Jean-Auguste-Dominique Ingres
Naissance
| |
---|
Deces
| |
---|
Sepulture
| |
---|
Nationalite
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Activites
| |
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Autres activites
| |
---|
Formation
| |
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Maitre
| |
---|
Eleve
| |
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Lieux de travail
|
Dampierre-Saint-Nicolas
,
Orvieto
,
Naples
,
Ravenne
,
Rome
,
Sienne
,
Florence
,
Versailles
,
Meung-sur-Loire
,
Ancone
,
Paris
,
Toulouse
,
Urbino
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Mouvement
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Mecene
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Influence par
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A influence
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Pere
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Conjoints
|
Madeleine Chapelle
(
en
)
(de
a
)
Delphine Ramel
(
d
)
(a partir de
)
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Distinction
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Jean-Auguste-Dominique Ingres
/
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g
y
s
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n
i
k
??
g
?
/
, ne le
a
Montauban
et mort le
a
Paris
, est un
peintre
francais
.
Apres un premier apprentissage a Montauban, sa ville natale, il devient a
Paris
eleve de
Jacques-Louis David
. Laureat en 1801 du Grand
prix de Rome
en
peinture
, il se rend en
Italie
en 1806 et y reste jusqu'en 1824. A son retour a Paris, il connait une reconnaissance officielle, apparaissant comme le champion de la doctrine du
beau
et de la primaute du dessin sur la couleur, en opposition successive aux courants romantiques et realistes. Nomme directeur de l'Academie de France a Rome, il y retourne de 1835 a 1842.
Ingres a d'abord et a plusieurs etapes de sa carriere vecu de ses
portraits
, peints ou dessines. Repute peu sociable, il fut souvent mal traite par la
critique
. Les tenants d'un style plus libre et d'une execution plus rapide condamnaient sa maniere tout comme les academiques, qui lui reprochaient notamment les deformations expressives qu'il faisait subir aux corps dans ses
nus
.
Jean-Auguste-Dominique Ingres est ne a
Montauban
le
[
2
]
. Il est l'aine des cinq enfants d'Anne Moulet et du peintre et
sculpteur
Jean-Marie-Joseph Ingres
, qui favorise ses penchants artistiques, lui inculque les rudiments de son art et lui fait apprendre le
violon
[
3
]
.
Il entre en 1791 a l’
Academie royale de Toulouse
ou il est forme par
Jean Suau
et suit les cours du peintre
Joseph Roques
et du sculpteur Jean-Pierre Vigan
[
4
]
. Il se consacre uniquement au dessin
[
5
]
. Il se rend a
Paris
, en 1796, avec le fils de son maitre Roques
[
4
]
, pour etudier sous la direction de
Jacques-Louis David
. Il s’eloigne de son
neo-classicisme
par son devouement a un ideal de beaute fonde sur de difficiles harmonies de lignes et de couleurs. Il peint le
portrait
d'amis ainsi que de
Pierre-Francois Bernier
, qu'il connait de Montauban. Il frequente
Girodet
dans l'ancien
couvent des Capucines
ou il a son atelier, et devient ami avec le sculpteur florentin
Lorenzo Bartolini
[
5
]
.
Deuxieme finaliste du
prix de Rome
en 1800 grace a
Scipion et le fils d'Antiochus
, Ingres remporte le prix de Rome en peinture d'histoire a sa seconde tentative en 1801 avec
Les ambassadeurs d'Agamemnon
(
Beaux-Arts de Paris
), mais il ne peut s'y rendre immediatement, en raison des evenements politiques
[
4
]
et du manque de financement. Il s'installe avec d'autres eleves de David a l'ancien couvent des Capucines ou il peint principalement des portraits, entre autres
celui de son pere
, aujourd'hui au
musee Ingres-Bourdelle
[
6
]
, et son
Autoportrait a vingt-quatre ans
(1804,
Chantilly
,
musee Conde
)
[
4
]
, caracterises par des fonds bruns tres davidiens, des poses des trois quarts et des regards percants tournes vers le spectateur. Il dessine d'apres des œuvres du Louvre, principalement des statues antiques
[
5
]
.
Portrait en medaillon de Julie Forestier, 1806, dessine par son fiance
Madeleine Chapelle enceinte, 1814
Musee Ingres-Bourdelle
Ingres n'expose que des portraits au
Salon
de 1806 (
Autoportrait a l'age de vingt-quatre ans
, portraits de
M
me
Riviere
et de sa fille
Caroline
,
Napoleon
I
er
sur le trone imperial
), que la critique juge ≪ secs ≫ et ≪ gothiques ≫
[
4
]
.
En
, il se fiance avec l'artiste peintre francaise
Marie-Anne-Julie Forestier
, mais sa relation ne resiste pas a son absence apres son depart pour l'
Academie de France a Rome
en septembre.
En 1806, Ingres decouvre a
Rome
,
Raphael
, son ≪ Dieu ≫ qu'il ne connaissait que par de mediocres gravures et qui l'inspirera sa vie durant, et le
Quattrocento
, qui marquent definitivement son style. Il visite febrilement musees, palais et eglises
[
7
]
.
Avec une certaine lenteur qui lui est reprochee, il envoie les productions exigees de tout pensionnaire, dont
La Baigneuse Valpincon
et un autre nu alangui tres erotique, disparu, surnomme
La Dormeuse de Naples
a la suite de son achat rapide par
Joachim Murat
. Seul son
Œdipe explique l'enigme du sphinx
parait respecter les canon esthetiques de l'epoque
[
7
]
.
Ces annees de travail sont les plus fecondes avec les nus, les paysages, les dessins, les portraits, agrementes en arriere-plan de paysages romains, et les compositions historiques de format plus modeste retracant des episodes de la vie de personnages celebres du Moyen Age et de la Renaissance. Les portraits dessines constituent l'essentiel de ses revenus. Ses modeles sont principalement de riches voyageurs effectuant le
Grand Tour
de l'Europe
[
7
]
.
Il est en pleine possession de son art et son sejour a Rome est aussi l'occasion de tisser des liens amicaux avec les grands commis de l'administration imperiale : le comte de Tournon et sa mere,
Edme Bochet
et sa sœur,
Cecile Bochet
, epouse
Henry Panckoucke
, Hippolyte-Francois Devillers, le baron de Montbreton de Norvins. En France, cependant, ses toiles peintes en Italie ne plaisent pas. En 1810, a la fin de son sejour a la
Villa Medicis
, il decide donc de rester a Rome et de travailler pour l'administration imperiale et la colonie francaise de Rome
[
4
]
. Il s'installe pres de l'
eglise de la Trinite-des-Monts
, ou il peint
Romulus, vainqueur d'Acron
(1812) et
Le Songe d'Ossian
destines au
palais du Quirinal
. Il peint encore
Virgile lisant l'Eneide
pour la
Villa Aldobrandini
du general
Miollis
[
7
]
.
Il se marie en 1813 avec Madeleine Chapelle (1782-1849), une jeune
modiste
venant de
Gueret
[
8
]
. En 1814, Madeleine tombe enceinte mais l'enfant, un garcon, meurt a la naissance. Au total, Ingres realisa dix portraits de sa femme. Mais le plus celebre tableau sur lequel elle apparait est
Le Bain turc
. Madeleine pose pour l'
odalisque
aux bras leves qui s'etire au premier plan. Le tableau a ete realise en 1862, apres la mort de Madeleine. Elle fut peinte d'apres un croquis qu'Ingres avait realise en 1818. En 1850, il va a Chalons chez sa belle-mere pour connaitre les lieux ou sa femme a vecu, et y rencontre le notaire Louis Changy. Il semble y etre retourne l'annee suivante
[
9
]
.
Il sejourne a
Naples
en 1814
[
4
]
afin d'effectuer un portrait de
Caroline Murat
[
7
]
.
A la chute de
Napoleon
I
er
en 1815, il perd sa clientele
[
4
]
; des difficultes economiques et familiales l’entrainent dans une periode financierement difficile pendant laquelle il peint, avec acharnement, tout ce qu’on lui commande, notamment des portraits, ce qu'il deteste mais reussit a merveille, ainsi que de petits
tableaux historiques
[
4
]
.
Il sollicite ses amities romaines et ses bonnes relations avec les
Panckoucke
et les Bochet lui presentent
Charles Marcotte d'Argenteuil
, ami de
Jacques-Edouard Gatteaux
, ami proche d'Ingres. Tres vite, Charles Marcotte d'Argenteuil devient un proche du peintre, jusqu'a devenir un de ses principaux mecenes jusqu'a son deces en 1864. Apres la mort de Madeleine, ce dernier ira meme jusqu'a lui presenter sa niece,
Delphine Ramel
, qu'Ingres epousera le
. De ce mariage, viendra la decision d'acheter la maison de
Meung-sur-Loire
avec son nouveau beau-frere, Jean-Francois Guille, notaire et conseiller general du
Loiret
, ou il se retirera tous les etes pour beneficier de la douceur et de la lumiere de la
Loire
.
Nombre de membres de la
famille Marcotte
seront de fideles acheteurs, comme
Philippe Marcotte de Quivieres
et ses freres Marcotte de Sainte-Marie et Marcotte de Genlis, le baron
Charles Athanase Walckenaer
,
Alexandre Legentil
et le baron
Hubert Rohault de Fleury
(tous deux initiateurs du projet de la
basilique du Sacre-Cœur de Montmartre
),
Cecile Bochet
, devenue madame
Henry Panckoucke
et baronne Morande-Forgeot, et le clan Ramel.
Presentes au Salon de 1819, sa
Grande Odalisque
et
Roger et Angelique
y sont mal recus
[
7
]
.
Ses revenus diminuent encore du fait de la concurrence de Xavier Fabre dans le domaine du portrait dessine
[
7
]
. En 1820, il quitte Rome pour
Florence
ou il reside jusqu'en 1824
[
10
]
, appele par son ami
Lorenzo Bartolini
, qu'il a connu dans l'atelier de David et dont il partage l'atelier malgre une tension permanente entre les deux hommes. Il y etudie Raphael, les Anciens et les Grecs. Il obtient alors la commande du
Vœu de Louis XIII
pour la
cathedrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Montauban
, grace a son ami avocat a Montauban, Jean-francois Gilibert, revenu au pays
[
4
]
.
Il trouve finalement le succes en France avec son
Vœu de Louis XIII
expose au Salon de 1824, ou l'influence de Raphael semble evidente. Il apparait alors comme le tenant du
classicisme
face aux
Massacres de Scio
de
Delacroix
, exposes au meme salon. Il recoit a partir de 1824, honneurs et commandes officielles : il recoit la
Legion d'honneur
, est recu a l'
Institut de France
et accueille de nombreux eleves dans son atelier
[
4
]
. Il accepte en 1829 de devenir professeur a l'Ecole des Beaux-Arts, mais entend desormais se consacrer principalement a de grandes commandes
[
11
]
.
Homere deifie
est l'une de ses premieres commandes d'Etat, destinee au plafond d'une des nouvelles salles ouverte au Louvre et presente au Salon de 1827
[
11
]
.
Il peint de moins en moins de portraits dont il a horreur, mais en 1833, il expose le
Portrait de Mme Ducaucey
(1807) et le
Portrait de Monsieur Bertin
(1832) au Salon, qui surprend tout le monde
[
11
]
. L'annee suivante, le
duc d'Orleans
lui commande
Stratonice
[
12
]
.
L'accueil mitige de la critique et du public, de sa derniere peinture d'histoire
Le Martyre de saint Symphorien
exposee au Salon de 1834, l'affecte particulierement. Il decide de ne plus exposer au Salon et repart a Rome fin novembre
[
13
]
. Il accepte la direction de l'Academie de France a Rome, ou il reste jusqu'en 1841, et ou il est considere comme ayant ete un bon directeur
[
11
]
.
En 1839, le prince royal acquiert
Œdipe explique l'enigme du sphinx
[
13
]
. La reception enthousiaste de
Stratonice
par le prince royal le conduit a commander son
portrait
avant meme le retour d'Ingres en France
[
11
]
.
Le Bain turc
(1862), huile sur toile, 108 × 110
cm
, Paris, musee du Louvre.
De retour a Paris, il peint a nouveau des portraits et recoit a nouveau des commandes de grandes œuvres decoratives (
DP
).
Apres la mort du prince royal le 13 juillet 1842,
Louis-Philippe
lui commande les
cartons
des
vitraux
de la
Eglise Notre-Dame-de-Compassion de Paris
et
Jesus parmi les docteurs
pour la chapelle privee du
chateau de Bizy
(Montauban, musee Ingres Bourdelle). Deux ans plus tard, il realise les cartons des vitraux du transept de la
chapelle royale de Dreux
[
13
]
.
En 1843, il accepte l'invitation du duc
Honore Theodoric d'Albert de Luynes
de venir s'installer pendant plusieurs mois par an pour peindre, en vis a vis, deux immenses compositions ?
L'Age d'Or
et
L'Age de Fer
? sur les murs de la salle de bal de son
chateau de Dampierre
. Au bout de cinq ans, decourage a la suite de la mort de son epouse en 1849, il y renonce, laissant
L'Age d'Or
inacheve, et sans avoir commence
L'Age de Fer
. Quand il est a Paris, il se consacre principalement au portrait, souvent avec l'aide de collaborateurs
[
14
]
.
En 1846, il expose onze œuvres a l'exposition des Artistes au
Bazar Bonne-Nouvelle
, dont
Stratonice
,
Œdipe explique l'enigme du sphinx
qui appartient a la duchesse d'Orleans, le
Portrait de la vicomtesse d'Haussonville
et
Paolo et Francesca
, propriete de
Lancelot-Theodore Turpin de Crisse
[
13
]
.
En 1848, la
revolution de fevrier
chasse Louis-Philippe du trone. Son epouse meurt en 1849 ; il se remarie en 1852 avec la prude Delphine Romet
[
13
]
.
Il decore le salon de la Paix de l'
Hotel de ville de Paris
, avec une
Apotheose de Napoleon Ier
de cinq metres de diametre (disparue pendant l'incendie de l'edifice lors de la
Commune de Paris
), presentee dans la salle entiere qui lui est consacree lors de l'
exposition universelle de 1855
[
14
]
.
Appele, le
, a faire partie du
Senat imperial
, il y vote jusqu'a sa mort conformement aux vœux du pouvoir
[
15
]
. Il est eleve a la dignite de
grand officier de la Legion d'honneur
le
[
16
]
. Il est egalement eleve au rang de commandeur de l'
ordre de Leopold
en Belgique le
[
17
]
Il realise des lors une importante serie de toiles religieuses et acheve
Jesus parmi les docteurs
, restee inachevee a la chute de la monarchie de Juillet. Mais, dans cette periode tardive, il se revele surtout dans le genre du
nu
[
14
]
. Il acheve la
Venus Anadyomene
commencee a Rome en 1807-1808, qui est refusee par
Benjamin Delessert
et entre dans la collection
Frederic Reiset
. L'annee suivante, il acheve avec ses eleves
Paul Balze
et
Alexandre Desgoffe
,
La Source
(musee d'Orsay), commencee a Florence en 1820
[
13
]
. Il realise enfin
Le Bain turc
, qu'il vend quelques semaines avant sa mort a
Khalil Cherif Pacha
, le sulfureux proprietaire, entre autres, de
L'Origine du monde
de
Gustave Courbet
[
14
]
.
Il meurt le
au 11,
quai Voltaire
dans le
7
e
arrondissement de Paris
[
18
]
, ou une plaque lui rend hommage. Il est enterre a Paris au
cimetiere du Pere-Lachaise
(
23
e
division)
[
19
]
.
Conformement a la volonte de l'artiste de leguer a sa ville natale une grande partie de ses dessins (4 500) ainsi que certains objets personnels, le
musee Ingres
ouvre ses portes au milieu du
XIX
e
siecle dans l'enceinte de l'ancien
palais episcopal de Montauban
;
Armand Cambon
, Montalbanais eleve d'Ingres, fut son executeur testamentaire et le premier conservateur du musee.
Henry Lapauze
(1867-1925), historien d'art specialiste d'Ingres, conservateur du
Petit Palais
a Paris, mais surtout president du comite Ingres, organise en
[
20
]
avec la municipalite de Montauban les festivites en hommage a Ingres et de l'inauguration du musee Ingres : de nombreuses celebrites litteraires et artistiques entouraient
Alfred Roll
, president de la
Societe nationale des beaux-arts
, et
Leon Berard
, sous-secretaire d'Etat aux beaux-arts. Un poeme de
Daniel Lesueur
intitule
Ingres de Montauban
sera dit par Louis Bremont.
Dominique Ingres est aussi violoniste et devient, durant un temps, deuxieme violon a l’
Orchestre du Capitole de Toulouse
. De ce loisir est nee l’expression ≪
violon d’Ingres
≫.
Portrait de Ferdinand-Philippe d'Orleans
, musee du Louvre RF 2005-13
Il semble qu'Ingres se rejouit de la
revolution de 1830
, mais il refuse les commandes au debut du regne de Louis-Philippe, s'estimant mal traite. Le
,
Adolphe Thiers
lui propose les six tableaux pour l'
eglise de la Madeleine
, qu'il refuse. Seul
Ferdinand-Philippe d'Orleans
, le prince royal, le soutient. Grand
mecene
, il achete
Œdipe explique l'enigme du sphinx
, ce qui flatte le peintre, et lui commande la
Stratonice
et son
portrait
, alors que la famille royale pose devant
Franz Xaver Winterhalter
[
21
]
.
A la mort accidentelle du prince, le roi et la reine lui commandent les
vitraux
de la
chapelle Notre-Dame de-la-Compassion
, dont quatorze grandes figures en pied a grandeur d'execution pour la
manufacture de Sevres
. En 1842, Louis-Philippe lui commande un tableau pour la chapelle du
chateau de Bizy
,
Jesus parmi les docteurs
(musee Ingres Bourdelle, Montauban). L'aquarelle preparatoire est offerte a
Louise-Fernande de Bourbon
, duchesse de Montpensier, au moment de son mariage en 1846. L'annee suivante, le prince
Antoine d'Orleans (1824-1890)
, duc de Montpensier, lui commande une copie de
Virgile lisant l'Eneide
[
21
]
.
Henri d'Orleans (1822-1897)
, couramment designe sous son titre de duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe, egalement l'un des premiers
bibliophiles
et
collectionneurs d'art
de son epoque, acquiert plusieurs œuvres du peintre.
Il achete
Stratonice
92 000 francs
a la vente du prince
Demidoff
en 1863, par l'intermediaire d'
Edouard Bocher
. En 1867-1870, il tente d'acquerir le grand dessin
Homere deifie
(Musee du Louvre). En 1879, il acquiert en bloc la collection des quarante tableaux de Frederic Reiset, dont trois chefs-d'oeuvre de l'artiste :
Autoportrait a l'age de vingt-quatre ans
,
Portrait de
M
me
Duvaucey
et
Venus anadyomene
[
13
]
.
Les princes de la maison d'Orleans lui restent attaches en raison principalement de ses liens avec le defunt prince royal
[
22
]
.
Ingres se detache du
neo-classicisme
par la subordination de la forme a l'expression, simplifiant ou deformant l'anatomie pour se rapprocher de l'expression du caractere individuel (
DP
). Il s'oppose aussi a l'enseignement officiel sur la nature du beau ideal. Pour l'Academie, celui-ci se traduit par un jeu de proportions canoniques, et la profondeur du savoir du peintre s'obtient par la connaissance de l'
anatomie artistique
, tandis qu'Ingres reprouve l'etude de l'interieur du corps humain au profit de l'observation fine de la morphologie
[
23
]
, qui aboutit a representer non pas un ideal generique, mais celui correspondant a l'individualite du modele, et pratique la simplification des formes, condamnant la representation du detail a l'interieur du modele (
DP
).
Reception critique par quelques contemporains
[
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|
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]
≪
M.
Ingres souleve contre lui les intelligences mediocres ; il en est de sa nature comme du caractere des hommes superieurs qu'un defaut de concession aux usages de la societe travestit en orgueilleux ou en sauvage ≫
, ecrit
Charles Lenormant
[
24
]
.
Eugene Delacroix
a d'abord applaudi Ingres ; il s'est montre, dans ses ecrits, respectueux, voire admirateur de son aine. Son
Journal
, publie apres sa mort, le montre parfois satisfait de lui
[
25
]
, mais apres quarante ans de concurrence dans les Salons et les commandes publiques
[
26
]
, plus polemique, lui reprochant son
≪ gout mele d’antique et de raphaelisme batard ≫
, auquel il dit preferer encore celui de l'Ecole de
David
entendant sans doute par la que Ingres commet l’erreur de
≪ se [croire] semblable a
Raphael
en singeant certains gestes, certaines tournures qui lui sont habituelles
[
27
]
≫
.
Charles Baudelaire
, grand admirateur de Delacroix, a plusieurs fois formule le reproche que :
≪ Le grand defaut de
M.
Ingres […] est de vouloir imposer a chaque type qui pose sous son œil un perfectionnement plus ou moins complet […] emprunte au repertoire des idees classiques. ≫
Lorsque Ingres entreprend de peindre
≪ un modele grand, pittoresque, seduisant ≫
, il tombe
≪ victime d’une obsession qui le contraint sans cesse a […] alterer le beau ≫
, a
≪ [ajouter] quelque chose a son modele […] par impuissance de le faire a la fois grand et vrai
[
28
]
. ≫
Il reconnait il aussi ses reussites : le primat du dessin et l'art du portrait, "un genre dans lequel il a trouve ses plus grands et legitimes succes
[
29
]
.
Vincent van Gogh
ecrivait a son frere
Theo
:
≪ Un Ingres, un
David
, des peintres dont vraiment la peinture n’est pas toujours belle, combien ils deviennent interessants, quand mettant de cote leur pedantisme, ils s’oublient a etre vrais, a rendre un caractere
[
30
]
. ≫
Edmond de Goncourt
, volontiers cinglant, denigrera le tableau
Bain antique
vu a l’exposition
Khalil-Bey
de 1867 en evoquant :
≪ une melee de corps
mannequines
, avec des disproportions presque caricaturales, une assemblee de sauvagesses de la Terre de Feu, decoupees dans du pain d’epice, des corps qui retournent a la primitivite embryonnaire des premieres academies de l’art. ≫
Quelque vingt ans plus tard, son avis n’a pas change :
≪ Et les pauvres petites miserables mines de plomb de
M.
Ingres, est-ce de l’art assez
gringalet
a cote des preparations de
La Tour
, de la preparation de
Chardin
[…]
[
31
]
! ≫
En revanche,
Edouard Manet
affirmait que
≪ dans notre siecle,
M.
Ingres avait ete le maitre des Maitres ≫
et vouait une grande admiration a
La Source
, tableau de 1856
[
32
]
.
Paul Gauguin
ecrit a propos de Ingres que
≪ cette froideur apparente qu’on lui reproche cache une chaleur intense, une passion violente. ≫
Il admire chez le maitre
≪ un amour des lignes […] grandiose, et une recherche de la beaute dans sa veritable essence, la forme
[
33
]
. ≫
Tombe d'Ingres a
Paris
au
cimetiere du Pere-Lachaise
. Buste realise par
Jean-Marie Bonnassieux
(1810-1892).
Antoine Bourdelle
,
Buste de Jean-Auguste-Dominique Ingres
(1908),
musee Ingres-Bourdelle
.
Des courants hostiles aux principes qu'Ingres defendait marquent la generation qui le suit. Peu de ses peintures sont exposees. Celles qui sont au
musee du Louvre
y sont entrees apres sa mort. Son influence croit a la fin du
XIX
e
siecle alors que les jeunes peintres tentent de se degager de l'influence de leurs predecesseurs
impressionnistes
[
34
]
.
Son influence se ressent cependant dans la
peinture academique
[
ref.
souhaitee]
et jusque chez les
impressionnistes
comme
Auguste Renoir
, lequel qualifie de ≪ periode ingresque ≫ la maniere de ses œuvres de 1881 a 1889
[
35
]
.
Edgar Degas
, eleve de
Louis Lamothe
[
36
]
, eleve d'
Hippolyte Flandrin
, disciple d'Ingres, ne cache pas son admiration pour le maitre
[
37
]
. Il a possede pres de vingt tableaux du peintre.
Au
XX
e
siecle,
Pablo Picasso
fait plusieurs fois reference a son œuvre avec, en particulier, une
Grande odalisque d’apres Ingres
peinte en 1907 et declare :
≪ Il est notre maitre a tous ≫
[ref. necessaire]
. Il trouve dans Ingres
≪ la simplification des formes et la purete du trait
[
36
]
≫
.
Henri Matisse
se refere a sa
≪ couleur presque compartimentee et entiere ≫
, notant qu'il fut le premier a
≪ utiliser des couleurs franches, sans les denaturer
[
38
]
≫
.
Dans un autre genre,
Man Ray
lui rend hommage sur le theme des nus feminins de dos dans son celebre
Violon d’Ingres
(vers 1920), photographie d’une modele denudee sur laquelle il a dessine les ouies de l’instrument de musique. D’autres artistes contemporains, dont
Martial Raysse
, font reference a ses peintures les plus celebres. On peut aussi citer
Gerard Collin-Thiebaut
et son œuvre
Ingres, La Grande Odalisque, Transcription
, un puzzle en carton de 69 × 84
cm
, de 1 500 pieces, realise en 2008.
Ingres est l'un des artistes les plus cites dans les compositions interpicturales du peintre peruvien
Herman Braun-Vega
[
39
]
,
[
40
]
. Ce dernier lui consacre d'ailleurs une exposition tout entiere en 2006 a l'occasion de l'annee Ingres
[
41
]
.
Ingres a forme plus de trois cents eleves
[
11
]
, parmi lesquels :
- Sophie Allart
- Amaury-Duval
(1808-1885) ;
- Louis Adolphe Besnard
, peintre ;
- Victor Bodinier
(ne en 1798), en 1828 ;
- Clement Boulanger
;
- Louis-Jean-Baptiste Bourdon
(1808-1875) ;
- Jerome Cartellier
(1813-1892), en 1832
- Romain Cazes
;
- Henri de Chacaton
(1813-1886) ;
- Benoit Chancel
(1819-1891)
- Auguste Charpentier
(1813-1880) ;
- Theodore Chasseriau
;
- Auguste Chavard
(1810-1885)
- Alexandre Desgoffe
(1805-1882)
- Alphonse Louis Dulong
(1811-1857) ;
- Michel Dumas
(1812-1885), en 1834
[
42
]
;
- Antoine Etex
(1808-1888)
[
43
]
;
- Hippolyte Flandrin
(1829-1864), a Rome ;
- Paul Flandrin
(1811-1902)
- Charles Gaugiran Nanteuil
(1811-1901) ;
- Anton Hansmann
(ne en 1821), de 1841 a 1850 ;
- Emile Hirsch
;
- Ange-Louis Janet
(1811-1872), des 1833, peintre ;
- Louis Janmot
(1814-1892), en 1833 ;
- Francois Henri Alexandre Lafond
(1815-1901), de 1830 a 1838 ;
- Claudius Lavergne
(1815-1887), a Rome a partir de 1834 ;
- Louis-Victor Lavoine
(1808-1861) ;
- Georges Lefrancois
(1805-1839), avec qui il fait le voyage de Paris a Rome en decembre 1834 ;
- Alexandre Mauvernay
;
- Charles Negre
, peintre puis photographe ;
- Frederic Peyson
[
44
]
;
- Charles Porion
;
- Clement Pruche
, caricaturiste ;
- Charles Adolphe Richard-Cavaro
;
- Eugene Roger
(1807-1840) ;
- Louis Adolphe Salmon
(1806-1895)
[
45
]
;
- Alexandre Joseph de Steuben
(1814-1862) ;
- Marcel Verdier
(1817-1856) ;
- Charles Vernier
(1813-1892) ;
- Jules-Claude Ziegler
(1804-1856), peintre, ceramiste et photographe, de 1826 a 1836
[
46
]
.
Louise de Broglie
, Comtesse d’Haussonville
(1845), huile sur toile, 131,8 × 92
cm
,
New York
,
The Frick Collection
.
Jupiter et Thetis
(1811), huile sur toile, 324 × 260
cm
,
Aix-en-Provence
,
musee Granet
.
Son œuvre recouvre essentiellement trois genres, la
peinture d’histoire
, principalement executees lors de son sejour italien, les
portraits
et les
nus
feminins.
- Autoportrait a vingt-quatre ans
(1804),
Chantilly
,
musee Conde
[
1
]
.
- Bonaparte, Premier Consul
(1804),
Liege
,
La Boverie
[
47
]
.
- Napoleon
I
er
sur le trone imperial
, ou
Sa Majeste l'Empereur des Francais sur son trone
(1806),
Paris
,
musee de l'Armee
[
48
]
.
- Portrait de Madame Devaucey
(1807),
Chantilly
,
musee Conde
[
49
]
.
- Œdipe explique l'enigme du sphinx
(etude de 1808, reprise en tableau en 1827), huile sur toile, 189 × 144
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
[
50
]
.
- Venus Anadyomene
(1808-1848),
Chantilly
,
musee Conde
[
51
]
.
- La Grande Baigneuse
, dite
Baigneuse Valpincon
(1808), huile sur toile, 146 × 97
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
[
52
]
.
- Portrait de Madame Panckoucke
ou
Madame
Henry Panckoucke
(1811), huile sur toile,
Paris
,
musee du Louvre
[
53
]
.
- La Grande Odalisque
(1814), huile sur toile, 91 × 162
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
[
54
]
.
- Portrait de Madame de Senonnes
(1814),
Nantes
,
musee des Beaux-Arts
[
55
]
.
- Francoise de Rimini
(1814),
Chantilly
,
musee Conde
[
56
]
.
- Francois
I
er
recoit les derniers soupirs de Leonard de Vinci
(1818), 40 × 50,5
cm
,
Paris
,
Petit Palais
[
57
]
.
- Paolo et Francesca
(1819), 48 × 39
cm
,
musee des Beaux-Arts d'Angers
[
58
]
.
- Entree a Paris du dauphin, futur Charles V
(1821),
Hartford
,
Wadsworth Atheneum
[
59
]
.
- L'Apotheose d'Homere
(1827), huile sur toile, 386 × 512
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
[
60
]
.
- Don Pedro de Tolede baisant l'epee d'Henri IV
, 36 × 28
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
[
61
]
.
- Portrait de monsieur Bertin
(1832),
Paris
,
musee du Louvre
[
62
]
.
- Edme Bochet
(1811), huile sur toile, 94 × 69
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
[
63
]
.
- Le Vœu de Louis XIII
(1824),
Montauban
,
cathedrale Notre-Dame-de-l'Assomption
[
64
]
.
- Portrait du comte Louis-Mathieu Mole
(1834), huile sur toile, 147 × 114
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
[
65
]
.
- Le Martyre de saint Symphorien
(1834), huile sur toile, 407 × 339
cm
,
Autun
,
cathedrale Saint-Lazare
.
- La Maladie d'Antiochius
, ou
Antiochius et Stratonyce
(1840),
Chantilly
,
musee Conde
[
66
]
.
- L'Odalisque a l'esclave
(1842), huile sur toile, 72 × 100
cm
,
Cambridge
,
Fogg Art Museum
[
67
]
.
- La Comtesse d'Haussonville
(1845), huile sur toile, 132 × 92
cm
,
New York
,
The Frick Collection
[
68
]
.
- Betty de Rothschild, baronne James de Rothschild
(1848), huile sur toile, 141,9 × 101
cm
, collection privee.
- L'Aretin et l'envoye de Charles Quint
(1848), huile sur toile, 41,5 × 32,5
cm
,
Lyon
,
musee des Beaux-Arts
[
69
]
.
- L'Odyssee
, huile sur toile, 61 × 65
cm
,
Lyon
,
musee des Beaux-Arts
.
- Madame Moitessier
(1851), huile sur toile, 146 × 103
cm
,
Washington
,
National Gallery of Art
.
- Madame Moitessier assise
(1856), huile sur toile, 120 × 92
cm
,
Londres
,
National Gallery
[
70
]
.
- Le Bain turc
(1859-1862), huile sur bois, 108 × 110
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
[
71
]
.
Ingres attache au dessin une grande importance et declarait a ce sujet :
≪ Une chose bien dessinee est toujours assez bien peinte
[
72
]
. ≫
La galerie de portraits realistes qu’il laisse, constitue un miroir de la societe bourgeoise de son temps, de l’esprit et des mœurs d’une classe a laquelle il appartient et dont il trace les vertus et les limites. Ingres s’interesse beaucoup a la texture des vetements et des
etoffes
(
velours
,
soie
,
satin
,
cachemire
…) qu’il integre dans ses œuvres afin de noter la classe sociale du personnage. Il s’inspire, a ses debuts, de l'esthetique de l’
art grec
, avant de se tourner vers une approche plus souple des courbes et des drapes. Ingres n'hesitait pas a accentuer l'anatomie de ses modeles pour atteindre son ideal de beaute ; ainsi, il rajouta trois vertebres a sa
Grande Odalisque
(
DP
).
- Paris,
Beaux-Arts de Paris
[
73
]
:
- Hector et Andromaque (?),
graphite et lavis gris, H. 0,353; 0,510 m
[
74
]
. Il est d'usage de considerer ce dessin comme une etude pour l'epreuve du concours du prix de Rome de 1801 dont le sujet est les adieux d'Hector et d'Andromaque. Cette composition traduit sa formation dans l'atelier de
Jacques-Louis David
.
- Feuille de croquis
, plume, encre brune sur calque brun. H. 0,200 ; L. 0,179 m
[
75
]
. Alors pensionnaire de l'Academie de France a Rome, Ingres realise ces croquis qui temoignent d'un projet d'envoi, une representation d'Hercule et les Pygmees. Il delaisse cette idee pour une
Venus anadyomene
,
puis pour
Jupiter et Thetis
.
- Etude de figures
, plume, encre brune sur calque. H. 0,057 ; L. 0,087 m
[
76
]
. Ce dessin pourrait etre une premiere pensee pour
Œdipe expliquant l'enigme du Sphinx
, peint en 1808 comme envoi de Rome. C'est a la plume, d'un trait rapide, qu'Ingres tracait les premieres lignes d'une composition.
- Interieur de l'
eglise Sainte-Praxede
a Rome
, graphite, plume, encre brune, aquarelle, gouache et rehauts d'or. H. 0,254 ; L. 0,184 m
[
77
]
. Cette ambitieuse aquarelle reflete l'eblouissement d'Ingres lors de son sejour a Rome entre 1806 et 1820. Il y represente plus particulierement la chapelle Saint-Zenon, avec son riche decor de mosaique, temoignant de son gout pour le genre historique et pour l'architecture des premiers siecles de la chretiente.
- Etude de jeune homme nu assis [Raphael peignant sur des tableaux de son maitre]
, graphite. H. 0,360 ; L. 0, 270 m
[
78
]
. Cette feuille est une esquisse pour un des tableaux qui devaient composer un cycle sur la vie de
Raphael
, jamais acheve. Cette etude fut executee d'apres un modele vivant dans lequel Ingres avait sans doute vu l'incarnation du type raphaelesque.
- Etude de drape pour
Jesus remet a saint Pierre les clefs du Paradis
, pierre noire et rehauts de craie sur calque brun. H. 0,348 ; L. 0, 223 m
[
79
]
. Cette etude est a rattacher a l'abondante serie de dessins preparatoires executes par Ingres pour ce tableau. La disposition des plis presente des similitudes avec le manteau de saint Paul place derriere Jesus dans l'œuvre definitive.
- Femme nue couchee et etudes de tetes et de bras
, graphite. H. 0,210 ; L. 0,343 m
[
80
]
.
Verso
: reprise de la meme figure par transparence. La position de la femme nue n'est pas sans rappeler celle des allegories de huit villes au sein de l'
Apotheose
de Napoleon Ier
, peinte au plafond du salon de l'Empereur dans l'ancien hotel de ville a Paris (brule en 1871). Cette feuille temoigne du retour d'Ingres au theme des odalisques vers 1854, et de ses recherches a la fois realistes et idealisees du corps.
- Portrait de madame Leblanc
, graphite. H. 0,295 ; L. 0,220 m
[
81
]
. Inscription en bas a droite:
offert a Madame Leblanc par son tres humble serviteur Ingres.
Ce portrait est traditionnellement identifie comme etant celui de sa destinataire, Francoise Leblanc (1788-1839). Cette hypothese est etayee par la dedicace et la comparaison du visage avec d'autres portraits, notamment
celui
realise par Ingres et conserve au
Metropolitan Museum of Art
a New-York.
- Portrait de madame Ingres, nee Madeleine Chapelle, cousant
, graphite. H. 0,151 ; L. 0,125 m
[
82
]
. C'est a la derobee qu'Ingres observe sa femme dans cette etude, livrant un rare exemple de portrait intime. Marie-Madeleine Chapelle, qui etait modiste, est ici saisie dans une mise en page qui n'est pas sans evoquer la peinture hollandaise du Siecle d'or, et notamment
La Dentelliere
de
Johannes Vermeer
.
- L'Iliade
, graphite. H. 0,312 ; L. 0,214
[
83
]
. Cette feuille est une etude pour la figure de l'Iliade, assise a la droite d'Homere dans l'
Apotheose d'Homere
,
qui etait a l'origine un plafond realise pour le musee Charles X. Pour cette figure precise, Ingres s'inspira vraisemblablement d'un relief votif antique reproduit par Galestruzzi dans une estampe dont il possedait un exemplaire.
- Etude pour le vœu de Louis XIII
, pierre noire, graphite et rehauts de craie blanche
[
84
]
. Cette etude de tete et de bras d'enfant est a rattacher aux recherches menees par Ingres pour
Le vœu de Louis XIII
, recherches exigeantes sur la forme, reprise et perfectionnee.
- Etude de draperies: deux variantes pour les plis d'un manteau
, graphite. H. 0,353 ; L. 0,231 m
[
85
]
. Cette double etude de draperie fait partie du corpus des dessins preparatoires au
Martyre de saint Symphorien
, et montre les recherches du peintre pour le mouvement du manteau de saint Symphorien. Pour sa composition peinte, Ingres privilegie l'etude d'apres le modele vivant, multipliant les dessins preparatoires ou chaque figure et drape sont etudies avec soin.
- Saint Philippe
, graphite. H. 0,400 ; L. 0,171 m
[
86
]
. Et
Sainte Radegonde
, graphite. H. 0,372 ; L. 152 m
[
87
]
. Ces deux etudes sont preparatoires aux vitraux de la
chapelle commemorative Saint-Ferdinand
batie pour rendre hommage au duc d'Orleans, fils de Louis-Philippe et Marie-Amelie de Bourbon, mort en 1842, et a un vitrail de la
chapelle royale de Dreux
consacree a sainte Radegonde, epouse de Clotaire Ier. La fabrication des vitraux, d'apres les cartons d'Ingres, fut confiee aux peintres verriers de la manufacture de Sevres.
- Feuille d'etudes
, plume sur papier verge. H. 0,152 ; L. 0,114 m
[
88
]
.
Verso
: figure drapee a mi-corps a la plume, encre brune. Ce dessin rapide a la plume evoque la figure de Jupiter chevauchant un aigle qui apparait dans l'aquarelle collee sur cuivre
La Naissance de la derniere muse
(Louvre), presentee au Salon de 1859.
- Autoportrait de l'artiste a la fin de sa vie
, graphite. H. 0,194 ; L. 0,147
[
89
]
. Ce dessin est a rapprocher de trois de ces autoportraits peints au cours de la derniere decennie de sa vie et notamment
celui de 1859 conserve au Fogg Art Museum
, concu comme un pendant de celui de sa femme Delphine Ramel. La pose choisie est empruntee a l'
Autoportrait a l'age de 63 ans
de
Rembrandt
.
- Orleans, musee des Beaux-Arts
:
- Jean Charles Auguste Simon, dit Simon fils (23 septembre 1802- 23 septembre 1803)
, pierre noire, estompe et rehauts de craie banche sur papier velin creme, 40,8 x 35,9 cm
[
90
]
.
- Jean Charles Auguste Simon, dit Simon fils
, 1806, crayon de graphite-antimoine sur papier velin creme, 26,9 x 21,5 cm
[
91
]
.
Saint Raphael, Notre-Dame-de-Compassion.
Apres la mort accidentelle du prince d’Orleans le 13 juillet 1842, le roi et la reine decident d'elever une chapelle sur les lieux de l'accident, la chapelle Saint-Ferdinand, aujourd'hui
eglise Notre-Dame-de-Compassion de Paris
. Ils chargent Ingres de la realisation de l'ensemble des
vitraux
. Ce dernier realise dix-sept cartons en moins de deux mois, dont quatorze grandes figures en pied a grandeur d'execution pour la manufacture de Sevres
[
21
]
.
Tres satisfait, Louis-Philippe lui commande des juillet 1843, neufs cartons pour la
chapelle royale de Dreux
. Il en realise sept pour 7 000 francs
[
92
]
.
Le duc d'Aumale lui commande une suite de vitraux pour la chapelle du
chateau de Chantilly
en octobre 1847 qui ne sera jamais realisee
[
21
]
.
Lorsqu'en septembre 1847, les cartons de ses differents vitraux sont exposes au musee du Luxembourg, les critiques condamnent la ressemblance des visages des saints avec ceux de la famille royale, le journal legitimiste
L'Ami de la religion
evoquant≪ une espece de canonisation usurpee ≫. Les medievistes lui reprochent le fait que les etudes soient grises, un vitrail devant etre colore, en verre epais. Ils ne comprennent pas ce nouvel art du vitrail, loant tout au mieux le dessin du maitre. Ingres realise un tour de force en realisant ces vitraux avec une rapidite d'execution inhabituelle et une variete stupefiante dans les compositions
[
92
]
.
Les figures ont tres variees dans leurs attitudes et compositions. Elles presentent toutes un meme fond bleu, sont dignes et hieratiques, a l'exception de l'archange
Raphael
, a la silhouette dansante, represente dans un geste d'
orant
, les mains au-dessus de la tete
[
93
]
.
Ces commandes conduisent Ingres a s'interesser a l'art du vitrail, travaillant avec les maitres verriers de la manufacture de Sevres, collaborant avec
Louis Robert
, directeur de l'atelier de peinture, l'amenant a apporter une contribution majeure au renouveau de l'art du vitrail au
XIX
e
siecle et a l'elaboration d'une nouvelle ecole du vitrail
[
94
]
.
- Œuvres de Jean-Auguste-Dominique Ingres
-
L'Etude academique d'un torse masculin
(1801), huile sur toile, 97,5 × 80,6
cm
,
Varsovie
,
musee national
.
-
Bonaparte, Premier Consul
(1803-1804), huile sur toile, 226 × 144
cm
,
Liege
,
La Boverie
.
-
Portrait de Madame Duvaucey
(1807), huile sur toile, 76 × 59
cm
,
Chantilly
,
musee Conde
.
-
-
-
La Grande Odalisque
(1814), huile sur toile, 91 × 162
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
.
-
Roger delivrant Angelique
(1819), huile sur toile, 147 × 190
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
.
-
-
La Source
(1820-1856), huile sur toile, 163 × 80
cm
,
Paris
,
musee d'Orsay
.
-
Mademoiselle Jeanne Gonin
(1821),
Cincinnati
,
Taft Museum of Art
.
-
-
-
-
Portrait de Madame Gonse
(1852), huile sur toile, 73 × 62
cm
,
Musee Ingres-Bourdelle
Montauban
-
Portrait de la princesse
Albert de Broglie
(1853), huile sur toile, 121,3 × 90,8
cm
,
New York
,
Metropolitan Museum of Art
.
-
Jeanne d’Arc
au sacre du roi
Charles VII
, dans la cathedrale de Reims
(1854), huile sur toile, 240 × 178
cm
,
Paris
,
musee du Louvre
.
-
Madame Moitessier
(1856), huile sur toile, 120 × 92,1
cm
,
Londres
,
National Gallery of Art
.
-
- En
Algerie
- En
Belgique
- Aux
Etats-Unis
- En
France
- Le
musee du Louvre
a
Paris
a propose une retrospective de l'œuvre du peintre dans le cadre de l'exposition ≪ Ingres ≫, presentee dans le hall Napoleon du
au
[
98
]
. Une exposition ≪ Ingres et l’Antique ≫ a ete presentee du
au
au
musee de l'Arles et de la Provence antiques
a
Arles
.
- Du
au
, le
musee Ingres
de
Montauban
a presente l'exposition
Ingres, Ombres permanentes. Belles feuilles du musee Ingres de Montauban
, en automne au
musee de la vie romantique
a Paris.
- Du 5 fevrier au 31 mai 2009 au musee national des beaux-arts du Quebec et du 3 juillet au 4 octobre 2009 au musee Ingres de Montauban, exposition
Ingres et les modernes
[
40
]
.
- ≪
L'invention du passe. Histoires de cœur et d'epee en Europe, 1802-1850
≫, du
au
,
musee des Beaux-Arts de Lyon
.
- ≪ Ingres. L'artiste et ses princes ≫, du 3 juin au 1er octobre 2023, au
chateau de Chantilly
au
musee Conde
, salle du Jeu de Paume.
- ↑
a
et
b
≪
Portrait d'Ingres par lui-meme, a l'age de vingt-quatre ans
≫, notice
n
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00000076458, sur la plateforme ouverte du patrimoine,
base Joconde
,
ministere francais de la Culture
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Dossier Legion d'honneur
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Vigne 2023
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Cite par Francois Lefevre in ≪ Le peintre Ingres et Chalons-en-Champagne ≫,
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, n°49, printemps 2017.
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L'atelier d'Ingres ? Souvenirs
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Cette exposition se compose de dessins et de peintures realises entre 1982 et 2006 par Braun?Vega a partir des tableaux de jean-Auguste-Dominique Ingres. ≫
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