Isaac Newton
(
J
?
J
, ou
G
?
G
)
[
N 1
]
est un
mathematicien
,
physicien
,
philosophe
,
alchimiste
,
astronome
et
theologien
anglais
, puis
britannique
. Figure emblematique des
sciences
, il est surtout reconnu pour avoir fonde la
mecanique classique
, pour sa theorie de la
gravitation universelle
et la creation, en concurrence avec
Gottfried Wilhelm Leibniz
, du
calcul infinitesimal
.
En
optique
, il a developpe une
theorie
de la
couleur
fondee sur l'observation selon laquelle un
prisme
decompose la
lumiere blanche
en un
spectre visible
. Il a aussi invente le
telescope
a reflexion compose d'un
miroir primaire
concave
appele
telescope de Newton
.
En
mecanique
, il a etabli
les trois lois universelles du mouvement
qui constituent en fait des principes a la base de la grande theorie de Newton concernant le mouvement des corps, theorie que l'on nomme aujourd'hui ≪
mecanique newtonienne
≫ ou encore ≪ mecanique classique ≫.
Il est aussi connu pour la generalisation du
theoreme du binome
et l'invention dite de la
methode de Newton
permettant de trouver des approximations d'un zero (ou racine) d'une
fonction reelle d'une variable reelle
.
Newton a montre que les mouvements des objets sur
Terre
et des
corps celestes
sont gouvernes par les memes
lois naturelles
; en se basant sur les
lois de Kepler
sur le mouvement des
planetes
[
1
]
, il developpa la
loi universelle de la gravitation
.
Son ouvrage
Philosophiae naturalis principia mathematica
[
2
]
,
[
3
]
, publie en
1687
, est considere comme une œuvre majeure dans l'
histoire des sciences
. C'est dans celui-ci qu'il decrit la loi universelle de la gravitation, formule les trois lois universelles du mouvement et jette les bases de la mecanique classique. Il a aussi effectue des recherches dans les domaines de la
theologie
et de l'
alchimie
.
En 1704 il publie son ouvrage fondamental d'etude de la lumiere, Optiks, dont il demontre la nature composee.
Biographie
Jeunesse
L'Angleterre n'ayant alors pas encore adopte le
calendrier gregorien
, la date de naissance d’Isaac Newton est enregistree en date du
[
N 1
]
, au
manoir de Woolsthorpe
pres de
Grantham
, dans le
Lincolnshire
en
Angleterre
, de parents fermiers
[
4
]
. Sa venue au monde est mouvementee : il nait trois mois apres la mort de son pere
[
N 2
]
, Isaac Newton pere, et de facon prematuree. Plus tard, sa mere lui racontera que personne ne pensait qu'il puisse survivre. Sa constitution est si fragile qu'il aurait tenu, disait-elle,
≪ dans un cruchon ≫
. De ses premieres annees, on ne sait presque rien, en dehors de quelques donnees rapportees par Newton lui-meme.
Le bonheur de Newton ne dure pas longtemps : il a trois ans lorsque sa mere,
Hannah Ayscough
se remarie avec Barnabas Smith, pasteur ? age de 63 ans et economiquement aise ? du village voisin de North Witham. Un conflit survient quand sa mere demenage avec son epoux a North Witham. Comme Barnabas ne veut pas s'occuper d'Isaac, celui-ci est laisse a la garde de ses grands-parents maternels, dont la famille, peuplee de gens d'Eglise et d'universitaires, sera chargee de sa formation. Mais cette separation suscite en lui un fort sentiment
≪ (d')angoisse, d'agressivite et de peur ≫
[
5
]
qui fait de lui un egocentrique precoce. Chaque fois que quelqu'un tentera de lui enlever ce qu'il estime etre son bien, il repliquera avec une violence demesuree. Meme s'il peut compter sur des oncles, tantes et cousins qui vivent dans les environs, il souffre de son enfance solitaire et cette souffrance contribue a son isolement.
A cinq ans, il frequente les ecoles primaires de Skillington et de Stoke.
Il a dix ans lorsque meurt son beau-pere Barnabas. Sa mere revient a la maison familiale de Woolsthorpe avec les trois enfants qu'elle a eus du pasteur. Helas, le bonheur de retrouver sa mere est de courte duree : un an plus tard ? il a douze ans ? Newton est envoye a l'ecole primaire de
Grantham
(a onze kilometres de sa maison natale). Il ne prend pas sa scolarite tres au serieux ? il est toujours assis au fond de la classe ? jusqu'au jour ou, en sortant du college, il se bat avec un camarade deux fois plus grand et le terrasse. Non content de l'avoir mis a terre, il veut aussi le dominer intellectuellement et, a partir de ce moment, il n'a de cesse d'occuper la place de premier de la classe. Cette anecdote revele un trait crucial de son caractere : le desir de l'emporter sur ses rivaux qu'il considere comme inferieurs. Il est loge chez le pharmacien Clark ? dont l'epouse est une amie de sa mere ? et il profite de la bibliotheque bien fournie en ouvrages scientifiques pour s'initier aux rudiments de la ≪ philosophie naturelle ≫ (la physique). Le dessin est aussi son autre passion, comme le montrent les murs de la maison du pharmacien Clark, ornes de portraits d'animaux, de fleurs et de figures geometriques. Dans cette demeure, il y a aussi des
cadrans solaires
pour lesquels Newton affiche une veritable devotion. Il reste quatre annees au college de Grantham jusqu’a ce que sa mere le rappelle a Woolsthorpe pour qu’il devienne
fermier
et qu’il apprenne a administrer son domaine.
Fort heureusement, plusieurs personnes de son entourage s'apercoivent que Newton n'est pas fait pour les travaux des champs et decelent ses dons scientifiques. William Ayscough, le frere de sa mere, insiste pour qu'il continue ses etudes et aille, plus tard, a l'universite. Son allie principal est le frere de Madame Clark, le pasteur Humphrey Babington ? qui finit par nouer une etroite amitie avec Newton ? et enfin, son maitre d'ecole a Grantham, nomme Stokes, qui offre de payer lui-meme les frais scolaires et d'accueillir le jeune Newton chez lui jusqu'a la fin de sa formation. Un an plus tard, sa mere accepte que son fils reprenne ses etudes. Apres avoir acheve sa formation scolaire, Newton s'inscrit a l'universite
[
6
]
.
A dix-sept ans, Newton tombe amoureux d’une camarade de classe, mademoiselle Storey. On l’autorise a la frequenter et meme a se fiancer avec elle, mais il doit terminer ses etudes avant de se marier. Finalement, le mariage ne se fait pas, il restera vierge et celibataire toute sa vie
[
7
]
.
A Cambridge
L'etudiant et le chercheur
Newton arrive a
Cambridge
le
et le lendemain, il entre au
Trinity College
, institution a laquelle il restera lie pendant les quarante annees suivantes. Le choix de Trinity, considere comme le meilleur, repose sur plusieurs motifs : d'une part William Ayscough y a etudie, d'autre part, Humphrey Babington y exerce comme
fellow
[
N 3
]
. Newton y est inscrit comme
subsizar
[
N 4
]
. Son statut universitaire l'oblige a partager sa chambre avec un autre etudiant, John Wickins, qui fera preuve de sollicitude et d'entraide, l'aidant a realiser ses experiences et a rediger ses comptes-rendus de recherche.
Il commence par preparer sa
licence
es arts liberaux
. A cette epoque, l'universite reste ancree dans un programme d'etudes fonde sur les humanites
medievales
, auxquelles Newton ne s'interesse pas beaucoup
[
N 5
]
. D'apres ses carnets, on sait qu'il n'achevait pas ses lectures obligatoires et qu'il en commencait d'autres, nettement plus contemporaines. Les references aux auteurs plus modernes abondent dans ses carnets
[
N 6
]
, tels
Descartes
,
Galilee
,
Robert Boyle
,
Henry More
[
N 7
]
,
Hobbes
et
Gassendi
. Meme si le programme universitaire souffre d'archaisme, les derniers livres scientifiques en date sont disponibles, si bien que Newton peut consulter les dernieres parutions. Newton se comporte en
autodidacte
devorant tout ce qui lui tombe sous la main ; il approfondit ce qui attire son attention et reproduit un certain nombre d'experiences. A Cambridge, dans le cadre des
mathematiques
, on dispense le
quadrivium
comprenant l'
arithmetique
de
Girolamo Cardano
, la
geometrie d'Euclide
, l'
astronomie
de
Ptolemee
et enfin la
musique
. En 1663 et 1664, Newton decouvre les mathematiques dans
Miscelanea
de
Schooten
, la
Geometria
de Descartes, les
Clavis mathematica
de
William Oughtred
et les travaux de
John Wallis
. En 1663 est creee a Cambridge la
chaire lucasienne
dont le premier titulaire est
Isaac Barrow
, son maitre de mathematiques, et il est possible que Newton ait assiste a ses conferences, ce qui lui a ouvert de nouveaux horizons, insoupconnes jusqu'alors. En un peu plus d'un an, Newton a ete capable d'assimiler par lui-meme tous les fondements de l'analyse elabores au
XVII
e
siecle. A partir de la, il suit son propre chemin qui doit le mener a la decouverte du
calcul infinitesimal
. En 1664, il ecrit dans
Quelques questions philosophiques
:
≪ Platon est mon ami, Aristote est mon ami, mais ma meilleure amie est la verite. ≫
A cette epoque, la priorite de Newton est de continuer ses etudes indefiniment, seule facon de combler sa soif de connaissances. Il choisit Isaac Barrow comme examinateur et, le
, decroche une bourse (
scolarship
) qui lui octroie un salaire fixe en plus des frais de subsistance et lui garantit quatre annees d'etudes supplementaires, jusqu'a la fin de sa licence es arts liberaux. En
, il obtient un titre de bachelier es arts et envisage de preparer la maitrise. Cette annee-la, l'Angleterre subit une epidemie de
peste noire
, si bien que l'universite ferme ses portes a l'ete 1665 et renvoie les etudiants chez eux. Newton part pour Woolsthorpe, c'est la qu'il progresse fortement en mathematiques, physique et surtout optique. Lorsqu'il en revient, il a fortement revolutionne la science de l'epoque
[
8
]
.
Newton accelere dans ses recherches, il entame en
1666
l’etude des
fonctions derivables
et de leurs derivees a partir du trace des tangentes sur la base des travaux de
Fermat
. Il classifie les cubiques et en donne des traces corrects avec asymptotes, inflexions et points de rebroussement. Ses recherches ne l'empechent pas de poursuivre son travail universitaire. Le
, il obtient le titre de
minor fellow
attribue aux chercheurs boursiers encore peu specialises. Huit mois plus tard, il accede au statut de
major fellow
et cette meme annee 1668, il obtient le titre de
Master of Arts
qui comporte l'obligation de prendre les ordres au sein de l'Eglise anglicane pour une duree minimale de sept ans
[
N 8
]
.
En
1669
, il redige un compte rendu sur les fondements du calcul infinitesimal qu’il appelle ≪ methode des fluxions ≫. Newton a fonde ainsi l’
analyse mathematique moderne
. En 1669 toujours, Newton succede a son maitre Barrow ? qui s'etait demis pour se consacrer exclusivement a la theologie ?
[
9
]
et reprend sa chaire de
professeur lucasien de mathematiques
. Trois ans plus tard, a l’age de 29 ans, il entre a la
Royal Society
de Londres, ou il fera la rencontre de
Robert Boyle
, homme tres influent. Il reussit l’exploit de mettre au point un
telescope
a miroir spherique depourvu d’aberration chromatique. L’annee suivante, il prend la decision de divulguer grandement ses travaux sur la lumiere, ce qui le rend celebre d’un seul coup. Cette celebrite fait de ses decouvertes l’objet de nombreuses controverses et querelles dont il a horreur.
En
1675
, dans son ouvrage
Opticks
(publie en 1704), il expose ses travaux sur la lumiere et prouve qu’elle est constituee d’un spectre de plusieurs couleurs, a l’aide de son
prisme
[
10
]
. Il complete ses travaux en exposant sa theorie corpusculaire. Apres avoir termine ses travaux en optique, il est contacte en
1684
par l’astronome britannique
Edmond Halley
? decouvreur de la celebre comete homonyme ? a propos des
lois de Kepler
sur les orbites elliptiques des planetes. Newton repond de maniere convaincante et Halley le pousse a publier ses travaux, en financant meme la publication de son ouvrage.
En
1687
, il publie donc son œuvre majeure :
Philosophiæ naturalis principia mathematica
, (Principes mathematiques de la philosophie naturelle)
. Cette œuvre marque le debut de la mathematisation de la physique. En effet, Newton y expose le
principe d’inertie
, la proportionnalite des forces et des accelerations, l’egalite de l’action et de la reaction, les lois du choc, il y etudie le mouvement des fluides, les marees, etc. Mais il expose aussi et surtout sa theorie de l’attraction universelle. Les corps s’attirent avec une force proportionnelle au produit de leur masse et inversement proportionnelle au carre de la distance qui les separe. La simplicite et l'efficacite de cette theorie aura une tres forte influence sur les autres sciences au
XVIII
e
siecle, particulierement les sciences sociales comme nous le verrons. Toutefois, sur le moment, si le livre est bien accueilli en Grande-Bretagne, sur le continent la reaction est hostile. La traduction d'
Emilie du Chatelet
de cette œuvre en francais fait encore autorite aujourd'hui
[
11
]
.
En 1687, il defend les droits de l'
universite de Cambridge
contre le roi
Jacques II
. Cette action lui vaut d'etre elu membre du parlement britannique en
1689
quand le roi, vaincu, doit s'exiler. Durant son mandat, il est tres actif dans les debats
[
12
]
.
Une personnalite complexe
Newton est dote d’une personnalite tourmentee et complexe. Il repugne a communiquer ses travaux et les publie souvent plusieurs annees apres les avoir acheves. Il a tendance a se replier sur lui-meme, vit seul et est un bourreau de travail. En effet, il en oublie parfois de dormir ou de manger. De surcroit, ses relations avec les autres sont souvent problematiques. Par exemple, il s’oppose souvent a
Robert Hooke
a propos de la lumiere et de sa theorie sur la gravitation. Newton attendra que Hooke meure pour publier ses travaux sur l’optique. Hooke accuse Newton de l’avoir plagie sur la theorie des inverses carres, car ce dernier a commence ses travaux en parallele a ceux de Hooke et sans rien dire a personne, ce qui rend Hooke furieux
[
13
]
. Newton pretend alors n’avoir pas eu connaissance des recherches de Hooke et n’avoir pas lu ses travaux sur la gravitation ; on sait aujourd’hui que Newton a menti, non pas par culpabilite, mais par horreur du personnage.
En 1677, la mort de son mentor
Isaac Barrow
, celle de son ami
Henry Oldenburg
? son unique lien avec la communaute scientifique ? et la perte de tout son travail sur les couleurs dans l'incendie de ses appartements
[
N 9
]
, l'affectent fortement pendant plusieurs mois. Il passera vingt-cinq ans avant de publier a nouveau sa theorie de la lumiere. En 1679, Newton revient a sa maison natale de Woolsthorpe ou sa mere est a l'agonie. Pendant les derniers jours de sa mere, il en prend soin avec un devouement inedit dans leur relation, et le fait d'assister a ses derniers jours provoque chez lui une grande emotion. Dans sa vie, pourtant, de nouvelles amities apparaissent. Sans doute la plus importante est celle qui le lie a
Edmund Halley
qui, en persuadant Newton de faire connaitre sa conception de l'Univers, le fait entrer dans l'histoire de la science.
Vers 1693, Newton traverse une grave periode depressive, une serie d'evenements sapent durablement son moral. La tension autour de la paternite des decouvertes en calcul differentiel, l'epuisement lie au travail alchimique en laboratoire et surtout la brusque rupture de son amitie avec
Nicolas Fatio de Duillier
, le conduisent a une tension psychique qui debouche sur une crise de folie. Nous connaissons cet episode par quelques lettres ecrites en
, dont la premiere
[
N 10
]
met fin a plusieurs mois de silence pendant lesquels il vit dans un etat de prostration et de paranoia, sujet a des hallucinations. Il y avoue qu'il se trouve dans un etat de
≪ grand trouble ≫
, qu'il a a peine mange et dormi au cours des mois precedents, qu'il se sent incapable de
≪ recuperer la fermete de son entendement ≫
et lui declare :
≪ Je crois qu'il vaut mieux que j'abandonne votre amitie et que je ne vous revoie plus, ni vous, ni le reste de mes amis, jamais. ≫
Sans doute a l'origine de cette crise, l'epuisement de sa legendaire capacite d'invention. De fait, a partir de cette epoque, Newton ne decouvre plus rien et passe le reste de sa vie a compiler ses recherches en vue de leur publication
[
14
]
,
[
15
]
A Londres
En
, il demissionne du College de Cambridge
[
N 11
]
et quitte la ville pour devenir directeur de la Maison de la Monnaie (
Royal Mint
), qui lui apporte une amelioration substantielle de son statut economique et social. Il obtient ce poste
[
N 12
]
grace a l'appui de
Charles Montagu
? un ancien de Cambridge alors
Chancelier de l’Echiquier
?, qui cherche des postes a pourvoir pour ses amis. Au contraire de ses predecesseurs, il prend son travail tres au serieux et fait notamment emprisonner une centaine de faux-monnayeurs.
Newton estime que 20 % des pieces de monnaie mises en circulation pendant la Grande Reforme monetaire de 1696 sont contrefaites
[
16
]
. La
contrefacon
est alors consideree comme un acte de
trahison
, passible de mort par
ecartelement
si les preuves sont irrefutables. Newton rassemble donc des faits et expose ses theories de maniere rigoureuse. Entre
et Noel 1699, il conduit environ 200 contre-interrogatoires de temoins, d'informateurs et de suspects et il obtient les aveux dont il a besoin. Il n'a pas le droit de recourir a la
torture
, mais on s'interroge sur les moyens employes puisque Newton lui-meme ordonnera par la suite la destruction de tous les rapports d'interrogation. Quoi qu'il en soit, il reussit et emporte la conviction du jury : en
, dix prisonniers attendent leur execution.
Newton obtient son plus grand succes comme
attorney
royal contre
William Chaloner
(en)
, un escroc particulierement retors qui s'est suffisamment enrichi pour se poser en riche bourgeois. Dans une petition au Parlement, Chaloner accuse l'Hotel des Monnaies de fournir des outils aux contrefacteurs ? accusation qui n'etait pas nouvelle ? et propose qu'on lui permette d'inspecter les procedes de l'Hotel des Monnaies, pour les ameliorer. Dans une petition, il presente au Parlement ses plans d'une invention qui empecherait toute contrefacon. Pendant tout ce temps, Chaloner profite de l'occasion pour frapper lui-meme de la fausse monnaie, ce que Newton arrive au bout du compte a demontrer devant le tribunal competent. Le
, Chaloner est pendu et ecartele.
En 1699, il est nomme membre du conseil de la
Royal Society
[
N 13
]
puis, apres la mort de Robert Hooke, en est elu president ? fonction qu'il conservera a vie ? en
. Entre-temps, en 1701, il lit lors d’une reunion le seul memoire de chimie qu’il a fait connaitre et presente sa loi sur le refroidissement par conduction, ainsi que des observations sur les temperatures d’ebullition et de fusion.
En 1704, il fait publier, en anglais, ses travaux ? qu'il tenait caches depuis vingt ans ? concernant la lumiere
[
N 14
]
. Il fera publier une version en latin d'
Optiks
deux ans plus tard.
En 1705, il est
anobli
par la
reine Anne
, peut-etre moins en raison de ses travaux scientifiques ou de son role a la Monnaie que de la proximite d'elections
[
17
]
,
[
18
]
. Il adopte alors un blason inhabituel constitue d'une paire de tibias humains croises sur un fond noir, a la maniere d'un
drapeau de pirate
sans tete de mort
[
19
]
,
[
20
]
. Parmi les explications possibles avancees par les chercheurs pour expliquer ce choix, figure la possibilite d'une reference au symbole mathematique de la
chiralite
[
19
]
. En 1717, il analyse les pieces de monnaie et en tire une
relation or-argent
; cette relation est officialisee par une loi de la reine Anne. En 1720, Newton investit et perd l'essentiel de sa fortune financiere dans la
bulle
de la
South Sea Company
(mais il n'est pas ruine, grace a sa fortune immobiliere). Il aurait dit a cette occasion : ≪ Je sais predire le mouvement des corps celestes, mais pas la folie des gens ≫
[
N 15
]
,
[
21
]
.
Malgre ses succes dans le domaine du calcul et de la science en general, Newton prefere reprendre, au cours de ses dernieres annees, ses etudes de theologie. Il etudie a fond la chronologie des propheties bibliques et ecrit des textes sur les heresies antiques et les religions paiennes. La princesse de Galles lui demande de lui envoyer ce travail en cours. Pour se tirer d'embarras, il redige un extrait connu sous le nom
Breve chronologie
. En 1725, le jesuite
Etienne Souciet
, publie de sa propre initiative, cette version abregee, en francais, de
The chronology of ancient kingdoms amended
?
Chronologie corrigee des royaumes de l'Antiquite
?, dont le texte complet, en anglais, est publie en 1728, un an apres sa mort.
Pendant ces annees d'etudes religieuses, sa sante se deteriore gravement. A des problemes mineurs, tels que les calculs renaux ou la faiblesse des sphincters, viennent s'ajouter une inflammation pulmonaire et une severe attaque de goutte. Les problemes respiratoires l'obligent a s'installer a la campagne ou son etat s'ameliore sensiblement. En 1727, Newton, a peine remis d’une crise de goutte, se rend a Londres pour presider une reunion de la
Royal Society
. Ce voyage le fatigue terriblement. De retour dans sa propriete campagnarde de
Kensington
, il doit rester alite et meurt le
, a l'age de 84 ans. Ses funerailles sont somptueuses. Son cercueil, expose dans l'
abbaye de Westminster
, est porte en grande pompe et inhume dans la nef aux cotes des rois d’Angleterre.
Voltaire
, qui se trouve alors a Londres, commente, admiratif :
≪ Ce fameux Newton, ce destructeur du systeme cartesien, mourut au mois de mars de l'an passe 1727. Il a vecu honore de ses compatriotes et a ete enterre comme un roi qui aurait fait du bien a ses sujets. ≫
Newton est considere comme l’un des plus grands genies et savants de l’histoire humaine
[
N 16
]
,
[
22
]
.
Theories scientifiques
Quant a la methode, Newton n'accepte que les relations mathematiques decouvertes par l'observation rigoureuse des phenomenes. D'ou sa fameuse formule :
- ≪ Je ne feins pas d'hypotheses (
Hypotheses non fingo
)
[
23
]
. ≫
Il precise :
- ≪ Tout ce qui n'est pas deduit des phenomenes, il faut l'appeler hypothese ; et les hypotheses, qu'elles soient metaphysiques ou physiques, qu'elles concernent les qualites occultes ou qu'elles soient mecaniques, n'ont pas leur place dans la philosophie experimentale. ≫
Optique
Il semble que, apres avoir etudie l'ouvrage de
Robert Hooke
sur les couleurs, il ait rejete ses resultats et se soit mis a elaborer une theorie differente. C'est en janvier 1666 qu’il fait ses premieres experiences sur la lumiere et sa decomposition. Au cours des annees 1670 a 1672, Newton etudie la
refraction
de la
lumiere
et demontre qu’un
prisme
decompose la lumiere blanche en un spectre de couleurs, et qu'un objectif avec un deuxieme prisme recompose le spectre multicolore en lumiere blanche.
Il fait passer les rayons du
Soleil
a travers un
prisme
, produisant l'
arc-en-ciel
de couleurs du
spectre visible
. Auparavant, ce phenomene etait considere comme si le verre du prisme avait de la couleur cachee. Newton analyse alors cette experience. Comme il a deja reussi a reproduire le blanc avec un mini
arc-en-ciel
qu’il passe a travers un deuxieme prisme, sa conclusion est revolutionnaire : la couleur est dans la lumiere et non dans le verre. Ainsi, la lumiere blanche que l’on voit est en realite un melange de toutes les couleurs du spectre visible par l'œil.
Il montre que la lumiere coloree ne modifie pas ses proprietes par la separation en faisceaux de couleurs et note que, independamment de savoir si les faisceaux de lumiere sont refletes, disperses ou transmis, ils gardent toujours la meme couleur (la
frequence
ne change pas d'un milieu a l'autre). Ainsi, il fait observer que la decomposition de la lumiere blanche est le resultat de l'interaction avec les objets qu'elle traverse et qu'elle contient en elle-meme les couleurs.
En 1704, il fait publier son traite
Opticks
[
24
]
dans lequel figurent sa theorie corpusculaire de la lumiere, l’etude de la refraction, la diffraction de la lumiere et sa theorie des couleurs. Il y demontre que la lumiere blanche est formee de plusieurs
couleurs
et declare qu'elle est composee de particules ou de corpuscules. De plus, il ajoute que lorsqu'elle traverse un milieu plus dense, elle est refractee par son acceleration. A un autre endroit de son traite, il explique la diffraction de la lumiere en l'associant a une onde.
En 1671, il ameliore un instrument d'optique de son epoque, le
telescope a reflexion
de
Gregory
. Consequence de son etude de la refraction ? la dispersion des couleurs ?, il conclut que tout telescope a refraction ou lunette astronomique presente une dispersion de la lumiere ou
aberration chromatique
, qu'il pense impossible de corriger. Il resout cependant le probleme en inventant le telescope a reflexion par miroir concave, naturellement depourvu d'aberration chromatique, connu sous le nom de
telescope de Newton
. On sait depuis
Chester Moore Hall
et surtout
John Dollond
que l'aberration chromatique peut etre compensee en utilisant plusieurs lentilles en verres d'indices de refraction differents.
Fabriquant ses propres miroirs a partir d'un bronze a haut pouvoir reflechissant, il juge la qualite de l’image optique au moyen du phenomene appele aujourd’hui
anneaux de Newton
. Ainsi, il a ete en mesure de concevoir un instrument superieur a la lunette astronomique de
Galilee
, en elargissant son diametre sans alteration de l’image. Il construit alors la premiere version de son telescope a reflexion compose d'un miroir primaire concave.
En 1671,
Isaac Barrow
assiste a une reunion de la
Royal Society
et presente le telescope de Newton, qui plonge l'assistance dans la stupeur. En plus d'eviter l'aberration chromatique, l'appareil invente par Newton obtient un meilleur agrandissement, bien qu'il soit de petite taille ? le premier telescope qu'il a construit mesure environ 15
cm
de long et augmente pourtant quarante fois le diametre de l'image ?. En 1672 et sur invitation, Newton presente a la
Royal Society
son telescope a reflexion qui surpasse tellement tout ce que l'on sait faire a l'epoque, qu'il lui permet d'y entrer par la grande porte le
. Le plus grand souci de la
Royal Society
est d'eviter qu'un etranger ne copie le telescope. Un mois apres son election comme membre de la
Royal Society
, Newton envoie au secretaire de cette institution un traite sur les couleurs, dans lequel il elabore un schema de sa theorie en s'appuyant sur trois experiences.
Dans son traite
Opticks
de 1704, Newton expose sa theorie de la lumiere. Il considere qu'elle est composee de corpuscules tres subtils. La matiere ordinaire est constituee de plus gros corpuscules
[
25
]
. Newton a declare que la lumiere est composee de particules ou de corpuscules. Que lorsqu’elle traverse un milieu plus dense, elle est refractee par l'acceleration. Il explique la diffraction de la lumiere en associant ces particules a des ondes
[
26
]
.
Robert Hooke
, considere comme un expert en optique ? c'est lui qui a fabrique en 1673 le telescope concu par
James Gregory
en 1663 ?, manifeste son interet mais critique ferocement le traite, signalant l'insuffisance de la demonstration. Newton repond avec fureur, affirmant que Hooke n'a rien compris a son travail et qu'il est impossible qu'il ait pu reproduire son experience en si peu de temps. C'etait une chose certaine et Hooke lui avoue plus tard qu'il n'a consacre que quelques heures a etudier l'article. Les deux hommes demeurent ennemis a vie. Mais Hooke n'est pas le seul a emettre des critiques.
Christian Huygens
fait d'abord l'eloge de sa theorie avant de lui trouver quelques defauts. Mais sans doute la dispute la plus envenimee est celle qui l'oppose au jesuite anglais
Francis Hall
. Fatigue des objections qui lui enlevent son bien le plus precieux ? son temps d'etude ?, Newton se retire alors de tout debat public
[
27
]
,
[
28
]
.
En France,
Jacques Gautier d'Agoty
dans
Chroma-genesie ou generation des couleurs
[
29
]
,
[
30
]
, paru en 1751, critique la theorie newtonienne de la generation des couleurs et de la raison de l’arc-en-ciel.
Jean-Jacques Rousseau
soutiendra la theorie de Newton
[
31
]
.
Mecanique
L'episode de la pomme
C’est vers la fin de sa vie qu’aurait eu lieu l’episode vraisemblablement legendaire de la
pomme
qui tombe de l’arbre sur sa tete, lui revelant les lois de la gravitation universelle. L'anecdote est rapportee par le physicien a son biographe et ami,
William Stukeley
, qui relate en 1752 une rencontre du
:
≪ Le temps devenant chaud, nous allames dans le jardin et nous bumes du the sous l’ombre de quelques pommiers, seulement lui et moi. Au cours de la conversation, il me dit qu’il s’etait trouve dans la meme situation lorsque, longtemps auparavant, la notion de gravitation lui etait subitement venue a l’esprit, tandis qu’il se tenait assis, dans une humeur contemplative. Pourquoi cette pomme tombe-t-elle toujours perpendiculairement au sol, pensa-t-il en lui-meme. Pourquoi ne tombe-t-elle pas de cote ou bien vers le haut, mais constamment vers le centre de la Terre ? Et si la matiere attire ainsi la matiere, cela doit etre en proportion de sa quantite ; par consequent, la pomme attire la Terre de la meme facon que la Terre attire la pomme
[
32
]
. ≫
Pour ce qui est de la Lune, intervenue dans le raisonnement du jeune Newton, c'est
John Conduitt
(1688-1737), assistant de Newton et mari de la niece de Newton, qui raconte ainsi la scene :
≪ Au cours de l’annee 1666, il quitta de nouveau Cambridge pour retrouver sa mere dans le
Lincolnshire
. Tandis qu’il meditait dans le jardin, il lui vint a l’esprit que le pouvoir de la gravite (qui faisait tomber la pomme de l’arbre vers le sol) ne se limitait pas a une certaine distance de la surface terrestre, mais qu’il devait s’etendre beaucoup plus loin que ce que l’on pensait habituellement. Pourquoi pas aussi loin que la Lune, se dit-il, et dans ce cas, ce pouvoir doit influencer son mouvement et meme la retenir sur son orbite ; a la suite de quoi Newton se mit a calculer quelle serait la consequence d’une telle hypothese
[
33
]
. ≫
Cette anecdote difficile a situer au plan de l'historicite est par la suite mythifiee. Elle est probablement une reconstruction a posteriori de Newton pour expliquer le principe de la gravitation, ce qui n'empeche pas les visiteurs du
manoir de Woolsthorpe
de se faire photographier devant un grand pommier qui n'est meme pas de l'epoque du savant : l'arbre d'origine a ete abattu lors d’une tempete en 1816. Cependant le manoir, acquis par le
National Trust
revendique posseder le ≪ pommier de Newton ≫, jeune arbre entoure d’une petite cloture de protection qui serait issu d'une repousse en 1820 de l'arbre d'origine
[
34
]
.
Mecanique celeste
En 1677, Newton reprend ses travaux sur la
mecanique celeste
, c’est-a-dire la gravitation et ses effets sur les orbites des planetes, selon les references sur l'inertie de
Galilee
et sur les
lois de Kepler
du mouvement des planetes ; et aussi en consultant
Robert Hooke
et
John Flamsteed
a ce sujet
[
35
]
. En
, il fait parvenir a
Halley
un petit traite de neuf pages avec le titre :
De motu corporum in gyrum
(
Mouvement des corps en rotation
)
[
36
]
. Montrant la
loi en carre inverse
, la
force centripete
, il contient les premices des
lois du mouvement de Newton
que nous retrouvons dans son œuvre majeure
Philosophiæ Naturalis Principia Mathematica
? aujourd’hui connue sous le nom de
Principia
ou
Principia mathematica
? qui est publiee entierement le
, divisee en trois tomes, grace a l'aide financiere et l’encouragement d’
Edmond Halley
[
N 17
]
. Les methodes de calcul qu'il y utilise en font un precurseur du
calcul vectoriel
[
37
]
.
Dans son travail, Newton etablit les
trois lois universelles du mouvement
qui resteront inchangees, sans aucune amelioration durant plus de deux siecles. Il se sert du mot
poids
, en latin
gravitas
, pour parler des effets de ce que nous appelons maintenant la
gravite
et il definit les
lois de la gravitation universelle
. Dans le meme ouvrage, il presente la premiere analyse des determinations fondee sur la
vitesse du son
dans l’air des lois d’
Edmond Halley
et de
Robert Boyle
.
Isaac Newton est declare ≪ pere de la mecanique moderne ≫ grace aux trois lois du mouvement qui portent son nom et enoncees telles qu'elles sont enseignees de nos jours :
On appelle parfois cette derniere loi la
loi d'action-reaction
, expression susceptible de preter a confusion (voir
principe des actions reciproques
).
Dans le langage courant, la
Mecanique
est le domaine de tout ce qui produit ou transmet un
mouvement
, une
force
, une
deformation
:
machines
,
moteurs
, vehicules, organes (
engrenages
,
poulies
,
courroies
,
vilebrequins
,
arbres
de
transmission
,
pistons
,
etc.
).
On parle ainsi de
mecanique generale
, de
genie mecanique
, de
mecanique automobile
, de
sports mecaniques
, de
mecanique navale
, de
mecanique celeste
, de
mecanique quantique
, de resistance mecanique des materiaux,
etc.
Aujourd'hui, ses trois lois du mouvement, mises a mal par le developpement de la
thermodynamique
au
XIX
e
siecle, sont integrees dans des theories plus generales :
relativite restreinte
,
relativite generale
et
mecanique quantique
. Cependant le genie de la mecanique de Newton reside dans la simplification, ce qui a contribue au developpement des recherches dans le domaine de la
mecanique classique
, ou la
masse
s'identifie a la matiere et ou l'on suppose une continuite parfaite
[
38
]
.
Philosophiae naturalis principia mathematica
Avec les
Principia
, Newton est reconnu internationalement. Il se forme un cercle d'admirateurs, dont le mathematicien genevois
Nicolas Fatio de Duillier
, avec qui il batit une relation intense qui dure jusqu'en 1693.
Son ouvrage majeur,
Principes mathematiques de la philosophie naturelle
, est publie en 1687. La version francaise en deux volumes avec une traduction des
t.
I
[
2
]
et
t.
II
[
3
]
de la
marquise du Chatelet
est editee en
1756
. Les travaux de Newton seront popularises en France, grace a la diffusion de ses idees par le philosophe des Lumieres,
Voltaire
. Cependant, plusieurs querelles opposent longtemps
newtoniens
et
cartesiens
.
Cette œuvre marque un tournant pour la physique. Il y montre le mouvement des fluides et enonce le principe d’inertie, la proportionnalite des forces et des accelerations, l’egalite de l’action et de la reaction, les lois des collisions, et surtout la theorie de l’attraction universelle.
Mathematiques
En plus de ses contributions a la
physique
, Newton, parallelement a
Gottfried Wilhelm Leibniz
, elabore les principes fondateurs du
calcul infinitesimal
. Alors que Newton ne fait rien editer sur sa methode des
infiniment petits
ou des
fluxions
et les suites infinies
[
39
]
avant 1687, Leibniz publie ses travaux en 1684. Si le probleme de priorite de l'invention s'est pose, Newton dans son œuvre
Principia
publiee en 1687 rend hommage a la decouverte de Leibniz en reconnaissant qu'il est parvenu aux memes resultats que lui par une methode analogue a la sienne
[
40
]
. Malgre cela, des membres de la Royal Society ? dont Newton est membre ? accusent Leibniz de plagiat, finissant par creer un differend en 1711
[
41
]
. C'est ainsi que la
Royal Society
proclame dans une etude que Newton est le vrai decouvreur de la methode et
Leibniz
un imposteur. Ceci entache aussi bien la vie de Newton que celle de
Leibniz
, jusqu'a sa mort en 1716.
A partir de 1688, Newton entretient une relation tres etroite avec le geometre
Nicolas Fatio de Duillier
qui, fortement seduit par sa
theorie de la gravitation
, devient un specialiste de ses ecrits et travaille meme a une nouvelle edition de l'ouvrage
Philosophiæ Naturalis Principia Mathematica
, mais ne l'acheve pas
[
N 18
]
. Fatio jouera un role important dans la polemique qui oppose Newton a Leibniz sur le calcul differentiel. Dans un memoire publie en 1699, il sera le premier a lui reprocher ? a juste titre ? de ne pas mentionner Newton dans ses publications, et affirme que Leibniz connaissait le travail de Newton, insinuant ainsi qu'il a plagie le maitre anglais, designant Newton comme le premier inventeur de la methode des infiniment petits
[
42
]
,
[
43
]
.
Newton est egalement connu pour sa
formule du binome
. Il est le pere des
identites de Newton
, de la
methode de Newton
et des
courbes cubiques
planes (
polynomes
de degre trois a deux variables).
Il est le premier a avoir utilise des indices fractionnaires en geometrie analytique pour resoudre les
equations diophantiennes
. Il a aussi estime les sommes partielles de
series harmoniques
en utilisant des
logarithmes
? un resultat precurseur d'une celebre
formule d'Euler
? et trouve une formule pour calculer le nombre
pi
(
π
). En 1669, il est elu
professeur lucasien de mathematiques
de l'
universite de Cambridge
.
La loi universelle de la gravitation
En
,
Robert Hooke
,
Christopher Wren
et
Edmond Halley
debattent sur le mouvement des planetes. Les trois hommes conviennent que le Soleil attire les planetes avec une force inversement proportionnelle au carre de leur distance. La question qu'ils se posent est celle de l'orbite que suivra une planete soumise a l'influence de cette force ; en s'abritant derriere les
lois de Kepler
, ils imaginent que ce sera une
ellipse
, mais ils manquent d'outils pour le demontrer. Hooke annonce qu'il a trouve la solution, mais refuse de la reveler tant que les deux autres ne s'avouent pas vaincus. Halley et Wren reconnaissent leur echec, mais les mois passent et Hooke ne revele toujours pas son secret. Alors Halley decide de poser la question a Isaac Newton, en presence du mathematicien
Abraham de Moivre
? un ami de Newton ? dont les souvenirs sont les plus fiables. Sir Isaac repond aussitot que ce serait une ellipse, parce qu'il l'a calcule. Quand Halley veut voir les calculs, Newton lui assure qu'il les a perdus. Richard S. Westfall (1924-1996), biographe de Newton soutient que cette excuse est peu credible, car on conserve aujourd'hui les manuscrits qui contiennent les calculs en question. Quoi qu'il en soit, en novembre, Halley recoit un bref manuscrit de neuf pages intitule
De motu corporum in gyrum
(
Du mouvement des corps en orbite
) ou il trouve ce qu'il attendait, et beaucoup plus que cela : une ebauche de la science generale de la dynamique. Halley recoit l'autorisation de Newton pour commenter a la
Royal Society
l'œuvre qui, incorporee au tome I des
Principia
, paraitra deux ans plus tard.
Newton decouvre ainsi la
loi universelle de la gravitation
ou de l'attraction universelle en tant que cause des mouvements des planetes, unifiant ainsi la mecanique terrestre et la
mecanique celeste
. Il exprime cette loi de maniere simplifiee par l'expression mathematique suivante :
ou
est le vecteur unitaire indiquant la direction du mouvement,
la force et
une constante de proportionnalite ou
constante gravitationnelle
. Par sa formule resultante des trois lois de Kepler, il explique et demontre les mouvements des planetes sur leur orbite.
En realite, Newton avait muri au fil des annees cette theorie du mouvement des planetes. Ainsi, des l'epoque de l'epidemie de peste ? vers 1665 ?, il avait commence a etudier l'attraction du Soleil sur les planetes. Puis il passa a l'etude de la Lune, mais avec les donnees sur la Terre dont il disposait a l'epoque, les calculs ne tombaient pas juste. Lorsque, en 1675, furent publies les calculs plus exacts des mesures terrestres realises par l'astronome francais
Jean Picard
(1620-1682), il put reprendre ses calculs et verifier que l'hypothese etait juste. Sa vision du mouvement des corps celestes continua d'evoluer et, au milieu de la decennie 1680, il avait generalise la theorie de l'action a distance a presque tous les phenomenes de la nature. A cette epoque, il vivait completement immerge dans son œuvre.
Selon la loi de la gravitation de Newton, la gravitation n'est pas seulement une force exercee par le Soleil sur les planetes, mais tous les objets du cosmos s'attirent mutuellement, ajoutant que les planetes ne parcourent pas deux fois la meme orbite.
La mecanique celeste, qui repose sur les trois lois de Kepler et la loi universelle de la gravitation de Newton, suffit, encore aujourd'hui, a expliquer
[
N 19
]
par le calcul les mouvements des astres dans un univers local, tel que le
systeme solaire
[
44
]
,
[
45
]
!
Newton hors du cadre des sciences naturelles
stricto sensu
Newton et la religion
Newton fut profondement religieux toute sa vie. Fils de
puritains
, il passe plus de temps a l'etude de la Bible que de la science
[
N 20
]
. Une etude de tout ce qu'il a ecrit revele que, sur les 3 600 000 mots qu'il a ecrits, seuls 1 000 000 concernent la science et 1 400 000 la theologie
[
46
]
. Il a notamment produit des ecrits sur la Bible et les
Peres de l'Eglise
, dont
An Historical Account of Two Notable Corruptions of Scripture
, une
critique textuelle
des
Saintes Ecritures
qui a ete remarquee. A Cambridge,
John Locke
, a qui il a parle de ses ecrits theologiques, l'engage a perseverer.
Il croit en un monde
immanent
, mais rejette l'
hylozoisme
implicite de
Leibniz
et
Spinoza
[
47
]
. Il voit une evidence du
dessein divin
dans le systeme solaire :
≪ L'admirable uniformite du systeme planetaire force a y reconnaitre les effets d'un choix ≫
[
N 21
]
. Il insiste cependant sur le fait qu'une intervention divine serait requise pour
≪ reparer ≫
le systeme en raison de la lente croissance de son instabilite
[
48
]
.
Isaac Newton appartient a la
franc-maconnerie
[
49
]
. Il est un ami de
Jean Theophile Desaguliers
et de
James Anderson
, qui ont fonde la
Grande Loge de Londres
en
1717
, marquant le passage de la
maconnerie operative a la maconnerie speculative moderne
[
50
]
.
Selon un avis conteste par Snobelen
[
51
]
, T. C. Pfizenmaier soutient que la vision de Newton sur la Trinite est plus proche de celle de l'
Eglise orthodoxe
que de celle des
catholiques romains
, des
anglicans
et de la plupart des
protestants
[
52
]
.
L'historien
Stephen D. Snobelen
dit
≪ [qu']Isaac Newton etait un
heretique
. Cependant […] il ne fit jamais de declaration publique sur sa propre foi que les orthodoxes auraient consideree comme extremement radicale. Il cacha si bien sa foi que les chercheurs n'ont toujours pas reussi a elucider ses propres croyances ≫
[
51
]
. Snobelen conclut que Newton etait au moins sympathisant du
socinianisme
? il possedait et avait lu consciencieusement au moins huit ouvrages sociniens ?, probablement un
arien
et surtout un
antitrinitarien
[
51
]
; trois formes ancestrales de ce que l'on nomme aujourd'hui l'
unitarisme
. A une epoque notoire pour son intolerance religieuse, il existe peu de traces de l'expression publique des vues radicales de Newton, les plus notables sont ses refus de l'
ordination
et, sur son lit de mort, celui du
dernier sacrement
[
51
]
.
Cette attitude prend un eclairage nouveau avec l'avis autorise exprime par l'economiste
John Maynard Keynes
, qui a achete et analyse les manuscrits de Newton, longtemps tenus confidentiels par la famille de Newton du fait de leur contenu. Il en a dresse une synthese dans une lettre, ≪ Newton, the Man
[
53
]
≫, qui a ete lue en
par son frere Georges, lors des celebrations du bicentenaire de la mort de Newton.
Keynes conclut son analyse en affirmant que Newton
≪ etait plutot monotheiste judaisant de l'ecole de
Maimonide
. Il arriva a cette conclusion, non pas sur des bases pour ainsi dire rationnelles ou de doutes, mais entierement en interpretant les anciennes autorites. Il etait persuade que les documents reveles ne donnaient aucun support aux doctrines de la Trinite qui etaient dues a des falsifications tardives. Le Dieu revele etait un seul Dieu ≫
.
Newton va ainsi adopter ce qu'on pourrait nommer
≪ un positivisme methodologique, en vertu duquel est reconnue l'autonomie du discours scientifique, sans que cette attitude en matiere d'epistemologie implique le renoncement a tout arriere-plan metaphysique et theologique
[
54
]
. ≫
C'est ainsi que, bien que la
loi universelle de la gravitation
soit sa decouverte la plus connue, Newton met en garde ceux qui verraient l'Univers comme une simple machine. Il affirme :
≪ La gravite explique le mouvement des planetes, mais elle ne peut expliquer ce qui les mit en mouvement. Dieu gouverne toutes choses et sait tout ce qui est ou tout ce qui peut etre
[
N 22
]
,
[
55
]
,
[
56
]
. ≫
Newton a ecrit un manuscrit non publie,
Irenicum
, dans lequel il soutient une vision
latitudinaire
de la theologie
[
57
]
.
Newton et Leibniz
La controverse qui a oppose ces deux grands esprits au tout debut du
XVIII
e
siecle, a porte principalement sur deux points. L’un, assez secondaire, concernait leur commune revendication de la decouverte du
calcul infinitesimal
, l’autre, beaucoup plus important, avait trait aux raisons profondes de leur opposition sur la theorie de la gravitation. Si, pour
Gottfried Wilhelm Leibniz
, le mouvement des planetes autour du soleil est du a la circulation harmonique d’un ether fluide autour du soleil qui emporterait les etoiles
[
58
]
, c’est a cause de sa conception du monde. En effet, sa metaphysique lui interdit de concevoir un espace vide, car ce serait
≪ attribuer a Dieu une production tres imparfaite ≫
[
59
]
. Les cartesiens sur ce point etaient proches de Leibniz de sorte que
Roger Cotes
durant la controverse designera cartesiens et leibniziens sous le terme de ≪
plenistes
[
60
]
≫. Bien qu'etant un des premiers partisans de
Rene Descartes
en Angleterre,
Henry More
, un philosophe de l'ecole dite des
Platoniciens de Cambridge
, sera un des premiers a s'opposer a cette conception en affirmant
≪ l'existence effective de l'espace vide infini
[
61
]
≫
. D'une certaine maniere, il ouvre une voie que suivra en partie Newton ulterieurement.
La controverse sera menee avec l'aval de Newton
[
62
]
par certains de ses proches tels que
Samuel Clarke
et Roger Cotes. Elle visait Leibniz et les cartesiens mais ces derniers n'y repondirent pas. Elle a porte sur la conception de Dieu et de facon adjacente sur la notion de liberte et de rationalite. Le sens de cette controverse est important a saisir car pour
Alexandre Koyre
la victoire de Newton fut une victoire a la Pyrrhus remportee a un prix desastreux
≪ C’est ainsi que la force d’attraction ? qui, pour Newton, etait la preuve de l’insuffisance du mecanisme pur et simple, une demonstration de l’existence des forces superieures, non mecaniques, la manifestation de la presence et de l’action de Dieu dans le monde ? cessa de jouer ce role pour devenir une force purement naturelle, propriete de la matiere qui ne faisait qu’enrichir le mecanisme au lieu de le supplanter
[
63
]
≫
.
Concernant la conception de Dieu, pour Alexandre Koyre
[
64
]
,
≪ l'opposition fondamentale est cependant parfaitement claire : le Dieu de Leibniz n'est pas le Seigneur newtonien, qui fait le monde comme il l'entend et continue a agir sur lui comme le Dieu de la Bible l'avait fait pendant les six premiers jours de la Creation. Il est, si j'ose poursuivre la comparaison, le Dieu biblique au jour du Sabbat le Dieu qui a acheve son œuvre et trouve qu'elle represente …le meilleur des mondes possibles… ≫
. A l'inverse de Leibniz, comme l'ecrira Samuel Clarke, pour Newton le Monde est reformable
[
65
]
et s'il a decouvert les lois de l'attraction universelle, il n'a trouve aucune necessite a ce que ces lois fussent telles qu'elles sont. Il a simplement constate leur existence.
Cette recherche de lois necessaires par les leibniziens nie pour Samuel Clarke la liberte des agents. Aussi dans sa quatrieme reponse a Leibniz, il ecrira :
≪ La Doctrine que l’on trouve ici, conduit a la Necessite & a la Fatalite, en supposant que les Motifs ont le meme rapport a la volonte d’un Agent intelligent que les Poids a une Balance… Mais les Etres intelligents sont des Agents ; ils ne sont point simplement passifs & les Motifs n’agissent pas sur eux, comme les Poids agissent sur une Balance. Ils ont des forces actives… ≫
[
66
]
.
Chez Leibniz et chez certains cartesiens francais comme
Nicolas Malebranche
, il y a l'idee que par sa raison, l'homme
≪ peut trouver avec evidence ce que Dieu pouvait faire de mieux
[
67
]
≫
. Au contraire, chez Newton et les newtoniens, la raison tend a chercher a observer les faits, a les expliquer, mais il y a une certaine volonte a ne pas se laisser entrainer vers des explications totales. Newton ecrit dans les
Philosophiae naturalis principia mathematica
:
≪ J'ai explique jusqu'ici les phenomenes celestes & ceux de la mer par la force de la gravitation, mais je n'ai assigne nulle part la cause de cette gravitation ≫
[
68
]
.
Influence de Newton sur les autres sciences au
XVIII
e
siecle
Pour
Georges Gusdorf
[
69
]
,
≪ l'imitation de Newton devient l'ambition secrete de tous les savants, quelle que soit leur science. Le systeme de Newton de l'intelligibilite est admis comme le prototype de toute connaissance parvenue a un etat d'achevement definitif ≫
.
Pour Dellemotte
[
70
]
, chez
Adam Smith
, dans la
Theorie des sentiments moraux
, la sympathie occupe dans le domaine moral la meme fonction que le principe de gravitation. Rappelons qu'Adam Smith est un admirateur de Newton et qu'il a redige une
Histoire de l'astronomie
d'une grande importance pour comprendre le cadre de sa pensee. Pour
Elie Halevy
, l'
utilitarisme
de
Jeremy Bentham
peut se definir comme
≪ un newtonianisme, ou si l'on veut, un essai de newtonianisme applique aux choses de la politique et de la morale
[
71
]
≫
ou le principe de l'association et celui de l'utilite tiennent le role du principe de l'attraction universelle chez Newton
[
72
]
.
D'Alembert
, dans le Discours preliminaire a l'
Encyclopedie
, loue Newton d'avoir appris a la philosophie (a l'epoque, ce mot designe aussi la science)
≪ a etre sage, et a contenir dans de justes bornes cette espece d'audace que les circonstances avaient force Descartes a lui donner ≫
[
73
]
. Cette approche marque l'Encyclopedie qui doit accepter que la connaissance soit lacunaire et que l'esprit ne puisse pas tout ordonner, mesurer et ranger. Si D'Alembert a entendu parler des travaux metaphysiques de Newton, il les tient pour peu importants ; pour lui, le Newton de la metaphysique est
John Locke
, dont
≪ on peut dire qu'il crea la metaphysique a peu pres comme Newton avait cree la physique
[
74
]
≫
. En France
[
N 23
]
, la reception de la theorie de la gravitation de Newton sera lente, car elle mettra du temps a supplanter la theorie de
Rene Descartes
fondee sur les tourbillons ; elle finit de s'imposer avec la parution de l'Encyclopedie.
Newton et l'alchimie
Synthese entre le mecanisme et l'alchimie
Newton s'initie a la chimie en 1666 par la lecture du livre de
Robert Boyle
Of Formes
, dont il tire un glossaire chimique
[
75
]
. Il commence a etudier de facon tres intensive l'
alchimie
, en 1668
[
76
]
ou 1669
[
77
]
et poursuit ses recherches pendant au moins trente ans, jusqu'en 1696, a la suite de l'explosion de son laboratoire. Ses premieres tentatives de publication de travaux (concernant l'optique) se soldant par des controverses epuisantes ? avec
Hooke
notamment ?, il se refugie dans le mutisme au moment ou il plonge dans les recherches alchimiques. En outre, il fait certainement partie d'un reseau secret d'alchimistes probablement constitue a partir du
cercle Hartlib
de Londres
[
78
]
. Il se choisit egalement le pseudonyme alchimique
Ieoua Sanctus Unus
qui signifie en francais : ≪ Jehovah Unique Saint ≫, mais qui est aussi une
anagramme
d’Isaac Neuutonus
[
79
]
. Durant plus de 25 ans, Newton conservera le secret sur ses activites et surtout sur ses contacts, desquels il recoit de tres nombreux ouvrages et traites alchimiques, qu'il annote et recopie jusqu'a se constituer une des plus vastes bibliotheques alchimiques de son epoque
[
80
]
.
Une grande partie de ses ecrits de tradition alchimiste, non publies, seront oublies ou mal interpretes : lorsqu'en 1872 un descendant de sa sœur fait don a l'universite de Cambridge des ecrits et livres conserves par sa famille, le bibliothecaire renvoie a celle-ci une malle contenant les ecrits ≪ n'etant pas de nature scientifique
[
81
]
≫ dont une grande partie de ses travaux alchimiques.
L'absence, jusqu'en 1936, d'etude d'une grande partie de ses manuscrits alchimiques, l'enorme influence de Newton sur le monde scientifique ainsi qu'un mouvement de rejet de l'alchimie ne au cours du
XVIII
e
siecle, amenent une grande partie de ses premiers biographes a differents types d'approches. Par exemple,
David Brewster
, auteur de la premiere biographie scientifique de reference, tente de separer l'alchimie pratiquee par Newton de celle qu'il considere comme une supercherie tout en ne comprenant pas qu'un tel genie ait pu s'abaisser a cette pratique
[
82
]
;
Louis Trenchard More
considere que les travaux alchimiques de Newton n'etaient qu'une facon de
≪ se delasser l'esprit ≫
[
83
]
, qu'ils auraient pu etre gouvernes par l'appat du gain ou encore qu'ils etaient le symptome d'une tension mystique sans rapport avec le reste de son œuvre scientifique
[
84
]
. L'alchimie a laquelle Newton se forme et qu'il pratique durant de nombreuses annees est ainsi une facette souvent meconnue de son œuvre.
Pour
Keynes
, qui reunira la plupart de ces ecrits disperses lors d'une vente aux encheres en
1936
, ≪ Newton n'est pas le premier de l'
age de la Raison
. Il est le dernier des Babyloniens et des Sumeriens, le dernier grand esprit qui a contemple le monde visible et intellectuel avec les memes yeux que ceux qui ont commence a construire notre heritage intellectuel il y a quelque 10 000 ans
[
85
]
≫. Ce n'est qu'apres la redecouverte de ces manuscrits que ses biographes replaceront ses travaux alchimiques dans l'ensemble de son œuvre scientifique.
Au
XVII
e
siecle, l'alchimie a une reputation ambigue. Souvent consideree populairement comme faisant partie du domaine des
charlatans
a cause de la quete de la transformation des metaux en or, l'alchimie est cependant continument pratiquee et etudiee durant tout le
XVII
e
siecle par de nombreux philosophes de la nature parce qu'elle propose une vision d'ensemble coherente pour la totalite des phenomenes naturels
[
86
]
,
[
87
]
. En ce sens, elle rejoint la
philosophie mecaniste
dans sa volonte d'une description universelle de la Nature.
≪ La transformation des corps en lumiere et de la lumiere en corps est tres conforme au cours de la nature, qui semble se complaire aux transmutations
[
88
]
. ≫
En revanche, les deux philosophies sont separees de facon fondamentale sur un point : pour les mecanistes la matiere est inerte, composee de particules caracterisees par leur forme et dont le mouvement est regi uniquement par les lois simples du choc ou de la pression ; pour les alchimistes la matiere n'est que le vehicule de principes actifs qui regissent le monde selon des lois d'attraction et de repulsion, de copulation de principes male et femelle, et dont l'esprit est partie prenante
[
89
]
.
≪ Concevons les particules des metaux […] comme douees d'une double force. La premiere est une force d'attraction et est plus forte, mais elle decroit rapidement avec la distance. La seconde est une force de repulsion qui decroit plus lentement, et, pour cette raison, s'etend plus loin dans l'espace
[
90
]
. ≫
Neanmoins, pour les philosophes de l'epoque de Newton, la separation des deux philosophies n'est pas forcement evidente, et elles peuvent meme etre concues comme complementaires
[
91
]
. Richard Westfall avance que ce sont peut-etre les possibilites de description universelle offertes par le mecanisme et l'alchimie qui ont pousse Newton a ne se fermer aucune des deux voies de travail. L'interet de Newton pour l'alchimie residerait dans une ≪ rebellion ≫ contre les limites restrictives imposees par la philosophie mecaniste
[
92
]
ainsi que par la volonte de depasser le mecanisme de
Rene Descartes
.
Dans un ouvrage intitule
De la gravitation et de l'equilibre des fluides
(date au plus tot de 1668), il reproche notamment a Descartes un ≪ atheisme ≫ decoulant de la stricte separation du corps et de l'ame et de la supposition selon laquelle le monde materiel mecaniste n'a pas de dependance envers Dieu
[
93
]
. Pour B. J. T. Dobbs, une premiere periode d'etudes alchimiques, qui s'acheve en 1675, et toute la suite de ses recherches scientifiques visent a integrer la mecanique et l'alchimie en une synthese reconciliant la vision corpusculaire et neutre de la matiere d'une part et les interactions a distance (ou ≪ affinites ≫) d'autre part, ce qu'il realisera
in fine
grace a l'introduction du concept de
force
[
94
]
. Le concept de force, et notamment de la force d'attraction gravitationnelle, bien qu'actuellement considere comme le fondement meme de la mecanique etait en effet considere a l'epoque par les mecanistes comme une resurgence de l'occultisme et provoqua de vives reactions comme celle de
Christiaan Huygens
qui ecrit en 1687 quelques jours apres la sortie des
Principia
:
≪ Je souhaite de voir le livre de Newton. Je veux bien qu'il ne soit pas Cartesien pourvu qu'il ne nous fasse pas des suppositions comme celle de l'attraction ≫
[
95
]
.
Recherches et etudes alchimiques
Par l'ampleur de son travail dans ce domaine, Newton peut etre considere comme un alchimiste hors pair en Europe
[
87
]
. De 1668 a 1675, Isaac Newton pratique l’alchimie. En 1669, sa comptabilite indique une importante acquisition de materiel de laboratoire liee a ses travaux en alchimie : un fourneau, un melangeur, divers produits chimiques et une compilation de traites d'alchimie
[
96
]
.
Certains considerent que l'
alchimie
est presente a des degres divers dans toute son œuvre scientifique et qu'elle permet d'en comprendre la genese voire l'unite
[
97
]
,
[
98
]
. Pour ses travaux, il se fondera sur une abondante bibliographie, dont les ouvrages suivants
[
99
]
:
Il etablit une synthese qui, appliquee a l’astronomie, lui fait tirer les conclusions suivantes :
≪ La meilleure eau est attiree par le pouvoir de notre Soufre qui git cache dans l’antimoine. Car l’antimoine etait denomme Aries [Belier] par les Anciens. Parce qu'Aries est le premier signe du zodiaque dans lequel le Soleil commence a etre exalte et que l’or est surtout exalte dans l’antimoine […]. L’air engendre le Chalybs ou aimant, et cela fait apparaitre l’air. Ainsi le pere de celui-ci est le Soleil (l’or) et sa mere la Lune (l’argent). C’est ce que porte le vent dans son ventre ≫
[
101
]
. Plus tard, il pense avoir decouvert le mercure philosophique et donne la modalite precise de l’operation
[
102
]
.
Il fonde ≪ l’hypothese 3 ≫ : ≪ Tout corps peut etre transforme en n’importe quel autre corps, et prendre successivement tous les degres de qualites
[
103
]
. ≫
Posterite
Diffusion des idees de Newton
La diffusion des idees de Newton ne s'est faite qu'assez lentement, mais fut tout a fait profonde sur le long terme. Ses travaux mathematiques sont diffuses et prolonges par
Humphry Ditton
en 1706 puis par
William Jones
en 1711. La premiere edition de l'ouvrage le plus celebre de Newton, les
Principia
, rediges de plus en latin, n'avait ete imprimee qu'a 250 exemplaires. Une seconde edition de 750 exemplaires en
1713
a accelere cette diffusion.
Le premier scientifique francais qui a pris connaissance de l'œuvre de Newton fut
Maupertuis
, qui lors de son sejour en Angleterre en 1728, a appartenu a la
Royal Society
de Londres. Maupertuis etait membre de l'
Academie des sciences
en France. De retour a Paris, Maupertuis decida de faire reconnaitre a ses pairs les theories de Newton : il publia un texte
Sur les lois de l'attraction
dans les Memoires de l'Academie en 1732, puis un
Discours sur la figure des astres
. A cette occasion, Maupertuis noua une amitie avec Voltaire. Les travaux de Maupertuis sur Newton relancerent les debats entre partisans et adversaires de ce dernier
[
104
]
.
C'est paradoxalement un homme de lettres, philosophe francais de surcroit, qui va propager les idees de Newton :
Voltaire
fit un sejour en Angleterre entre 1726 et 1728 et fut tres impressionne par les funerailles nationales de Newton auxquelles il assista en
[
105
]
. Lors de son sejour, parmi les nombreux contacts a haut niveau qu'il put avoir, Voltaire entretint des relations avec
Samuel Clarke
, ami de Newton. Il n'eut de cesse, par la suite, de repandre les idees nouvelles dans une France qui etait encore acquise a la
theorie des tourbillons
de
Descartes
. Voltaire ecrivit deux essais sur Newton : l'
Epitre sur Newton
en 1736, et les
Elements de la philosophie de Newton
en 1738
[
106
]
.
L'
Encyclopedie de Diderot et d'Alembert
va egalement contribuer a repandre les theories de Newton, par l'intermediaire des articles d'astronomie dont la redaction a ete prise en charge principalement par
d'Alembert
, mathematicien et philosophe, qui salue le genie de Newton dans le
Discours preliminaire de l'Encyclopedie
, et lui consacre bien sur un article
[
107
]
.
Au
XIX
e
siecle, l'influence de Newton fut si profonde que
Claude Henri de Rouvroy de Saint-Simon
prit la gravitation universelle comme principe fondamental de son
systeme philosophique
[
108
]
.
Au
XX
e
siecle, l'historien et philosophe des sciences
Thomas Kuhn
estime que Newton est a l'origine d'une des plus grandes
revolutions scientifiques
de l'Histoire
[
109
]
.
La mecanique newtonienne aujourd'hui
Certains phenomenes qui restaient sans solution dans le cadre de la mecanique newtonienne, comme la
precession du perihelie de Mercure
, trouvent aujourd'hui une explication avec la
theorie de la relativite generale
d'
Einstein
. Notons en outre que la loi de Newton n'est pas capable de s'appliquer aux trous noirs, ni a la deviation de la lumiere par la gravitation. Le philosophe des sciences
Thomas Kuhn
affirme que la theorie d'Einstein ne peut etre acceptee que si l'on tient celle de Newton pour fausse. De surcroit, Einstein definit plutot la gravitation par les torsions de l'espace-temps. Il s'agit d'une nouvelle
revolution scientifique
, qui s'accompagne d'un changement majeur de
paradigme
[
110
]
.
Hommages
De nombreux instruments, methodes, objets et institutions ont ete nommes en l'honneur d'Isaac Newton. Pour les articles qui leur sont consacres, voir la page
Newton
, notamment dans les domaines
de l'astronomie et de la planetologie
,
des mathematiques
et
de la physique
.
Œuvres
Œuvres scientifiques
- De motu corporum in gyrum
(Du mouvement des corps sur orbite), ouvrage envoye a
Edmond Halley
en 1684. En francais :
Du mouvement des corps
, Gallimard, coll. ≪ Tel ≫, Paris, 1995
(
ISBN
2-07-072560-X
)
- De gravitatione et equipondio fluidorum
. En francais :
De la gravitation
, Gallimard, coll. ≪ Tel ≫, Paris, 1995
(
ISBN
2-07-072560-X
)
- Philosophiae naturalis principia mathematica
, Londres,
1687
,
2
e
ed.
1713
,
3
e
ed.
1726
.
- Opticks
, Londres,
1704
. Il s'agit d'un ouvrage majeur dans l'histoire des sciences, traitant de la lumiere et de sa composition. En francais :
Optique
, Christian Bourgois editeur, Paris, 1989.
- Arithmetica universalis
, publie en
1707
rassemble des notations sur divers concepts mathematiques.
- Lectiones opticae
, publie a titre posthume en 1728.
Autres œuvres, publiees a titre posthume
- Method of Fluxions and Infinite series
(≪ Methode des fluxions et des suites infinies ≫) : ouvrage qui presente la methode des suites de fractions continuees a l'infini, et qui l'applique au calcul des tangentes (correspondant au concept moderne de derivee), date par l'auteur de 1671 mais publie en 1736 seulement, apres sa mort, et traduit par
John Colson
du latin en anglais ; traduit en francais par
Buffon
en 1740
[
111
]
.
- A treatise of the system of the world
, publie a titre posthume en 1728.
- The chronology of ancient kingdoms amended
(La chronologie des anciens royaumes corrigee), publie a titre posthume en 1728.
- Observations upon the prophecies of Daniel and the apocalypse of St John
, publie a titre posthume en 1733.
- Two letters of Sir Isaac Newton to
M.
Leclerc…containing a Dissertation upon the Reading of the Greek Text
, publie a titre posthume en 1754.
Œuvres non publiees
- Of Natures Obvious Laws & Processes in Vegetation
(Des lois evidentes de la nature et du processus de la vegetation) (1671?75), ouvrage sur l'alchimie non publie
[
112
]
.
Ouvrages rassemblant des ecrits de Newton
Ouvrages numerises
- Sur Archive
.
- Sur Gallica
.
- (en)
Opticks, or a Treatise of the Reflections, Refractions, Inflexions and Colours of Light
,
4
e
edition (1730), ouvrage numerise sur
archive.org
- Principes mathematiques de la philosophie naturelle
, traduit en francais par la
marquise du Chatelet
(lire en ligne sur
Gallica
:
vol. 1
et
vol. 2
).
.
- (el)
Carnet manuscrit de Newton, etudiant a Trinity College (1661-1665), numerise par l'Universite de Cambridge
- Optique de Newton
,
t.
I
et
t.
II
, sur
Gallica
, traduction francaise de
Jean-Paul Marat
(1787)
Dans la culture
- ≪ La Nature et ses lois gisaient dans la nuit.
- Alors Dieu dit : ≪ Que Newton soit ! ≫ et la lumiere fut
[
N 24
]
. ≫
- William Blake
a fait de Newton le sujet de l'une de ses gravures, en
1795
.
- Newton est l'un des personnages de la piece de theatre
Les Physiciens
de
Friedrich Durrenmatt
.
- Isaac Newton est l'un des personnages reguliers de la
Rubrique-a-brac
de
Gotlib
. Il y apparait dans un gag recurrent mettant en scene la pomme qui, en lui tombant sur la tete, l'amene a concevoir la theorie de la
gravitation
. La pomme est remplacee, dans de nombreux gags, par des objets de toute sorte voire des animaux, quand ce n'est pas lui qui tombe sur le sujet. Il est assez resigne a ce statut de victime et interpelle le lecteur a l'occasion : ≪ Je sens que ca va encore etre pour ma pomme ≫.
- Isaac Newton apparait dans le film
L'Histoire de l'humanite
d'
Irwin Allen
avec
Hedy Lamarr
.
- Isaac Newton apparait dans l'anime
Vision d'Escaflowne
, bien qu'il ne soit jamais designe que sous le nom d'≪ Isaac ≫. Transporte dans un autre monde, Gaia, il apportera sa science a une nation pauvre et aride pour en faire le plus puissant empire industriel de la planete
[
113
]
.
- Dans la serie
Star Trek : La Nouvelle Generation
,
Data
joue regulierement au poker dans son
holodeck
en compagnie d'Isaac Newton ainsi que d'
Albert Einstein
et
Stephen Hawking
.
Notes et references
Notes
- ↑
a
b
c
et
d
Les dates du
et
que l'on trouve, notamment sur son tombeau a l'
abbaye de Westminster
, pour la naissance et le deces d’Isaac Newton font reference au
calendrier julien
anglais, mais correspondent bien au
et au
du
calendrier gregorien
; lequel n'est adopte en Grande-Bretagne qu'en
1752
, avec pour consequence supplementaire l'adoption de la date du
comme jour de l'an (avant 1752, le changement d'annee s'effectuait en Angleterre le
). En reference on pourra consulter le site de l'
Academie des sciences
(
voir ce lien
) qui donne cependant la meme annee de deces (1727) dans les deux calendriers, adoptant implicitement la convention anglaise dite
New Style
(en)
qui corrige les dates du calendrier julien de l'epoque en utilisant le
pour le changement d'annee. Voir egalement a ce sujet : Michel Toulmonde,
Les dates de Newton
, dans
L'Astronomie
,
,
p.
93 (une version anterieure de l'article parue dans les
Cahiers Clairaut
est disponible
en ligne
[PDF]
).
- ↑
Son pere, qui s'appelle aussi Isaac, vient d'une famille de paysans qui ont considerablement ameliore leur situation economique au cours du siecle precedent. Isaac pere est considere comme "seigneur" de son petit domaine, rang superieur a celui de simple proprietaire. En
, il epouse
Hannah Ayscough
, qui appartient a une famille d'un rang social superieur au sien, mais victime de grandes difficultes economiques. Ref.bibliographique Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier (Trad.) P.15-16
- ↑
Etudiant diplome ayant obtenu une bourse de recherche.
- ↑
Terme qui designe un eleve charge d'effectuer de menus travaux pour des etudiants fortunes. A la difference du
sizar
, le
subsizar
est un etudiant-serviteur qui doit de plus payer sa nourriture de ses propres deniers.
- ↑
En premiere annee, on travaille sur la lecture, l'ecriture, la rhetorique, on reserve une part importante aux langues classiques ? surtout le latin et le grec, sans oublier l'hebreu ?, la Bible, l'œuvre d'Aristote, l'histoire, la poesie. Les deux annees suivantes, on etudie la dialectique. En quatrieme annee, on etudie la philosophie qui inclut la metaphysique, l'ethique, la physique et les mathematiques.
- ↑
Depuis l'age de dix ans, il note dans des carnets ses pensees et ses actes.
- ↑
Son professeur qui l'influencera dans sa conception de l'espace absolu. Ref. Franck E. Manuel,
A Portrait of Isaac Newton
, P. 87.
- ↑
Cette exigence lui causa bien des problemes et faillit lui faire abandonner ses etudes.
- ↑
Dans l'intention de regler la querelle sur les couleurs, il avait decide d'ecrire une œuvre plus complete, reunissant ses multiples experiences et expliquant une fois pour toutes sa theorie optique.
- ↑
Lettre datee du
, destinee a l'homme politique Samuel Pepys.
- ↑
Mais, avec la precaution qui le caracterise, n'abandonne pas sa chaire lucasienne avant 1701, annee ou il la laisse a
William Whiston
, son substitut lorsqu'il est a Londres.
- ↑
Il conservera ce poste jusqu'a sa mort.
- ↑
Lors d'une de ses rares visites, il montre un sextant de navigation sur lequel il est en train de travailler. Apres que Hooke lui eut affirme qu'il en avait invente le modele trente ans auparavant, il cesse d'assister aux seances.
- ↑
Quand parait son
Optique
, Newton explique dans l'introduction pourquoi, l'ayant ecrite des annees auparavant, il ne l'avait pas encore publiee :
≪ J'ai retarde l'impression jusqu'a maintenant pour eviter de m'enferrer dans des disputes sur ces questions, et je l'aurais differee encore sans l'insistance de mes amis ≫
. Beaucoup lisent entre les lignes et soupconnent que les disputes auxquelles il se refere sont celles qui l'opposaient a Robert Hooke.
- ↑
I can calculate the motions of the heavenly bodies, but not the madness of people.
- ↑
Au tournant des
XVIII
e
et
XIX
e
siecles, le mathematicien
Joseph-Louis Lagrange
disait que Newton etait le plus grand genie qui ait jamais vecu et qu'il etait aussi
≪ le plus chanceux car nous ne pouvons trouver le systeme du monde plus d'une fois ≫
(
(en)
Fred L. Wilson,
History of Science : Newton
citation extraite de : Delambre, M. ≪ Notice sur la vie et les ouvrages de M. le comte J. L. Lagrange ≫,
Œuvres de Lagrange
, I, Paris, 1867, p. xx).
- ↑
A l'ete 1686, Newton ecrit a Halley pour lui raconter qu'il a termine le premier livre pendant l'hiver, mais que, comme celui-ci est plus long que prevu, il a decide de le diviser en deux parties. Quand il estime le premier tome acheve, il demande a son assistant de le recopier au propre et de l'envoyer a la
Royal Society
, dont les membres couvrent le travail d'eloges dithyrambiques. Cependant, Robert Hooke pretend que beaucoup des idees qui apparaissent dans l'ouvrage sont en fait les siennes. La premiere reaction de Newton est d'abandonner la redaction du troisieme livre, alors deja en revision. Heureusement, grace aux talents diplomatiques de Halley, il accepte de poursuivre son travail. A l'automne 1686, Newton termine le deuxieme livre ou il torpille sans pitie les theories cartesiennes, notamment en matiere de
philosophie naturelle
.
- ↑
Il maintient une etroite relation avec Newton pendant pres de cinq ans et, pour des raisons inconnues, leur amitie cesse brusquement en 1694 et les deux hommes prennent leurs distances.
- ↑
Toutefois la valeur observee de la
precession du perihelie de Mercure
, 5 600 secondes d'arc par siecle, differe quelque peu de la valeur, 5 557 secondes d'arc, predite a l'aide des seules lois de la mecanique celeste newtonienne. Il faut faire appel a la theorie de la
relativite generale
due a
Albert Einstein
pour expliquer et calculer l'ecart constate de 43 secondes d'arc par siecle
- ↑
Il en vient a la lire en hebreu.
- ↑
Citation originale :
≪
Such a wonderful uniformity in the planetary system must be allowed the effect of choice.
≫
- ↑
Citation originale : ≪
Gravity explains the motions of the planets, but it cannot explain who set the planets in motion. God governs all things and knows all that is or can be done.
≫.
- ↑
Parmi les facteurs de resistance, il est possible de noter l'influence de
Fontenelle
, ainsi que des jesuites dont les colleges sont alors dominants en France. Sur ces points on pourra se reporter a
Gusdorf 1971
,
p.
172-178.
- ↑
Citation originale :
≪
Nature and nature's laws lay hid in night. God said “Let Newton be” and all was light.
≫
.
References
- ↑
Loi de la gravitation universelle
- Newton,
Euler
et
Laplace
. De Prosper Schroeder,
p.
50-51
.
- ↑
a
et
b
Principes mathematiques de la philosophie naturelle
,
t.
I
, sur Gallica, trad. francaise de la
marquise du Chatelet
(1706-1749).
- ↑
a
et
b
Principes mathematiques de la philosophie naturelle
, tome II
, sur Gallica, trad. francaise de la
marquise du Chatelet
(1706-1749).
- ↑
James Gleick
, preface de
Trinh Xuan Thuan
,
Isaac Newton : un destin fabuleux
,
Editions Dunod
, 2005, 320 p.
- ↑
Ref. Frank E. Manuel, biographe de Newton.
- ↑
Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier 2018
,
p.
15-20.
- ↑
Voltaire ecrira meme qu’il n’aura connu aucune femme de sa vie. Cf. œuvres completes de
Voltaire
:
Melanges
,
t.
17
, Paris, Lahure et Cie, 1860,
p.
81.
- ↑
Œuvres completes
de
Bernard Le Bouyer de Fontenelle
,
t.
I
,
partie I
, Paris, Belin, 1818,
p.
387.
- ↑
Nouvelle Biographie generale : depuis les temps les plus recules jusqu'a nos jours
,
t.
37
, Paris, Firmin-Didot, 1863,
p.
842.
- ↑
Newton et l'arc-en-ciel, un article de Linternaute.com paru en aout 2006
.
- ↑
Claudine
Hermann
, ≪
La traduction et les commentaires des Principia de Newton par Emilie du Chatelet
≫,
Bibnum. Textes fondateurs de la science
,
(
ISSN
2554-4470
,
lire en ligne
, consulte le
)
- ↑
Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier 2018
,
p.
21-29/61.
- ↑
Revue des deux mondes. Tome 6, pages 541 a 543 (Bureau de la revue des deux mondes, Paris - 1856).
- ↑
Revue des cours scientifiques de la France et de l’etranger
, Paris, Germer-Bailliere, 1864-1865,
p.
196-197
.
- ↑
Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier 2018
,
p.
80-81/108-110.
- ↑
Monnaie et Histoire: Les univers des monnaies metalliques jusqu'a la Premiere Guerre mondiale
. Michel Aglietta (Universite de Paris 10 - Nanterre EconomiX).
- ↑
"The Queen's 'great Assistance' to Newton's election was his knighting, an honor bestowed not for his contributions to science, nor for his service at the Mint, but for the greater glory of party politics in the election of 1705."
Westfall 1994
,
p.
245.
- ↑
(en)
Notice d'autorite personne
sur le site de la
Library of Congress
.
- ↑
a
et
b
Alejandro
Jenkins
, ≪
Isaac Newton's sinister heraldry
≫,
arXiv:1310.7494 [physics]
,
(
lire en ligne
, consulte le
)
.
- ↑
Regis Olry, ≪
Crane, tibias, pirates et heraldique
≫, sur
oraprdnt.uqtr.uquebec.ca
(consulte le
)
.
- ↑
(en)
Andrew Odlyzko, ≪
Isaac Newton and the perils of the financial South Sea
≫,
Physics Today
,
vol.
73,
n
o
7,
,
p.
30-36
(
DOI
10.1063/PT.3.4521
)
.
- ↑
Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier 2018
,
p.
114/125/150-151.
- ↑
Newton,
Principes mathematiques de philosophie naturelle
(1687),
livre III
,
scholium generale
.
- ↑
Traduction francaise faite en 1787 de l’
Optique
de Newton par Jean-Paul Marat
.
- ↑
J. T. Dobbs, (December 1982), ≪ Newton's Alchemy and His Theory of Matter ≫,
Isis
73 (4):
p.
523. doi:10.1086/353114. quoting Opticks.
- ↑
Opticks Bk. II, Props. XII-L.
- ↑
Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier 2018
,
p.
58-61/73-80.
- ↑
Nouvelle biographie generale : depuis les temps les plus recules jusqu'a nos jours
. Murray et Nicolini, Tome 37, page 867 (Firmin Didot, Paris - 1863).
- ↑
Critique de l’Arc-en-Ciel Newtonienne - Observations physiques dediees au roy
. De
Jacques Gautier d'Agoty
,
Critique de l'arc-en-ciel newtonienne et de la theorie des couleurs
.
- ↑
Chroa-genesie, ou generation des couleurs, contre le systeme de Newton
.
Jacques Gautier d'Agoty
, dont la dissertation a ete lue a l'assemblee de l'Academie des sciences, a Paris, le 22 novembre et 26 du meme mois 1749.
- ↑
Jean-Jacques Rousseau retablit la predominance de Newton
.
- ↑
William Stukeley,
Memoirs of sir Isaac Newton's Life
, 1752.
- ↑
Jean-Pierre Luminet
, ≪
Le pommier de Newton
≫, sur
blogs.futura-sciences.com
,
(consulte le
)
.
- ↑
(en)
James Lees-Milne,
A guide to Britain's historic buildings preserved by the National Trust
, B.T. Batsford,
,
p.
88
.
- ↑
(en)
John Fauvel
,
Raymond Flood
et
Robin J. Wilson
,
Oxford Figures : 800 Years of the Mathematical Sciences
, Oxford,
Oxford University Press
,
, 296
p.
(
ISBN
0-19-852309-2
)
,
p.
121-122
.
- ↑
"Loi de la gravitation universelle de Newton"
par
Euler
et
Laplace
p.
50-51
.
- ↑
Histoire generale des sciences
. Rene Taton, Roger Arnaldez, page 245 (Presses universitaires de France - 1995).
- ↑
Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier 2018
,
p.
87-88.
- ↑
(fr)
La methode des fluxions, et les suites infinies
, par M.le chevalier Newton. 1740.
.
- ↑
L’Investigateur. Pages 136 & 137 (Journal de L’Institut historique de France - 1857).
- ↑
(de + fr)
Der Briefwechsel von Johann I
Bernoulli
, Band 3. P. Costabel, Pierre Varignon, J. Peiffer, David Speiser, Otto-Spiess-Stiftung. Notes en francais :
p.
541 &
p.
542 (Birkhauser - 1992)
(
ISBN
3764326379
)
.
- ↑
Nouvelle biographie generale depuis les temps les plus recules jusqu'a nos jours
.
Jean Chretien Ferdinand
, Murray, Nicolini. Tome 37, page 874 (Firmin Didot - 1863).
- ↑
Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier 2018
,
p.
108-109.
- ↑
Encyclopedie, ou dictionnaire raisonne des sciences, des arts et des metiers
. De Denis Diderot, Jean Le Rond d'Alembert, Tome 36, p. 180 (Pellet, 1779).
- ↑
Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier 2018
,
p.
86-91.
- ↑
The Correspondence of Isaac Newton, edite par H.W.Turnbull, F.R.S., Cambridge 1961, tome 1, pag. XVII
.
- ↑
Renee Bouveresse, Lodewijk Meijer,
Spinoza et Leibniz
, Vrin, 1992,
p.
85.
(
ISBN
9782711611232
)
.
- ↑
Opticks
, seconde edition 1706. Query 31.
- ↑
GLNF, Histoire de la franc-maconnerie depuis 1717
.
- ↑
Dictionnaire universel de la franc-maconnerie
.
- ↑
a
b
c
et
d
(en)
Stephen D. Snobelen,
British Journal for the History of Science
,
vol.
32,
, 381?419
p.
, PDF
(
DOI
10.1017/S0007087499003751
,
lire en ligne
)
, ≪
Isaac Newton, heretic : the strategies of a Nicodemite
≫
.
- ↑
(en)
T. C. Pfizenmaier,
Journal of the History of Ideas
,
vol.
58,
, 57?80
p.
, ≪ Was Isaac Newton an Arian ? ≫
.
- ↑
(en)
≪
John Maynard Keynes: Newton, the Man
≫, The MacTutor History of Mathematics archive,
(consulte le
)
.
- ↑
Gusdorf 1971
,
p.
156.
- ↑
J.H.Tiner,
Isaac Newton : Inventor, Scientist and Teacher
, Milford, Michigan, U.S., Mott Media,
.
- ↑
Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier 2018
,
p.
105-106.
- ↑
James E.Force, Richard Henry Popkin,
Newton and Religion: Context, Nature, and Influence
(1999), p. 146 et p. 175.
- ↑
Koyre 2003
,
p.
277.
- ↑
Leibniz cite
in
Koyre 2003
,
p.
303.
- ↑
Koyre 2003
,
p.
281.
- ↑
Koyre 2003
,
p.
171.
- ↑
Koyre 2003
,
p.
286.
- ↑
Koyre 2003
,
p.
334.
- ↑
Koyre 2003
,
p.
291.
- ↑
Koyre 2003
,
p.
294.
- ↑
Koyre 2003
,
p.
307.
- ↑
Roger Cotes
Preface a la
2
e
edition des
Principia
cite
in
Koyre 2003
,
p.
279.
- ↑
Cite
in
Koyre 2003
,
p.
273.
- ↑
Gusdorf 1971
,
p.
180.
- ↑
Dellemotte 2002
,
p.
49.
- ↑
Halevy,
La formation du radicalisme philosophique (1901-1904)
p.
14, cite in
Dellemotte 2002
,
p.
49.
- ↑
Halevy,
La formation du radicalisme philosophique (1901-1904)
, Puf,
p.
15.
- ↑
D'Alembert 2000
,
p.
130.
- ↑
D'Alembert 2000
,
p.
131.
- ↑
Westfall 1994
,
p.
325.
- ↑
Dobbs 2007
,
p.
169.
- ↑
Westfall 1994
,
p.
329.
- ↑
Westfall 1994
,
p.
332.
- ↑
Westfall 1994
,
p.
334.
- ↑
Westfall 1994
,
p.
331-333.
- ↑
Auffray 2000
,
p.
6.
- ↑
Brewster 1855
,
p.
371-372, cite dans
Dobbs 2007
,
p.
35.
- ↑
More 1934
,
p.
26, cite dans
Dobbs 2007
,
p.
36.
- ↑
More 1934
,
p.
161, cite dans
Dobbs 2007
,
p.
37.
- ↑
John Maynard Keynes
,
Newton, the Man
, dans
The Royal Society Newton Tercentenary Celebrations
, Cambridge University Press, 1946,
p.
27. Trad. : "Newton, le dernier des alchimistes",
Alliage
,
n
o
22, printemps 1995.
- ↑
Westfall 1994
,
p.
46.
- ↑
a
et
b
Gleick 2005
,
p.
99-100.
- ↑
Newton,
Optique
, question 30.
- ↑
Westfall 1994
,
p.
344.
- ↑
A. R. Hall et
M. Boas
(ed.),
Unpublished Scientific Papers of Isaac Newton
, Cambridge University Press, 1978,
p.
336-338.
- ↑
Westfall 1994
,
p.
47.
- ↑
Westfall 1994
,
p.
345-346.
- ↑
Westfall 1994
,
p.
349.
- ↑
Dobbs 2007
,
p.
274.
- ↑
Lettre de Huygens a Fatio de Thuillier
in
Christiaan Huygens,
Œuvres
,
vol.
XI, Societe hollandaise des sciences (1950),
, p. 190.
- ↑
Jose Munoz Santonja et Philippe Garnier 2018
,
p.
61.
- ↑
Introduction aux manuscrits alchimiques d’Isaac Newton
.
- ↑
≪ Il lui faut donc trouver la cle permettant de traduire les textes enigmatiques des experimentateurs hermetistes en termes de processus naturels susceptibles de verifications en laboratoire. Il retient les opinions de 19 autorites : Morenius, Hermes,
Thomas d’Aquin
, Roger Bacon […]. Confiant en ce que l’alchimie des anciens recele la verite qu’il recherche, il etablit une liste de prepositions construites a partir de citations empruntees au
Theatrum Chymicum
[…]. Il redige un second essai sur le meme theme, il y affirme : ‘Toutes choses sont corruptibles, toutes choses peuvent etre engendrees, seule la nature travaille sur des substances humides, et avec une chaleur douce…’ (Dibner collection, Smithsonian Inst. Lib., Washington MS 16, f.25) ≫ :
Auffray 2000
,
p.
97-98.
- ↑
Auffray 2000
,
p.
66-113.
- ↑
dont il achete en 1669 la derniere edition en six volumes (1659-1661) (Brewster cite dans
Dobbs 2007
,
p.
173-174 ;
Westfall 1994
,
p.
329).
- ↑
I. Newton,
Collectiones ex novo lumine chymico quae ad praxin spectant et collectionum explicationes
, Keynes MS 55, ff. v-12r, cite par
Auffray 2000
,
p.
88-89.
- ↑
Dans Keynes MS 18, f 2r, details cites par
Auffray 2000
,
p.
112-113.
- ↑
≪ Cet enonce, entierement fonde sur l’alchimie, etablit la justification dont il a besoin pour s’engager sur la voie royale de la gravitation universelle […]. Newton a volontairement rendu le texte des
Principia
obscur, tout au moins celui du livre III. Il en donne lui-meme la raison : ‘J’abhorre les discussions, pour eviter d’etre harcele par de petits mathematiciens, j’ai rendu les
Principia
deliberement abstrus’ ≫,
Auffray 2000
,
p.
192 et 195, avec une note sur l’hypothese 3 : ≪ Newton a retire l’hypothese 3 des editions suivantes des
Principia
≫
Auffray 2000
,
p.
197.
- ↑
Fonds d'archive Pierre Louis Moreau de Maupertuis de l'Academie des sciences
.
- ↑
Gilbert Guislain, Charles Tafanelli,
Voltaire
,
p.
28.
- ↑
Veronique Le Ru,
Voltaire newtonien
, Le combat d’un philosophe pour la science, mars 2005, coll. Inflexions Coedition Adapt-Vuibert
.
- ↑
Colette Le Lay, sous la direction de Jacques Gapaillard,
Les articles d’astronomie dans l’Encyclopedie de Diderot et d’Alembert
, Memoire de D.E.A. d'Histoire des Sciences et des Techniques, Faculte des Sciences et des Techniques de Nantes Centre Francois Viete, 1997,
lire en ligne
.
- ↑
Olivier Petre-Grenouilleau,
Saint-Simon, L'utopie ou la raison en actes
, Payot,
p.
216.
- ↑
Thomas Kuhn,
La Structure des revolutions scientifiques
.
- ↑
Thomas Kuhn
,
La Structure des revolutions scientifiques
, Flammarion,
p.
141-142
(premiere edition en 1962).
- ↑
(en)
Method of Fluxions and Infinite series
sur Archive.
Traduction par Buffon en ligne
, sa preface analyse le delai de publication.
- ↑
(en)
New transcription reveals Newton's rare 'theory of everything
, Indiana University, 14-12-2006 (
en ligne
).
- ↑
(en)
Andrew
Tei
, ≪
Anime Expo Friday Report
≫, sur
AnimeOnDVD.com
,
(consulte le
)
:
≪
"Q) Where did the idea to use Isaac Newton as a model for Dornkirk (leader of Zaibach) come from? A) Kawamori answers by saying that Newton was an alchemist and wrote a book on alchemy. Kawamori came up with the theory that Newton discovered the "power" [of Atlantis]. He designed Dornkirk as not a bad guy."
≫
.
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
: document utilise comme source pour la redaction de cet article.
- Fontenelle
,
Eloge de M. Newton
, dans
Histoire de l'Academie royale des sciences - Annee 1727
, Imprimerie royale, Paris, 1729,
p.
151-172
(
lire en ligne
)
- J.-P. Auffray,
Newton ou le triomphe de l'alchimie
,
Le Pommier
,
- David
Brewster
,
Memoirs of the Life, Writings, and Discoveries of Sir Isaac Newton
, Edimbourg, Constable and Co,
- Jean
d'Alembert
,
Discours preliminaire de l'Encyclopedie
, Paris, Vrin,
coll.
≪ Textes et Commentaires ≫,
, 209
p.
(
ISBN
978-2-7116-1420-2
,
presentation en ligne
)
, introduit et annote par
Michel Malherbe
.
- Jean Dellemotte, ≪
Gravitation et sympathie. L’essai smithien d’application du modele newtonien a la sphere sociale
≫,
Cahiers d’economie politique
, L’Harmattan,
n
o
42,
,
p.
49-74
(
ISBN
274752759X
,
lire en ligne
)
- (en)
Betty Jo Teeter
Dobbs
(
trad.
Sylvie Girard),
Les Fondements de l'Alchimie de Newton. Ou la chasse au Lion vert
[≪ The Foundation of Newton's Alchemy, or "The Hunting of the Greene Lyon" ≫], Gutenberg Reprints,
, 304
p.
(
ISBN
978-2-86554-096-9
)
- James
Gleick
(
trad.
de l'anglais par Christian Jeanmoujin,
pref.
Trinh Xuan Thuan),
Isaac Newton. Un destin fabuleux
[≪
Isaac Newton
≫], Paris,
Editions Dunod
,
coll.
≪ Quai des sciences ≫,
, 294
p.
(
ISBN
2-10-048739-6
)
- Jose Munoz Santonja et Philippe
Garnier
(Trad.),
L'inventeur de la physique mathematique moderne : Newton
, Barcelone, RBA Coleccionables,
, 158
p.
(
ISBN
978-84-473-9327-5
)
.
- Georges Gusdorf
,
Les sciences humaines et la pensee occidentale
,
vol.
IV :
Les principes de la pensee au siecle des lumieres
,
Payot
,
- (en)
John Maynard
Keynes
, ≪
Newton, the Man
≫,
The Royal Society
, Cambridge, Cambridge University Press,
vol.
Newton Tercentenary Celebrations,
,
p.
27-34
.
- Alexandre Koyre
(
trad.
de l'anglais),
Etudes newtoniennes
, Paris,
Editions Gallimard
,
coll.
≪ Bibliotheque des idees ≫,
, 353
p.
(
ISBN
2-07-027142-0
)
- Alexandre Koyre (
trad.
R. Tarr),
Du monde clos a l'univers infini
[≪ From The Closed World to the Infinite Universe ≫], Paris,
Editions Gallimard
,
coll.
≪ Tel ≫,
- George Smith,
Isaac Newton
, Stanford Encyclopedia of Philosophy, 2007.
- (en)
Louis Trenchard
More
,
Isaac Newton. A biography
, Londres, Constable and Co,
- Loup Verlet,
La malle de Newton
, Paris,
Editions Gallimard
,
coll.
≪ Bibliotheque des sciences humaines ≫,
, 487
p.
(
ISBN
978-2-07-073058-2
et
2-070-73058-1
,
OCLC
411196050
,
BNF
35573321
)
.
- Richard
Westfall
(
trad.
de l'anglais par Marie-Anne Lescouret),
Newton
[≪
Never at Rest. A Biography of Isaac Newton
≫], Paris,
Flammarion
,
coll.
≪ Figures de la science ≫,
, 893
p.
(
ISBN
2-08-211199-7
)
- (en)
Franck E. Manuel,
A Portrait of Isaac Newton
, Cambridge (Mass.),
Harvard University Press
,
, 478
p.
Articles connexes
Liens externes
Bases de donnees et dictionnaires
|
Astronomes
|
|
Travaux
|
|
Instruments
|
|
Theories
|
|