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Histoire de la Meuse

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La Meuse et les provinces et territoires qui occupaient son territoire avant 1790 :

Cet article decrit les faits saillants de l' histoire du departement de la Meuse , situe dans le Nord-Est de la France .

Prehistoire [ modifier | modifier le code ]

Les plus anciennes traces d'occupation humaine remontent au Paleolithique . Mais, c'est a partir du Neolithique que des hommes venus des plaines du Danube vont gagner ces regions et s'installer sur un territoire compris entre la Meuse, le Geer et la Mehaigne [ 1 ] .

Le Magdalenien superieur (- 12 000 ans) a ete reconnu a Saint-Mihiel (Meuse) avec la presence d’une industrie lithique (grattoirs, burins, lamelles a bords abattus) associee a des ossements de rennes [ 2 ] . Une enceinte prehistorique se trouve sur la Cote de Waly [ 3 ] .

La Meuse etait alors traverse par des voies de passage empruntees par des populations nomades, notamment le long des vallees de la Meuse et de l’Ornain [ 4 ] .

Protohistoire [ modifier | modifier le code ]

Le territoire meusien etait occupe par deux principaux peuples : au sud, les leuques , qui avaient pour capitale Nasium et au nord, les mediomatriques qui avaient pour capitale Divodurum (Metz).

Antiquite [ modifier | modifier le code ]

Moyen Age [ modifier | modifier le code ]

Temps modernes [ modifier | modifier le code ]

Revolution et Empire [ modifier | modifier le code ]

Le corps du general Beaurepaire quittant Verdun apres la capitulation de la ville.

La Meuse fut l'un des 83 departements crees a la Revolution francaise , le en application de la loi du , a partir de la partie la plus occidentale de la Province de Lorraine . Ce departement n'a presque pas varie dans ses limites depuis sa creation. On peut cependant citer le cas de la petite commune de Han-devant-Pierrepont , qui en a ete detachee en 1997 pour etre rattachee au departement de Meurthe-et-Moselle .

De 1791 a 1793, les huit districts ( Bar-le-Duc , Clermont , Commercy , Gondrecourt , Saint-Mihiel , Stenay , Verdun et Etain ) du departement de la Meuse fournirent huit bataillons de volontaires nationaux .

Premiere Guerre mondiale [ modifier | modifier le code ]

Avec 1/5 du front francais, le Departement francais de la Meuse a ete le theatre de combats extremement meurtriers lors de la Premiere Guerre mondiale. Verdun et la Meuse sont les symboles de cette guerre , situe en plein centre de ceux-ci avec la bataille de Verdun qui est la plus connue [ 5 ] .

Reconstruction apres 1918 [ modifier | modifier le code ]

Dans les huit ans qui ont suivi l’ armistice , le nettoyage des sequelles de guerre a demande un travail intense, entrepris par les habitants ainsi que par un personnel embauche localement, renforce par une main d’œuvre venue d’autres departements ou immigree, avec dans le cadre des forets des marches de gre a gre, passes par unites de surface, apres un metrage destine a faciliter le controle.

Le desobusage ne sera pas termine avant plusieurs siecles (600 a 700 ans au rythme actuel de decouverte de munitions non explosees ). Il a ete entame en Meuse par un service de l’artillerie, a partir des signalements et indications des forestiers, en commencant par les depots d’ obus et grenades , dans les zones de travaux prioritaires. Outre des millions de munitions dites conventionnelles des centaines de milliers d’ obus chimiques ont ete sortis des zones de reboisement, enterres ou detruits par petardement sur place ou a proximite, ou conduits dans une usine de recuperation/demantelement ou sur place dans un depot provisoire avant demantelement. On sait que dans l'un de ces depots sont passes de 1919 a 1926 plus de 200 000 obus allemands a gaz toxiques pour desamorcage, demantelement et destruction sur place par une entreprise privee, concessionnaire du Ministere de la Guerre. En 1926, apres un desobusage de surface, la moitie de la zone rouge du departement de la Meuse (6618 ha, situes essentiellement dans la zone de Verdun et du Morthomme) pouvait etre confiee a l’Administration des Eaux et Forets, pour (re)boisement.

La demolition des reseaux a concerne dans la zone rouge de Meuse 1 561 400  m 2 , soit 1 561   ha . Cout : outre 732 000 francs d’enlevement de camouflages et nettoyages divers, 2 249 000 francs ont ete depenses (0,144 fr/m 2 ) les 7 ou 8 premieres annees de travaux, mais faute de moyens plus importants, et perdant rapidement l’espoir que l’Allemagne paierait la reconstitution forestiere, le service forestier meusien a rapidement decide de ne combler qu’une partie des entonnoirs et tranchees se contentant de restaurer a distance suffisante des points de passage permettant la circulation de vehicules d’une parcelle a l’autre. Ces terrassements ont neanmoins necessite de deplacer plus d’un million de m 3 de terre (1 013 000  m 3 ), pour un cout moyen de 1,45  fr par metre cube (pour une valeur du franc de 1925). Les taillis et les ronces, profitant des sols disloques par les combats, ont rapidement envahi les chantiers, rendant le nettoyage plus difficile. Fin 1926, l’essentiel du travail de reprofilage et terrassement des sols etait neanmoins termine. Mais la destruction des munitions accumulees, chimiques notamment, etait loin d'etre achevee, tout comme le reboisement.

L’administration retablit les limites de parcelles et les chemins, essayant de retrouver les anciens chemins et conservant ceux crees par les armees. Ils seront entretenus sur 10  m et serviront de tranchee pare-feu, car on craint toujours qu’un incendie soit cause d’explosions, voire d’emissions de gaz toxiques.

Les deux premieres zones reboisees (Verdun-Douaumont et Morthomme) ont ete divises en 17 grands perimetres d’environ 800   ha chacun, geres par trois brigades forestieres qui les boiseront et transformeront en series d’exploitation distinctes, en redivisant chaque perimetre en coupons de 20 a 25   ha , cloisonnes par d’anciens chemins, par des laies sommieres quand c’est possible, a fin de boisement methodique et de coupe. Des layons de 4  m de large sont constitues pour completer le dispositif. Les reliques d’anciens bois communaux ou prives sont inclus dans ces grands perimetres.

Dans les bois soumis au regime forestier , l’Administration fait abattre les bois mitrailles ou malades : 219 000  m 3 de bois deprecie ont ainsi ete vendus pour le chauffage entre 1919 et 1926 (qui a du produire des vapeurs de plomb, d’arsenic et d’antimoine la ou le bois a ete brule, dans les boulangeries parfois). Huit a dix ans apres l’armistice les arbres les plus deprecies sont elimines, mais des bois mitrailles seront mis sur le marche durant encore un siecle au moins. Le bois des baraques, bois de mines et d’abris, quand il n’a pas ete pille est a partir de 1919 recupere par du personnel forestier pour le Genie puis pour les Domaines.

La recuperation des metaux est l'operation qui etait la plus lucrative, mais parfois mortellement dangereuse. Les metaux disperses sur ce seul departement par la guerre avaient une valeur de plusieurs millions de francs. Hormis les munitions, les militaria de type poutrelles, toles, materiel de guerre divers, rails, wagonnets, piquets, fils de fer, chars, etc.) ont d’abord ete recuperes par un service militaire special, tout particulierement les armes, canons, mitrailleuses, fusils... Puis a partir de 1923, la direction generale des services techniques a developpe une strategie de marches concedes a de grandes entreprises dont Jules Forget ecrit en 1926 qu’il a fallu les soumettre a ≪ un controle severe, obligeant certaines d’entre elles a renoncer, dans quelque mesure, a des errements peu scrupuleux qui, trop souvent, ont permis d’assimiler la recuperation a une foire d'empoigne ≫ . De nombreuses histoires circulent dans cette region et sur toute l'ancienne zone rouge, comme en Belgique ou en Allemagne sur les fortunes faites a l'epoque par certains ferrailleurs, et parfois par certaines familles, voire par des enfants recuperant le cuivre et le plomb notamment.

Apres 1918, dans ce departement, les premieres evaluations prealables aux expropriations et dedommagement pour raison de sequelles de guerre , avaient conclu que 20 000   ha environ devaient etre classes en zone rouge , c’est-a-dire consideres comme a transformer en foret tant les sols en etaient degrades par la guerre. Puis la Loi du 24 avril 1923 a impose une revision du parcellaire a exproprier pour, a-t-on dit, encourager le retour de l’agriculture la ou elle serait possible. De fait, l'application de cette loi a reduit d’environ 5 500   ha l’effort de creation de foret de guerre .

Dans la Meuse, a la suite de cette loi du , la zone rouge a donc ete reduite a 5 zones totalisant 15 672   ha , dont seuls 5 700   ha (soit environ 1/3 de la superficie) etaient boises en 1914.

Zone a reboiser en 1923 Surface (en hectares)
Verdun - Douaumont 10 185 ha, en rive droite de la Meuse (devenus Foret domaniale de Verdun )
Cote 304 et Morthomme 3 244 ha, au lieu d'anciens champs ou bois, pour l’essentiel, d’ou le nom actuel de Foret domaniale du Morthomme
Argonne, La Chalade 996 ha
Les Eparges 747 ha
500 ha
Total 15 672 hectares

Un service special de reconstitution forestiere est cree en 1919 qui, durant sept ans, va (aux frais de L’Etat) superviser le deblaiement des militaria , l’extraction de milliers de kilometres de fils de fer barbele hors des zones a reboiser, le comblement des crateres d'obus les plus dangereux ainsi que des reseaux de tranchees et de boyaux, ceci afin de preparer les sommieres et les lignes d’amenagement forestier, dans les forets publiques comme dans les anciens bois prives rachetes par l’Etat.

Notamment a cause des besoins de la reconstruction, la valeur marchande des metaux recuperes sur la zone rouge etait superieure au cout de la reconstitution des forets, mais cette activite a blesse et tue de nombreuses personnes dans les annees qui ont suivi la guerre. Les ouvriers forestiers recepent les arbres qui peuvent l’etre, et garnissent de plants les zones deboisees ou ravagees par les combats, ou des zones trop polluees pour etre rendues a l’agriculture, ainsi que les sols de certains villages totalement detruits. Dans les boisements ou parcelles privees, certaines de ces taches sont laissees aux proprietaires. Finalement, on s’apercoit que les paysages sinistres et lunaires se reboisent facilement et meme spontanement via le recepage et les semis naturels.

Par contre, certains sols tres degrades par le sur-pietinement, principalement la ou etaient disposes les camps et les ecuries, necessitent un reboisement artificiel. De meme la ou des etendues denses de graminees se sont installees. En 1921 et 1922, l’Allemagne, au titre des prestations' (cf. Dommages de guerre) a fourni au service forestier de Verdun 153 000 plants de resineux, 118  kg de graines de resineux, et 1,4 tonne de glands.

Dix ans apres l’armistice, le reboisement n’est que partiellement entame. L’administration forestiere, bien que disposant de pepinieres permanentes, manque de plants et de graines qu’elle doit aussi acheter dans le commerce, le temps que les pepinieres volantes creees sur les anciens jardins de la zone rouge puissent fournir des plants. Des sujets de basse tige sont plantes (3 333 plants/ha) espaces de 2  m sur 1,5  m , parallelement a des semis de graines de resineux en potets disposes tous les 2 et 3  m ou l’on prelevera les plants surabondants pour les regarnis.

Alors qu’en 1928 la restauration forestiere de la zone rouge bat son plein (neuf coupons de 150   ha doivent etre reboises dans l’annee dans le secteur de Verdun), des documents d’epoque montrent un interet pour la diversite des essences presentee comme ≪ offrant les plus grands avantages ≫ . Le pin noir est melange au pin sylvestre , a l’ epicea et meme au sapin des Vosges qui est installe en regarnis dans les recrus eclaires). Les feuillus cites sont bouleau, erable, et moindrement frene aulne et peuplier dans les fonds plus humides. Jules Forget, ancien conservateur des Eaux et Forets de la Meuse estime qu’il faudra encore 20 ans de plantation et 7 ou 8 millions de francs (de l’epoque) pour achever cette œuvre ≪ A la zone sinistre et desertique d’aujourd’hui vont succeder d’annee en annee des pans grandissants de zones vertes, couleur d’esperance, gages de resurrection feconde et de foi en l’avenir, zones verdoyantes et palpitantes de vie, que dominera a jamais, comme le symbole de notre fervente reconnaissance pour le sacrifice de nos 400 000 morts de Verdun ≫ ecrivait-il en 1928.

Pres d'un siecle apres le debut de cette guerre, etant donne la duree d'un cycle sylvicole ou forestier, il est encore tot pour tirer bilan des impacts de la guerre sur la biodiversite . De nombreuses especes ont rapidement (re)colonise la foret, y compris quelques especes rares et patrimoniales qui ont justifie le classement en zone Natura 2000 . Cerfs , chevreuils et sangliers ont (trop ?) bien profite de l' agrainage massif et des continuums forestiers ainsi reconstitues, offrant une ressource supplementaire a l'ONF et aux chasseurs locaux. C'est plutot en zone agricole que les especes semblent avoir tres fortement regresse.

Une question essentielle est celle du devenir des metaux lourds et des toxiques de guerre qui sont encore presents par milliers de tonnes dans les sols de l'ancienne zone rouge. Ces toxiques se stabiliseront-ils dans les sols, ou via les systemes racinaires des arbres, l'eau circulante et les vers de terre et champignons, contamineront-ils l'ecosysteme forestier, les agrosystemes et via les oiseaux migrateurs des zones plus eloignees ? Les arbres ont-ils accumule des metaux toxiques, qui pourraient lorsqu'ils commenceront a mourir contaminer l'environnement ? Il semble qu'aucune etude complete ne soit publiquement disponible sur ces sujets, par ailleurs non evoques par les nombreux historiens de cette periode.

Seconde Guerre mondiale [ modifier | modifier le code ]

La Meuse est occupe par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Les Meusiens, qui avaient fui durant l’offensive allemande, lors de l'exode, sont interdits de rentrer chez eux dans un premier temps et ne peuvent pas franchir la "frontiere" entre la zone interdite et la zone d’occupation sous peine de lourdes sanctions. La Meuse comptait 10 principaux maquis en , certains etant lies aux Resistants des departements limitrophes [ 6 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. ≪  Un des plus anciens terroirs d'Europe  ≫, sur www.tourisme-hesbaye-meuse.be (consulte le )
  2. ≪  Actualite : les Aurignaciens occupent la grotte du Mas d'Azil | Inrap  ≫, sur www.inrap.fr (consulte le )
  3. Georges Chenet , ≪  L'Enceinte prehistorique de la Cote de Waly (Meuse)  ≫, Bulletin de la Societe prehistorique francaise , vol.  30, n o  10,‎ , p.  535?543 ( DOI   10.3406/bspf.1933.6792 , lire en ligne , consulte le )
  4. ≪  Le Musee de la Princerie, Par la Communaute de Communes de Verdun et la Ville de Verdun  ≫, sur www.musee-princerie-verdun.fr (consulte le )
  5. ≪  La premiere guerre mondiale 1914-1918 en Meuse  ≫, sur www.tourisme-meuse.com (consulte le )
  6. ≪  Departement de la Meuse en 1939-1945  ≫, sur www.ajpn.org (consulte le )

Sources [ modifier | modifier le code ]

  • Source principale pour la periode 14-18 : Bulletin de la Societe des Lettres de Bar-le Duc , Juillet- , La reconstitution forestiere et la zone rouge dans la Meuse , p.   121-130 .

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Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]