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Ivan Illich

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Ivan Illich
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Naissance
Deces
Nationalites
Formation
Principaux interets
ecologie politique ,
critique de la societe industrielle,
education libre
Idees remarquables
Monopole radical , contre-productivite , outil convivial , monde vernaculaire, societe conviviale.
Influence par
A influence
Distinction
Kultur- und Friedenspreis der Villa Ichon ( d ) ( ) Voir et modifier les données sur Wikidata

Ivan Illich ( [ ? i ː v a ː n ? ? l ? t ?  ] [ 1 ] ), ne le a Vienne en Autriche et mort le a Breme en Allemagne , est un pretre devenu philosophe , un penseur de l' ecologisme et une figure importante de la critique de la societe industrielle [ 2 ] .

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Famille [ modifier | modifier le code ]

Le pere d'Ivan Illich, Gian Pietro Illich (Ili?), ingenieur et diplomate, croate catholique, vient d'une famille possedant des terres ( vignes et oliviers ) en Dalmatie , pres de la ville de Split en Croatie . Sa mere, Ellen Rose ≪ Maexie ≫ nee Regenstreif-Ortlieb [ 3 ] , descend d'une famille juive allemande tardivement convertie au christianisme. Son grand-pere maternel, Fritz Regenstrief, a fait fortune dans la vente de bois en Bosnie-Herzegovine et construit une villa Art nouveau aux alentours de Vienne (Autriche) .

Pendant les annees 1930, la xenophobie et l' antisemitisme montent en Yougoslavie . Le gouvernement poursuit Fritz Regenstrief a la Cour permanente de justice internationale de La Haye [ 4 ] . En 1932, Ellen quitte Split et part se refugier dans la villa de son pere a Vienne avec ses trois enfants. Ils ne reverront plus Pietro, qui meurt pendant la Seconde Guerre mondiale . En 1942, Ellen quitte l' Autriche lorsque, en vertu des lois antisemites , les nazis ont saisi la villa familiale [ref. necessaire] .

Jeunesse et formation [ modifier | modifier le code ]

Ivan Illich poursuit son education a Florence , ou il participe a la resistance italienne [ 4 ] . Apres la guerre, il etudie la cristallographie , la theologie et la philosophie a l' universite pontificale gregorienne de Rome . Le Vatican le destine a la diplomatie , mais il choisit de se tourner vers la pretrise . Il dira sa premiere messe dans les catacombes dans lesquelles les chretiens romains fuyaient les persecutions [ ref.  souhaitee] .

Venant d'une famille aristocratique ayant d'anciens liens avec l' Eglise catholique , il etait destine a devenir un prince de l'Eglise [ 4 ] . Giovanni Montini, qui devint plus tard le pape Paul VI , fut parmi ceux qui le pousserent a rester a Rome .

Depart pour les Etats-Unis [ modifier | modifier le code ]

Mais en 1951, il part pour les Etats-Unis avec l'idee d'etudier les travaux d' alchimie d' Albert le Grand a Princeton . Intrigue par les Portoricains et leur profonde foi catholique , il demande a Francis Spellman , archeveque de New York, un poste dans une paroisse portoricaine de New York [ref. necessaire] .

En 1956, il est nomme vice-recteur de l'universite catholique de Porto Rico , ou il met sur pied un centre de formation destine a former les pretres a la culture latino-americaine. Deux choses le frappent a l'universite : d'une part la surprenante similarite entre l' eglise et l' ecole , d'autre part l'etrange difference entre les buts avoues de l' education et ses resultats. Cette derniere pretend reduire les inegalites sociales, mais contribue a les accentuer en concentrant les privileges dans les mains de ceux ayant le bagage suffisant. Cette reflexion aboutira en 1971 a Deschooling Society (≪ Descolariser la societe ≫), edite en francais sous le titre Une societe sans ecole .

Il quitte Porto Rico en 1960 a la suite d'un differend avec la hierarchie de l'Eglise, representee par deux eveques qui, participant a la vie politique, s'opposent a tout candidat qui voudrait legaliser les preservatifs [ 5 ] . Pour Illich, entre la bombe atomique et les preservatifs, l'Eglise se trompe de cible [ 6 ] .

En 1961, il fonde le Centre pour la formation interculturelle a Cuernavaca au Mexique, qui deviendra le Centro Intercultural de Documentacion (CIDOC). Ce centre fonctionnera de 1966 a 1976.

En 1969, il renonce a son sacerdoce , ce qui lui permet de continuer ses travaux au CIDOC, car on avait interdit aux pretres d'y travailler la meme annee. Il ne demande cependant pas a redevenir laic et continue de suivre les regles imposees par l’Eglise aux pretres, en particulier celle du celibat [ 7 ] .

Retour en Europe [ modifier | modifier le code ]

Apres la fermeture du CIDOC, Illich revient vivre en Europe. Il enseigne notamment l’histoire du haut Moyen Age a Breme , en Allemagne. Il ne cesse cependant pas d'ecrire et de publier, et reste une reference internationale. Durant cette periode, certains de ces ouvrages suscitent des critiques, tel Le genre vernaculaire , qui est compare par la linguiste americaine Robin Lakoff a Mein Kampf [ 8 ] . Il est cependant beaucoup sollicite pour donner des conferences : au Japon, en Inde ou en Amerique, certains discours seront publies dans Dans le miroir du passe ou La perte des sens . Il meurt en 2002 a Breme [ 9 ] .

Pensee [ modifier | modifier le code ]

Methode d'Illich : la critique peirastique [ modifier | modifier le code ]

Une grande partie de l'œuvre d'Ivan Illich (en particulier ses ouvrages des annees 1970) est caracterisee par une methode critique que Martin Fortier nomme ≪ peirastique ≫ [ 10 ] (le terme est emprunte a Aristote ). Cette methode consiste a critiquer son adversaire en partant des axiomes memes de cet adversaire : ≪ il s’agit de demontrer a mon adversaire que (1) la conclusion qu’il soutient (...) ne derive en fait pas de ses premisses (sauf a commettre une faute de raisonnement), et que (2) la conclusion que je soutiens pour ma part, en plus d’etre derivable de mes propres premisses, est egalement derivable de celles de mon adversaire ≫ [ 11 ] . Par exemple, Illich critique l'institution des transports, non pas en remettant en cause l'axiome selon lequel il faudrait aller le plus vite possible ou etre le plus efficace, mais en admettant que cet axiome soit valable, et en en derivant des theoremes contraires a ceux que derivent les partisans de la voiture : Illich demontre en effet que la voiture va en realite plus lentement que la bicyclette si on integre dans le calcul de la vitesse le temps qu'on passe a gagner l'argent necessaire a la financer [ 12 ] .

Institutionnalisation [ modifier | modifier le code ]

Dans l'œuvre d'Illich une idee revient de maniere predominante [ 13 ] : a partir du moment ou la societe industrielle , par souci d'efficacite, institutionnalise un moyen (outil, mecanisme, organisme) afin d'atteindre un but, ce moyen tend a croitre jusqu'a depasser un seuil ou il devient dysfonctionnel et nuit au but qu'il est cense servir. Ainsi l' automobile nuit au transport, l' ecole nuit a l'education et la medecine nuit a la sante. L'institution devient alors contre-productive en plus d'aliener l'etre humain et la societe dans son ensemble.

≪ Lorsqu'une activite outillee depasse un seuil defini par l'echelle ad hoc , elle se retourne d'abord contre sa fin, puis menace de destruction le corps social tout entier. ≫

? Ivan Illich, La Convivialite , Paris, Editions du Seuil, 1973, p. 11

Critique de l'ecole [ modifier | modifier le code ]

Illich est partisan d'une descolarisation de la societe industrielle . Il considere en effet que l'ecole donne l'impression d'etre la seule capable de se charger de l'education, voyant ainsi l'education comme nuisible et l'ecole comme une pollution sociale. Afin que cette descolarisation soit effective, il faudrait imaginer la possible separation entre l'ecole et l'Etat [ 14 ] .

Les capacites naturelles d'apprentissage de l'enfant, constate Illich, se manifestent en dehors de l'ecole : ce n'est pas l'ecole qui apprend a l'enfant a parler, a jouer, a aimer, a sociabiliser, qui lui apporte la connaissance d'une deuxieme langue, le gout de la lecture [ 15 ] .

Son experience pratique lui vient de ce qu'il a ete le cofondateur du Centre interculturel de documentation (CIDOC) de Cuernavaca au Mexique, ou dix mille adultes ont appris a connaitre la langue espagnole et la culture latino-americaine. Il denonce le conformisme des universites riches et le terrible gaspillage instaure en pays pauvres : jeunes diplomes devenus etrangers a leur propre peuple, enfants de milieux modestes rejetes et laisses sans esperance. Il faut rompre les chaines de l'habitude, refuser la soumission et indiquer d'autres voies [ 16 ] .

En substitution aux ecoles, Illich preconise de creer des ≪ reseaux de communication culturelle ≫ avec des centres de documentation, et une possibilite d'enseignement mutuel, entre pairs, a egalite, qu' Isabelle Stengers rapproche de l' ecole mutuelle [ 17 ] . A tout age, il faut permettre le droit d'apprendre et pas seulement d'apprendre quelque chose, mais d'apprendre a quelqu'un d'autre : ≪ le droit d'enseigner une competence devrait etre tout aussi reconnu que celui de la parole ≫ [ 18 ] .

Critique de la technique [ modifier | modifier le code ]

Outil [ modifier | modifier le code ]

Le concept d'outil est important dans la critique illichienne de la societe industrielle car il decrit le mode de fonctionnement des moyens techniques et institutions. Un outil peut etre considere comme ce qui est mis au service d'une intentionnalite ou comme un moyen pour une fin. Exemples : l'ecole ou la medecine en tant qu'institutions ; les reseaux routiers [ 19 ] . Illich insiste sur la valeur alienante de ces outils privant l'individu de son autonomie, de son savoir-faire et lui dictant ses besoins et definissant une norme sur la facon d'y repondre. L'outil maitrise donc l'individu et l'enchaine au corps social.

C'est lorsqu'un outil atteint un seuil critique d'utilisation qu'un effet pervers apparait : la contre-productivite.

Illich tente une definition de l' outil convivial (≪ la convivialite ≫). Pour etre convivial ce dernier ne doit pas creer d'inegalite, il doit renforcer l'autonomie de chacun et il doit accroitre le champ d'action de chacun sur le reel.

Concept de monopole radical [ modifier | modifier le code ]

Il est l'inventeur du concept de ≪  monopole radical  ≫ : lorsqu'un moyen technique est ou semble trop efficace, il cree un monopole et empeche l'acces aux autres moyens d'accomplir la meme fonction. Ainsi en est-il de la voiture et des autoroutes vis-a-vis de la marche a pied par exemple.

≪ Quand une industrie s'arroge le droit de satisfaire, seule, un besoin elementaire, jusque-la l'objet d'une reponse individuelle, elle produit un tel monopole. La consommation obligatoire d'un bien qui consomme beaucoup d'energie (le transport motorise) restreint les conditions de jouissance d'une valeur d'usage surabondante (la capacite innee de transit). ≫

? Ivan Illich, Energie et equite , 1975.

La notion est synthetisee dans le principe : ≪ Vous faire vouloir ce dont vous n'avez pas besoin, vous donner le besoin de ce dont vous ne voulez pas ≫. La premiere partie de la phrase prend le nom d' effet Diderot [ 20 ] , [ 21 ] , la seconde est l'effet Illich de monopole radical (et on passe alors de la micro a la macro economie).

Concept de contre-productivite [ modifier | modifier le code ]

La principale notion illichienne est le concept de contre-productivite. Lorsqu'elles atteignent un seuil critique (et sont en situation de monopole), les grandes institutions de nos societes modernes industrielles s'erigent parfois sans le savoir en obstacles a leurs propres finalites : la medecine nuit a la sante (tuant la maladie parfois au detriment de la sante du patient [ 22 ] ) ; le transport et la vitesse ne reduisent pas le temps passe a se deplacer ; l'ecole abetit ; les communications deviennent si denses et si envahissantes que plus personne n'ecoute ou ne se fait entendre,  etc.

Concept de vitesse generalisee [ modifier | modifier le code ]

Si le concept de contre-productivite permet de critiquer tous les systemes techniques, Illich l'emploie particulierement pour l'analyse des systemes de transports auquel il consacre l'ouvrage Energie et equite (1973). Il y affirme qu' ≪ il est temps de prendre conscience qu'il existe, dans le domaine des transports, des seuils de vitesse a ne pas depasser. Faute de quoi, non seulement l'environnement physique continuera d'etre saccage, mais encore le corps social continuera d'etre menace par la multiplication des ecarts sociaux creuses en lui et mine chaque jour par l'usure du temps des individus. ≫ [ 23 ] .

En particulier, Illich denonce le systeme automobile , qu'il juge alienant et trompeur. Pour montrer le caractere illusoire de la vitesse obtenue par l'automobile, Illich invente le concept de ≪ vitesse generalisee ≫. Calculee en prenant en compte non seulement le temps passe a se deplacer avec une automobile, mais aussi celui passe a travailler pour l'acquerir et faire face aux frais afferents, la vitesse du vehicule est alors de 6   km/h , soit a peine plus que celle d'un marcheur [ 24 ] , [ 25 ] .

≪ A present, les gens travaillent une bonne partie de la journee pour payer les deplacements necessaires pour se rendre a leur travail. Le temps devolu au transport croit dans une societe en fonction de la vitesse de pointe des transports. ≫

Depuis 1973, de nombreux chercheurs ont repris le concept de vitesse generalisee et discute les conclusions d'Illich en mettant a jour ses calculs pour differents moyens de transport, pays et epoques. La premiere mesure de la vitesse generalisee automobile en France est due a Jean-Pierre Dupuy [ 26 ] . En 2009, Frederic Heran refait le calcul pour la periode de 1967 a 2007 et est parvenu a la conclusion que ≪ la vitesse generalisee en automobile s’est accrue en France d’environ 80 % ≫ [ 27 ] . En 2017, Yves Crozet soutient quant a lui que c'est l'inverse pour la periode plus recente sur laquelle il se penche : la vitesse moyenne des voitures ne cesse a present de diminuer du fait des contraintes mises en place par les autorites et le temps consacre au transport pour un Americain moyen n'a pas evolue entre 1880 et la periode moderne [ 28 ] . Plus precisement, Crozet defend que la these d'Illich de la superiorite du velo sur l'automobile est averee en ville mais pas pour les deplacements entre villes : ≪ Prenons l'exemple d'une personne payee au SMIC qui se deplace en voiture dans Paris a une vitesse moyenne de 20   km/h pour un cout kilometrique de 25 centimes du kilometre. Sa vitesse generalisee est de 13,3   km/h , pas plus que celle d'un velo. Les promoteurs de la bicyclette ont donc raison d'encourager ce mode de transport dans les zones denses. Mais remarquons que si la vitesse moyenne grimpe a 50   km/h , par exemple pour un deplacement interurbain avec deux personnes a bord, alors la vitesse generalisee de la voiture est de 30   km/h . ≫ [ 28 ] .

Convivialite [ modifier | modifier le code ]

Ivan Illich travaille a creer des pistes vers d'autres possibilites, qui s'expriment selon lui par un retour a des outils conviviaux , qu'il oppose aux machines. L'outil accepte plusieurs utilisations, parfois detournees du sens originel, et permet donc l'expression libre de celui qui l'utilise. Avec une machine, l' homme devient serviteur, son role se limitant desormais a faire fonctionner une machine construite dans un but precis [ 29 ] . Dans La convivialite (1973), il ecrit [ 30 ]  :

≪ J'appelle societe conviviale une societe ou l'outil moderne est au service de la personne integree a la collectivite, et non au service d'un corps de specialistes. Conviviale est la societe ou l'homme controle l'outil. ≫

On peut avoir une idee de la convivialite chez Illich avec la relation autonomie et heteronomie liee aux valeurs d'usage et d'echange marxiennes et a l'idee d'≪ union-au-monde ≫ d' Erich Fromm [ref. necessaire] .

On peut le considerer, avec son ami Jacques Ellul , comme l'un des principaux inspirateurs des concepts d'≪  apres-developpement  ≫ (diffuse notamment par des auteurs qui ont travaille avec Illich, tels Majid Rahnema ou Gustavo Esteva   (en) ).

Origine de la modernite : corruption du christianisme [ modifier | modifier le code ]

Dans le livre River North of the Future: The Testament of Ivan Illich As Told to David Cayley , Illich relate dans des entretiens oraux une vision particuliere de l'Histoire. Pour lui, les institutions d'aujourd'hui ? qui se veulent universelles et etablissent un monopole radical ? sont heritees du catholicisme .

A propos notamment de l'ecole : ≪ Chaque peuple eut ses danses de la pluie et ses rites d'initiations mais jamais un rituel qui clamait sa validite universelle, une procedure se presentant elle-meme comme destination inevitable pour tout le monde, dans tous les pays ≫. L'ecole est devenue selon Illich une religion universelle, et en tant que telle, temoigne de son heritage de la premiere institution qui declarait ses services et ses ministeres comme l'unique voie vers le salut : l' Eglise catholique .

Pour Illich, selon l'adage ≪  corruptio optimi quae est pessima  ≫ (≪ la corruption du meilleur, qui est la pire ≫), le monde moderne n'est ni l'accomplissement du christianisme ni sa negation, mais plutot sa perversion. Les nouvelles libertes que Jesus nous a apportees ont rendu possibles de nouveaux exces. En se liberant des anciennes traditions et des coutumes ethniques (liberte manifestee selon Illich dans la parabole du Bon Samaritain , qui transgresse les clivages) pour aider et donc choisir son prochain, l'homme perd egalement les garde-fous que celles-ci pouvaient representer [ 31 ] .

Posterite [ modifier | modifier le code ]

Manifeste convivialiste [ modifier | modifier le code ]

Le manifeste convivialiste [ 32 ] , [ 33 ] , publie en , est inspire des travaux d’Ivan Illich mais sans y faire mention. Un second manifeste convivialiste est publie en [ 34 ] .

Le collectif qui appuie ce manifeste rassemble notamment Jean-Philippe Acensi, Genevieve Azam , Belinda Cannone , Barbara Cassin , Noam Chomsky , Denis Clerc , Mireille Delmas-Marty , Francois Dubet , Dany-Robert Dufour , Jean-Pierre Dupuy , Jean-Baptiste de Foucauld , Stephane de Freitas , Susan George , David Graeber , Andre Grimaldi, Roland Gori , Eva Illouz , Dominique Meda , Jean-Claude Michea , Edgar Morin , Chantal Mouffe , Corine Pelluchon , Marshall Sahlins , Patrick Viveret et Jean Ziegler [ 35 ] .

Utopie urbaine : ≪ Illichville ≫ [ modifier | modifier le code ]

Dans le prolongement de l'œuvre d'Ivan Illich, des artistes americains proches du mouvement Car-free ont imagine un projet de ville alternatif, du nom d'≪ Illichville ≫ [ 36 ] . A la difference des precedentes utopies urbaines, ce projet est recent puisqu’il date de la fin du XX e  siecle et qu'il se concoit resolument en opposition avec la ≪ ville-automobile ≫ americaine dont le modele tentaculaire est Los Angeles [ref. necessaire] . Il s’agit en outre d’un projet urbain a forte connotation ecologiste. Il est base sur la marche a pied, le velo et les transports en commun. Il s'agit d'une ville qui propose de fait un modele de decroissance base sur le refus de la societe de consommation et de l’ automobile et promouvant la convivialite defendue par Illich. Le quartier Vauban de Fribourg-en-Brisgau en est un exemple.

Œuvres [ modifier | modifier le code ]

  • Liberer l’avenir , Paris, Seuil, 1971 (titre original : Celebration of awareness )
  • Une societe sans ecole , Paris, Seuil, 1971 (titre original : Deschooling Society )
  • La Convivialite , Paris, Seuil, 1973 (titre original : Tools for conviviality ) [ 37 ]
  • Energie et equite , 1 re  edition en francais, Le Monde puis Le Seuil, 1973, 2 e  edition en anglais, 1974, 3 e  edition en allemand, 1974, traduction par Luce Giard, Paris, Seuil, 1975 [ 38 ]
  • Nemesis medicale , Paris, Seuil, 1975 [ 39 ]
  • Le Chomage createur , Paris, Seuil, 1977
  • Le Travail fantome , Paris, Seuil, 1981
  • Le Genre vernaculaire , Paris, Seuil, 1983
  • H 2 O  : Les Eaux de l’oubli , Paris, Lieu commun, 1988. Reedition : Vincennes, Terre Urbaine [ 40 ] , 2020
  • ABC, l’alphabetisation de l’esprit populaire , avec Barry Sanders, Paris, La Decouverte, Paris, 1990
  • Du lisible au visible, la naissance du texte : un commentaire du ≪ Didascalicon ≫ de Hugues de Saint-Victor , traduit de l'anglais par Jacques Mignon; revision par Maud Sissung, Paris, Cerf (L'Histoire a vif), 1991
  • Dans le miroir du passe. Conferences et discours 1978-1990 , Paris, Descartes & C ie , 1994
  • Entretiens avec Ivan Illich , David Cayley, Montreal, Bellarmin, 1996

Publications posthumes

  • La Perte des sens , Paris, Fayard, 2004
  • Œuvres completes , tome 1, ( Liberer l'avenir - Une societe sans ecole - La Convivialite - Nemesis medicale - Energie et equite ), Paris, Fayard, 2004
  • Œuvres completes , tome 2, ( Le Chomage createur - Le Travail fantome - Le Genre vernaculaire - H2O, les eaux de l'oubli - Du lisible au visible - Dans le miroir du passe ), Paris, Fayard, 2005
  • La corruption du meilleur engendre le pire , entretiens avec David Cayley, Arles, Actes Sud, 2007

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Prononciation en allemand standard ( haut allemand ) retranscrite selon la norme API .
  2. Pour Jean-Claude Michea , ≪ toute l'œuvre d'Ivan Illich [est] plus actuelle que jamais ≫ ( Jean-Claude Michea , Le Complexe d'Orphee , Climats, 2011, p.  152).
  3. ≪  Ivan Domenic Illich  ≫, sur geni.com , .
  4. a b et c David Cayley   (en) , Entretiens avec Ivan Illich , Bellarmin, Saint-Laurent, Quebec, 1996.
  5. Illich et Cayley, La corruption du meilleur engendre le pire p.  26.
  6. Illich et Cayley, La corruption du meilleur engendre le pire p.  31
  7. ≪  L'abbe Ivan Illich renonce a l'exercice de son sacerdoce  ≫, Le Monde.fr ,‎ ( lire en ligne , consulte le )
  8. (en) Robin Lakoff, ≪  Illich as text  ≫, Feminist Issues: A journal of Feminist Social and Political Theory 3, no. 1 ,‎ .
  9. Francois-Xavier Lefranc, ≪  Ivan Illich, l’homme qui avait tout vu venir  ≫, Ouest-France , .
  10. Martin Fortier, Ivan Illich, l'alchimiste des possibles , Paris, Lemieux Editeur, , ≪ Illich et la methode peirastique ≫, p.  73-136 .
  11. Martin Fortier, Ivan Illich, l'alchimiste des possibles , Paris, Lemieux Editeur, , ≪ Illich et la methode peirastique ≫, p.  89 .
  12. Marcel Robert, ≪  Pour en finir avec la societe de l'automobile  ≫, CarFree France ,‎ ( lire en ligne ) .
  13. Yao Assogba , ≪  Ivan Illich. Essai de synthese  ≫, Criteres , Montreal, n o  26,‎ , p.  217-235 ( lire en ligne ) .
  14. Ivan Illich, Une societe sans ecole , Points Essais, p.   27-28 .
  15. Ivan Illich, Une societe sans ecole , Points Essais, p.  30.
  16. Introduction a Une societe sans ecole , op. cit.
  17. Isabelle Stengers, ≪  Le droit d'apprendre  ≫, Silence ,‎ , p.  31 a 34 ( lire en ligne )
  18. Ivan Illich, Une societe sans ecole , Paris, Editions du Seuil , coll.  ≪ Points essais ≫, , 221  p. ( ISBN   978-2-7578-5008-4 ) , p.  151 .
  19. Denis Huisman, Dictionnaire des philosophes , PUF, p.   956-957  : ≪ Illich ≫.
  20. (en) James Clear, ≪  The Diderot Effect: Why We Want Things We Don’t Need  ≫, sur jamesclear.com , (consulte le ) .
  21. Marc Allard, ≪  Diderot et le Vendredi fou  ≫, sur Le Soleil , (consulte le ) .
  22. La plus haute mortalite des malades en milieu hospitalier par rapport a ceux restant dans le milieu domestique a ete demontree statistiquement un siecle plus tot par Florence Nightingale (1820-1910).
  23. Ivan Illich, Energie et equite , Paris, Seuil, 1975, p. 30.
  24. Ivan Illich, ≪  Une illusion fatale  ≫, Le Monde ,‎ ( lire en ligne )
  25. Ivan Illich, Energie et equite , Paris, Seuil, 1975, 59 p. Reedite dans Ivan Illich, Œuvres completes , volume 1, 2003, Paris, Fayard, p. 379-432. (Heran 2009).
  26. Jean-Pierre Dupuy , A la recherche du temps gagne , 1975, annexe de l’ouvrage d’Ivan Illich, Energie et equite , reedite dans Œuvres completes , volume 1, Paris, Fayard, 2003, p. 433-440.
  27. Frederic Heran , ≪  A propos de la vitesse generalisee des transports. Un concept d'Ivan Illich revisite  ≫, Revue d'economie regionale et urbaine , n o  3,‎ , p.  449?470 ( lire en ligne [PDF] ) .
  28. a et b Yves Crozet , ≪  Economie de la vitesse : Ivan Illich revisite  ≫, L'Economie politique , vol.  4,‎ , p.  24-37 ( DOI   10.3917/leco.076.0024 , lire en ligne ) .
  29. Le mot hacker designait au depart celui/celle qui etait apte a faire fonctionner un mecanisme autrement que ce pour quoi il avait ete prevu.
  30. Ivan Illich ( trad.  de l'anglais), La convivialite , Paris, Points , , 158  p. ( ISBN   978-2-7578-4211-9 ) , p.  13 .
  31. Philippe Lestang, ≪  ≪ Corruption ≫ du christianisme et modernite (Ivan Illich)  ≫, Connaitre , vol.  3,‎ , p.  61-64 ( lire en ligne ) .
  32. Voir Les convivialistes .
  33. Manifeste convivialiste : Declaration d'interdependance , Paris, Le Bord de l'eau , , 48  p. ( ISBN   978-2-35687-251-7 , lire en ligne [PDF] ) .
  34. ≪  Qu'est-ce que le convivialisme, cette ideologie qui entend proposer une alternative au neoliberalisme ?  ≫, sur Convivialisme , (consulte le ) .
  35. ≪  Qu'est-ce que le convivialisme, cette ideologie qui entend proposer une alternative au neoliberalisme ?  ≫, sur Marianne , (consulte le ) .
  36. Marcel Robert, ≪  Illichville, la ville sans voitures  ≫, sur carfree.fr , .
  37. texte integral en anglais
  38. texte integral en francais , autre source .
  39. ≪  L'obsession de la sante parfaite  ≫, Le Monde diplomatique ,‎ ( lire en ligne , consulte le ) .
  40. ≪  H20 Les eaux de l'oubli  ≫, sur Les editions Terre Urbaine (consulte le ) .

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Sur Ivan Illich

  • David Cayley, Entretiens avec Ivan Illich , Bellarmin, Saint-Laurent, Quebec, 1996
  • Penser et agir avec Ivan Illich : balises pour l’apres-developpement , sous la direction de Martine Dardenne et Georges Trussart. ? Charleroi (Belgique) : Editions Couleur livres  ; [Lyon] : Chronique sociale, 2005. 22  cm , 150 p. (publie a l’issue du colloque ≪ Quel monde voulons-nous pour demain ? ≫ organise par le GRAPPE, Groupe de reflexion et d’action pour une politique ecologique, a l’Institut de sociologie de l’ universite libre de Bruxelles le )
  • The challenges of Ivan Illich: a collective reflection , edite par Lee Hoinacki et Carl Mitcham ? Albany (N.Y.) : presses de l' Universite d'Etat de New York , 2002. 24  cm , VIII-256 p.
  • Hubert Hannoun, Ivan Illich ou l’Ecole sans societe ? Paris : Editions E.S.F., 1973. 24  cm , 175 p. (Collection : Collection Science de l’education)
  • Joseph Mazure, Enfant a l’ecole, ecole(s) pour l’enfant : Ikor, Illich, Neill, Snyders et la renovation pedagogique ? Tournai ; Paris : Casterman, 1980. 20  cm , 220 p. (Collection : Collection E 3, Enfance, education, enseignement)
  • Frederic Dufoing, Illich, critique de la modernite industrielle , in Les Infrequentables , Robert Laffont, Paris, 2007
  • Martin Fortier, Thierry Paquot, Ivan Illich, l'alchimiste des possibles , Lemieux Editeur, Paris, 2016
  • Thierry Paquot, Introduction a Ivan Illich , Paris, La Decouverte, 2012 ( introduction )
    • ≪  L’anarchisme convivial d’Illich seduit ceux qui veulent vivre leur autonomie face aux institutions (interview de Thierry paquot par Catherine Calvet)  ≫, Liberation ,‎ ( lire en ligne Accès limité) .
  • Silvia Grunig Iribarren (prologue de Barbara Duden), Ivan Illich, pour une ville conviviale ? , Editions Le Bord de l'eau , 2018
  • Thierry Paquot, Ivan Illich pour une ascese volontaire et conviviale , coll.  ≪ Les precurseurs de la decroissance ≫, Lyon, Le Passager clandestin , 2019
  • Jean-Michel Dijan, Ivan Illich, l'homme qui a libere l'avenir , Editions du Seuil , Paris, septembre 2020. ( ISBN   9782021432039 )
  • Augustin Fragniere, ≪  Les deux vies d’Ivan Illich  ≫, sur laviedesidees.fr , .

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