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J'accuse (film, 1919) ? Wikipedia Aller au contenu

J'accuse (film, 1919)

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J'accuse
Description de l'image J'accuse (1919) - 3.jpg.
Realisation Abel Gance
Scenario Abel Gance
Societes de production Pathe freres
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Duree 166 minutes
Sortie 1919

Pour plus de details, voir Fiche technique et Distribution .

J'accuse est un film francais muet d' Abel Gance sorti en 1919 .

S'appuyant sur le titre d'un article celebre d' Emile Zola pour la defense de Dreyfus , J'accuse est une œuvre majeure d' Abel Gance denoncant la guerre, en se servant pour fil conducteur de la vie et de la mort d'un ancien poilu devenu pacifiste convaincu.

Abel Gance en realise une seconde version, sonore, en 1938 qui anticipe la Seconde Guerre mondiale (voir : J'accuse dans lequel sont incorporees des scenes choisies du film muet).

Synopsis [ modifier | modifier le code ]

Dans un village provencal du sud de la France, les villageois accueillent avec enthousiasme la declaration de guerre avec l'Allemagne en 1914 et affluent pour s'enroler. Parmi eux, Francois Laurin, un homme au temperament violent, marie a Edith, la fille d'un soldat veteran appele Maria Lazare.

Francois soupconne, a juste titre, qu'Edith mene une liaison avec le poete Jean Diaz qui vit au village avec sa mere, et il envoie Edith chez ses parents en Lorraine - ou elle est par la suite capturee et violee par des soldats allemands.

Francois et Jean se retrouvent au front dans le meme bataillon, ou les tensions initiales entre eux cedent la place a une etroite amitie. En 1918, Jean est renvoye pour cause de maladie et retourne au village, pour trouver sa mere mourante. Edith revient de captivite, maintenant avec une jeune fille nee d'un pere allemand, Angele.

Le pere d'Edith, Maria Lazare, part aussitot venger la honte du nom de la famille. Lorsque Francois rentre a la maison en permission, Jean et Edith craignent sa reaction face a l'enfant illegitime et tentent de la lui cacher, ce qui ne fait que raviver ses jaloux soupcons sur Jean, et les deux hommes se disputent.

Quand la verite est revelee, Francois et Jean acceptent de chercher leur vengeance au combat et reviennent tous les deux au front. Dans une grande bataille, dans laquelle une figure mythique du Gaulois mene les troupes francaises, Francois est blesse et meurt a l'hopital de campagne.

Jean, quant a lui, est tellement choque qu'il devient fou. Il retourne au village et rassemble les habitants pour leur raconter sa vision sur le champ de bataille: des tombes des morts, les soldats se levent et se rassemblent en une grande cohorte qui marche a travers le pays, pour rentrer chez eux. Jean ordonne aux villageois de dire s'ils ont merite les sacrifices des hommes partis au combat, et ils regardent avec horreur leurs familles et leurs amis decedes apparaitre sur le seuil de leurs portes. Les soldats retournent au repos, et Jean retourne chez sa mere.

Il y trouve un livre de ses propres poemes qu'il dechire de degout, jusqu'a ce que l'un d'eux, son Ode au soleil, le pousse a denoncer le soleil pour sa complicite dans les crimes de guerre. Alors que la lumiere du soleil disparait de la piece, Jean meurt.

Fiche technique [ modifier | modifier le code ]

Distribution [ modifier | modifier le code ]

Production [ modifier | modifier le code ]

Abel Gance avait ete enrole dans la section cinematographique de l'armee francaise pendant la Premiere Guerre mondiale, mais il avait ensuite ete demis de ses fonctions pour cause de mauvaise sante, une chance a laquelle il a dit plus tard qu'il devait sa vie. Il avait deja formule l'idee de J'accuse, influence par la nouvelle de la mort d'amis au front, mais aussi par le livre recemment publie Le Feu d' Henri Barbusse , et il reussit a persuader Charles Pathe de financer le film. Le tournage eu lieu entre aout 1918 et mars 1919. Afin de filmer les scenes de bataille, Gance demanda a revenir au front et est re enrole dans la Section Cinematographique, de sorte qu'il se retrouva en septembre 1918 a tourner a la bataille de Saint-Mihiel aux cotes de l'armee americaine. Ses images authentiques ont ete montees dans la derniere section du film.

La sequence du ≪ retour des morts ≫ a la fin du film a ete tournee dans le sud de la France, avec 2 000 soldats revenus en permission. Gance a rappele plus tard que ≪ les conditions dans lesquelles nous avons tourne etaient profondement emouvantes... Ces hommes etaient venus tout droit du Front [de Verdun] et ils devaient rentrer huit jours plus tard. Ils ont joue les morts sachant que selon toute probabilite, ils le seraient morts eux-memes avant longtemps. Quelques semaines apres leur retour, 80 % avaient ete tues ≫ .

Dans les dernieres scenes du film, les accusations de Gance, par la bouche de Jean Diaz, semblent etre dirigees contre ceux qui ne se sont pas suffisamment soucies - les civils qui ont vecu une autre vie, ou ceux qui ont profite de la guerre, ou qui ont simplement oublie ce que signifiait cette guerre. Les soldats ressuscites d'entre les morts se contenteraient de retourner au repos eternel une fois assures par les vivants que leur sacrifice n'a pas ete vain.

Lorsqu'on lui a demande s'il considerait J'accuse comme un film pacifiste, Gance a repondu : ≪ Je ne suis pas interesse par la politique... Mais je suis contre la guerre, car la guerre est vaine. Dix ou vingt ans apres, on pense que des millions de personnes sont mortes tout pour rien. On a trouve des amis parmi ses anciens ennemis, et des ennemis parmi ses amis. ≫

Cependant, tous les critiques n'ont pas ete convaincus de l'objet de l'argument de Gance : ≪ Apparemment critique d'un patriotisme qui ignore aveuglement la mort qu'il cause, J'accuse finit par celebrer le sacrifice des morts comme une forme de patriotisme ≫ . D'autres ont note que J'accuse mele pacifisme et nationalisme, soulignant les inspirations de Gance qui incluaient non seulement Henri Barbusse mais aussi Emile Zola et Richard Grelling. Alors que l'imperialisme allemand etait une cible du film de Gance, les citoyens francais ordinaires l'etaient aussi : ≪ Sa tirade enflammee est dirigee contre ceux en France qui ont trahi les soldats et leur combat pour la civilisation : une accusation terrifiante non seulement contre le public a l'ecran, mais aussi contre l'audience hors ecran de Gance en 1919. ≫

La qualite technique du film etait impressionnante, en particulier la cinematographie de Leonce-Henri Burel avec son utilisation subtile d'effets d'eclairage et d'une camera mobile. Pour les scenes de bataille de la derniere partie du film, Gance a egalement introduit certaines des techniques de montage rapide qu'il developpera beaucoup plus loin dans ses films ulterieurs La Roue et Napoleon . Le directeur adjoint de Gance etait l'ecrivain Blaise Cendrars , qui avait perdu un bras en combattant en 1915, et qui etait egalement figurant dans le film.

Le cout de realisation du film etait de 525 000 francs, une somme considerable pour l'epoque. En 1923, il aurait gagne pres de 3 500 000 francs.

≪  J'accuse raconte une histoire de la Premiere Guerre mondiale et n'est pas seulement l'un des films les plus techniquement innovants et les plus complexes de son temps, mais il est egalement entre dans l'histoire du cinema comme l'une des premieres œuvres pacifistes. Abel Gance, qui a fait son service militaire pendant la Premiere Guerre mondiale, a filme de vraies scenes de guerre recreees en 1919. […] Le film est emouvant et choquant. Le melodrame d'une relation a trois est raconte au milieu de la folie de la guerre. […] En 1922, le film a ete raccourci et recoupe, en 2009 la version originale du film a pu etre reconstruite. ≫

? KoKi Freiburg, 20 mai 2014

≪ Gance a pu filmer de vrais champs de bataille aux cotes de soldats francais, comme celui pres de Hattonchatel pres de Verdun, et pour la celebre sequence finale, il a pu se rabattre sur 2000 soldats en permission. De tels enregistrements documentaires donnent au noyau melodramatique du film une base realiste. Les soldats allemands, reconnaissables a leurs casques a pointes. Dans la celebre sequence de cloture, dans laquelle les soldats tombes au combat se levent pour marcher, le talent d'Abel Gance pour creer de grands moments se manifeste entre l'apocalypse et l'illumination. ≫

? Ralph Trommer, FAZ, 11 novembre 2014

Reception [ modifier | modifier le code ]

Lorsque J'accuse fut presente pour la premiere fois en France en avril 1919, ce fut un grand succes aupres du public, dont il sembla capturer l'humeur au lendemain de la guerre. Son succes a continue quand il a ete montre a Londres en mai 1920, au Philharmonic Hall avec un orchestre de 40 musiciens et une chorale professionnelle (et sans etre montre au British Board of Film Censors).

Le critique du Times , tout en le trouvant ≪ un peu inegal ≫ , a note que des incidents familiers de recits de guerre etaient ≪ presentes avec plus de conviction et en meme temps avec plus d'amertume qu'ils ne l'ont jamais ete ≫ . Il a egalement ete profondement impressionne par la vision du reveil des morts du champ de bataille et lui a rendu le dernier hommage qu' ≪ un film a fait reflechir un public ≫ .

Gance a recu un telegramme de l'agent londonien de Pathe disant : ≪ Votre nom en Angleterre est actuellement plus celebre que celui de Griffith ≫ . Pathe n'eut initialement pas de succes dans la vente du film pour la distribution aux Etats-Unis, ou ses references au pacifisme etaient mal vues, et en 1921 Gance se rendit en Amerique dans l'espoir de le lancer lui-meme. Il avait organise une projection de gala a New York devant un public qui comprenait D. W. Griffith et Lillian Gish. Griffith fut grandement emu par le film et s'arrangea pour une distribution par United Artists.

L'auteur et critique de cinema Leonard Maltin a attribue au film trois et demi sur quatre etoiles possibles, appelant le film ≪ [un] classique filme de facon eclatante ≫ . Sur le site web d'agregateur de critiques Rotten Tomatoes , le film a un taux d'approbation de 100 % base sur 5 critiques, avec une note moyenne de 7,4 / 10.

Versions [ modifier | modifier le code ]

Abel Gance avait l'habitude de frequemment remonter et reediter ses films, et plusieurs versions differentes de J'accuse ont vu le jour. A l'origine, le J'accuse se deroulait en quatre episodes (longueur du film : 5 250  m ), mais a ensuite ete reduit a trois episodes (4 350  m ). Il a ete reedite dans une version plus courte intitulee J'Accuse , sortie en 1921 et destinee au public americain, avec une orientation anti-guerre moins universelle, une position plus anti-allemande et une fin heureuse. Les gravures survivantes montrent de nombreuses autres variations de cette version.

En 1938, Gance realisa une autre version de J'accuse , cette fois avec le parlant et dans la perspective du declenchement imminent de la Seconde Guerre mondiale . Pour cette version, Abel Gance reutilisa plusieurs extraits du J'accuse de 1919 [ 1 ] . Il realisa egalement une version en magirama en 1956

Perennite [ modifier | modifier le code ]

Lors de l'incendie des entrepots de la cinematheque francaise au Pontel en 1980, une partie du film est irremediablement detruite ou deterioree. Avec l'aide de la cinematheque d'Amsterdam et de la societe Lobster Films , une version du film est reconstituee en 2008 [ 2 ] .

En 2014, dans le cadre de la celebration du centieme anniversaire de la Premiere Guerre mondiale, la version restauree et remasterisee du film, agrementee d'une musique symphonique et electronique inedite commandee par la ZDF et Arte a Philippe Schoeller et enregistree par l' Orchestre philharmonique de Radio-France et le chœur virtuel de l' IRCAM places sous la direction de Frank Strobel est produite.

La premiere mondiale de ce spectacle est presente a la salle Pleyel le [ 3 ] , [ 4 ] . Une retransmission televisee a ete diffusee le a minuit sur la chaine ARTE, en trois episodes pour une duree totale de 166 minutes. Projete a l'Opera de Nice le , musique (2014) de Philippe Schoeller par l'Orchestre philharmonique de Nice sous la direction de Christian Schumann dans le cadre du festival Manca.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Francois Albera , ≪  J’accuse d’Abel Gance  ≫, 1895 , n o  87,‎ ( lire en ligne , consulte le ) .
  2. Telerama n°3382, page 72.
  3. Article sur le site du journal Le Monde . Soiree de gala en presence de Manuel Valls.
  4. Livret-programme de la salle Pleyel.

Liens externes [ modifier | modifier le code ]