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IG Farben

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I.G. Farbenindustrie AG
logo de IG Farben
illustration de IG Farben

Creation 1925
Disparition 1952
Forme juridique Societe anonyme
Siege social Francfort-sur-le-Main
Activite Produits chimiques
Raffinage du petrole
Filiales Hoechst ( - )
Guano Works ( d )
DK Recycling und Roheisen GmbH ( d ) [ 1 ]
Deutsche Grube ( d ) [ 2 ]
Buna-Werke [ 3 ]
Gasolin ( en ) [ 4 ]
WASAG ( d ) [ 5 ]
American IG ( en ) [ 6 ]
Braunkohlenwerke Bruckdorf ( d ) [ 7 ]
Soja AG ( d )
Wagenmann & Seybel ( d ) [ 8 ]
ACNA ( en ) [ 9 ]
WCM Beteiligungs- und Grundbesitz-Aktiengesellschaft ( d ) [ 10 ]
Deutsche Landerbank ( d ) [ 11 ]
Interhandel ( en )
Deutsche Gesellschaft fur Schadlingsbekampfung [ 12 ]
Agfa-Gevaert [ 13 ]
BASF
I.G. Bergwerke ( d )
Donau Chemie ( d ) [ 14 ]
Behringwerke ( d ) [ 15 ]
Leuna works ( en ) [ 16 ]
Pulverfabrik Rottweil ( d ) [ 17 ]
Bayer Voir et modifier les données sur Wikidata
Societe suivante BASF , Hoechst , Bayer et Agfa-Gevaert Voir et modifier les données sur Wikidata
Le siege d’ IG Farben a Francfort-sur-le-Main .
Action de l'I. G. Farbenindustrie AG en date du decembre 1925.
Les dirigeants ( Verwaltungsrat ) de l'entreprise vers 1935, avec a gauche au premier plan Carl Bosch et a droite Carl Duisberg [ 18 ] .
Unite de production BASF de colorant indigo , en 1880.
Usine chimique IG-Farbenwerke, construite pres d' Auschwitz , ici en 1941.
IG Farbenwerke a Auschwitz.
Ruine d'une unite de production d' essence synthetique de Hydrierwerke Politz AG a Politz (Pologne).

L'abreviation IG Farben (ou IG est l'abreviation du mot allemand InteressenGemeinschaft ) designe la societe allemande fondee le sous le nom de IG-Farbenindustrie AG [ note 1 ] . Une ≪ petite IG ≫, par opposition a l’IG de 1925, a ete fondee en 1905 par rapprochement concerte des societes chimiques BASF , Bayer et Agfa . Un conseil de gestion commun fut cree, mais chacune des societes conserva son identite propre.

Jusqu'en 1945 au moins, le groupement d'interet economique IG Farben produisit de nombreux produits chimiques : ammoniac synthetique (duquel etaient derives des engrais azotes, des explosifs ) et des biocides ou gaz d'exterminations dont le Zyklon B , de l' essence synthetique , des medicaments , des colorants , des plastiques , du caoutchouc synthetique, des pellicules photographiques et des textiles.

Cette societe fut demantelee en 1952 dans le cadre de la politique de denazification .

Historique [ modifier | modifier le code ]

Entre-deux-guerres [ modifier | modifier le code ]

Pendant la Premiere Guerre mondiale , la ≪ petite IG Farben  ≫ a une position hegemonique et de monopole sur le territoire allemand. Ce sont donc eux qui ont fourni tous les gaz de combat invalidants qui ont detruit les poumons de centaines de milliers de tues et blesses de la guerre 1914-18.

Plus tard, durant la Seconde Guerre mondiale, la ≪ grande IG Farben  ≫ pretendra avoir perdu 203 millions de marks en raison des dedommagements imposes par le Traite de Versailles et des discriminations commerciales qui ont suivi [ 19 ] .

La defaite allemande en 1918 porte un coup relativement rude a l’industrie chimique allemande, car les Allies confisquent tous ses actifs a l’etranger, mais aucune infrastructure sur le territoire allemand n'a ete detruite. Afin de faciliter et d’accelerer le retour d'IG-Farben sur la scene mondiale, six grandes societes chimiques decident de fusionner :

  • les trois societes de la ≪ petite IG ≫ ( BASF , Bayer et Agfa ) ;
  • Meister Lucius et Bruning/ Hochst  ;
  • Griesheim Elektron ;
  • Weiler ter Meer.

Juridiquement, il s’agit d’une ≪  fusion-acquisition  ≫.

BASF y joue le role de la societe acquerante en procedant a une augmentation de capital . Le siege de la nouvelle societe est etabli a Francfort-sur-le-Main . La marque Bayer designait l’ensemble des medicaments d’ IG Farben et la marque Agfa les produits photographiques (pellicules, appareils photos, optique).

De 1925 a 1939, IG Farben devient un empire industriel de tout premier plan. Cet empire comporte un important groupe de recherche et noue de nombreux partenariats : en particulier avec la Standard Oil americaine [ 20 ] qui possede une part importante de son capital, ou encore avec la Montecatini en Italie [ 21 ] . IG Farben peut ainsi mettre au point plusieurs procedes industriels tres importants conduisant a de nouveaux produits :

Apres la conversion monetaire de 1924, l'activite boursiere allemande est dominee a partir de 1925 par les grands cartels comme Vereinigte Stahlwerke (acier et charbon) ou IG Farben , avec de nombreux achats de titres speculatifs bases sur des prets bancaires, qui s'acheve par le Krach du 13 mai 1927 .

Le premier president du directoire d’ IG Farben est Carl Bosch , jusqu’a sa mort en 1940. Hermann Schmitz   (en) , le directeur financier, lui succede jusqu’en 1945.

Annees 1930 [ modifier | modifier le code ]

Avant la guerre, des la campagne electorale qui portera Hitler a la chancellerie, IG Farben soutient financierement le parti nazi [ ref.  souhaitee] .

En 1938, pres de 54 % des ventes de colorants IG Farben sont faites a l'exportation pour 49,5 % des gains de Farben a l'etranger ( 202 millions de marks en 1939 et plus de 49 % de ses exportations [ 22 ] ), financaient les importations indispensables a la fois a la firme et au Troisieme Reich [ 23 ] .

Seconde Guerre mondiale [ modifier | modifier le code ]

En 1939, IG Farben profite de l’ Anschluss pour acquerir a bas cout la totalite de l'industrie chimique autrichienne . Dans le meme temps, l'entreprise veille a ne pas entrer en concurrence avec des entreprises d’Etat (dont la Reichswerke Hermann Goring ) ou des concurrents prives allemands (qui n'existaient pas dans le secteur des colorants) [ 24 ] . Elle fait de meme dans les pays occupes durant toute la Seconde Guerre mondiale, en particulier en France en zone occupee.

Ainsi, en France, IG Farben demande la creation d’une societe de portefeuille qui detiendrait toutes les societes francaises de colorants. Cette societe est creee sous le nom de Francolor , et IG Farben detient 51 % de son capital, ce qui lui permet d’etre l’ actionnaire majoritaire [ 25 ] , [ 24 ] .

Des 1940, le gouvernement nazi veut associer IG Farben a l’≪ Ordre economique nouveau ≫, en lui permettant de beneficier d'une main d'œuvre peu chere (debut 1941, la societe employait 12 360 etrangers, dont 2 162 prisonniers de guerre [ 26 ] ) et d'un ≪ bloc economique allant de Bordeaux a Sofia ≫ [ 27 ] , tout en poursuivant une strategie de cartel visant a dominer le marche mondial de la chimie des colorants de l'apres-guerre [ 28 ] .

En 1941, l’ Omnium des Produits Azotiques (OPA) est creee en France, en reponse a la demande des autorites d’occupation allemandes , pour que la France cree des poudres et explosifs pour l’Allemagne. Ainsi, l’OPA sert d’intermediaire entre le Service industriel des poudreries nationales (qui gere les poudreries nationales d’Angouleme ) de l’ Etat francais et la Kolner Rottweil Aktien Gesellschaft (KR), filiale d’ IG Farben representant le gouvernement allemand pour l’achat de poudres et d’explosifs [ 29 ] .

La Degesch , filiale d’ IG Farben produisant le gaz Zyklon B , initialement utilise comme insecticide et raticide , produit de grandes quantites pour les nazis , qui les utilisent massivement dans les chambres a gaz de certains centres d'extermination . Elle en fait produire 37 tonnes dans la Societe d’electrochimie, d'electrometallurgie et des acieries electriques d'Ugine dans l’Oise [ 30 ] . Face a la demande grandissante de main-d'œuvre, la societe exploite les travailleurs forces de plusieurs camps de travail.

Au faite de sa puissance, le conglomerat IG Farben emploie environ 190 000 personnes, dont 80 000 travailleurs forces.

Cependant, la direction de l'entreprise n'adhere pas totalement a la strategie nazie, qui envisageait notamment, une fois la guerre terminee, de delocaliser dans les pays peripheriques la chimie allemande [ 31 ] . La victoire des Allies sur l'Allemagne s'est aussi conclue par le declin d' IG Farben [ 28 ] .

En novembre 1940, Hermann Goring (chef du Plan economique de quatre ans) negocie avec la societe IG Farben l'installation d'une usine en Silesie , dans le territoire du village de Dwory, sur une zone d'activite qui accueillera aussi des usines de Krupp , Siemens et d'autres, a 7 kilometres environ au nord-est du camp d' Auschwitz , choisie car bien reliee a Berlin, Varsovie, Vienne ou Lemberg .

De 1939 a fin 1941, IG Farben reclame peu de travailleurs etrangers ou forces, puis de 1942 a fin 1944, il en demande de plus en plus (plus que la moyenne des autres industries allemandes), alors que le groupe concentre sa production en Allemagne centrale et de l’Est, moins peuplee. Et cela meme dans ses usines de Leverkusen et Hoechst , situees plus a l'ouest et employant plus de salaries civils.

IG Farben depasse la moyenne allemande de 7,1 % de travail force avec des taux de 36,4 % a 29,3 % [ 32 ] . De plus, des 1942, le GIE IG-Farben fait transferer des ≪ groupes entiers (y compris chimistes et contremaitres) ≫ des usines Francolor (filiale du groupe) dans ses usines de Ludwigshafen et Oppau , pour ne pas avoir a produire aussi a l'ouest [ 33 ] , semble-t-il aussi pour limiter les risques de voir son savoir-faire passer a l'etranger, ce qu'il payera apres la liberation, car cet hegemonisme a encourage les Allies a casser l'outil de production d’ IG Farben en 1945.

Le , les SS du camp d'Auschwitz s'accordent avec les dirigeants d’ IG Farben sur le fait que la journee de travail des deportes serait de 10- 11 heures en ete et de 9 heures en hiver, pour une location de 4 marks par jour pour des ouvriers qualifies et de 1,5 mark par jour pour les ouvriers non qualifies. Ce prix augmentera a partir de  : jusqu’a 6 marks par jour pour un ouvrier qualifie deporte et 4 marks par jour pour un ouvrier non qualifie, soit deux fois moins qu'un salaire d'ouvrier libre ( 1 mark valait alors environ 2 euros ). Ces ouvriers, maltraites et denutris, mouraient generalement d'epuisement en 6 mois environ [ 34 ] .

IG Farben finance le camp de Monowitz-Buna (ou Auschwitz III), qui est l'un des trois camps d' Auschwitz , construit en , comme un camp de travail ( Arbeitslager ), mais comprenant une forte composante d' extermination . Il contiendra environ 12 000 prisonniers, surtout Juifs , sans femmes, avec quelques prisonniers de droit commun et politiques. Les detenus feront a pied les 14  km /jour pour aller et revenir a l'usine, avant qu'un train ne leur fasse faire la route. Des mi-avril 1941, IG Farben construit son usine avec de nombreux prisonniers loues aux nazis (en provenance du camp de concentration d'Auschwitz, voisin).

L'usine sera dite ≪ usine de la Buna ≫, le mot ≪  Buna  ≫, forme des initiales de Butadien et Natrium , designant un caoutchouc synthetique ( produit a partir de chaux, d'eau et de charbon [ref. necessaire] ). L'usine doit aussi produire de l' essence synthetique . Les Allemands avaient besoin de ce caoutchouc synthetique, car ils ne disposaient pas de colonie riche en heveas (comme les colonies britanniques ou francaises d’Asie). L'Allemagne avait entame une production de caoutchouc synthetique des la Premiere Guerre mondiale, mais durant la Seconde Guerre mondiale, IG Farben , a cause notamment des bombardements allies, semble n'avoir pas pu produire de caoutchouc synthetique a Auschwitz.

En , pour contourner la penurie de caoutchouc, un Kommando exterieur de prisonnieres (comprenant des agronomes ) a ete cree a Raisko , ainsi qu'une station experimentale devant cultiver des plantes a latex, dont un pissenlit (le ≪ kok-saghyz ≫), mais sans pouvoir assurer une production industriellement satisfaisante. (Ce ≪ kommando ≫ a inclus des resistantes du convoi des 31000 ).

Comme toute l'industrie chimique allemande, IG Farben automatise les procedures lourdes de la production, ce qui lui permet d'augmenter de 67 % son taux de main-d'œuvre feminine de 1938 a 1940, soit trois fois plus que l'industrie allemande qui en moyenne l'a augmente de 12,6 % (avec un chiffre reel des femmes au travail en Allemagne demeurant presque constant) [ 24 ] .

IG Farben poursuit sa strategie agressive de cartels internationaux pour a la fois stabiliser et se repartir le marche mondial, avec une politique de negociations commerciales, voire d'aide et orientation du developpement des ≪ jeunes pays ≫ pour y creer une demande et des marches [ 22 ] . C'est pourquoi le groupe se garde de rendre visible ses projets hegemoniques et declare au Reich ne souhaiter dans le nouvel ordre industriel prepare par les nazis qu' ≪ une position de leader ≫ correspondant a ses competences techniques, economique et scientifique.

Dans ce cadre, elle dira avoir cherche a negocier des accords de cartels avec ses concurrents etrangers et dans les pays occupes, sans volonte de pillage et en ayant limite ses exigences a la propriete pour moitie des principales usines de colorants et en ne demandant que la fermeture immediate de quelques entreprises concurrentes [ 35 ] . Le groupe s'oppose ainsi au programme nettement plus dirigiste et bureaucratique de Claus Ungewitter (responsable du Groupement economique pour l'industrie chimique [ 36 ] ) qui visait un grand plan directeur construit par le ministere nazi de l’Economie, destine a dominer le marche de la chimie de toute l'Europe, mis en œuvre par un cartel d'encadrement constitue des cartels europeens et des syndicats diriges par des directeurs de societes allemandes et supervises par l’Etat nazi, qui ferait passer ses interets avant ceux d’ IG Farben [ 37 ] .

Apres la Seconde Guerre mondiale [ modifier | modifier le code ]

Box des accuses, le 27 aout 1947, au 1 er jour des 11 mois du Proces IG Farben ou 24 hauts-responsables du groupe sont inculpes de crimes de guerre et de crime contre l'humanite sous deux chefs d'accusation applicables aux non-militaires :
1) planification, preparation et execution de guerres d’agression ; exploitation, asservissement et extermination de travailleurs forces (on a aussi parle d' esclavage lors du proces) ;
2) participation a une conspiration visant a commettre des crimes contre la paix, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanite .

Joseph Borkin , conseiller economique en chef de la division anti-trust du departement de la Justice des Etats-Unis de 1938 a 1946, fut responsable de l'enquete sur les cartels , domines par l'entreprise IG Farben durant la guerre [ 38 ] .

Vingt-quatre dirigeants d’ IG Farben sont juges pour leur large contribution a l'effort de guerre nazi, par un tribunal americain en 1947 a Nuremberg  ; certains sont reconnus coupables de crimes de guerre et condamnes a des peines de prison [ 39 ] .

Outre de nombreux documents et temoignages accablants, le tribunal decouvre que l'avocat en chef Von Knieriem a notamment fait en sorte de permettre la construction pour Hitler et ses ministres (dont l'un etait membre eminent d’ IG Farben ) de trente-six ≪ usines fantomes ≫ (c'est-a-dire secretes) subventionnees par la Wehrmacht mais detenues, dirigees et exploitees par Farben via des hommes de paille ou des societes-ecrans [ 40 ] .

Cette technique mise en œuvre par les services juridiques d’ IG Farben , non illegale selon les lois du commerce, a eu au moins un precedent : en 1934 , Von Knieriem avait en effet deja propose a la Wehrmacht de secretement stocker du nickel en tant que metal strategique. Ceci lui a donne l'idee de creer une societe dont le but serait de construire des entrepots capables de stocker de grandes quantite d'essence, de pyrite et ≪ d’autres materiaux strategiques  ≫ . IG Farben est l’un des fondateurs de cette societe, baptisee ≪ WIFO ≫ [ 40 ] .

Par exemple, a Ammendorf , dans une usine secrete (souterraine) propriete d’ IG Farben , des employes transformaient le thiodiglycol en sulfure de dichlordiethyle (l' yperite , vendue a la Wehrmacht comme gaz de combat ). Von Knieriem, charge du contrat a pretendu au tribunal qu'il ignorait ce qu'etait le sulfure de dichlordiethyle. Il avait fait en sorte, pour se proteger, qu’ IG Farben ne signe jamais directement d’accord de licence avec cette usine, mais les enqueteurs du tribunal de Nuremberg montreront apres la guerre qu’ IG Farben etait dans ce cas passe par une societe ecran baptisee Orgacid (qu’elle detenait) [ 40 ] .

Devant l’abondance de preuves de leur implication dans la mort de millions de gens, le groupe chimique et ses 24 dirigeants sont reconnus coupables. Cependant, bien defendus par des avocats allemands experimentes, ils ne seront condamnes qu'a des peine legeres eu egard a leur responsabilite. Ainsi le D r   Carl Krauch d’ IG Farben , bien qu'il ait ete ministre d'Hitler et qu'il ait, a lui seul, construit la presque totalite du plan industriel de relance de l'industrie de guerre de stocks strategiques, ne sera condamne qu'a six ans de prison a la conclusion du proces special contre le cartel chimique, dit proces IG Farben , notamment instruit par Josiah E. DuBois Jr.   (en) (l’un des procureurs en chef du proces de Nuremberg , president du tribunal charge de ce dossier, juriste alors specialiste des trusts , de la loi antitrust americaine et des lobbys et trafics d'influence) [ 40 ] . Les avocats d’ IG Farben ont base la defense de leurs clients sur le fait que la societe n'a pas produit directement d'armes ou d'engins de guerre, mais simplement des produits chimiques qui ont servi a faire des explosifs, des peintures, des pneus,  etc. qui auraient tout aussi bien pu avoir des usages civils. Ils ont aussi profite du fait qu’ IG Farben avait detruit ou falsifie ses archives.

Dans le cadre de la denazification , la Haute commission alliee decide en de prendre les mesures necessaires pour eclater le conglomerat.

Il est decide de scinder les actifs en neuf societes : BASF , Bayer et Hoechst d’une part, et six autres societes plus petites (dont Agfa , Kalle, Cassella et Huels). Mais en , les actions de ces petites entreprises sont finalement cedees aux trois grosses ; seules Cassella et Huels restent independantes. Les actions des cinq societes devaient etre donnees aux anciens actionnaires d’IG Farben [ 41 ] .

Cependant, en raison de diverses reclamations (notamment celles des anciens esclaves de l’entreprise demandant une compensation financiere) et de l’impossibilite d’acceder aux actifs de l’ Allemagne de l’Est , la liquidation ne peut pas encore avoir lieu [ 41 ] . Par ailleurs, l’entreprise verse 30 millions de marks aux anciens detenus qui travaillaient pour elle [ 42 ] .

Lorsque la Republique federale d’Allemagne devient independante, en 1955 , la regle qui interdisait aux anciens dirigeants condamnes par le tribunal de Nuremberg d’administrer a nouveau une des entreprises issues d’IG Farben n’est plus respectee : Friedrich Jahne   (de) et Fritz ter Meer , pourtant condamnes pour crimes de guerre , deviennent respectivement president de Hoechst et de Bayer [ 41 ] .

Apres la reunification de l'Allemagne en 1990, la promesse de la liquidation d’IG Farben devient plus concrete, ce qui fait augmenter la speculation sur l’entreprise qui est cotee a la bourse de Francfort [ 42 ] . Finalement, la liquidation intervient en 2003 [ 43 ] , [ 44 ] .

Le siege social d’ IG Farben , construit a Francfort-sur-le-Main par l'architecte Hans Poelzig et qui etait considere, en son temps, comme etant le plus moderne d'Europe, fut recupere intact par les Americains en 1945. Il abrita jusqu’a la chute du mur de Berlin le quartier general des forces americaines en Allemagne.

Apres leur depart, il a ete entierement renove et transforme en un campus , celui de l' Universite Johann Wolfgang Goethe .

Collusion d’ IG Farben avec des entreprises de pays en guerre contre l'Allemagne [ modifier | modifier le code ]

Une controverse sur les suites a donner aux relations troubles entre la direction de l'entreprise et des entreprises etrangeres durant la periode nazie perdure.

Les documents collectes lors du proces de Nuremberg montrent en effet que plusieurs hommes d’affaires americains , dont Edsel Ford , Henry Ford , Walter Teagle , C.E. Mitchell   (en) , Paul Warburg et W.E. Weiss , jouent un role essentiel dans le developpement d’ IG Farben  : ils connaissent ses objectifs de guerre et beneficient financierement des commandes de l’Allemange et des relations d’ IG Farben avec Hitler et le regime de Vichy. Cette collusion permet, par exemple, que Ford France soit dedommage a hauteur de 38 000 000 francs pour les dommages subis lors du bombardement de Poissy par la RAF et, qu’en Allemagne, Ford puisse continuer a travailler, en contribuant donc a l'effort de guerre nazi, sans meme etre noye dans le conglomerat industriel automobile allemand [ 45 ] .

Apres le proces de Nuremberg , le procureur en chef DuBois commentera ainsi retrospectivement ces transactions : ≪ Sauvee par l'influence de Carl Krauch , la Ford francaise devient l'une des entreprises les plus productives de France pendant la guerre ≫ [ 40 ] .

Galerie [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. IG-Farbenindustrie AG s'ecrit au long Interessengemeinschaft Farbenindustrie Aktien Gesellschaft :
    • Interessengemeinschaft : ≪ Groupement d'interet economique ≫ ;
    • Farbenindustrie : ≪ industrie des couleurs ≫ ;
    • Aktien Gesellschaft : ≪  societe par actions  ≫.

References [ modifier | modifier le code ]

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  2. Pressearchiv 20. Jahrhundert , (organisation), [ lire en ligne ] , consulte le Voir et modifier les données sur Wikidata
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  5. Pressearchiv 20. Jahrhundert , (organisation), [ lire en ligne ] , consulte le Voir et modifier les données sur Wikidata
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  12. ≪  https://www.loc.gov/rr/frd/Military_Law/pdf/Law-Reports_Vol-10.pdf  ≫
  13. (en) ≪  Flourishing in a dictatorship: Agfa's marketing and the Nazi regime  ≫, Journal of Historical Research in Marketing , Emerald Group Publishing ( d ) ,‎ ( ISSN   1755-750X et 1755-7518 , DOI   10.1108/17557501311293361 , lire en ligne )  :

    ≪  The purpose of this paper is to understand how Agfa, a division of IG Farben and Germany's leading producer of photographic equipment, adapted its marketing strategy to the new political environment created by the Nazi regime. This was a time when many consumer goods manufacturers suffered from the state?driven reallocation of resources favoring the armament industry. Agfa, however, expanded its production well into the war.  ≫

    Voir et modifier les données sur Wikidata
  14. Pressearchiv 20. Jahrhundert , (organisation), [ lire en ligne ] , consulte le Voir et modifier les données sur Wikidata
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  22. a et b P. Hayes, La strategie industrielle de l’ IG Farben en France occupee , p.  494.
  23. Calculs rapportes par Peter Hayes, professeur d'Histoire a l'universite d'Evanston, Illinois, Etats-Unis (voir Bibliographie ) a partir des donnees des archives de Bayer ( Ref. 15/Da 1.2 , ≪ I.G.-Gesamt-Umsatze 1937/41, Roherlose ≫), les chiffres pour les colorants comprenant aussi ceux des produits intermediaires.
  24. a b et c Peter Hayes, Industry and Ideology , p.  342.
  25. [PDF] Jean-Marie Michel, Contribution a l’histoire industrielle des polymeres en France , ≪  Kuhlmann  ≫, page 5.
  26. N1-7107, proces-verbal du Unternehmensbeirat, 11. III. 41.
  27. Carl Duisberg cite par Peter Hayes, Industry and Ideology , p.  45-46, 268-269.
  28. a et b Peter Hayes, La strategie industrielle de l’ IG Farben en France occupee [PDF] , Histoire, economie et societe, 1992, vol.  11, n o  11-3, p.   493-514 , 23  p. .
  29. Omnium des Produits Azotiques , France Archives.
  30. Gilles Smadja, ≪  La France a produit pour les nazis des quantites massives de Zyklon B  ≫, L'Humanite ,‎ ( lire en ligne ) .
  31. P r Hayes : ≪ IG ne devait pas etre satisfaite de l'idee tres repandue parmi les experts economiques en Allemagne selon laquelle un Ordre Nouveau apres la guerre pourrait releguer la production des biens de consommation courante aux Etats peripheriques ≫  ; voir Erich Welter, Der Weg der deutschen Industrie , Francfort, 1943, p.   197-205 .
  32. Voir Note 81 in P. Hayes, avec calcule a partir de NI-11412-A, Declaration de Kurt Hauptman, 17.XI.47, qui est une reprise en tableau des donnees contenues dans NI-3762-A, un tableau en couleur prepare par le Comite Technique de Farben en 1944. ≪ Les archives encore disponibles concernant les besoins d’ IG Farben en matiere de travailleurs etrangers, generalement forces, sont quelque peu inconsistantes ≫ precise Hayes.
  33. Voir N1-1048, Schmitzler a Schneider, 12.XI.42.
  34. Primo Levi, Rapport sur Auschwitz (Voir notamment le Rapport sur l’organisation hygienico-sanitaire du camp de concentration de Monowitz pour Juifs ), Kime, 2005, 111  p. .
  35. Declaration de H. Walter ; N1-5193, Declaration de Schnitzler, 7.III.47 ; N1-8077, proces-verbal du Vorstand d'IG le 10. VII. 41 et Document de Defense Schnitzler 54, Piece de dossier de Schnitzler, 16- 19. VI. 41.
  36. Hayes, La strategie industrielle de l’ IG Farben en France occupee , p.  498.
  37. Voir N1-6840, Piece de dossier de Terhaar, 7.VIII.4O ; C. Ungewitter, ≪ Industrie Organisation in Europa ≫, Europa-Kabel, n o  19 (10.X.41), cite par Peter Hayes.
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  44. Thibaut Madelin, ≪  L'ancien groupe nazi IG Farben s’arrete un demi-siecle apres sa liquidation  ≫, sur Les Echos , (consulte le ) .
  45. (en) Antony Cyril Sutton , Wall Street and the Rise of Hitler , ( lire en ligne ) , chap.  2 (≪ The Empire of I.G. Farben ≫) .

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Frederic F. Clairmont , ≪  I.G. Farben et le IIIe Reich  ≫, Le Monde diplomatique ,‎ ( lire en ligne ) .
  • (en) Peter Hayes,, Industry and Ideology, IG Farben in the Nazi Era , Cambridge university press, .
  • (de) Gottfried Plumpe, Die IG Farbenindustrie AG , Duncker & Humblot, .
  • (de) Heike Drummer et Jutta Zwilling, Von der Gruneburg zum Campus Westend , .
  • Peter Hayes, ≪  La strategie industrielle de l’ IG Farben en France occupee  ≫, Histoire, economie et societe , vol.  11, n os  11-3,‎ , p.  493-514 .
  • Jean-Philippe Massoubre, Histoire de l’ IG Farben (1905 - 1952) , L’Harmattan, .

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]