House Un-American Activities Committee

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La House Committee on Un-American Activities ( HCUA ) est un comite d'enquete de la Chambre des representants des Etats-Unis , etabli en 1938 et dissous en 1975 . Il est egalement appele ≪  House Un-American Activities Committee  ≫ ( HUAC ). Son nom signifie litteralement ≪ Comite parlementaire sur les activites antiamericaines  ≫.

En 1969, la Chambre change le nom du comite en ≪  Committee on Internal Security  ≫ (≪ Comite sur la securite interieure ≫). Quand la Chambre supprime le comite en 1975, ses fonctions sont transferees au United States House Committee on the Judiciary (≪ Comite parlementaire judiciaire ≫).

Les investigations anticommunistes du comite sont souvent confondues avec celles du senateur Joseph McCarthy . Ce dernier, en tant que senateur, n'avait pas de lien direct avec cette commission de la Chambre des representants. Un precurseur de cette commission fut l' Overman Committee dans les annees 1920 .

Commission McCormack-Dickstein : les premieres sessions (1934-1937) [ modifier | modifier le code ]

La commission McCormack-Dickstein, issue de la Chambre des representants, tire son nom de celui de son president John William McCormack et de celui de son vice-president Samuel Dickstein . Elle fut appelee ≪  Special Committee on Un-American Activities Authorized to Investigate Nazi Propaganda and Certain Other Propaganda Activities  ≫, soit en francais le ≪ Comite special sur les activites anti-americaines autorisee a enqueter sur la propagande nazie et certaines autres activites de propagande  ≫.

En 1934, la commission tient des sessions en public ou a huis clos dans six villes, durant lesquelles elle interroge des centaines de temoins. Le document rassemblant l'ensemble des temoignages represente alors 4 300 pages. Son mandat lui donne comme objectif de collecter ≪ des informations sur comment la propagande subversive etrangere penetre aux Etats-Unis et sur les organisations qui la propagent ≫ .

La commission enquete et appuie l'hypothese d'un complot fasciste dont le but serait de prendre le controle de la Maison-Blanche , machination connue sous le nom de Business Plot .

Elle est remplacee par une commission similaire qui se concentre sur la lutte contre la propagande communiste et ses agents d'infiltration, a l'instar de Michael Straight , homme de presse americain et parent de Jacqueline Kennedy, auteur des discours du president Roosevelt et fonctionnaire au departement de l'Interieur, qui fut un collaborateur des services secrets sovietiques des 1938.

Commission Dies : naissance du HUAC (1938-1944) [ modifier | modifier le code ]

≪  House Committee on Un-American Activities  ≫ est le nom officiel du comite cree en . Celui-ci porte le statut de commission d'enquete, ce qui est une nouveaute par rapport a la commission McCormack-Dickstein. Elle est presidee par Martin Dies Jr. et copresidee par Samuel Dickstein. Dickstein se trouve etre lui-meme cite dans des documents du NKVD comme agent sovietique . [ref. necessaire]

Dans les annees precedant la Seconde Guerre mondiale et durant celle-ci, la commission est connue sous le nom de commission Dies. Son travail est cense viser principalement l'implication des Allemands americains dans des activites ayant trait au nazisme ou au Ku Klux Klan . Dans les faits, la commission s'est tres peu interessee au KKK. Quand le conseiller en chef du HUAC a annonce que ≪ la commission [avait] decide qu'elle manquait de donnees sur lesquelles faire des recherches ≫ , le membre du comite John E. Rankin   (en) a ajoute que ≪ apres tout, le KKK est une vieille institution americaine ≫ . A la place du KKK, le HUAC a donc concentre ses efforts sur une enquete portant sur les infiltrations par le Parti communiste americain de la Work Projects Administration , y compris le Federal Theatre Project   (en) .

La commission Dies mene egalement une courte enquete sur les internements de guerre des Nippo-Americains vivant sur la cote Ouest des Etats-Unis , durant la Seconde Guerre mondiale. Les investigations concernent tout d'abord la securite dans les camps (a propos en particulier des bandes de jeunes censees y avoir sevi), les questions d'approvisionnement en nourriture, et la liberation des internes. A l'exception du Republicain Herman P. Eberharter   (en) , les membres du comite semblent apporter leur soutien au systeme des camps.

En 1938, Hallie Flanagan , directrice du Federal Theatre Project , est assignee a comparaitre devant la commission pour repondre a l'accusation selon laquelle le projet est controle en sous-main par les communistes. Flanagan est retenue pour temoigner pendant uniquement une partie de la journee, alors qu'un simple employe du projet est entendu pendant deux jours entiers. C'est durant cette enquete que l'un des membres du comite pose a Flanagan la celebre question de savoir si Christopher Marlowe , dramaturge anglais de l' ere elisabethaine , etait membre du parti communiste.

En 1939, la commission s'interesse aux meneurs de l' American Youth Congress   (en) , organisation affiliee au Comintern .

1946 : le HUAC, comite permanent [ modifier | modifier le code ]

En 1946, le HUAC obtient du Congres le statut de commission permanente (≪  standing committee  ≫). Le nouveau mandat du comite specifie qu'elle est composee de neuf representants qui enquetent sur des cas supposes de subversion ou de propagande qui attaquent ≪ la forme de gouvernement garantie par notre Constitution  ≫ .

C'est sous ce mandat que la commission fixe son attention sur les communistes reels ou supposes occupant des postes importants, ou sur l'influence que le communisme est cense avoir dans la societe americaine. La premiere de ces investigations avait eu lieu en 1938 au sein du Federal Theatre Project .

Le , le HUAC entend comme temoin Elizabeth Bentley   (en) , espionne pour le compte du parti communiste americain et des Sovietiques jusqu'a sa defection en 1945. C'est l'ancienne compagne de Jacob Golos   (en) , un des principaux espions sovietiques aux Etats-Unis, implique dans la preparation de l'assassinat de Leon Trotski . Elle cite trente noms d'employes du gouvernement qui auraient ete des communistes infiltres dont un certain ≪ Eugene Hiss ≫. Le , le HUAC entend cette fois-ci Whittaker Chambers , ancien senior editor de Time qui avait ete membre du parti communiste jusqu'en 1937. Il cite les noms de neuf employes du gouvernement qui auraient ete membres du parti communiste. Parmi eux, Alger Hiss , un ancien haut diplomate du departement d'Etat , qui avait participe aux preparatifs de la conference de Yalta . Il est depuis 1946 le president de la Fondation Carnegie pour la paix Internationale ( Carnegie Endowment for International Peace ). Alger Hiss comparait devant la commission le . Il nie fermement toutes les accusations portees par Whittaker Chambers. Chambers produit en novembre 1948 soixante-cinq pages de copie de documents du departement d'Etat fournis, d'apres lui, par Alger Hiss ; il produit egalement des notes manuscrites qu'il attribue a ce dernier. Les allegations d'espionnage etant prescrites , Alger Hiss est condamne pour faux temoignage sous serment , le , a cinq ans de prison. La commission prouve alors ainsi l'utilite des commissions du Congres dans la lutte contre la subversion communiste [ 1 ] . La gauche democrate continue de traiter Alger Hiss comme la victime d'une ≪ chasse aux sorcieres ≫ malgre son identification comme agent sovietique en 1988 par Oleg Gordievsky et en 1994 par la revelation du projet Venona [ 2 ] .

Les Dix d'Hollywood [ modifier | modifier le code ]

En 1947 , la commission tient neuf jours d'audiences sur la presence d'une supposee influence et propagande communistes dans l'industrie cinematographique d' Hollywood . Les ≪ Dix d'Hollywood ≫ sont les dix producteurs , auteurs et/ou realisateurs qui ont ete condamnes pour avoir refuse de repondre aux questions du comite et ont ete inscrits sur une liste noire dans l'industrie. Finalement, ce sont plus de 300 artistes qui ont ete boycottes par les studios. Ceux-ci sont des realisateurs, des commentateurs radio, des acteurs et particulierement des scenaristes. Certains, a l'image de Charlie Chaplin , quittent les Etats-Unis pour retrouver du travail. D'autres ecrivent sous des pseudonymes ou sous le nom de collegues. Seulement un sur dix environ reussira a se reconstruire une carriere dans l'industrie du divertissement.

En 1947, les dirigeants des studios demandent a la commission de reconnaitre que certains films sortis sur les ecrans pendant la Seconde Guerre mondiale, comme Mission a Moscou ( Mission to Moscow ), L'Etoile du Nord ( The North Star ) et Song of Russia , peuvent en fait etre consideres comme de la propagande pro-sovietique, mais que ces films etaient precieux dans le contexte de l'effort de guerre allie , et ont ete tournes, dans certains cas, a la demande de representants officiels de la Maison Blanche. En reponse aux investigations menees, la plupart des studios produisent alors un certain nombre de films de propagande anti-communistes et anti-sovietiques, comme Big Jim McLain avec John Wayne , Trahison a Budapest a propos du proces de l'eveque hongrois Jozsef Mindszenty , torture et emprisonne sous la dictature communiste, The Red Menace   (en) , Le Danube rouge , La Greve des dockers , Red Planet Mars ou I Was a Communist for the FBI qui est nomme aux Oscars dans la categorie du meilleur film documentaire en 1951 et egalement adapte a la radio sous forme de serie [ 3 ] . Universal-International Pictures est le seul des principaux studios a ne pas produire ce type de films. [ref. necessaire]

Le declin [ modifier | modifier le code ]

Dessin du drapeau Vietcong dont Rubin se drape pour se rendre a l'une des audiences du HUAC

Le HUAC perd une partie considerable de son prestige apres l'assignation a comparaitre en 1967 de Jerry Rubin et Abbie Hoffman , membres des Yippies , et egalement apres la convention democrate de 1968 . A la difference des precedentes personnes interrogees par la commission, les Yippies ne respectent en effet pas plus les membres du HUAC qu'ils ne les craignent, et ils utilisent alors l'attention mediatique pour se moquer du comite.

Rubin se rend ainsi a l'une des sessions habille en soldat de la guerre d'independance , et distribue aux personnes presentes des copies de la Declaration d'independance . Puis il ≪ fait d'immenses bulles de chewing-gum pendant que ses temoins raillent la commission en faisant a ses membres des saluts nazis  ≫ [ 4 ] .

Hoffman se presente quant a lui a une session deguise en pere Noel . A une autre occasion, la police arrete Hoffman a l'entree du batiment pour etre habille d'un drapeau americain . Ce dernier declare a la presse : ≪ Je regrette de n'avoir qu'une seule chemise a donner a mon pays ≫ [ note 1 ] , detournement d'une phrase attribuee au revolutionnaire patriote Nathan Hale [ note 2 ] . Pendant ce temps, Rubin, qui quant a lui a revetu le drapeau ≪ assorti ≫, le drapeau Vietcong , proteste et s'ecrie que les forces de police sont communistes pour ne pas l'arreter egalement [ 5 ] .

Responsables [ modifier | modifier le code ]

Durant son existence, le comite a eu pour responsables :

Special Investigation Committee [ modifier | modifier le code ]

House Committee on Un-American Activities [ modifier | modifier le code ]

Presidents

House Committee on Internal Security [ modifier | modifier le code ]

Membres notables :

Auditionnes connus [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. ≪  I regret that I have but one shirt to give for my country  ≫
  2. ≪  I only regret that I have but one life to lose for my country  ≫ , que l'on peut traduire par ≪ Mon seul regret est de n'avoir qu'une seule vie a perdre pour mon pays ≫

References [ modifier | modifier le code ]

  1. (en) The Alger Hiss Trials - Douglas O. Linder, University of Missouri-Kansas City , 2003
  2. (en) The Venona Files and the Alger Hiss Case - University of Missouri-Kansas City
  3. (en) Dan Georgakas , ≪  Hollywood Blacklist  ≫, dans Mari Jo Buhle (ed.), Paul Buhle (ed.), et Dan Georgakas (ed.), Encyclopedia of the American Left , Garland Publishing , New York, 1990, 928 p. ( ISBN   0-8240-4781-8 ) , et University of Illinois Press , Urbana et Chicago, 1992, 928 p. ( ISBN   0-252-06250-7 )
  4. (en) David Holloway, ≪  Yippies  ≫, dans Tom Pendergast (ed.) et Sara Pendergast (ed.), St. James Encyclopedia of Popular Culture , vol.  5, St. James Press , Detroit, 2000, 393 p. ( ISBN   1-55862-400-7 et 1-55862-405-8 ) , p.  215?215
  5. (en) Jerry Rubin, ≪  A Yippie Manifesto  ≫

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Fichier audio
Audition (en anglais) le 30 octobre 1947 du dramaturge Bertolt Brecht par le HUAC, lequel sera chasse des Etats-Unis.
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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • (en) David Caute, The Great Fear: The Anti-Communist Purge under Truman and Eisenhower , Simon & Schuster, New York, 1978 ( ISBN   0-671-22682-7 ) , 697 pages
  • (en) Robert Mayhew, Ayn Rand and Song of Russia : Communism and Anti-Communism in 1940s Hollywood , Scarecrow Press , Lanham (Maryland), 2005 ( ISBN   0-8108-5276-4 ) , 213 pages

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]