Hippolyte-Jules Pilet de La Mesnardiere

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Hippolyte-Jules Pilet de La Mesnardiere
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Fauteuil 17 de l'Academie francaise
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Hippolyte-Jules Pilet de La Mesnardiere , ne au Loroux-Bottereau en 1610 et mort a Paris le , est un medecin , poete et auteur dramatique francais .

Biographie [ modifier | modifier le code ]

La patrie de ce Poitevin lui fournit une belle occasion de se faire auteur lorsque les religieuses de la ville de Loudun se crurent possedees dans l’ affaire des possedees de Loudun . Un docte medecin protestant, l’Ecossais Marc Duncan, dont il est parle dans le dictionnaire de Bayle , a l’article Cerisantes , publia une dissertation ou son dessein etait de prouver qu’il ne leur arrivait rien d’etonnant qui ne put etre l’effet d’une imagination derangee par un exces de melancolie. La Mesnardiere, qui ne faisait que de sortir alors des ecoles de Nantes , ou il avait ete recu docteur en medecine, s’avisa donc de defendre la these contraire.

Son ouvrage ayant plu infiniment au cardinal de Richelieu dont on sait assez quel interet il prenait a cette affaire, que termina le supplice d’ Urbain Grandier , son auteur, flatte de se voir dans l’estime du premier ministre, vint aussitot a Paris, ou il fut d’abord medecin ordinaire de Gaston, duc d’Orleans , puis lecteur ordinaire de la Chambre du roi . La Mesnardiere etait riche. Outre sa maison de Besse, il avait une charge de lecteur du roi qui ne lui rapportait que 600 livres de gages. Quoi qu’il en soit, des qu’il se fut fixe a Paris, La Mesnardiere ne fit plus d’ouvrages de medecine et ne parut occupe que de belles-lettres.

Il ouvrit sa carriere par le Panegyrique de Trajan par Pline le Jeune , dont il publia une paraphrase des plus libres, sans respect pour le tour concis de l’original. Tombant ensuite dans une autre extremite, il traduisit servilement les Lettres du meme auteur et, par la torture ou il se mit pour les rendre mot a mot, il n’y laissa presque rien de cette facilite qui fait le merite du style epistolaire sans considerer pas qu’il y a un milieu entre la paraphrase et la version litterale ; que celle-ci derobe toujours des graces necessaires, et que celle-la en prete rarement d’utiles.

Il a donne un assez gros volume sur la Poetique , et ce n’est pourtant que l’ebauche d’un plus vaste dessein, mais la mort de Richelieu, qui l’avait engage a ce travail, fut apparemment cause qu’il ne l’acheva pas. Il s’etait propose d’abord d’embrasser toutes les parties de l’art, mais il n’a execute que ce qui regarde la tragedie et l’ elegie . Il donne la-dessus des preceptes empruntes des anciens et il les expose, pas toujours avec une brievete didactique, mais souvent avec un faste oratoire et des exemples tires quelquefois de son propre fonds, car il avait fait quantite de vers et une tragedie, entre autres, intitulee Alinde , qui n’eut point de succes. On a regarde autrefois cet auteur comme ≪ un virtuose qui avait fort bien ecrit de toutes manieres, et qui avait laisse des ouvrages de lui serieux et galants, dignes de beaucoup d’estime [ 1 ] . ≫

Tour a tour physicien, traducteur, critique, poete, historien, La Mesnardiere s’est exerce dans tous les genres, mais tous ses ouvrages sont tombes dans l’oubli. Il succeda a Tristan L'Hermite au fauteuil 17 de l’ Academie francaise en 1655 .

Jugements [ modifier | modifier le code ]

  • Jean Chapelain

≪ Il ecrit avec facilite et assez de purete en vers et en prose, moins faible en francais qu’en latin. Son style est mol et etendu, et, dans ses longues expressions, se delaye et se perd ce qu’il y pourrait avoir de raisonnable. Quand il se veut elever, il degenere en obscurite et ne fait paraitre que de beaux mots qui ne font que sonner et ne signifient rien. Sa paraphrase, plutot que sa traduction du Panegyrique de Pline, et sa Poetique le font paraitre depourvu de jugement, aussi bien que les pieces de son invention qui font le principal du volume de vers qu’il a publies. Son Traite des esprits naturels et sa Paraphrase de quelques epigrammes de l’ Anthologie ne sont pas meprisables, et s’il n’avait fait voir que cela, il en serait plus estime ; enfin, ce n’est pas un homme dont on ne puisse rien faire, ni sur quoi on puisse appuyer aucun dessein ou il faille jouir de tant soit peu de cervelle. ≫

Memoire a Colbert

  • Boileau

≪ On ne lit guere plus Rampale et Mesnardiere ≫

L'art poetique (Chant IV)

Œuvres [ modifier | modifier le code ]

  • Traite de la melancolie, scavoir si elle est la cause des effets que l’on remarque dans les possedees de Loudun, tire des Reflexions de M. [de La Mesnardiere] sur le Discours de M. D. [Duncan] ( 1635 ) Texte en ligne
  • Raisonnemens de Mesnardiere sur la nature des esprits qui servent aux sentimens ( 1638 )
  • La Poetique ( 1639 ) Texte en ligne
  • Le Caractere elegiaque ( 1640 )
  • Alinde , tragedie ( 1643 ) Texte en ligne
  • Lettre du sr Du Rivage contenant quelques observations sur le poeme epique et sur le poeme de la Pucelle ( 1656 )
  • Les Poesies de Jules de La Mesnardiere ( 1656 )
  • La Serenissime reyne de Suede Christine venant en France, sonnet au Roy ( 1656 ) [ 2 ]
  • Chant nuptial pour le mariage du Roy ( 1660 )
  • Relations de guerre, contenant : le secours d’Arras, en l’annee 1654, le siege de Valence, en l’annee 1656, et le siege de Dunkercke, en l’annee 1658 ( 1662 )
  • Pour le mariage de M gr le comte et de Mlle Mancini, sonnet a son Altesse Serenissime (s. d.)
Traduction

References [ modifier | modifier le code ]

  1. Memoires de Bussy , annee 1661.
  2. ≪  La Serenissime reyne de Suede Christine venant en France, sonnet au Roy. [Signe : La Mesnardiere.]  ≫, sur Gallica , (consulte le ) .

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Edition de reference
  • La Poetique , edition critique par J.-M. Civardi, Paris, Honore Champion, 2015 (Sources classiques n° 120), 580 p.

Liens externes [ modifier | modifier le code ]