Image traditionnelle d’une femme perse portant une coupe de vin, comme depeinte au palais de Hasht Behesht,
Ispahan
,
Iran
,
XVII
e
siecle
.
La
condition des femmes dans la
societe iranienne
a connu de nombreuses evolutions au cours de l'histoire, depuis l'egalite complete ou presque avec l'homme dans la
mythologie
ou aux temps preislamiques, la perte de leur independance durant la periode islamique, le debut de leur emancipation avec la
revolution constitutionnelle
, les grandes modernisations de l'ere
Pahlavi
, et enfin l'avenement d'une
theocratie
en
Iran
en
1979
. Certaines de l'importance de leur place dans la societe, des femmes s'impliquent dans le combat pour l'amelioration de la
condition feminine
et la reconnaissance de leurs droits par la
republique islamique
. L'attribution du
prix Nobel
de la paix en
2003
, a
Shirin Ebadi
, souligne l'importance d'un militantisme feminin qui inclut des femmes de toutes
origines ethniques
, et de tous points de vue religieux. Les femmes ont ainsi fait leur entree dans les secteurs politiques, economiques, sociaux et culturels de la
societe
.
Place des femmes dans la mythologie perse
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]
Pour comprendre la place de la femme dans la societe iranienne, il convient d’abord de se pencher sur la mythologie perse decrivant la creation du monde et les dieux des
Aryens
, dont on peut trouver le recit dans les textes sacres
zoroastriens
tels que l’
Avesta
ou les
Yashts
. Ces ecrits tres anciens datent probablement de l’ere indo-iranienne (voir
Indo-Iraniens
), les mythes ont ensuite ete repris en partie par
Ferdowsi
dans l’epopee du
Shah Nameh
Le
Yasht
V (
Aban Yasht
) est consacre a la deesse
Ardvi Sura
Anahita
, decrite comme une jolie femme au corps ferme et elance. Elle est la deesse de toutes les eaux a la surface de la terre ainsi que de la pluie, de l’abondance, de la fertilite, des unions, de l’amour, de la maternite et de la victoire
[
1
]
. Les Anciens voyaient en elle la source de la vie et elle symbolise la preponderance du role feminin dans la societe
[
2
]
. C’est une des raisons evoquees pour expliquer que les ceremonies de couronnements royaux se tenaient au
temple d’Anahita
[
2
]
.
Selon les
mythes perses
, Gayomartan, appele
Kayomars
dans le
Shah Nameh
, est presente comme le premier roi, qui a ete tue par l’esprit du mal (
Angra Mainyu
), tout comme le taureau primordial a ete le premier animal existant sur la terre (qui a donne naissance a toutes les autres especes animales apres avoir lui aussi ete tue par
Angra Mainyu
). La semence de Gayomartan, purifiee par le soleil, fit germer un plant de
rhubarbe
qui, se developpant lentement, se transforma en
Mashya et Mashyana
[
3
]
, premier homme et premiere femme. Pour les
peuples iraniens
, homme et femme ont donc ete crees en meme temps, contrairement aux religions revelees (
judaisme
et
christianisme
). De plus, le peche originel pour les Aryens est autant le fait de l’homme que de la femme, qui enjoles par Angra Mainyu, voient en lui leur createur
[
4
]
.
Place de la femme durant l'Antiquite perse
[
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]
Fragment de bas-relief en bitume representant une jeune femme et sa servante l'eventant, periode neo-
elamite
, excave a
Suse
. Conserve au
Louvre
.
On sait peu de choses concernant les femmes dans les civilisations pre-
achemenides
. Cependant, de nombreuses fouilles archeologiques portant sur divers sites iraniens, dont certains datent de 4 700 ans
av. J.-C.
, mettent en evidence l’utilisation de
maquillage
et colorants corporels, ainsi que d’instruments ayant servi a leur fabrication et leur application. De meme, colliers, bracelets, broches, ou peignes ont ete retrouves dans des tombes feminines
[
5
]
. De plus, les doctrines religieuses developpees durant la periode
zoroastrienne
et pre-zoroastrienne attestent de l’egalite qui regnait entre l’homme et la femme
[
6
]
.
L’absence de representation feminine a
Persepolis
[
7
]
, dont la pierre conserve l’histoire de la
Perse
antique, est remarquable. Tous les
bas-reliefs
et statues sculptes a l’apogee de l’empire
achemenide
y sont masculines, representant des
taureaux
, des
lions
, des
etalons
ailes, des hommes guerroyant, ou des serviteurs marchant a la suite du roi. Cependant, une grande partie de Persepolis (particulierement les interieurs) ayant ete detruite par
Alexandre le Grand
ou alteree par le temps, des chercheurs n’excluent pas la possibilite de representations feminines aujourd’hui disparues. Sur d’autres sites antiques perses, des representations feminines sur pierre ont ete retrouvees dans un bon etat de preservation. Une representation de femme achemenide de haut rang est visible au Louvre, montrant celle-ci assise sur un tabouret et eventee par une servante. Sa mise soignee comprenant notamment du maquillage, suggere l’importance que l’esthetique pouvait revetir a l’epoque achemenide
[
5
]
. Cependant, il existe aussi de nombreuses representation feminines sur des sceaux et des gemmes
[
8
]
.
Les sources connues au sujet de la vie privee a l'epoque achemenide et sassanide apportent avant tout des elements sur la vie du roi, de la famille royale, et dans une moindre mesure, des nobles et des courtisans
[
8
]
. Les femmes jouaient un role dans la vie quotidienne sous la dynastie achemenide : elles travaillaient aux cotes des hommes dans les ateliers et y recevaient le meme salaire
[
7
]
, ce qui est atteste dans une certaine mesure par les tablettes elamites retrouvees a
Persepolis
[
8
]
. Il semble peu probable que la polygamie ait ete la regle chez les Perses communs
[
8
]
. En revanche, de nombreuses sources indiquent que les rois, et d'autres perses pratiquent la polygamie et ont aussi des concubines (parmi lesquelles certaines etaient achetees). La distinction entre femme legitime et concubine est attestee chez
Herodote
, Plutarque, Dinon et Ctesias
[
9
]
. Plutarque souligne meme la jalousie des rois envers ses concubines, lequel punissait de mort ceux qui s'etaient approches de trop pres de celles-ci
[
10
]
.
Les femmes de haute naissance pouvaient meme avoir une influence sur les affaires de l’Etat, et les membres de la famille royale possedaient leurs propres domaines. Nombre de documents parvenus jusqu’a nous temoignent de leur implication dans la gestion des affaires : lettres portant sur l’acheminement de grain, de vin, ou d’animaux jusqu’au palais depuis des possessions lointaines. Les seules limites a l’autorite de la reine douairiere etaient fixees par le souverain lui-meme. De telles coutumes persisterent jusqu’a l’
empire Sassanide
, avec moins d’importance, meme si
Purandokht
(ou
Burandukht
), fille du roi
Khosrau II
, gouverna l’empire perse durant presque deux ans
[
11
]
. A cette epoque, le plus haut rang feminin etait tenu par la mere du roi, puis la mere du prince heritier et enfin les filles et sœurs du roi. En fait, les femmes etaient divisees en deux categories a l'epoque sassanide : les femmes libres avaient des droits et des responsabilites legales, comme ceux de signer des contrats, de payer ses dettes, d'heriter. Ces droits n'etaient cependant pas egaux a ceux des hommes, car la capacite legale des femmes etait comparable a celle des mineurs
[
12
]
. Les femmes esclaves, n'avaient que peu de droits ; elles etaient considerees comme une marchandise et leur valeur etait generalement plus basse que celle d'un esclave masculin
[
12
]
.
Une mosaique de l’ere
Sassanide
deterree a
Bishapour
. Certaines mosaiques representaient des femmes devetues. Conservee au
Louvre
.
Les historiens pensent que c’est
Cyrus le Grand
qui, dix siecles avant l’
Islam
, a etabli la coutume de couvrir les femmes afin de proteger leur chastete. D’apres cette theorie, le voile est ainsi passe des
Achemenides
aux
Seleucides
, ceux-ci l’ayant, a leur tour, transmis aux
Byzantins
. Par le biais des invasions arabes, il se repand ensuite au travers du monde musulman et reste connu en Iran sous le nom de
chador
[
13
]
.
Periode medievale et islamisation de l’Iran
[
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]
La condition feminine en Iran change de facon importante au cours de la periode medievale. A partir de la
conquete islamique de la Perse
, le role social des femmes se modifie. Toute participation a la vie publique ou a l'exercice du pouvoir leur est interdite
[
14
]
. Des droits concernant la sphere privee sont egalement supprimes, et des lois s'inspirant de l’islam avantagent desormais les hommes. La
polygamie
est facilitee et le port du
hijab
devient la regle
[
15
]
.
Dans le
Shahnameh
, le grand poete perse et
iranologue
,
Ferdowsi
, lui-meme marie avec une femme instruite et cultivee, presente une image de la femme perse contrastant avec cette situation juridique. Plus de vingt femmes apparaissent ainsi dans cette œuvre, toutes sages, intelligentes et respectables. Deux d’entre elles, Homai et Gardieh, deviennent ≪ reines ≫ de Perse au cours de l’epopee
[
16
]
. On peut avoir une idee de l’importance de la place que la
culture perse
reserve alors aux femmes et a leur beaute en considerant la multitude de chefs-d’œuvre qui leur sont dedies ; que ce soit au travers de la
miniature
, de la
peinture
, ou de la
litterature
d’un
Hafez
, dont l’œuvre magnifie la feminite
[
17
]
. L’image montrant une jeune fille habillee de beaux vetements hauts en couleur, tenant une coupe de
vin
a la main, est un leitmotiv du portrait amoureux perse de l’epoque. La forte charge erotique de ces images reside plus dans l’association des plaisirs enivrants du vin et de l’amour que dans une representation, ici impensable, de la nudite. L’egalite des genres est l’un des principes de base de la culture perse, perdurant des siecles, tout comme chez les
Zoroastriens
.
Une femme perse qajari, fumant ici le
Qalyan
.
Une femme armenienne a Isfahan vers 1850.
Quelques-unes des filles de
Mozaffaredin Shah
: Shokouh-os-Saltaneh, Anvar-ed-Dowleh, Shokouh-ed-Dowleh, Ghamar-os-Saltaneh, Ezzat-ed-Dowleh II, Nour-os-Saltaneh, Mochoul khanoum ≪ nadimeh ≫, Aghdas-os-Saltaneh (de g. a d. et de h. en b.).
Il faut attendre le
XIX
e
siecle pour que des femmes commencent a marquer l’histoire de l’Iran musulman.
La premiere femme apparaissant non voilee en public est
Fatemeh
, nee en
1814
, figure du mouvement
Baha’i
. Ce mouvement se prononce en effet en faveur de l’emancipation feminine et apporte son soutien aux feministes iraniennes. Des femmes issues de ce mouvement telles Khorshid Khanoum et Roustameh voyagent alors en
Iran
pour sensibiliser le peuple perse a propos de l’emancipation feminine. Ce mouvement rejouit les femmes de la cour
Qajare
, qui soutiennent l’initiative de Fatemeh, bien que percue comme radicale. Fatemeh finit executee par pendaison pour avoir tente de tuer
Nasseredin Shah
[
18
]
.
Durant la seconde moitie du
XIX
e
siecle,
Taj Saltaneh
, fille de
Nasseredin Shah
consacre une partie de son autobiographie a decrire les conditions deplorables de la femme iranienne : elle critique le port obligatoire du voile et insiste sur le fait que les femmes sont tenues a l’ecart du progres et de la liberte a cause des codes vestimentaires qui leur sont imposes
[
19
]
.
A l’aube du
XX
e
siecle, certains modernistes iraniens ayant voyage en
Europe
afin d’y suivre de hautes etudes, considerent le
voile islamique
comme un symbole d’arrieration. Son retrait, de leur point de vue, est essentiel a la progression de l’Iran qu’ils souhaitent affranchir de la culture arabo-islamique. D'autres, au contraire, basent leur discours sur la necessite d'eduquer les femmes et de les faire sortir de leur confinement au foyer
[
20
]
. Tous les modernistes n'etaient cependant pas opposes au voile.
La
revolution constitutionnelle de l’Iran
entre
1905
et
1911
marque un tournant dans la vie des femmes iraniennes. Seule une minorite d'hommes et de femmes prend part a cette revolution, mais l'engagement des femmes leur fait gagner en consideration
[
21
]
. Les revendications des femmes au cours de cette revolution portent principalement sur leurs droits politiques : elles souhaitent un large debat sur leur place dans la societe. La participation des femmes a la revolution constitutionnelle legitime l'integration des femmes et des hommes dans la societe, souligne la necessite de l'education des femmes, donne naissance a des debats sur la famille et le voile, et enfin donne aux femmes une occasion de s'organiser et de creer un mouvement pour les droits des femmes
[
22
]
.
C’est alors une periode de liberte d’expression grandissante et de progression sociale des femmes (
1911
?
1924
). Ainsi, la premiere ecole pour filles est-elle fondee par des missionnaires americaines dans l’
Azerbaidjan iranien
, la tendance se repand ensuite dans d’autres villes (
Teheran
,
Rasht
,
Hamedan
). En 1910, le journal anglais Times souligne l'existence de cinquante ecoles pour filles a
Teheran
[
23
]
. Ces ecoles sont generalement tenues par des religieuses chretiennes.
Qu’elles soient de confession
zoroastrienne
,
juive
,
baha'ie
, chretienne armenienne ou musulmane, des femmes reclament des droits emancipateurs autant que l’adoption de la
Constitution
, qui a lieu au cours de la meme annee
[
24
]
. Toutefois, le droit de la famille reste soumis a la
charia
.
La defaite des constitutionnalistes (
1921
?
1925
) et le renforcement du pouvoir de
Reza Shah
(
1925
?
1941
) ont deux consequences contradictoires. Les journaux et les groupes de femmes independants sont interdits par le pouvoir ; tandis que l'Etat applique des reformes sociales promouvant l’education de masse et l’emploi remunere des femmes. Reza Shah initie aussi sa politique controversee de
Kashf-e Hijab
, bannissant le port du
hijab
en public. Mais, a l’instar d’autres parties de la societe de l’epoque, les femmes perdent le droit de s’exprimer et tout desaccord avec la politique du regime est reprime.
Acquisition des droits politiques et civils pour les femmes iraniennes (1931-1979)
[
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]
C’est au cours du regne des
Pahlavi
que les evolutions les plus considerables de la condition feminine ont lieu en Iran. En
1931
, le parlement, ou
Majlis
, approuve une loi qui fixe l’age legal du mariage a
15 ans
(au lieu de 13 auparavant). Le code civil adopte a cette epoque represente en revanche une secularisation de la
charia
; en effet, le pouvoir judiciaire auparavant devolu aux tribunaux religieux est donne aux juridictions de l'etat, mais l'esprit de la loi n'est pas modifie en profondeur
[
25
]
.
Sous l’impulsion de
Reza Shah
, est cree un systeme d’education nationale ne faisant aucune distinction entre garcons et filles en
1936
. Cette meme annee, les premieres femmes font leur entree a l'
universite de Teheran
[
26
]
, une loi interdit purement et simplement le port du voile pour les femmes (et le port des habits religieux pour les hommes)
[
27
]
. L'interdiction du port du voile est levee en 1941, a l'arrivee au pouvoir de
Mohammad Reza Pahlavi
[
28
]
.
Journal iranien de 1968 : ingenieures nucleaires iraniennes posant devant le reacteur nucleaire de
Teheran
.
Les ultimes evolutions de la condition des femmes ont lieu sous le regne de
Mohammad Reza Shah
[
29
]
:
- Droit d’eligibilite et de vote
accorde en
1963
- ≪ Loi de la Protection de la famille ≫ votee en
1967
. Cette loi limite le droit unilateral des hommes au
divorce
et a la
polygamie
dont la pratique se fait tres rare du fait de ces nouvelles contraintes. L’article 8 de cette loi interdit ainsi a l’epoux de divorcer sans avoir obtenu un certificat de non-reconciliation de la part d’un tribunal, lequel est tenu de tenter par tous les moyens de reconcilier le couple. De plus, l'epoux avait besoin du consentement de la premiere epouse afin de conclure un second mariage. Le mariage temporaire (
Sigheh
) etait en vigueur comme aujourd'hui.
- Fondation de l’OFI (
Organisation des femmes iraniennes
) en 1964 par la princesse
Ashraf Pahlavi
. Cette organisation reunit divers organismes qui s’occupent de confort familial, de protection des enfants, de formation professionnelle, de planning familial et de conseil juridique.
- Passage de l’age legal du mariage a
18 ans
en
1973
.
- D’autres lois suivent ensuite, visant a faciliter l’acces des femmes aux fonctions jusque-la reservees aux hommes (notamment dans le domaine juridique). Le service national (calque sur le modele du
Service militaire Israelien
est rendu obligatoire pour les femmes celibataires, qui peuvent acceder plus facilement aux emplois dans les
forces armees et la police
. Au cours de la
Revolution blanche
, les femmes appelees servent generalement dans le corps du
Sepah-e Danesh
(≪ armee du savoir ≫, au service de la population dans les domaines de l’education, de la sante et de la technologie).
En quelques annees, la femme iranienne acquiert donc des droits civils et politiques importants. Une des legislatures voit meme l’election de vingt-deux femmes parmi les deputes (
Mehrangiz Dowlatshahi
compte parmi les premieres femmes elues) et deux parmi les senateurs. La premiere femme ministre (de l’education nationale) est
Farrokh-Rou Parsa
, dans les annees 1970. En 1976, 13,8 % de la population active sont des femmes, en majorite rurales
[
30
]
En 1978, les femmes representent 30 % des etudiants
[
31
]
. En 1979, hommes et femmes beneficient des memes avantages educatifs. Les femmes peuvent en outre travailler dans de nombreux domaines professionnels. Cependant, la situation des femmes rurales est encore loin de la situation des femmes urbaines. Les femmes rurales sont toujours peu eduquees
[
32
]
et leur situation se serait meme degradee a cause de la modernisation rapide du pays
[
33
]
Conflit entre modeles sociaux traditionnel et occidentalise
[
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]
L’attitude de la societe iranienne traditionnelle (c’est-a-dire a l’exclusion des classes moyennes et superieures occidentalisees) avant la
revolution iranienne
est de pratiquer la segregation sexuelle dans la sphere publique. En general, les femmes revetent un
chador
(piece de tissu de la taille d’un drap dont les femmes se couvrent entierement) quand elles sont dans l’espace public, ou que des hommes ne comptant pas parmi les membres de leur famille sont presents dans la maison. Le role de la femme se limite aux taches domestiques : tenir le foyer et elever les enfants. Le role des hommes est devolu a la sphere publique : ils travaillent dans les champs, au
bazar
ou dans des bureaux. Ceux qui devient de ce modele peuvent voir la reputation de leur famille remise en cause. Le clerge cherche a maintenir la femme dans ce role traditionnel au sein d’une societe islamique.
Ces attitudes traditionalistes se confrontent violemment avec les attitudes et les coutumes des classes moyennes et superieures laiques, particulierement a
Teheran
. Les reunions mixtes, en prive et en public, sont en effet la norme a l’epoque Pahlavi. Le gouvernement est le principal promoteur du changement de role de la femme dans la
societe
. Cette confrontation entre ideaux gouvernementaux et clericaux cree un conflit social qui devient l’une des causes de la revolution iranienne.
Avant la revolution, trois types de femmes travaillent :
- dans les classes sociales superieures, les femmes travaillent comme employees, exercent des professions liberales, ou participent benevolement a des projets divers ;
- les femmes laiques des classes moyennes essaient de suivre ce modele, alors que les femmes traditionalistes de la meme classe ne travaillent au-dehors qu’en cas d’extreme necessite ;
- les femmes issues des basses classes sociales travaillent frequemment en dehors de leur foyer, ne disposant sinon que de revenus insuffisants pour faire vivre leur famille. Ceci est particulierement marque dans les grandes villes.
A la veille de la
revolution iranienne
, la
societe iranienne
est donc divisee entre religieux traditionalistes, pronant le maintien de la femme dans un role domestique en harmonie avec une societe islamique, et laiques occidentalises, qui promeuvent et mettent en pratique la participation active de la femme dans la sphere publique
[
18
]
.
La revolution iranienne et l’instauration de la republique islamique
[
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]
L’implication des femmes dans la revolution
[
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]
Confortees par les avancees statutaires ayant fait suite a la revolution constitutionnelle en debut de siecle, les femmes s'impliquent massivement dans la revolution iranienne
[
34
]
, et contribuent a sa victoire. Beaucoup, issues des basses et moyennes classes sont ainsi projetees dans la sphere publique
[
35
]
. Pendant des annees, l’impossibilite de briser la barriere du confinement a la sphere privee etait la principale source de frustration pour les partisans du droit des femmes en Iran. La revolution fait paradoxalement ceder cette entrave du jour au lendemain. Lorsque
Khomeini
, en
1978
, appelle les femmes a participer aux manifestations en ignorant le couvre-feu pour montrer leur opposition a la tyrannie ; des millions d’entre elles, y compris les religieuses traditionalistes n’ayant jamais auparavant pense quitter leurs maisons sans leurs maris ou leurs peres, descendent dans la rue
[
36
]
,
[
37
]
. L’appel de Khomeini au soulevement contre le Shah enleve ainsi tous les doutes dans les esprits des femmes musulmanes quant a leur droit de se rendre dans la rue de jour comme de nuit.
De nombreuses femmes qui prennent part a la revolution iranienne font partie des classes moyennes secularisees, parmi lesquelles des opposantes au regime ont ete recrutees. Comme leurs compagnons, ces femmes ont aussi des aspirations nationalistes et pensent que le Shah est aux ordres des Etats-Unis. Certaines s’enrolent aussi dans des groupes de
guerilla
, comme les
moudjahedin
ou les
fedayins
.
Perte des acquis de l’epoque Pahlavi (1979-1989)
[
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]
Avec la
revolution iranienne
de
1979
, le droit des femmes essuie de profondes modifications liees au conservatisme religieux. Le groupe qui herite du pouvoir apres cette revolution est celui de la classe moyenne traditionnelle et religieuse (en majorite des
bazaris
, travaillant dans les
bazars
), qui privilegient la restriction de la place de la femme a l’espace prive exclusif. La premiere consequence pour les femmes est l'abrogation de la loi sur la
protection de la famille
, favorable aux femmes, votee a l’epoque du Shah
[
15
]
.
Malgre les decrets de nombreux ecclesiastiques tels l’
ayatollah Taleghani
, l’Etat fait du port du
hijab
une obligation pour toutes les femmes, les soumettant a des regles strictes de conduite en societe. En effet, l’
ayatollah Khomeini
declare
≪ Chaque fois que dans un autobus un corps feminin frole un corps masculin, une secousse fait vaciller l’edifice de notre revolution ≫
[
38
]
. L’islamisation de la societe commence donc par une reforme du statut des femmes, de nouveau soumises a la
charia
, et ecartees de toutes les hautes fonctions publiques. De plus, tous les acquis du
XX
e
siecle sont perdus : abaissement de l’age legal du mariage a 9 ans, segregation dans les bus (femmes a l’arriere et hommes a l’avant). Cette involution provoque alors de fortes contestations. Des
manifestations rassemblant des milliers de femmes
, en majorite laiques, ont lieu des le 7 mars 1979, veille de la journee internationale des femmes du 8 mars, et jusqu'au 13 mars, a Teheran, Isfahan, Tabriz et
Sanandaj
dans le Kurdistan, pour protester contre les mesures prises par Khomeini
[
39
]
,
[
40
]
,
[
41
]
. Le lundi 12 mars, pres de 20 000 femmes defilent de l'universite de Teheran jusqu'au square de la Liberte, pour protester contre le retour au voile islamique et defendre leurs droits, et de nombreux hommes les rejoignent lors de la manifestation
[
39
]
,
[
42
]
.
La polygamie redevient legale, l'age minimum du mariage des filles passe de 15 a 9 ans et le non port du voile est puni de 70 coups de fouets
[
28
]
.
Les hommes recoivent a cette epoque tout pouvoir de decision concernant leur famille, y compris les mouvements de leur femme et la garde des enfants. Le point de vue legal des
mollahs
est, selon l’
ayatollah
Mohammad Yazdi
, ancien chef du systeme judiciaire,
≪ votre femme, qui est votre possession, est, en fait, votre esclave ≫
[
43
]
.
Si les principales cibles de ces mesures sont avant tout les femmes instruites et modernistes, elles touchent aussi durement les militantes musulmanes. L’image de la femme dans le discours dominant change alors, passant de celle d’une femme socialement active a celle d’une femme-epouse. On ne compte plus que quatre femmes deputees au cours des trois premieres legislatures de la republique islamique. Neanmoins, nombre de femmes refusent de rentrer au foyer et continuent a etre actives dans tous les domaines ou elles le peuvent, participant meme activement a l’effort de
guerre contre l’Irak
. Le mouvement de defense des droits des femmes se renforce donc paradoxalement.
A la fin des annees 1980, la societe iranienne connait deux evenements majeurs qui signent l’avenement d’une nouvelle periode pour les femmes iraniennes : la mort de Khomeini qui tourne la page de la revolution, et la
guerre Iran-Irak
qui se termine en laissant une nation exsangue ayant sacrifie ses forces vives et dont l’economie est sinistree. La necessite urgente de reconstruire et de stabiliser le pays modifie le statut des femmes, et rend plus que jamais necessaire leur reimplication dans la
societe iranienne
.
Toutefois, la scolarisation des filles, promue par le regime, est consideree comme un acquis de la revolution islamique. La large ouverture des ecoles aux filles leur permet de rattraper leur retard en matiere d'education. Alors qu'en 1976, seulement 28 % des femmes de la tranche 15-49 ans etaient alphabetisees et que leur scolarite ne durait, en moyenne, que 1,9 an, elles sont en 2006 87,4 % a l'etre et leur scolarite durait en moyenne 8,9 ans
[
44
]
. De meme, alors que les Iraniennes faisaient en moyenne sept enfants au debut de la revolution, elles n'ont en moyenne que deux enfants trente ans plus tard. Par ailleurs, la plupart des Iraniens sont monogames, meme s'il existe des poches de polygamie dans certaines provinces
[
45
]
.
Les revendications de la societe civile recommencent a s’exprimer de maniere assez notable, particulierement celles des femmes a qui l’Etat peut difficilement refuser de reconnaitre la participation a la revolution, a la guerre, et l’implication dans la bonne marche d’un pays alors que nombre d’hommes etaient au front. Apres la fin de la guerre et la mort de Khomeini en 1989, alors que les dirigeants religieux reprennent les discours pronant un role de la femme limite a celui de femme au foyer, des femmes eduquees deviennent de plus en plus critiques des positions du regime, qu'elles ne trouvent pas compatibles avec leurs nouvelles aspirations
[
46
]
Il existe en Iran trois types de militantes pour les droits de la femme
[
47
]
:
- les musulmanes traditionalistes (issues de la classe moyenne traditionnelle ou des familles clericales ou
bazaris
), pour qui seule la
charia
est source de loi. Elles pronent le retour a la vie sociale active en restant separees des hommes (les femmes travailleraient uniquement pour des femmes).
- les musulmanes modernistes (originaires de la classe moyenne traditionnelle mais instruites et actives), qui veulent reformer la legislation pour ameliorer le statut des femmes dans la sphere publique et privee en se basant sur une interpretation moderne de la
charia
. Ce courant se cristallise autour de la revue
Zanan
(Femmes), fondee par
Shahla Sherkat
et principal lieu d'elaboration du
feminisme musulman
en Iran.
- les modernistes laiques (issues pour la plupart de la classe moyenne moderne, tres instruites a la suite des changements amenes par les Pahlavi). Elles ne considerent pas la
charia
comme une source de legislation et revendiquent la
separation du clerge et de l’Etat
. Ce sont ces militantes qui recoivent le soutien de la
diaspora iranienne
.
Nonobstant leurs differences, ces types de militantes s'affrontent de moins en moins apres la fin de la guerre. On assiste alors progressivement a l'effacement des differences d'ordre politico-religieux, et a l'emergence, au sein d'un mouvement feministe global, de discours marques par la convergence des points de vue revendicateurs. Les feministes, musulmanes ou laiques, traditionalistes, reformistes, ou modernistes debattent dans les memes journaux, organisent des reunions, laissant se dessiner une solidarite de sexe autorisant les collaborations
[
48
]
.
Une nouvelle phase d’acquisition de droits
[
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|
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]
Devant tant de pression de la part de la population feminine et sous l’egide de
Rafsandjani
, le Haut conseil de la revolution culturelle cree en
1987
le Conseil culturel et social des femmes. Ce conseil fonde l’Institution executive des femmes, fait admettre l’idee d’une conseillere du
president
pour les femmes, cree un
Bureau des affaires des femmes
(en
1991
), et reussit a faire supprimer les lois ou reglements interdisant ou limitant l’acces des femmes a certaines filieres universitaires. Dans le meme esprit, certaines professions s’ouvrent aux femmes : enseignement, medecine, travail en laboratoire, ingenierie, pharmacie, assistance sociale et traduction. Certains corps de metier leur restent toutefois inaccessibles, comme la magistrature, le secours civil (pompiers), ou la presidence de la republique
[
49
]
,
[
48
]
. Une des filles du president Rafsandjani, elle-meme deputee, fait etat publiquement de l'absence de raisons valables limitant l'acces des femmes aux plus hauts postes administratifs, y compris la presidence
[
48
]
. La loi sur le divorce, qui avait ete modifiee a l’avenement de la republique islamique, est amendee en
1992
: l’epouse peut alors etre dedommagee par son mari si elle peut prouver qu’elle a effectue des taches menageres contre sa volonte.
Le debut des annees
1990
montre clairement une montee de l’emploi des femmes, a un niveau bien superieur a celui de la periode precedant la revolution. L’accomplissement intellectuel pour les femmes est aussi le resultat de politiques favorisant l’acces a l’education, et de campagnes d’instruction. Le nombre de femmes dans l’education augmente, pour depasser celui des hommes dans l’education superieure. Ainsi, d’apres le ministere iranien de la recherche, pres de 6 % des professeurs titulaires, 8 % des professeurs adjoints, et 14 % des professeurs assistants sont des femmes durant l’annee scolaire
1998
?
1999
. Les femmes comptent pour 56 % de tous les etudiants en
sciences naturelles
, et 20 % des doctorants en
philosophie
. En revanche, afin de creer des conditions perennisant la segregation sexuelle, le gouvernement fixe un quota de femmes
pediatres
,
gynecologues
, et met en place des barrieres pour celles souhaitant devenir
ingenieurs
dans le
genie civil
. Pour la premiere fois, en janvier 1996, une femme devient vice-ministre (de la sante publique).
En mai
1997
, un grand nombre de femmes participe a l’election presidentielle, elles votent en majorite pour
Mohammad Khatami
[
50
]
, un clerc reformiste qui promet une baisse de la repression et une plus grande tolerance a l’egard des institutions de la societe civile. Son election ouvre une periode durant laquelle les femmes peuvent de nouveau exprimer leurs idees, certaines faisant preuve de plus d’audace dans leurs demandes et critiques.
Sous Khatami, le
Bureau des affaires des femmes
devient le
Centre des Affaires de la participation des Femmes
[
51
]
. L’objectif de cette nouvelle institution est que les femmes s’organisent et defendent leurs droits. Les
ONG
de defense des droits des femmes se sont donc multipliees depuis cette epoque, mais le gouvernement ne leur donne toutefois pas les moyens d’etre independantes. Hormis le
Centre de la Participation des Femmes
, il existe d’autres organismes tels que le
Conseil Culturel et Social des Femmes
(cree en 1987), la
Commission du Parlement pour les Questions des Femmes, de la Famille et de la Jeunesse
(creee en 1997), Le
Bureau General pour les Questions des Femmes et les Questions Judiciaires
qui ont pour but de promouvoir l’egalite des sexes dans tous les domaines de la vie sociale, y compris la legislation, les programmes et les projets
[
52
]
.
Le sixieme
majlis d'Iran
voit l’election de partisanes des droits de la femme : on denombre alors 13 deputees sur les 270 sieges. Elles entreprennent de changer certaines des lois les plus conservatrices qui consacrent la domination culturelle des hommes.
Des deputees reformistes defient meme leurs collegues masculins en portant dans l'hemicycle un maghnahed (une sorte de foulard cagoule) a la place tchador noir obligatoire
[
53
]
.
Mais par la suite, durant les elections de la septieme majlis, toutes ces representantes sont declarees ineligibles par le
conseil des gardiens
, qui autorise seulement les candidatures de femmes du camp conservateur. La nouvelle assemblee, comme prevu, commence a bouleverser beaucoup des lois qu’avaient fait passer les reformistes du sixieme majlis.
Le point de vue des femmes du camp conservateur a propos de la condition feminine en Iran et de l’inegalite des statuts est generalement similaire a celui des hommes.
Masoumeh Ebtekar
, vice-presidente de
Mohammad Khatami
pour la protection environnementale ne prefere pas donner plus de libertes aux femmes et justifie les lois sur la lapidation en disant:
≪ On doit aussi prendre en compte les affaires legales et psychologiques de la societe. Si les lois habituelles de la famille sont brisees, cela aurait des consequences graves pour toute la societe. ≫
. Elle defend aussi l’obligation pour une femme d’avoir l'autorisation de son mari pour voyager:
≪ l'homme est responsable des affaires financieres et de la securite du foyer. Donc une femme a besoin de la permission de son mari pour voyager. Sinon, des problemes et des querelles vont voir le jour au sein du couple. ≫
[
54
]
L’annee 1997 marque aussi la naissance d’un mouvement feministe islamiste en Iran, qui regroupe plusieurs organisations et individus. La plus influente d'entre elles est la
Societe des Femmes de la Revolution Islamique
, creee apres la revolution. Son but est de developper des methodes appropriees pour construire la societe en mettant un terme a l’oppression de la femme. Les femmes islamistes en Iran critiquent la condition des femmes dans les societes islamiques historiques et modernes. De leur point de vue, grace a l'interpretation, la manipulation, et l’exageration du sens de certains textes coraniques, les societes musulmanes oppriment les femmes depuis des siecles, leur refusant des droits et une dignite qu'un islam authentique leur garantit
[
18
]
.
La thematique des droits des femmes devient progressivement un phenomene de societe donnant lieu a des debats publics de plus en plus ouverts, relayes par les medias, reunissant dans la discussion intellectuels laics et religieux, femmes et hommes
[
34
]
.
L’election du president conservateur
Mahmoud Ahmadinejad
provoque une peur chez les militantes des droits des femmes, qui redoutent de perdre leurs acquis. Selon Nayereh Tavakkoli, sociologue et militante du droit des femmes,
≪ il n'y a aucune raison d'etre optimiste avec le nouveau gouvernement et le nouveau president. Meme s'il y a des femmes au gouvernement et au parlement, [...] elles ne croient pas a l'egalite des sexes et trouvent que l'inegalite est une bonne chose. ≫
[
55
]
La politique d’Ahmadinejad concernant les femmes prone leur retour au foyer, la famille devant etre leur priorite
[
56
]
.
Femmes iraniennes et l’Iran d’aujourd’hui
[
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]
Femmes dans une rue de
Chiraz
en 2005.
Si la constitution de la republique islamique d’Iran proclame l’egalite des sexes, elle place cette derniere dans un cadre religieux, ce qui a pour consequence l’institutionnalisation des inegalites entre hommes et femmes. Toutefois, en regle generale, les Iraniennes jouissent de plus de libertes que les femmes de nombreux autres pays du golfe Persique (
Arabie saoudite
,
Qatar
,
Bahrein
...).
Il
[Quoi ?]
a ete declare lors de la
5
e
Conference internationale des femmes, organisee par l’
UNESCO
a
Pekin
en
1995
, puis lors d’une session a
New York
en
2000
intitulee
Femme-2000. L’egalite de sexes, le developpement et la paix au
XXI
e
siecle
:
≪ Les femmes de l’Iran moderne sont en grande partie privees de la protection juridique a cause d'un acces limite aux ressources financieres et d'un systeme traditionnel proclamant la priorite des hommes dans tous les domaines importants de la vie. ≫
[
57
]
Toutefois, ideologiquement, le discours des religieux proclame la tres grande importance de la femme pour la famille et la place meme au-dessus de l’homme.
Ali Khamenei
cite des
hadiths
pour appuyer ce point.
≪ Un jour, un homme demande au prophete : "Qui dois-je servir ? Le prophete repond "Ta mere" et repete cette reponse trois fois. Quand l'homme pose la question pour la quatrieme fois, il repond "ton pere". C'est pourquoi la femme a plus de droits dans la famille [...] parce qu'elles ont plus de responsabilites. ≫
[
58
]
Les nouvelles realites sociales des femmes iraniennes ont contraint les legislateurs et les specialistes de la loi islamique a consacrer une partie importante de leurs ecrits aux problemes des femmes et a leur place dans la societe. Les femmes et leurs droits se trouvent desormais au cœur des debats jurisprudentiels, ou s’affrontent les visions reformatrices et conservatrices
[
59
]
.
En 1995 est lance le magazine
Kh?nev?deh
(
Famille
) pour parler de problemes de familles. Il devient en fait une tribune pour aborder les problemes des femmes qui cherchent a etre soutenues dans leurs protestations contre les inequites legales concernant le mariage, le divorce, la garde des enfants et la violence domestique. Ce magazine exprime les positions de feministes musulmanes, qui denoncent les contradictions d'une societe basee sur l’islam qui continue cependant a exposer les femmes a l’injustice. Le feminisme musulman renait donc en Iran dans les annees 1990
[
60
]
; il est un discours de femmes urbaines instruites (mais aussi de quelques hommes) qui cherchent a preciser les droits des femmes sous un jour religieux en effectuant une relecture des textes sacres. Ce combat vise a donner une legitimite theologique a un mouvement pour les droits des femmes dans le monde musulman.
D’autres femmes islamistes vont encore plus loin dans le combat pour les droits de femmes en presentant une vision de la societe basee sur une interpretation des textes islamiques centree sur les femmes. Elles denoncent les ≪ voies authentiquement islamiques ≫ presentees aux femmes comme n’etant que du ≪ patriarcat dans un costume islamique ≫
[
18
]
.
L’Iran s’est engage depuis
2002
a ne pas appliquer la
peine capitale
par
lapidation
en dehors de condamnations pour faits graves (
meurtres
). Si l’
adultere
reste officiellement a ce jour un crime passible de la peine capitale, celle-ci n’est plus requise dans les faits d’adultere isoles. En revanche, elle reste requise quand l’adultere est associe au meurtre
[
61
]
, et concerne autant les femmes que les hommes.
L’attribution du
prix Nobel de la paix
en
2003
a
Shirin Ebadi
, une
avocate
feministe
defendant les
droits de l’homme
, renforce la confiance des feministes iraniennes et ancre leurs relations avec les
iraniens expatries
. Shirin Ebadi permet aux militantes iraniennes du droit des femmes de faire davantage entendre leur message en Occident. Ancienne juge et presidente du tribunal de Teheran sous le Shah, aujourd’hui avocate au Barreau de Teheran, Shirin Ebadi a fait sa cause depuis de nombreuses annees de la defense des
prisonniers politiques
et des enfants. Elle est egalement a l’origine de la celebration en Iran de la
journee internationale de la femme
, et cree en
1994
la Societe pour la protection des droits de l’enfant.
L’Iran n’a, a ce jour, toujours pas ratifie la convention internationale contre la discrimination des femmes. La ratification est consentie par le
Majlis
en 2003, mais celle-ci est invalidee par le
Conseil des gardiens
, qui juge certaines dispositions contraires aux preceptes du Coran. Faisant suite a une demande exprimee par l’
Union europeenne
, le
Majlis
vote en
2004
une loi etablissant l’egalite des sexes en ce qui concerne les
droits de succession
. Cette disposition est rapidement annulee par l’assemblee, remodelee par de nouvelles elections
[
62
]
. Le retrait du concept d’egalite des sexes remportait le soutien de 10 des deputees feminines conservatrices composant le nouveau Majlis, l’une d’entre elles le justifiait par le souci d’eviter des brimades aux hommes
[
63
]
.
Deux jeunes filles dans une rue de
Chiraz
.
Plusieurs filles a
Teheran
.
Selon le calendrier iranien, le 29
Bahman
(18 fevrier) est considere historiquement par les Perses comme la journee de la femme, dont la celebration remonte a l’ancien temps des traditions zoroastriennes.
Deux journees de la femme iranienne sont celebrees en Iran : le regime iranien celebre le 16 decembre, jour de la naissance de Fatemeh, la fille du prophete, comme une celebration du role social de la femme en tant que mere
[
64
]
, tandis que les militantes des droits des femmes celebrent la
Journee internationale des droits de la femme
le 8 mars. Un rassemblement de femmes revendiquant la fin des discriminations sexuelles dans le pays ayant eu lieu a Teheran le
a ainsi donne lieu a une repression violente
[
65
]
.
En
2005
, les femmes d’Iran etaient au nombre de 34 266 000 sur une population totale de 69 515 000, c’est-a-dire 49,3 femmes pour 50,7 hommes. L’
esperance de vie
a la naissance d’une femme iranienne est de 72 ans en
2004
et son esperance de vie en bonne sante, de 56,1 ans. La proportion de fillettes scolarisees en ecole primaire est de 85 % en 2004, soit une proportion a peine inferieure a celle des garcons pour la meme annee
[
66
]
.
Selon une etude realisee a Chiraz en
2000
[
67
]
, l’age moyen des femmes au mariage est de 17,1 ans et l’age de la premiere procreation de 19,5 ans. Ces donnees sont jugees comparables avec celles du pays et confirment celles d'une autre etude datant de
1993
, les auteurs conseillent au gouvernement de relever l’age legal du mariage. L'age moyen au premier mariage des femmes est remonte pour atteindre 22 ans au recensement de 1996
[
31
]
.
Dans le
metro de Teheran
, les
wagons de tete et de queues sont reserves aux femmes
mais les hommes y sont admis
[
45
]
.
La politique de
planning familial en Iran
est un grand succes
[
68
]
. La surpopulation induite par la
croissance demographique exponentielle
qui a suivi la revolution a conduit l’Iran a mettre en place pendant plus de 10 ans un ambitieux programme de
controle des naissances
au centre duquel l’education de la femme sur la
contraception
revet la plus grande importance. La maitrise par la femme iranienne de sa
fecondite
et son acces a la connaissance sont ainsi reconnus par toutes les autorites comme etant le pivot central de ce programme. La spectaculaire baisse de la natalite observee, fait de la realisation exemplaire de ce programme un modele pour tous les autres pays. L’acces a la contraception est ainsi facilite, de meme que son utilisation, y compris dans les zones rurales du pays. L’ecart observe avec les zones urbaines s’amenuise notablement
[
69
]
.
L’interruption therapeutique de grossesse est autorisee en Iran depuis l'avenement de la
republique islamique
. Toutefois, l’
avortement
reste interdit en 2004 par le code penal
[
70
]
.
En 2021, l'Iran adopte une politique nataliste, et restreint fortement l'acces a la contraception et a l'avortement
[
71
]
.
Selon la journaliste Sara Saidi, ≪ les Iraniennes sont les femmes les plus socialisees du Moyen-Orient : elles travaillent, conduisent librement, ont le droit de vote et d'eligibilite depuis 1963, contre 2015 en Arabie saoudite. ≫ Les femmes sont egalement politisees et engagees, la societe civile iranienne etant ≪ tres en avance sur les institutions qui la gouvernent ≫, indique la sociologue
Azadeh Kian
. Le taux de scolarisation des filles est de 95 %
[
72
]
.
La situation financiere des iraniennes s’est aggravee a cause de la situation economique du pays. Le
chomage
touche de maniere beaucoup plus importante les femmes que les hommes ; ce facteur explique en partie la frequence de la
prostitution
. Selon Hamid Koucha,
≪ l'application inadequate des lois sacrees de l'Islam, de meme que les fortes tensions sociales ou economiques, ont accule une partie des femmes iraniennes a la criminalite, a l'usage de
drogues
dures ou au
suicide
≫
. L’Iran, avec un fort taux de delinquance feminine, se classe parmi les Etats islamiques les plus violents
[
73
]
.
L’acces massif des femmes a l’education (60 % des etudiants d’universite, alors que la premiere femme medaille Fields de l'histoire est une Iranienne,
Maryam Mirzakhani
[
45
]
), leur part de plus en plus active dans la cohesion sociale du pays (11 % de la population active)
[
74
]
, l’importance de leur role dans le developpement du pays, laissent donc penser que leur emancipation n’est qu’une question de temps. L'Iran change, et selon El?heh Koul?i (ancienne deputee au Parlement iranien),
≪ le fosse qui existe entre la
societe iranienne
et l'Etat iranien rend une crise des genres inevitable ≫
[
75
]
.
En 2012, les chiffres officiels etablissent a 14 % le travail des femmes en Iran, meme si avec l'activite parallele et l'agriculture, elles seraient plutot 20-30 %
[
45
]
. En 2017, les femmes representaient 18,2 % de la population active du pays
[
76
]
.
Malgre cette realite peu reluisante, le nombre de femmes inscrites en etudes superieures depasse parfois celui des hommes dans les etudes scientifiques, qui leur etaient traditionnellement reservees.
Industries du pret-a-porter, de la creation, de la mode et des cosmetiques, representent ainsi en Iran un secteur en expansion, auquel sont consacres de nombreux magazines qui remportent un franc succes. De nombreuses femmes sachant coudre vendent egalement le produit de leur savoir-faire.
En
2012
,
Marzieh Vahid Dastjerdi
, premiere et seule femme ministre (chargee de la Sante) depuis la Revolution islamique, est limogee de son poste par le president
Mahmoud Ahmadinejad
; d'obedience conservatrice, elle militait neanmoins pour promouvoir les femmes (elle n'est pas renvoyee pour cette raison mais pour une polemique sur les medicaments)
[
77
]
.
Hassan Rohani
est elu president en 2013. Considere comme un modere par rapport a son predecesseur, il demande a ses ministres de nommer des femmes a des postes strategiques (il en nomme lui-meme trois sur les onze vice-presidents), apres avoir declare que ≪ la discrimination ne serait pas toleree ≫.
Marzieh Afkham
, premiere femme porte-parole du ministere des Affaires etrangeres en 2013 devient en 2015 la premiere femme
ambassadrice
. La situation des femmes reste neanmoins compliquee : celles-ci peuvent devenir deputee ou ministre mais ne peuvent se presenter a l'election presidentielle et font face a des lois qui les discriminent dans les questions de mariage, de divorce ou d'heritage
[
78
]
. Elles peuvent toutefois acceder a de nombreux metiers. En 2016, le pays compte neuf deputees, toutes conservatrices. Certaines femmes sont membres du
Basij
, des suppletifs du
corps des Gardiens de la revolution islamique
[
45
]
.
Durant la presidence de
Hassan Rohani
, en 2017,
Farzaneh Sharafbafi
, premiere femme iranienne a obtenir un doctorat en
aeronautique
, devient egalement la premiere femme PDG d'
Iran Air
[
79
]
.
En 2022, l'Iran compte 5,5 % de femmes parlementaires. Lors de l'
election presidentielle qui s'est tenue l'annee precedente
, 40 femmes furent candidates mais toutes furent disqualifiees par le Conseil des gardiens de la revolution. Le taux de chomage des femmes s'etablit a 18,4 %, contre 9,5 % pour les hommes ; l'ecart salarial moyen entre hommes et femmes pour le meme travail est, en 2021, de 41 %. 65 % des etudiants du pays sont des filles. En 2016, le taux d'alphabetisation des femmes urbaines est de 88 % et pour les femmes rurales de 72,8 %
[
28
]
.
Manifestations liees aux droits des femmes
[
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]
Femmes dans une manifestation, a
Teheran
, le
.
En 2006, des manifestations ont lieu, dans le but de mobiliser
un million de signatures pour l'abolition des lois discriminatoires contre les femmes
a travers l'ensemble du pays. Des Iraniennes et Iraniens s'organisent pour recueillir des signatures dans lieux publics ou en faisant du porte a porte, ce qui est l'occasion de batir un reseau social dont l'efficacite est renforcee par l'utilisation d'Internet. L'ouverture du mouvement a des militants autres que feministes et soucieux de changement est percu comme une menace
[
44
]
,
D’apres le rapport annuel
2006
d’
Amnesty International
, arrestations arbitraires,
torture
et mauvais traitements sont toujours infliges aux femmes iraniennes, notamment aux militantes des droits humains. En outre, il est reproche a l’Iran le caractere
discriminatoire
des lois et du fonctionnement de la justice, qui permettent aux responsables d’atteintes aux droits des femmes de beneficier de l’impunite. La rapporteuse d’Amnesty International demande a l’Iran d’adopter un plan national d’action en faveur de la promotion et de la protection des droits humains en vue d’eliminer la violence contre les femmes. Concernant l’acces au logement convenable, le rapport pointe aussi des discriminations envers les femmes, et deplore le manque de structures d’accueil pour celles qui sont victimes de violences
[
80
]
. Plusieurs militantes feministes sont toujours inquietees, comme l'avocate
Nasrin Sotoudeh
et la realisatrice
Rakhshan Bani-Etemad
, lourdement surveillees, ou encore la militante
Narges Mohammadi
, qui a ecope de huit ans de prison pour
≪ propagande contre le regime ≫
[
45
]
.
Les restrictions induites par les codes vestimentaires en vigueur en Iran imposant le port du
hijab
(en general foulard de couleur sombre dont les couleurs varient selon les administrations) pour les femmes employees dans la fonction publique ou dans l’exercice de fonctions officielles, ou d’uniformes de couleurs sombres pour les etudiantes. Cependant les iraniennes ont appris depuis plusieurs annees a exprimer indirectement leurs opinions, en usant d’un langage corporel et vestimentaire contournant ces regles. De nombreuses femmes, surtout les jeunes, couvrent leur tete de foulards colores, qui, portes tres en arriere, laissent volontairement apparaitre boucles et coiffures travaillees
[
81
]
. L’usage savant du maquillage revet egalement un caractere contestataire, de meme que le port de manteaux colores, eventuellement portes au-dessus des genoux. Ce mode indirect d’expression de leur sensualite par les femmes est particulierement visible dans les grandes villes
[
82
]
.
Le port du
foulard islamique
est obligatoire pour toutes les femmes, y compris les touristes
[
83
]
. En 2007, plus de 110 000 femmes ≪ mal voilees ≫ ont recu des ≪ avertissements ≫ delivres par la police pour non-respect du strict code vestimentaire.
A partir de 2018, le pays est l'objet de plusieurs
manifestations concernant le port du hijab
.
Ne respectant pas strictement le code vestimentaire (ses cheveux n’etaient pas entierement couverts par son foulard), en septembre 2022,
Mahsa Amini
meurt a la suite de son arrestation par le police des mœurs apres trois jours de
coma
. Par solidarite et en signe de protestation, des femmes s'affichent sur les reseaux sociaux en train de se couper les cheveux ou de bruler leur voile islamique
[
84
]
. De
nombreuses manifestations ont lieu pendant plusieurs mois
et sont violemment reprimees, tuant plus de 500 personnes.
Forte presence dans les arts et les lettres
[
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|
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]
Jeunes filles recitant des vers de
Hafez
sur
sa tombe
.
Si les Iraniennes sont presentes depuis toujours dans les
arts
et la
litterature
islamiques, elles y sont surtout representees au travers du regard des hommes, ≪ depossedees de leur corps ou de leurs emotions ≫, souvent reduites a un statut social idealise dans un role d’epouse, de veuve ou de mere
[
85
]
. La revolution islamique, dans une tentative de maitrise politique de l’art, entretient depuis vingt ans une production litteraire et artistique d’Etat qui s’appuie sur ce modele peu novateur. En parallele, on assiste a une explosion litteraire et artistique feminine iranienne, initialement restreinte a la diaspora iranienne a l’etranger
[
86
]
. Ce dynamisme culturel porteur de profonds changements se diffuse ensuite en Iran meme, touchant d’autres secteurs artistiques. En effet, du fait de leur acces plus large a l’education, les femmes iraniennes tiennent depuis plusieurs annees une place des plus importantes dans la production intellectuelle et artistique iranienne contemporaine. Cette presence massive au sommet de toutes les formes d’arts et d’expressions culturelles fait non seulement porter un nouveau regard sur le pays, mais aussi change profondement l’image que les Iraniennes ont d’elles-memes
[
86
]
.
Parmi ces femmes artistes et intellectuelles dynamiques, on peut citer quelques-unes des plus connues, qui collectionnent prix et recompenses en Iran comme a l’etranger :
Si le regard que les femmes iraniennes portent sur elles-memes se modifie profondement, le regard que leur portent les artistes et
ecrivains
iraniens reste toutefois majoritairement empreint de classicisme. Selon Azar Nafisi,
≪ La veritable femme reste donc dans la culture masculine iranienne un concept encore subversif qui reste a inventer. ≫
[
87
]
On note toutefois ? signe des temps ? que certaines œuvres d’auteurs masculins comme
Ten
, film d’
Abbas Kiarostami
, s’attachent a faire le portrait de femmes iraniennes dans un registre inedit jusqu’ici, exposant leur feminite.
En
1996
, 236
maisons d’edition
sont dirigees par des femmes. En
2000
, le pays compte 1309
ecrivaines
et 104 journaux ou revues sont publies par des femmes
[
37
]
.
Les stations de
ski
comme
Dizin
sont un espace de liberte en Iran.
Les femmes sont autorisees a la pratique du sport et, en
2000
, le pays compte trois millions de licenciees. Les pratiques sportives exigeant le port de tenues adaptees, il en resulte une exclusion stricte des hommes des lieux d’entrainement, le plus souvent limites aux salles closes. Cela complique particulierement la participation des athletes aux competitions internationales :
Nassim Hassanpour
, championne de
tir
(dont la pratique n’est pas genee par le voile), est ainsi la seule athlete feminine envoyee par l’Iran aux
Jeux olympiques d’Athenes
en
2004
. Une autre consequence de la segregation sexuelle en sport a ete la necessite de recruter et former des cadres sportifs feminins. Si les femmes iraniennes s’interessent massivement a l’
equipe nationale masculine de football
, l’acces aux stades leur est paradoxalement toujours interdit alors que les matches sont diffuses sur les chaines nationales de TV. En septembre 2017, la presence de deux deputees au
stade Azadi
de Teheran lors du match de qualification a la coupe du monde Iran-Syrie relance la question de la place des femmes dans les stades
[
88
]
.
Parmi les
films
qui depeignent la condition des femmes en Iran, on peut citer
The May Lady
(1998) de
Rakhshan Bani-Etemad
,
Deux Femmes
(1999) de
Tahmineh Milani
[
28
]
,
Une separation
(2011) d'
Asghar Farhadi
,
Une femme iranienne
(2011) de Negar Azarbayjani,
Les Nuits de Mashhad
(2022) d'
Ali Abbasi
ou encore
Leila et ses freres
(2022) de
Saeed Roustaee
[
89
]
.
- ↑
(fr)
Avesta
, Yasht 5.
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