherine Bernie-Boissard
,
Michel Boissard
et
Serge Velay
,
Petit dictionnaire des ecrivains du Gard
, Nimes, Alcide,
, 255
p.
(
presentation en ligne
)
,
p.
225-226