L'
histoire du
Lot-et-Garonne
est une discipline qui etudie le passe du departement de Lot-et-Garonne, en cherchant a le reconstituer et a le comprendre
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1
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,
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2
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,
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3
]
.
Dans l'
Antiquite
, le territoire du Lot-et-Garonne correspondait a peu pres au royaume des
Nitiobroges
, un peuple
gaulois
. La capitale etait deja
Agen
, ou se trouvait un
oppidum
. Durant le
siege d'Alesia
en
52 avant notre ere
,
Teutomatos
, roi des Nitiobroges, participe aux cotes de
Vercingetorix
a la guerre contre
Jules Cesar
.
Aux premiers siecles de l'ere chretienne, la region appartient a l'
Aquitaine
, elle-meme situee dans l'
Empire romain
.
Jusqu’a la Revolution, l’
Agenais
passe plus pour un ≪ pays ≫ qu'une province bien precise. Divise entre le dialecte
languedocien
et le dialecte
gascon
, situe a la charniere entre la
Guyenne
et le
Languedoc
, entre l'influence de
Bordeaux
et de
Toulouse
. Il n'a jamais ete clairement sous l'influence unique de l'une ou de l'autre des grandes villes garonnaises. La chute de
Rome
a eu des consequences graves sur le plan politique. L'Agenais s'est alors trouve soumis aux influences les plus diverses. ≪
Marche
≫ pour le
roi de France
face a la puissance des
Gascons
durant tout le
Haut Moyen Age
, il devait etre la victime des guerres entre ce souverain et celui d'
Angleterre
, la frontiere politique ou militaire passant, tantot en amont, tantot en aval d'Agen. Entre
1196
, date a laquelle
Richard Cœur de Lion
donne l'Agenais en dot a sa sœur, qui epouse le
comte de Toulouse
, et en
1279
, au
trate d'Amiens
, quand
Philippe le Hardi
rend ce territoire au roi d'Angleterre, l'Agenais a plutot appartenu aux
Etats Toulousains
. Il entre ensuite dans sa periode anglaise, entrecoupee de quelque temps brefs de domination francaise. C'est avec
Louis XI
que l'Agenais devait rompre definitivement tout lien politique avec le Languedoc et Toulouse, dependant jusqu'a la fin de l'
Ancien Regime
, du
Parlement de Bordeaux
et du
gouvernement de Guyenne
.
Surtout a partir du
XIV
e
siecle, l'Agenais est apparu comme une entite bien incertaine. Ainsi, le
diocese
d'Agen fut scinde en deux lors de la creation de celui de
Condom
en
1317
. Les juridictions administratives ou judiciaires se superposaient ou se chevauchaient, entretenant une certaine confusion. De plus, certains territoires ont continue de regarder vers Toulouse, comme la vicomte de
Brulhois
, dont la capitale etait
Laplume
, alors que les autres dependaient de la
generalite de Bordeaux
. Si, du point de vue administratif, la
senechaussee
d'Agen etait tres vaste, couvrant la moitie nord de Lot-et-Garonne actuel, elle etait depouillee, au sud, de cette autorite, car Condom,
Nerac
(en raison de la puissante famille d'
Albret
) et
Bazas
, etaient egalement le siege d'une senechaussee. Cette coupure etait facilitee par la Garonne. L'utilisation de ce fleuve comme ligne de partage, a plusieurs reprises au cours de l'histoire, temoigne que la Garonne etait un obstacle a la circulation dans le sens nord-sud et une limite naturelle bien marquee principalement d'un point de vue administratif.
La formation du departement de Lot-et-Garonne apporte des eclairages interessants sur la maniere dont les responsables politiques de l'epoque concevaient les partages d'influence entre villes rivales tout en considerant leurs liens avec les campagnes. Car, d’un point de vue geographique, le Lot-et-Garonne est constitue de regions fort differentes : ≪ le nord pourrait tout aussi bien etre rattache a la
Dordogne
, le sud ne se distingue guere des coteaux gersois, quant au sud-ouest il n'est qu'une annexe des
Landes
≫ (Luxembourg M.).
En application des directives formulees par l'
Assemblee constituante
, les deputes agenais imaginerent un departement mordant sur le
Quercy
et sur la
Gascogne
, tout en soutenant la creation d'un departement intermediaire entre
Bordeaux
et
Agen
afin d’eviter que le futur chef-lieu departemental soit rejete a la peripherie d'une circonscription administrative beaucoup trop vaste. Les autres limites preterent moins a discussion en raison des accords intervenus entre les deputes. Ainsi au nord il fut tres rapidement acquis que le
Dropt
formerait la separation avec le futur departement de la
Dordogne
. Vers la Gascogne, il semblait normal que Condom soit dependante d'Agen et il etait, de toute facon, necessaire que le futur departement s'installe de part et d'autre de la Garonne, pour permettre a Agen d'exercer pleinement son rayonnement mais Condom elle-meme demandait a etre tournee vers
Auch
et prendre la tete d'un district. Enfin vers l'est les agenais demandaient le rattachement des cantons d'
Auvillar
,
Valence d'Agen
,
Bourg-de-Visa
et
Montaigu-de-Quercy
.
Ainsi constitue, le Lot-et-Garonne devait se choisir un chef-lieu et si Agen avait toutes chances de l'emporter, la concurrence fut cependant apre entre les villes mieux placees en position centrale. La premiere reunion de l'Assemblee departementale eut lieu a Agen comme convenu, mais les autres cites reclamerent le respect de l'alternat. La suppression de ce dernier par l'Assemblee favorisa Agen, malgre une derniere tentative de la part d'
Aiguillon
qui demandait a devenir, en raison de sa situation au cœur de Lot-et-Garonne, le chef-lieu definitif. Ce fut pourtant Agen, en depit de sa position excentree, qui l'emporta compte tenu de son role dans le passe.
De 1791 a 1793, les 9
districts
(
Agen
,
Nerac
,
Marmande
,
Tonneins
,
Villeneuve
,
Lauzun
,
Monflanquin
,
Casteljaloux
et
Valence
) du departement de
Lot-et-Garonne
fournirent 10
bataillons de volontaires nationaux
.
En
1808
, la creation du departement de
Tarn-et-Garonne
modifia les limites orientales. Pendant l'elaboration de la carte des departements, le depute de
Montauban
n'avait pu obtenir que cette cite soit a la tete d'une des nouvelles divisions administratives,
Cahors
l'emportant sur sa rivale tarn-et-garonnaise. Les habitants multiplierent alors les interventions pour montrer qu'il etait anormal que Montauban siege d'un eveche, d'une senechaussee, d'une Generalite, soit ainsi abaisse au rang de district. Par une decision de
1808
,
Napoleon
I
er
acceda a leur desir en creant le Tarn-et-Garonne, dont Montauban devenait le
chef-lieu
. Pour cela on amputa le Lot-et-Garonne des
cantons de Montaigu-du-Quercy
,
de Bourg-de-Visa
,
de Valence d'Agen
et
d'Auvillar
, qui avaient cependant toujours fait partie de l’Agenais historique et de la
Guyenne
.
- Jules Andrieu,
Histoire de l'Agenais
, tome 1, Ferran Freres, Agen, 1893
(
lire en ligne
)
- Jules Andrieu,
Histoire de l'Agenais
, tome 2, Ferran Freres, Agen, 1893
(
lire en ligne
)
- O. Fallieres, A. Durengues,
Enquete sur l'introduction du protestantisme en Agenais
,
p.
213-386
, Recueil des travaux de la Societe d'agriculture, sciences et arts d'Agen, 1913
(
lire en ligne
)
- Jean-Francois Ratonnat,
La vie d'autrefois dans le Lot-et-Garonne
, editions Sud-Ouest, 1995.