Jean-Francois Seguier

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Jean-Francois Seguier
Fonction
Secretaire perpetuel
Academie de Nimes
-
Jean Razoux ( d )
Biographie
Naissance
Deces
Domicile
Activites
Fratrie
Rene Seguier ( d )
Joseph Seguier ( d ) Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Abreviation en botanique
Seg. Voir et modifier les données sur Wikidata

Jean-Francois Seguier est un botaniste et epigraphiste francais , ne le [ 1 ] a Nimes et mort le dans cette meme ville d’une attaque d’ apoplexie . Il a donne son nom au saxifrage de Seguier et a la renoncule de Seguier .

Aux cotes du marquis Scipione Maffei [ modifier | modifier le code ]

Scipione Maffei , que suivit Seguier entre 1732 et 1755

Il etait le fils d’un conseiller du presidial [ 2 ] . Son frere Joseph, prieur a Saint-Jean-de-Valeriscle , mena des etudes sur le provencal.

Il fit ses etudes au college jesuite de Nimes [ 2 ] et se passionna tres tot pour la numismatique ainsi que pour l’ histoire naturelle . Il partit a Montpellier y etudier le droit mais il suivit surtout les lecons de botanique de Pierre Baux [ 2 ] (1708-1790) et Ayme-Francois Chicoyneau (1702-1740). Le marquis Scipione Maffei (1675-1755) visitant la ville en 1732 rencontra le jeune homme et obtint de son pere qu’il l’accompagne durant ses voyages. Les deux hommes nouerent alors une amitie que seule la mort put separer [ 2 ] .

En accompagnant le marquis Maffei dans son Grand Tour , Seguier visita le jardin du roi a Paris et rencontra Herman Boerhaave (1668-1738) en Hollande [ 3 ] . Il voyagea aussi en Autriche et en Italie , ou il multiplia les observations naturalistes et archeologiques. Il s'installa a Verone, aupres du marquis, en 1736 et y developpa une intense correspondance avec des savants italiens et du nord de l'Europe [ 4 ] , [ 5 ] . Il fit paraitre en 1740 , a La Haye , Bibliotheca botanica puis de 1745 a 1754 ses Plantæ Veronenses [ 2 ] . Mais il ne mena pas a terme un projet portant sur les fossiles qu’il avait observes autour de Verone . En 1755 , ayant perdu son ami, il decida de quitter l’ Italie et retourna s’installer a Nimes [ 2 ] . Il emportait avec lui une riche collection de medailles, de livres, de specimens naturels, de mineraux, fruit de vingt-trois ans de labeur.

L'enigme resolue de la Maison Carree [ modifier | modifier le code ]

La Maison Carree de Nimes.

Seguier se consacra alors a l’etude des monuments de l'ancienne Nemausus , sa ville natale, notamment a la Maison Carree [ 2 ] . Cet ancien temple romain, construit au tournant de l'ere chretienne, entre 5 av. J.-C. et 5 ap. J.-C. par Marcus Vipsanius Agrippa , le gendre de l' empereur Auguste , portait sur son frontispice , inscrite en lettres de bronze scellees dans la pierre, une dedicace expliquant son role. Cependant, ces lettres avaient ensuite disparu, meme si les trous de scellement etaient encore visibles. C'est grace a la disposition de ces trous que l'erudit nimois parvint en 1758 a recomposer le texte original : ≪ A Caius consul et Lucius consul designe, fils d'Auguste, princes de la jeunesse ≫ [ 6 ] . Il termina un important manuscrit portant sur les inscriptions latines, Inscriptionum antiquarum index absolutissimus, in quo græcarum latinarumque inscriptionum quæ in editis libris reperiri potuerunt prima verba describuntur, etc., Etruscarum et exoticarum indice ad calcem adjecto , en huit volumes mais cet ouvrage ne fut pas edite.

Membre de l' Academie de Nimes , dont il est le secretaire perpetuel de 1765 a sa mort, il fut nomme associe libre de l’ Academie des inscriptions et belles-lettres en 1772 .

Un erudit au centre d'un reseau epistolaire important [ modifier | modifier le code ]

Dans les annees 1770 il fit construire un bel hotel particulier de style Louis XV et y regroupa ses nombreuses collections, dignes d'un cabinet de curiosites [ 7 ] . La richesse de ses collections, alliee a sa reputation d'erudit, drainerent vers Nimes un nombre croissant de visiteurs (comme les naturalistes Antoine Gouan (1733-1821) ou Dominique Villars (1745-1814)), la ville etant des lors une etape dans les circuits commerciaux ou culturels du Grand Tour [ 8 ] . Ainsi, entre 1773 et 1783, Seguier recense dans son carnet de visiteurs 1 402 personnes, dont la moitie d'etrangers au royaume de France [ 9 ] . A ces visiteurs de passage, il ne fut pas sans confier missions savantes et lettres de recommandation, ≪ comme en temoigne la correspondance passive de l'erudit conservee aujourd'hui dans les fonds nimois ≫ [ 8 ] . De fait, il entretint une riche correspondance avec les savants de son temps et exerca une influence considerable sur les jeunes gens de sa ville. Son parcours fait de Jean-Francois Seguier une figure exemplaire de la vie intellectuelle du XVIII e  siecle.

L'hotel particulier de Jean-Francois Seguier, aujourd'hui bien discret et delabre, doit faire l'objet, depuis de nombreuses annees, d'une rehabilitation complete en vue de creer "l'institut Jean Francois Seguier". [ ref.  souhaitee]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Certaines sources indiquent le 15 novembre.
  2. a b c d e f et g ≪  Bibliotheque Jean-Francois Seguier (Nimes, 1703-1784) - E-Corpus  ≫, sur www.e-corpus.org (consulte le )
  3. ≪  Bibliotheque Jean-Francois Seguier (Nimes, 1703-1784)  ≫, E-CORPUS ,‎ ( lire en ligne , consulte le )
  4. Emmanuelle Chapron, "Jean-Francois Seguier et l’academie royale des sciences de Montpellier", publie sur Archives savantes des Lumieres, 23/02/2018, https://seguier.hypotheses.org/348 .
  5. Albane Cogne, Stephane Blond, Gilles Montegre, Les circulations internationales en Europe, 1680-1780 , Atlande, 2011, p. 238
  6. Robert Amy , ≪ L'inscription de la maison carree de Nimes ≫, CRAI , 1970, 114-4, p. 670-686 Lire en ligne . La lecture de Seguier fut un temps contestee et Emile Esperandieu proposa une lecture attribuant le monument a Agrippa  ; les recherches recentes ont cependant confirme la lecture de Seguier
  7. Francois Pugniere , ≪  De l’Instrumentarium au Museum. Le cabinet de Jean-Francois Seguier (1703-1784)  ≫, Liame. Histoire et histoire de l’art des epoques moderne et contemporaine de l’Europe mediterraneenne et de ses peripheries , n o  26,‎ ( ISSN   1291-7206 , DOI   10.4000/liame.523 , lire en ligne , consulte le )
  8. a et b Albane Cogne, Stephane Blond, Gilles Montegre, Les circulations internationales en Europe, 1680-1780 , Atlande, 2011, p. 239
  9. On recense exactement 724 visiteurs etrangers : 171 Anglais, 76 Allemands, 58 Italiens, 51 Suisses, 23 Russes et 23 Hollandais. Albane Cogne, Stephane Blond, Gilles Montegre, Les circulations internationales en Europe, 1680-1780 , Atlande, 2011, p. 239

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Daniel Roche , Les republicains des lettres : gens de culture et Lumieres au XVIII e  siecle , Fayard, Paris, 1988.
  • Gabriel Audisio et Francois Pugniere, Jean-Francois Seguier : un Nimois dans l’Europe des Lumieres , Aix-en-Provence, Edisud , , 280  p. ( ISBN   2-7449-0551-8 )
  • Veronique Krings , ≪  Jean-Francois Seguier (1703-1784). Un Nimois dans l’Europe des Lumieres  ≫, Anabases. Traditions et receptions de l’Antiquite , n o  2,‎ , p.  252?254 ( ISSN   1774-4296 , lire en ligne , consulte le ) .
  • Emmanuelle Chapron, L’Europe a Nimes : les carnets de Jean-Francois Seguier (1732-1783) , A. Barthelemy, Avignon, 2008.
  • Catherine Bernie-Boissard , Michel Boissard et Serge Velay , Petit dictionnaire des ecrivains du Gard , Nimes, Alcide, , 255  p. ( presentation en ligne ) , p.  225-226

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

Seg. est l’abreviation botanique standard de Jean-Francois Seguier .

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