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Hydre de Lerne

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Hydre de Lerne
Description de cette image, également commentée ci-après
Heracles et l'Hydre de Lerne, amphore attique a figures noires, vers 540-530 avant notre ere, musee du Louvre .
Creature
Groupe Mythologie
Sous-groupe Monstre , dragon , hydre
Caracteristiques Corps de dragon (ou de chien)
Plusieurs tetes (cinq, neuf, ou plus)
Tetes capables de repousser
Tete centrale immortelle
Sang empoisonne
Habitat Marais de Lerne
Proches Ladon , Python , Chimere
Origines
Origines Mythologie grecque
Region Argolide , Grece
Statut Tuee par Heracles

L’ Hydre de Lerne (en grec ancien Λερνα?α ?δρα  / Lernaia Hudra ) est une creature de la mythologie grecque .

Tuer l'Hydre de Lerne constitue le deuxieme des douze travaux d'Heracles .

Etymologie [ modifier | modifier le code ]

Le mot feminin ?δρα, hudra derive de ?δωρ, hud?r (≪ eau ≫). Il signifie ≪ serpent d'eau ≫. C'est le nom de l'Hydre de Lerne et de sa constellation [ 1 ] .

Genealogie et naissance [ modifier | modifier le code ]

L'Hydre fut engendree par Typhon et Echidna , puis elevee par Hera [ 2 ] , [ 3 ] sous un platane a proximite de la source Amymone et des marais de Lerne , en Argolide (approximativement face a Nauplie , au sud d' Argos ).

≪ [...] la divine Echidna au cœur intrepide, moitie Nymphe aux yeux noirs et aux belles joues, moitie serpent enorme et terrible, marque de taches diverses et nourri de chairs sanglantes dans les entrailles de la Terre sacree. Ce monstre habite un antre profond dans le creux d'un rocher, loin des hommes et des Immortels : c'est la que les dieux lui assignerent une glorieuse demeure. Renfermee dans Arime, la fatale Echidna vivait sous la terre, toujours affranchie de la vieillesse et du trepas. Typhon, ce vent fougueux et redoutable, s'unit, dit-on, avec cette Nymphe aux yeux noirs, qui, devenue enceinte, enfanta une race courageuse, d'abord Orthos, ce chien de Geryon, ensuite l'indomptable Cerbere, qu'on ne nomme qu'avec effroi, ce gardien d'Hades, ce devorant Cerbere a la voix d'airain, aux cinquante tetes, ce monstre impudent et terrible, enfin la fatale hydre de Lerne, que nourrit Hera aux bras d'albatre, pour assouvir son implacable haine contre Hercule [...] ≫ [ 4 ] .

Descriptions [ modifier | modifier le code ]

L'Hydre est decrite de facon differente selon les versions :

  • Dans la plupart des versions, elle a un corps de serpent et entre cinq et neuf tetes. D'autres versions lui donnent une centaine de tetes [ 5 ] .
  • Hesiode ne donne aucune indication.
  • Le Pseudo-Apollodore est plus precis : ≪ Elle etait d'une grandeur demesuree ; elle avait neuf tetes, dont huit etaient mortelles, et la neuvieme immortelle. ≫ [ 6 ] .
  • Certaines versions lui donnent un corps de chien et neuf tetes de serpent [ 7 ] .
  • La tete centrale, ≪ tete intelligente ≫ , en partie faite d'or, dirigeait le corps et etait immortelle [ 8 ] .
  • L'haleine soufflee par les multiples gueules exhale un dangereux poison, meme pendant le sommeil du monstre [ 9 ] .
  • Lors de sa naissance, elle ne possedait qu'une tete, immortelle, qui se dedoubla ensuite pour former toutes les autres, mortelles (quelques-unes ou des centaines selon les versions) [ref. necessaire]

Les travaux d'Heracles (Hercule) [ modifier | modifier le code ]

Fragment de jarre italiote a figures rouges montrant Heracles contre l'hydre de Lerne. Italie du Sud, 375/340 avant notre ere.

L'Hydre vivait dans une caverne pres du lac de Lerne . Heracles fut envoye par le roi Eurysthee pour la tuer (c'est le deuxieme des ≪ douze travaux ≫ d'Heracles) [ 7 ] .

Hesiode donne peu d'information sur la mort de l'Hydre :

≪ [...] Hercule ; mais ce fils de Zeus, arme du glaive destructeur et seconde du vaillant Iolaos, immola cette hydre, d'apres les conseils de la belliqueuse Athena. ≫ [ 4 ] .

Le pseudo-Apollodore est plus detaille :

≪ Le second des travaux qu'il lui ordonna, fut de tuer l'Hydre de Lerne. Cette Hydre, nourrie dans les marais de Lerne, sortait dans les champs ; ravageait le pays et detruisait les troupeaux. Elle etait d'une grandeur demesuree; elle avait neuf tetes, dont huit etaient mortelles, et la neuvieme immortelle. Hercule monte sur son char, qu'Iolaos [ Note 1 ] conduisait, arriva a Lerne, ou il arreta ses chevaux. Ayant trouve l'Hydre sur une petite elevation, pres des sources de la fontaine Amymone ou etait son repaire, il la forca a en sortir en lui lancant des traits enflammes. Il la saisit alors et l'arreta : mais, s'etant entortillee autour d'un de ses pieds, elle l'entravait lui-meme. Il frappait ses tetes a coups de massue, et cela ne servait de rien, car pour une qu'il abattait, il en renaissait deux : de plus, un crabe monstrueux pretait secours a l'Hydre en le mordant au pied, il commenca donc par tuer le crabe [ Note 2 ]  ; il appela ensuite a son aide Iolaos, qui ayant mis le feu a un baton, brulait avec des tisons enflammes les tetes a mesure qu'elles repoussaient, et les empechait de renaitre. Etant ainsi parvenu a detruire ces tetes renaissantes, il enterra celle qui etait immortelle sur le chemin de Lerne a Eleonte, et mit une tres grosse pierre dessus. Ayant ensuite ouvert son corps, il trempa la pointe de ses fleches dans son fiel. Eurysthee ne voulut point que cette action fut comptee dans les douze travaux, parce que, pour detruire l'Hydre, il avait eu besoin du secours d'Iolaos. ≫ [ 6 ] .

Heracles trempa ses fleches dans le sang de la bete afin de rendre mortelle leur blessure. Ce sang entrera dans la composition du philtre empoisonne que le centaure Nessos , en mourant, offrit a Dejanire. Ce poison provoquera la mort d'Heracles [ 7 ] . Ces fleches empoisonnees causeront la mort des centaures Chiron et Nessos , de Geryon . Heracles les leguera a son compagnon Philoctete et, ce dernier s'etant blesse avec l'une d'elles, il tombera malade et sera rejete par les Grecs en route vers Troie.

Le sang de l'Hydre se serait deverse dans les eaux du fleuve Anigros et leur aurait donne une odeur pestilentielle [ 7 ] .

Deja au III e  siecle avant notre ere, Palephatos de Samos ( Histoires incroyables , XXXVIII [ 10 ] ), comme pour de nombreux autres mythes, remet en question l'existence de l'Hydre de Lerne.

≪ On dit aussi de l'Hydre de Lerne que c'etait un serpent pourvu de cinquante tetes sur un seul corps ; quand Heracles tranchait l'une de ses tetes, deux surgissaient. Un crabe vint au secours de l'Hydre. Et puisque le crabe avait aide l'Hydre, Iolaos aida Heracles.
Il est fou, celui qui croit que l'une de ces choses est arrivee. L'aspect meme de ce monstre est ridicule. Et comment se fait-il qu'Heracles, alors qu'il sectionnait une tete, n'etait pas devore ou harcele par les autres ?
Voici donc comment cela se passa.
Lerne regnait sur un territoire qui portait son nom. En ce temps-la, tous les hommes vivaient dans des villages ; a present, ce territoire est habite par les Argiens. Les cites d'alors s'appelaient Argos, Mycenes, Tyrrhenes [ Note 3 ] , Lerne, et chacune d'elles etait gouvernee par un roi. Les autres souverains etaient soumis a Eurysthee, fils de Sthenelos et petit-fils de Persee. Le royaume de Mycenes etait le plus etendu et le plus peuple. Mais Lerne refusait de lui etre assujetti. C'est donc pour ce motif qu'il lui faisait la guerre.
Il y avait a Lerne, a l'entree du pays, une citadelle fortifiee, gardee par cinquante courageux archers ; ils se tenaient sur la tour, nuit et jour sans interruption. La citadelle se nommait Hydre. Eurysthee envoya Heracles pour detruire cette citadelle. Les sujets d'Heracles assaillaient les archers de la tour avec des projectiles enflammes. Quand l'un d'eux, touche, tombait, deux autres prenaient sa place, car le mort etait brave.
Tourmente par la guerre a cause d'Heracles, Lerne engagea des mercenaires cariens . Un homme nomme Crabe, puissant et belliqueux, arriva a la tete d'une armee. Et avec son aide, ils attaquaient Heracles.
Par la suite, Iolaos, fils d'Iphicles et neveu d'Heracles, vint de Thebes lui preter main-forte avec une armee. S'etant approche de l'Hydre, il mit le feu a la tour qui se dressait sur la forteresse. Grace a cette tactique, Heracles les vainquit ; il tua l'Hydre et aneantit l'armee.
De cet evenement on a ecrit que l'Hydre etait un serpent, et on a forme le mythe. ≫

Paul Veyne , commentant les Histoires incroyables , ecrit : ≪ Critiquer les mythes n'est pas en demontrer la faussete, mais plutot retrouver leur fond de verite ≫. Il decrit l' Argolide mycenienne comme une riche plaine agricole parsemee par les hameaux precaires des ouvriers agricoles et par les grosses fermes fortifiees (les cites) des familles dominantes (les rois et leurs clans) lies par de complexes relations de type feodal, et employant des mercenaires venus de l'exterieur (tel Heracles) tantot pour regler des comptes politiques, tantot pour effectuer des travaux de force ou exterminer des animaux juges nuisibles ; la tradition orale dans la suite des generations et les effets du vin ont progressivement donne a ces faits leur aura fantastique, avant que le tout ne soit finalement fixe par ecrit [ 11 ] .

La constellation de l'Hydre [ modifier | modifier le code ]

Une autre constellation, appelee ≪  Hydre male  ≫ a ete inventee par les navigateurs hollandais a la fin du XVI e  siecle pour remplir un espace sans denomination pres du pole sud celeste. Elle n'a rien a voir avec l'Hydre de Lerne de la mythologie grecque.

Annexes [ modifier | modifier le code ]

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Sources antiques [ modifier | modifier le code ]

  • Hesiode : Theogonie , 313.
  • Euripide (au pluriel) : Les Heraclides , 950 ; Les Pheniciennes , 1136.
  • Sophocle : Les Trachiniennes , 574 ; 836 ; 1094.
  • Platon : La Republique , 426e.
  • Aratos de Soles (constellation) : Les Phenomenes , 444 ; etc.

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. Iolaos , fils d' Iphicles et neveu d'Heracles
  2. Zeus fera de ce dernier la constellation du Cancer
  3. Peut-etre Tyrinthe ou Trezene ?

References [ modifier | modifier le code ]

  1. A. Bailly, Dictionnaire Grec Francais , Paris, Hachette, 1950-1995 ( ISBN   2-01-001306-9 , lire en ligne ) , p.  1985
  2. Hesiode , Theogonie [ detail des editions ] [ lire en ligne ] 313.
  3. Hesiode 1993 , p.  85.
  4. a et b Philippe Remacle, ≪  La Theogonie (traduction)  ≫, (entre les notes 29 et 30), sur remacle.org .
  5. Diodore de Sicile , Bibliotheque historique [ detail des editions ] [ lire en ligne ] ( IV , XI )
  6. a et b Apollodore, ≪  Bibliotheque, livre 2  ≫, sur remacle.org (consulte le ) . ( V , 2)
  7. a b c et d Joel Schmidt, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine , Paris, Larousse, 1965-1969 ( ISBN   2-03-075-408-0 ) , Hydre de Lerne .
  8. Jean-Claude Belfiore, Grand dictionnaire Larousse de la Mythologie grecque et romaine , Paris, Larousse, , 671  p. ( ISBN   9782035932563 , SUDOC   196162181 ) , p. 309
  9. ≪  L'Hydre  ≫, sur sitedemonstre.e-monsite.com (consulte le )
  10. Palaiphatos , Histoires incroyables [ detail des editions ] ( lire en ligne )
  11. Paul Veyne, Les Grecs ont-ils cru a leurs mythes ? Essai sur l'imagination constituante , Seuil, Paris 1983.