Carte du departement du Var en 1790
L’
histoire du departement du
Var
commence le
, lorsqu’il est cree en application de la loi du
.
Le departement a ete cree a la
Revolution francaise
a partir d'une partie de la
province
de
Provence
.
De 1791 a 1793, les 9
districts
(
Toulon
,
Grasse
,
Hyeres
,
Draguignan
,
Brignoles
,
Saint-Maximin
,
Frejus
,
Saint-Paul-les-Vence
et
Barjols
) du departement du
Var
fournirent 10
bataillons de volontaires nationaux
.
Son chef-lieu, d'abord fixe a
Toulon
, fut deplace pour punir les Toulonnais d'avoir livre leur ville aux
Britanniques
en
1793
.
Grasse
devint alors chef-lieu, remplacee a son tour par
Brignoles
en
1795
puis
Draguignan
en
1797
.
Le departement suivit les progres de la Revolution francaise avec interet, comme en temoigne le nombre de
societes populaires
, 115 en 1794
[
1
]
. De la meme facon, 96 % des pretres acceptent de preter serment a la
constitution civile du clerge
[
2
]
.
A partir de 1795, dans chaque departement une administration centrale et, dans chaque canton, une administration locale sont instaurees.
En 1800, Napoleon Bonaparte reforme en profondeur l'organisation de l'Etat. L'administration du departement est confiee au prefet.
Apres la victoire des
coalises
a la
bataille de Waterloo
(
), le departement est occupe par les troupes
autrichiennes
de
a novembre
1818
(voir
occupation de la France a la fin du Premier Empire
).
Evolution territoriale du Var
Le departement est tres a gauche sous la
Deuxieme Republique
. Lorsque le president
Louis-Napoleon Bonaparte
fait son coup d’Etat, le
2 decembre 1851
, le departement se souleve, avant que les troupes de paysans insurges soient dispersees par l’armee. Le
chemin de fer
parvient a Toulon en 1859. Lors de la creation des
Alpes-Maritimes
en
1860
, apres l'annexion a la France du
comte de Nice
, le Var est ampute de sa partie la plus orientale, qui constitua l'
arrondissement de Grasse
dans le nouveau departement. A la suite de cette modification, le
Var
ne coule plus aujourd'hui dans le departement auquel il a donne son nom.
Le departement du
Var
possedait egalement, specifiquement au sein du Midi rouge, la denomination de ≪ Var rouge ≫ de 1851 a 1980, avec l'existence d'un important mouvement republicain lors du Second Empire, puis radical-socialiste. Ceci s'explique par la sociologie et l'economie particuliere du departement : avant tout rural (et viticole), et egalement ouvrier par la presence du bassin industriel lie a l'
arsenal maritime
et l'existence d'une bourgeoisie toulonnaise decentralisee vis-a-vis de Paris.
En 1884, le
cholera
endeuille
Toulon
. A cette occasion,
Georges Clemenceau
, medecin, se fait connaitre comme ≪ l'homme qui affronte l'
epidemie
≫. Alors depute de la Seine, il plaide la cause du Var a la Chambre. Apparemment adopte par les Varois, il est leur depute de 1888 a 1893 puis senateur de 1902 a 1920.
Au
XX
e
siecle, la
guerre de 1914-1918
stimule la production industrielle interessant la defense nationale, mais elle frappe notamment les industries alimentaires.
Le departement est occupe par l’Italie fasciste de
a
[
3
]
. En 1942, l'armee allemande envahit la zone sud, et occupe le departement du Var en 1944. Le
de cette annee, dans la nuit, des commandos francais debarquent au
cap Negre
, au Trayas, a
Saint-Tropez
, a
Sainte-Maxime
ou encore a
Saint-Raphael
(voir
debarquement de Provence
). La flotte revient a Toulon le
.
Dans la periode de l'Apres-guerre, le reflux du militantisme politique, l'installation importante de
Pieds-noirs
rapatries et de neoretraites et l'evolution de la region devenue touristique, fait disparaitre l'influence du socialisme. Le departement subit egalement l'influence des Alpes-Maritimes (le plus important organe de presse regionale dans l'est du departement etant
Nice-Matin
proche du pouvoir
medeciniste
) au point qu'il faille parler de ≪ Var bleu ≫ apres 1984
[
4
]
.
Le Var a ete une terre d'accueil pour les rapatries d'Algerie (environ 100 000), lesquels se sont tout a fait integres dans ce departement mediterraneen.
Le
, le
gouvernement Chirac
prend la decision de transferer la prefecture du Var a
Toulon
. Cela provoque la colere de certains Dracenois (qui pensent que le gouvernement veut tout a la fois ≪ punir ≫ une ville qui vote traditionnellement a gauche depuis un siecle et ≪ recompenser ≫ Toulon, qui vote a droite depuis 1959). Il y a des emeutes et les
CRS
doivent intervenir pour retablir l'ordre. La voie de chemin de fer est bloquee aux Arcs par des manifestants ; Francois Mitterrand participe a un meeting le 17 novembre 1974 ; les maires du haut-Var manifestent devant l'Elysee. La prefecture est malgre tout changee en sous-prefecture. En compensation, le
conseil general du Var
, deplace a Toulon par la suite, reste provisoirement a Draguignan, ainsi que de nombreux services departementaux comme les archives ou la cour d'assises.
Le Var est aujourd'hui un territoire en plein developpement, tant sur le plan economique que demographique, en partie grace a son cadre de vie et sa vocation touristique.
- ↑
Albert Ceccarelli,
La Revolution a l’Isle sur la Sorgue et en Vaucluse
, Editions Scriba, 1989, 2-86736-018-8, p 27
- ↑
Albert Ceccarelli,
La Revolution...
, p 30
- ↑
Stephane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (
pref.
Olivier Wieviorka),
Atlas de la liberation de la France : 6 juin 1944- 8 mai 1945 : des debarquements aux villes liberees
, Paris, ed. Autrement,
coll.
≪ Atlas-Memoire ≫,
(
1
re
ed.
1994), 79
p.
(
ISBN
978-2-746-70495-4
et
2-746-70495-1
,
OCLC
417826733
,
BNF
39169074
)
, p 60
- ↑
De 1851 a 1985, au temps du Var "rouge", l'Express
- Noel Blache,
Histoire de l'insurrection du Var en
, Paris : Le Chevalier, 1869
- Maurice Arreckx,
Un Combat pour le Var : l'histoire du Conseil general, 1790-1990
, Aix-en-Provence : Edisud, 1990,
(
ISBN
2-85744-454-0
)
- Louis Bourrilly,
Histoire du departement du Var, avec la biographie des personnages remarquables qui en sont originaires
, L. Bourrilly, Paris : G. Guerin, 1890