Hwang Woo-suk
(ne le
dans le
district de Buyeo
, province du
Chungcheong du Sud
) est un
scientifique
sud-coreen
repute pour ses recherches sur les
cellules souches
. En
, ses travaux sont consideres suspects, pour ne pas dire faux
[
1
]
. Le
, une commission d'enquete affirme que ses resultats ont ete falsifies
[
2
]
. Le
, il est officiellement inculpe par les autorites sud-coreennes
[
3
]
puis condamne en premiere instance, en 2009, a 2 ans de prison
[
4
]
.
Hwang est professeur au departement de
theriogenologie
et de
biotechnologie
de l'
Universite nationale de Seoul
.
En
2004
, Hwang et son equipe publient un article dans le magazine
Science
annoncant qu'ils sont les premiers au monde a reussir a cloner un
embryon
humain pour la recherche scientifique (production d'une lignee de cellules-souches a partir de
transfert de noyau de cellules somatiques
dans un ovule
[
5
]
). En mai
2005
, Hwang publie un second article affirmant qu'il a reussi a produire 11 lignees de
cellules souches
, chacune a partir d'une personne differente. Ce travail laisse alors entrevoir l'avenement d'une nouvelle ere therapeutique, au plus pres du malade et de la maladie, caracterisee par la production de cellules souches issues de et destinees a des personnes malades, dans le but de guerir leurs organes dysfonctionnels sans risques de rejets par exemple. Hwang fait la une de l'actualite quand il critique la politique du
president des Etats-Unis
sur la recherche des cellules souches.
Le
, Hwang et son equipe clonent pour la premiere fois au monde un chien. Le chiot, un
levrier afghan
, s'appelle
Snuppy
.
En
, le
P
r
Gerald Schatten de
Pittsburgh
, avec qui il travaillait depuis deux ans, l'accuse de ne pas respecter certaines regles ethiques : il aurait utilise des ovocytes de jeunes femmes remunerees, sans expliquer l'emploi qui devait en etre fait. Cette prise de position marque le debut d'une polemique qui va s'amplifier rapidement jusqu'a invalider les resultats les plus spectaculaires obtenus par Hwang sur le clonage de cellules humaines.
Apres avoir brievement nie les faits qui lui sont reproches, devant l'accumulation de temoignages accablants, Hwang les reconnait en
et demissionne dans les semaines qui suivent de toutes ses fonctions officielles
[
6
]
.
Entre autres choses, l'un de ses collaborateurs avait reconnu que plusieurs photos de cellules clonees etaient fausses. Hwang et les autres signataires ont demande au magazine
Science
de
retracter
l'un de ses articles
[
7
]
.
Le
, une commission d'enquete de l'Universite de Seoul confirme que ses resultats sont falsifies. En consequence, l'ensemble de ses travaux sur le clonage de cellules humaines est maintenant considere comme suspect. La commission n'invalide cependant pas les resultats de Hwang sur le chien
Snuppy
, dont le caractere de clone a ete confirme independamment par une etude conduite au
NIH
[
8
]
.
Le
, un enqueteur a annonce qu'aucun des onze clones specifiques que Hwang a affirme avoir crees n'existe. Le gouvernement
sud-coreen
aurait egalement tente, par crainte du scandale, de suborner les scientifiques qu'ils soupconnaient de pouvoir alerter l'opinion.
Le
, il est inculpe par les autorites sud-coreennes pour ≪ fraude, detournement de fonds et violation des lois sur la
bioethique
≫
[
3
]
et condamne a 2 ans de prison en
pour ≪ violation de la loi bioethique du pays et le detournement de huit cent trente millions des fonds publics ≫
[
4
]
. Sa condamnation est confirmee en appel, en
, mais est reduite de 6 mois
[
9
]
. Entre-temps, en 2006, il a cree Sooam, societe qui clone commercialement des chiens pour des maitres revant d'immortaliser leur compagnon cheri
[
10
]
.
Selon une etude de chercheurs americains, canadiens et japonais parue dans la revue
Cell Stem Cell
le
[
11
]
, et ayant eu acces a la lignee cellulaire de leurs confreres sud-coreens, le professeur Hwang et son equipe auraient toutefois bien realise, a leur insu, une premiere scientifique en obtenant
in vitro
des cellules souches embryonnaires humaines, mais par
parthenogenese
et non par
clonage
.
En effet, chez les mammiferes, le developpement parthenogenetique ne permet ordinairement pas de creer des embryons viables.
Le protocole scientifique utilise par le professeur Hwang rendait difficile d'operer une distinction entre clonage et parthenogenese, et son erreur a alors consiste a ne pas avoir procede aux verifications necessaires.
- ↑
Chute du pionnier du clonage humain
- ↑
Coree du sud - L'expert du clonage : un maitre de la fraude ?
,
Le Devoir
, 24 decembre 2005
- ↑
a
et
b
La justice coreenne inculpe le falsificateur cloneur
,
Liberation
, 12 mai 2006.
- ↑
a
et
b
≪
L’AFFAIRE HWANG WOO-SUK
≫, sur
Societe de reanimation de langue francaise
,
- ↑
Plus de 240 ovules non fertilises ont ete necessaires pour parvenir a un tel resultat, d'ou la seconde etude en 2005 qui consiste a ameliorer l'efficacite de la technique. D'apres
Margaux Baralon, ≪
L’affaire Hwang, ou l’ivresse du clonage
≫, sur
la-croix.com
,
.
- ↑
Agence Science-Presse,
"Le Watergate du clonage"
, 9 janvier 2006.
- ↑
Michael D. Lemonick, '
"The Rise and Fall of the Cloning King"
, Time,
1
er
janvier 2006.
- ↑
Heidi G. Parker, Leonid Kruglyak and Elaine A. Ostrander, ≪ Molecular genetics: DNA analysis of a putative dog clone ≫, dans
Nature
, 440 (2006), E1-E2
[
(en)
lire en ligne
]
.
- ↑
(en)
≪
South Korean Court Reduces Hwang's Sentence
≫,
Science
,
- ↑
Eva John, ≪
Clonage, les chiens a la chaine de l’etrange M. Hwang
≫, sur
liberation.fr
,
.
- ↑
Voir une presentation des resultats de cette etude dans
Jean-Yves Nau
, "Clonage humain : l'affaire Hwang elucidee", in
Le Monde
, "Sciences", samedi 4 aout 2007, p. 6