L'abreviation
IG Farben
(ou IG est l'abreviation du mot allemand
InteressenGemeinschaft
) designe la
societe
allemande fondee le
sous le nom de
IG-Farbenindustrie AG
[
note 1
]
. Une ≪ petite IG ≫, par opposition a l’IG de 1925, a ete fondee en 1905 par rapprochement concerte des societes chimiques
BASF
,
Bayer
et
Agfa
. Un conseil de gestion commun fut cree, mais chacune des societes conserva son identite propre.
Jusqu'en 1945 au moins, le
groupement d'interet economique
IG Farben
produisit de nombreux produits chimiques :
ammoniac
synthetique (duquel etaient derives des
engrais
azotes, des
explosifs
) et des
biocides
ou gaz d'exterminations dont le
Zyklon B
, de l'
essence synthetique
, des
medicaments
, des
colorants
, des
plastiques
, du
caoutchouc
synthetique, des
pellicules
photographiques et des textiles.
Cette societe fut demantelee en 1952 dans le cadre de la politique de
denazification
.
Pendant la
Premiere Guerre mondiale
, la ≪ petite
IG Farben
≫ a une position hegemonique et de monopole sur le territoire allemand. Ce sont donc eux qui ont fourni tous les gaz de combat invalidants qui ont detruit les poumons de centaines de milliers de tues et blesses de la guerre 1914-18.
Plus tard, durant la Seconde Guerre mondiale, la ≪ grande
IG Farben
≫ pretendra avoir perdu
203 millions
de marks en raison des dedommagements imposes par le
Traite de Versailles
et des discriminations commerciales qui ont suivi
[
19
]
.
La defaite allemande en 1918 porte un coup relativement rude a l’industrie chimique allemande, car les Allies confisquent tous ses actifs a l’etranger, mais aucune infrastructure sur le territoire allemand n'a ete detruite. Afin de faciliter et d’accelerer le retour d'IG-Farben sur la scene mondiale, six grandes societes chimiques decident de fusionner :
- les trois societes de la ≪ petite IG ≫ (
BASF
,
Bayer
et
Agfa
) ;
- Meister Lucius et Bruning/
Hochst
;
- Griesheim Elektron ;
- Weiler ter Meer.
Juridiquement, il s’agit d’une ≪
fusion-acquisition
≫.
BASF
y joue le role de la societe acquerante en procedant a une
augmentation de capital
. Le siege de la nouvelle societe est etabli a
Francfort-sur-le-Main
. La marque
Bayer
designait l’ensemble des medicaments d’
IG Farben
et la marque
Agfa
les produits photographiques (pellicules, appareils photos, optique).
De 1925 a 1939,
IG Farben
devient un empire industriel de tout premier plan. Cet empire comporte un important groupe de recherche et noue de nombreux partenariats : en particulier avec la
Standard Oil
americaine
[
20
]
qui possede une part importante de son capital, ou encore avec la
Montecatini
en Italie
[
21
]
.
IG Farben
peut ainsi mettre au point plusieurs
procedes industriels
tres importants conduisant a de nouveaux produits :
Apres la conversion monetaire de 1924, l'activite boursiere allemande est dominee a partir de 1925 par les grands cartels comme
Vereinigte Stahlwerke
(acier et charbon) ou
IG Farben
, avec de nombreux achats de titres speculatifs bases sur des prets bancaires, qui s'acheve par le
Krach du 13 mai 1927
.
Le premier president du directoire d’
IG Farben
est
Carl Bosch
, jusqu’a sa mort en 1940.
Hermann Schmitz
(en)
, le directeur financier, lui succede jusqu’en 1945.
Avant la guerre, des la campagne electorale qui portera Hitler a la chancellerie,
IG Farben
soutient financierement le parti nazi
[
ref.
souhaitee]
.
En 1938, pres de 54 % des ventes de
colorants
IG Farben
sont faites a l'exportation pour 49,5 % des gains de Farben a l'etranger (
202 millions
de marks en 1939 et plus de 49 % de ses exportations
[
22
]
), financaient les importations indispensables a la fois a la firme et au Troisieme Reich
[
23
]
.
En 1939,
IG Farben
profite de l’
Anschluss
pour acquerir a bas cout la totalite de l'industrie chimique
autrichienne
. Dans le meme temps, l'entreprise veille a ne pas entrer en concurrence avec des entreprises d’Etat (dont la
Reichswerke Hermann Goring
) ou des concurrents prives allemands (qui n'existaient pas dans le secteur des colorants)
[
24
]
. Elle fait de meme dans les pays occupes durant toute la Seconde Guerre mondiale, en particulier en France en zone occupee.
Ainsi, en France,
IG Farben
demande la creation d’une
societe de portefeuille
qui detiendrait toutes les societes francaises de colorants. Cette societe est creee sous le nom de
Francolor
, et
IG Farben
detient 51 % de son capital, ce qui lui permet d’etre l’
actionnaire majoritaire
[
25
]
,
[
24
]
.
Des 1940, le gouvernement nazi veut associer IG Farben a l’≪ Ordre economique nouveau ≫, en lui permettant de beneficier d'une main d'œuvre peu chere (debut 1941, la societe employait 12 360 etrangers, dont 2 162 prisonniers de guerre
[
26
]
) et d'un
≪ bloc economique allant de Bordeaux a Sofia ≫
[
27
]
, tout en poursuivant une strategie de cartel visant a dominer le marche mondial de la chimie des colorants de l'apres-guerre
[
28
]
.
En 1941, l’
Omnium des Produits Azotiques
(OPA) est creee en France, en reponse a la demande des
autorites d’occupation allemandes
, pour que la France cree des poudres et explosifs pour l’Allemagne. Ainsi, l’OPA sert d’intermediaire entre le
Service industriel des poudreries nationales
(qui gere les
poudreries nationales d’Angouleme
) de l’
Etat francais
et la Kolner Rottweil Aktien Gesellschaft (KR), filiale d’
IG Farben
representant le gouvernement allemand pour l’achat de poudres et d’explosifs
[
29
]
.
La
Degesch
, filiale d’
IG Farben
produisant le gaz
Zyklon B
, initialement utilise comme
insecticide
et
raticide
, produit de grandes quantites pour les
nazis
, qui les utilisent massivement dans les
chambres a gaz
de certains
centres d'extermination
. Elle en fait produire
37 tonnes
dans la
Societe d’electrochimie, d'electrometallurgie et des acieries electriques d'Ugine
dans l’Oise
[
30
]
. Face a la demande grandissante de main-d'œuvre, la societe exploite les travailleurs forces de plusieurs camps de travail.
Au faite de sa puissance, le conglomerat
IG Farben
emploie environ 190 000 personnes, dont 80 000 travailleurs forces.
Cependant, la direction de l'entreprise n'adhere pas totalement a la strategie nazie, qui envisageait notamment, une fois la guerre terminee, de delocaliser dans les pays peripheriques la chimie allemande
[
31
]
. La victoire des Allies sur l'Allemagne s'est aussi conclue par le declin d'
IG Farben
[
28
]
.
En novembre 1940,
Hermann Goring
(chef du Plan economique de quatre ans) negocie avec la societe
IG Farben
l'installation d'une usine en
Silesie
, dans le territoire du village de Dwory, sur une zone d'activite qui accueillera aussi des usines de
Krupp
,
Siemens
et d'autres, a
7 kilometres
environ au nord-est du camp d'
Auschwitz
, choisie car bien reliee a Berlin, Varsovie, Vienne ou
Lemberg
.
De 1939 a fin 1941,
IG Farben
reclame peu de travailleurs etrangers ou forces, puis de 1942 a fin 1944, il en demande de plus en plus (plus que la moyenne des autres industries allemandes), alors que le groupe concentre sa production en Allemagne centrale et de l’Est, moins peuplee. Et cela meme dans ses usines de
Leverkusen
et
Hoechst
, situees plus a l'ouest et employant plus de salaries civils.
IG Farben
depasse la moyenne allemande de 7,1 % de travail force avec des taux de 36,4 % a 29,3 %
[
32
]
. De plus, des 1942, le GIE IG-Farben fait transferer des
≪ groupes entiers (y compris chimistes et contremaitres) ≫
des usines Francolor (filiale du groupe) dans ses usines de
Ludwigshafen
et
Oppau
, pour ne pas avoir a produire aussi a l'ouest
[
33
]
, semble-t-il aussi pour limiter les risques de voir son savoir-faire passer a l'etranger, ce qu'il payera apres la liberation, car cet hegemonisme a encourage les Allies a casser l'outil de production d’
IG Farben
en 1945.
Le
, les SS du camp d'Auschwitz s'accordent avec les dirigeants d’
IG Farben
sur le fait que la journee de travail des deportes serait de 10-
11 heures
en ete et de
9 heures
en hiver, pour une location de
4 marks
par jour pour des ouvriers qualifies et de 1,5 mark par jour pour les ouvriers non qualifies. Ce prix augmentera a partir de
: jusqu’a
6 marks
par jour pour un ouvrier qualifie deporte et
4 marks
par jour pour un ouvrier non qualifie, soit deux fois moins qu'un salaire d'ouvrier libre (
1 mark
valait alors environ
2 euros
). Ces ouvriers, maltraites et denutris, mouraient generalement d'epuisement en
6 mois
environ
[
34
]
.
IG Farben
finance le camp de
Monowitz-Buna
(ou Auschwitz III), qui est l'un des trois camps d'
Auschwitz
, construit en
, comme un camp de travail (
Arbeitslager
), mais comprenant une forte composante d'
extermination
. Il contiendra environ 12 000 prisonniers, surtout
Juifs
, sans femmes, avec quelques prisonniers de droit commun et politiques. Les detenus feront a pied les 14
km
/jour pour aller et revenir a l'usine, avant qu'un train ne leur fasse faire la route. Des mi-avril 1941,
IG Farben
construit son usine avec de nombreux prisonniers
loues
aux nazis (en provenance du camp de concentration d'Auschwitz, voisin).
L'usine sera dite ≪ usine de la Buna ≫, le mot ≪
Buna
≫, forme des initiales de
Butadien
et
Natrium
, designant un
caoutchouc synthetique
(
produit a partir de chaux, d'eau et de charbon
[ref. necessaire]
). L'usine doit aussi produire de l'
essence synthetique
. Les Allemands avaient besoin de ce caoutchouc synthetique, car ils ne disposaient pas de colonie riche en heveas (comme les colonies britanniques ou francaises d’Asie). L'Allemagne avait entame une production de caoutchouc synthetique des la Premiere Guerre mondiale, mais durant la Seconde Guerre mondiale,
IG Farben
, a cause notamment des bombardements allies, semble n'avoir pas pu produire de caoutchouc synthetique a Auschwitz.
En
, pour contourner la penurie de caoutchouc, un
Kommando
exterieur de prisonnieres (comprenant des
agronomes
) a ete cree a
Raisko
, ainsi qu'une station experimentale devant cultiver des plantes a latex, dont un pissenlit (le ≪ kok-saghyz ≫), mais sans pouvoir assurer une production industriellement satisfaisante. (Ce ≪ kommando ≫ a inclus des resistantes du
convoi des 31000
).
Comme toute l'industrie chimique allemande,
IG Farben
automatise les procedures lourdes de la production, ce qui lui permet d'augmenter de 67 % son taux de main-d'œuvre feminine de 1938 a 1940, soit trois fois plus que l'industrie allemande qui en moyenne l'a augmente de 12,6 % (avec un chiffre reel des femmes au travail en Allemagne demeurant presque constant)
[
24
]
.
IG Farben
poursuit sa strategie agressive de cartels internationaux pour a la fois stabiliser et se repartir le marche mondial, avec une politique de negociations commerciales, voire d'aide et orientation du developpement des ≪ jeunes pays ≫ pour y creer une demande et des marches
[
22
]
. C'est pourquoi le groupe se garde de rendre visible ses projets hegemoniques et declare au Reich ne souhaiter dans le nouvel ordre industriel prepare par les nazis qu'
≪ une position de leader ≫
correspondant a ses competences techniques, economique et scientifique.
Dans ce cadre, elle dira avoir cherche a negocier des accords de cartels avec ses concurrents etrangers et dans les pays occupes, sans volonte de pillage et en ayant limite ses exigences a la propriete pour moitie des principales usines de colorants et en ne demandant que la fermeture immediate de quelques entreprises concurrentes
[
35
]
. Le groupe s'oppose ainsi au programme nettement plus dirigiste et bureaucratique de
Claus Ungewitter
(responsable du Groupement economique pour l'industrie chimique
[
36
]
) qui visait un grand plan directeur construit par le ministere nazi de l’Economie, destine a dominer le marche de la chimie de toute l'Europe, mis en œuvre par un cartel d'encadrement constitue des cartels europeens et des syndicats diriges par des directeurs de societes allemandes et supervises par l’Etat nazi, qui ferait passer ses interets avant ceux d’
IG Farben
[
37
]
.
Joseph Borkin
, conseiller economique en chef de la division
anti-trust
du
departement de la Justice des Etats-Unis
de 1938 a 1946, fut responsable de l'enquete sur les
cartels
, domines par l'entreprise IG Farben durant la guerre
[
38
]
.
Vingt-quatre dirigeants d’
IG Farben
sont juges pour leur large contribution a l'effort de guerre nazi, par un tribunal americain en
1947
a
Nuremberg
; certains sont reconnus coupables de
crimes de guerre
et condamnes a des peines de prison
[
39
]
.
Outre de nombreux documents et temoignages accablants, le tribunal decouvre que l'avocat en chef Von Knieriem a notamment fait en sorte de permettre la construction pour Hitler et ses ministres (dont l'un etait membre eminent d’
IG Farben
) de trente-six ≪ usines fantomes ≫ (c'est-a-dire secretes) subventionnees par la Wehrmacht mais detenues, dirigees et exploitees par Farben via des hommes de paille ou des societes-ecrans
[
40
]
.
Cette technique mise en œuvre par les services juridiques d’
IG Farben
, non illegale selon les lois du commerce, a eu au moins un precedent : en
1934
, Von Knieriem avait en effet deja propose a la Wehrmacht de secretement stocker du
nickel
en tant que metal strategique. Ceci lui a donne l'idee de creer une societe dont le but serait de construire des entrepots capables de stocker de grandes quantite d'essence, de
pyrite
et
≪ d’autres
materiaux strategiques
≫
.
IG Farben
est l’un des fondateurs de cette societe, baptisee ≪ WIFO ≫
[
40
]
.
Par exemple, a
Ammendorf
, dans une usine secrete (souterraine) propriete d’
IG Farben
, des employes transformaient le thiodiglycol en sulfure de dichlordiethyle (l'
yperite
, vendue a la Wehrmacht comme
gaz de combat
). Von Knieriem, charge du contrat a pretendu au tribunal qu'il ignorait ce qu'etait le sulfure de dichlordiethyle. Il avait fait en sorte, pour se proteger, qu’
IG Farben
ne signe jamais directement d’accord de licence avec cette usine, mais les enqueteurs du tribunal de Nuremberg montreront apres la guerre qu’
IG Farben
etait dans ce cas passe par une
societe ecran
baptisee Orgacid (qu’elle detenait)
[
40
]
.
Devant l’abondance de preuves de leur implication dans la mort de millions de gens, le groupe chimique et ses
24 dirigeants
sont reconnus coupables. Cependant, bien defendus par des
avocats
allemands experimentes, ils ne seront condamnes qu'a des peine legeres eu egard a leur responsabilite. Ainsi le
D
r
Carl Krauch
d’
IG Farben
, bien qu'il ait ete ministre d'Hitler et qu'il ait, a lui seul, construit la presque totalite du plan industriel de relance de l'industrie de guerre de stocks strategiques, ne sera condamne qu'a six ans de prison a la conclusion du proces special contre le
cartel
chimique, dit
proces IG Farben
, notamment instruit par
Josiah E. DuBois
Jr.
(en)
(l’un des procureurs en chef du
proces de Nuremberg
, president du tribunal charge de ce dossier, juriste alors specialiste des
trusts
, de la
loi antitrust
americaine et des lobbys et trafics d'influence)
[
40
]
. Les avocats d’
IG Farben
ont base la defense de leurs clients sur le fait que la societe n'a pas produit directement d'armes ou d'engins de guerre, mais simplement des produits chimiques qui ont servi a faire des explosifs, des peintures, des pneus,
etc.
qui auraient tout aussi bien pu avoir des usages civils. Ils ont aussi profite du fait qu’
IG Farben
avait detruit ou falsifie ses archives.
Dans le cadre de la
denazification
, la
Haute commission alliee
decide en
de prendre les mesures necessaires pour eclater le conglomerat.
Il est decide de
scinder les actifs
en neuf societes :
BASF
,
Bayer
et
Hoechst
d’une part, et six autres societes plus petites (dont
Agfa
, Kalle, Cassella et Huels). Mais en
, les actions de ces petites entreprises sont finalement cedees aux trois grosses ; seules Cassella et Huels restent independantes. Les actions des cinq societes devaient etre donnees aux anciens actionnaires d’IG Farben
[
41
]
.
Cependant, en raison de diverses reclamations (notamment celles des anciens esclaves de l’entreprise demandant une compensation financiere) et de l’impossibilite d’acceder aux actifs de l’
Allemagne de l’Est
, la liquidation ne peut pas encore avoir lieu
[
41
]
. Par ailleurs, l’entreprise verse
30 millions
de marks aux anciens detenus qui travaillaient pour elle
[
42
]
.
Lorsque la
Republique federale d’Allemagne
devient independante, en
1955
, la regle qui interdisait aux anciens dirigeants condamnes par le tribunal de Nuremberg d’administrer a nouveau une des entreprises issues d’IG Farben n’est plus respectee :
Friedrich Jahne
(de)
et
Fritz ter Meer
, pourtant condamnes pour
crimes de guerre
, deviennent respectivement president de Hoechst et de Bayer
[
41
]
.
Apres la
reunification de l'Allemagne
en 1990, la promesse de la liquidation d’IG Farben devient plus concrete, ce qui fait augmenter la speculation sur l’entreprise qui est cotee a la bourse de Francfort
[
42
]
. Finalement, la liquidation intervient en
2003
[
43
]
,
[
44
]
.
Le
siege social d’
IG Farben
, construit a
Francfort-sur-le-Main
par l'architecte
Hans Poelzig
et qui etait considere, en son temps, comme etant le plus moderne d'Europe, fut recupere intact par les Americains en 1945. Il abrita jusqu’a la chute du
mur de Berlin
le quartier general des forces americaines en Allemagne.
Apres leur depart, il a ete entierement renove et transforme en un
campus
, celui de l'
Universite Johann Wolfgang Goethe
.
Collusion d’
IG Farben
avec des entreprises de pays en guerre contre l'Allemagne
[
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|
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]
Une controverse sur les suites a donner aux relations troubles entre la direction de l'entreprise et des entreprises etrangeres durant la periode nazie perdure.
Les documents collectes lors du proces de Nuremberg montrent en effet que plusieurs
hommes d’affaires
americains
, dont
Edsel Ford
,
Henry Ford
,
Walter Teagle
,
C.E. Mitchell
(en)
,
Paul Warburg
et
W.E. Weiss
, jouent un role essentiel dans le developpement d’
IG Farben
: ils connaissent ses objectifs de guerre et beneficient financierement des commandes de l’Allemange et des relations d’
IG Farben
avec Hitler et le regime de Vichy. Cette collusion permet, par exemple, que Ford France soit dedommage a hauteur de 38 000 000 francs pour les dommages subis lors du bombardement de Poissy par la
RAF
et, qu’en Allemagne, Ford puisse continuer a travailler, en contribuant donc a l'effort de guerre nazi, sans meme etre noye dans le conglomerat industriel automobile allemand
[
45
]
.
Apres le
proces de Nuremberg
, le procureur en chef DuBois commentera ainsi retrospectivement ces transactions :
≪ Sauvee par l'influence de
Carl Krauch
, la Ford francaise devient l'une des entreprises les plus productives de France pendant la guerre ≫
[
40
]
.
- ↑
IG-Farbenindustrie AG s'ecrit au long Interessengemeinschaft Farbenindustrie Aktien Gesellschaft :
- Interessengemeinschaft : ≪ Groupement d'interet economique ≫ ;
- Farbenindustrie : ≪ industrie des couleurs ≫ ;
- Aktien Gesellschaft : ≪
societe par actions
≫.
- ↑
Pressearchiv 20. Jahrhundert
, (organisation),
[
lire en ligne
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consulte le
- ↑
Pressearchiv 20. Jahrhundert
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- ↑
≪
https://www.loc.gov/rr/frd/Military_Law/pdf/Law-Reports_Vol-10.pdf
≫
- ↑
(en)
≪
Flourishing in a dictatorship: Agfa's marketing and the Nazi regime
≫,
Journal of Historical Research in Marketing
, Emerald Group Publishing
(
d
)
,
(
ISSN
1755-750X
et
1755-7518
,
DOI
10.1108/17557501311293361
,
lire en ligne
)
:
≪
The purpose of this paper is to understand how Agfa, a division of IG Farben and Germany's leading producer of photographic equipment, adapted its marketing strategy to the new political environment created by the Nazi regime. This was a time when many consumer goods manufacturers suffered from the state?driven reallocation of resources favoring the armament industry. Agfa, however, expanded its production well into the war.
≫
- ↑
Pressearchiv 20. Jahrhundert
, (organisation),
[
lire en ligne
]
,
consulte le
- ↑
Pressearchiv 20. Jahrhundert
, (organisation),
[
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consulte le
- ↑
Norbert Wollheim Memorial
.
- ↑
P
r
Hayes,
La Strategie industrielle de l’
IG Farben
en France occupee
,
p.
496.
- ↑
Peter Collier et David Horowitz,
Une dynastie americaine : les Rockefeller
, Paris, Seuil, 1976,
p.
202.
- ↑
Frederic F. Clairmont, ≪
I.G Farben et le
III
e
Reich
≫,
Le Monde diplomatique
,
(
lire en ligne
, consulte le
)
.
- ↑
a
et
b
P. Hayes,
La strategie industrielle de l’
IG Farben
en France occupee
,
p.
494.
- ↑
Calculs rapportes par Peter Hayes, professeur d'Histoire a l'universite d'Evanston, Illinois, Etats-Unis (voir
Bibliographie
) a partir des donnees des archives de Bayer (
Ref. 15/Da 1.2
, ≪ I.G.-Gesamt-Umsatze 1937/41, Roherlose ≫), les chiffres pour les colorants comprenant aussi ceux des produits intermediaires.
- ↑
a
b
et
c
Peter Hayes,
Industry and Ideology
,
p.
342.
- ↑
[PDF]
Jean-Marie Michel,
Contribution a l’histoire industrielle des polymeres en France
, ≪
Kuhlmann
≫, page 5.
- ↑
N1-7107, proces-verbal du Unternehmensbeirat, 11. III. 41.
- ↑
Carl Duisberg cite par Peter Hayes,
Industry and Ideology
,
p.
45-46, 268-269.
- ↑
a
et
b
Peter Hayes,
La strategie industrielle de l’
IG Farben
en France occupee
[PDF]
, Histoire, economie et societe, 1992,
vol.
11,
n
o
11-3,
p.
493-514
, 23
p.
.
- ↑
Omnium des Produits Azotiques
, France Archives.
- ↑
Gilles Smadja, ≪
La France a produit pour les nazis des quantites massives de Zyklon B
≫,
L'Humanite
,
(
lire en ligne
)
.
- ↑
P
r
Hayes :
≪ IG ne devait pas etre satisfaite de l'idee tres repandue parmi les experts economiques en Allemagne selon laquelle un Ordre Nouveau apres la guerre pourrait releguer la production des biens de consommation courante aux Etats peripheriques ≫
; voir Erich Welter,
Der Weg der deutschen Industrie
, Francfort, 1943,
p.
197-205
.
- ↑
Voir Note 81 in P. Hayes, avec calcule a partir de NI-11412-A, Declaration de Kurt Hauptman, 17.XI.47, qui est une reprise en tableau des donnees contenues dans NI-3762-A, un tableau en couleur prepare par le Comite Technique de Farben en 1944.
≪ Les archives encore disponibles concernant les besoins d’
IG Farben
en matiere de travailleurs etrangers, generalement forces, sont quelque peu inconsistantes ≫
precise Hayes.
- ↑
Voir N1-1048, Schmitzler a Schneider, 12.XI.42.
- ↑
Primo Levi,
Rapport sur Auschwitz
(Voir notamment le
Rapport sur l’organisation hygienico-sanitaire du camp de concentration de Monowitz pour Juifs
), Kime, 2005, 111
p.
.
- ↑
Declaration de H. Walter ; N1-5193, Declaration de Schnitzler, 7.III.47 ; N1-8077, proces-verbal du Vorstand d'IG le 10. VII. 41 et Document de Defense Schnitzler 54, Piece de dossier de Schnitzler, 16- 19. VI. 41.
- ↑
Hayes,
La strategie industrielle de l’
IG Farben
en France occupee
,
p.
498.
- ↑
Voir N1-6840, Piece de dossier de Terhaar, 7.VIII.4O ; C. Ungewitter, ≪ Industrie Organisation in Europa ≫, Europa-Kabel,
n
o
19 (10.X.41), cite par Peter Hayes.
- ↑
(en)
Joseph Borkin, ≪
The Crime and Punishment of I.G. Farben
≫,
(consulte le
)
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